Le sadfishing, c’est cette tendance qui consiste à se filmer en train de pleurer sur les réseaux-sociaux. Pour Brut, une psychologue en dit plus.
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00:00C'est vraiment le contre-pied de tout ce mouvement de la perfection,
00:20vraiment Instagramable, l'air du parfait.
00:30Moi, je trouve ça très positif qu'on se mette enfin à parler de la santé mentale,
00:55de pouvoir parler des fragilités psychiques.
00:58Insulter un psy, c'est pas pour les fous, on a le droit à certains moments de reconnaître
01:02qu'on ne va pas bien.
01:03Beaucoup de personnes ont quand même eu des TOCs, des troubles anxieux, des troubles
01:20du sommeil, des troubles de l'alimentation, des dépressions, des états dépressifs.
01:23Ça nous a obligés déjà à en parler.
01:37Là, on s'empare un peu de ces questions de santé mentale, notamment parce que beaucoup
01:54d'influenceurs ont fini par craquer, parce que chez les influenceurs, il y a beaucoup
01:58de burn-out et de dépression.
01:59Oui, on peut aller pas bien et que des fois, les communautés peuvent être très bienveillantes
02:03mais peuvent aussi être harceleuses.
02:06Vous vous rendez pas compte ? Là, vous pouvez détruire des gens avec vos messages et Internet.
02:10Les gens sont inhumains et ils ne pensent pas aux conséquences que ça peut avoir derrière.
02:14Le problème des influenceurs, c'est quand même souvent qu'ils ont quelque chose à
02:17vendre.
02:18Donc, on peut toujours se poser la question, quand ils sont en train de pleurer qu'il
02:21y a une rupture, est-ce qu'ils nous vendent des mouchoirs ? Est-ce qu'ils nous vendent,
02:24je ne sais pas, un fond de teint qui ne coulera pas si on pleure ?
02:28Le mot « Sad Fishing » est plutôt employé à des fins péjoratives pour dire qu'on
02:40met en scène son malheur, ses crises de larmes, son deuil, sa tristesse, ses ruptures à des
02:48fins marketing pour faire de l'audience, quid de l'authentique quand on se met en
02:52scène, qu'on a mis son super filtre pour se filmer en train de pleurer et qu'on a
02:56fait un montage de deux heures sur soi en train de pleurer, ça pose un certain nombre
03:00de questions.
03:01C'est vrai que pour les jeunes générations, pour les très jeunes, ce n'est pas toujours
03:28facile de réussir à faire le tri, parce qu'en plus, il ne marque pas toujours que
03:30les partenariats sont rémunérés, donc c'est un peu difficile, ça demande d'avoir l'esprit
03:34critique tout le temps branché.
03:35Après, il ne faut pas stigmatiser non plus ce côté authentique, je crois qu'on en
03:40a besoin.
03:41On avait besoin de casser un petit peu aussi ce qui se passait sur les réseaux sociaux
03:43qui était beaucoup trop parfait, avec une espèce de bulle où à force on se compare,
03:49on se dit « j'ai rien en commun avec ces gens en fait ». Donc c'est beau de rêver,
03:52ça fait du bien de rêver, mais il y a un moment où on en a tous marre d'avoir des
03:54gens qui ont une vie parfaite.
03:56On a aussi envie de voir que dans leur vie, ils ont des problèmes, qu'ils s'engueulent
03:59avec leurs mecs, qu'ils ont des boutons, qu'ils ont des moments d'anxiété, qu'il
04:02y a des moments où ils n'ont pas envie de se lever pour aller au boulot, comme nous
04:04en fait.