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Conclave des retraites enterré : LFI prête à une nouvelle motion de censure ? Regardez l'interview de Mathilde Panot, présidente du groupe LFI - NFP à l'Assemblée nationale et députée du Val-de-Marne.
Regardez L'invité de RTL avec Amandine Bégot du 24 mars 2025.

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00:007h42, l'heure de l'invité d'RTL Matin et Olivier, vous recevez aujourd'hui Mathilde Pannot, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée Nationale.
00:11Bonjour Mathilde Pannot.
00:12Bonjour.
00:13Samedi midi, donc le rabbin d'Orléans, devant son fils de 9 ans a été agressé violemment, insulté alors qu'il rentrait de la synagogue.
00:20Vous avez condamné l'agression, vous avez parlé d'antisémitisme que vous appelez à combattre, vous avez prononcé ces mots ce week-end.
00:27Et je vous cite le tweet de Marine Le Pen, depuis des mois, LFI met une cible dans le dos de nos compatriotes juifs et fait le lien direct avec cette agression,
00:38elle vous met en cause directement en disant que vous avez une responsabilité.
00:41Alors je vais d'abord commencer à redire ce que nous avons dit hier, c'est-à-dire d'abord mon soutien au rabbin d'Orléans et à son fils qui a été témoin de l'agression
00:51et saluer le civisme de celles et ceux qui se sont arrêtés, ont appelé la police, ont attendu avec le rabbin pour qu'il puisse être pris en charge et soigné.
01:01Ça c'est la première chose.
01:02Ensuite la deuxième chose, c'est que Mme Le Pen est totalement discréditée pour faire des leçons sur l'antisémitisme à qui que ce soit,
01:08puisque Mme Le Pen est notamment celle qui a encore dit récemment que ce qu'elle regrettait plus que tout au monde,
01:14c'est d'avoir exclu son père Jean-Marie Le Pen du Rassemblement National, celui qui parlait du détail de l'histoire,
01:19qui a été condamné pour crime contre l'humanité.
01:22Et quand Marine Le Pen est aussi la présidente d'un groupe dans lequel siège Frédéric Boccaletti,
01:28libraire négationniste, ainsi que 15 députés du Rassemblement National qui se trouvent dans deux groupes Facebook
01:34qui disent par exemple sous la photo d'une femme voilée, Hitler s'est trompé d'ethnie à exterminer
01:39et appelle à tuer des personnes exilées, toutes les personnes noires de ce pays, ainsi que des propos antisémites d'ailleurs.
01:45Et pourtant Gérald Darmanin, le ministre de la Justice hier, fait précisément le parallèle entre l'FI et le RN
01:50en disant que le RN pour le coup s'est éloigné à dénoncer les propos de Jean-Marie Le Pen
01:55alors que vous, vous ne comptez pas avec ceux parfois qui ont un discours ambigu selon lui,
02:00ce sont les mots qu'il a prononcés, il appelle les dirigeants, vous donc, à lever les ambiguïtés.
02:05Est-ce qu'il reste des ambiguïtés chez vous sur l'antisémitisme ?
02:07Mais non, je vais vous dire, il y a des campagnes qui sont menées contre nous et c'est absolument indigne.
02:12Ce qui s'est passé ce samedi, partout dans le pays, ce sont des marches immenses avec des gens,
02:18par centaines de milliers qui ont défilé contre tous les racismes.
02:21Et je veux dire, face aux incendiaires comme M. Darmanin, M. Retailleau, qu'il y a alerte dans ce pays.
02:27Il y a alerte quand le rabbin d'Orléans se fait agresser et tabasser dans la rue,
02:31comme il y a alerte dans ce pays quand Jamel Ben Jabala, dont personne ne parle,
02:35se fait écraser par trois fois par un membre de la brigade française Patriote,
02:39sous les yeux de sa fille de neuf ans, avec des insultes qui ont été maintes fois réitérées de bougnoules.
02:45Voilà ce qui est en train de se passer dans ce pays.
02:47Voilà pourquoi nous marchons aussi ce samedi, parce que ce qui est en jeu, c'est l'unité du peuple français.
02:53Et sur cette accusation récurrente d'ambiguïté, pour lever les ambiguïtés, il faut avoir des propos clairs.
02:58Si on reprend l'expression « poison antisémite » utilisée par Emmanuel Macron,
03:02est-ce qu'il y a un poison antisémite en France qui se propage et qui prend de l'ampleur ?
03:07Mais il y a un poison antisémite, il y a un poison islamophobe dans ce pays
03:11qui est agité par nombre de personnalités politiques, et ce poison ne vise qu'une chose.
03:17Le poison raciste vise à diviser le peuple français.
03:20Et je veux vous dire qu'il y a danger.
03:22Quand ceux qui portent juste le droit international et la voie de la paix sont qualifiés d'antisémites,
03:28je parle de Monsieur De Villepin, du pape, du secrétaire général de l'ONU,
03:32jusqu'à Jean-Luc Mélenchon, moi-même et d'autres.
03:35Parce que ceux qui font cela, non seulement assimilent et amalgament
03:40les personnes de confession et de culture juive dans notre pays
03:43avec un gouvernement d'extrême droite génocidaire, celui de Netanyahou,
03:47et nous nous refuserons toujours à faire cela,
03:49mais en plus ils affaiblissent la lutte légitime contre l'antisémitisme.
03:53Et encore une fois, ambiguïté, c'est quand on ne comprend pas tout exactement.
03:56On n'a pas le sentiment d'avoir tout compris sur l'affiche Anouna.
03:59Est-ce que c'était une erreur ou pas ?
04:02On dit que oui, à commencer par Manuel Bompard, mais Jean-Luc Mélenchon, lui,
04:05a dit dans un meeting, mais on ne savait même pas,
04:07on ne connaissait pas ces affiches, lâchez-nous avec ça.
04:09En gros, LFI n'a rien fait de mal dans cette affaire et plaide l'ignorance.
04:13Qui dit quoi dans cette affaire entre vos dirigeants ?
04:16Écoutez, sur le visuel, nous avons tout dit, ce qu'il y avait à dire.
04:19Je crois que nous avons répondu à je ne sais combien de vos confrères sur cette question.
04:23Nous avons dit, il y a eu une erreur, il a été retiré,
04:26nous l'avons dit maintes fois, donc maintenant, ça suffit de nous salir de cette manière.
04:30Et je veux le dire d'autant plus fort que derrière nous,
04:33il y a des millions d'électeurs et d'électrices,
04:35qui sont, eux aussi, liés d'affection à des personnes de culture et de confession juive,
04:39qui sont eux-mêmes de confession et de confession juive et qui n'en peuvent plus.
04:43Notre seul tort est d'avoir combattu et de combattre toujours le génocide en cours en Palestine
04:51et nous nous noterons pas sur cette question.
04:53Vous parlez d'erreur, donc on l'entend très bien, quand on fait une erreur, on s'excuse.
04:56Est-ce que vous allez jusque-là, ce matin, présenter vos excuses
04:59qui ont été blessées par cette affiche qui rappelle les affiches des années 30 ?
05:05Regardez-vous dans un miroir un jour, regardez-vous dans un miroir.
05:08Parce que je vais vous dire, le fait que les médias ne parlent jamais
05:12des deux groupes Facebook dont je parlais juste avant, dans lesquels il y a 15 députés.
05:16Vous savez, moi je suis présidente d'un groupe parlementaire insoumis.
05:20Si dans mon groupe, il y avait ne serait-ce qu'un seul député, un seul,
05:24qui avait été dans ce type de groupe,
05:26alors on m'aurait posé, de manière légitime, la question toute la journée.
05:30Madame Le Pen n'a jamais une question là-dessus.
05:32Monsieur Bardella n'a jamais une question là-dessus.
05:34De même sur l'Uni, qui est un syndicat à la fois proche de l'extrême droite
05:38et proche de Monsieur Retailleau.
05:39Lui avez-vous posé une seule fois la question ?
05:41Pourquoi est-ce qu'il crée un jeu de cartes antisémite à Strasbourg
05:43dans un silence général, il disait ?
05:45Pourquoi est-ce qu'ils font des saluts nazis à plusieurs endroits de France ?
05:48Donc maintenant, ça suffit et je vais vous...
05:50Pourquoi d'excuses ce matin ?
05:51Mais je vais vous dire, ce qui est le propre des périodes
05:55où l'extrême droite est en train de monter et d'être banalisée,
05:58c'est de transformer les antiracistes en racistes.
06:01Nous ne sommes pas des racistes, nous sommes des humanistes
06:03qui refusons à tout moment, dans notre pays,
06:05qu'on trie les gens selon leur religion, leur origine,
06:08leur orientation sexuelle ou leur genre.
06:10Votre collègue Aurélie Trouvé, députée La France Insoumise,
06:13estime que les idées, je cite, d'extrême droite
06:15contaminent, c'est un peu le développement que vous avez commencé à faire,
06:18contaminent jusqu'au gouvernement.
06:20Vous reprenez cette phrase ?
06:21Bien sûr.
06:22Vous vous rendez compte qu'on a un ministre de l'Intérieur
06:24qui parle des belles heures de la colonisation,
06:26qui parle des régressions vers les origines ethniques
06:29lorsqu'il parle des jeunes des quartiers populaires
06:31et qui parle, comme sous Vichy, de français de papier.
06:34Il est d'extrême droite, Bruno Rotaillot ?
06:36Il parle comme l'extrême droite, il agit aussi parfois
06:38comme l'extrême droite sur les actes qu'il pose.
06:40Notamment, rendez-vous compte que dans ce pays,
06:42on parle matin, midi et soir des musulmans
06:44et notamment des femmes musulmanes, puisqu'on s'en prend toujours
06:46aux femmes et à la manière dont elles se bêtissent
06:48et qu'on ne parle absolument pas, par exemple,
06:50d'un livre qui est sorti la semaine dernière
06:52qui s'appelle 4,1, qu'il devrait
06:54interroger tout le monde qui est sur la question
06:56de la mortalité infantile.
06:58Savez-vous que chaque année dans notre pays,
07:00il y a 2800 enfants qui meurent
07:02avant leur premier anniversaire
07:04et d'ailleurs, pour beaucoup d'entre eux, avant leurs 28 premiers jours.
07:06C'est comme s'il y avait chaque année
07:08116 classes de maternelle
07:10dont les chaises se retrouvaient vides,
07:12notamment du fait des fermetures de maternité.
07:14On en a parlé sur air le vendredi.
07:16Ça devrait être une des choses qui agitent tout le débat politique,
07:18savoir comment on fait face aux dérèglements climatiques.
07:20Et puis, la semaine dernière,
07:22il y avait, par exemple, puisque nous avons des ministres
07:24qui veulent démissionner, si on ne fait pas
07:26encore une escalade plus grande avec l'Algérie,
07:28si on n'interdit pas le voile dans le sport et je ne sais quoi.
07:30Par exemple, ce sont des ministres
07:32qui acceptent d'être dans un gouvernement
07:34avec M. Bayrou, alors que nous avons entendu
07:36la semaine dernière les victimes de Betaram
07:38qui, là aussi, devraient nous interroger
07:40sur le fléau que représentent dans ce pays
07:42les violences sexuelles sur les enfants
07:44et d'ailleurs les violences éducatives.
07:46Vous avez entendu Gérald Darmanin à nouveau
07:48sur un dossier qu'il souhaite ouvrir.
07:50Il veut expulser les détenus étrangers
07:52qui purgent leur peine dans leur pays.
07:54Il parle de ce chiffre.
07:56Un quart des détenus en France, donc 24,5%,
07:58sont étrangers
08:00et les expulser permettrait de lutter
08:02contre la surpopulation carcérale.
08:04Qu'est-ce que vous pensez de ce projet ?
08:06Est-ce que vous êtes pour ou contre ?
08:08En fait, ça s'appelle la double peine.
08:10C'est-à-dire que si vous avez la nationalité française,
08:12vous restez en prison en France.
08:14Si vous avez une double nationalité,
08:16vous êtes expulsé à l'étranger.
08:18Cela n'a aucun sens.
08:20Cela ne respecte pas l'état de droit
08:22et donc nous ne sommes pas d'accord
08:24pour qu'on court derrière une répression
08:26toujours plus grande.
08:28Lorsque l'on parle de la délinquance
08:30dans ce pays, il y a la question
08:32où on fait une surenchère pénale à tout va,
08:34mais il y a la question qui est fondamentale
08:36de la prévention.
08:38Quand vous avez un gouvernement qui n'a eu de cesse
08:40de détruire la prévention dans ce pays,
08:42de détruire les moyens humains
08:44pour faire de la prévention,
08:46je crois qu'après ils sont très mal placés
08:48pour faire des propositions comme celle-ci.
08:50Sur les questions politiques intérieures,
08:52François Bayrou est depuis plus de 100 jours
08:54à Matignon. Est-ce que vous allez déposer
08:56une nouvelle motion de censure ?
08:58Nous le souhaitons, notamment lorsque
09:00François Bayrou annonce que finalement
09:02il n'y aura pas d'abrogation de la retraite à 64 ans.
09:04Nous n'étions pas dupes du conclave
09:06qu'il était en train de faire.
09:08Mais je veux quand même qu'on réalise
09:10que nous sommes dans un pays dans lequel
09:12est la souveraineté populaire avec les élections
09:14de juin et juillet derniers
09:16qui ont battu largement
09:18la politique macroniste.
09:20Mais qu'on accepte aussi
09:22qu'une réforme
09:24qui n'a jamais été votée
09:26à l'Assemblée,
09:28battue dans les urnes,
09:30puisse continuer alors que ce que
09:32nous avions dit depuis le début est en train de se passer
09:34avec 30% en plus d'incapacité.
09:36Quel est votre plan ?
09:38Vous le savez, si vous déposez une motion de censure
09:40spontanée, c'est-à-dire au titre de l'article
09:4249.2 de la Constitution,
09:44il faut avoir 58 députés
09:46et vous ne pouvez en déposer que 3
09:48dans l'année. Donc nous sommes en discussion
09:50avec les écologistes
09:52et les communistes.
09:54Nous avons demandé aux écologistes et aux communistes
09:56et donc nous attendons
09:58les réunions de groupe qui vont se passer
10:00pour pouvoir savoir si nous pouvons déposer
10:02cette motion.
10:04Merci beaucoup Mathilde Panot d'avoir été avec nous sur RTL.
10:06Je rappelle que vous êtes la chef de file des députés insoumis.
10:08Merci.

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