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00:00On va évoquer, si vous le voulez bien, cette décision du Conseil constitutionnel qui était très attendue, vous allez nous le dire,
00:06notamment par Marine Le Pen, une décision qui concerne l'élu local maorais.
00:10Certes, ce dossier n'avait rien à voir avec celui de la présidente du RN.
00:13Les Sages ont jugé ce vendredi que les conseillers municipaux pouvaient se voir infliger une peine d'inéligibilité avec exécution immédiate.
00:21Tout ça semble très complexe, mais Thomas Bonnet va nous expliquer et ensuite, on déroule avec vous.
00:30Le Conseil constitutionnel avait été saisi par un élu local maorais condamné à une peine d'inéligibilité avec exécution provisoire.
00:38Et les Sages n'ont pas retoqué cette décision, estimant qu'elle était tout à fait conforme avec la Constitution.
00:43Alors, c'était une décision qui était attendue, scrutée aussi par Marine Le Pen dans l'attente du verdict dans le procès des assistants parlementaires du FN devenu RN,
00:54parce qu'on estimait qu'il pouvait y avoir une similitude entre les deux dossiers.
00:58Mais rien ou presque dans la décision des Sages ne nous renvoie à la situation de Marine Le Pen.
01:04Simplement un passage de cette décision où le Conseil constitutionnel affirme qu'il revient au juge dans sa décision d'apprécier le caractère proportionné de l'atteinte
01:14que cette mesure d'inéligibilité avec exécution provisoire est susceptible de porter à l'exercice d'un mandat en cours et à la préservation de la liberté des lecteurs.
01:24Vous l'aurez compris, tout ça reste malgré tout assez flou.
01:28Et finalement, ce que l'on comprend aussi, c'est que la décision d'avoir recours à cette peine ou non, elle revient au juge.
01:34Yann Uzay, rien dans cette décision des Sages nous renvoie à la situation précise de Marine Le Pen.
01:40On ne va pas se mentir.
01:41Non, cette décision n'aura aucun impact sur la décision qui sera rendue lundi concernant l'inéligibilité avec exécution provisoire ou non de Marine Le Pen
01:51et d'un certain nombre de cadres du Rassemblement national.
01:53Je pense aussi à Louis Alliot, qui pourrait perdre sa mairie de Perpignan.
01:56Il y a ça aussi qui est en jeu.
01:57Alors, on en parlera moins naturellement parce que ce qui fait le plus parler, c'est bien normal, c'est Marine Le Pen,
02:03puisqu'elle est d'ores et déjà candidate à l'élection présidentielle de 2027.
02:06Elle est candidate déclarée.
02:08On sait qu'elle veut se présenter lors de la prochaine élection présidentielle.
02:11Donc, c'est sur elle, évidemment, que tous les regards seront tournés lundi parce que la justice peut effectivement empêcher Marine Le Pen de se soumettre au suffrage des Français.
02:22C'est bien de cela dont il est question lundi.
02:23Et encore une fois, la décision rendue par le Conseil constitutionnel n'a pas d'impact,
02:28Thomas Bonnet l'a très bien dit, sur la décision qui sera rendue lundi.
02:32Johan, qu'est-ce qui peut se jouer lundi ?
02:34C'est la présidentielle.
02:37Vous n'avez pas de boule de cristal devant vous.
02:38C'est une question piège, mais c'est un enjeu majeur.
02:41Mais il est évident que si lundi, Marine Le Pen est condamnée à une peine d'inéligibilité allant au-delà d'avril 2027 avec une exécution provisoire,
02:52naturellement, c'est un séisme.
02:54C'est un séisme politique qui est sans précédent de notre pays.
02:57Parce que ça voudrait dire que l'une des favorites, si ce n'est la favorite, est empêchée par la justice.
03:03Ça n'est jamais arrivé dans notre pays.
03:07Les Français en tireront les conséquences qu'ils voudront, naturellement, mais ça commencerait à faire beaucoup.
03:14Depuis François Fillon, qui a été torpillé en pleine campagne présidentielle de 2017,
03:20la justice a déjà changé le cours d'une campagne présidentielle.
03:23Elle a eu un impact absolument colossal.
03:25Là, on voit qu'un ancien président de la République est empêché par la justice aussi de se représenter, s'il en avait envie.
03:31Je ne sais pas quelles sont les attentions de Nicolas Sarkozy, mais s'il souhaitait se représenter, il est aussi empêché par la justice.
03:38Marine Le Pen est susceptible d'être empêchée par la justice.
03:42Voilà, ça commence quand même.
03:43Comment vous sentez les choses, Louis Hanouzaï ?
03:46Comment vous sentez les choses ?
03:47Je vous pose d'ailleurs vos derniers retranchements.
03:49C'est absolument impossible à dire, parce qu'il ne s'agit pas là d'une analyse politique ou autre.
03:54Ce sont vraiment des magistrats, trois en l'occurrence, dont la présidente, qui vont rendre cette décision,
03:59qui motiveront cette décision, qui l'expliqueront.
04:01Rappelons quand même les réquisitions.
04:04Les réquisitions demandent le parquet.
04:06Le parquet demande l'exécution provisoire, c'est-à-dire que le représentant de la société, en réalité,
04:13souhaite que Marine Le Pen ne puisse pas être candidate à la prochaine élection présidentielle.
04:17Alors, si tel était le cas, on peut imaginer que si lundi, il y a exécution provisoire,
04:21on peut imaginer que Marine Le Pen d'abord va faire appel,
04:24ce qui veut dire qu'il y aura probablement un autre procès, de toute façon, avant l'élection présidentielle.
04:31On peut aussi imaginer qu'elle se tourne à son tour vers le Conseil constitutionnel
04:35pour lui demander de se prononcer sur son cas personnel cette fois.
04:39Les choses sont beaucoup plus claires.
04:40Mais dans tous les cas, qu'il y ait une éligibilité avec exécution provisoire
04:44ou pas, si Marine Le Pen est condamnée, il y aura un procès en appel.
04:47Ça veut dire qu'il y aura un deuxième procès RN Le Pen avant l'élection présidentielle.
04:52Donc, de toute façon, ça va dramatiquement perturber sa campagne présidentielle.
04:57Mais Yohann, est-ce qu'on est sûr qu'un deuxième procès pourrait avoir lieu avant l'élection présidentielle ?
05:02Alors, j'imagine que l'intérêt de Marine Le Pen, à ce moment-là,
05:05ce sera de retarder le plus possible l'échéance en multipliant les recours.
05:11Mais la justice peut faire preuve d'une certaine rapidité.
05:16Elle l'a déjà prouvé par le passé.
05:17Si vraiment l'objectif des magistrats de la justice, j'ai mis des hypothèses.
05:23Oui, on est dans les hypothèses.
05:24Mais si vraiment l'objectif de certains magistrats est d'empêcher Marine Le Pen
05:28de se présenter à l'élection présidentielle, on sait qu'ils peuvent accélérer le cours de la justice.
05:33C'est déjà arrivé. On l'a déjà vu.
05:35Voilà, n'en doutons pas.
05:36Oui, preuve quand même du grand malaise démocratique que cela engendre.
05:42Je trouve qu'on est en plein dedans.
05:43C'est que du temps de François Fillon, quand la justice effectivement a fait en sorte de torpiller sa campagne,
05:50il était déjà candidat et il était déjà en campagne pour la présidentielle.
05:54Et rappelons qu'au premier tour, il a quand même fait 20% des suffrages, ce qui est loin d'être indécent.
06:00On voit qu'il n'y a pas un candidat LR qui arrive à faire aussi bien.
06:04Là, ce serait gravissime parce que le candidat en question ne serait même pas autorisé à faire un début d'un quart de campagne.
06:13Donc, vous voyez où on en est.
06:14Donc, c'est comme si on baillonnait toute une partie de la France qui veut s'exprimer à travers une élection.
06:21Et mettez-vous à la place des millions d'électeurs qui ont déjà voté pour le Rassemblement national.
06:27Donc, ça engendrerait une crise démocratique majeure.

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