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Lancée le 6 mars dernier, la plateforme de vidéo à la demande, qui reprend l’esprit du magazine Society, a déjà séduit 5 000 abonnés, selon le Président du groupe So Press, Franck Annese.

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Transcription
00:00Bonjour Franck Anez, cette plateforme s'appelle Society Plus, elle est consacrée aux documentaires.
00:05Quel résultat au bout de trois semaines ? Combien d'abonnements ?
00:07Très encourageant a priori, on n'a pas toutes les remontées encore mais on doit faire 30 000 abonnés dans l'année.
00:13Ça c'est l'objectif ?
00:14Ça c'est l'objectif et j'ai l'impression qu'on est déjà à un petit quart.
00:19Ah un petit quart !
00:20Si on cumule tout je pense à peu près.
00:22Ce sont des lecteurs de Society ou un public différent ?
00:25Alors il y a de tout, j'ai l'impression, on ne les connaît pas tous.
00:28Tous les lecteurs de Society ne sont pas complètement identifiés en fait.
00:31Je ne les connais pas encore tous encore, ce n'est pas toute ma famille.
00:34Mais non, il y a des lecteurs de Society évidemment mais j'ai l'impression que ça ramène aussi d'autres gens.
00:38Est-ce que vous ferez comme d'habitude, si jamais ça ne marche pas, vous arrêterez la plateforme ?
00:43Parce que quand ça se passe comme ça, vous, vous ne tergiversez pas.
00:46Un titre ne marche pas, paf, on arrête.
00:48Oui, ça sera pareil.
00:49Si ça ne marche pas, on arrête.
00:50Ça c'est votre marque de fabrique.
00:51C'est juste qu'on n'a pas assez d'argent pour continuer des trucs qui ne marchent pas.
00:54C'est basique, c'est la marque de fabrique des pauvres.
00:57Alors vous êtes une fois de plus très audacieux parce que le marché est inondé de plateformes.
01:01Il y a évidemment les Netflix, Prime, Disney+, mais le streaming des chaînes aussi.
01:05My Channel, TF1+, M6+, Dazone pour le foot et plein d'autres.
01:08Vous, vous ne pensez pas que le secteur est saturé ?
01:10Non, j'ai l'impression qu'il y a déjà beaucoup de plus en plus.
01:13C'était bien de ramener un Society plus en plus.
01:15Non, je pense que ce n'est pas saturé, je pense qu'on a vraiment une place à se faire.
01:18Après, on n'a pas forcément les mêmes ambitions que Netflix.
01:21Et pas le même budget probablement ?
01:23Et pas exactement le même budget.
01:25Donc voilà, on a des ambitions qui sont à la hauteur de ce qu'on peut faire.
01:29Il y a Brut quand même qui s'y est cassé les dents.
01:31Oui, il y a Brutix qui n'a pas fonctionné comme il voulait.
01:34Mais vous, ça marchera ?
01:36Nous, ça marchera, oui.
01:38Grâce au prix aussi ? 4,90€ par mois ?
01:40Le prix n'est pas cher, 4,90€.
01:42Je pense que la ligne éditoriale aussi, avec des documentaires qui sont très dans la ligne de Society,
01:48donc très basé sur l'humain, des grandes histoires, etc.
01:51Les 3 H, les fameux 3 H.
01:53Les fameux 3 H qu'on répète à chaque fois.
01:54Histoire, humain, humour.
01:56Donc voilà, je pense que ça, c'est des bons gages.
01:59C'est une déclinaison du magazine Society ?
02:01Ce n'est pas une déclinaison du magazine Society, mais c'est une déclinaison de l'esprit du magazine Society.
02:05On ne peut pas décliner exactement le magazine, on ne va pas faire des documentaires de tous les articles qu'on fait,
02:09parce que sinon, ça n'aurait pas de sens.
02:11Mais on retrouve ce qui fait la marque de fabrique de Society,
02:15donc ces longues histoires, ces longues aventures, ce truc très incarné, très humain.
02:20Là, on a sorti un documentaire cette semaine qui s'appelle « Never Look Away »
02:24sur la première reportère de guerre de CNN,
02:28qui est une femme incroyable, Margaret Mott.
02:31C'est le genre de documentaire qu'on peut avoir sur Society+,
02:34et qui sont dans la veine, ça aurait pu tout à fait être un grand portrait de Society.
02:38En l'occurrence, ce n'est pas dans le magazine, c'est sur la plateforme.
02:41Mais ça pourrait se décliner dans le magazine ?
02:43Ça pourrait se décliner dans le magazine, oui, bien sûr.
02:44Ça peut vous donner des idées aussi ?
02:45Parfois, ça nous en donne.
02:48Il se peut qu'il y ait des documentaires qui sortent,
02:51et qu'on ait l'histoire qui sorte en parallèle dans le magazine.
02:53Ce sont des productions propres que vous avez sur la plateforme ou des acquisitions ?
02:56C'est essentiellement des acquisitions.
02:58Il y a quelques productions propres.
03:00On ne produit pas assez de flux de documentaires pour pouvoir inonder une plateforme.
03:04On a 200 références aujourd'hui.
03:06Il y a 200 films sur Society+.
03:08C'est impossible de produire 200 documentaires nous-mêmes.
03:11Donc, on en produit quelques-uns.
03:13Et puis surtout, c'est essentiellement des acquisitions.
03:16Investir dans l'audiovisuel, c'est plus prometteur qu'investir dans la presse papier ?
03:20Non, je ne crois pas.
03:21Je crois qu'on va toujours sur des secteurs en crise.
03:23Je ne sais pas pourquoi.
03:24Vous, vous êtes attiré par ces secteurs-là ?
03:26On a une petite maison de disques aussi.
03:28Enfin, on n'a que des trucs qui...
03:30J'ai l'impression d'être dans la sidérurgie des années 90.
03:32Non, non, je ne sais pas si c'est...
03:35On n'y va pas.
03:36On ne réfléchit pas vraiment comme ça, en fait.
03:38Vous réfléchissez comment ?
03:39On réfléchit.
03:40On se dit, tiens, on a envie de faire une version digitale de Society.
03:42C'est quoi l'idéal pour une version digitale de Society ?
03:45Et ça donne Society Plus, en fait.
03:47Et donc, on le fait comme ça.
03:48Il y a le magazine Society qui vient de fêter son dixième anniversaire.
03:51Il avait été la star des kiosques à l'été 2020.
03:54Grâce à votre géniale enquête sur l'affaire Dupont-de-Ligonnès,
03:56les deux numéros se sont arrachés.
03:57C'était quoi ? 450 000 exemplaires vendus ?
03:59Oui, 450 000 exemplaires.
04:00Ça faisait des années qu'on n'avait pas vu un tel engouement pour un titre de presse écrite.
04:04Qu'en reste-t-il aujourd'hui ?
04:06On n'a pas retrouvé Xavier Dupont-de-Ligonnès.
04:07Toujours pas ?
04:08Toujours pas.
04:09Donc bon, il n'en reste pas grand-chose.
04:12Non, mais ça reste une vitrine aussi pour notre travail.
04:17Ça montre qu'on peut investir dans des enquêtes longues.
04:19Et aujourd'hui, il y a des histoires qui sont très longues.
04:22Là, il y a Society qui va sortir cette semaine avec une grande enquête sur Corinne Berthier.
04:27Je vous encourage à la lire.
04:28C'est un peu dans la même veine de grands papiers comme ça, de grands récits,
04:32où on passe du temps à faire nos articles.
04:35Et j'ai l'impression que ça fait un peu la différence.
04:37Et Xavier Dupont-de-Ligonnès, c'était le summum,
04:39c'était la récompense d'un long travail des journalistes.
04:43Et voilà, ça fait du bien.
04:44Est-ce que vous allez transformer cette enquête en documentaire pour la plateforme Society Plus ?
04:47En documentaire pour la plateforme Society Plus, non.
04:50Mais en quelque chose, sans doute, oui.
04:52En quoi ?
04:53Il y a un projet, mais je ne peux pas en parler encore.
04:56Ce n'est pas pour tout de suite.
04:57Mais qui reste dans le groupe ou alors vous avez vendu les droits ?
04:59Non, on ne vend pas les droits.
05:01On estime qu'on n'a pas envie d'être rentier de droits.
05:05On aime bien faire et fabriquer.
05:07Et c'est notre cœur de métier.
05:09On sait faire des films.
05:11Donc, il n'y a pas de raison qu'on ne fasse pas des choses nous-mêmes.
05:14Donc, ça va être un film ?
05:15Peut-être.
05:18Combien de titres toujours existants avez-vous lancés depuis la création de votre groupe Sopresse ?
05:22Parce que vous le savez d'ailleurs.
05:24C'est vraiment une question piège.
05:26Je crois qu'il y en a 12.
05:28Mais vous en avez lancé beaucoup plus que ça.
05:30On en a lancé 14 ou 15.
05:33Pas beaucoup plus alors.
05:34Il y a peu de déchets finalement.
05:36Il y a Dada qui s'est arrêté.
05:37Il y a Running Girls.
05:39Et peut-être qu'Aranta va s'arrêter.
05:42Parce que ce n'est pas assez rentable.
05:43Ça, c'est sur le tennis ?
05:44Sur le tennis, oui.
05:45Ça ne marche pas ?
05:46Pas autant qu'on voudrait.
05:47Est-ce que vous avez le projet de sortir d'autres magazines papiers ?
05:50Non, mais je n'ai jamais le projet de sortir des magazines papiers.
05:52On en sort tout le temps.
05:53Donc, on ne va pas trop s'enflammer.
05:57Non, a priori, il n'y a rien pour l'instant.
06:00Rien dans les tuyaux ?
06:01Dans les tuyaux, non.
06:02Mais vous croyez toujours dans le papier ?
06:04Je crois dans les choses qui tiennent debout.
06:06Ça tient debout sur une jambe ?
06:09Ça dépend.
06:10Sur deux jambes quand c'est SoFoot ou SoCiety.
06:13Sur une demi-jambe quand c'est Dada.
06:16Ce sont justement les grands succès qui font tenir les plus petits ?
06:19En fait, on a deux locomotives.
06:21SoFoot et SoCiety qui sont très costauds.
06:24Ce qui nous permet de pouvoir arrêter un magazine qui ne marche pas quand ça ne marche pas.
06:28Mais aujourd'hui, par exemple, SoFoot Club qu'on fait en coédition avec Bayard marche très bien.
06:32Et progresse tous les ans.
06:35Je ne veux pas spoiler mais je crois que c'est un des magazines qui progresse le plus chez Bayard.
06:40Si ce n'est le plus.
06:42Et chez nous aussi, ça va devenir un petit blockbuster bientôt.
06:47Donc la presse papier n'est pas morte du tout.
06:51C'est juste qu'il faut taper juste.
06:53Quand on prend Pédale qui est notre magazine sur le vélo, tous les ans on vend un peu plus.
06:56Chaque année c'est en augmentation ?
06:58Alors que ça fait 13 ans qu'on fait Pédale.
07:01Et chaque année on vend plus.
07:02Comment vous l'expliquez ?
07:03Je ne sais pas.
07:04Je le bouche à oreille.
07:05Les gens, je n'ai jamais vraiment d'explication sur pourquoi ça marche, pourquoi ça ne marche pas.
07:09C'est pour ça que des fois on se plante d'ailleurs.
07:11Mais voilà, il y a des fois on rencontre.
07:13C'est une politique d'offre.
07:15Nous on propose quelque chose et parfois ça rencontre les gens.
07:18Et parfois non.
07:19Et quand ça ne rencontre pas les gens, on arrête.
07:21Ce n'est pas ce qu'on vous souhaite en tout cas pour SoCiety+.
07:23Non, c'est bien parti pour que ça dure.
07:25Merci beaucoup d'être venu, Franck Hanez.
07:27Merci beaucoup.

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