• il y a 3 mois
Avec Kévin Luciano, maire Droite républicaine de Vallauris

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##C_EST_A_LA_UNE-2024-09-02##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:047h13 Sud Radio, parlons vrai.
00:07Camilia est morte.
00:09Jeudi dernier, vers 19h, Camilia, 7 ans, est renversée
00:12sur un passage piéton à Valorice dans les Alpes-Maritimes, Fauché,
00:16par un jeune homme de 19 ans qui faisait une roue arrière, une acrobatie en remontant une file de voiture.
00:22Le conducteur du deux-roues n'a aucun antécédent judiciaire, n'avait pas bu ni consommé de drogue,
00:27il a été mis en examen pour blessure involontaire.
00:30Pour l'avocat de la famille de Camilia, après le décès de l'enfant,
00:34les faits devraient être requalifiés en homicide involontaire.
00:39Le conducteur du deux-roues a été placé sous contrôle judiciaire,
00:42il doit se présenter une fois toutes les deux semaines au commissariat d'Antibes,
00:45son permis de conduire lui a été retiré.
00:47Avec nous, en direct, le maire de Valorice, Kevin Luciano, bonjour.
00:52Bonjour.
00:53Merci d'être avec nous.
00:54La famille est évidemment dans une tristesse infinie, consternée,
00:59le conducteur n'a pas été placé en détention provisoire.
01:02Vous avez rencontré la famille, là, ces dernières heures ou ces derniers temps ?
01:06Alors, j'ai régulièrement le père au téléphone, tous les jours, au moins deux fois par jour.
01:12Effectivement, comme vous l'avez dit, il est consterné, la famille est consternée, et nous le sommes tous.
01:18Vous l'êtes tous, évidemment, Kevin Luciano.
01:21La famille qui a réagi, Benjamin Gleize.
01:24Oui, c'est le père de Camilia qui a annoncé sa mort hier soir,
01:29des mots emplis d'émotion, m'a dit qu'elle n'a pas souffert,
01:32c'est le plus important, même dans sa mort, elle n'a pas pleuré,
01:35c'est ce que disait le père hier soir en annonçant la mort de sa fille.
01:39Kevin Luciano, une pétition réclame des mesures de sécurité sur l'avenue
01:44où s'est déroulé le drame.
01:45Plus de 3000 personnes l'ont signé.
01:48Il y a quelque chose à faire, j'imagine, sur cette avenue ?
01:54Alors, il y a deux éléments que je voudrais souligner.
01:57Allez-y.
01:58Le premier élément, c'est qu'en faisant le procès d'une route,
02:02eh bien, on discule, ou en tout cas, on minimise le crime qui a été accompli par l'auteur des faits.
02:10Oui.
02:11Vous savez, au Moyen-Âge, on faisait le procès d'animaux.
02:12Ce n'est pas le platan qui tue.
02:14Exactement, au Moyen-Âge, on faisait le procès d'animaux,
02:17et je ne suis pas sûr que ça ait donné des résultats très probants.
02:20La route, effectivement, des améliorations peuvent être faites.
02:24Déjà, en 2021 et en 2022, j'avais saisi le président du conseil départemental,
02:30puisque c'est une route départementale, rappelons-le,
02:32afin que nous puissions faire des aménagements,
02:34et d'ailleurs pas seulement sur l'anneau du tapis vert,
02:37mais aussi sur le boulevard Jacques-Hugo, pour sécuriser.
02:39Une étude doit être faite par l'autorité départementale.
02:44Je tiens à le souligner, la ville ne peut pas intervenir
02:47sur des travaux en matière de route départementale.
02:50Donc, le président a très certainement dû faire lancer son étude,
02:54en tout cas, c'est ce qu'il m'avait écrit le 1er mars 2022.
02:57Maintenant, le problème, c'est que dans la situation que l'on cite,
03:01on aurait pu faire tous les aménagements possibles et imaginables.
03:05Il n'y a rien à faire contre les actes d'un aimant,
03:09pas au sens juridique du terme,
03:11en tout cas, une personne qui commet des actes complètement fous.
03:14Songez que cet individu, il double alors qu'il y a 3 véhicules arrêtés,
03:193 véhicules sont arrêtés pour laisser passer la petite fille et sa famille sur le passage,
03:24et l'individu arrive sur la voie opposée,
03:27avec une roue arrière, enfin, sur la roue arrière, pardon,
03:31et à une vitesse qui est excessive.
03:34Même s'il y avait eu des aménagements supplémentaires,
03:37même s'il y avait eu des feux, j'entends toutes sortes de choses,
03:40à partir du moment où vous êtes prêt à réaliser un tel acte en ville,
03:44c'est pas 2-3 aménagements de voirie qui vont changer quelque chose.
03:49Donc, insister sur le caractère de la route,
03:52bien entendu, il faut toujours chercher à sécuriser, à améliorer.
03:56Mais des routes comme la du Tapis Vert, il y en a des dizaines de milliers en France.
04:00– Avec souvent des dos d'âne, mais vous avez raison, Kévin Luciano...
04:03– Les dos d'âne, vous ne pouvez pas en mettre, puisqu'on est à plus de 6% de pente,
04:07vous n'avez pas le temps d'être à côté avec des ambulances.
04:09– Oui, c'est pas possible.
04:11Ces précisions sont utiles, Kévin Luciano, ces précisions sont utiles, évidemment.
04:17Pour en revenir au conducteur de deux roues, vous avez des contacts avec sa famille ?
04:22– Je ne connais pas sa famille, non.
04:24– Vous ne la connaissez pas ? Absolument pas ?
04:27– Non, absolument pas, je connais le nom,
04:30je connais les éléments qui m'ont été remontés par l'enquête de police,
04:34mais je n'ai pas d'éléments précis sur lui, je ne le connais pas.
04:38La question, c'est que cet individu-là, il commet un acte qui est inacceptable,
04:44qui est criminel, parce que se comporter comme ça,
04:47en roulant à grande vitesse en ville, en faisant une roue arrière,
04:51comme vous le soulignez, et en passant sur un passage piéton,
04:55alors qu'il y a plein de gens qui traversent à cette heure-là,
04:58au moment de grande circulation et que les gens sont arrêtés,
05:01je ne suis pas en train de défendre l'infrastructure de voirie, ce n'est pas ça.
05:05D'autant plus qu'elle est départementale, elle n'est pas communale, comme je l'ai dit.
05:09Je suis simplement en train de dire qu'en focalisant autant sur la route
05:13ou sur d'autres éléments, on en vient à déresponsabiliser un individu.
05:17Et on a l'impression dans cette société aujourd'hui,
05:19qu'on substitue à chaque fois de la responsabilité collective
05:23à la responsabilité individuelle.
05:25Or, en premier lieu, on a un cas de responsabilité individuelle,
05:28un cas de délinquance, et ces cas de délinquance,
05:31malheureusement, on a l'impression qu'ils ne sont pas justifiés,
05:35mais en tout cas, on va toujours essayer d'amener à côté des éléments
05:39pour déresponsabiliser ou pour minimiser.
05:42Pour moi, les actes de cet individu n'ont pas à être minimisés,
05:46ils sont d'une gravité extrême,
05:48ils ont produit des conséquences absolument tragiques,
05:51et parler d'autre chose, c'est tout simplement occulter le vrai problème.
05:57Parce que ce vent d'individus sévissent partout,
06:00s'il n'y avait que chez nous, je vous dirais, on n'est pas à la hauteur.
06:03Maintenant, à Cannes, en Thibes, à Nice, partout,
06:06vous avez ce genre de fait, et dans la France entière malheureusement,
06:10tout simplement nourri par une impunité, ou un sentiment d'impunité,
06:14de plus en plus grand.
06:16Les gens pensent qu'ils peuvent faire n'importe quoi,
06:19et qu'ils vont subir aucune sanction.
06:21Bien. Merci à Kévin Luciano de rappeler cette vérité.
06:25L'irresponsabilité qui, souvent, c'est vrai, commande dans notre société.
06:30Nous en parlerons tout à l'heure avec Elisabeth Lévy, justement.
06:33C'est l'objet de sa chronique, Elisabeth Lévy,
06:36qui sera avec nous juste après le journal de 7h30.
06:39Bien.

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