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Avec Patrick de Giovanni, président et fondateur du Fond de Dotation DAPAT

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2025-03-31##

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Transcription
00:00Elle est pénible, elle est plus que pénible, elle est criminelle la misère, en fait on se dit qu'on ne devrait pas avoir dans un pays comme la France,
00:07dans un pays dit développé, que encore on vive comme ça, et pourquoi nous parlons de cela, et nous allons en parler avec Patrick Giovanni,
00:19pourquoi on en parle, et on va en parler suffisamment, c'est qu'il y a une vidéo, il y a une vidéo, vous allez écouter le son qui a fait le tour des réseaux sociaux,
00:26cette femme de 85 ans, et elle la raconte, Agnès, vous allez écouter Agnès, et puis on va parler de ce qui se passe, de la précarité des femmes, et de la précarité en général, écoutez.
00:39C'est toujours mieux que rien, si je vois qu'il y a du monde qui me donne, je reste un peu plus longtemps, si je vois qu'il y a personne qui me donne, je repars,
00:48j'ai une toute petite retraite, je ne touche que 900 euros par mois, je gagne presque 800 euros avec la lumière et tout,
00:58ça fait à peu près un an, mais je ne viens que le samedi et le dimanche, et quand il pleut je viens, parce que je marche avec la canne,
01:10je ne suis plus comme avant que j'étais jeune, j'ai exactement trois enfants, deux filles et un garçon, j'ai une fille qui est morte il y a deux ans,
01:25je suis 11 fois grand-mère et 14 fois arrière-grand-mère.
01:32Ils savent, vos enfants et petits-enfants, que vous faites ça, vous ne leur dites pas ?
01:35Non, parce que si je dirais ça à mon fils, mon fils va me foutre dans une maison des vieux, je n'ai pas envie d'aller dans une maison des vieux,
01:45s'ils me demandent quelque chose, je dis que je n'ai pas de sous, je ne leur donne pas,
01:49mais quand ils viennent, je les invite à manger, je fais à manger, mais je dis des sous, je n'en ai pas,
01:55parce que si je leur dis que je viens là, ça ne va pas être d'accord.
01:59Voilà, Agnès, 85 ans, gagne 900 euros de retraite par mois, gagne 8 ans, et là, on l'a filmée devant le marché de la Loire,
02:11elle fait la sortie des marchés, elle doit avoir une semaine pour vivre, elle attend la sortie du marché,
02:15elle fait la manche à la sortie des marchés, mère de 3 enfants, je rappelle, grand-mère 11 fois, 14 fois arrière-grand-mère,
02:21elle préfère garder le silence parce qu'elle n'a pas envie d'aller en maison.
02:25Bonjour Patrick de Giovanni.
02:27Bonjour André Mercoff.
02:29Vous êtes président et fondateur du Fonds d'autorisation d'APAT, on va en parler justement sur la précarité,
02:34juste quelques chiffres pour rappeler, vous les connaissez, mais pour rappeler nos auditeurs,
02:39qu'en 2022, plus d'un seigneur sur 10 vivait sous le seuil de pauvreté, qui est le seuil de pauvreté étant 1216 euros pour une personne seule,
02:46les seigneurs pauvres, effectivement, se privent dans des domaines comme les sorties, le chauvage ou l'alimentation,
02:52les liens sociaux, où est-ce que ça peut être, je ne vais pas donner tous les chiffres parce que ce serait vraiment...
02:59quand on sait que les femmes représentent désormais 57,5% des personnes rencontrées par l'association Le Secours Catholique,
03:07contre 52,6% en 2019, 55% des ménages pauvres, je parle des femmes, des femmes précaires,
03:1457% des bénéficiaires du revenu social d'activité, 70% des travailleurs pauvres, occupent 79,5% des emplois à temps partiel,
03:23et 70% des emplois en CDD, voilà, etc.
03:28Et en fait, on peut se dire, cette situation, et vous Patrick de Giovanni, avec votre épouse, avec votre comité,
03:36vous allez nous dire, c'est quoi ce fonds de dotation d'APAT ?
03:40Alors, le fonds de dotation d'APAT, c'est une ONG que nous avons créée avec ma femme il y a 5 ans,
03:47et nous avons décidé d'agir pour aider les femmes en précarité.
03:53Moi j'avais un gros problème quand je suis dans la rue et que je rencontre quelqu'un, je vois un sans-abri, je fais quoi ?
04:01Et donc, quand on a voulu créer notre ONG, moi j'ai dit, j'aimerais bien la précarité parce que je voudrais faire quelque chose,
04:12et ma femme elle, elle a milité toute sa vie pour les femmes, la promotion des femmes,
04:16et donc on a choisi femmes en précarité, et je dois dire qu'hélas, on avait raison de choisir ça.
04:23Les besoins sont colossaux, depuis 5 ans on rencontre un très grand nombre d'associations de terrain,
04:31et on voit la réalité de ce qui se passe, ou du moins une partie de la réalité,
04:36parce que les femmes en précarité on ne les voit pas, elles se cachent,
04:40elles sont menacées, elles sont en danger permanent, elles cherchent à se protéger en se cachant,
04:46et donc du coup elles sont très peu visibles.
04:49Elles sont très peu visibles, oui, comme disait Agnès, même elle n'en parle pas à ses enfants, à ses petits-enfants,
04:54elle est là, elle fait la manche à la sortie des marchés, ça s'est passé à levallois,
04:59mais ce que vous avez pu constater, en fait, en 5 ans, il n'y a pas eu de...
05:05je veux dire, sur le plan général, il n'y a pas eu... c'est toujours aussi précaire, aussi aiguë, aussi lancinant...
05:14Oui, le monde général n'a pas changé, il y a des associations absolument fabuleuses qui font un travail de terrain,
05:23mais qu'on ne voit pas trop, parce que c'est vraiment du travail de proximité, avec un petit nombre à chaque fois,
05:28mais dans toutes les villes de France, dans les petites, dans les bourgades, même dans la ruralité,
05:34ces problèmes existent, et des associations agissent pour les aider, ces femmes,
05:40mais ça ne résout pas le problème, ça les aide, l'idée c'est effectivement de les aider à faire un parcours de reconstruction,
05:48mais cette femme dont vous preniez l'exemple, que faire ?
05:52Oui, 85 ans, on va continuer à en parler avec vous, juste après cette petite pause, Patrick Diogiovanni,
05:58parce que justement, que faire, on va parler de ce qu'on peut faire, parce que quand on voit, il faut le dire,
06:03un certain nombre de milliards consacrés, quand on parle de l'aide française au développement,
06:07je rappelle qu'on a donné 185 millions à la Chine, sans parler de l'Algérie,
06:11on aimerait quand même peut-être de s'occuper de ces gens qui sont à la rue, ou pratiquement à la rue, tout de suite.
06:25Et nous sommes toujours et plus que jamais avec Patrick Diogiovanni, président et fondateur du Fonds de dotation d'APAT,
06:30contre la précarité, qui se bat avec beaucoup d'autres associations contre la précarité,
06:35notamment la précarité féminine, je rappelle encore quelques chiffres donnés par le Secours catholique,
06:40c'est très important, les femmes représentent 30 en 30 et 40% des publics sans domicile fixe,
06:4964 personnes qui renoncent au soin dans le pays sont des femmes,
06:5448 des personnes en situation d'insuffisance alimentaire sont des femmes,
06:5874% des personnes en situation de non-recours au minimum vieillasse sont des femmes,
07:04et Patrick Diogiovanni c'est assez terrifiant ces chiffres.
07:08Absolument, c'est terrifiant parce qu'en fait on ne les voyait pas ces chiffres,
07:13et on ne se rend pas compte du problème, on a l'impression que la précarité c'est uniquement masculine,
07:18parce que ce sont des hommes qu'on voit en premier, mais en fait ces chiffres montent,
07:23et quand on prend par exemple les sans-abri sur les tranches 20 à 30 ans,
07:30là la sur-représentation des femmes par rapport aux moyennes est très forte,
07:34et puis il y a encore un dernier chiffre, c'est que quand on regarde la mortalité des sans-abri,
07:39paradoxalement les femmes meurent plus tôt que les hommes,
07:43alors que c'est le contraire normalement,
07:46donc ça veut dire que la souffrance des femmes est encore plus forte.
07:49Alors à votre avis Patrick Diogiovanni, qu'est-ce qu'il faut faire ?
07:54Parce qu'on disait, rappelez-vous à un certain Emmanuel Macron en 2017,
07:59il disait moi je vais arranger à ce que dans un an il n'y ait plus un seul SDF,
08:04une seule personne sans dossier fixe, mais il n'y a pas que lui, on a beaucoup dit ça,
08:10alors qu'est-ce qu'il faut faire en premier ?
08:15Qu'est-ce qu'il faut faire en premier ?
08:17Et bien c'est permettre aux acteurs de terrain,
08:21parce que ce n'est pas monolithique, les situations sont totalement différentes,
08:26les âges, une personne à 84 ans, des personnes à 20 ans,
08:31et donc il faut s'adapter à chaque cas ou population pour définir des solutions adaptées,
08:40et ça ce n'est pas possible de le faire de manière totalement centralisée,
08:43il faut s'appuyer sur les gens qui sont au contact de terrain.
08:46Les personnes qui ne supportent pas de voir dans la rue une femme en difficulté,
08:51ont décidé de créer une association pour aider ces femmes.
08:54Et bien ces personnes-là savent comment faire, elles savent aller au contact,
08:58elles ont l'humanité qu'il faut aussi pour aborder ces problèmes,
09:03et donc ce sont ces associations de terrain qu'il faut aider au maximum.
09:08Nous c'est le choix qu'on a fait, je ne serais pas aller en maraude pour aller à la rencontre,
09:14je pense que ce ne serait pas efficace, nous on aide les associations pour qu'elles fassent plus et mieux.
09:20Vous les aidez comment ? Financièrement ?
09:22Financièrement, aussi en les rendant plus visibles, en les coachant,
09:29et en les mettant en relation les unes avec les autres.
09:32Cette fonction, nous on a référencé pour les femmes en détresse sur le territoire métropolitain,
09:40on est déjà en relation avec 500.
09:42500 associations ?
09:44Associations différentes, c'est colossal !
09:46On ne se rend pas compte qu'il y a énormément de personnes sur le terrain
09:51qui dans de toutes petites associations agissent.
09:54La solution c'est de les aider à faire plus et mieux,
09:57et pour ça il leur faut de l'accompagnement, de la mise en relation,
10:02mais aussi plus de moyens financiers.
10:04Le rôle de l'État c'est de trouver le moyen de choisir les bonnes.
10:09Ce travail se fait, il y a des personnes qui effectivement sélectionnent les associations,
10:15les accompagnent, mais insuffisamment, il faut faire plus.
10:18Et vous dites qu'il y a beaucoup d'associations qui font très bien leur travail.
10:23Remarquable, c'est vraiment...
10:26D'ailleurs, quand on fait nos prix d'apathes, on avait la dernière session lundi dernier,
10:33les témoignages, les spectateurs qui assistent à ça,
10:37aux témoignages des associations sont en larmes.
10:40De voir la qualité de ce qui est fait.
10:43Oui, et ça c'est tellement important effectivement.
10:46Et effectivement on peut se demander, sans aller dans les détails,
10:50si justement la puissance publique, parce qu'après tout c'est nous,
10:53nos impôts, nos impôts, nos dépenses contribuables
10:56qui donnent les milliards à la puissance publique pour qu'elle agisse.
10:59Effectivement elle est là pour ça.
11:01Peut-être qu'on aimerait quelques priorités un peu différentes, non ?
11:04C'est sûr que ce sont des choix politiques,
11:07et d'ailleurs ce qui se passe en ce moment en restriction budgétaire,
11:11on est en train de diminuer.
11:14On diminue l'argent pour les associations, on voulait dire ?
11:17Oui, et d'ailleurs l'année 2025 est difficile
11:21parce qu'un certain nombre d'associations qui gèrent bien,
11:24si elles ont moins de ressources, elles vont diminuer leurs dépenses.
11:28Diminuer leurs dépenses, c'est réduire leur activité,
11:31c'est aider moins de femmes ou les aider moins bien,
11:34et s'ils ne le font pas, ils risquent de mourir.
11:37Et donc ça, en 2025, c'est vraiment une préoccupation très forte,
11:43et nous ça nous fait dire qu'il faut qu'on arrive à élargir encore nos interventions,
11:50parce qu'il y a des associations qui sont en danger de ce fait-là.
11:54Et effectivement, il faut voir quelles associations travaillent,
11:57parce qu'il faut aussi évaluer ces associations.
12:00Absolument, et c'est une affaire d'équipe et d'hommes,
12:04de femmes et d'hommes, c'est la qualité.
12:08Moi, mon métier, ça avait été d'accompagner des entrepreneurs,
12:12et bien là, on accompagne des entrepreneurs sociaux.
12:15Et vraiment, c'est pour nous la dimension la plus importante,
12:19de choisir des entrepreneurs sociaux
12:21dont on sent qu'ils sont capables d'apprécier la diversité comme un chef d'entreprise.
12:28La diversité et l'efficacité, parce que c'est très important aussi.
12:32Absolument.
12:33Merci Patrick Giovanni.
12:34Voilà, je rappelle que vous êtes Président et Fondateur du Fonds d'intégration d'APAT,
12:37et c'est très important, l'action sur le terrain, c'est même fondamental.
12:41Et encore une fois, il faut choisir qui on aide.
12:44Quand je pense qu'un certain fonds d'aide-développement que nous avons,
12:48on en a suffisamment parlé,
12:50donné jusqu'à il y a peu 185 millions à la Chine pour se développer,
12:55on peut se demander sur ces 185 millions d'euros par an,
12:59peut-être il aurait été plus judicieux de donner aux gens qui travaillent sur le terrain
13:05pour empêcher des femmes comme Agnès d'être en train de faire la manche sur les marchés.
13:10Merci.

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