Pendant ce temps-là en Iran, les chercheurs du CNRS Fariba Adelkhah et Roland Marchal sont détenus depuis 219 jours.
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00:00Vous ne savez peut-être pas, mais deux chercheurs du CNRS reconnus,
00:04mes collègues, sont en prison depuis début juin à Téhéran.
00:07Il arrive souvent qu'on se passe une nuit au poste, c'est pas méchant,
00:10mais pour Fariba Adelka et Roland Marshall,
00:13c'est depuis le mois de juin qu'ils sont en prison dans des conditions extrêmement dures
00:16et Fariba est en grève de la faim depuis Noël et en crainte pour sa vie.
00:19Elle a beaucoup perdu de poids, elle est en très mauvaise santé,
00:21elle continue sa grève même si on a levé l'accusation d'espionnage.
00:25Et on s'est beaucoup de soucis pour elle, c'est une femme de caractère
00:28et elle est fichue d'aller jusqu'au bout et ça, on a vraiment peur pour elle.
00:33Pendant ce temps-là, en Iran,
00:36Fariba Adelka, 60 ans, anthropologue franco-iranienne
00:40et Roland Marshall, 64 ans, spécialiste de l'Afrique subsaharienne,
00:44tous les deux chercheurs au CERI de Sciences Po Paris sont détenus depuis juin dernier.
00:49Emmanuel Macron a appelé cette semaine à la libération sans délai
00:52des deux chercheurs auprès du président iranien Hassan Rouhani,
00:56ce que l'Iran refuse, dénonçant une ingérence de la France dans ses affaires intérieures.
01:00Ils sont accusés d'atteinte à la séureté de l'État,
01:04ils ont été accusés même d'espionnage, l'accusation d'espionnage a été levée pour Fariba.
01:09Mais son accusation grotesque, d'autant plus que Roland Marshall n'est pas spécialiste de l'Iran.
01:14Il venait voir son ami à Téhéran et partait vers Nairobi, il est spécialiste de l'Afrique orientale.
01:19Et il n'a donc jamais rien fait ni quoi que ce soit sur l'Iran.
01:22Il est arrêté à l'aéroport pour accusation de complot quant à séreté de l'État.
01:26Il est vraiment très fort, c'est en 10 secondes qu'il a réussi à déstabiliser la République islamique.
01:31Donc les accusations sont fantaisistes.
01:33Et ce sont en général les accusations qui visent tous les chercheurs en sciences sociales.
01:37Dès que l'on veut regarder simplement pour comprendre ce qui se passe en Iran,
01:40comprendre la satisfaction des gens, la non-satisfaction des gens,
01:45ce qui se passe, leur vie, leur culture, leur économie,
01:48le gouvernement met des bâtons dans les roues, ne veut pas voir ce qui se passe.
01:51Il risque de passer des mois et des années en prison.
01:55Certaines personnes, une Iranienne britannique est depuis 5 ans en prison, sans aucune raison.
02:00Une autre, c'est 7 ans qu'il a passé, pour rien.
02:03Ils ont été libérés ensuite pour rien non plus, parce qu'on les avait oubliés.
02:07Quand les Iraniens prennent en otage des gens, c'est multicarte, je dirais.
02:11Ils ont pris d'abord Fariba et Roland, parce que ce sont des chercheurs en sciences sociales,
02:15ils ne veulent pas, ils s'occupaient de choses qu'ils ne voulaient pas voir.
02:18Donc ce sont des prisonniers universitaires, des prisonniers scientifiques,
02:22ça c'est la première chose.
02:23Ensuite, ils ont quelqu'un en prison, un Français en prison,
02:26ils ont un Anglais en prison, ils ont un Russe en prison, ils ont un Australien en prison.
02:30Ils vont utiliser ces gens-là, qui ont été arrêtés pour des raisons X, pour d'autres objets.
02:35À quoi ça peut servir ? Nous avons une prisonnière française,
02:37on a même deux prisonniers français.
02:40Qu'est-ce que ça vaut ? Contre quoi on peut les échanger ?
02:43Puisque l'accusation est évidente.
02:45Et donc aujourd'hui, nos autres universitaires collègues de Fariba et de Roland,
02:50nous disons, ce ne sont pas des otages, nous ne voulons pas les voir comme cela,
02:53ce sont des prisonniers universitaires.
02:54Et nous nous battons sur ce plan-là, sur le plan académique.
02:57Il est utile pour tout le monde que l'on connaisse l'Iran
02:59et que les chercheurs en sciences sociales travaillent.
03:01Je ne me fais pas d'illusion, ça risque de prendre du temps,
03:03d'autant plus que la situation politique en Iran est très tendue aujourd'hui,
03:06avec l'assassinat du général Soleimani en Irak par les Américains,
03:10et donc cette tension internationale très forte
03:12fait que la situation de Fariba et de Roland est très marginale finalement,
03:16par rapport aux priorités de l'Iran actuellement.
03:18Mais on espère aussi que justement,
03:20parce que les enjeux de l'Iran aujourd'hui sont autrement plus importants
03:23que l'arrestation de deux chercheurs lambda en Iran,
03:25que justement, on se débarrasse d'eux assez rapidement
03:28et qu'ils retrouvent leur famille dans les jours qui viennent.
03:32Nous avons demandé des informations nécessaires,
03:34et nous avons demandé l'accès consulaire,
03:36et nous avons demandé une libération rapide.
03:38Je constate qu'aujourd'hui, nos demandes ne sont pas satisfaites.
03:42Il est donc indispensable et urgent
03:45que les autorités iraniennes se montrent transparentes sur ce dossier,
03:48comme sur tous les dossiers des ressortissants étrangers arrêtés en Iran.
03:53Les deux Français, mais aussi au moins une chercheuse britannique
03:56et une universitaire australienne,
03:58sont détenus à la prison d'Evin, à Téhéran.
04:01Nous avons été demandés d'appliquer pour quelque chose qui a été refusé.
04:04Une partie de l'établissement pénitentiaire
04:06est gérée par les gardiens de la Révolution.
04:08C'est une organisation paramilitaire
04:10qui ne dépend que du guide suprême Laïatollah Khomeinei,
04:13véritable détenteur du pouvoir en Iran.
04:16Ils sont chargés de protéger le système de la République islamique d'Iran.
04:19Ce sont eux qui sont à l'origine de l'arrestation des chercheurs lambda.
04:22Les deux chercheurs lambda ont été arrêtés à Téhéran,
04:24mais ils ont été arrêtés à Téhéran en Iran.
04:26Ils ont été arrêtés à Téhéran en Iran,
04:28mais ils ont été arrêtés à Téhéran en Iran.
04:30Ils ont été arrêtés à Téhéran en Iran,
04:32Ce sont eux qui sont à l'origine de l'arrestation des chercheurs.
04:35Ils pourraient être les victimes collatérales
04:37de la crise géopolitique entre l'Iran et les Etats-Unis,
04:39amplifiée récemment par la mort d'un général des gardiens de la Révolution,
04:43Hassan Soleimani.
04:45Il est clair aujourd'hui que si nous n'opposons pas d'alternative
04:49à cet engrenage mortifère,
04:51les conséquences seront terribles.
04:53Terrible pour nos deux chercheurs,
04:55Fariba Adelka et Roland Marshall,
04:57détenus depuis le mois de juin à Téhéran.
04:59Fariba Adelka travaille sur l'Iran depuis plus de 30 ans.
05:02En 2009, elle envisageait d'abandonner la recherche
05:05et publier une lettre ouverte au président iranien de l'époque,
05:08Mahmoud Ahmadinejad.
05:10Elle y défendait le travail des scientifiques
05:12et le cas de Clotilde Reis, une jeune universitaire française
05:15accusée d'espionnage et retenue en Iran pendant 10 mois
05:18entre juillet 2009 et mai 2010.
05:21Une lettre qui fait aujourd'hui écho à ses détentions actuelles
05:24et dont voici un extrait.
05:27Je prends la plume parce que je suis blessée et que j'ai peur.
05:30Je veux sortir du cercle des spécialistes de l'Iran
05:33dans l'espoir de retrouver un jour ma tranquillité perdue.
05:36À mon tour, Monsieur le Président, de faire mes aveux.
05:39Moi, Fariba Adelka, fille de Hussein et Mouniré,
05:42née le 25 avril 1959 à Téhéran,
05:44je vous avoue mes méfaits.
05:46Depuis 1993, je suis chercheuse au CERI de Sciences Po à Paris,
05:50dont je suis salariée.
05:52J'ai écrit des centaines de pages de rapports,
05:54d'articles, de livres.
05:56J'ai essayé de jeter un pont
05:58entre mon pays d'origine et mon pays d'accueil.
06:00Je vous écris pour vous dire que le chercheur
06:02n'est pas un agent des services de renseignement,
06:04pas plus qu'un James Bond ou un trafiquant.
06:06Il travaille à visage découvert
06:08et met le résultat de ses recherches à la disposition de tous.