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  • 25/03/2025
Sa rencontre avec Eric Judor, son premier combat de boxe, l'armée… Ces moments ont changé la vie de Ramzy Bedia. Il raconte.
Ramzy Bedia est à l'affiche du film "Terminal Sud", en salle depuis ce 20 novembre.

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😹
Amusant
Transcription
00:00J'ai rencontré dans un bar, il m'a fait une vanne, je m'en rappelle encore.
00:04C'était le début des téléphones portables et j'avais un énorme téléphone
00:07portable que j'avais récupéré, je ne sais pas où, et j'avais mis à ma ceinture.
00:11Il était trois heures du mat dans ce bar et il est passé à côté de moi
00:14et il me dit, excuse-moi, t'attends un coup de fil de qui à trois heures du mat ?
00:17Et il se barre en rigolant.
00:20Et il m'a vraiment humilié.
00:21Et je me suis dit, il faut que je refasse une vanne.
00:24Et on ne s'est plus jamais quitté.
00:25Ça, c'est sûr que ça m'a changé ma vie.
00:31Et je n'aurais jamais été là devant vous si je n'avais pas rencontré cette personne.
00:35En fait, on se voyait tous les week-ends avec Eric.
00:37On se voyait toujours dans ce bar.
00:38Moi, je faisais exprès d'aller dans ce bar pour le voir.
00:41On est devenus copains et on riait.
00:44Je n'avais jamais autant ri de ma vie avec quelqu'un.
00:47Je ne savais pas qu'on pouvait rire autant.
00:50Je me souviens de notre première rencontre.
00:52On était sortis du bar, on faisait des blagues.
00:55Et je me souviens d'être allongé par terre, avoir mal au ventre et à crier, arrête.
00:59Et je ne connais pas plus que ça, ce mec-là.
01:02Mais je n'ai jamais vécu ça de ma vie.
01:04Et encore aujourd'hui, c'est encore l'homme qui me fait le plus rire sur la planète.
01:08J'avais ma bande d'amis, lui, il avait sa bande d'amis.
01:10Et en fait, on lâchait chacun nos bandes d'amis pour traîner que tous les deux.
01:13Et c'est nos amis qui nous ont dit, dis-donc, quand vous êtes tous les deux,
01:17il se passe un truc, est-ce que vous ne feriez pas ?
01:19Vous devriez faire des sketchs et des spectacles.
01:21Et là, avec Eric, je crois qu'on l'a pris au défi.
01:23On fait, vas-y, t'es cap, toi ? Non, t'es pas cap.
01:27Je lui ai dit, tu sais écrire un sketch, toi ?
01:28Il m'a fait, non, t'as déjà été au théâtre ? Non plus.
01:30Je n'avais jamais été au théâtre de ma vie.
01:32Il y avait Guy Bedos à l'époque, comme star.
01:34Muriel Robin, c'était ceux qui tenaient le haut du pavé de ce métier.
01:37Et on était, on s'est pris au jeu.
01:40On a été au Burger King, en face.
01:42On a écrit un sketch.
01:43On ne savait même pas comment écrire un sketch.
01:45Après, on a acheté l'officiel des spectacles.
01:47On a regardé Café Théâtre.
01:48Au bec fin, c'était le premier, par ordre alphabétique.
01:50On a appelé, comment ça se passe pour les sketchs ?
01:53Il faut que vous passez lundi.
01:53Vous appelez comment ?
01:54On a fait, ben, Eric et Ramzy.
01:56Faites-vous passer lundi.
01:57Et on a fait notre première audition.
01:58Et puis là, le mec, on en a repassé une deuxième et tout s'est emballé.
02:01On n'avait pas d'ambition plus que ça.
02:06C'était vraiment, on rigolait tellement.
02:08Et puis, à l'époque, il n'y avait pas les réseaux sociaux.
02:11Il n'y avait pas...
02:11Pour voir des gens marrants, il fallait aller dans un Café Théâtre, quoi.
02:14Tu ne pouvais pas juste aller sur Insta et tomber sur des mecs drôles,
02:16comme il y en a aujourd'hui, des tonnes.
02:19Du coup, c'était vraiment un truc, une organisation.
02:21Il fallait trouver de l'argent pour mettre de l'essence dans la voiture.
02:24On en était là.
02:25Parce qu'on arrivait de banlieue.
02:26Donc, pour aller faire les scènes ouvertes,
02:28on disait, vas-y, je te prête 10 balles, 20 balles, tu mets de l'essence.
02:30Mais on n'aura pas pour manger.
02:31Mais ce n'est pas grave, on fait le sketch.
02:33Et on ne se rendait pas compte de tout ça.
02:34C'était super.
02:35Mais quand on a été payé, on a dit, allez,
02:37on peut en rentrer peut-être un peu plus, on se concentre en plus.
02:40Ça, c'est quelque chose qui m'a...
02:42C'est un grand moment de ma vie,
02:43parce que toute ma vie était consacrée à devenir champion du monde de boxe.
02:47Et j'étais vraiment concentré là-dessus.
02:50Et c'est à mon premier combat que j'ai compris que je ne le serais jamais.
02:54J'ai pris un KO au premier round.
02:57Et je me souviendrai toujours du regard du mec que j'avais en face.
03:00Et j'avais compris que les 15 secondes où le mec me fait un KO,
03:07que les 15 secondes où le gong retentit et puis on s'avance pour boxer,
03:12ces 10 secondes-là, dans le regard du mec,
03:15j'ai compris que je ne serais jamais moi, champion du monde.
03:17Et ça, c'est un truc qui m'a fait beaucoup de mal.
03:19Pas physiquement, ce n'est pas le coup qui a fait mal.
03:21C'est de savoir que ce n'est pas pour moi.
03:23Je devais avoir 18 ans.
03:25Et c'est là que je suis parti à l'armée après.
03:31J'étais à l'armée et comme je ne voulais pas faire l'armée,
03:33j'ai tout fait pour me faire réformer.
03:35Et je suis réformé, mais pas P4.
03:37P4, c'est que t'es fou et on te dit dégage.
03:39Moi, je suis P5, c'est-à-dire que j'ai quand même fait 3 mois d'armée,
03:42mais ils m'ont dégagé et ils m'ont dit, tu ne peux pas aller.
03:44Ils m'ont dit, t'es réformé, mais tu ne retournes pas dans la société civile.
03:48Tu vas à l'hôpital psychiatrique civil.
03:51Et j'y suis resté 3 mois et demi.
03:52Et ça, je leur disais quand je me suis réveillé sans lacet à l'hôpital psychiatrique,
03:59je leur disais, non, mais attendez, j'ai juste déconné,
04:00moi, c'était pour ne pas faire l'armée.
04:02Et ils m'ont dit, ouais, c'est ça, tu verras un psy dans 15 jours.
04:05Et puis pendant 3 mois et demi, j'ai vu les psys pendant 15 jours.
04:07Et là, ça m'a changé la vie, parce que la psychiatrique,
04:10ce n'est pas un bon souvenir.
04:12Au début, tu rentres parce que tu as déconné un peu.
04:15Et après, tu te dis, est-ce que je suis vraiment fou ou pas ?
04:19C'est là que j'ai beaucoup lu.
04:20Ça, ça m'a sauvé la vie.
04:21Oui, lire, je traînais avec les fous.
04:24Dehors, dès que j'ouvrais la porte, il y avait des oufs.
04:27Ça criait, les gens...
04:30Mais sans tout ça, je ne serais peut-être pas là aujourd'hui.

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