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00:00Bonsoir à toutes et à tous, c'est un opérateur qui affiche une croissance insolente, 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier, 50 millions d'abonnés.
00:13Ses résultats, ce sont ceux d'Iliade, maison mère de Fri, dont vous êtes le directeur général. Thomas Reynaud, bonsoir.
00:19Bonsoir Isabelle Raimond.
00:20Invité Echo de France Info, vous venez donc de publier vos résultats financiers. Qu'est-ce qui explique cette forte croissance dans un marché européen, il faut le dire, mature ?
00:29Tout le monde aujourd'hui a déjà un abonnement de téléphone portable.
00:32C'est vrai, et quelque part c'est un bon signe, ce qui veut dire que nous avons bien fait notre métier d'opérateur télécom.
00:37Aujourd'hui en France, grâce aux investissements des 12 dernières années, nous sommes présents dans 29 000 communes sur la fibre optique,
00:45ce qui veut dire que plus de 90% des Français ont accès à la fibre frie, et on couvre plus de 92% de la population française avec notre réseau 5G.
00:54Alors vous êtes présent effectivement en France, sur trois marchés en Europe principalement, l'Italie, la Pologne et la France.
01:01On va s'intéresser aux marchés français. Vous avez gagné l'an dernier 668 000 nouveaux abonnés. Comment est-ce que vous faites ?
01:09Premier sujet de préoccupation des Français aujourd'hui, c'est le pouvoir d'achat, et quelque part, frie, c'est l'arme anti-inflation.
01:17On a fait une promesse très forte. Depuis 2012, on n'a pas touché au prix de nos deux forfaits mobiles, et on est même allé plus loin,
01:23puisque jusqu'en 2027, nos deux forfaits mobiles ne bougeront pas d'un centime.
01:27Donc c'est-à-dire que la guerre des prix qui existe entre tous les opérateurs de téléphones immobiles, vous pensez que vous, vous êtes devant les autres ?
01:33En tout cas, on a fait le choix de la transparence, de la constance, de la générosité aussi.
01:39Nos offres sont de plus en plus généreuses en termes de données, en termes de destinations à l'étranger, et les Français ne s'y trompent pas.
01:46Mais comment faites-vous alors du coup pour gagner de l'argent ? Par exemple, moi j'ai un abonnement fri, comment est-ce que vous faites pour gagner de l'argent avec moi ?
01:52Déjà d'une part, en vous fidélisant grâce à la qualité de nos offres, et on a fait des choix qui sont...
01:57Faire en sorte que je ne parte pas ailleurs.
01:59Et nous avons fait des choix exigeants, nous avons décidé d'internaliser toutes les fonctions clés, et nous avons la conviction que faire mieux ne coûte pas nécessairement plus cher.
02:07Il n'y a jamais le moindre compromis chez Fri sur la qualité. Nous avons investi plus de 10 milliards d'euros ces dernières années sur la fibre optique, sur nos réseaux 5G.
02:17Mais c'est ce modèle où on fait extrêmement attention à la maîtrise des coûts, et ça passe par une internalisation, et aussi par la simplicité de nos offres.
02:23Et ça, ça vous différencie de vos concurrents, d'avoir tout en interne ?
02:27Ça nous différencie. Autre différenciation, nous n'avons qu'une seule marque, la marque Fri. Nous n'avons pas des marques secondaires avec des offres très différenciées.
02:35C'est la simplicité de notre gamme d'offres, c'est la performance, l'innovation aussi, et les Français le savent.
02:41On a notre produit star qui est la FriBox, qui est internalisée, qui est conçue dans nos laboratoires de recherche et développement à Paris et à Montpellier.
02:49Mais les autres aussi font pareil. Orange aussi a produit ses propres boxes.
02:53Non, c'est une exception. Nous sommes le seul opérateur télécom en Europe.
02:56Et ça, ça a été la vision de Xavier Niel dès 2002, lorsqu'il a lancé la première FriBox et le premier forfait triple play.
03:03On a fait le choix de l'internalisation d'un certain nombre et sur la façon de créer et de fabriquer un certain nombre d'équipements télécom.
03:10Alors vous proposez aussi la version pro du chat, l'assistant développé par le français Mistral, gratuitement pendant 12 mois à tous vos abonnés. C'est un produit d'appel, ça ?
03:20C'est une décision qu'on a prise au moment du sommet de l'intelligence artificielle qui s'est tenue à Paris fin février.
03:25Et ça nous a semblé naturel de s'associer avec un leader mondial de l'intelligence artificielle, Mistral, qui se trouve être français.
03:32Et c'est un peu le sens de l'histoire de Fri, c'est démocratiser le numérique, démocratiser la technologie.
03:38Et on a décidé d'offrir la version premium du chat qui est un assistant d'intelligence artificielle à nos 15 millions d'abonnés.
03:45Donc pendant 12 mois, ils auront accès gratuitement à ce produit qui coûte sinon 14,99€ lorsque vous n'êtes pas abonné Fri.
03:53Xavier Niel a d'ailleurs investi dans Mistral le groupe Iliad, c'est évidemment du téléphone fixe, mobile, mais aussi d'autres activités, du cloud, des data centers.
04:03Un laboratoire de recherche sur l'IA fondé par Xavier Niel, Q-tie, existe aussi.
04:08Et puis vous avez commencé à le dire, vous avez énormément investi dans l'intelligence artificielle, 3 milliards d'euros d'investissement annoncés lors du sommet de l'IA le mois dernier.
04:18Aujourd'hui, concrètement, ces activités, elles représentent quoi dans votre chiffre d'affaires ?
04:22Aujourd'hui, elles représentent moins de 5% de notre chiffre d'affaires.
04:25Mais nous avons la conviction chez Fri que nous sommes à un moment de bascule, que l'histoire est en train de se jouer devant nos yeux.
04:30On ne peut pas laisser l'intelligence artificielle être le monopole de quelques grandes puissances, l'Amérique, la Chine.
04:36L'Europe doit jouer sa propre carte.
04:38Et c'est exactement le sens de toutes les initiatives que nous avons prises sur différents métiers.
04:42Les data centers, on y reviendra peut-être.
04:44La puissance de calcul, le cloud, on va investir 3 milliards d'euros dans ces nouveaux métiers.
04:50Nous sommes présents déjà depuis 5 ans sur ces métiers-là.
04:53Mais nous devons accélérer.
04:55Notre continent doit accélérer parce que ce qui se joue avec l'intelligence artificielle, c'est non seulement la compétitivité de nos économies, mais c'est aussi nos valeurs.
05:04C'est aussi notre imaginaire collectif parce qu'à travers l'IA, à travers l'IA génératif, c'est la façon dont on apprend, dont on s'instruit, dont on se divertit.
05:12Et l'Europe ne peut pas rester à côté de cette révolution qui a lieu sous nos yeux.
05:16Et donc aujourd'hui, ce sont de très lourds investissements, une part très faible de votre chiffre d'affaires.
05:22Mais vous pensez qu'à terme, dans quelques années, ça va évoluer, ça fera partie de vos ressources ?
05:29Notre positionnement chez Iliad n'est pas de développer un langage d'intelligence artificielle, mais d'investir dans les infrastructures dédiées à l'intelligence artificielle.
05:37C'est-à-dire que pour qu'il y ait des entreprises en Europe qui développent des langages, qui les entretiennent, qui les mettent à disposition, comme Mistral avec le char, on a besoin de puissance de calcul.
05:46Et nous avons aujourd'hui la première puissance de calcul dédiée à l'intelligence artificielle chez Iliad.
05:50On a besoin aussi de centres de données.
05:52Nous opérons aujourd'hui 15 centres de données un peu partout en Europe et nous allons investir 2,5 milliards d'euros dans cette activité.
06:00Nous sommes dans une économie de la connaissance, dans une économie de la donnée.
06:05Et pour héberger, pour faire fonctionner ces données, on a besoin de ce que l'on appelle des data centers.
06:10Mais ce cloud aussi, ce cloud que vous avez, où vous êtes en train d'essayer de faire partie des clouds souverains, d'avoir ce label, ça va faire venir des professionnels, d'autres clients que vous n'avez pas aujourd'hui ?
06:21On a d'ores et déjà 850 grandes entreprises qui utilisent les solutions de cloud du groupe Iliad.
06:28On a aussi la plateforme des appels d'urgence, le 112, qui est hébergée chez nous.
06:32Et ce que l'on constate, et ce qui est assez intéressant, avec ce choc géopolitique auquel on assiste depuis maintenant deux mois,
06:40on commence à voir certaines entreprises qui étaient présentes aux Etats-Unis, qui décident de relocaliser ou de dupliquer leurs données sur le sol européen.
06:47Et chez vous, notamment.
06:48Et notamment chez Scaleway, notre filiale de cloud.
06:50Merci beaucoup Thomas Reynaud, directeur général d'Iliad, maison mère de Free, invité Echo de France Info ce soir.