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  • 31/03/2025
Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00Bonjour et bienvenue en direct pour cette édition spéciale, donc nous sommes le lundi 31 mars, il est 10h37,
00:00:07Morandini Live numéro 1625 sur CNews, avec cette édition spéciale puisque la lecture du verdict a commencé.
00:00:16Cette lecture du verdict qui a commencé au tribunal de Paris, elle risque de prendre du temps, je vous le dis tout de suite,
00:00:22on rejoint sur place Élodie Huchard avec les images d'Alexandra Bischoff, Élodie Huchard qui est sur place.
00:00:29La lecture a commencé il y a quoi, il y a une dizaine de minutes environ, Élodie ?
00:00:37Alors est-ce qu'Élodie Huchard m'entend ?
00:00:38On va entendre les motivations et les condamnations pour les 25 qui sont venus en tout, ça va donc pêter un petit peu de temps,
00:00:46on estime aux alentours de 3 heures, je rappelle notamment en ce qui concerne Marine Le Pen, le réquisitoire du mois de novembre dernier,
00:00:53une amende de 300 000 euros, 5 ans de prison dont 2 fermes et 5 ans d'inéligibilité avec une exécution provisoire.
00:01:00Maintenant pour Marine Le Pen, il y a plusieurs options dans le cas où elle est condamnée en ce qui concerne la politique évidemment,
00:01:06soit le réquisitoire est suivi et dans ce cas-là, Marine Le Pen en milieu de matinée serait rendue inéligible,
00:01:11c'est-à-dire qu'elle resterait bien députée mais perdrait son mandat de conseillère régionale
00:01:16et puis surtout elle ne pourrait plus se présenter à des élections ni en cas de dissolution ni à l'élection présidentielle.
00:01:22Autre hypothèse, toujours si elle est condamnée, c'est qu'il y ait une inéligibilité mais au moment de la décision définitive,
00:01:29c'est-à-dire au moment de l'appel, ça rend les choses aussi assez compliquées pour Marine Le Pen
00:01:33parce que ça serait une épée de Damoclès au-dessus de sa tête.
00:01:36Autre option si elle est condamnée, qu'il n'y ait pas d'inéligibilité.
00:01:39On voit en tout cas aujourd'hui qu'il y a énormément de journalistes ici au tribunal de Paris,
00:01:44des journalistes d'ailleurs venus du monde entier, on a vu des Britanniques, des Espagnols,
00:01:48on voit beaucoup de confrères qui sont venus d'un petit peu partout pour suivre cette journée ici au tribunal.
00:01:54– Merci beaucoup Élodie Huchard en direct et là vous revoyez les images de ce matin,
00:01:58de l'arrivée de Marine Le Pen qui est arrivée donc ce matin aux alentours de 10h.
00:02:04Je vous présente mes invités qui vont m'accompagner pour cette édition spéciale.
00:02:07Éric Tegner, bonjour. – Bonjour Jean-Marc.
00:02:08– Merci d'être avec nous, directeur de la rédaction de Frontières.
00:02:11Maxime Thiebaud, bonjour. – Bonjour Jean-Marc.
00:02:13– Avocat Arnaud Benedetti, bonjour, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire.
00:02:17Je suis tout de suite votre promo parce que je ne suis pas sûr qu'on ait le temps,
00:02:20quand la décision va tomber aux portes du pouvoir, aux éditions Michel Laffont, c'est votre livre.
00:02:24Et puis Gilles Casanova, bonjour, consultant en stratégie et communication.
00:02:28Le direct c'est ce que vient de déclarer à l'instant la présidente puisque nous avons Célia Barod
00:02:34qui est à l'intérieur du tribunal et c'est intéressant cette déclaration la présidente vient de dire,
00:02:38on a bien compris que l'enjeu dépassait cette seule salle d'audience
00:02:42mais le tribunal va procéder comme d'habitude.
00:02:46Maître Maxime Thiebaud, je me tourne vers vous, comment vous lisez cette première déclaration ?
00:02:50– Ça veut dire je vous ai compris mais compris quoi, on ne saura jamais, voilà tout simplement.
00:02:55Alors le tribunal va procéder comme d'habitude dans la lecture de son délibéré effectivement,
00:02:58alors il faudra voir quel ordre il va suivre et pour le coup on ne sait pas
00:03:02quand est-ce que la décision concernant Marine Le Pen va être prise.
00:03:05On sait qu'il y a à peu près trois heures de délibéré parce qu'effectivement
00:03:08vous aviez beaucoup de prévenus et que je pense ce tribunal a besoin de motiver ses décisions
00:03:13et d'expliquer pourquoi il va prononcer telle et telle peine.
00:03:16Et concernant Madame Le Pen, en fonction on saura ce qui va se passer pour son avenir politique
00:03:21parce que beaucoup de choses sont déterminées ce matin.
00:03:23– Éric Tegner, on a bien compris que l'enjeu dépassait cette seule salle d'audience
00:03:26mais le tribunal va procéder comme d'habitude, vous lisez ça comment vous ?
00:03:30– Je lise ça comme la possibilité de mettre en place justement l'inégibilité.
00:03:33Aujourd'hui on sait très bien le pouvoir judiciaire après un pouvoir exubérant
00:03:36si clairement il mettait en œuvre justement cette condamnation d'inégibilité
00:03:40alors qu'il n'y a aucun enregistrement personnel,
00:03:42que le fond de l'affaire d'ailleurs est encore pleinement discutable,
00:03:44ça serait un véritable coup d'état judiciaire aujourd'hui.
00:03:47Imaginez, vous pensez qu'il y a quelques années
00:03:48on aurait imaginé un jour se retrouver sur un plateau de télévision comme ça ce matin
00:03:51en se demandant si dans un an et demi, oui ou non Marine Le Pen
00:03:54qui était trois fois candidate à l'élection présidentielle,
00:03:56qui a rassemblé 13 millions de voix, pourrait tout simplement ne plus être candidate.
00:04:00On est dans un moment complètement inédit aujourd'hui
00:04:03et c'est un moment qui est grave quand même d'un point de vue démocratique
00:04:05parce qu'on peut se retrouver avec le maire de Perpignan, Louis Alliot
00:04:08qui perd son mandat dès demain matin,
00:04:10c'est une peine d'inéligibilité prononcée contre lui,
00:04:12des députés qui pourraient perdre également leur mandat,
00:04:15mais le pouvoir judiciaire aujourd'hui,
00:04:16eh bien il est tout simplement en train de se satisfaire potentiellement
00:04:20justement de couper la tête de Marine Le Pen
00:04:22alors qu'énormément de gens n'ont pas réussi à le faire ces dernières années.
00:04:24Arnaud Benedetti, quand la présidente prononce ces mots
00:04:27que vient de nous rapporter, je vous l'ai dit à l'instant,
00:04:29c'est Yabarod qui est à l'intérieur du tribunal
00:04:31et qui nous tient au courant minute par minute,
00:04:33ça veut dire que tout est possible aujourd'hui ?
00:04:35Oui, tout est possible, mais ça on le sait, je vais dire à vous.
00:04:37Oui, mais enfin, il y avait le poids en se disant
00:04:41que ce n'est pas un jugement comme les autres,
00:04:43c'est un jugement qui a une portée nationale, qui a une portée politique.
00:04:46Là, la présidente vient de dire qu'on va faire comme d'hab.
00:04:48Oui, c'est ce qu'elle dit, en fait elle essaye de dépolitiser
00:04:51l'interprétation politique que l'on pourrait faire de ce jugement
00:04:54en disant de toute façon nous allons juger en fonction du droit
00:04:58et notre décision ne pourra être lue qu'au regard du droit
00:05:02et de l'interprétation que nous faisons du droit.
00:05:04C'est-à-dire qu'elle veut écarter tout de suite les soupçons
00:05:07finalement de critiques qui pourraient se faire sur une justice
00:05:11qui serait in fine une justice politique.
00:05:13C'est ce que je comprends en tout cas dans sa déclaration liminaire.
00:05:16Après, qu'est-ce que ça implique pour ce que l'on va avoir
00:05:19dans les minutes et dans les heures qui viennent,
00:05:21ça je suis incapable de le dire pour l'instant.
00:05:23Gilles Casanova, aujourd'hui l'enjeu, je l'ai dit, ça dépasse l'enjeu judiciaire.
00:05:28Oui, cette déclaration qu'est-ce qu'elle dit ?
00:05:31Elle dit nous sommes tellement au-dessus des politiques
00:05:35que vous ne croyez tout de même pas
00:05:37qu'on va tenir compte de cette question présidentielle.
00:05:40Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
00:05:42Présidentielle, le suffrage universel,
00:05:44mais les juges sont là, depuis Huckapee,
00:05:46ils contrôlent le pouvoir du roi,
00:05:48du 789,
00:05:50c'est un incident, c'est un moment,
00:05:52on est bien au-dessus de tout ça.
00:05:54Mais est-ce qu'ils ne sont pas en fait ?
00:05:56Ils ne sont pas au-dessus des politiques ?
00:05:58Puisqu'ils jugent les politiques par définition,
00:06:00ils sont au-dessus des politiques.
00:06:02Ils essaient d'y être, ils sont ailleurs.
00:06:04Le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif
00:06:06et le pouvoir judiciaire.
00:06:08L'autorité.
00:06:10L'autorité judiciaire d'ailleurs, c'est pas un pouvoir,
00:06:12c'est une autorité judiciaire.
00:06:14Et cette séparation voulue,
00:06:16notamment exprimée par Montesquieu,
00:06:18et voulue par les Français,
00:06:20qui est le cœur de la démocratie,
00:06:22fait qu'ils ne sont pas au-dessus.
00:06:24Mais ils veulent,
00:06:26aujourd'hui, se placer au-dessus.
00:06:28Vous le voyez dans divers procès
00:06:30de responsables politiques,
00:06:32et dans ces affaires
00:06:34d'assistants parlementaires.
00:06:36Ils s'en sont pris,
00:06:38d'abord à François Bayrou,
00:06:40ensuite à Marine Le Pen.
00:06:42Vous avez lu maintenant qu'ils veulent s'en prendre
00:06:44à Jean-Luc Mélenchon sur le même sujet
00:06:46et pour avoir la même chose,
00:06:48c'est-à-dire leur interdire de faire de la politique.
00:06:50Maître Maxime Thébault, vous,
00:06:52qui êtes dans l'univers judiciaire,
00:06:54comment vous analysez ce que dit Gilles Casanova ?
00:06:56C'est les juges qui veulent montrer
00:06:58qu'ils sont au-dessus des politiques ?
00:07:00Qui a donné le pouvoir au juge ?
00:07:02C'est le législateur.
00:07:04Qui a construit ce monstre de Frankenstein
00:07:06qui permet aujourd'hui de pouvoir contrôler la vie politique ?
00:07:08C'est le législateur.
00:07:10Je vous rappelle que dans les années 80, 90,
00:07:12et jusqu'aux années 2000,
00:07:14vous avez eu énormément de lois,
00:07:16les lois Sapin I, Sapin II, etc.,
00:07:18qui sont venues permettre à l'autorité judiciaire,
00:07:20à commencer par le procureur de la République
00:07:22et en suivant le juge du siège,
00:07:24c'est-à-dire le tribunal correctionnel,
00:07:26de pouvoir contrôler l'action publique.
00:07:28L'action publique, c'est la volonté de qui ?
00:07:30Du politique.
00:07:32C'est le politique qui a donné le pouvoir au juge judiciaire
00:07:34que de pouvoir le contrôler.
00:07:36Aujourd'hui, le tribunal correctionnel,
00:07:38certes, il va avoir une dimension politique indéniablement
00:07:40parce qu'il sait la conséquence politique
00:07:42et la loi lui impose de prendre en compte
00:07:44les conséquences de ses décisions
00:07:46aussi sur le plan politique.
00:07:48Le conseil constitutionnel l'a rappelé dernièrement.
00:07:50Pourquoi ? Parce que sur la peine complémentaire d'inéligibilité,
00:07:52le conseil constitutionnel nous a dit quoi ?
00:07:54Vous pouvez prononcer la peine complémentaire d'inéligibilité
00:07:56mais, attention,
00:07:58vous devez respecter la liberté des électeurs.
00:08:00Donc là, la décision qui va être prise
00:08:02aujourd'hui, elle va être prise
00:08:04après que les trois juges se soient mis dans une salle
00:08:06et se soient dit, bon, si on prononce la peine
00:08:08complémentaire d'inéligibilité,
00:08:10est-ce qu'on respecte la liberté des électeurs ?
00:08:12Oui, mais c'est pas ce que dit la présidente
00:08:14quand elle dit on va faire comme d'hab.
00:08:16C'est pas vrai. Elle peut pas avoir fait comme d'hab
00:08:18après la décision du conseil constitutionnel.
00:08:20Comme d'habitude, il y a deux sens.
00:08:22Soit on fait comme d'habitude,
00:08:24c'est-à-dire on ne se fait pas prendre par le bien commun
00:08:26et ce que pense le sens commun,
00:08:28par la vindite populaire, on est en dehors de tout ça.
00:08:30Ça, OK, donc on t'acte.
00:08:32Soit, elle dit, on fait comme d'habitude,
00:08:34on applique le droit, on écoute aussi ce que dit
00:08:36le conseil constitutionnel parce qu'on est
00:08:38soumis, dans notre obligation de juge,
00:08:40de respecter les décisions du conseil constitutionnel
00:08:42et le cas échéant, elle va entendre
00:08:44que le conseil constitutionnel a dit
00:08:46vous devez prendre en compte la liberté de l'électeur
00:08:48et donc ils ne peuvent pas prononcer
00:08:50la peine complémentaire d'inéligibilité.
00:08:52Oui, je suis d'accord avec ce que dit Maxime.
00:08:54Ils disent deux choses. Ils parlent en effet de la liberté des électeurs
00:08:56ce qui est très important. Il y a un autre paramètre
00:08:58que le conseil constitutionnel
00:09:00a mis en avant,
00:09:02c'est la proportionnalité aussi de la peine.
00:09:04Il y a ces deux paramètres qui sont extrêmement
00:09:06importants. Et c'est vrai que c'est très intéressant
00:09:08parce que, finalement, on va voir
00:09:10si les réserves qui ont quand même été émises
00:09:12en ce qui concerne un mandat national
00:09:14par le conseil constitutionnel
00:09:16vont avoir un impact sur
00:09:18la décision des juges. Est-ce que les juges
00:09:20vont s'affranchir de cette
00:09:22réserve qui est quand même assez explicite
00:09:24pour les constitutionnalistes en l'occurrence.
00:09:26Et je partage ce que dit Maxime Thiébaud parce que
00:09:28si l'on suit à la lettre ce que dit
00:09:30le conseil constitutionnel, c'est ce que dit d'ailleurs
00:09:32quelqu'un comme Jean-Éric Schottel qui est l'ancien
00:09:34secrétaire général du conseil constitutionnel
00:09:36donc on ne peut pas quand même taxer de
00:09:38méconnaissance du droit constitutionnel, dit
00:09:40en principe les juges ne doivent pas
00:09:42appliquer cette décision
00:09:44d'exécution provisoire. Là,
00:09:46s'ils l'appliquent, de fait, je veux dire
00:09:48ça sera interprété politiquement
00:09:50et il ne pourra y en être autrement.
00:09:52Alors, la présidente du tribunal
00:09:54est en train de parler depuis tout à l'heure
00:09:56elle explique comment la décision a été prise
00:09:58et ce qui est quasiment sûr
00:10:00à l'heure qu'il est, je ne pense pas trop
00:10:02me lancer là-dessus, c'est qu'il va y avoir condamnation.
00:10:04Ça c'est sûr puisqu'à l'instant
00:10:06elle vient de dire, le tribunal estime que
00:10:08travailler pour le compte du parti
00:10:10est une activité qui est incompatible
00:10:12avec une activité pour le compte
00:10:14de députés européens.
00:10:16Donc, à priori
00:10:18cela signifie qu'elle considère
00:10:20qu'il y a eu faute.
00:10:22Les députés ne sont pas faits pour faire de la politique.
00:10:24C'est ce qu'elle nous dit.
00:10:26Donc ça vous surprend, Arnaud Bénédicte.
00:10:28Vous avez deux lectures du mandat
00:10:30de collaborateur parlementaire. Un collaborateur parlementaire
00:10:32en France est un collaborateur politique
00:10:34donc il est
00:10:36utilisé presque à discrétion, enfin c'est relatif
00:10:38par le parlementaire.
00:10:40Évidemment, la conception que se fait
00:10:42le parlement européen du rôle
00:10:44du collaborateur parlementaire n'est pas
00:10:46tout à fait celle que l'on s'en fait en France.
00:10:48Quand vous êtes parlementaire
00:10:50demain, vous allez recruter un collaborateur parlementaire
00:10:52vous allez d'abord vous assurer
00:10:54qu'il a à peu près les mêmes options politiques que vous.
00:10:56Donc, je trouve que la façon dont les juges
00:10:58vont interpréter
00:11:00le rôle d'un collaborateur politique
00:11:02ne me paraît pas, en l'occurrence,
00:11:04ressortir de leur prérogative.
00:11:06Et c'est intéressant parce qu'elle est en train, toutes ces infos, c'est en direct
00:11:08bien évidemment, c'est en direct de la salle d'audience.
00:11:10Donc c'est prononcé en temps réel.
00:11:12Un annuel précise, à l'instant, pour le tribunal
00:11:14l'activité d'un assistant parlementaire
00:11:16au sein d'un parti, alors écoutez bien,
00:11:18n'a pas de lien manifeste
00:11:20avec l'assistance du mandat européen.
00:11:22Donc, le tribunal estime
00:11:24qu'il n'y a pas de lien rétechnaire entre les deux.
00:11:26Ça en dit long quand même sur la notion
00:11:28qu'ils ont de l'Europe, c'est-à-dire l'Europe doit être
00:11:30tellement déconnectée en fait des Français que si
00:11:32quelqu'un va travailler dans un parti
00:11:34pour un parti qui justement se veut proche des Français
00:11:36de toute façon sera jugé illégal. Mais n'oublions pas
00:11:38que le fameux signalement du parlement européen
00:11:40à l'époque contre la RN en 2014
00:11:42il était fait par qui ? Il était fait par un dirigeant
00:11:44socialiste avec Mme Taubira
00:11:46qui était au ministère de la justice en France.
00:11:48Donc c'est d'abord quelque chose qui a été
00:11:50lancé par les socialistes. Parce qu'aujourd'hui
00:11:52vous savez les socialistes ils ont beau peser
00:11:543% des voix aux élections présidentielles
00:11:56ils contrôlent tout un ensemble
00:11:58des institutions judiciaires du pays.
00:12:00Aujourd'hui quand on dit que la justice elle est politique
00:12:02elle est politique, mais que dans un sens.
00:12:04C'est dans le sens de la gauche. C'est ça, c'est qu'ils ont
00:12:06considéré aujourd'hui que le peuple il était contre lui
00:12:08donc ils font en sorte de tout verrouiller
00:12:10de faire en sorte que potentiellement quelqu'un
00:12:12ne soit pas élu et que si cette personne était élu
00:12:14le conseil constitutionnel, le conseil d'Etat
00:12:16l'empêcherait justement de mettre en place sa politique.
00:12:18Gilles Casanava ça vous fait réagir également
00:12:20à ces propos de la Présidente. Je les rappelle
00:12:22le tribunal estime que travailler pour le compte du
00:12:24parti est une activité incompatible
00:12:26avec une activité pour le compte
00:12:28d'un député européen.
00:12:30L'activité d'un assistant parlementaire
00:12:32au sein d'un parti n'a pas de lien
00:12:34manifeste avec l'assistance du mandat
00:12:36européen. Ça veut dire que les députés
00:12:38européens n'ont pas le droit de faire de politique
00:12:40n'ont pas le droit d'être dans un parti
00:12:42que l'article 4 de la constitution
00:12:44française qui dit que les partis concourent
00:12:46à l'expression du suffrage universel
00:12:48ne vaut pas pour les affaires européennes
00:12:50et que l'union européenne
00:12:52est là pour casser les nations et que
00:12:54ces magistrats sont
00:12:56dans cette idée et qu'ils se battent
00:12:58ils font de la politique contre
00:13:00la France, ce serait contre l'Italie
00:13:02ou contre n'importe quel autre pays
00:13:04parce que historiquement il y a deux
00:13:06conceptions de l'assistant parlementaire
00:13:08l'Europe du Sud, l'assistant parlementaire
00:13:10et l'assistant du parlementaire. L'Europe
00:13:12du Nord, l'assistant parlementaire
00:13:14et l'assistant du parlement. Donc en
00:13:16Europe du Nord ils travaillent pour le parlement
00:13:18en Europe du Sud ils travaillent pour
00:13:20le parlementaire. Ce qu'a fait
00:13:22le Rassemblement National comme
00:13:24auparavant le Modem et comme
00:13:26LFI, vous allez voir la suite
00:13:28c'est qu'ils ont appliqué la règle
00:13:30habituelle d'Europe du Sud, l'assistant
00:13:32et l'assistant du parlementaire. Le parlementaire
00:13:34s'est fait élire sur une base politique
00:13:36article 4 de la Constitution
00:13:38et donc ils sont des assistants
00:13:40politiques. Alors dans un instant on va voir avec
00:13:42Thomas Bonnet les enjeux, il sera
00:13:44en direct avec nous. Tout d'abord regardez pour Marine Le Pen
00:13:46précisément ce qu'elle risque et
00:13:48quels sont les enjeux pour elle.
00:13:50C'est une décision qui pourrait être
00:13:52historique et un véritable
00:13:54séisme politique. Ce lundi
00:13:56le tribunal correctionnel de Paris
00:13:58doit se prononcer sur le sort de Marine Le Pen
00:14:00dans le procès des assistants
00:14:02parlementaires européens. La chef
00:14:04de file du RN risque jusqu'à 300 000
00:14:06euros d'amende, 5 ans de prison
00:14:08dont 2 fermes aménageables et surtout
00:14:10une peine d'inéligibilité de 5 ans.
00:14:12Au coeur des interrogations
00:14:14la question de l'exécution provisoire
00:14:16qui pourrait être prononcée par les juges
00:14:18en clair, la peine d'inéligibilité
00:14:20prendrait effet immédiatement
00:14:22et cela, même en cas d'appel
00:14:24interjeté par Marine Le Pen. Conséquence
00:14:26directe, elle ne pourrait pas se présenter
00:14:28pour l'élection présidentielle de
00:14:302027. En revanche, Marine Le Pen
00:14:32pourrait rester députée jusqu'à de
00:14:34prochaines élections législatives et
00:14:36ne serait pas obligée de démissionner de son
00:14:38mandat en cours. Autre scénario,
00:14:40si le tribunal prononce une inéligibilité
00:14:42simple, sans exécution provisoire
00:14:44et que Marine Le Pen décide de faire appel,
00:14:46la peine sera suspendue
00:14:48jusqu'au deuxième procès. Dans ce
00:14:50cas de figure et au regard des délais de procédure
00:14:52il est peu probable qu'une décision
00:14:54définitive soit rendue avant l'élection
00:14:56de 2027 et l'empêche donc
00:14:58d'une éventuelle candidature. Une épée
00:15:00de Damoclès qui plane tout de même au-dessus
00:15:02de la tête de Marine Le Pen, alors même
00:15:04qu'elle n'a jamais été donnée aussi haut dans les sondages
00:15:06pour la présidentielle de 2027.
00:15:08On est en direct avec
00:15:10Thomas Bonnet, journaliste politique à CNews.
00:15:12Bonjour Thomas. C'est vrai que les enjeux
00:15:14sont importants et dépassent
00:15:16largement le cadre de ce
00:15:18simple procès.
00:15:20On va vivre ce que certains
00:15:22considèrent comme un séisme politique.
00:15:24D'autres emploient l'expression
00:15:26Big Bang. Ce qui est sûr c'est qu'à la sortie
00:15:28de cette audience au
00:15:30tribunal correctionnel de Paris,
00:15:32la vie politique française ne sera plus du tout la même.
00:15:34Alors d'abord évidemment pour Marine Le Pen,
00:15:36elle va être fixée sur son sort. On l'a dit,
00:15:38il y a trois scénarios possibles. Le scénario
00:15:40de la relax s'est éloigné là au cours des
00:15:42dernières minutes. Donc maintenant la question c'est de savoir est-ce qu'elle
00:15:44va avoir une inélégibilité avec exécution provisoire
00:15:46ou pas. Mais en fait dans les deux cas
00:15:48Marine Le Pen vibrera sans doute
00:15:50les prochains mois avec cette épée de Damoclès
00:15:52qu'on a entendu dans le sujet. Parce que même
00:15:54si elle était condamnée sans cette exécution provisoire,
00:15:56si elle fait appel, ça veut dire que la procédure
00:15:58reviendra dans l'atmosphère, reviendra
00:16:00dans l'actualité politique, peut-être
00:16:02en 2026, peut-être en 2027
00:16:04et donc elle ne sera pas complètement
00:16:06éloignée de cette affaire. Mais ça a
00:16:08des conséquences évidemment bien au-delà du sort
00:16:10de Marine Le Pen. Ça a des conséquences
00:16:12pour le parti parce qu'il y a aussi des
00:16:14peines financières qui sont
00:16:16qui ont été requises par
00:16:18le procureur. Donc ça peut avoir un impact évidemment
00:16:20sur le fonctionnement du parti et puis
00:16:22plus généralement de cette décision
00:16:24peut découler une stratégie qui serait différente
00:16:26de la part du RN. Alors à court terme ça peut être
00:16:28par exemple la censure du gouvernement
00:16:30Beyrou, pourquoi pas, peut-être que la stratégie
00:16:32peut évoluer à la lumière de cette
00:16:34décision. Et plus largement
00:16:36en fait, c'est peut-être même là le plus important,
00:16:38c'est la relation des Français
00:16:40avec leur justice, avec leur
00:16:42politique qui peut être bouleversée
00:16:44par cette décision.
00:16:46On l'a vu dans les sondages, dans le
00:16:48sondage IFOP pour le GDD hier, Marine Le Pen
00:16:50elle est donnée largement favorite de l'élection
00:16:52présidentielle. Si vous la retirez
00:16:54de la ligne de départ, évidemment ça
00:16:56va complètement bouleverser
00:16:58la vie politique française, à commencer par les
00:17:00électeurs, les sympathisants du RN.
00:17:02Et les choses sont en train
00:17:04de se préciser Thomas, puisqu'à l'instant on apprend
00:17:06que Marine Le Pen et 8 eurodéputés sont
00:17:08déclarés coupables de détournement de fonds
00:17:10publics. L'information
00:17:12tombe à l'instant, Marine Le Pen et 8 eurodéputés
00:17:14coupables de détournement de fonds
00:17:16publics, ce qui veut dire qu'on s'achemine
00:17:18clairement vers des sanctions
00:17:20qui pourront être très dures.
00:17:22C'était ça l'hypothèse
00:17:24de privilégié, c'est-à-dire une condamnation
00:17:26de Marine Le Pen. La question étant de savoir
00:17:28maintenant si le tribunal,
00:17:30l'élu, vont décider
00:17:32d'appliquer cette exécution
00:17:34provisoire et donc
00:17:36on l'explique, je pense que vous l'avez déjà expliqué
00:17:38même si Marine Le Pen fait appel, ça
00:17:40veut dire que cet appel ne serait pas suspensif et qu'elle
00:17:42serait donc inéligible dès la sortie
00:17:44de cette audience. On aura sans doute
00:17:46la réponse dans les toutes prochaines minutes.
00:17:48La condamnation faisait assez peu de doutes
00:17:50dans les scénarios qu'on avait établis
00:17:52pour l'issue de ce procès.
00:17:54Merci beaucoup Thomas Bonnet, on vous retrouve tout à l'heure
00:17:56pour continuer à vivre en direct
00:17:58Marine Le Pen coupable de détournement de fonds
00:18:00publics, c'est ce que vient de déclarer la président
00:18:02Éric Teckner, ce n'est pas une surprise ?
00:18:04Mais si ce n'est pas une surprise, c'est tout
00:18:06simplement parce qu'on sait depuis longtemps que la police
00:18:08et la justice,
00:18:10justement, qui est devenue policière,
00:18:12est ultra politisée aujourd'hui.
00:18:14Mais elle n'en reste pas moins scandaleuse, cette décision.
00:18:16Considérer que Marine Le Pen fait du détournement
00:18:18de fonds publics, d'ailleurs il faut préciser qu'il n'y a
00:18:20absolument pas d'enrichissement personnel, qu'encore une fois
00:18:22on en a parlé tout à l'heure sur le plateau,
00:18:24à aucun moment, ça reste quelque chose
00:18:26de subjectif de la part du juge
00:18:28aujourd'hui, considérer que c'est du détournement
00:18:30de fonds, ça c'est scandaleux. Mais encore une fois
00:18:32c'est l'objectif de ces juges, de faire
00:18:34peur aux politiques, de leur dire, vous avez vu
00:18:36c'est que le commencement, il y a une plainte qui a
00:18:38été déposée la semaine dernière contre
00:18:40Jordan Bardella, il dit si tu penses être le plan
00:18:42B pour Marine Le Pen, on va s'occuper de toi.
00:18:44C'est ça le message qu'il a envoyé, et c'est ça
00:18:46qui est quand même extrêmement inquiétant, mais vous le disiez
00:18:48tout à l'heure, ce sont des lois qu'on a votées.
00:18:50À un moment, il faudra aussi pouvoir faire le ménage,
00:18:52pouvoir rééquilibrer la balance, parce que
00:18:54les juges aujourd'hui, ils n'ont pas seulement
00:18:56pris le pouvoir, ils ont repris le pouvoir du
00:18:58peuple pour essayer de l'exécuter aujourd'hui.
00:19:00Maître Maxime Thibault, pour bien
00:19:02comprendre ce que veut dire cette phrase, Marine Le Pen
00:19:04et huit autres eurodéputés reconnus coupables
00:19:06de détournement de fonds publics, ça veut dire
00:19:08qu'on estime que c'est l'argent
00:19:10du Parlement européen qui a été détourné
00:19:12aux fins du parti.
00:19:14Oui, il y a eu, en fait, si vous voulez
00:19:16le détournement de fonds publics, c'est quand vous utilisez
00:19:18une enveloppe dans une finalité autre
00:19:20que celle pour laquelle elle avait été prévue.
00:19:22Moi, j'ai eu un élu qui a été condamné
00:19:24il y a plusieurs années, tout simplement parce qu'il avait
00:19:26utilisé l'enveloppe qui était prévue pour les
00:19:28dispositions sociales, afin de faire de l'aménagement
00:19:30dans le sport. Eh bien, il a été
00:19:32condamné pour détournement de fonds publics. C'est une infraction
00:19:34qui est assez objective, et qui malheureusement
00:19:36peut être aussi assez violente, parce que parfois
00:19:38les élus pensent bien faire et se font
00:19:40sanctionner. Je dirais, moi, que c'est pas une
00:19:42surprise. Du moins, c'est une surprise que
00:19:44Marine Le Pen soit reconnue coupable. Je rappellerai
00:19:46que M. Bayrou a été relaxé pour
00:19:48une prévention qui était similaire, parce qu'on
00:19:50a considéré que son intention n'était
00:19:52pas présente. Donc, j'étais pas dans
00:19:54le dossier de M. Bayrou et je n'étais pas dans le dossier de
00:19:56Mme Le Pen. Mais je note qu'il y avait
00:19:58quand même une attente aussi sur la culpabilité
00:20:00de Mme Le Pen. On sait très bien que quand on est
00:20:02dirigeant de parti politique, on est quand même
00:20:04assez éloigné de l'intendance. M.
00:20:06Bayrou, ça a été reconnu. Pas Mme Le Pen.
00:20:08Est-ce que c'est politique ou pas ? J'en sais rien
00:20:10et je me retiendrai à me
00:20:12donner mon avis là-dessus. Eric Tedner le fait
00:20:14très bien. Mais effectivement,
00:20:16c'est quand même une première surprise. Maintenant, on va voir
00:20:18les condamnations. — Gilles Casanova, c'est une surprise ou pas
00:20:20pour vous ? — Alors, c'est pas
00:20:22une surprise. C'est une désolation.
00:20:24Mais c'est parfaitement
00:20:26contraire à toute raison.
00:20:28Alors, il y a deux aspects. — Expliquez-moi pourquoi.
00:20:30— Deux aspects. Dire qu'on
00:20:32détourne l'argent d'un
00:20:34parlement parce qu'on en fait de la
00:20:36politique. Qu'est-ce que fait un
00:20:38parlement si ce n'est pas de la politique ?
00:20:40On est là devant quelque chose de
00:20:42très particulier. Vous détournez
00:20:44les fonds prévus
00:20:46pour les élus pour en faire de la
00:20:48politique. — C'était pas pour s'acheter une piscine.
00:20:50— C'est la nature même du
00:20:52travail des élus. La deuxième chose,
00:20:54c'est que pour M. Bayrou,
00:20:56on dit que son parti est
00:20:58coupable d'avoir fait la même chose que le parti
00:21:00de Mme Le Pen. Mais on dit, lui,
00:21:02il est à la tête de tout cela.
00:21:04Donc il ne peut pas suivre dans le détail
00:21:06le fait que M. Dubois,
00:21:08M. Dubois, assistante
00:21:10de Mme Dupuis, est allé
00:21:12la moitié de son temps au parti,
00:21:14la moitié de son temps au parlement, et puis
00:21:16un peu plus dans la circonscription. Et là,
00:21:18on dit non, mais elle, elle sait tout. Elle a
00:21:20tout organisé. C'est un parti beaucoup
00:21:22plus grand que le modem. Eh bien, les juges
00:21:24ont un avis inverse. — Arnaud Bénédicte,
00:21:26quand j'ai annoncé que Marine Le Pen et
00:21:28Philippe Thoreau, députés, étaient coupables de détournement de fonds publics,
00:21:30votre réaction, ça a été, eh bien oui, mais on le savait.
00:21:32Ça veut dire que vous, vous n'aviez aucun doute là-dessus ?
00:21:34— Ça veut dire que, vu...
00:21:36Oui, enfin, moi, j'avais aucun doute. J'avais... Il y a toujours
00:21:38un doute. Mais ce n'est pas fondamentalement une
00:21:40surprise compte tenu du contexte
00:21:42politique de ce procès
00:21:44et de ce que l'on entend depuis
00:21:46quand même plusieurs semaines suite
00:21:48à ce procès. Donc c'est pas
00:21:50véritablement une surprise. Le vrai sujet,
00:21:52depuis le début de cette affaire, c'est
00:21:54la question de l'exécution provisoire ou
00:21:56l'exécution... C'est ça, aujourd'hui, le véritable
00:21:58enjeu politique de ce
00:22:00jugement. Alors, je me rejoins à ce qui a été dit
00:22:02par Gilles Casanova. C'est-à-dire
00:22:04que la réalité, c'est qu'en effet, il faut quand même
00:22:06se faire une idée de ce qu'est le rôle d'un assistant
00:22:08parlementaire. La conception politique que l'on
00:22:10se fait ou non d'un parlementaire, c'est évident
00:22:12qu'un parlementaire est un homme ou
00:22:14une parlementaire est une femme politique.
00:22:16Ça coule de source. C'est pas...
00:22:18Et ce qui est très intéressant dans cette affaire, c'est que
00:22:20les juges sont en train de nous refaire la fiche de poste
00:22:22d'un assistant parlementaire. — C'est ce qu'ils ont fait ?
00:22:24— C'est ce qu'ils font. Mais je veux dire, ce n'est pas leur rôle, en l'occurrence.
00:22:26Donc, c'est un vrai problème qui est en train de se poser,
00:22:28là. Après, moi, je crois que
00:22:30ce qui est intéressant à suivre, encore une fois,
00:22:32ce sont, je veux dire,
00:22:34la question... Je pense que la question essentielle, c'est
00:22:36l'exécution provisoire ou pas. Parce que
00:22:38là, on est véritablement... — C'est ce qu'on attend. Je vous cache pas.
00:22:40Mais on découvre au fur et à mesure
00:22:42la lecture au tribunal.
00:22:44— C'est l'impact politique que ça va
00:22:46avoir sur la redistribution de la scène politique
00:22:48ou non... — Oui, mais plus les éléments
00:22:50sont donnés, plus on voit à quel point le tribunal
00:22:52estime que c'est grave ou pas. Maître Maxime Thibault,
00:22:54j'ai besoin de vous pour ce que vient de déclarer la présidente
00:22:56à l'instant. Elle vient de dire
00:22:58que les investigations ont
00:23:00démontré qu'il s'agissait
00:23:04de contrats fictifs
00:23:06mais pas d'emplois fictifs.
00:23:08— Ah oui, d'accord. OK. Alors,
00:23:10contrats fictifs, c'est-à-dire qu'il y avait des contrats,
00:23:12mais que le fonds n'a pas été respecté.
00:23:14C'est-à-dire que la personne qui devait travailler
00:23:16pour le parlementaire ou le parlement européen
00:23:18n'a pas travaillé pour le parlementaire ou le parlement européen,
00:23:20a peut-être travaillé pour le parti.
00:23:22C'est ça que ça voudrait dire. Ça veut dire que l'emploi
00:23:24n'était pas fictif, c'est-à-dire que la personne
00:23:26a travaillé, mais dans une finalité autre
00:23:28que celle du parlement européen, c'est-à-dire le parti politique.
00:23:30Juste un point quand même sur la définition
00:23:32de détournement de fonds publics pour les emplois de collaborateurs.
00:23:34Là, il faut quand même reconnaître
00:23:36une chose, c'est que la position du tribunal,
00:23:38elle est dans une jurisprudence constante.
00:23:40C'est la même depuis 15 ans,
00:23:42c'est-à-dire lorsqu'un collaborateur politique
00:23:44ne travaille pas pour le parlement mais travaille
00:23:46pour le parti, il y a détournement de fonds publics.
00:23:48Ça, c'est une jurisprudence classique.
00:23:50Après, je suis d'accord sur la définition que vous en faites,
00:23:52c'est-à-dire que je pense, moi, j'ai l'intime conviction
00:23:54qu'on devrait changer la loi et permettre aux collaborateurs
00:23:56de travailler librement pour l'élu,
00:23:58peu importe ce qu'il fait, tant que c'est une finalité politique.
00:24:00Que ce soit pour le parlement
00:24:02ou que ce soit pour le parti politique.
00:24:04Mais ça, c'est la France qui a voulu refermer un petit peu le jeu
00:24:06et malheureusement, on se prend dans le piège aujourd'hui.
00:24:08Éric Tagner. Moi, je ne me remets pas de voir
00:24:10votre bandeau qui met effectivement Marine Le Pen
00:24:12coupable de détournement de fonds publics.
00:24:14Vous imaginez dans le pays dans lequel on est.
00:24:16C'est-à-dire qu'on la traite aujourd'hui comme une véritable
00:24:18chef de gang. On a un pays dans lequel
00:24:20il y a réellement parfois de la corruption,
00:24:22des véritables problématiques aussi,
00:24:24du grand bandistisme.
00:24:26Et c'est Marine Le Pen aujourd'hui
00:24:28qui n'a fait aucun enrichissement personnel
00:24:30qui, quoi qu'on pense d'elle, a consacré
00:24:32toute sa vie à la chose publique.
00:24:34Elle passe son temps à aller voir les Français, etc.
00:24:36Et on la traite comme un chef de gang.
00:24:38Et ça, ce message, il est extrêmement fort.
00:24:40Mais vous savez, je pense que les Français qui nous regardent
00:24:42à aucun moment ça les choque.
00:24:44Ils le savent très bien. Ils ne font plus confiance
00:24:46aujourd'hui dans la justice. Il y a 15 ans,
00:24:48il y aurait eu un bandeau comme ça, une décision comme ça,
00:24:50elle aurait été anéantie politiquement.
00:24:52Elle aurait chuté dans les sondages. Et qu'est-ce qu'on a vu
00:24:54dans le sondage d'hier ? Qu'au contraire, elle gagne
00:24:56des points. Et donc ça, c'est certain.
00:24:58Ce qu'ils ne sont pas en train de comprendre,
00:25:00tous ces juges et ces personnes qui sont en train
00:25:02progressivement de perdre du pouvoir, c'est qu'ils créent
00:25:04la bombe atomique qui va leur exploser.
00:25:06Alors, je me fais l'avocat du diable.
00:25:08Est-ce que Marine Le Pen est au-dessus des lois ?
00:25:10Est-ce que si vraiment, elle est coupable de détournement
00:25:12de fonds publics, est-ce que vraiment,
00:25:14elle ne doit pas être condamnée ?
00:25:16Je joue l'avocat du diable.
00:25:18On n'est pas en train de parler de la sanction.
00:25:20Je conteste même la condamnation.
00:25:22C'est-à-dire qu'elle n'a pas raison d'être condamnée
00:25:24pour les raisons qui ont été très bien expliquées
00:25:26auparavant.
00:25:28Pour être honnête, vous parlez de chef de gang.
00:25:30Si on avait la place, on aurait mis Marine Le Pen et 8
00:25:32eurodéputés, ce qui donne encore plus la notion de gang,
00:25:34puisque ce n'est pas Marine Le Pen seule qui est coupable
00:25:36de détournement de fonds publics, c'est Marine Le Pen
00:25:38et 8 eurodéputés. Vous voulez ajouter quelque chose, Gilles Casanova ?
00:25:40Oui. Ce qui est extraordinaire, c'est que ces gens
00:25:42vertueux du Parlement européen,
00:25:44qui ne veulent pas qu'on utilise l'argent
00:25:46du Parlement européen pour faire de la politique,
00:25:48ça ne les dérange pas du tout que les lobbies
00:25:50soient installés dans les bureaux du Parlement
00:25:52européen, que les lobbies soient installés
00:25:54à l'us de la loi, à la Commission européenne,
00:25:56qu'ils soient là, avec les valises,
00:25:58avec les promesses
00:26:00de toutes sortes,
00:26:02et qu'on sache maintenant le prix
00:26:04pour un député
00:26:06d'un amendement demandé par un pétrolier,
00:26:08le prix pour un député pour le voter,
00:26:10le prix pour le présenter, le prix
00:26:12pour le défendre, c'est-à-dire qu'on est dans
00:26:14une corruption installée, institutionnelle,
00:26:16et ce qu'on
00:26:18reproche aux gens, c'est de s'intéresser
00:26:20trop à l'électeur et au suffrage universel.
00:26:22Il faudrait que la politique
00:26:24au Parlement européen, ce soient quelques
00:26:26grands groupes financiers qui ont les moyens de peser,
00:26:28et puis, de temps en temps,
00:26:30on demande aux gens de voter, mais enfin,
00:26:32on pourrait s'en passer. On est en direct
00:26:34avec Pierre Rougéron, qui est politologue et président du Cercle Aristote.
00:26:36Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:26:38Vous suivez avec nous ce qui se passe
00:26:40depuis tout à l'heure, les différentes annonces
00:26:42qui sont faites, et cette
00:26:44condamnation vers laquelle on
00:26:46s'achemine concernant Marine Le Pen
00:26:48et concernant les eurodéputés.
00:26:50Marine Le Pen, une eurodéputée
00:26:52reconnue coupable de détournement
00:26:54de fonds publics.
00:26:56Est-ce qu'aujourd'hui, ça peut avoir un impact
00:26:58politique ?
00:27:00Alors, ça a un impact politique
00:27:02par rapport à...
00:27:04J'ai beaucoup apprécié
00:27:06ce qui a été dit avant sur le
00:27:08plateau, particulièrement la
00:27:10dernière intervention, parce qu'il se trouve que
00:27:12j'étais au Parlement pendant cette affaire et j'ai été interrogé dans
00:27:14cette affaire, donc je peux vous dire que
00:27:16je la connais malheureusement un petit
00:27:18peu. Or,
00:27:20cette affaire
00:27:22a toujours été politique de bout en bout,
00:27:24j'assume totalement mes propos,
00:27:26et elle est faite pour avoir
00:27:28comme impact politique
00:27:30de, disons, de faire peser
00:27:32sur l'ensemble des courants
00:27:34populistes français une suspicion de corruption
00:27:36et après vous aurez, évidemment,
00:27:38on va rebondir sur les affaires
00:27:40de Pré-Russe, etc. Tout ça est
00:27:42politique de A à Z.
00:27:44Comme impact immédiat, ça a été très
00:27:46bien dit par Éric Teckner,
00:27:48impact dans l'opinion, relativement peu,
00:27:50parce que, je vais vous dire,
00:27:52les Français, vu leur taux de confiance
00:27:54dans la vie politique, là où il y aurait un véritable
00:27:56impact, c'est par rapport à l'inégibilité.
00:27:58C'est parce que
00:28:00le but, par
00:28:02rebond, de la
00:28:04neutralisation potentielle de Marine Le Pen pour la
00:28:06prochaine présidentielle, c'est
00:28:08l'évolution du Rassemblement National,
00:28:10ses possibles divisions,
00:28:12en réalité, c'est une grande opération
00:28:14de discorde chez l'ennemi
00:28:16à laquelle participe
00:28:18la magistrature française. Ce sera pas
00:28:20la première, je vous rappelle l'affaire Fillon.
00:28:22Donc ce que vous voulez dire, en fait, c'est que c'est pas la
00:28:24culpabilité qui compte, c'est plutôt le
00:28:26jugement qui va être rendu, et savoir
00:28:28si c'est une inéligibilité.
00:28:30En fait, les Français,
00:28:32aujourd'hui, ne sont pas très impactés par le
00:28:34fait qu'elles soient reconnues coupables de détournement de fonds publics.
00:28:36C'est ce que vous voulez dire.
00:28:38Est-ce que les Français sont
00:28:40impactés par l'état du casier de
00:28:42M. Bayrou ? Est-ce que les Français sont impactés
00:28:44par l'état du casier des autres ? Non.
00:28:46Non, non, non. Les Français,
00:28:48aujourd'hui, sont dans
00:28:50des problèmes de quotidienneté,
00:28:52d'effondrement de leur pays tous les jours,
00:28:54pour, dans l'esprit
00:28:56de la plupart de nos concitoyens,
00:28:58la plupart des hommes politiques ont,
00:29:00ont été ou ont vocation à avoir des
00:29:02ennuis avec la justice à un moment ou à un autre.
00:29:04C'est la vision
00:29:06déplorable que la plupart
00:29:08des gens ont de la politique.
00:29:10Pas totalement à tort, pas totalement à raison,
00:29:12mais, et ce faisant,
00:29:14Marine Le Pen n'a rien fait
00:29:16pour ce qu'elle a fait,
00:29:18et ce qu'elle aurait fait. Elle n'a rien fait
00:29:20de plus grave que les autres, aux yeux de nos concitoyens.
00:29:22Merci beaucoup, Pierre-Jérôme Politeologue,
00:29:24Président du Cercle Aristote. Dans un instant, on va retrouver l'auditeur sur place
00:29:26qui va nous résumer tout ce qui est dit
00:29:28depuis quelques instants par la Présidente
00:29:30et que nous avons appris
00:29:32en direct, bien évidemment.
00:29:34On continue sur
00:29:36ce qui est en train... Alors, à l'instant,
00:29:38Marine Le Pen est déclarée coupable
00:29:40de détournement de fonds publics à hauteur
00:29:42de 474 000 euros.
00:29:44Voilà.
00:29:46Annonce faite à l'instant.
00:29:48Et, après examen des situations des 9 députés,
00:29:50le tribunal considère l'existence
00:29:52d'un véritable système. C'est ce qui est dit
00:29:54par la Présidente, Éric Teckner.
00:29:56Oui, cette idée
00:29:58du système, de parler
00:30:00de somme, comme si, encore une fois,
00:30:02elle s'était finalement achetée une piscine,
00:30:04comme si elle avait payé ses vacances avec
00:30:06cet argent, est folle. Le but, c'est
00:30:08de la faire passer pour, vous voyez, un trafiquant
00:30:10avec son gang autour, un petit peu,
00:30:12pour essayer aussi de nuire. Mais, encore une fois,
00:30:14ça ne fonctionnera pas du tout, en faisant croire
00:30:16que Marine Le Pen, dans le fond, vous savez,
00:30:18cette idée, c'est une démago, c'est une populiste.
00:30:20En fait, tout ce qu'elle fait, elle profite, elle surfe
00:30:22sur les peurs, sur la haine des Français.
00:30:24Mais, elle fait ça uniquement par stratégie, parce qu'ils sont
00:30:26uniquement dans une problématique personnelle.
00:30:28En fait, ça, ça n'existe que dans la tête des juges.
00:30:30Dans la tête de ces juges qui sont de gauche et qui ne
00:30:32comprennent pas, aujourd'hui, qu'une partie,
00:30:34une grande partie des idées de Marine Le Pen sont partagées par
00:30:36une majorité de Français, aujourd'hui. On part sur place,
00:30:38en direct, on retrouve Élodie Huchard, l'une des envoyées
00:30:40spéciales de CNews.
00:30:42Élodie, est-ce qu'on peut résumer
00:30:44ce qui est dit depuis le début
00:30:46de cette audience ?
00:30:48Oui, Jean-Marc, avec cette dernière info
00:30:50qui vient de tomber, que je vous communique, Marine Le Pen
00:30:52est déclarée coupable de détournement
00:30:54de fonds publics à hauteur de 474 000 euros.
00:30:56C'est pour la condamnation,
00:30:58évidemment, on aura dans un deuxième temps
00:31:00la peine. Et puis, depuis le début de l'audience,
00:31:02Marine Le Pen et huit autres prévenus ont été reconnus
00:31:04coupables de détournement de fonds publics.
00:31:06Qu'est-ce qui est rendu dans la décision ?
00:31:08Et ce qui a été expliqué, c'est que, selon
00:31:10le tribunal, ça ne sont pas des erreurs
00:31:12administratives dans les contrats qui ont conduit à cela,
00:31:14mais bien un système, ce sont les mots qui ont été utilisés
00:31:16dans la salle d'audience, qui avaient été mis en place
00:31:18pour détourner des fonds publics.
00:31:20On est donc à la lecture des condamnations.
00:31:22Je rappelle qu'il y a 25 prévenus en tout,
00:31:24que cela prend un petit peu de temps, on est en train de dégrainer
00:31:26les noms, les peines des uns et des autres.
00:31:28Et puis, évidemment, ce que tous les journalistes
00:31:30venus, très nombreux, Jean-Marc, attendent,
00:31:32c'est de savoir quelle sera la peine
00:31:34de Marine Le Pen, et plus précisément la peine
00:31:36politique, puisqu'on rappelle que dans le réquisitoire
00:31:38de novembre dernier,
00:31:40il avait été demandé
00:31:42300 000 euros d'amende, 5 ans de prison
00:31:44de ferme, et puis, surtout, de la rendre
00:31:46inéligible avec exécution provisoire.
00:31:48Si le réquisitoire est suivi, ça veut dire que
00:31:50Marine Le Pen sera immédiatement inéligible,
00:31:52elle perdra immédiatement son mandat de conseillère
00:31:54régionale, bien qu'elle conserve son
00:31:56mandat national de députée, et donc,
00:31:58elle ne pourra plus se présenter à des élections pendant 5 ans.
00:32:00Élodie, donc, si je comprends bien ce qu'est en train d'expliquer
00:32:02la présidente du tribunal, c'est tout de même que
00:32:04c'est un véritable système qui a été mis
00:32:06en place par le Rassemblement national.
00:32:08Ce ne sont pas de simples erreurs administratives.
00:32:10C'est bien ça, ce qu'est en train d'expliquer la présidente.
00:32:12Ce qui est plus grave, en fait.
00:32:14Exactement, Jean-Marc, et ce sont
00:32:16d'ailleurs les mots bien précis
00:32:18qu'elle a prononcé.
00:32:20Ce ne sont pas des erreurs
00:32:22de contrat, c'est un système.
00:32:24Et donc, évidemment, c'est là aussi
00:32:26toute la différence. Est-ce que ce sont des
00:32:28erreurs trop nombreuses qui ont conduit à ça, ou est-ce que c'est un véritable
00:32:30système de détournement, ce qui explique aussi
00:32:32d'ailleurs qu'il y a autant de prévenus qui vont
00:32:34être condamnés, puisqu'ils sont tous reconnus
00:32:36d'avoir participé d'une manière ou d'une autre
00:32:38à ce système de détournement de fonds publics ?
00:32:40Merci beaucoup, Elodie Huchard, en direct du tribunal.
00:32:42Elodie, qu'on retrouvera bien évidemment
00:32:44dès que les choses progressent,
00:32:46dès que les choses avancent. Vous avez compris que ça prend beaucoup de temps
00:32:48la lecture de ce
00:32:50jugement. Ça a commencé aux alentours de
00:32:5210h20, il est 11h10, donc on approche
00:32:54bientôt l'heure de lecture avec
00:32:56à chaque fois des éléments qui sont donnés
00:32:58et qui tentent à préciser le contexte
00:33:00et ce que reproche le
00:33:02tribunal. Je vous propose qu'on revoie les
00:33:04réquisitions qui ont été faites, parce qu'il y a Marine Le Pen
00:33:06et il y a les autres, également,
00:33:08personnes qui sont concernées. Alors, sur
00:33:10Marine Le Pen, tout d'abord, les réquisitions sont
00:33:12de 5 ans de prison ferme. Je rappelle,
00:33:14c'est des réquisitions, c'est-à-dire
00:33:16c'est ce qui est demandé. 5 ans de
00:33:18prison, dont 2 fermes,
00:33:20peine aménageable, ce qui signifie, vous m'arrêtez
00:33:22si je me trompe, Maître Thiebault, c'est-à-dire
00:33:24avec un bras électronique, à priori, s'il y a
00:33:26cette condamnation, 5 ans d'inigibilité,
00:33:28300 000 euros d'amende
00:33:30et la demande de l'exécution
00:33:32provisoire pour ces 3
00:33:34éléments. Et puis, pour
00:33:36les autres, on a appris juste quelques-uns
00:33:38qui sont les personnalités les plus
00:33:40connues. Pour Bruno Gollnisch, c'est 3
00:33:42ans de prison, dont 2 avec sursis
00:33:44200 000 euros et 5 ans d'inigibilité.
00:33:46Ce sont les réquisitions, j'insiste,
00:33:48pour qu'il n'y ait pas de confusion.
00:33:50Louis Alliot, 18 mois de prison, dont 12
00:33:52avec sursis 30 000 euros d'amende et 3
00:33:54ans d'inigibilité. Nicolas Bay,
00:33:5618 mois de prison, dont 12 avec sursis
00:33:5830 000 euros et 3 ans d'inigibilité.
00:34:00Julien Audoul, 10 mois avec sursis, 20 000 euros
00:34:02et 1 an d'inigibilité. Vous voulez juger comment
00:34:04ces réquisitions mettent ?
00:34:06Moi, je les ai jugées très sévèrement parce que
00:34:08j'ai trouvé que le parquet n'avait pas du tout
00:34:10compris ni respecté la démocratie française.
00:34:12C'est-à-dire que quand vous avez une candidate
00:34:14à la présidentielle qui fait 32% dans
00:34:16les sondages, qui s'est qualifiée, il me semble, 2 fois
00:34:18pour le second tour de l'élection présidentielle,
00:34:20que vous avez une infraction
00:34:22qui est quand même, somme toute, assez objective.
00:34:24Le détournement de fonds publics, c'est une infraction
00:34:26objective, c'est pas une infraction s'enrichit
00:34:28personnellement. Vous ne demandez pas
00:34:30à ce que la personne qui peut être
00:34:32au second tour de l'élection présidentielle de 2027
00:34:34ne puisse pas l'être. Et j'ai trouvé que le parquet
00:34:36avait beaucoup manqué
00:34:38de tact. Et pour le coup, vous savez,
00:34:40l'ambition et l'objectif du procureur de la République
00:34:42normalement, c'est d'éviter le trouble social,
00:34:44de rétablir l'ordre social et l'ordre public.
00:34:46Et je trouve que par ces réquisitions, il l'avait
00:34:48particulièrement troublé.
00:34:50On va écouter Thierry Breton, si vous voulez bien,
00:34:52qui s'est exprimé hier au grand jury. C'est intéressant ce que dit
00:34:54Thierry Breton, ancien commissaire européen.
00:34:56C'est vrai que c'est quelque chose qu'il connaît.
00:34:58Et vous allez l'entendre sur la menace
00:35:00d'inégibilité de Marine Le Pen. C'est intéressant.
00:35:02Écoutez.
00:35:04Moi-même, en tant que, cette fois-ci, simple citoyen,
00:35:06je regarde évidemment
00:35:08tout ça. Je vois que
00:35:10il y a un nombre très important
00:35:12de nos concitoyens
00:35:14français qui se retrouvent
00:35:16dans les propos et le combat de Marine Le Pen.
00:35:18Et personnellement,
00:35:20je serais très ennuyé. Et le mot est faible.
00:35:22Si jamais elle ne pouvait pas se présenter pour les représenter.
00:35:24Gilles Catanova, c'est très clair
00:35:26ce qu'il dit. C'est très lucide.
00:35:28C'est la logique.
00:35:30L'interdiction de la politique.
00:35:32Parce que ce qui est un système
00:35:34organisé, ça s'appelle un parti politique.
00:35:36Je reviens encore à l'article 4
00:35:38de la Constitution.
00:35:40C'est quand même le cœur
00:35:42de la vie publique. Et donc, là,
00:35:44ce qui est reproché comme système,
00:35:46c'est
00:35:48la simple logique
00:35:50d'un parti politique.
00:35:52Mais vous savez, ça vient...
00:35:54Ça veut dire que vous expliquez que le fonctionnement
00:35:56qui a été mis en place par le Rassemblement National est un fonctionnement
00:35:58normal. Logique.
00:36:00Mais hors la loi.
00:36:02Mais hors la loi, visiblement, puisque le tribunal est en train d'expliquer
00:36:04que tout ça est hors la loi. La loi a changé.
00:36:06Et surtout, le juge interprète la loi.
00:36:08Par exemple, un exemple tout simple.
00:36:10L'exécution provisoire
00:36:12ne peut avoir qu'un seul
00:36:14motif. Le fait que, si
00:36:16elle n'avait pas lieu, ce serait un trouble
00:36:18manifeste à l'ordre public.
00:36:20Or, le trouble manifeste à l'ordre public,
00:36:22c'est d'interdire à Marine Le Pen de s'insulter.
00:36:24Alors, le tribunal estime
00:36:26l'argent qui a été détourné,
00:36:28c'est le mot employé par
00:36:30la Présidente, à 2,9
00:36:32millions d'euros de fonds qui ont été
00:36:34détournés pendant plus de 11 ans,
00:36:36déclare à l'instant la Présidente,
00:36:38auquel il faut ajouter 1,2
00:36:40millions d'euros au titre de complicité.
00:36:42Le tribunal retient donc un préjudice de
00:36:443,1 millions d'euros.
00:36:46Arnaud Bénédicte. Ça fait donc combien par mois ?
00:36:48Sur 11 ans ? Eh oui.
00:36:50Effectivement. Bonne question. Il faut diviser
00:36:52par plus de 100. Mais je ne suis pas
00:36:54assez fort en maths pour vous dire ça de tête.
00:36:56Arnaud Bénédicte. Je me rejoins de ce qui vient
00:36:58d'être dit. Historiquement, il n'y a pas de démocratie
00:37:00parlementaire s'il n'y a pas de parti politique.
00:37:02C'est clair. La démocratie parlementaire
00:37:04se construit avec des organisations
00:37:06partisanes. C'est comme ça qu'elle s'est construite
00:37:08historiquement. Donc,
00:37:10finalement, les juges sont en train
00:37:12de remettre, j'allais dire, en cause
00:37:14un lien qui est
00:37:16biséculaire en la matière. Entre
00:37:18une organisation partisane
00:37:20et la démocratie parlementaire. Tous ceux
00:37:22qui sont les historiens de la politique ou qui sont
00:37:24des spécialistes de sciences politiques,
00:37:26vous l'expliqueront. Donc,
00:37:28en effet, là, ils sont en train de nous
00:37:30apprendre que la démocratie parlementaire
00:37:32ne fonctionnerait pas sans parti politique.
00:37:34Donc, c'est une vraie question sur le plan quand même historique
00:37:36et sur le plan politique et sur le plan démocratique
00:37:38qu'ils sont en train de poser.
00:37:40Mais quand je vous écoute depuis tout à l'heure, j'ai le sentiment que vous êtes en train d'expliquer
00:37:42que les juges sont parti-pris.
00:37:44Arnaud Bénédicte. Je dis que
00:37:46l'interprétation,
00:37:48l'interprétation, ils font une interprétation
00:37:50en l'occurrence du droit
00:37:52qui a une conséquence
00:37:54politique et qui, en effet,
00:37:56va à l'encontre de tout ce que
00:37:58l'on connaît du fonctionnement de la démocratie
00:38:00parlementaire. Je crois que c'est ça.
00:38:02Je vous le redemande, Arnaud Bénédicte, est-ce que vous êtes en train
00:38:04de m'expliquer qu'ils sont parti-pris ou pas ?
00:38:06Écoutez, je veux dire qu'il y a une politisation de la justice,
00:38:08je crois qu'aujourd'hui...
00:38:10Gilles Casanova, c'est une évidence pour vous. Parce que quand j'ai posé la question,
00:38:12je vous avais vu hocher de la tête en disant oui.
00:38:14Les anglais disent
00:38:16« lawfare »,
00:38:18c'est-à-dire le moyen de faire
00:38:20de la politique en instrumentant
00:38:22la justice. On est exactement
00:38:24là-dedans.
00:38:26Ils sont parti-pris ?
00:38:28Complètement. Et pour eux, je pense que c'est un moment de jouissance.
00:38:30Ils sont en train d'être érigés au panthéon
00:38:32de la gauche, vous savez. Ce sont des gens, ils n'ont plus
00:38:34beaucoup de victoire, et bien là, ils vont créer
00:38:36un nouveau prix Nobel pour ces personnes-là.
00:38:38Parce qu'on parle beaucoup de l'inégibilité,
00:38:40mais à quel moment on envisage
00:38:42de les mettre en prison ? C'est quand même ça,
00:38:44quand on dit qu'il va y avoir une peine de prison.
00:38:46Alors certes, aménageable, mais quel est le but ? C'est pour dire quoi ?
00:38:48Vous avez vu le Rassemblement National ?
00:38:50Eux qui demandent à ce que la justice soit ferme vis-à-vis des délinquants ?
00:38:52Mais eux, ils veulent des passe-droits.
00:38:54Il y a bien entendu quelque chose qui est derrière.
00:38:56Également, on en parle assez peu, mais Marine Le Pen,
00:38:58une condamnation de 300 000 euros
00:39:00à titre personnel, c'est énorme. Ce n'est pas
00:39:02une multimillionnaire aujourd'hui.
00:39:04Elle a des enfants, il y a un avenir à construire.
00:39:06C'est une réquisition. Non, mais pour les gens qui nous rejoignent,
00:39:08je le rappelle, c'est une réquisition.
00:39:10Alors moi, je pense qu'elle aura une belle somme de condamnations.
00:39:12J'en suis à peu près certain également.
00:39:14Mais c'est ça le but, c'est de dire
00:39:16à l'ensemble des responsables politiques et ceux qui veulent envisager
00:39:18demain d'aller en politique ceci. Si quand même
00:39:20la classe politique est en train de baisser de niveau, c'est que les gens
00:39:22n'ont plus envie de le faire parce qu'ils se disent
00:39:24non seulement ils pourront être condamnés, peut-être qu'on leur fera perdre le mandat,
00:39:26mais en plus on va taper au portefeuille.
00:39:28Maxime Thiebaud, vous qui êtes avocat,
00:39:30je vais vous faire vous mouiller dans un instant. Vous allez me dire si vous pensez
00:39:32aussi que les juges sont de parti pris ou pas. On écoute Gabrielle Cluzel
00:39:34avant là-dessus, justement, qui elle,
00:39:36dénonce la subjectivité des juges.
00:39:38Écoutez.
00:39:40Moi, je vous écoute, ce que j'ai retenu, c'est que les juges, c'est évident,
00:39:42sinon on les aurait remplacés comme les
00:39:44caisses enregistreuses, ne sont pas des
00:39:46distributeurs de sanctions
00:39:48objectives avec une application de la
00:39:50loi sans qu'entre en ligne de compte
00:39:52leur propre subjectivité.
00:39:54Donc, ça veut dire que les juges
00:39:56ont une orientation potentiellement
00:39:58aussi politique.
00:40:00Il faut bien reconnaître que certains d'entre eux
00:40:02nous ont, on parle beaucoup de faisceau de présomption
00:40:04en matière de justice,
00:40:06nous ont offert un faisceau de présomption
00:40:08qu'ils pouvaient imaginer, qu'ils ne sont pas tous du côté, c'est un euphémisme,
00:40:10de Marine Le Pen.
00:40:12Quelle impression vont-ils donner ?
00:40:14Je rappelle aussi les faits, parce que pour les Français, c'est très troublant.
00:40:16Vous allez me dire, ah oui,
00:40:18c'est la loi, mais Marine Le Pen n'a pas assassiné sa grand-mère,
00:40:20elle ne s'est même pas enrichie personnellement.
00:40:22C'est un fléchage des dons,
00:40:24enfin, de la fonction
00:40:26des sommes allouées aux assistants
00:40:28parlementaires, qui devait être
00:40:30vers l'Europe et qui a été
00:40:32vers le plan national.
00:40:34C'est du reste, je crois, ce qui avait été aussi
00:40:36reproché à M. Béroud.
00:40:38Et c'est intéressant, parce qu'à l'instant,
00:40:40ce que vient de dire Gabrielle Cluzel,
00:40:42la présidente du tribunal vient de dire
00:40:44la même chose que ce qu'a dit Gabrielle Cluzel,
00:40:46c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'enrichissement personnel,
00:40:48ce qui a reconnu le tribunal.
00:40:50Elle explique simplement que ce système
00:40:52a permis des salaires
00:40:54que le parti n'aurait pas pu prendre
00:40:56en charge et un confort de vie pour les dirigeants
00:40:58des partis, ainsi qu'un enrichissement du parti.
00:41:00Mais c'est important, pas d'enrichissement
00:41:02personnel, c'est ce qui a été défendu
00:41:04depuis le début. On est en direct
00:41:06avec Philippe Karsinti,
00:41:08analyste politique. Philippe Karsinti, bonjour,
00:41:10merci d'être avec nous. Vous analysez comment
00:41:12ce qui est en train de se passer en ce moment au tribunal ?
00:41:14De façon simple,
00:41:16en fait, je pense qu'il faudrait
00:41:18écouter le discours de Jay Evans
00:41:20de Munich, où il disait que la France est en train
00:41:22de quitter le cercle
00:41:24des démocraties libérales.
00:41:26On accuse les Etats-Unis de mal tourner.
00:41:28Je crois que c'est vraiment la France qui tourne mal.
00:41:30On interdit une chaîne.
00:41:32On est dans un suspense incroyable. Vous vous rendez compte
00:41:34que ça fait plusieurs mois et maintenant,
00:41:36pendant 24 heures, on est en train d'essayer
00:41:38de spéculer pour savoir
00:41:40si Marine Le Pen va pouvoir ou non se présenter
00:41:42alors que c'est la personne aujourd'hui la plus populaire
00:41:44dans le monde politique. Ce qui est quand même aussi intéressant,
00:41:46c'est de comprendre cette psychologie
00:41:48qu'on est en train de voir et qui est en train
00:41:50d'apparaître. C'est-à-dire que récemment,
00:41:52la première digue contre le Rassemblement national,
00:41:54c'est-à-dire l'invitation en Israël de Jordan Bardella
00:41:56et de Marion Maréchal
00:41:58en Israël
00:42:00a fait l'effet
00:42:02bombe et a montré vraiment que plus rien
00:42:04n'empêchait Marine Le Pen de
00:42:06réintégrer ce qu'ils appelaient le cercle
00:42:08républicain. Maintenant,
00:42:10on fait planer
00:42:12une menace sur Marine Le Pen et sur
00:42:14tout homme politique qui risque d'aller de ce côté-là
00:42:16du spectre politique.
00:42:18Je trouve ça absolument catastrophique
00:42:20pour l'état de la démocratie française. N'oubliez pas,
00:42:22on ferme une chaîne de télévision,
00:42:24on menace d'interdire
00:42:26la personne la plus populaire en France,
00:42:28ça montre bien l'état actuel
00:42:30de la démocratie. Pas seulement en France, regardez
00:42:32ce qui s'est passé en Roumanie, où on a aussi
00:42:34interdit un candidat
00:42:36qui avait gagné au premier tour.
00:42:38La situation, selon moi, est assez grave au niveau
00:42:40de la démocratie française. – Mais Philippe Carstens, ce qu'on disait sur ce plateau
00:42:42tout à l'heure, c'est que si on en est là, c'est aussi
00:42:44parce que les politiques ont décidé qu'on en soit là.
00:42:46C'est-à-dire que ce pouvoir qui a été donné au juge,
00:42:48ce sont les politiques qui ont donné ce pouvoir au juge.
00:42:50– Il faut peut-être revenir sur…
00:42:52– Oui, vous avez raison, mais ça c'est la démagogie.
00:42:54Je pense que tout part
00:42:56du côté démagogique
00:42:58des hommes politiques. Si on faisait passer
00:43:00les hommes politiques
00:43:02des années 80,
00:43:04je parle de Mitterrand, de Chirac,
00:43:06et même de Sarkozy,
00:43:08on a vu ce qui se passe actuellement,
00:43:10mais Mitterrand et Chirac, sous le filtre
00:43:12politique aujourd'hui, il n'y en a pas un qui resterait
00:43:14en place. Donc oui,
00:43:16c'est un problème, maintenant il va falloir
00:43:18reprendre le pouvoir sur les juges, il va falloir
00:43:20tout simplement faire en sorte que cette autorité
00:43:22judiciaire ne soit pas l'autorité en dernier recours
00:43:24qui élimine les hommes politiques
00:43:26en France. – C'est-à-dire qu'aujourd'hui
00:43:28vous avez le sentiment que parfois la justice
00:43:30est en train de choisir pour qui
00:43:32les Français vont pouvoir voter ?
00:43:34– On l'a vu avec
00:43:36François Fillon en 2017
00:43:38où vraiment la justice s'est acharnée
00:43:40pour détruire sa candidature,
00:43:42on le voit là chez Marine Le Pen, mais ce qui est
00:43:44encore plus intéressant à voir c'est, regardez
00:43:46ce qui va se passer à l'avenir, vous vous rendez compte,
00:43:48vous savez, je suis désolé de faire le lien
00:43:50à chaque fois avec la chaîne de télévision fermée
00:43:52C8, mais en fait c'est une menace
00:43:54sur toutes les chaînes de télévision, et là c'est une menace
00:43:56sur tous les hommes politiques en France
00:43:58de leur dire attention, on est derrière vous
00:44:00quoi que vous fassiez, et c'est vraiment ça
00:44:02je dirais l'inversion
00:44:04des pouvoirs, où on est
00:44:06dans une situation totalement où en tant que
00:44:08politique, moi qui ai été élu
00:44:10et je suis bien heureux de ne plus l'être actuellement,
00:44:12je me dis qu'on est à l'abri de strictement
00:44:14rien, même si on a strictement rien fait,
00:44:16on a toujours cette menace d'avoir
00:44:18quelqu'un qui vient vérifier, quel que soit
00:44:20le compartiment de votre vie.
00:44:22Merci beaucoup Philippe Garcinti, analyste politique
00:44:24voilà donc
00:44:26ce qu'on pouvait dire sur les derniers
00:44:28éléments, et en particulier, donc il n'y a pas
00:44:30eu d'enrichissement personnel, c'est
00:44:32important quand même, parce que c'est un élément
00:44:34clé sur cette affaire, un système
00:44:36qui a permis que des salaires
00:44:38soient payés par le parti, des salaires
00:44:40soient payés, des salaires que le parti n'aurait
00:44:42pas pu prendre en charge, mais en confort de vie
00:44:44pour les dirigeants du parti, ça renforce ce que vous disiez
00:44:46Eric Zemmour, c'est-à-dire qu'elle ne s'est pas du tout
00:44:48enrichie elle-même. Oui, et quand il parle de
00:44:50confort de vie, j'ai envie de savoir
00:44:52de quoi il parle, on est effectivement sur des
00:44:54montants du coup autour de 20 000 euros
00:44:56mensuels pour un certain nombre
00:44:58de salariés, je ne trouve pas ça fondamentalement
00:45:00exubérant, il y a beaucoup de mi-temps
00:45:02qui sont pris en compte aussi, ce que disait
00:45:04votre intervenant juste avant est vrai, vous savez
00:45:06Eric Zemmour, il y a 30 ans déjà avait écrit
00:45:08un livre qui s'appelait le coup d'état des juges,
00:45:10moi ce qui m'a toujours surpris, c'est de voir des hommes politiques
00:45:12qui passent leur vie pour être élus, et le jour où
00:45:14ils sont élus, ils donnent leur pouvoir, soit aux juges
00:45:16soit à Bruxelles, il y a quand même quelque chose de fondamental,
00:45:18et ça veut dire que même sur la réflexion du Rassemblement
00:45:20National, ce serait intéressant dans tous les cas, peu importe
00:45:22que ça soit une peine d'igilibilité ou une peine
00:45:24d'igilibilité exécutoire, de voir quelle va être
00:45:26la réaction dans la foulée, parce qu'il faut absolument
00:45:28que la campagne présidentielle de 2027
00:45:30une partie des thématiques soit évidemment
00:45:32la question aujourd'hui de ce pouvoir des juges,
00:45:34parce qu'on est en train de comprendre que
00:45:36ils veulent priver des candidats, mais ils veulent les empêcher
00:45:38parce que, imaginez, s'ils font ce qu'ils font là maintenant,
00:45:40en cas de victoire du Bloc National en
00:45:422027, qu'est-ce qu'ils feront ?
00:45:44Ils feront du harcèlement en permanence, du harcèlement
00:45:46judiciaire, on parlait des Etats-Unis,
00:45:48ce qui s'est passé avec Trump entre 2016 et 2020,
00:45:50donc ça, ça doit être prêt en compte
00:45:52pour l'ensemble des responsables politiques.
00:45:54— Excusez-moi. — Moi je pense
00:45:56qu'elle vient de gagner son procès en fait, Madame Le Pen.
00:45:58— Ah bon ? — Oui, pas d'enrichissement personnel,
00:46:00je pense que les Français attendaient vraiment cela,
00:46:02c'est-à-dire détournement de fonds publics, personne ne comprend rien,
00:46:04globalement, je veux dire, les lois sont tellement
00:46:06compliquées que la grande majorité des Français,
00:46:08le droit pénal, globalement,
00:46:10ils ont un peu de mal à comprendre. Mais par contre, ils vont se dire
00:46:12« Madame Le Pen, elle ne s'est pas enrichie, et ça,
00:46:14c'est important. Ça, c'est important pour 2027,
00:46:16pour elle. — C'est pour ça que j'ai voulu le mettre en bas, parce que
00:46:18je trouve que c'est un élément clé, c'est pour ça que j'ai voulu
00:46:20le mettre en valeur. — Et vous avez parfaitement raison,
00:46:22Jean-Marc, et c'est dans le délibéré, c'est-à-dire
00:46:24que le président du tribunal a dit « Madame Le Pen
00:46:26ne s'est pas personnellement enrichie »,
00:46:28et ça, c'est hyper important.
00:46:30Maintenant, il y a la question, effectivement, de la peine complémentaire
00:46:32d'inéligibilité, si elle est prononcée
00:46:34et qu'exécution provisoire. Vous savez, on n'est même
00:46:36pas sûr que le Conseil constitutionnel
00:46:38rejette sa candidature.
00:46:40Parce que si vous regardez ce que dit le Conseil
00:46:42constitutionnel pour les élus parlementaires,
00:46:44il dit qu'une peine complémentaire
00:46:46d'inéligibilité, tant qu'elle n'est pas
00:46:48définitive, elle n'entraîne pas l'inéligibilité
00:46:50des parlementaires. Si Madame Le Pen,
00:46:52elle vient demain, qu'elle ait, allez,
00:46:54peine complémentaire d'inéligibilité, exécution
00:46:56provisoire, le pire qu'elle puisse avoir aujourd'hui.
00:46:58Elle se présente devant le Conseil constitutionnel
00:47:00avec ses mille grands électeurs
00:47:02qui viennent dire qu'elle est légitime à se présenter.
00:47:04Eh bien, je ne vois pas le Conseil constitutionnel
00:47:06dire « on va changer notre jurisprudence pour refuser
00:47:08votre candidature ». Dans l'absolu,
00:47:10je pense que Madame Le Pen est en train de gagner son combat aujourd'hui.
00:47:12– Il est 11h24, on va faire le point
00:47:14sur ce Conseil, précisément,
00:47:16vous le voyez sur le texte
00:47:18qui est à droite de l'écran.
00:47:20Vous voyez donc Marine Le Pen et 8 autres
00:47:22eurodéputés sont donc reconnus coupables
00:47:24de détournement de fonds.
00:47:26Le tribunal évoque des
00:47:28contrats fictifs, mais pas
00:47:30d'emplois fictifs.
00:47:32Marine Le Pen est déclarée coupable
00:47:34de détournement de fonds publics
00:47:36à hauteur de 474 000 euros
00:47:38et on le disait à l'instant,
00:47:40il n'y a pas d'enrichissement personnel.
00:47:42Deux éléments importants.
00:47:44– On va voir ce que ça va donner ensuite
00:47:46dans la sanction et sur la question
00:47:48de l'inéligibilité. Je rejoins ce que
00:47:50dit Maxime sur la question de l'enrichissement personnel.
00:47:52C'est absolument essentiel et c'est absolument
00:47:54essentiel pour le Rassemblement National,
00:47:56l'ex-Front National, qui fait campagne
00:47:58sur une forme de probité et d'intégrité
00:48:00depuis de très nombreuses années.
00:48:02Donc de ce point de vue-là, ça ne vient pas
00:48:04invalider leur récit
00:48:06et leur narratif, c'est important
00:48:08politiquement. Deuxième aspect quand même,
00:48:10c'est le distinguo qui est fait entre
00:48:12contrat fictif et emploi fictif, qui là aussi
00:48:14vient quelque part, en principe,
00:48:16me semble-t-il, devoir amodier
00:48:18le prononcé de la sanction
00:48:20sur la question de l'inéligibilité.
00:48:22Je ne sais pas ce que ça va donner, mais je crois que ce sont là
00:48:24deux éléments de nuance qui peuvent peut-être
00:48:26augurer, je reste prudent,
00:48:28d'un jugement qui serait peut-être moins
00:48:30politique qu'on ne l'imaginait,
00:48:32même s'il garde un caractère politique.
00:48:34Thomas Bonnet est avec nous,
00:48:36journaliste politique à CNews. Thomas, vous découvrez
00:48:38avec nous également ces divers éléments
00:48:40qui tombent au fur et à mesure, qui nous viennent de la
00:48:42salle d'audience avec les propos
00:48:44qui sont tenus. Quelle est votre première
00:48:46réaction vis-à-vis de ces
00:48:48premiers éléments qui tombent ?
00:48:50Ma réaction, c'est de voir qu'il y a quand même
00:48:52une ligne de sévérité dans
00:48:54la lecture des décisions
00:48:56jusqu'à présent. Moi, le mot qui retient mon intention
00:48:58pour l'instant, c'est le mot système.
00:49:00Le mot qui revient beaucoup, d'ailleurs, dans ce que nous
00:49:02rapporte Célia Barotte, qui est à l'intérieur de cette salle d'audience,
00:49:04le fait que ce soit un système qui ait été
00:49:06mis en place dans le cadre de ces
00:49:08assistants parlementaires.
00:49:10Ce mot système, il me renvoie
00:49:12à la décision de prononcer
00:49:14une exécution provisoire ou pas, parce que
00:49:16parmi les motivations de cette exécution
00:49:18provisoire, il y a notamment le risque
00:49:20de réitération. Autrement dit, que Marine Le Pen ne puisse
00:49:22pas reproduire les mêmes
00:49:24méfaits à l'avenir. Le fait que le mot
00:49:26système soit employé
00:49:28à plusieurs reprises, comme c'est le cas
00:49:30depuis le début de cette audience, m'invite à
00:49:32penser que les juges
00:49:34pourraient motiver leur décision d'une exécution
00:49:36provisoire par, justement, la mise en place
00:49:38de ce système. On verra, on ne va pas présupposer
00:49:40de la décision. En tout cas, c'est un mot
00:49:42qui a retenu mon attention jusqu'à présent.
00:49:44Le fait que Marine Le Pen
00:49:46ait été condamnée et qu'elle soit
00:49:48désormais coupable, ça faisait peu de doutes.
00:49:50Si on se le dit honnêtement,
00:49:52on a assez peu de doutes là-dessus.
00:49:54En revanche, maintenant, c'est toute la question,
00:49:56c'est cette fameuse exécution provisoire.
00:49:58Est-ce qu'elle va être empêchée de concourir
00:50:00à l'élection présidentielle ?
00:50:02C'est encore assez réservé sur un éventuel
00:50:04pronostic, parce que je vois pour l'instant
00:50:06une grande sévérité de la part des juges.
00:50:08Thomas, on le disait,
00:50:10Maxime Thébault, qui est avec nous, disait que c'est peut-être l'un des éléments
00:50:12que vont retenir surtout les
00:50:14Français, c'est le fait qu'il n'y a pas d'enrichissement
00:50:16personnel dans cette affaire.
00:50:18C'est sans doute ce qui fait tilt,
00:50:20ce matin, pour l'instant, en tout cas,
00:50:22dans l'esprit des Français.
00:50:24Vous avez parfaitement raison, parce que je vois passer
00:50:26d'ailleurs des réactions, notamment à gauche,
00:50:28qui mettent en avant des archives de
00:50:30Marine Le Pen, etc. Là, en l'occurrence,
00:50:32effectivement, il n'y a aucun enrichissement personnel.
00:50:34C'est important de le noter. Effectivement, je pense que
00:50:36les Français doivent l'avoir en tête.
00:50:38D'ailleurs, si on parle même du fond de
00:50:40cette affaire, je ne suis pas certain que les Français soient
00:50:42passionnés par cette histoire
00:50:44d'assistants parlementaires
00:50:46qui travaillent soit pour des parlementaires
00:50:48au Parlement européen, soit pour
00:50:50le parti. Tout ça paraît assez
00:50:52dérisoire quant au destin de celle
00:50:54qui est aujourd'hui la favorite dans les
00:50:56sondages. Malgré tout, c'est la justice qui aura le dernier
00:50:58mot, et ils peuvent empêcher Marine Le Pen
00:51:00d'être candidate. C'est ça la finalité
00:51:02aussi. Ce que l'on observe,
00:51:04notamment de la part des sympathisants du Rassemblement
00:51:06national, mais pas seulement, je l'observe ça aussi
00:51:08dans l'ensemble de la population, il y a aussi
00:51:10une grande défiance à l'égard de la justice
00:51:12et beaucoup estiment, à tort ou à
00:51:14raison, c'est pas à moi de me prononcer, mais beaucoup estiment
00:51:16que d'une certaine manière, la justice veut
00:51:18aujourd'hui faire payer Marine Le Pen,
00:51:20disons-le clairement.
00:51:22– Merci beaucoup Thomas Bonnet.
00:51:24Arnaud Bénédicte. – Juste pour comprendre pourquoi
00:51:26les juges aujourd'hui ont pris le pouvoir
00:51:28d'une certaine manière. Historiquement, il faut se souvenir
00:51:30que tout a commencé dans les années 80 sur des
00:51:32affaires de financement politique. Et ce que disait Thomas Bonnet
00:51:34est important. Mais à l'époque, il y avait
00:51:36malgré tout un soutien de l'opinion publique
00:51:38vis-à-vis, je veux dire,
00:51:40d'une espèce de compromission
00:51:42de la classe politique qui,
00:51:44en effet, sur les questions de financement,
00:51:46il y avait beaucoup parodies.
00:51:48Le climat a beaucoup changé
00:51:50depuis les années 80 et depuis les années 90.
00:51:52C'est-à-dire qu'en fait, les juges aujourd'hui
00:51:54sont dans un logiciel qui est celui des années
00:51:5680-90, où ils pensaient qu'ils avaient
00:51:58le soutien de l'opinion publique, ce qui était
00:52:00vraisemblablement le cas à l'époque, ce qui n'est
00:52:02plus du tout le cas aujourd'hui en l'occurrence.
00:52:04Et puis il y a un deuxième aspect. Pourquoi
00:52:06le Rassemblement national, finalement, je veux dire,
00:52:08n'est pas véritablement
00:52:10impacté par cette question au niveau
00:52:12de l'opinion publique ? Pour une raison simple,
00:52:14à mon sens, c'est que le Rassemblement national
00:52:16n'a jamais exercé le pouvoir,
00:52:18qu'il est considéré comme la seule force
00:52:20politique aujourd'hui d'alternance, ou en tout cas
00:52:22l'une des seules forces politiques d'alternance, donc
00:52:24on ne lui fait pas grief de ces
00:52:26problèmes. – Et ce qui est intéressant, c'est que
00:52:28Thomas Bonnet nous disait, je ne sais pas si les Français sont passionnés
00:52:30par ça, moi je crois que la seule chose qui intéresse les Français,
00:52:32c'est est-ce que Marine Le Pen va pouvoir se présenter ou pas ?
00:52:34L'affaire, dans le détail, je pense que les Français
00:52:36n'en auraient rien à faire. La seule question, c'est
00:52:38est-ce qu'elle pourra être candidate ou pas en 2027 ?
00:52:40On est allés voir certains Français, je vous propose de regarder
00:52:42leur réaction.
00:52:44– Démocratiquement, je trouve que la décision est un peu
00:52:46difficile à avaler.
00:52:48Je pense qu'elle a le droit de se présenter
00:52:50devant le peuple et
00:52:52laisser le peuple
00:52:54faire son choix. – S'il y a un procès
00:52:56qu'elle ait jugé coupable et illégible,
00:52:58que ce soit respecté.
00:53:00Voilà.
00:53:02On est en France, il y a la loi.
00:53:04Que ce soit
00:53:06la loi, elle est pareille pour tous, que ce soit
00:53:08pour un politique ou
00:53:10les gens de la rue. – L'illégibilité serait
00:53:12à mon avis anormale
00:53:14par rapport
00:53:18au sondage d'antélicrité
00:53:20d'une part et surtout par rapport
00:53:22au nombre d'électeurs qu'elle représente
00:53:24dans l'opinion publique. – Voilà, il est
00:53:2611h31, on va faire un nouveau point
00:53:28sur ce qui est en train de se passer au tribunal
00:53:30où on retrouve en direct Elodie Huchard
00:53:32qui est sur place. Elodie,
00:53:34est-ce qu'on peut faire le point de tout ce qui est annoncé
00:53:36depuis 10h20 à peu près, c'est-à-dire depuis
00:53:381h10 maintenant par la
00:53:40présidente du tribunal ?
00:53:42– Oui, bien sûr, Jean-Marc, avec ces dernières
00:53:44informations, d'abord la présidente qui a évoqué
00:53:46un système de détournement de fonds publics
00:53:48qui ne veut pas accepter que ce soit
00:53:50des erreurs de contrat, mais bien un système
00:53:52dont Marine Le Pen et huit autres prévenus
00:53:54sont reconnus coupables de détournement
00:53:56de fonds publics. En ce qui concerne le préjudice,
00:53:58le tribunal l'estime en tout
00:54:00à 3,1 millions d'euros,
00:54:022,9 millions de fonds ont été détournés
00:54:04pendant plus de 11 ans et
00:54:061,2 millions au titre de la complicité.
00:54:08On est en train de passer, au moins je vous parle
00:54:10au prononcé des peines, on est au tout
00:54:12début parce que je rappelle qu'il y a 25 prévenus
00:54:14pour l'instant, c'est une relaxe totale
00:54:16pour l'expert comptable du Rassemblement
00:54:18National, Christophe Moreau, et une relaxe
00:54:20partielle pour Charles Van Hoot, il était chargé
00:54:22d'assurer la gestion centralisée
00:54:24des contrats d'assistants. Le parti,
00:54:26le Rassemblement National, est déclaré coupable
00:54:28des faits de complicité et de recel
00:54:30qui lui sont prononcés.
00:54:32Évidemment, vous le disiez avec
00:54:34justesse, Jean-Marc, il y a quelques instants, ce qu'on attend
00:54:36tous, les nombreux journalistes autour de moi
00:54:38attendent aussi la peine, évidemment,
00:54:40qui sera affligée à Marine Le Pen.
00:54:42Je vous rappelle le réquisitoire, 300 000
00:54:44euros d'amende, 5 ans de prison
00:54:46dont 2 fermes et 5 ans d'inéligibilité
00:54:48avec exécution provisoire.
00:54:50Il y a d'autres options possibles, elle ne sera pas
00:54:52forcément inéligible aujourd'hui, elle peut être
00:54:54en appel ou pas du tout, on attend donc
00:54:56cette décision, à noter quand même que ces
00:54:58derniers jours, on a entendu beaucoup de partis
00:55:00politiques et assez opposés, normalement, au Rassemblement
00:55:02National, expliquer que si elle est
00:55:04coupable, Marine Le Pen doit bien sûr être condamnée
00:55:06mais en ce qui concerne l'inéligibilité,
00:55:08il préférerait plutôt que ce soit au français
00:55:10jugé dans les jambes, plutôt qu'un tribunal
00:55:12qu'il fasse d'ici quelques minutes.
00:55:13C'est ce qui paraît une évidence. Merci beaucoup Elodie Huchard.
00:55:15On vous retrouve dans quelques instants, bien évidemment,
00:55:17au fur et à mesure que les peines
00:55:19nous arrivent, le Rassemblement National
00:55:21qui est donc déclaré coupable des faits de complicité
00:55:23et de recel qui lui sont proposés,
00:55:25qui lui sont reprochés,
00:55:27ce qui est assez étonnant, c'est l'expert
00:55:29comptable, relax total pour l'expert
00:55:31comptable et relax partiel pour la personne
00:55:33chargée d'assurer la gestion centralisée
00:55:35des contrats, alors que
00:55:37c'est la clé du système quand même,
00:55:39puisqu'on parle de système.
00:55:41C'est la preuve que les juges vous disent
00:55:43ce qui fait système, c'est la politique.
00:55:45Ce que l'on combat, c'est
00:55:47la politique.
00:55:49Celui qui gère les fonds,
00:55:51celui qui ordonnance tout cela,
00:55:53ils sont relaxés.
00:55:55Ils font ce que
00:55:57veulent les politiques et le problème c'est
00:55:59la politique. Mais il y a deux choses
00:56:01vraiment, dans ce qu'on dit les juges,
00:56:03que les Français retiendront, même si
00:56:05ils ne se souviennent pas exactement,
00:56:07ça marquera. Pas d'emploi
00:56:09fictif. Les gens
00:56:11travaillaient. Ils ont fait ce
00:56:13qu'on leur demandait, ils ont fait ce que les élus
00:56:15qu'ils assistaient leur demandaient.
00:56:17Et pas d'enrichissement personnel.
00:56:19Or, toute la bascule
00:56:21qui a donné le pouvoir aux juges dans les
00:56:23années 80, ce sont une série
00:56:25d'affaires politiques autour
00:56:27de la gauche qui étaient aux affaires,
00:56:29où il y avait de l'emploi fictif,
00:56:31de l'enrichissement personnel, et la gauche
00:56:33pour essayer
00:56:35de faire monsieur propre
00:56:37a mis en place toute une série
00:56:39d'instances indépendantes, loin de la
00:56:41politique, et a voté des lois
00:56:43qui permettaient aux juges de condamner
00:56:45les politiques, parce qu'à l'époque, le triomphe
00:56:47c'était
00:56:49le couple
00:56:51journaliste-juge
00:56:53qui condamnait le politique.
00:56:55Aujourd'hui, les journalistes,
00:56:57il y a un regard qui est un peu différencié,
00:56:5975% des Français pensent que
00:57:01ce qu'on voit à la télé, c'est pas vraiment
00:57:03sûr que ce soit vrai,
00:57:05et sur
00:57:07les juges, c'est 83%
00:57:09qui pensent que c'est pas exactement ce qu'il faudrait faire.
00:57:11Éric Cagnière, c'est très important
00:57:13ce que vient de dire Gilles Casanova. C'est vrai que
00:57:15c'est les deux points clés qui vont être retenus
00:57:17finalement. Il n'y a pas eu
00:57:19d'emploi fictif, finalement,
00:57:21dans cette affaire. Il n'y a pas d'enrichissement personnel.
00:57:23C'est les deux éléments clés. Finalement,
00:57:25tout ça, c'est si système il y a,
00:57:27puisque la justice dit que c'est système, donc on considère
00:57:29qu'il y a un système, et si système il y a, c'était finalement
00:57:31pour faire tourner le parti.
00:57:33Ça voudrait dire que, normalement, la peine devrait être de zéro.
00:57:35Il ne devrait pas y avoir de peine. Il n'y a pas
00:57:37véritablement, aujourd'hui,
00:57:39de problématique, de préjudice réel sur ce type
00:57:41de choses. Donc ça, c'est quelque chose qui est fondamental.
00:57:43Mais vous savez, on disait tout à l'heure, oui,
00:57:45la gauche, etc., aujourd'hui, les responsables politiques disent
00:57:47tous qu'elle ne doit pas être inéligible.
00:57:49Il y a quand même un certain nombre de responsables
00:57:51politiques qui sont ravis, mais qui savent que
00:57:53l'opinion n'entendrait pas, notamment, je pense,
00:57:55même à droite, qui seraient ravis que Marine Le Pen
00:57:57s'en aille. Je pense, d'ailleurs, qu'ils se trompent.
00:57:59Ça veut dire que, tout simplement,
00:58:01l'électorat continuera à se mobiliser, ou
00:58:03restera à la maison, parce qu'il serait dégoûté
00:58:05en cas d'élection présidentielle. Non, mais c'est toujours
00:58:07ce rêve de croire qu'on va récupérer les
00:58:0935% comme ça. Et ensuite,
00:58:11à gauche, il faut savoir, quand même, on peut le voir sur les réseaux sociaux,
00:58:13il y a toute une base militante,
00:58:15des jeunes qui sont ultra radicalisés,
00:58:17qui attendent depuis des jours cette
00:58:19condamnation. Non, mais ça en dit long, quand même,
00:58:21sur une certaine nouvelle génération,
00:58:23notamment issue de la France insoumise, qui veut
00:58:25cette dé... Parce que, pour eux, vous savez, la démocratie,
00:58:27quand on va leur dire, oui, mais, vous savez,
00:58:29ça serait une atteinte à la démocratie. Non, parce que
00:58:31Marine Le Pen, c'est une fasciste. Donc,
00:58:33vu que c'est une fasciste, eh bien, il faut l'exclure
00:58:35du champ démocratique. Avant, on l'excluait du champ républicain.
00:58:37Aujourd'hui, le champ démocratique. Donc, c'est toute
00:58:39une logique, mais qui a été véhiculée aussi par le Bloc central,
00:58:41par Gabriel Attal, qui a appelé à voter
00:58:43à l'AFI, face au Rassemblement
00:58:45national. On arrive à l'aboutissement, quand même,
00:58:47d'un système de pensée qui fait que
00:58:49ça n'est pas surprenant d'exclure
00:58:51le Rassemblement national d'une élection
00:58:53présidentielle, parce que, de toute façon...
00:58:55Alors, juste, je vous interromps l'instant,
00:58:57parce qu'on a
00:58:59les premières décisions qui sont prises.
00:59:01Marine Le Pen est déclarée coupable
00:59:03de détournement de fonds publics
00:59:05au titre de son activité d'eurodéputée.
00:59:07Je le découvre en même temps que vous.
00:59:09Elle est complice de ce délit
00:59:11au titre de son ancien
00:59:13statut de présidente de parti.
00:59:15Pour Marine Le Pen, le tribunal retient
00:59:17donc un préjudice de 1,8
00:59:19million d'euros environ.
00:59:21Après, il y a le détail qui est fait.
00:59:23474 000 euros pour ses contrats d'assistant,
00:59:251,4 million pour tous les contrats.
00:59:27Lorsqu'elle était présidente, elle est déclarée
00:59:29coupable de détournement de fonds publics
00:59:31au titre de son activité d'eurodéputée
00:59:33et complice de ce délit au titre
00:59:35de son ancien statut de président du parti.
00:59:37Je pense qu'on va voir. Vous connaissez
00:59:39mieux le système judiciaire, mais je pense qu'on va pas tarder
00:59:41à avoir la peine.
00:59:43Effectivement, la peine devrait bientôt tomber.
00:59:45Mais revenons rapidement sur cette loi
00:59:47de détournement de fonds publics. En fait, elle est mal faite.
00:59:49Elle est absurde, tout simplement.
00:59:51De dire à un élu, vous n'avez pas le droit
00:59:53de prendre l'argent prévu pour le sport,
00:59:55pour financer l'action sociale, sinon c'est un détournement
00:59:57de fonds publics, ça j'entends bien. Mais d'aller
00:59:59dire à un élu, votre collaborateur,
01:00:01quand il prend votre veste pour pouvoir
01:00:03la mettre sur cette chaise, là, il va pas le faire
01:00:05dans une finalité qui est celle du Parlement européen.
01:00:07Par contre, quand il va prendre le dossier
01:00:09où il y a marqué « vote Parlement européen »
01:00:11et qu'il va vous le présenter, là, il le fait.
01:00:13C'est complètement absurde, en fait. Ce sont des lois
01:00:15qui sont mal construites parce qu'elles ont été construites
01:00:17pour répondre à une volonté populaire de nettoyer
01:00:19la vie politique dans les années 90
01:00:21et en réalité, elles sont inapplicables.
01:00:23A ce point que des personnes, telles que
01:00:25Mme Le Pen, mais telles que M. Bayrou,
01:00:27ou aussi plutôt son parti politique qui était
01:00:29le Modem, se sont retrouvées devant
01:00:31un prétoire, devant un tribunal, parce qu'on
01:00:33est allé dans le détail, regarder si d'un point
01:00:35de vue comptable, les dépenses avaient bien
01:00:37été faites. Est-ce que c'est à la hauteur
01:00:39de notre démocratie que de
01:00:41mettre devant des tribunaux
01:00:43des personnalités politiques
01:00:45sur des histoires purement comptables ?
01:00:47Si on juge que Mme Le Pen ou que M.
01:00:49Bayrou ou que je ne sais qui s'est trompé dans
01:00:51les dépenses publiques, ben ils remboursent.
01:00:53Mais est-ce qu'on a besoin d'aller devant un juge pénal ? Non.
01:00:55Mais ça, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que la loi mal
01:00:57était faite.
01:00:59Non, non, mais c'est important. La précision est importante.
01:01:01C'est pas à Marine Le Pen de rembourser,
01:01:03parce qu'il n'y a pas d'enregistrement personnel.
01:01:05Vous avez parfaitement raison, Jean-Marc.
01:01:07Je vulgarisais dans mon propos, parce que
01:01:09ce que je voulais dire, c'est qu'en fait, on est simplement
01:01:11sur une histoire comptable. Mais quand vous faites une comparaison
01:01:13avec le fiscal, parfois vous vous trompez
01:01:15quand vous faites vos déclarations au fisc, ou parfois
01:01:17vous ne déclarez pas. Là, le tribunal explique que c'est un système
01:01:19qui a été mis en place. Il ne parle pas d'erreur, justement.
01:01:21Vous avez des... Même si
01:01:23les responsables comptables, eux, sont...
01:01:25Vous avez des systèmes de grandes sociétés, vous avez des
01:01:27grandes boîtes qui font des systèmes pour pouvoir
01:01:29échapper à l'impôt. Ils se font attraper
01:01:31par le fisc, ils remboursent, on n'en parle plus.
01:01:33Ils ne sont pas renvoyés devant un tribunal correctionnel.
01:01:35Et encore... Et c'est ça que
01:01:37je veux expliquer. C'est-à-dire que la loi a mal été
01:01:39faite. Et c'est pour ça que les Français
01:01:41n'en veulent pas tant à Mme Le Pen si elle est condamnée
01:01:43pour détournement de fonds publics. Parce qu'au fond, lui,
01:01:45le Français, il sait ce qui est légitime et ce qui est illégitime.
01:01:47Quand c'est un crime de sang, les Français
01:01:49considèrent que la loi, elle est légitime.
01:01:51Quand c'est un enrichissement personnel, ils considèrent
01:01:53effectivement que l'infraction pénale, elle est légitime
01:01:55et que la condamnation, elle est légitime.
01:01:57Mais là, il n'y a pas d'enrichissement personnel.
01:01:59Et puis, personne ne comprend rien au détournement
01:02:01de fonds publics. Alors, dans un instant, on va retourner au
01:02:03tribunal avec ces derniers éléments qui nous parviennent
01:02:05au fur et à mesure. On attend toujours le jugement
01:02:07pour Marine Le Pen qui est déclarée
01:02:09coupable de détournement
01:02:11de fonds publics au titre de son activité
01:02:13d'eurodéputée et complice de ce délit
01:02:15au titre de son ancien statut de président
01:02:17du parti. Le tribunal
01:02:19qui retient donc un préjudice de 1,8 million
01:02:21d'euros. On est avec François Costatini
01:02:23qui est politologue. Bonjour. Merci d'être en direct
01:02:25avec nous. Est-ce que finalement, les politiques
01:02:27ne sont pas en train de payer
01:02:29le système qu'ils ont eux-mêmes mis en place ?
01:02:31C'est-à-dire qu'en votant ces textes, en votant ces lois,
01:02:33ils se sont tirés une balle dans le pied. Aujourd'hui,
01:02:35ils en payent le prix.
01:02:37Les politiques lesquelles ?
01:02:39Ce ne sont pas actuellement ceux qui sont mis en cause
01:02:41qui vont payer, puisqu'à ma connaissance, ils n'ont pas voté
01:02:43les lois. On est, je crois, dans un point de bascule
01:02:45extrêmement grave.
01:02:47En effet, où visiblement, le pouvoir
01:02:49judiciaire reprend la main, c'est au fond.
01:02:51Et où, pratiquement, il y a un permis
01:02:53en effet de faire la politique.
01:02:55Je pense qu'en effet, ces lois
01:02:57on pourrait parler, on l'a fait dans la précipitation
01:02:59de la FARC-Alsace, qui concernent d'ailleurs, il faut le rappeler,
01:03:01le parti socialiste, qui là-dessus,
01:03:03en effet, depuis une quarantaine d'années,
01:03:05a une histoire assez illustrée en matière
01:03:07de corruption
01:03:09des détournements publics, qui d'ailleurs
01:03:11n'ont pas été caractérisés aujourd'hui.
01:03:15C'est que
01:03:17il y a pratiquement, aujourd'hui,
01:03:19dans ces lois, c'est vrai,
01:03:21des choses qui sont tout à fait immunes.
01:03:23C'est-à-dire, l'exécution immédiate,
01:03:25c'est quand il y a un danger de récidive.
01:03:27C'est-à-dire, ça concerne, moi, Mme Ra, ça concerne
01:03:29un certain nombre de personnes. Je ne vois pas encore, aujourd'hui,
01:03:31l'exécution immédiate serait là. Et puis, il y a
01:03:33des lois, également, regardez, dans la
01:03:35FARC-Alsace, on a voté
01:03:37la loi sur l'HATV, H-A-T-V-P.
01:03:39C'est autorisé, soit disant,
01:03:41sur la transparence, c'est en fait
01:03:43un institut,
01:03:45un véritable voyeurisme et,
01:03:47véritablement, un contrôle sur les
01:03:49politiques. Je rappelle également, sur les
01:03:51parlementaires, que c'est un recul
01:03:53de près de
01:03:55400 ans. En effet, au XVIIe siècle,
01:03:57les Britanniques, avec ABS Corpus,
01:03:59ont sanctuarisé
01:04:01le parlementaire, avec son immunité,
01:04:03en effet, fait qu'on ne peut pas s'attaquer
01:04:05à lui, qu'on peut le déflangiser
01:04:07d'une façon procédurale
01:04:09très compliquée, avec la levée,
01:04:11et que là, en effet, on a
01:04:13notamment un contrôle politique qui s'institue.
01:04:15Vous savez, sous le Second Empire, il y avait
01:04:17des candidats officiels. Donc là, cette fois-ci, il y a
01:04:19les candidats officiels du système,
01:04:21et puis ceux qui ne sont peut-être pas autorisés à faire de la
01:04:23politique. Je pense qu'on est dans un point
01:04:25de bascule assez grave, puisque l'affaire
01:04:27qui est évoquée aujourd'hui
01:04:29est en fait l'affaire la plus importante, la plus
01:04:31symptomatique d'une dérive qu'on observe
01:04:33depuis un certain nombre d'années,
01:04:35en effet, où les partis
01:04:37politiques, qui visiblement ne le satisfont pas,
01:04:39ont été un système, un
01:04:41système très profond, les Britanniques diraient
01:04:43« mainstream » pour utiliser
01:04:45un peu ça, et bien sont condamnés
01:04:47à la marginalité, ou du moins à devoir
01:04:49en effet rentrer sur un système d'enfourchement.
01:04:51Parce que ce qui se passe aujourd'hui ne s'arrêtera
01:04:53pas peut-être demain. Regardez ce qui se passe
01:04:55en Roumanie, pas très loin,
01:04:57où en effet, une cour
01:04:59constitutionnelle, une commission
01:05:01électorale ont interdit au candidat
01:05:03favori des élections de pouvoir
01:05:05se présenter. À ce moment-là,
01:05:07il allait emporter l'élection en protégeant
01:05:09TikTok les élections, comme si TikTok rentrait
01:05:11dans les cerveaux des électeurs,
01:05:13et leur guidait la main avec l'intelligence artificielle
01:05:15pour déposer le bulletin
01:05:17qui ne plaît pas dans le monde. Je pense qu'il faut
01:05:19rester sérieux. Et ce qui est à craindre, en effet,
01:05:21c'est que dans la persécution des élections de 2027,
01:05:23soit réitéré un certain nombre
01:05:25de choses qui pèseraient sur la candidate
01:05:27ou le candidat qui se présenterait
01:05:29et qui ne déplairait pas au système. Je pense que la
01:05:31France, comme l'a souligné
01:05:33Maître Thiebaud, on connaît notamment
01:05:35l'imparcellité notoire
01:05:37et les qualités de juriste.
01:05:39C'est qu'en effet, nous sommes dans un point
01:05:41de bascule où finalement les défenseurs
01:05:43de l'État de droit ne sont pas ceux
01:05:45que l'on pourrait espérer. – Merci beaucoup
01:05:47François Constantini, merci beaucoup pour cette analyse
01:05:49très intéressante parce qu'elle amène
01:05:51des éléments complémentaires.
01:05:53La Présidente est toujours en train de
01:05:55parler, bien évidemment, et elle a employé
01:05:57à deux reprises une expression à l'instant.
01:05:59Elle parle de contournement démocratique.
01:06:01Et ça c'est intéressant parce qu'on était
01:06:03justement sur le rôle du
01:06:05tribunal. Est-ce qu'on est juste sur le juridique ?
01:06:07– Elle se base sur quoi ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:06:09– Je vais vous dire sur quoi elle se base, parce que j'ai
01:06:11ce qu'elle vient de dire.
01:06:13Elle vient de dire, si les faits n'ont pas entraîné
01:06:15d'enrichissement personnel direct,
01:06:17ces faits constituent un contournement démocratique.
01:06:19C'est un enrichissement du parti,
01:06:21un contournement des règles
01:06:23de financement des partis politiques
01:06:25et donc un contournement démocratique.
01:06:27– C'est un syllogisme.
01:06:29– Oui, en fait, je pense qu'elle parle plus pour elle.
01:06:31Elle parle plus de ce qu'elle est potentiellement en train de faire.
01:06:33– C'est-à-dire ?
01:06:35– De faire un contournement démocratique
01:06:37en utilisant la justice contre Marine Le Pen.
01:06:39C'est quoi ces termes ?
01:06:41Pourquoi ? Parce qu'elle sait très bien que ça se joue là.
01:06:43Quand elle commence le début de son intervention en disant
01:06:45« oui, malgré tout ce qui se dit à l'extérieur,
01:06:47là on va rendre une décision qui sera uniquement
01:06:49une décision de justice », elle sait très bien
01:06:51que le vrai sujet en ce moment, c'est le sujet de la démocratie.
01:06:53Donc elle essaye, en nous faisant du sophisme,
01:06:55de nous faire croire que ça serait elle-même
01:06:57cette juge qui, demain, défend la démocratie
01:06:59face au contemporainement démocratique de Marine Le Pen.
01:07:01Je pense que les Français, là, ils doivent se dire
01:07:03« mais on se moque de nous ».
01:07:05– Élodie Huchard, en direct du tribunal.
01:07:07Élodie, on est en train de se rapprocher,
01:07:09visiblement, du moment où on va connaître
01:07:11la peine concernant Marine Le Pen.
01:07:13– Oui, j'en marquais tout à l'heure,
01:07:15je vous disais il n'y a pas si longtemps que ça
01:07:17qu'elle a été reconnue coupable de détournement
01:07:19à hauteur de 474 000 euros.
01:07:21En fait, la présidente a apporté des précisions
01:07:23parce que Marine Le Pen est déclarée coupable
01:07:25de détournement de son public, comme je vous le disais,
01:07:27mais aussi déclarée complice de ce délit
01:07:29en tant qu'ancien titre de présidente
01:07:31du Rassemblement National.
01:07:33Le préjudice donc retenu contre Marine Le Pen
01:07:35s'élève finalement à 1,8 million d'euros.
01:07:37La présidente du tribunal qui a rappelé
01:07:39qu'il n'y a pas eu d'enrichissement personnel
01:07:41mais que cela a permis au Rassemblement National,
01:07:43au parti en tant que tel, justement,
01:07:45de ne pas avoir déboursé ses salaires
01:07:47et de les avoir fait peser sur le poids
01:07:49du Parlement européen. Effectivement,
01:07:51on est au prononcer des peines.
01:07:53On attend maintenant cette question, évidemment,
01:07:55qui est dans toutes les têtes.
01:07:57Si c'est le cas, est-ce qu'elle le sera dès à présent
01:07:59ou est-ce qu'elle sera au moment
01:08:01de la condamnation définitive
01:08:03au moment de l'appel ?
01:08:05Et visiblement, Elodie,
01:08:07la présidente qui dit que la peine d'inligibilité
01:08:09distingue de l'exécution provisoire,
01:08:11ce qui semble vouloir dire que
01:08:13les deux choses pourraient être séparées.
01:08:15A priori.
01:08:17A priori, les deux choses, évidemment,
01:08:19peuvent être séparées. On attend maintenant
01:08:21véritablement le prononcer de la présidente
01:08:23qui devrait avoir lieu d'ici quelques minutes à peine.
01:08:25Merci beaucoup, Elodie. On reste bien évidemment
01:08:27en direct avec vous. Gilles Casanova.
01:08:29Je voudrais qu'on vienne sur la réalité.
01:08:311,8 million, on lui reproche
01:08:33si on ajoute tout, sur
01:08:3511 ans, c'est-à-dire
01:08:3713 636 €
01:08:39par mois.
01:08:41Ce parti politique
01:08:43s'est enrichi, aux dépens du
01:08:45Parlement européen, de 13
01:08:47636 € par mois.
01:08:49Rappelez-moi le plafond des
01:08:51dépenses des campagnes électorales.
01:08:53Et encore, si je peux me permettre de préciser,
01:08:55quand vous dites s'est enrichi, c'est-à-dire qu'il s'est servi de cet argent pour payer
01:08:57des gens. Il ne s'est pas enrichi
01:08:59personnellement. C'est l'argent
01:09:01qui a servi à payer
01:09:03la population.
01:09:05Je vous poserai
01:09:07simplement la question.
01:09:09Pour 1,7%
01:09:11à l'élection présidentielle,
01:09:13combien Mme Hidalgo a dépensé ?
01:09:15On est en direct
01:09:17avec...
01:09:19On est en direct avec le maître Léonard Zerbim
01:09:21qui est avocat constitutionnaliste. Bonjour maître,
01:09:23merci d'être en direct avec nous.
01:09:25Ce qui est en train de se passer au
01:09:27tribunal en ce moment, c'est vrai que ça laisse
01:09:29un peu sans voix parce qu'on se dit que
01:09:31on est suspendu à cette décision
01:09:33qui va intervenir dans les minutes qui viennent
01:09:35à priori, de savoir si Marine Le Pen va
01:09:37pouvoir se présenter ou pas à l'élection. Est-ce que c'est
01:09:39le rôle d'un tribunal ? Est-ce que c'est normal que ça se passe
01:09:41dans un tribunal ?
01:09:43Écoutez, Jean-Marc, je crois qu'effectivement
01:09:45aujourd'hui est une journée historique parce que
01:09:47nous sommes tous suspendus dans
01:09:49ce jugement du tribunal
01:09:51correctionnel.
01:09:53Cette culpabilité ne fait pas beaucoup de
01:09:55doutes compte tenu des réquisitions
01:09:57qui avaient été
01:09:59prononcées, mais effectivement
01:10:01le sujet aujourd'hui c'est de savoir si
01:10:03un, Marine Le Pen sera condamnée à une peine
01:10:05d'inéligibilité, et il faut rappeler
01:10:07que cette peine complémentaire d'inéligibilité
01:10:09est obligatoire depuis la loi
01:10:11Sapin II de 2016, sauf
01:10:13si elle est spécialement motivée par
01:10:15le tribunal, ce que le tribunal pourrait d'ailleurs faire.
01:10:17Et la deuxième question, c'est celle de l'exécution
01:10:19provisoire. Et cette exécution
01:10:21provisoire, c'est une arme de destruction
01:10:23massive du jeu démocratique
01:10:25comme l'avait rappelé l'avocat de
01:10:27Marine Le Pen. Ce n'est pas au juge
01:10:29d'interférer,
01:10:31de s'ingérer dans le jeu démocratique.
01:10:33Pourquoi leur a-t-on donné ce pouvoir à leur maître ?
01:10:35La question que je me pose c'est, à partir
01:10:37de ce moment-là, pourquoi est-ce qu'on leur a donné ce pouvoir
01:10:39au juge, puisque tout le monde aujourd'hui est en train
01:10:41de dire mais c'est pas leur rôle. Fallait pas leur donner le pouvoir
01:10:43si c'est pas leur rôle.
01:10:45On peut se demander ça à François Hollande
01:10:47qui a fait passer cette loi sapin 2 en
01:10:492016. A l'époque, tout le monde trouvait ça
01:10:51merveilleux, toutes ces règles en matière de
01:10:53transparence. Et aujourd'hui, on se rend compte
01:10:55que tout ceci peut être
01:10:57extrêmement dangereux. J'entends beaucoup de
01:10:59commentateurs parler de la séparation des pouvoirs
01:11:01pour évoquer le respect des décisions
01:11:03de justice. Oui, mais la séparation
01:11:05des pouvoirs, c'est aussi que les juges
01:11:07respectent le jeu démocratique
01:11:09et la liberté des électeurs. Et le Conseil constitutionnel
01:11:11l'a rappelé vendredi dernier
01:11:13dans sa décision, en indiquant
01:11:15que lorsqu'une peine
01:11:17d'inéligibilité est prononcée
01:11:19avec exécution provisoire, cette peine
01:11:21doit, avant d'être prononcée,
01:11:23réfléchir à la question de savoir si
01:11:25la liberté des électeurs est bien ou non
01:11:27préservée. Donc si les juges ne suivent
01:11:29pas et aujourd'hui prononcent
01:11:31une exécution provisoire, ça voudra dire
01:11:33qu'ils n'ont pas
01:11:35suivi cette réserve d'interprétation
01:11:37du Conseil constitutionnel et ce serait très grave.
01:11:39Merci beaucoup, M. Leonard Zerbi. Au cas constitutionnaliste,
01:11:41Gilles Casanova, ça vous faisait ragir ?
01:11:43Mais non, mais cette
01:11:45situation, elle est vraiment
01:11:47au cœur maintenant du
01:11:49dénouement de la folie
01:11:51qu'a été dans les années 80-90
01:11:53par les politiques
01:11:55de se cacher derrière les juges.
01:11:57Il y avait de l'enrichissement personnel,
01:11:59il y avait des emplois fictifs,
01:12:01ils se sont cachés derrière les juges
01:12:03en disant ça va nous blanchir, on va
01:12:05voter ces lois. Et maintenant,
01:12:07il n'y a plus d'enrichissement personnel,
01:12:09il n'y a plus d'emplois fictifs,
01:12:11mais les juges ont pris le pouvoir à travers
01:12:13ces lois. Donc, on voit bien
01:12:15à quoi s'exposent des politiques
01:12:17qui font de la politique
01:12:19imprudemment. L'apprenti sorcier,
01:12:21c'est toujours la même histoire, ça termine.
01:12:23Et Eric Taigner, et puis ensuite, en retournant au tribunal, on retrouvait
01:12:25Lodi, puisque le pronom C des peines est en
01:12:27cours, on n'a toujours pas la peine
01:12:29concernant Marine Le Pen. Vous savez quoi qu'on pense de
01:12:31Nicolas Sarkozy ? L'acharnement judiciaire
01:12:33contre lui vient d'où ? Vient du fait qu'il a
01:12:35osé, un jour, en tant que président de la République,
01:12:37critiquer les magistrats. On se rappelle de l'époque
01:12:39du mur des cons. Ce jour-là, son
01:12:41mandat, il était terminé. Ensuite,
01:12:43qu'est-ce qu'on a vécu en 2017 ? On a vécu, quand même,
01:12:45le parquet national financier qui s'est
01:12:47saisi, quelque chose qui était créé également par François Hollande.
01:12:49Alors, il doit être ravi du leg qu'il a
01:12:51donné aux Français aujourd'hui. Et donc,
01:12:53il a terminé l'élection. Emmanuel Macron
01:12:55a été élu grâce à
01:12:57cette campagne de François Fillon, qui a été
01:12:59flinguée par le PNF, qui s'est accélérée.
01:13:01Le temps judiciaire s'est largement accéléré. Et on le voit
01:13:03depuis. On le voit avec C8, on voit un ensemble
01:13:05de choses. Regardez, on parle du drame de
01:13:07Crépole, il n'y a toujours pas de condamné dans les meurtriers.
01:13:09En revanche, la semaine dernière, Eric Zemmour,
01:13:11lui, est condamné parce qu'il a osé parler de racisme
01:13:13anti-blanc. Voilà, on est quand même, à chaque fois,
01:13:15une justice politique qui est toujours
01:13:17dans un camp, mais pas dans l'autre.
01:13:19Moi, je pense que l'un des enjeux de la prochaine présidentielle,
01:13:21ça sera, entre autres, la réforme de notre justice.
01:13:23En l'occurrence, je crois que c'est absolument
01:13:25essentiel, parce qu'on voit bien que le bas
01:13:27blesse depuis de nombreuses années. Vous savez,
01:13:29la séparation des pouvoirs, c'est un sujet essentiel.
01:13:31Il faut qu'il y ait la séparation des pouvoirs dans une démocratie.
01:13:33Mais Montesquieu dit, dans l'esprit
01:13:35des lois, il dit, oui, la séparation des pouvoirs
01:13:37est importante, mais il faut que les magistrats ne soient
01:13:39pas homogènes, en l'occurrence.
01:13:41Le vrai problème, aujourd'hui, de la magistrature, elle est
01:13:43très homogène, politiquement. Vous avez bien
01:13:45compris ce que je veux dire par là. Ce qui pose,
01:13:47en effet, un problème de déséquilibre politique dans
01:13:49les institutions, et ça, c'est une vraie question.
01:13:51– Élodie Char, en direct du tribunal,
01:13:53Elodie, la prononcée
01:13:55des peines est en cours.
01:13:57Est-ce qu'on a des informations là-dessus ?
01:13:59– Alors, la présidente est en train, justement,
01:14:01de parler de la potentialité
01:14:03de rendre Marine Le Pen inéligible. On attend
01:14:05encore la décision. En revanche,
01:14:07je vous donne deux informations. D'abord, la présidente a précisé
01:14:09qu'en l'espèce, les infractions commises
01:14:11sont liées à l'exercice d'un mandat électif
01:14:13donc, selon elle,
01:14:15c'est une atteinte aux règles du jeu démocratique
01:14:17et que donc, toujours selon elle, la peine d'inéligibilité
01:14:19apparaît nécessaire. Il y a donc
01:14:21fort à parier que les élus reconnus coupables
01:14:23seront inéligibles. La présidente
01:14:25qui continue parce qu'elle est en train d'en parler
01:14:27a donné décision. Elle explique les motivations
01:14:29comme on dit dans le jargon, que le tribunal
01:14:31ne méconnaît pas les connaissances d'une telle décision
01:14:33puisque Marine Le Pen a déjà été
01:14:35candidate aux élections présidentielles
01:14:37dernières et qu'elle veut
01:14:39être de nouveau candidate en
01:14:412027. La présidente qui a aussi expliqué
01:14:43qu'elle pouvait être inéligible sans pour autant
01:14:45que ce soit une exécution provisoire
01:14:47donc, pour l'instant, elle est dans les discussions,
01:14:49dans les motivations, un temps qui doit paraître
01:14:51extrêmement long pour Marine Le Pen et les autres
01:14:53prévenus puisqu'il y a beaucoup de
01:14:55discussions maintenant évidemment. Ce qui est
01:14:57attendu par les prévenus et il faut bien le dire aussi
01:14:59par la presse, c'est la décision.
01:15:01Merci beaucoup Elodie. Je rappelle ce que
01:15:03vous nous avez dit, vous nous avez donné un élément important
01:15:05c'est la présidente qui a indiqué
01:15:07que la peine d'inégibilité était
01:15:09nécessaire. Donc c'est-à-dire qu'on
01:15:11s'achemine a priori vers une peine d'inégibilité.
01:15:13Reste à savoir s'il y aura exécution
01:15:15provisoire ou pas. On approche
01:15:17vraiment, je pense, dans les
01:15:19secondes qui viennent puisque à l'instant
01:15:21la présidente déclare le tribunal ne méconnaît pas
01:15:23les conséquences d'une peine complémentaire
01:15:25assortie d'une exécution provisoire.
01:15:27Marine Le Pen était candidate lors des
01:15:29deux dernières fois. Elle annonçait qu'elle serait
01:15:31à nouveau candidate lors des prochaines élections
01:15:33en 2027.
01:15:35Et on attend la conclusion de
01:15:37ces mots-là. Mais visiblement
01:15:39la peine d'inégibilité
01:15:41semble partie pour être prononcée Eric.
01:15:43Ça manque l'hypocrisie qu'on a eue ces dernières semaines
01:15:45où ils disaient mais non, à aucun moment le juge
01:15:47va prendre en compte ses considérations
01:15:49démocratiques d'élection etc. C'était toujours
01:15:51ça l'argumentation de l'opposition.
01:15:53En fait non, c'est complètement pris en compte
01:15:55et potentiellement ça va même être assumé
01:15:57et revendiqué comme elle tel. Et ce qu'elle
01:15:59dit aussi qui est très intéressant, qui est relevé par Elodie Huchard
01:16:01c'est le fait que de toute façon
01:16:03cette juge, elle sait très bien que s'il n'y a pas l'exécution
01:16:05provisoire, l'inégibilité peut quand même
01:16:07avoir lieu d'ici 2027. Donc encore une fois
01:16:09si l'exécution provisoire n'est pas
01:16:11faite, croyez-moi, il y aura une accélération
01:16:13du temps judiciaire pour l'appel pour faire en sorte
01:16:15que potentiellement Marine Le Pen se dise qu'en mars
01:16:172027, sur appel, elle sera condamnée
01:16:19deux mois avant.
01:16:21Elle pourra quand même se pourvoir en cassation et donc se présenter
01:16:23à l'élection présidentielle si la cour d'appel
01:16:25ne prononce pas l'exécution provisoire.
01:16:27Donc on va rentrer à nouveau dans un système judiciaire.
01:16:29Ils vont vouloir l'entretenir en fait, c'est ça.
01:16:31La peine d'inégibilité est nécessaire.
01:16:33C'est la phrase à retenir qui vient d'être prononcée
01:16:35par la présidente, on ne sait pas si c'est l'exécution provisoire
01:16:37ou pas. Vous allez continuer à découvrir
01:16:39ça tout de suite avec Sonia Mabrouk.
01:16:41Sonia, bonjour. Et c'est à vous
01:16:43pour la suite de ce jugement.