Les 3 mots dans l'actu présenté par Félix Mathieu.
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00:00Trois mots dans l'actu, Félix, qui sont audition, regroupement et injures.
00:06Pas pour nous les injures au moins.
00:08Non, non, c'est pas pour vous quand même.
00:10Les auditions des grands-parents maternels d'un oncle et d'une tante du petit Emile se sont poursuivies.
00:15Aujourd'hui, garde à vue prolongée pour homicides volontaires et recel de cadavres.
00:19Une première dans l'Union Européenne, l'Autriche annonce suspendre le regroupement familial pour les réfugiés.
00:24Le nouveau gouvernement parle de protéger le pays face à l'afflux migratoire.
00:28Et puis Éric Zemmour, condamné pour des propos sur le drame de Crépole quand il avait opposé, je cite,
00:33deux peuples, deux France, deux jeunesses, celle de Thomas et celle de Chahide.
00:369000 euros d'amende pour injures raciales.
00:42Que s'est-il passé le 8 juillet 2023 au Auvergné, dans les Alpes de Haute-Provence ?
00:46Pour la deuxième journée, les enquêteurs auditionnaient aujourd'hui les deux grands-parents maternels du petit Emile,
00:51mais aussi deux de leurs enfants, un oncle et une tante de l'enfant de deux ans et demi.
00:55Garde à vue pour homicide volontaire et recelle de cadavres, des ossements avaient été retrouvés
01:00il y a un an, neuf mois après la disparition de l'enfant.
01:03À ce stade de la procédure, les avocats des deux grands-parents,
01:06Maître Isabelle Colombani et Julien Pinali, cherchaient ce matin à relativiser la portée de cette prolongation des gardes à vue.
01:12Elle était tout à fait prévisible. Dans ce genre de dossier, vu la qualification, la prolongation est quasiment de droit.
01:19On va reprendre ce marathon judiciaire et on va voir un petit peu les questions qui vont être posées, les réponses qui vont être apportées.
01:25Il a coopéré hier, est-ce qu'il a répondu aux questions ?
01:27Oui, oui, aucun souci là-dessus, coopération totale.
01:30Vous savez, il est évident que pour une grand-mère qui a perdu son petit-fils dans des circonstances aussi dramatiques,
01:35être entendu dans le cas d'une garde à vue sur les circonstances de cette affaire est forcément une épreuve.
01:40Néanmoins, il n'aurait échappé à personne que cette famille en a connu d'autres.
01:44Et que celle qui se déroule actuellement pourrait presque paraître dérisoire par rapport à celle-ci.
01:49Les avocats des deux grands-parents maternels du petit Émile au micro de l'agence France Presse.
01:53Philippe Bilger, vous êtes plus expert que qui que ce soit sur les gardes à vue.
01:57Si des gens n'ont pas parlé au bout, on est à peu près à 36 heures de garde à vue, c'est maximum 48 heures.
02:02Est-ce que vous pensez que tout peut basculer dans les dernières heures ?
02:05On ne sait jamais. Est-ce que la confrontation d'aujourd'hui, est-ce qu'elle va obtenir des effets ?
02:11Peut-être en définitive. Faudrait-il aussi pouvoir admettre qu'ils n'ont rien à dire ?
02:17Je peux tout imaginer sur cette affaire, mais je ne sais rigoureusement rien.
02:23Je suis exactement comme vous Philippe, j'ai que des points d'interrogation.
02:27Le problème c'est que cette affaire nous ramène à celle qui nous a tous meurtris depuis 40 ans, l'affaire Grégory.
02:35Je me souviens, on était tous beaucoup plus jeunes, de cette ronde des gardes à vue, à la sable mangue, et avec rien au bout.
02:44Effectivement, je suis comme vous, mais on est projeté dans un imaginaire extrêmement glauque en réalité.
02:52Si vous faites un petit sondage, les gens considèrent que les grands-parents sont forcément coupables.
02:58Je veux me départir de cette idée, je veux me battre moi-même contre cette idée, parce que je n'en sais rien.
03:04Et on n'a pas Marguerite Duras.
03:07Forcément sublime ce texte.
03:09En parlant de la mère de Grégory, absolument.
03:12Moi je redécouvre la vulnérabilité des petits-êtres.
03:16Je suis papa d'une petite fille qui a sensiblement l'âge du petit Emile.
03:22Ce n'est même pas le feuilletonnage judiciaire qui m'interpelle, c'est l'horreur, l'abomination et la disparition de ce petit garçon totalement innocent.
03:34Et puis vous savez le paradoxe qui est encore plus terrible entre ce qu'on peut imaginer de l'horreur et la beauté de cet enfant.
03:44Un photo qui s'appelle Emile Soleil.
03:47Je ne sais pas si vous voyez le truc, si vous écrivez ça dans un roman, vous dites que ça n'existe pas.
03:52Le choc de la beauté, même de ce prénom, de ce nom et ces circonstances.
03:57Je trouve que ça se termine par un martyr christique.
03:59Moi je suis assez gêné, très gêné.
04:02En bref Félix, le parquet poursuit son réquisitoire implacable au procès de Nicolas Sarkozy.
04:07Deuxième jour de ce réquisitoire fleuve qui est censé en durer trois.
04:10Le parquet financier réaffirme l'existence d'un pacte de corruption noué avec Muammar Kadhafi afin qu'il finance la campagne présidentielle de 2007.
04:18Il réfute aussi le parquet l'idée d'une manipulation, d'une vengeance ou encore d'un complot qui aurait été orchestré par l'ancien régime libyen.
04:25Celui de Kadhafi c'était un peu la thèse avancée par la défense de Nicolas Sarkozy.
04:30Dieu sait que parfois je n'ai pas été fier de certaines pratiques judiciaires.
04:35Mais depuis le début, en ayant tout lu, enfin à peu près, sur le procès Sarkozy,
04:42j'avoue que je suis très fier de la manière dont le procès a été présidé et dont le ministère public a accompli sa tâche.
04:50Alors convaincra-t-il ? Je n'en sais rien, mais peu importe.
04:54De toute façon, ils ont donné une belle image de la justice et on verra à la fin.
04:59Le parquet ? Je suis d'accord.
05:01Et la présidente.
05:02Après il y a tous les commentaires de plateau, mais la réalité c'est qu'un parquet ne poursuit pas pour rien
05:08et qu'une présidente ne gère pas ses débats pour rien.
05:13Donc effectivement, la justice fonctionne aussi, d'une certaine manière.
05:17Sébastien Ménard ?
05:18Oui, la justice fonctionne. Elle fonctionne plutôt bien.
05:21Parfois, j'ai le sentiment qu'elle fonctionne trop bien contre certains.
05:25Ah ça y est, c'est reparti sur Sarkozy.
05:28Attendez, je n'ai pas cité Nicolas Sarkozy.
05:31Je dis simplement que je crois personnellement en la justice de mon pays
05:35et en tout cas j'encourage tout le monde à croire en une justice totalement impartiale
05:40dans un pays civilisé, démocratique, puissant comme la France.
05:43Mais parfois, j'ai quand même le sentiment, en tout cas quand je lis comme tout à chacun les journaux,
05:48qu'il y a quand même une forme d'acharnement.
05:50Contre qui mon cher Sébastien ?
05:52Contre quelques personnalités politiques.
05:55Mais dites que c'est Sarkozy pour vous.
05:57Le patron Macron, de base, ne soit pas en figurine comme ça.
06:01Et en même temps, je suis un peu d'accord, vous ne le dites pas comme ça Françoise de Goy,
06:06qu'il n'y a pas de fumée sans feu. On n'enquête pas pour rien.
06:10Évidemment.
06:11Mais j'ai quand même le sentiment, et je pense qu'il y a de nombreux auditeurs,
06:15qui pensent qu'il y a peut-être une forme d'acharnement politico-médiatique
06:19sur quelques personnalités politiques.
06:24Sébastien, honnêtement, Fabrice Arfi a fait un film.
06:28C'est un journaliste de Médiapart.
06:30C'est lui qui a tout révélé Fabrice Arfi. Il a fait un livre qui s'appelle On ne comprend rien.
06:33C'est éclairant en réalité.
06:36On comprend tout en fait.
06:39Deuxième mot, regroupement avec cette annonce du nouveau gouvernement autrichien.
06:42C'est une première dans l'Union Européenne.
06:44La coalition au pouvoir annonce suspendre le regroupement familial pour les migrants
06:48par la voie de sa ministre de l'intégration.
06:50Nous avons atteint les limites de nos capacités d'accueil,
06:54justifie Claudia Placolma.
06:56Elle dit vouloir protéger, je la cite, les systèmes de santé, d'emploi ou encore d'éducation.
07:01La probabilité d'une intégration réussie diminue à chaque nouvelle arrivée,
07:05je cite aussi cette responsable conservatrice.
07:07Elle parle de façon plus générale de protéger l'Autriche de l'afflux de ces dernières années.
07:12Philippe Belger, est-ce que c'est ce qui va arriver en France ?
07:14Je ne sais pas, mais oui.
07:15Je veux dire, il faudra peut-être arbitrer.
07:18Est-ce qu'on veut continuer à traiter tous les Français
07:21et tous ceux qui sont légalement chez nous
07:24de manière convenable sur tous les soins qu'on doit leur donner par exemple ?
07:28Et dans ce cas-là, si on veut le faire, il y a bien un moment,
07:31il faudra faire comme l'Autriche.
07:33Sébastien, Françoise ?
07:35Je ne sais pas, pas de commentaire, si ce n'est que je vais avoir des commentaires désagréables.
07:39Je ne crois pas que les situations se ressemblent, s'appliquent.
07:43Je vois bien qu'est-ce qui est à l'œuvre dans la décision de ce gouvernement.
07:47Voilà, dont acte.
07:49Je suis comme Philippe Belger, c'est-à-dire que quand on peut ouvrir, il faut ouvrir.
07:54Mais quand on n'arrive déjà pas, quelque part, à bien gérer, en tout cas,
07:57à accueillir, à intégrer dignement celles et ceux qui sont là,
08:01évidemment, on ne peut pas en accueillir d'autres.
08:03Allez, troisième mot, injure.
08:05Éric Zemmour vient d'être condamné pour injure raciale.
08:079 000 euros d'amende pour des propos tenus sur BFM TV à l'époque du drame de Crépol.
08:11Il avait alors refusé de commenter les expéditions punitives d'ultra-droite
08:15qui s'en étaient suivies, évoquant, je cite,
08:17deux peuples de France de jeunesse,
08:19celles de Thomas et celles de Shaïd, avait-il dit.
08:21C'est ridicule par rapport aux dizaines de morts
08:24qui sont de la main des racailles arabo-musulmanes.
08:27Oui, c'est ridicule.
08:28Et c'est ridicule parce que ce sont toujours les Thomas qui tombent,
08:30et ce sont toujours les Shaïd qui les tuent.
08:33Voilà pourquoi c'est ridicule.
08:34Ces propos avaient été signalés par le délégué interministériel
08:37à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT,
08:40signalé aussi par SOS Racisme,
08:42ainsi que par deux députés de la France Insoumise.
08:44Dans le jugement du tribunal correctionnel de Paris, on peut lire
08:47« Monsieur Zemmour a proféré de graves injures en direct
08:50dans des émissions de grande écoute,
08:51dans une démarche globalisante et véhiculant un discours de haine,
08:55venant encore aggraver les dissensions et aiguiser les ressentiments.
08:58Et ce, écrivent encore les juges,
09:00« à un moment très tendu où deux camps antagonistes
09:02étaient susceptibles de commettre des actions violentes
09:05et où les pouvoirs publics craignaient des actions de représailles,
09:07voire des phénomènes d'émeute. »
09:09Merci Félix.