Après des JOP en demi-teinte, le hockey sur gazon français prend un virage à 180° ! Un changement de présidence avec l'arrivée d'Henri-Claude Lambert, qui s'accompagne d'un tout nouveau staff pour encadrer l'équipe de France masculine, avec des champions belges et néerlandais notamment. Tout cela dans une maison toute neuve au stade Yves-du-Manoir, rénové pour les JOP de Paris 2024.
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00:00...
00:20Bonjour à tous. Merci d'être fidèles à Sport en France
00:23et à l'émission Président.
00:25Il s'agit de faire mieux connaissance
00:27avec ceux qui dirigent le sport français
00:29et les fédérations diverses et variées.
00:32Aujourd'hui, avec nous, Henri-Claude Lambert.
00:34Bonjour.
00:35Vous êtes président de la Fédération française de hockey.
00:39Vous êtes un nouveau président
00:40puisque vous avez été élu le 1er décembre 2024.
00:43Isabelle Jouin, qui était présidente jusque-là,
00:46ne s'est pas présentée.
00:47J'ai lu... Je sais pas si vous pouvez l'expliquer.
00:50La liste adverse n'avait pas été validée ?
00:52Oui, la liste adverse a été invalidée.
00:54En fait, pour présenter une liste aux élections,
00:57il faut avoir un certain nombre de critères,
01:00comme le fait que tous les membres de la liste soient licenciés
01:03et à la vérification de la liste de concurrents,
01:06une des candidates sur la liste n'avait pas sa licence valide.
01:09Donc la liste a été invalidée par la Fédération française
01:13et le CUNSF ensuite.
01:14Donc, on s'est retrouvés à être seuls...
01:18Vous auriez gagné quand même.
01:20Vous auriez gagné quand même.
01:21Bien sûr, parce qu'on avait un programme magnifique.
01:24Ca vous aura pas échappé. Cap développement.
01:27On va en parler beaucoup.
01:28Il y a un véritable enjeu sur le développement du hockey en France.
01:32Nous sommes prêts à relever le défi.
01:34Vous avez l'air. On va revenir un peu en arrière.
01:36C'est vrai que les Jeux olympiques n'ont pas été une réussite.
01:40On a des sports qui ont eu un vrai levier grâce à ces Jeux.
01:43On va essayer de comprendre pourquoi. Des résultats assez compliqués.
01:47Avec l'équipe des hommes qui a été dernière de sa poule,
01:50avec quatre défaites, un nul.
01:52Et puis l'équipe féminine, dernière de sa poule, avec cinq défaites.
01:56On va pas tenter d'analyser tout ça.
01:58Mais est-ce que c'est parce que l'équipe de France n'a pas le niveau ?
02:01Est-ce que c'est parce que la préparation a été compliquée ?
02:04Ou est-ce que ça reflétait le niveau de l'équipe de France ?
02:07Des équipes de France ?
02:09Alors, ça va sûrement vous surprendre, effectivement.
02:12La version qui consiste à se focaliser sur les résultats,
02:15qui est un enjeu pour les Jeux olympiques,
02:18est effectivement une grille d'analyse.
02:20J'avais vécu de l'intérieur une bonne partie de cette préparation
02:23des athlètes français.
02:24Et je peux vous dire qu'ils étaient extrêmement prêts physiquement.
02:27Plus de 120 jours de préparation dans les meilleurs endroits de France,
02:31c'est-à-dire les Crêpes, avec des gens de très grande qualité.
02:34L'équipe de France était probablement au rendez-vous.
02:36Il a manqué probablement un peu de culture
02:39et peut-être que l'enjeu a dû terrasser certains.
02:42On aurait dû sûrement le préparer un peu mieux avant, c'est facile à dire.
02:46Maintenant, je voudrais retenir plusieurs choses.
02:49La première, c'est qu'à deux buts de près,
02:52on n'aurait pas la même discussion, vous et moi, aujourd'hui.
02:55Donc, ce deux buts de près, c'est ça sur quoi il faut qu'on travaille aujourd'hui.
02:59C'est-à-dire, on a failli, on a failli, c'est un peu l'histoire du hockey.
03:03Maintenant, on va faillir dans l'autre sens.
03:05Donc, je préfère qu'on dise,
03:08on a failli perdre, mais on a gagné, comme toujours.
03:10Ce qu'on peut dire les Allemands
03:12et ce que les Hollandais peuvent dire aussi en finale,
03:14les Hollandais qui sont aux Jeux olympiques.
03:17Si on parle de faits maintenant, l'Espagne arrive en demi-finale,
03:22elle joue pour la troisième place, on fait match nul avec l'Espagne
03:25en ayant dominé le match une bonne partie.
03:27On est à deux doigts de battre l'Angleterre,
03:30d'un petit but encore,
03:31et l'Angleterre termine également à une très bonne place.
03:36Et contre la Hollande, on perd 4-0,
03:39et j'imagine que vous aurez la question,
03:41mais dans notre nouveau staff, aujourd'hui, on a un Hollandais
03:43qui est l'un des meilleurs attaquants du monde.
03:44Et ce Hollandais a expliqué aux joueurs dans le premier rassemblement
03:48que ce 4-0, il était très proche d'un 2-2.
03:50Aujourd'hui, l'enjeu, c'est de réussir à faire
03:53qu'on puisse reproduire ces moments de grâce
03:55que l'équipe de France a vraiment et a eus pendant les Jeux olympiques.
03:58Et pour les filles, on fait des Jeux extraordinaires.
04:01Vous savez, on s'est battus...
04:03Mais vous êtes formidable, parce que vous êtes en train de m'expliquer
04:06que ces Jeux sont formidables alors qu'elles ont 5 défaites sur 5 matchs.
04:09Écoutez, on ne perd jamais, on gagne, on apprend,
04:12ce n'est pas de moi, bien sûr, on a beaucoup appris,
04:15on aurait aimé être au rendez-vous,
04:17et je vous dis, à deux buts près,
04:18on n'aurait pas du tout la même chose.
04:20Et très drôle, quand on a commencé à discuter
04:24avec de potentiels entraîneurs, tous, et des gens sérieux,
04:28comme ceux du calibre que vous avez sûrement noté,
04:31ils nous ont tous dit, mais en fait,
04:33la France aurait largement, grâce à son niveau,
04:35mérité d'être un peu plus loin.
04:37Donc, on a beaucoup de regrets,
04:39on a finalement assez peu de remords,
04:41et on a surtout un plan pour que les choses n'adviennent pas.
04:45Et chez les filles, ça a été formidable.
04:47Et puis, dernière chose, on a réussi ces Jeux,
04:49400 000 spectateurs, un engouement incroyable,
04:52des spectateurs qui nous demandaient plein de choses,
04:54et j'ai une bonne nouvelle aussi sur l'impact des Jeux.
04:57Aujourd'hui, au jour où je vous parle,
04:59on a déjà un petit peu plus de licenciés
05:01que toute l'année dernière,
05:03donc tout ce qui arrive maintenant jusqu'à la fin de la saison,
05:04on sera du plus.
05:05On sera peut-être à 7, 8 %,
05:07alors on a un effet, évidemment,
05:09ce n'est pas l'effet Léon, bien sûr,
05:12ou l'effet Charles Hawks ou Bamington, probablement,
05:15mais on a quand même un effet qui est donné par ces Jeux-là.
05:18En tout cas, bravo pour votre enthousiasme
05:19et votre côté positif.
05:21Vous avez un héritage quand même,
05:22c'est quand même le site Yves-du-Manoir
05:24qui a été entièrement refait grâce aux Jeux ?
05:26Écoutez, j'en arrive.
05:27À l'instant, le site Yves-du-Manoir a été refait
05:30grâce au concours de la région Île-de-France,
05:32et bien sûr, du département 92.
05:34Donc, de mes bureaux aujourd'hui, dans la tribune...
05:36Vous êtes installé là-bas, à la Fédération ?
05:37Exactement, exactement.
05:38De nos bureaux, en fait,
05:40on aperçoit deux magnifiques terrains de hockey,
05:41on a une tribune qui ne demande qu'à recevoir
05:44des événements internationaux importants.
05:45Et d'ailleurs, j'ai une bonne nouvelle,
05:47on aura en juillet 2026
05:49le championnat d'Europe féminin U21,
05:53qui va se dérouler là,
05:54et c'est un des leviers pour faire croître le hockey en France.
05:57Alors, carte développement, vous en avez parlé tout à l'heure,
05:59parce que finalement, vous avez eu de la chance,
06:01vous arrivez sur un terrain un petit peu en friche, on va dire,
06:04même si pour quelques buts de différence,
06:06vous auriez pu avoir de meilleurs résultats.
06:08Maintenant, il faut développer.
06:10Moins de 17 000 licenciés,
06:12c'est le dernier chiffre que j'ai,
06:13contre, par exemple, 60 000 en Belgique,
06:15ça donne quand même une relation de toute là.
06:18Ça donne une idée de tout le terrain qui est devant vous
06:20et que vous pouvez gagner.
06:21Alors, Frédéric Soyez qui était le coach des Bleus lors des JO
06:24a été remercié, après les Jeux, en octobre,
06:27et remplacé donc par une star du hockey masculin mondial.
06:31Donc, vous allez m'en parler.
06:33Vous avez fait votre marché, comment ça s'est passé ?
06:35Racontez-moi tout ça.
06:36Bon, écoutez, on a...
06:38Juste après avoir décidé de changer le staff pour l'équipe de France,
06:42pour essayer de...
06:43Parce qu'en reprenant les mêmes choses,
06:45on a généralement les mêmes effets, donc il fallait changer.
06:47Donc, on a fait un appel à candidature
06:49et on a vu ce qui arrivait comme candidature.
06:52Donc, on a reçu plein de candidatures du monde entier,
06:54quelques-unes un peu fantaisistes,
06:56et puis cinq ou six candidatures, cinq,
06:58réellement de très, très bons niveaux,
07:00dont le staff actuel, John John Domaine,
07:03qui est arrivé avec un projet.
07:05Parce qu'on leur demande...
07:06On n'allait pas les recruter sur leur CV, mais sur leur projet.
07:09Et le projet de l'équipe de France, ça sous-entendait
07:11comprendre ce qui se passe, comprendre les problématiques,
07:14regarder les matchs, voir la philosophie.
07:16Et John John Domaine est arrivé...
07:17Alors, on va quand même préciser, meilleur joueur du monde en 2017,
07:20un grand, grand...
07:21Champion olympique, champion du monde, et il est belge,
07:24et il a connu l'époque où la Belgique était comme la France,
07:28dans le 14e, 15e mondial,
07:30où quand on tombait contre la Belgique, tout le monde se disait
07:32« Chouette, c'est 3.1. »
07:34Et donc, il a vu la progression de lequel belge,
07:37de 12 500 licenciés, comme nous aujourd'hui, à 60 000.
07:41Il n'a pas fait tout seul, évidemment.
07:42J'étais avec Marc Coudron,
07:43qui était l'homme emblématique de la Fédération belge,
07:46qui a réussi à faire ça.
07:47Et c'est un mélange de résultats, formation, développement, club.
07:52C'est un tout qui a réussi à faire croître cette fédération,
07:54qui aujourd'hui ne fait plus rire personne quand on les rencontre.
07:58Il vous faut combien d'années, à votre avis,
08:00pour essayer de monter une marche assez significative
08:04pour qu'on parle du hockey différemment en France ?
08:06Alors, vous l'avez dit, 16 700 licenciés aujourd'hui,
08:10c'est probablement trop peu.
08:12Bien que l'implantation géographique du hockey,
08:14beaucoup en Ile-de-France et beaucoup dans le Nord,
08:16montre qu'on est capable d'avoir un effet volume au sein des régions.
08:19Donc, vous avez compris,
08:20il nous faut nous développer dans différentes régions.
08:23On est présent à Toulouse, on est présent à Bordeaux,
08:25plutôt autour des grandes métropoles, à Nice, à Lyon,
08:28de plus en plus dans le centre, en Bretagne, à Nantes, etc.
08:32Donc, aujourd'hui, on a double problématique,
08:34recrutement de nouveaux hockeyeurs
08:36et puis, consolidation des clubs existants
08:39pour réussir à leur permettre d'accueillir plus de monde.
08:41Et ça, c'est la formation,
08:43la formation des professionnels pour encadrer et pour former.
08:46Alors, vous avez recruté John John, j'ai mis à ce prénom,
08:50et il n'est pas tout seul, puisqu'il y a Mathias Dirkens
08:54et le néerlandais Jeroen Etzberger,
08:57considéré comme le meilleur attaquant du monde,
08:59qui va être, évidemment, l'entraîneur des attaquants.
09:01Donc, vous allez venir abaracer, vous, quand même.
09:03Financièrement, comment vous avez fait, d'ailleurs,
09:04pour arriver à attirer tous ces gens de très, très hauts niveaux ?
09:08Alors, on n'est pas dispendieux à la formation de hockey,
09:10on ne peut pas se le permettre.
09:12Déjà, pour commencer, je remercie l'ANS,
09:14qui supporte le haut niveau français,
09:16et, d'un autre côté, on montre de bons résultats.
09:20L'ANS, précisé ?
09:21L'Agence nationale du sport, qui est, donc, au ministère des Sports,
09:24celle qui finance tous les hauts niveaux.
09:26Donc, pourquoi est-ce qu'ils nous font confiance ?
09:29Parce qu'effectivement, le bilan chiffré des Jeux olympiques
09:32consisterait à dire, vous n'avez pas réussi,
09:34donc, maintenant, on diminue.
09:35En fait, ils continuent de nous faire confiance
09:37parce que nos filières de haut niveau,
09:38dirigées, entre autres, aujourd'hui, par Mathias Zierkens,
09:41ces filières de haut niveau, en fait,
09:43elles ont donné deux podiums mondiaux
09:45pour nos U21 garçons en quatre ans.
09:48Donc, ça veut dire que les filières, à partir de U16, U18, etc.,
09:51elles fonctionnent correctement.
09:53Donc, au niveau statistique,
09:54eh bien, logiquement, quand on est dans cette situation-là,
09:56comme l'Argentine avant Rio, comme l'Allemagne, souvent,
09:59il y a des chances qu'on fasse quelque chose de grand
10:01dans les quatre, cinq ans à venir.
10:03Et les quatre, cinq ans à venir, c'est, pour nous,
10:05la Coupe du monde en 2026.
10:07Et puis, c'est, bien sûr, Los Angeles derrière.
10:09Donc, tout le monde le sait, ça, y compris John John.
10:11Donc, c'est un challenge pour lui.
10:14C'est un jeune entraîneur,
10:16même s'il a 37 ans et qu'il a tout gagné.
10:19C'est un peu comme quand Zidane a décidé de devenir entraîneur.
10:21Vous voyez, le switch a été extrêmement rapide.
10:23Donc, John John est dans cette configuration-là.
10:25On lui a demandé de préparer un staff.
10:27À côté de lui, on a mis Ramon Sala,
10:29quatre fois les Jeux olympiques, espagnol,
10:31entraîneur d'un des meilleurs clubs d'Europe
10:33qui était déjà dans le staff précédent.
10:35Donc, on n'a pas tout changé non plus.
10:36Vous avez du lourd, là.
10:37On lui a mis un préparateur physique,
10:39qui est quelqu'un qui nous a été proposé par les Crêpes,
10:43Antoine François, qui est un formidable préparateur physique.
10:46Et puis, on a adjoint Jeroen Hertzberger,
10:49comme vous l'avez nommé, 37 ans, qui est aussi joueur.
10:52Et pour ces deux entraîneurs, maintenant,
10:55c'est aussi un challenge, vous voyez ?
10:57Donc...
10:58Il faut les naturaliser, les mettre sur le terrain,
11:00aussi, à 37 ans, quand même. Ils peuvent encore.
11:01Non. Alors, non.
11:03Non, non, non, non.
11:04Jeroen Hertzberger a encore marqué deux buts la semaine dernière.
11:07C'est monstrueux. Il est monstrueux.
11:10Mais ils vont donner, vous avez compris,
11:12cette culture à notre équipe de France,
11:14qui, aujourd'hui, mérite de ne plus faillir de perdre,
11:17mais de faillir de ne pas avoir gagné, vous voyez ?
11:19Et la chose est là.
11:21Donc, c'est un mélange intéressant,
11:23qui ne coûte pas plus cher que ce que ça a coûté avant,
11:25parce qu'ils doivent aussi faire leur preuve en tant qu'entraîneurs.
11:28Quand on sera champion du monde,
11:29je suppose qu'ils reviendront avec une note un peu plus salée.
11:32Bon, j'imagine qu'ils vont m'entendre en tant que...
11:35Donc, voilà. Mais pour l'instant,
11:36on est en train de construire cette équipe de France
11:38sur des bases solides.
11:40Et vous savez, si le challenge était aussi déceptive,
11:43il ne serait jamais venu, non plus.
11:45Et puis, dernière chose, je dois le dire ici,
11:48John John m'a dit,
11:50vous n'imaginez pas la chance que vous avez d'être français,
11:52d'être en France et de travailler en France.
11:54Et nous, pour avoir un café gratuit,
11:55il a fallu qu'on attende d'être champion du monde,
11:57et vous avez des crêpes, avec des installations formidables,
12:00des centres, et l'Etat français s'implique vraiment à l'intérieur.
12:03Vous avez une chance incroyable.
12:05Je le dis ici, parce qu'on se plaint beaucoup en France.
12:08On a tort. On a tort.
12:09Je suis d'accord.
12:11Deux événements importants pour les amoureux du hockey sur gazon.
12:13La finale élite du championnat de France,
12:15ce sera le 1er juin, à Marc-en-Barreuil.
12:17Tout à fait.
12:18En Déné, haut de France.
12:20Et puis, l'île capitale du hockey en Juillet,
12:22avec la Coupe d'Europe U18, garçons et filles.
12:25Exactement.
12:26Je vous remercie de nous avoir rendu visite.
12:28Vous devriez faire de la communication de crise, vous aussi,
12:30parce que garder un optimiste fait pareil et telle énergie,
12:33c'est formidable.
12:35Pierre Doriot réalisait cette émission.
12:36Clément Rieter était au son.
12:38Sandrine David, au maquillage, évidemment.
12:41Et Julien Perronais m'a très précieusement,
12:44je ne sais pas si ça se dit, aidé à préparer cette émission.
12:47Je vous remercie beaucoup. Bon vent, Henri Claude Lambert,
12:50pour remonter cette fédération.
12:52Vous revenez nous voir très vite avec des très beaux résultats.
12:55Absolument.
12:56Merci et à très bientôt pour une nouvelle édition de Président.