Après le non aux 62 ans du Premier ministre, écoutez la première prise de parole de la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles de France.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 25 mars 2025.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 25 mars 2025.
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00:00Et tout de suite l'invité de RTL Matin, Thomas, vous recevez Catherine Vautrin, la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.
00:12Bonjour et bienvenue sur RTL, Catherine Vautrin.
00:14Bonjour Thomas Soto.
00:16Un puissant syndicat de la SNCF, Sud Rail, appelle à faire grève du 17 avril au 2 juin, autrement dit pendant les vacances de Pâques et pendant tous les ponts du mois de mai, la fin de l'année.
00:24Cette grève est-elle pour vous acceptable ? Qu'est-ce que vous dites ce matin tant au contrôleur qu'à la direction de la SNCF ?
00:29Je dis à la direction de la SNCF qu'à l'époque où j'ai été en charge de ce sujet, c'est-à-dire avant la fin de l'année, il y a eu des négociations qui ont eu lieu avec les syndicats, elles ont été conclusives.
00:39Et donc quand on a des négociations annuelles conclusives, on travaille toute l'année.
00:43Donc je pense qu'il faut que j'appelle chacun à ses responsabilités.
00:45Et les syndicats, je pense que les Français ne veulent pas entendre qu'au moment des vacances scolaires, des week-ends, on utilise l'arme de la guerre.
00:52Donc dialogue social, dialogue social dans les meilleures conditions.
00:55Et une obligation de résultats pour les uns comme pour les autres, il ne faut pas de grève ?
00:57Il faut laisser les Français pouvoir vivre leur vie.
01:01Je pense que les Français ont aussi besoin de ces moments.
01:04Et je pense aussi que les personnels doivent toujours privilégier avec la direction les négociations.
01:09On va attaquer le dossier qui est en train de devenir votre boulet sur votre bureau.
01:13Il n'y a pas de boulet pour administrer, il n'y a que des engagements.
01:16Les retraites, ça se discute. On ne peut pas être plus cacophonique que le gouvernement sur le sujet ces jours-ci.
01:21Avec ce conclave dans lequel plus personne ne semble croire, une fois pour toutes, qu'est-ce que vous voulez faire de ce conclave ?
01:26Alors d'abord, le gouvernement n'est pas cacophonique. Je rappelle la situation.
01:30Quand nous avons été nommés il y a maintenant 3 mois, 100 jours, pour François Bayrou,
01:37je rappelle que la France n'avait pas de budget, pas de projet de loi de finances, de la sécurité sociale.
01:41L'engagement de François Bayrou, ça a été délargé.
01:43Il nous a demandé de réunir l'ensemble des partis de l'Assemblée du Sénat.
01:46Nous avons ensemble construit un projet de budget.
01:49Et parmi les engagements, il y avait effectivement une discussion sur ce sujet des retraites.
01:53Sans totem ni tabou, avait dit François Bayrou.
01:56Et j'ai même personnellement dit, c'est une feuille blanche et laissons les partenaires sociaux s'exprimer.
02:01François Asselin, l'ancien président de la CPME, a dit lui-même,
02:04c'est une chance incroyable dans notre pays que de laisser les partenaires sociaux.
02:07Sauf que depuis, il y a eu un totem et un tabou.
02:09Certains sont sortis, d'autres sont encore là.
02:11Et parmi ceux qui sont encore là, je pense évidemment à la CFDT, je pense au MEDEF, je pense à CPME,
02:18et CFE, CGC, je ne vais pas tous les citer.
02:20L'intérêt, c'est qu'eux qui ont envie de continuer, continuent.
02:23Il faut que ça continue ?
02:24Je pense que c'est important. Ils sont en train de travailler.
02:26Moi, je respecte le travail qui est le leur, de façon à voir ce qu'ils sortent.
02:29C'est un premier élément tout à fait important.
02:31Dire que derrière, cela réglera totalement le sujet de la protection sociale dans notre pays, probablement pas.
02:37Et c'est un deuxième sujet.
02:38Vous savez que la CFDT que vous avez citée, veut elle aussi revenir sur l'âge de 64 ans, ça ne vous a pas échappé ?
02:42Mais vous savez, le sujet aujourd'hui, Thomas Soto, en France, il est extrêmement simple.
02:46Et je vais prendre le terme d'une émission qu'on connaît bien sur RTL.
02:50C'est la notion de stop ou encore.
02:52Vous savez, au mois d'octobre, c'est simple, notre modèle de protection sociale aura 80 ans.
02:57La question, c'est que ce modèle, il est totalement déficitaire.
03:01La question donc qui se pose aujourd'hui, c'est comment les Français disent qu'ils sont attachés.
03:05Donc j'en déduis que c'est encore.
03:07Et bien, qu'est-ce qu'on fait pour le encore ?
03:09Comment chaque Français s'occupe de sa santé, fait de la prévention ?
03:12Comment nous discutons le financement, qui aujourd'hui repose beaucoup sur le travail ?
03:16C'est tout le sujet du salaire pro et du salaire net.
03:18Et c'est cette question qu'il faut d'une certaine manière ouvrir.
03:21Ce matin, Ministre du Travail, pour le conclave, vous dites encore.
03:24Je dis au conclave, je les laisse travailler, je respecte ceux qui sont là et qui travaillent.
03:28De l'argent, on en cherche partout, Madame la Ministre.
03:30Et vous avez mis l'accent sur la lutte contre les fraudes sociales.
03:34Aujourd'hui, on voit des dealers qui sont condamnés pour narcotrafic et qui touchent le RSA.
03:40Exactement.
03:41Comment est-ce possible ?
03:42C'est ce que j'ai totalement mis en avant avec deux sujets.
03:45Le premier, c'est de se faire rembourser de ce qu'ils ont touché.
03:48Premier élément, parce que je vous rappelle que le narcotrafiquant, vous êtes d'accord avec moi,
03:51ce n'est pas une activité légale.
03:53Donc, officiellement, ces gens-là n'ont pas de boulot.
03:55Donc, officiellement, ils cherchent du boulot, ils sont au RSA.
03:57Dès lors qu'ils sont, évidemment, arrêtés, condamnés,
04:01un, on récupère le RSA et je veux même trouver un morceau de texte législatif
04:05pour mettre de la CSG là-dessus.
04:07Il y a longtemps qu'en matière fiscale, on a déjà récupéré sur le narcotrafique.
04:12Moi, je vais mettre de la CSG.
04:13C'est de l'argent indûment gagné.
04:15Comment vous mettez de la CSG sur le narcotrafique ?
04:17Eh bien, à partir du moment où vous avez récupéré,
04:19vous avez des gens qui touchent le RSA
04:21et qui ont chez eux, en liquide, des sommes
04:23qui sont quelquefois des sommes à six chiffres.
04:25Sur ces sommes-là, il y aura de la CSG ?
04:27Il faudra un texte pour le faire, mais en tout cas, je vais le proposer.
04:30À partir de quand, vous souhaitez faire ?
04:31Dès que j'ai la fenêtre législative pour le faire.
04:33Et le RSA, ils devront rembourser ?
04:35Rembourser ce qu'ils ont indûment touché, puisqu'ils n'étaient pas demandeurs d'emploi.
04:39Et le marqueur, ce sera la condamnation, j'imagine, ou c'est l'interpellation ?
04:43Non, il faut une condamnation.
04:44C'est la condamnation.
04:45Bon, on est d'accord que c'est symbolique en termes d'économie ?
04:48Oui, mais si vous voulez, chaque argent, chaque euro détourné,
04:52c'est de l'argent qui ne va pas à la protection sociale.
04:54Donc, il faut travailler avec l'URSSA sur le travail illicite,
04:58c'est-à-dire les cotisations qui ne sont pas payées.
05:00C'est également la fraude à l'assurance maladie,
05:03c'est la fraude aux prestations familiales.
05:05Tout ça, c'est de l'argent qui ne va pas aux Français.
05:08Et à un moment où la situation financière du pays est ce qu'elle est,
05:12c'est indispensable, évidemment, de récupérer cet argent.
05:15Vous êtes aussi, Madame Vautrin, la ministre de la Santé.
05:17La France est un pays riche, mais sa médecine ne lui ressemble pas.
05:20Aujourd'hui, dans beaucoup de villes, on n'arrive plus à trouver un médecin généraliste.
05:23Quand on n'est pas pistonné, il faut des mois et des mois
05:25pour dénicher un rendez-vous chez un spécialiste.
05:27Le Parisien nous alerte ce matin encore sur les déserts médicaux
05:30qui frappent aussi la psychiatrie.
05:31Nos hôpitaux sont exsangues et ne tiennent à peu près
05:34que par la formidable bonne volonté de ceux qui y travaillent et qui s'y épuisent.
05:37Et je ne vous parle même pas de la situation dans les urgences,
05:39qui est un peu le thermomètre de l'ensemble,
05:41et où la situation se dégrade à mesure que le temps augmente.
05:43Madame Vautrin, quand la santé va-t-elle redevenir une priorité dans le pays ?
05:48Je pense qu'un pays qui met 260 milliards par an pour sa santé
05:51n'est quand même pas un pays dans lequel on ne met rien.
05:53Je pense qu'il faut, là encore, relativement...
05:55Non, mais on a un système de santé qui ne fonctionne pas très bien.
05:57On a un hôpital qui ne fonctionne pas très bien.
05:59Ce qui est certain, c'est que la difficulté que nous avons,
06:01et on le sait, il y a eu des choix qui ont été faits dans les 30 dernières années
06:05de limiter le nombre de médecins formés,
06:07qui a des conséquences.
06:08Ces conséquences, elles sont en train d'évoluer.
06:10Cette année, nous sortons 9000 médecins,
06:1310 000 l'année prochaine.
06:14Vous allez faire sauter le numerus clausus définitivement ou pas ?
06:16Attendez, mais il est déjà parti.
06:18On est en numerus apertus, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
06:20on a un nombre de médecins qui sort qui est tout à fait important.
06:23La vraie question aujourd'hui, c'est l'exercice médical.
06:26Les médecins d'aujourd'hui ne veulent plus être le généraliste du village.
06:29Ce qu'ils souhaitent, c'est être dans des maisons de santé
06:31où ils exercent à plusieurs,
06:33ce qui permet également aux patients d'avoir,
06:37au même lieu, à la fois l'infirmière, le médecin, le kiné, etc.
06:40Ça, c'est un premier élément.
06:41Sur l'hôpital, qu'il soit public ou privé,
06:43nous avons sorti hier le financement.
06:46Les dotations pour les hôpitaux sont en augmentation,
06:48tant en clinique que dans le privé.
06:50Là encore, c'est un effort qui a pour objectif
06:53d'accompagner les établissements hospitaliers.
06:55Troisièmement, sur la psychiatrie, pour être précise,
06:57on met 100 millions supplémentaires cette année
06:59parce que c'est bien de dire que c'est une année santé mentale.
07:02C'est encore mieux d'accompagner le financement.
07:04Quatrième point et dernier point sur le sujet,
07:06c'est également de rendre cette filière plus attractive
07:09car il faut être conscient que la psychiatrie
07:12fait partie des filières qui sont les moins choisies
07:15par les étudiants.
07:16C'est lié à la capacité d'exercice,
07:19c'est lié aux différents établissements.
07:22Ça fait partie des sujets sur lesquels nous travaillons actuellement
07:24avec Énigme d'Air.
07:25Le budget a été augmenté d'un milliard
07:26par rapport à ce qu'avait prévu le budget de Michel Barnier
07:28sur la santé.
07:29À quoi va servir ce milliard ?
07:31C'est un milliard qui s'ajoute à 8 milliards supplémentaires.
07:34C'est-à-dire que d'une année sur l'autre,
07:36il y a 9 milliards de plus sur l'hôpital.
07:38L'idée, c'est ce que je viens de vous dire,
07:40c'est l'augmentation des tarifs.
07:42Sans ce milliard supplémentaire,
07:43nous n'aurions pas eu de tarification positive
07:45ni pour les cliniques, ni pour les hôpitaux.
07:47Qu'est-ce que c'est ?
07:48Il y aura des hausses de rémunération.
07:49J'explique quand même juste ce que c'est qu'une tarification positive.
07:52Parce qu'on est paumé dans les milliards.
07:53On est complètement paumé.
07:54Ce qu'on voit, c'est que quand on va à l'hôpital,
07:55on a du mal à trouver un lit.
07:56Qu'est-ce que c'est qu'une tarification positive ?
07:58C'est tout simplement l'augmentation du paiement par l'État
08:02du service rendu par l'hôpital.
08:04En d'autres termes,
08:05ça veut dire que l'hôpital est mieux payé
08:07pour le service qu'il apporte.
08:09Et des hausses de rémunération du coup ou pas ?
08:11Ça fait partie des stratégies dans chacun des hôpitaux.
08:13Donc c'est chaque hôpital qui gérera son enveloppe ?
08:15Je rappelle que parallèlement à ça,
08:17nous avons également distribué par les agences régionales de santé
08:19plus de 6 milliards
08:20qui permettent localement une différenciation.
08:23Et au fait, la fameuse taxe Lapin
08:25qui avait été votée dans le budget de la Sécu
08:27et en partie censurée par le Conseil Constitutionnel,
08:29c'est mort, c'est oublié ?
08:30Pas du tout.
08:31On cherche le moyen de la mettre en place.
08:33C'est-à-dire que pour être tout à fait concret,
08:35quelqu'un qui a un rendez-vous
08:36qui n'assure pas le rendez-vous,
08:37l'idée c'est que la première fois
08:39il puisse avoir raté un rendez-vous,
08:41la deuxième fois on lui fait payer le rendez-vous
08:43qui n'est pas remboursé par la Sécurité Sociale.
08:45Là encore, c'est une question de véhicule à mettre en place.
08:47Il paiera l'intégralité du rendez-vous ou il paiera une...
08:49Probablement au départ une partie
08:51et à déterminer.
08:53C'est pas encore calé, je vais pas...
08:55Et ça sera opérationnel à partir de quand ?
08:57Parce que le véhicule, il est long à trouver là.
08:59Vous savez, ça s'appelle des véhicules législatifs,
09:01ça se trouve pas en un quart d'heure, faut un texte.
09:03On est dans un pays où les textes de loi
09:05se font pas du jour au lendemain.
09:07Et c'est la raison pour laquelle nous sommes...
09:09Je rappelle que le budget a été voté
09:11au mois de février, nous sommes le 25 mars.
09:13L'argent ira dans quelle poche ? C'est la poche du médecin
09:15ou la poche de la Sécu ?
09:16La poche de la Sécu.
09:17La poche de la Sécu.
09:18Donc le médecin, il devra collecter cet argent
09:20et le réverser à la Sécu.
09:21Les associations de médecins elles-mêmes ont dit
09:23que les médecins ne se souhaitaient pas
09:25bénéficier de cet argent.
09:27Dernière question, une trentaine de députés
09:29demandent la suspension des ZFE,
09:31des zones à faible émission, pour 5 ans.
09:33Il y a une sorte de délit de pauvreté
09:35entre le risque de santé publique,
09:37que fait naître la pollution, et le risque social.
09:39Où est-ce que vous vous situez, madame ?
09:40Vous savez, moi je suis une élue locale,
09:42j'ai présidé longtemps la communauté urbaine du Grand Reims
09:44et à Reims avec le maire Arnaud Robinet,
09:46nous avons fait le choix de faire une toute petite ZFE
09:48le long d'une autoroute urbaine
09:50qui traverse la ville. Depuis, nous avons amélioré
09:52la qualité de l'air et nous nous sommes
09:54arrêtés au critère 3, ce qui permet
09:56d'avoir amélioré la qualité de l'air,
09:58tout en permettant aux habitants
10:00d'être à pied à 5 minutes du centre-ville.
10:02Donc, il y a des solutions
10:04et je pense que là encore, c'est
10:06indispensable de faire place au dialogue
10:08pour permettre de trouver les meilleures solutions
10:10pour la qualité de l'air et pour permettre
10:12aux uns aux autres de venir. Mais n'oubliez jamais que
10:14l'autre solution, nous l'avons
10:16également mis en place, c'est
10:18les transports publics, y compris vers la ruralité.
10:20La communauté urbaine du Grand Reims,
10:22143 communes, beaucoup de rurales
10:24et avec des transports qui vont dans les communes rurales,
10:26ce qui évite la deuxième voiture.
10:28Donc, vous êtes favorable à la mesure et pas au moratoire,
10:30c'est ça si j'ai bien compris ? Je suis favorable à la mesure
10:32et au dialogue.