La mobilisation des épiciers des quartiers Nord prend sa source dans un message posté sur le réseau social X par Marion Bareille, dans lequel elle demande "l’extension de l’arrêté de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône à tout Marseille" et craint "que les clients nocturnes ne se rabattent sur les épiceries de nuit encore ouvertes. Encore la semaine dernière, un couple de septuagénaires dans le 13e arrondissement a été pris à partie par des commerçants de nuit parce qu’ils se plaignaient du bruit et demandaient à pouvoir dormir". Les épiciers de nuit ont rapidement réagi en organisant cette mobilisation. "La grogne monte dans les quartiers Nord car madame le maire s’est mise en avant aux côtés des épiciers durant les dernières élections municipales car ils occupent un rôle central au sein des quartiers populaires. Aujourd’hui, nous considérons qu’elle retourne sa veste en demandant que nous fermions définitivement pendant la nuit", déclare l’un des porte-parole des épiciers de nuit marseillais, Mohamed Benmeddour.
Plusieurs pancartes ont été déployées devant la mairie, et une délégation d’épiciers a souhaité rencontrer l’élue. Sans succès, cette dernière invoquant des obligations familiales. Tandis que les contrôles des forces de l’ordre s’intensifient, les épiciers du centre-ville de Marseille continuent de contester l’arrêté pris par le préfet de police Pierre-Édouard Colliex qui leur impose de fermer leurs boutiques entre 22 h et 6 h, dans un secteur des sept premiers arrondissements de Marseille et dont l’application court jusqu’au 21 avril prochain.
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00:00Le combat contre la fermeture à 22h des épiceries de nuit se poursuit, ce jeudi matin c'est
00:12devant la mairie du premier et septième arrondissement que les épeciers sont allés manifester avant
00:16d'être reçus par la maire de secteur.
00:18Je leur ai dit à quel point, notamment dans le centre-ville, certains établissements,
00:24mais pas tous, posent énormément de problèmes, c'est-à-dire dans certaines rues, certains
00:29établissements où il y a beaucoup de saisie de produits illicites, dans des arrières
00:34boutiques.
00:35En même temps, certains d'entre eux, je ne les connaissais pas parce qu'ils ne posent
00:39pas de problème.
00:40Donc on a discuté effectivement du problème de la généralisation de la situation et
00:46que sans doute certains n'avaient rien à se reprocher.
00:49On ne peut pas jeter l'eau pauvre uniquement sur les épiciers.
00:53Il y a des épiciers qui travaillent convenablement, où il n'y a pas de problématique en particulier.
01:00Il y a une petite minorité où il y a des plaintes de riverains et des CUQ, mais les
01:05CUQ, on sait comment ils sont constitués.
01:07Aller les écouter, on fermerait tous les commerces.
01:10Et pourquoi le mettre en place à Marseille ? C'est facile, je ferme tout le monde et
01:14le problème est réglé.
01:15Mais en même temps, je mets la clé sous la porte à je ne sais pas combien de commerçants.
01:19Franchement, je me sens abandonné.
01:21C'est très dur.
01:22J'avais un employé, j'ai dû le licencier pendant un mois pour l'instant, je le dis,
01:27en espérant qu'on peut rouvrir après 22h.
01:29J'ai le chiffre d'affaires, franchement, il a baissé de 30 à 40 %, sachant que moi,
01:35contrairement à certains collègues, heureusement que j'ouvrais la journée à 8h du matin
01:39et que je fais les fruits et légumes.
01:40Fort de cet entretien, la dizaine de personnes mobilisées pour l'occasion s'est ensuite
01:44dirigée vers la mairie centrale pour tenter de s'entretenir avec Benoît Payan.
01:48Les épiciers de Zimbabwe, numéro LPG, l'appel de la maire, l'appel de la capitale, monsieur
01:55le maire.
01:56Sans succès.
01:57Pour rappel, les pouvoirs publics reprochent des nuisances la nuit ainsi que la vente de
02:01produits prohibés dans certaines de ces épiceries.
02:04L'arrêté de fermeture de ces établissements de 22h à 6h court jusqu'au 21 avril prochain
02:09et pourrait être prolongé si aucune solution n'est trouvée.