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00:00La dissuasion, pas seulement nucléaire d'ailleurs, la dissuasion quant au fait que la guerre coûte souvent très très cher
00:06et qu'on sait quand et comment elle commence, mais jamais quand et comment elle se termine,
00:10ce spectre-là, il fait peur à beaucoup de régimes politiques, y compris des régimes autoritaires,
00:15et que tendanciellement, je dis bien tendanciellement, on a plutôt affaire aujourd'hui à un monde
00:20plutôt plus apaisé que celui des siècles précédents.
00:23Est-ce que vous pouvez nous détailler, Frédéric Ancel, quels seraient les facteurs justement d'une guerre mondiale,
00:27puisque là ce n'est pas le cas selon vous ?
00:29Oui, alors de toute façon, il y a une condition sine qua non, c'est la projection de forces ultra destructrices
00:34de la part d'au moins deux puissances considérables, peut-être trois puissances très considérables,
00:39par ailleurs capables d'entraîner des alliés, donc chacune de ces puissances-là, dans une confrontation générale.
00:47Là, si vous voulez, on aurait vraiment le schéma d'une guerre effectivement plus ou moins mondiale.
00:53On y est moins que jamais, et d'ailleurs là encore, un faux paradoxe,
00:56lorsqu'on me dit ces dernières semaines et ces derniers jours que l'avènement d'un cessez-le-feu en Ukraine
01:04pourrait avoir une incidence, je réponds mais bien sûr, malheureusement à mes yeux,
01:10l'Ukraine est sacrifiée par les États-Unis de Donald Trump, mais néanmoins, objectivement,
01:16je suis obligé de reconnaître que le rapprochement entre ces deux puissances considérables,
01:21en tout cas sur le plan nucléaire, que sont les États-Unis et la Russie,
01:24nous éloignent plus encore d'un spectre de la guerre mondiale.