Antonio Gramsci, penseur marxiste du début du XX? siècle, mort dans les geoles de Mussolini en 1937, n’aurait jamais imaginé que ses idées pourraient servir aux managers et dirigeants d’entreprises. Et pourtant il est utile de trouver l’inspiration dans ses écrits de prison. Gramsci avait en effet compris comment conquérir les esprits avant d’exercer le pouvoir. [...]
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00:00Antonio Gramsci, penseur marxiste du début du XXe siècle, mort dans les geôles de Mussolini
00:12en 1937, n'aurait jamais imaginé que ses idées pourraient servir aux managers et dirigeants
00:18d'entreprises.
00:19Et pourtant, il est utile de trouver l'inspiration dans ses écrits de prison.
00:25Gramsci avait en effet compris comment conquérir les esprits avant d'exercer le pouvoir.
00:31Pour Gramsci, la vraie domination ne se joue pas par la force, mais par la culture.
00:37En entreprise, ce n'est pas le statut qui fait l'autorité, mais la capacité à
00:42imposer une vision que tout le monde adopte.
00:45Un bon manager ne dirige pas, il façonne les esprits pour que son leadership devienne
00:52évident.
00:53C'est la mission de la culture d'entreprise.
00:56Gramsci explique que le sens commun est un piège.
01:00Ce que tout le monde pense n'est pas nécessairement vrai.
01:03Un bon manager sait remettre en question les idées reçues.
01:07Il n'y a pas de place pour des réponses du type « on a toujours fait comme ça »
01:13ou « c'est impossible ». C'est en brisant ces barrières invisibles que naissent les
01:18vraies révolutions, et particulièrement en entreprise.
01:22Gramsci distingue les intellectuels traditionnels, souvent issus d'une formation académique,
01:28et les intellectuels organiques, ceux qui baignent vraiment dans l'entreprise et
01:33savent mieux influencer leur milieu.
01:35En entreprise, ces intellectuels organiques sont les leaders informels.
01:41Ils n'ont peut-être pas toujours des titres intellectuels ronflants, mais ce sont eux
01:46qui forgent les croyances partagées.
01:49Ils propageront vos idées bien plus efficacement que de grands discours abstraits et désincarnés.
01:55Changer une organisation, c'est former une coalition d'intérêts convergents vers
02:01un but unique, au-delà des divergences.
02:04Aucune décision d'autorité venue d'en haut ne suffit à elle seule.
02:09Il faut des mots d'ordre unificateurs, dépasser les particularismes.
02:14Créer le mouvement, ce n'est pas imposer une idée, c'est l'ancrer dans une réalité
02:20partagée.
02:21Un changement ne fonctionne que s'il résonne avec les aspirations profondes des équipes.
02:26Il faut identifier les leviers d'adhésion, les attentes latentes et les insatisfactions
02:32communes, et transformer en profondeur les règles du jeu.
02:35Gramsci oppose la guerre de mouvement, c'est-à-dire l'attaque frontale, à la guerre de position,
02:43qui est un long travail d'influence.
02:45En management, l'erreur classique est de vouloir tout imposer d'un coup.
02:48Les vraies stratèges avancent lentement, infiltrent les esprits et rendent le changement
02:57irrésistible.
02:58Antonio Gramsci l'avait compris, le vrai pouvoir, c'est l'hégémonie.
03:04En entreprise, comme en politique, ce n'est pas celui qui commande qui dirige, mais celui
03:11qui impose son cadre de pensée.
03:13Le changement ne se décrète pas, il s'infiltre, il s'installe, il devient évident.
03:20Mais si votre vision n'occupe pas les esprits, c'est qu'un autre l'a déjà fait à
03:25votre place.