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  • 25/03/2025
Bouche pulpeuse, peau lissée, nez affiné… Ce nouveau filtre "beauté" sur TikTok interpelle par son réalisme. Mais quel impact ces filtres ont-ils sur notre cerveau ? On a posé la question à un psychologue.
Transcription
00:00T'as sûrement déjà vu passer ce filtre sur TikTok.
00:03Il s'appelle Bold Glamour et il ressemble à ça.
00:05Là où d'autres filtres sont perceptibles et présentent des failles,
00:09comme celui-ci quand je passe ma main sur ma tête,
00:11le Bold Glamour, lui, est quasi imperceptible et c'est ça qui interpelle.
00:15Ah, mais mon sourire est beau !
00:17Ah !
00:18Même quand je pleure, je suis belle !
00:21Avec ce filtre, tout le monde a le visage lissé,
00:23les sourcils bien tracés, le nez fin, la bouche pulpeuse,
00:27enfin bref, la totale.
00:29Ce filtre, il fait penser au filtre payant disponible sur FaceApp.
00:33C'est une application qui est spécialisée dans l'édition photo
00:36et qui génère des transformations physiques sur vos photos et vos vidéos
00:40à partir d'une intelligence artificielle.
00:42Les filtres sur les réseaux sociaux, ça ne date pas d'hier,
00:44mais on a voulu savoir quel impact ils avaient sur nos cerveaux
00:47et on a posé la question à un psychologue.
00:49Les filtres faits en réalité augmentée vont permettre à un individu
00:53de jouer avec son image, on l'a vu sur Snapchat,
00:55avec des oreilles de chien, toutes sortes de choses.
00:57Et là, on est dans quelque chose presque du bal masqué, c'est plutôt amusant.
01:00Et puis il y a eu l'avènement de ces filtres, entre autres avec Instagram
01:03et maintenant TikTok en fait, qui sont des filtres qui ont pour vocation
01:06d'améliorer le visage, voire même finalement de nous rendre éternellement beaux.
01:10Premier piège, je peux être fasciné par mon image
01:12et l'image de soi n'a pas simplement un statut d'apparence.
01:15Avec ces nouvelles technologies, il a presque une fonction de nous réparer.
01:19D'autant plus à l'adolescence, où l'image de soi est en pleine construction,
01:22on ne se sent pas toujours à l'image de ce qu'il faudrait être.
01:25Et là, je trouve qu'on a passé encore un cap, étant donné que maintenant,
01:27c'est en vidéo, c'est-à-dire que c'est du direct.
01:29Là, on a vraiment l'impression que ça me ressemble
01:32et que ça ne modifie pas grand-chose, alors qu'en réalité, je ne ressemble pas du tout à ça.
01:35Le filtre est un piège au point où d'ailleurs, à une époque,
01:37Instagram l'avait bien compris à travers des études internes,
01:40on souhaitait les arrêter.
01:41Je suis en dépression, ce filtre me pousse à faire de la chirurgie esthétique en fait.
01:45Voilà, après on se demande pourquoi la chirurgie esthétique, ça cartonne de nos jours.
01:49Depuis l'avènement de ces filtres, les personnes qui font le plus appel
01:52à la médecine et chirurgie esthétique, ce sont maintenant les 18-30 ans.
01:57Ça a complètement bougé, ce ne sont plus des personnes de plus de 50 ans,
02:01mais finalement des jeunes qui, quelque part, ne veulent pas ressembler à un acteur,
02:05mais veulent ressembler à leur moins filtré.
02:08Ces derniers temps, beaucoup d'influenceurs ont décidé d'arrêter d'utiliser des filtres
02:12sur les réseaux sociaux parce qu'à force, ils ne supportaient plus leur vrai visage.
02:16Les moments en famille sont les meilleurs.
02:18PS, j'ai définitivement arrêté les filtres sur mes stories.
02:21On valide ou pas ?
02:22Bon, c'est décidé, j'arrête les filtres sur Instagram.
02:25Le feed, on s'en tape, on veut de la spontanéité.
02:27Le risque étant évidemment qu'à force de faire pourquoi pas du botox,
02:31des piqûres de botox, et bien ça dure quelques mois,
02:34vous aurez envie d'en refaire et d'en refaire encore.
02:38Donc on peut peut-être même imaginer des phénomènes d'addiction d'un nouvel ordre
02:43qui existaient pour une minorité, maintenant qui va se démocratiser.
02:46Ce terme de focaliser sur une partie de son corps comme étant à l'origine de tous ses problèmes,
02:50ça s'appelle la dysmorphophobie.
02:52C'est une pathologie qu'on rencontre parfois en psychiatrie,
02:54qui est parfois un peu inquiétante.
02:56Et là, on se rend compte qu'il y a une sorte de dysmorphophobie sociétale
02:59où la médecine ou chirurgie esthétique viendrait comme réparer
03:04quelque chose qui ne va pas à l'intérieur.

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