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Avec Me Vincent Brengarth, avocat pour l'association Sherpa dans le cadre du procès

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##C_EST_A_LA_UNE-2025-03-28##

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Transcription
00:00Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:03Avec nous, Maître Vincent Brengardt, qui est avocat pour l'association Sherpa,
00:08qui défend les victimes de crimes économiques ou de corruption.
00:11Maître Brengardt, bonjour.
00:13Bonjour.
00:14Merci d'être avec nous. Vous êtes parti civil dans le procès Nicolas Sarkozy,
00:20mais il n'est pas seul, Claude Guéant, Brice Hortefeux, Éric Wörth.
00:24Procès pour corruption.
00:26Le parquet financier a requis donc 7 ans de prison, 300 000 euros d'amende contre Nicolas Sarkozy,
00:33ainsi que 5 ans d'inéligibilité, réquisition que l'ancien chef d'Etat a accueillie,
00:40le visage un peu pétrifié, contre Claude Guéant et Brice Hortefeux.
00:44L'accusation a demandé des peines respectivement de 6 et 3 ans de prison assorties d'amende,
00:49estimant qu'ils avaient aidé à nouer un pacte de corruption avec le dictateur Libyen Kadhafi
00:56pour qu'il finance la campagne présidentielle de 2007.
00:59Bien, le procureur financier a expliqué que c'était une corruption de haute intensité,
01:06attisée par l'ambition, la soif de pouvoir, la cupidité qui a tissé sa toile jusqu'aux plus hautes sphères de l'État.
01:13Alors qu'il était ministre de l'Intérieur en 2005, Nicolas Sarkozy s'est engagé avec ses plus proches collaborateurs
01:19dans une quête effrénée de financement pour satisfaire ses ambitions politiques dévorantes,
01:24poursuit le magistrat, mais il n'a pas hésité, le magistrat, à conclure un pacte de corruption faustien
01:31avec un des dictateurs les plus infréquentables de ces 30 dernières années pour pouvoir accéder à la magistrature suprême.
01:38Très bien, l'accusation est claire, mais où sont les preuves, maître Brenngart ?
01:43Déjà, il faut véritablement dire qu'on a vécu hier un moment sans précédent dans l'histoire de la Ve République,
01:49parce que c'est la première fois qu'un ministère public se lève pour acquérir des peines aussi lourdes
01:53contre d'anciens responsables publics en lien avec des faits de corruption.
01:57Par rapport aux preuves, c'est précisément ce dont on débat depuis janvier,
02:01et je peux vous garantir qu'il n'y a pas une journée d'audience pour laquelle on a eu véritablement un quelconque souffle précédent,
02:07parce que les éléments factuels sont extrêmement précis, extrêmement détaillés,
02:11et qu'ils appellent les explications de la part des prévenus.
02:15Vous avez à la fois des documents matériels, je pense par exemple au carnet de Chokri Ghanem qui aurait été retrouvé,
02:21vous avez aussi des archives numériques, par exemple les archives numériques de Zia Takedine qui sont extrêmement précises, extrêmement documentées,
02:29vous avez des témoignages, vous avez des documents administratifs,
02:33et vous avez également la création de sociétés offshore pour certains prévenus,
02:39vous avez des sociétés écrans, vous avez des virements tout à fait suspects,
02:43et puis vous avez la perception soit de somme d'argent, soit de cadeaux,
02:47et je pense par exemple à la montre Philippe Patek dont va bénéficier Claude Guéant,
02:52qui ne trouve aucune explication logique par rapport aux fonctions qui ont été occupées par les différents prévenus.
03:00Maître Vincent Brengard, je regarde la défense de Nicolas Sarkozy, les avocats de la défense plaideront la semaine prochaine.
03:08Qu'a dit Nicolas Sarkozy ? Il estime que la fausseté, la violence des accusations et l'outrance de la peine réclamée
03:15ne vise qu'à masquer la faiblesse des charges alléguées.
03:19Tout se jouera sur les charges et sur ces preuves, preuves ou pas.
03:28Évidemment que tout se jouera sur les preuves, et il faut rappeler que tous les prévenus sont présumés innocents,
03:33et Nicolas Sarkozy comme les autres maintenant.
03:36Moi j'ai l'impression d'assister à un double débat, c'est-à-dire qu'il y a un débat qui est un débat médiatique et un débat qui est un débat judiciaire.
03:44Et je pense qu'il y a une volonté de pouvoir imprimer une réalité du dossier qui n'est pas celle qui correspond à celle que nous débattons depuis maintenant le mois de janvier.
03:53Et d'ailleurs on avait promis dès le début de ce dossier que le dossier était vide, que le dossier était politique.
04:00En réalité personne, aucun des observateurs ayant assisté aux audiences ne peut décemment soutenir aujourd'hui que le dossier est vide.
04:08Et d'ailleurs on a cette confirmation qu'il y a eu un financement libyen.
04:13Et désormais en fait Nicolas Sarkozy explique que même s'il y a eu un financement libyen,
04:17lui n'était pas au courant et qu'en fait il aurait été escroqué ou ils auraient été escroqués par Takiedine.
04:23Mais ça n'a aucun sens, ça n'a aucun sens.
04:26Pourquoi est-ce que ce ne serait pas crédible ?
04:29Mais parce qu'en fait vous avez un faisceau d'éléments qui est extrêmement concordant.
04:34Et je pense notamment à des rencontres comme celles qui sont intervenues en Libye entre Claude Guéant, Brice Hortefeux et M. Senussi,
04:42terroristes condamnés par Contumas en France à la prison à perpétuité pour un attentat terroriste.
04:49Et en fait à plusieurs semaines d'intervalle ils vont rencontrer en Libye cette même personne qui est responsable du régime de Qadhafi.
04:56Et curieusement ils vont expliquer en réalité que c'était un piège qui était brandi de sa part,
05:03que eux n'étaient pas au courant et que non seulement c'était un piège et qu'ils n'en auraient jamais référé à Nicolas Sarkozy qui par conséquent n'était absolument pas informé.
05:11C'est-à-dire que vous avez deux personnes, deux responsables publics français qui vous expliquent qu'ils ont été piégés par une personne condamnée par Contumas à perpétuité.
05:20Ça fait partie des nombreuses incohérences dans ce dossier parce que non seulement vous avez un faisceau d'indices extrêmement important
05:28et qui d'ailleurs en corrélation avec l'infraction qu'on reproche, c'est-à-dire que l'association de malfaiteurs qu'on vient reprocher,
05:35elle repose sur des faits qui peuvent être des faits matériels et qui peuvent procéder d'un faisceau d'éléments comme celui qui est rapporté dans le dossier.
05:43Et surtout au moment des débats il n'y a eu strictement aucune explication cohérente, aucun contre-récit qui a été proposé par les prévenus.
05:54Et en fait lorsqu'on confirme qu'il y a un financement libyen, lorsqu'on confirme notamment qu'il y a ces carnets de chocs Riganem,
05:59lorsqu'on confirme que vous avez l'ensemble de ces archives numériques, il faut au moins trouver des explications cohérentes.
06:05Parce que là on ne parle pas d'un simple voyou, on parle quand même d'anciens responsables publics et on peut se dire qu'il y a des explications logiques,
06:13on peut se dire qu'il y a des explications transparentes, force est de constater qu'elles ne sont jamais arrivées au cours des débats
06:19et que désormais on crie à l'outrance des réquisitions, mais il n'y a pas d'outrance.
06:23Parce que ce sont des réquisitions qui sont parfaitement conformes à la gravité des faits telles qu'elle a été décrite par le ministère public
06:30pendant ces plusieurs jours de réquisition.
06:33Et pour avoir assisté à ces réquisitions, je peux vous garantir que le ton était ferme, mais il n'était absolument pas outrancier,
06:41il a été détaillé, factuel, il a repris un à un les éléments qui figurent dans la procédure.
06:47Et moi je pense qu'il y a vraiment une charge historique aujourd'hui à imaginer qu'un parquet puisse soutenir des faits aussi lourds
06:55et le faire sans rougir, précisément parce qu'il le fait sur la base d'un dossier qui est extrêmement fort.
07:00Merci maître Vincent Brenngart, vous êtes avocat pour l'association Sherpa, partie civile, dans ce dossier,
07:07vous réagissez 0826 300 300 évidemment, vous n'hésitez pas, il est 7h20,
07:13à 7h20 nous rappelons les titres de l'actualité avec Laurie Leclerc.

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