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"Ça existe pas les mecs qui arrivent, bim, il réussissent tout. C’est pas vrai, c’est des mythos !"

Au basket, Sami Ameziane a connu les États-Unis, mais aussi les blessures et les échecs. Aujourd’hui plus connu sous le nom du Comte de Bouderbala, il raconte dans le livre "Amazing ! "comment il s’est servi de ses échecs pour avancer.

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Transcription
00:00La vie c'est comme un match de basket, je te jure c'est vrai, tant qu'il y a du temps, tu peux revenir au score et gagner ce putain de match.
00:05Donc s'il te reste des secondes, des minutes, mais lâche pas l'affaire mon pote, vas-y.
00:09J'ai commencé à jouer au basket à l'âge de 11 ans, et mon rêve c'était de devenir basketteur professionnel.
00:14Parce que j'arrive à 20 ans. Premier contrat à 20 ans à l'AS Bondy 93.
00:19Je me retrouve à 20 ans avec un contrat de 5 ans, sauf que je me fais une blessure, un accident d'abruti.
00:26Je vais pour courser des mecs qui cassent la voiture de mon père, je me fais une entorse.
00:30Et je me retrouve en toboggan de loose, c'est-à-dire que 20 ans probé, on me prête dans un club de 4e division,
00:37donc à 21 ans, 22 ans en 4e division, à 23 ans en 5e division.
00:44Là je vois que je suis bloqué, je me dis bon bah tiens je vais essayer de partir aux Etats-Unis pour continuer mes études.
00:51Je me retrouve à l'université du Connecticut, et sur le campus, grâce à une coiffeuse,
00:56je rencontre le coach principal de l'équipe qui me donne l'opportunité d'être un des Huskies,
01:02un des joueurs de l'équipe qui est championne en titre des Etats-Unis à l'époque.
01:06Sportivement c'était le top, tu joues au Madison Square Garden,
01:09tu fais 2-3 matchs par semaine dans des salles de 25 000 places, tu t'entraînes avec des top joueurs,
01:15t'as un diplôme, tu rencontres des gens du monde entier.
01:18Donc moi je finis cette année de basket avec Connecticut, et t'as l'équipe d'Algérie qui m'appelle, l'équipe nationale.
01:26Donc moi je retourne en équipe nationale, mais bref, tout s'ouvre, tout se ré-ouvre,
01:31parce que tout était fermé à un moment donné en France.
01:34Et là, je rentre en France, et je fais une blessure à l'épaule, le mec a pas de chance.
01:39Et je rentre chez mes parents, rue de la mort à Saint-Denis.
01:45C'est-à-dire que pour décrire rapidement ma rue, face à l'hôpital de La Fontaine, fenêtre qui donne sur la morgue,
01:5060 mètres plus loin, foyer de personnes âgées, 10 mètres plus loin, hôpital psychiatrique,
01:54en face d'un distributeur de seringues pour toxico, et moi j'habite au-dessus des pompes funèbres au numéro 13.
01:59C'est véridique.
02:01Et en fait, t'as un espèce de retour aux sources, qui me défonce, tu vois.
02:08Et moi, à l'issue de ce retour, je fais une dépression.
02:11Mais je me suis dit, tout cet échec, forcément, il faut faire en sorte que ça devienne une belle histoire.
02:19Et c'est là où je me suis dit que le stand-up, c'était la meilleure façon de communiquer tout ce que j'avais appris pendant cette année,
02:27tous les gens que j'ai rencontrés.
02:29C'est pour ça que je suis allé sur la scène.
02:30Moi, à la base, j'étais pas parti pour être comique.
02:32J'étais hyper timide, je voulais pas faire de...
02:34J'étais blagueur avec mes potes comme ça pour déconner,
02:37mais jamais je me serais vu sur scène à raconter des trucs aux gens.
02:41Jamais de la vie.
02:42Mais je te jure que l'échec, c'est des bonnes notes.
02:46Il faut prendre ça comme des bonnes notes parce que c'est avec les échecs que t'arrives à façonner des victoires.
02:52Ça existe pas, les mecs qui arrivent, bim, ils réussissent tout, ça marche.
02:57C'est pas vrai, c'est des mythos.
02:59C'est des menteurs.
03:00Même les gens les plus talentueux, ils se sont entraînés.
03:05Il y a deux différences dans les sportifs.
03:07T'as les mecs qui ont beaucoup de talent mais qui travaillent pas,
03:09et t'as les mecs qui ont pas trop de talent mais qui travaillent comme des dingues.
03:12Et c'est ces mecs-là qu'on retrouve à la fin.
03:14Au basket, à la base, je fais 1m74, entre 80 et 90 kilos selon.
03:21C'est-à-dire que je suis pas du tout formaté pour être un basketteur.
03:25Moi, j'ai dû travailler comme un chien de la casse, c'est-à-dire en vitesse, en dribble,
03:30en masse musculaire, pour garder ma vitesse.
03:35Et puis surtout, j'ai été obligé de gagner un peu de détente.
03:37J'avais zéro détente, donc moi, j'ai travaillé comme un sagouin.
03:41Mais je lâchais jamais l'affaire.
03:43Je venais avant les entraînements, je repartais après les entraînements.
03:46Pendant les heures de perles au collège, au lycée, j'allais m'entraîner.
03:50Et en fait, j'ai transposé ça sur la comédie.
03:53Moi, je fais 2-3 spectacles par jour, ça me dérange pas.
03:57Le premier spectacle, je l'ai essoré, j'ai fait 8 ans de spectacle.
04:00J'ai pas lâché l'affaire.
04:02En fait, je me dis que j'ai ramené ma discipline sportive sur la scène.
04:08On s'en rend pas compte, mais être humoriste, à mon avis, c'est un métier de charbonneur.
04:14Tu répètes à chaque fois, tu testes, tu vois si ça marche.
04:17Là, si ça rigole, ça rigole moins.
04:19Quel type de rire t'as ? Est-ce que tu peux pas avoir un rire un peu plus fort ?
04:23Et après, tu réfléchis à boxer les spectateurs.
04:26C'est le truc ultime.

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