De ses débuts de journaliste à Bloomberg à son reportage au Mali, Julian Bugier raconte les moments qui ont changé sa vie.
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00:00Mon entretien à Bloomberg a changé ma vie parce que j'étais barman, j'étais serveur et puis un jour du haut de mes 19 ans j'étais à Londres
00:07sans le sou et je rencontre un type qui me dit si tu veux devenir journaliste, moi j'ai peut-être la clé pour toi,
00:11je peux t'organiser un entretien d'embauche avec le manager de l'équipe française.
00:15Et me voilà un beau matin avec mon costume que j'avais emprunté à un copain,
00:31même parce que c'était Bloomberg et je me retrouve dans cette entreprise et je me dis mais c'est bien sûr,
00:36mais c'est ça que je veux faire et donc j'improvise un discours et puis je suis embauché comme stagiaire
00:43et c'est vraiment le moment où ça a changé ma vie comme quoi le destin parfois se joue à peu de choses
00:48et puis après ça a été la grande aventure, je ne suis jamais revenu en France et je suis resté à Bloomberg pendant 5 ans.
00:57C'est l'un des moments qui a changé ma vie dans ma vie de jeune journaliste et de reporter.
01:01Ce moment où je suis allé au Mali sur la base de Gao pour faire une immersion avec les soldats de l'opération Barkhane
01:06et je suis arrivé le jour où sont morts les deux commandos marines pour libérer les otages au Burkina Faso.
01:11Et c'est vrai que je suis arrivé sur place au moment où on a appris leur mort.
01:14Imaginez-vous, vous êtes au milieu du désert à Gao, une grande base qui est un peu une ville dans la ville,
01:20on est dans le nord Mali, il y a une ambiance lourde et j'ai assisté avec tous les militaires qui étaient présents aux garde-à-vous.
01:27Imaginez-vous 3000 soldats aux garde-à-vous sur la base avec la levée des corps, le drapeau,
01:33vous voyez quand je le raconte j'ai encore l'émotion, le drapeau français sur les cercueils,
01:38la sonnerie aux morts, la marseillaise et tous ces types qui sont aux garde-à-vous
01:43et qui saluent leurs frères d'armes avant le rapatriement vers la France.
01:46Et dans cet immense moment d'émotion, moi j'étais un peu en retrait forcément car c'était le moment des militaires,
01:52c'était l'hommage des frères d'armes à ces deux commandos de marines morts au combat
01:57et autour de moi il faisait 40 degrés en plein soleil et tous les types qui étaient aux garde-à-vous tombaient les uns après les autres.
02:04Ils tombaient d'émotion, tombaient d'épuisement, de chaleur et ils tombaient dans les pommes et personne ne bougeait.
02:09Je peux vous dire que ça fait quelque chose de voir ça.
02:16C'est l'un des moments qui a marqué ma carrière, c'est ce clash avec Robert Ménard, on était en plateau,
02:20j'étais jeune journaliste, j'étais avec Sonia Kirouni qui co-présentait avec moi La Tranche sur ITL,
02:27c'était il y a bien longtemps, à l'ancienne version d'ITL et c'était le début des plateaux d'opinion
02:33où on avait autour de nous des chroniqueurs qui donnaient leur opinion, qui intervenaient et Robert Ménard faisait partie de cela.
02:38Et arrive ce moment où on évoquait un fait divers assez sordide comme il en arrive parfois en France
02:43et il fait cette sortie en disant, quand on voit ce qu'on voit et quand on voit ce qu'a fait ce monsieur,
02:48je crois que c'était un enfant, un crime absolument horrible,
02:52il dit on se demande pourquoi on ne rétablirait pas la peine de mort.
02:55Et tout d'un coup spontanément je sors de mes gonds et je sors de ma réserve habituelle et je lui dis
02:59Robert vous n'avez pas à dire ça, restez à votre place car je pense que rien ne justifie qu'on enlève la vie
03:04et c'est un truc que je pense profondément parce que je pense qu'il y a des combats universels comme ça qui méritent d'être rappelés de temps en temps.