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00:00Bonsoir et merci de nous laisser prendre la parole. Nous venons face à vous au nom du
00:04collectif universitaire antiraciste Quart. Nous, étudiants, sommes mobilisés depuis
00:09maintenant deux semaines suite à la tentative de suicide d'un de nos camarades, dû aux propos
00:14racistes et à la pression exercée par un professeur, Pierre-Antoine Frimont. Le manque
00:20de transparence et d'une position claire de la part de la présidence de l'université face à
00:24ces agissements nous a poussés à nous mobiliser et à manifester dans les facs et dans la rue,
00:29comme lundi dernier où nous étions plus de 600. On reconnaît une bonne formation au
00:35nombre de noirs et d'arabes. S'il y a trop d'étudiants étrangers d'origine d'Afrique
00:39ou du Maghreb, c'est que la formation n'est pas à rechercher. Tu devrais faire un projet venant
00:45de chez toi, venant de la jungle. Vous avez froid ? Ah non, c'est normal, vous venez des
00:49pays chauds. Tu as un comportement tribal de petit quai de cité. Ces propos choquants et
00:56ouvertement racistes ainsi que l'atmosphère discriminante instaurée par monsieur Frimont
01:00ne semblent visiblement pas être jugés suffisamment graves pour relever de la
01:04qualification d'harcèlement moral envers les victimes et pour qu'il n'y ait qu'une faible
01:07exclusion de 18 morts sans suspension de salaire. Combien de drames devront nous vivre avant que
01:12l'université décide d'agir concrètement pour protéger ses étudiants ? Par ailleurs nous
01:18dénonçons les mots qui peuvent être employés par l'université et par certains médias pour
01:22parler de ce drame. Non, l'étudiant n'a pas chuté, il a tenté de se suicider. Non, il n'y a pas
01:27de neutralité à avoir face au racisme. Le racisme est un délit, pas une opinion. Nous dénonçons
01:33également les pratiques de la présidence de l'université de Rouen visant à étouffer ce
01:38drame et à empêcher que l'on en parle. Justification du droit de réponse du professeur Frimont,
01:42contrôle à outrance de la part de la sécurité, confiscation de nos pancartes lors de nos
01:46manifestations, surveillance des professeurs qui sont interdits de parler de ce drame avec
01:51leurs étudiants et même entre eux. Sans parler d'une conférence bien trop tardive durant laquelle
01:56les étudiants ont été méprisés, leurs questions pourtant légitimes restaient sans réponse. Enfin,
02:01si une personne telle que M. Frimont peut tenir des propos racistes envers ses étudiants et ses
02:06collègues sans craindre des sanctions, c'est bien parce que les politiques racistes se déchaînent
02:10depuis des années et s'accentuent avec le gouvernement actuel, avec notamment Bruno
02:14Retejo qui chaque jour va de propos racistes en mesures racistes. Loi sur la déchéance de
02:23nationalité, loi bienvenue en France, loi immigration, expulsion des mineurs de la gailleté
02:27lyrique et d'autres. Chacune et chacun dans cette salle a une responsabilité dans la lutte contre
02:33le racisme et beaucoup d'entre vous ne se sont pas exprimés sur ce drame, notamment vous les
02:38élus de droite qui avez toujours dans vos rangs M. Frimont, vous cautionnez donc ses propos et
02:44vous vous en rendez complice. Notre collectif se mobilise pour l'exclusion définitive de M.
02:49Frimont de l'enseignement et nous continuerons à nous mobiliser tant qu'il sera toujours en poste,
02:54nous continuerons à nous mobiliser pour qu'il démissionne de sa fonction d'élu car il n'est
02:58pas digne d'un élu de la République lorsqu'il ne respecte pas ses valeurs qui se résiment dans
03:02notre devise. Liberté, égalité, fraternité et cela qu'importe notre couleur de peau, notre religion,
03:08notre origine. Les racistes doivent dégager, M. Frimont doit dégager. Merci.
03:38Ce n'est pas la première fois que des organisations ou des représentants demandent à prendre la
03:41parole et l'on donne bien volontiers. Nous ne répondrons pas puisqu'il n'y a pas de débat
03:46directement dans ce cadre-là puisqu'encore une fois on a ensuite notre conseil donc il
03:52n'y aura pas de prise de parole maintenant. Je veux quand même dire deux mots très courts et
03:55très sobres. Le premier, c'est qu'il ne doit pas y avoir d'omerta. Nous sommes dans un état de
04:02droit et donc la parole doit être libre et je dirais libérée. Et deuxièmement, et deuxièmement
04:10c'est très important mais je vous l'avais dit et nous sommes nombreux ici à le dire et à le
04:17transcrire dans les actes, le racisme n'est pas une opinion, c'est un élu. Je vous remercie beaucoup.