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00:00En 2015, la japonaise Shiori Ito, 25 ans, est droguée et violée par Noriyuki Yamaguchi,
00:21puissant journaliste qui lui promettait un poste à Washington.
00:24Elle porte plainte dans un pays où seuls 4% des femmes victimes de VSS le font.
00:28L'arrestation du journaliste sera annulée au dernier moment par la haute direction de la police métropolitaine.
00:33L'affaire est retirée à l'inspecteur en charge, puis classée sans suite.
00:37Confrontée aux failles du système médiatico-judiciaire,
00:39Shiori Ito mène donc sa propre enquête policière et journalistique.
00:59J'ai commencé à enregistrer les conversations avec les policiers
01:04parce que j'avais l'impression qu'il y avait une possible couverture.
01:08Quand je suis allée en public pour la première fois en 2017,
01:12c'était une demi-année avant que les mouvements de Me Too n'arrivent,
01:15et une société comme la Japonaise,
01:17ce n'est pas une chose pour parler de violence sociale, donc c'était assez difficile.
01:21C'était toujours un cas difficile à couvrir dans les médias japonais,
01:25alors j'ai commencé à filmer.
01:28J'ai demandé à ma mère si j'allais parler de l'affaire.
01:33Si j'avais fait ça, je pensais que j'allais être arrêtée.
01:38Je ne voulais pas qu'ils m'entendent.
01:40Si la police et l'enquête
01:43n'étaient pas supportées, je n'aurais pas dû aller en public.
01:47Mais si il y avait un bon journalisme
01:51qui demandait à ces personnes puissantes
01:53pourquoi certaines personnes puissantes ont arrêté l'arrestation,
01:57je ne pensais pas que je devais le faire moi-même.
02:00J'ai reçu un message de l'arrêt,
02:02une idée de victime parfaite.
02:04J'ai été dite que je n'étais pas assez pleine à pleurer à la police.
02:07J'ai été dite par mon ami journaliste
02:09que je devais porter une certaine façon,
02:11un veste noir, un short blanc,
02:13un top-down, un button,
02:15pour que les gens puissent croire en toi.
02:17Après avoir été en public en 2017,
02:20j'ai reçu de nombreux threats de mort,
02:25et des trolls en général.
02:28J'ai dû quitter le Japon, je ne pouvais pas travailler en Japon,
02:30je ne me sentais pas en sécurité.
02:39Ça ressemble à la bande qu'on a vue.
02:44Ce film n'a pas été distribué au Japon,
02:47même si il a été distribué aux 57 pays du monde entier.
02:52Et même si on a été nominé pour l'Oscar.
02:55Je n'ai jamais reçu une seule demande d'interview,
02:59pour commencer.
03:01Au Japon.
03:02Une fois arrivé ici, il y a quelques jours,
03:04j'ai appris qu'il y avait une petition
03:06des Français pour demander aux théâtres et aux distribueurs japonais
03:10d'être en mesure d'enregistrer mon film.
03:13Je suis vraiment, vraiment reconnaissante
03:15pour le cas de Gisèle Pellicot.
03:17Quelque chose que j'ai vu dans un enregistrement,
03:20c'est qu'il y avait des gens qui la soutenaient sur la rue.
03:23Et c'est quelque chose que je n'ai jamais vu dans mon cas.
03:26J'ai même eu des hurlements sur la rue
03:28après avoir sorti de la cour.
03:30Pour moi, je dois dire qu'on n'a pas eu de mouvement MeToo.
03:33On a eu le moment MeToo.
03:35Je pense que quand il s'agit d'une possible corruption de pouvoir,
03:38c'est toujours difficile.
03:40Et ce n'est pas seulement au Japon.
03:42Est-ce que tu ferais la même chose encore ?
03:44Même si tu sais que ça va être difficile pour toi
03:47de vivre au Japon.
03:49Est-ce que tu ferais la même chose ?
03:51Et je n'ai pas de regrets sur ce que j'ai fait.
03:53Je pense que j'ai continué à y aller
03:55parce que je vois toujours l'espoir.
03:57Je pense que ça m'a permis d'y aller.
03:59Quelques amis sont partis.
04:01Ils ont été effrayés.
04:03Mais quelques amis,
04:05quelques amis très bons sont restés.
04:07J'ai appris beaucoup de courage
04:09par le film, par les livres,
04:11par la musique.
04:13Beaucoup d'hommes ont expérimenté la violence sexuelle,
04:16et ont toujours essayé d'y mettre une nouvelle création.
04:19Beaucoup d'entre eux m'ont donné toute cette énergie
04:22pour continuer.
04:24J'espère que ce film
04:26peut aussi être une autre chaîne d'inspiration.