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##SOYEZ_LIBRES-2025-04-03##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Elisabeth Lévy, donc vous êtes avec nous.
00:06Et avec Gérard Larcher.
00:08Vous êtes inspiré par Gérard Larcher.
00:11Dites-moi, vous avez déjeuné avec lui ?
00:13Non, pas du tout, j'ai lu dans le Figaro.
00:15Il déjeune beaucoup Gérard Larcher.
00:18Gérard Larcher est un homme de modération.
00:20Peut-être pas toujours au restaurant, mais c'est un homme de modération.
00:24Et moi aussi.
00:27Il s'est demandé hier si on n'avait pas été un peu trop loin
00:31dans l'exigence de moralisation de la vie politique.
00:34Et il me semble que poser la question, c'est un peu irrépondre.
00:36C'est dans le Figaro.
00:38Donc il était évidemment interrogé sur l'affaire que vous savez.
00:41Le jugement Marine Le Pen.
00:43Qui évidemment suscite ce fameux trouble dans la classe politique.
00:47Et donc Larcher prend mille précautions.
00:49Attention, les décisions de justice, je les respecte.
00:52C'est super.
00:55Le tribunal applique la loi, c'est vrai.
00:58Encore qu'à mon avis, il y a plusieurs façons de l'appliquer.
01:01Mais peut-être dit-il que la loi est mal faite.
01:04Et dans son viseur, il y a notamment la loi Sapin 2.
01:07Même si en l'espèce, elle n'était pas applicable.
01:09Puisque les faits sont antérieurs.
01:12Deux semaines près.
01:14C'est une loi de 2016.
01:16Il y a deux semaines où elle ne s'est pas appliquée.
01:18Écoutez, mes amis.
01:20Gérard Larcher, ça va au-delà du procès.
01:23Il pose une question que je me pose depuis longtemps.
01:25En 2018, dit-il, il y a eu 440 peines d'inéligibilité.
01:31En 2018.
01:33Et combien en 2022 ?
01:358 857.
01:38Ça a été multiplié par 20.
01:40C'est quand même incroyable.
01:42Ça fait quand même beaucoup.
01:44Le juge devient en quelque sorte le pré-arbitre électoral.
01:47Puisqu'il dit qu'il a le droit de briguer quand on a le droit de briguer les suffrages des Français.
01:51Alors moi, je serais personnellement,
01:53et je trouve que ça peut se discuter en tout cas,
01:56pour la suppression de toutes les peines d'inéligibilité en correctionnelle.
02:00C'est-à-dire, quand il y a un crime de sang,
02:02vous n'allez pas effectivement laisser se présenter quelqu'un...
02:05Et on est aux assistes.
02:06Voilà. C'est pour ça que je vous parle de la correctionnelle.
02:09Je pense que c'est aux électeurs de décider le degré,
02:13si vous voulez, de moral et de blancheur, en quelque sorte,
02:18qu'ils exigent de leurs candidats.
02:21Et s'ils veulent élire quelqu'un qui a un peu été marboulé,
02:25c'est quand même leur droit.
02:27Alors bien sûr, si vous voulez, il y a la question,
02:31c'est quand même le législateur.
02:33Donc, c'est tous ces élus,
02:35c'est Marine Le Pen, on l'a abondamment rappelé,
02:37qui ont voté ces lois,
02:39qui voulaient montrer à quel point ils étaient plus blancs que blancs.
02:42Et après l'affaire Cahuzac.
02:44Tout le monde s'est précipité pour voter le texte.
02:48Voilà. Il fallait montrer qu'on l'avait plus blanc que blanc.
02:50Je me rappelle la conférence de presse de François Hollande,
02:53où il a parlé de Cahuzac.
02:54Vraiment, comme si c'était Landru.
02:56Non mais, entre eux, s'ils voulaient Cahuzac et Landru,
02:59il y a quand même une différence, Françoise.
03:01Malgré tout.
03:02Mais je ne suis pas en train de défendre Cahuzac.
03:04J'ai compris, j'ai compris. Vous avez des débats.
03:06Et on a aussi créé la haute autorité
03:08pour la transparence de l'avis politique.
03:10Alors là, c'est vraiment une institution Robespierre.
03:12À chaque élection, les élus, en gros,
03:14les candidats, les élus,
03:16les élus, pas les candidats, pardon,
03:18doivent, en gros, pardon, se mettre à poil métaphoriquement,
03:21montrer absolument tout ce qu'ils ont,
03:24ce que détestent faire les Français.
03:25Par ailleurs, ils n'aiment pas parler de leur salaire, de leur revenu.
03:27Mais alors là, il faut qu'on sache
03:29si machin, vraiment, c'est dégoûtant,
03:32machin, deux pièces à Trouville et pas moi,
03:35ou il a un bateau.
03:37Franchement, il n'y a rien de mieux pour nourrir les passions tristes
03:40et écarter les meilleurs de la politique.
03:43Parce que quand même, les juges et les journalistes aux fesses,
03:45ça fait beaucoup.
03:47Alors, peu importe, donc, que les élus piquent dans la caisse.
03:50Evidemment pas. Je pense qu'il faut faire des distinctions.
03:53Je pense qu'un compte en Suisse, c'est moins grave que de tuer sa grand-mère,
03:56même quand on est ministre des Comptes Publics,
03:58et faire bosser son assistant au parti,
04:00c'est moins grave qu'un compte en Suisse.
04:02Je vous donne deux exemples.
04:04Je ne veux pas dire que rien n'est grave.
04:06Je ne dis pas que ce n'est pas grave.
04:08Je dis, il faut, c'est comme dans les affaires sexuelles,
04:11si vous voulez, une blague leste, ce n'est pas un viol.
04:15Je pense que sur les élus,
04:17la grande différence du point de vue de la morale,
04:20c'est qu'il y a enrichissement personnel.
04:22Quand c'est pour votre pomme,
04:24quand c'est pour le parti, c'est pas bien, je le répète,
04:27mais c'est un peu moins pas bien.
04:29La transparence, je trouve qu'il y a toujours quelque chose de totalitaire.
04:33Personne n'a l'obligation de se montrer tel qu'il est à ses contemporains.
04:37Quand nous venons le matin ici,
04:39nous nous habillons le corps et l'âme.
04:42C'est parce qu'on a fait la nuit, je suis d'accord avec vous.
04:45Exactement. On n'est pas obligé de dire ça à tout le monde.
04:48Et je trouve qu'en plus, c'est curieux,
04:50parce qu'on exige en même temps la transparence et la proximité.
04:53C'est-à-dire, on vous dit, on veut les meilleurs,
04:55et en même temps, on veut des types comme nous.
04:57On veut des gens qui nous ressemblent.
04:59Il faudrait savoir s'ils nous ressemblent,
05:01s'ils sont faillibles, humains, et tout ça.
05:03Montesquieu disait, en substance,
05:05je n'ai pas retrouvé la phrase,
05:07de vertu. Il faut de la modération.
05:11Moi, je crois qu'il faut faire vraiment attention
05:14avec ces excès de vertus.
05:16Personne, évidemment, ne veut être gouverné par des margoulins,
05:19mais on ne veut pas être gouverné non plus par des gens parfaits.
05:22La politique, c'est une affaire humaine,
05:24ou alors, confions les clés à chaque GPT
05:27qui ne fait jamais de conneries.
05:29J'ai une question à vous poser, mesdames.
05:31On ne peut pas se montrer.
05:33J'ai une question à vous poser.
05:35Il y a un élu qui propose
05:39d'imposer un casier judiciaire vierge
05:43pour se présenter à une élection.
05:45Vous êtes d'accord ou pas ?
05:46Moi, je ne suis pas du tout d'accord.
05:48Je suis d'accord, parce que c'est Elisabeth,
05:50c'est la subtilité, contrairement à ce qu'on peut caricaturer.
05:52Elle est toujours subtile, Elisabeth.
05:54Et je trouve que sur l'échelle des peines...
05:56C'est un sujet qui vous tient à cœur,
05:58et on n'est pas d'accord là-dessus.
06:00Je suis moins pour la transparence,
06:02parce que les élus ne sont pas des journalistes,
06:04qui vont avoir fait la fête, jouer au casino toute la nuit
06:06et venir se présenter.
06:08Ça n'engagera rien du tout.
06:10Non, les élus font la loi, je suis désolé.
06:12J'ai un avis. Et l'élection suprême,
06:14moi je fais partie des gens qui pensent
06:16qu'on doit avoir un casier judiciaire vierge,
06:18y compris pour l'élection suprême,
06:20ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
06:22Vous pouvez avoir un casier judiciaire
06:24et être candidat à la présidentielle.
06:26Moi, je pense que ça n'est pas normal.
06:28Parce que je pense qu'il me semble
06:30qu'il faut une exemplarité.
06:32Qu'en pensez-vous ?
06:34Moi, j'ai déjà répondu,
06:36mais je voudrais que François se réponde sur un argument.
06:38Mon argument pour penser ça,
06:40c'est de dire que c'est aux électeurs de choisir.
06:42Je comprends.
06:44C'est la souveraineté du Parlement.
06:46Quand vous dites ça, vous privez en quelque sorte
06:48les électeurs d'un choix.
06:50Moi, je pense que c'est une démocratie.
06:52Je ne pense pas que c'est dictatorial
06:54ou priver les électeurs d'un choix.
06:56Je pense que c'est une démocratie
06:58sophistiquée, parce que vous dites
07:00qu'ils font un jugement préélectoral.
07:02Ils font de la sélection préélectorale.
07:04Je ne trouve pas ça du tout, comment dirais-je,
07:06odieux, dans la mesure où les juges
07:08constitutionnellement dépendent
07:10des lois, et tout cela est au service du peuple.
07:12Et Jean-Jacques, vous vous êtes pour ?
07:14Pour cette histoire de casier vierge
07:16pour les élections ?
07:18Je ne fais pas le politique.
07:20On a déjà vu, par exemple,
07:22des bons élus...
07:24Ce qui me gêne,
07:26c'est le casier judiciaire vierge
07:28que vous demandez dans l'administration
07:30bien souvent pour postuler
07:32dans une mairie
07:34pour être employé municipal.
07:36C'est ça qui me gêne.
07:38C'est qu'on fait des différences.
07:40Mais là,
07:42où je ne suis pas d'accord avec vous,
07:44c'est que pour moi, le peuple n'a pas toujours raison.
07:46Alors là, c'est un autre débat.
07:48Ah non, mais là, je suis d'accord avec vous.
07:50Le peuple ne peut pas abolir la démocratie ?
07:52Non, mais le peuple, regardez,
07:54le peuple...
07:56C'est ça, c'est la censure, en fait.
07:58C'est de l'exécution provisoire dans notre parole.
08:00Exactement, je l'assume.
08:028h23.

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