• il y a 8 mois
Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, est l'invitée de BFMTV-RMC ce vendredi.

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Transcription
00:00 Il est 8h32 sur BFM TV et RMC. Mon invité est la présidente du groupe LFI à l'Assemblée Nationale.
00:05 Bonjour Mathilde Bagnot.
00:06 Bonjour.
00:07 Merci d'être dans ce studio ce matin.
00:09 Vous revenez de Lille où s'est tenue une conférence sur le thème de la Palestine.
00:14 Conférence annulée qui s'est finalement tenue, on y reviendra.
00:18 Mais d'abord, je voulais vous entendre sur ces explosions en Iran à Isfahan
00:22 attribuées à Israël par des médias américains.
00:25 Pas de dégâts majeurs, affirment les Iraniens.
00:27 Les informations sont évidemment à prendre avec prudence.
00:30 Mais d'ores et déjà, l'Australie exhorte ses ressortissants à quitter Israël.
00:36 Les États-Unis de leur côté restreignent les déplacements du personnel diplomatique.
00:41 Est-ce qu'il est encore possible d'éviter l'escalade militaire, Mathilde Bagnot ?
00:45 Il le faut à tout prix pour que tout le monde comprenne ce qui se passe, si c'est effectivement avéré.
00:50 Donc vous avez eu d'abord un bombardement sur le consulat iranien en Syrie
00:54 de la part de l'État d'Israël et du gouvernement d'extrême-droite de Netanyahou
00:58 qui a causé 16 morts, puis ensuite une réplique de l'Iran.
01:02 S'il y a une réplique israélienne, où est-ce que ça s'arrête ?
01:05 Et c'est la grande peur que nous avons, c'est que l'escalade mène à la guerre régionale,
01:09 même si les acteurs ne le veulent pas.
01:11 Vous craignez de nouvelles représailles iraniennes ?
01:13 Écoutez, quand vous avez des répliques des deux côtés, où est-ce que ça s'arrête ?
01:16 C'est ça la question qui est posée.
01:17 Et je regrette d'autant plus le vote des États-Unis hier au Conseil de sécurité de l'ONU
01:22 qui a voté contre l'adhésion de l'État de Palestine à l'ONU
01:25 et donc une reconnaissance qui aurait aidé justement à agir pour la paix.
01:29 Heureusement, et je le salue, la France a voté pour,
01:32 mais la France et Emmanuel Macron pourraient reconnaître unilatéralement l'État de Palestine.
01:36 Mais Mathilde Panot, vraisemblablement on s'éloigne du cessez-le-feu immédiat que vous réclamiez.
01:41 Écoutez, pour obtenir le cessez-le-feu, il faut maintenir la pression internationale sur Benjamin Netanyahou.
01:47 La France a une responsabilité, la France pourrait reconnaître immédiatement l'État de Palestine,
01:51 la France pourrait interdire la vente d'armes à l'État d'Israël.
01:55 Y compris dans ce contexte de représailles mutuelles.
01:57 Mais évidemment, c'est justement dans ces moments-là qu'il faut avoir le courage de la paix.
02:01 Le courage de la paix, c'est justement de dire à un moment,
02:04 il faut arrêter le génocide qui est en cours à Gaza.
02:07 Et justement, ce qu'essaye de faire Benjamin Netanyahou,
02:10 c'est aussi de détourner peut-être de ce qui se passe à Gaza et en Palestine.
02:15 Donc il faut augmenter la pression internationale
02:17 parce que c'est le seul moyen de faire céder Benjamin Netanyahou sur ce qu'il est en train de faire,
02:22 qui peut faire basculer toute la région.
02:24 J'en viens à ces deux conférences de la France Insoumise annulées à Lille,
02:27 puisque vous évoquez la Palestine, c'était l'objet même de ces conférences.
02:30 Alors la première devait avoir lieu dans une université, c'est la présidence de l'université
02:34 qui a pris la décision d'annuler par crainte de débordement.
02:37 La seconde devait avoir lieu dans un lieu privé, et cette fois c'est le préfet,
02:41 c'est-à-dire l'État qui a décrété l'annulation avec plusieurs arguments.
02:46 Le risque de trouble à l'ordre public, les forces de l'ordre déjà mobilisées
02:50 par le plan Vigipirate Urgence Attentat et le match qui devait se tenir au stade Pierre-Moroi.
02:55 Jean-Luc Mélenchon a parlé d'abus de pouvoir de République bananière.
03:00 Est-ce que la France pour vous est une République bananière, Mathilde Panot ?
03:04 Écoutez, je crois que nous avons un grave problème démocratique
03:07 qui a été à de nombreuses reprises condamné par des instances internationales.
03:10 Rendez-vous compte qu'hier, en une journée, pour la deuxième fois,
03:13 la conférence de Rima Hassan et de Jean-Luc Mélenchon a été annulée.
03:17 Rima Hassan qui est candidate aux européennes sur la liste de Manon Bry.
03:20 Ensuite, vous avez un syndicaliste qui est le secrétaire départemental CGT du Nord
03:26 qui a été condamné à un an de prison avec sursis pour un tract en soutien à la Palestine.
03:31 Puis vous avez l'interdiction de la manifestation qui doit avoir lieu dimanche,
03:35 un référent en cours, une manifestation contre le racisme et l'islamophobie.
03:39 Je le dis sur la conférence, dans quelle démocratie, en pleine campagne électorale,
03:44 des oppositions ne peuvent pas exercer leur liberté de réunion et d'expression ?
03:48 Bien sûr ! Dans quelle démocratie ça existe ? Dans quelle démocratie ?
03:52 Oui, mais sauf que je pourrais vous dire que finalement la conférence a eu lieu,
03:55 mais dans une République bananière, en l'espèce, elle aurait été annulée et elle n'aurait pas eu lieu.
03:59 Oui, et bien si elle a eu lieu, c'est parce que nous avons tenu bon
04:01 et je suis fière qu'il n'ait pas réussi à faire taire les voix de la paix.
04:05 Et j'alerte solennellement à votre micro, ceux qui se taisent,
04:09 ceux qui ont des silences complices peut-être par petits calculs politiciens,
04:12 ou je ne sais quelle raison, ils se reconnaîtront.
04:16 Tous ceux qui ne disent rien aujourd'hui.
04:17 Aujourd'hui ce sont les insoumis, demain ça sera d'autres.
04:19 Hier c'était la LDH à qui on menaçait de couper ses subventions.
04:22 Hier c'était les soulèvements de la terre, je vais revenir là-dessus,
04:27 les soulèvements de la terre qu'on menaçait de dissolution.
04:29 Donc il faut s'indigner sur ce qui est en train de se passer
04:33 et renforcer le coin de la paix, notamment le 9 juin,
04:35 en mettant un bulletin de vote pour Manon Aubry.
04:37 Est-ce que vous faites un parallélisme entre l'interdiction de vos conférences
04:40 et celle à laquelle devait participer Éric Zemmour à Bruxelles ?
04:43 Est-ce que vous dites que c'est scandaleux de la même façon ?
04:45 Marine Le Pen, Éric Zemmour doivent eux aussi avoir le droit de prendre la parole ?
04:48 Je vais vous dire la différence entre les deux.
04:50 Tout le monde a le droit de s'exprimer dans le cadre du respect de la loi.
04:53 Et la différence que nous avons avec M. Zemmour,
04:55 parce que j'ai entendu M. Macron faire le parallèle,
04:57 de dire "tout le monde a le droit de parler", ce qui est d'une hypocrisie.
04:59 C'est une hypocrisie, Emmanuel Macron.
05:01 Je suis pour ma part toujours favorable à ce que les gens puissent s'exprimer librement
05:04 quand bien même je combats leurs idées.
05:06 C'est une hypocrisie absolue puisque les préfets n'agissent pas sans aucune autorité.
05:09 Mais je reviens à M. Zemmour.
05:11 Vous dites qu'il était au courant qu'il a validé l'annulation de votre conférence à Lille,
05:14 pour que je comprenne bien.
05:15 Écoutez, les préfets dépendent d'une autorité, vous êtes d'accord.
05:18 Donc les préfets ne prennent pas des décisions comme ça.
05:20 Mais tout ne remonte pas à l'Élysée.
05:22 Oui, enfin, écoutez, ça remonte au moins au ministère de l'Intérieur,
05:25 donc vous avez un pouvoir politique qui est responsable.
05:27 Mais sérieusement, vous soupçonnez par exemple le ministère de l'Intérieur et Emmanuel Macron
05:30 d'avoir avalisé ou tout le moins d'avoir laissé faire et de s'indigner ensuite ?
05:35 Écoutez, on en a parlé dans tout le pays, évidemment,
05:37 que ça remonte à l'Élysée, évidemment, que ça remonte au ministère de l'Intérieur,
05:40 et donc que nous avons une atteinte à la démocratie qui est extrêmement grave.
05:45 Donc la différence avec M. Zemmour, pour revenir sur votre question tout à l'heure,
05:48 c'est que lui, contrairement à nous, est un délinquant multirécidiviste
05:52 sur incitation à la haine raciale et injure à caractère raciste.
05:56 Ce que nous, nous n'avons jamais fait.
05:58 Mais la loi ne l'interdit pas en président d'un mouvement politique ?
06:03 Non, mais les limites de la liberté d'expression, c'est de respecter la loi, c'est ce que je dis.
06:06 Et donc vous dites "nous, nous respectons la loi, nous n'avons jamais été condamnés,
06:09 donc il n'y avait pas lieu d'annuler nos conférences".
06:11 Mais même pas que pour ça, il n'y a pas lieu d'annuler nos conférences,
06:14 parce que, et c'est l'article 4 de la Constitution que vous connaissez,
06:17 qui dit que les partis politiques et mouvements politiques
06:20 ont le droit d'exercer leur liberté de réunion, d'expression publique,
06:24 notamment lors des cas de campagne électorale.
06:27 Mathilde Pannot, puisque vous évoquez la Constitution,
06:29 est-ce que vous allez en rester là sur l'annulation de ces conférences,
06:33 ou est-ce que vous allez porter l'affaire devant les juridictions compétentes
06:36 si vous considérez que la Constitution n'a pas été respectée ?
06:39 Alors, on ne peut pas directement saisir le Conseil constitutionnel,
06:43 et notre référé a été rejeté pour une raison simple,
06:45 c'est que le tribunal a dit qu'il n'avait pas assez de temps pour statuer.
06:49 C'est le gros problème démocratique d'avoir des interdictions
06:52 qui tombent quelques heures avant un événement.
06:54 Mais nous réfléchissons sérieusement à aller à une requête au fond,
06:57 et je le dis, ce qu'il faut d'abord, c'est un mouvement de la société,
07:02 à la fois du monde associatif, du monde syndical, du monde politique,
07:06 pour refuser ces atteintes à l'État de droit.
07:09 Vous avez des inquiétudes sur les futurs meetings,
07:11 les futures conférences à venir ?
07:13 C'est la cinquième conférence qui a été annulée pour nous.
07:18 La semaine dernière, Jean-Luc Mélenchon, avec Emma Fourreau,
07:21 candidate elle aussi sur la liste de l'Union populaire,
07:23 a été annulée à Rennes pour un simple mail de menace
07:27 avec la préfecture qui, cette fois-ci, avait dit qu'ils acceptaient
07:30 de sécuriser l'événement, et c'est la présidence de l'université
07:33 qui l'avait refusée.
07:34 Donc oui, nous sommes très inquiets de ces dérives démocratiques dans notre pays.
07:38 La question palestinienne, je le disais, au cœur de la campagne insoumise,
07:41 dans les sondages pourtant, Manon Aubry, crédité de 7% des votes,
07:45 les ouvriers font le choix, notamment, de ne pas voter pour la liste des insoumis.
07:50 Vous allez me dire que ce n'est que des sondages, mais 44% d'entre eux
07:53 comptent porter leur voix sur le Rassemblement national.
07:56 Et Jordan Bardella, Mathilde Panot, est-ce qu'il n'y a pas un paradoxe
07:58 à faire campagne sur des questions internationales,
08:00 là où les préoccupations des Français, c'est le pouvoir d'achat,
08:02 c'est la santé, c'est ce qu'ils répondent à chaque fois qu'on les interroge ?
08:05 Eh bien, nous menons campagne sur les deux, Madame Latrousse.
08:08 Et je dois le dire, c'est notre honneur de ne pas juste dire
08:10 qu'il y a un génocide en cours à Gaza, et ensuite de fermer les yeux,
08:13 de rien dire, de rien faire.
08:15 Nous, nous continuerons, parce que c'est l'honneur de notre humanité.
08:18 Alors ensuite, sur les sondages, vous savez, une élection se joue le jour de l'élection.
08:21 Et il se trouve que nous venons de saisir la Commission nationale
08:26 sur la question des sondages, parce que sur le sondage qui paraît
08:29 tous les jours d'olifoppe, eh bien, lorsque vous regardez,
08:32 dans les échantillons qui sont faits, qui doivent être représentatifs,
08:35 vous êtes d'accord, pour pouvoir dire quelque chose du pays,
08:37 eh bien, il se trouve que le seul candidat sur lequel,
08:40 quand vous demandez dans votre échantillon qui a voté Jean-Luc Mélenchon
08:42 en 2022, et qui a voté les autres candidats,
08:45 eh bien, il se trouve que dans les échantillons, Jean-Luc Mélenchon,
08:48 il y a 13,8%. Or, vous vous rappelez, nous avons fait quasiment 22%
08:51 à l'élection présidentielle.
08:53 - Donc vous dites que les sondages ne représentent pas vraiment...
08:55 - Eh bien, je dis qu'à mon avis, les sondages ratent quelque chose
08:57 dans ce pays, et ils ratent quelque chose dans ce pays
09:00 qui est notamment l'indignation des peuples et du peuple français
09:03 vis-à-vis du génocide en cours à Gaza, et ils ratent le fait
09:06 que les gens comprennent que ce n'est pas juste une élection européenne,
09:09 que c'est la seule élection nationale entre la réélection d'Emmanuel Macron
09:12 en 2022 et l'élection présidentielle de 2027,
09:16 et que donc, c'est aussi le moment de dire non aux raquettes sociales
09:19 sur les locataires de logements sociaux, sur les malades,
09:22 sur les chômeurs, sur les retraités, sur les gens qui reçoivent
09:25 des prestations sociales. - Vous connaissez cette question-là,
09:26 Martine Pannot, parce que c'est vrai qu'on vous a beaucoup, beaucoup
09:27 entendu sur la Palestine, et pourtant, vous avez raison de le dire.
09:30 Dans votre programme, j'ai regardé, les questions sociales,
09:32 ce sont même les premiers chapitres du programme Aux Européennes,
09:35 avec notamment un plan européen que vous proposez pour éradiquer
09:38 la pauvreté, de nouvelles taxes, notamment sur les plus riches,
09:41 pour financer ce plan. C'est un point intéressant,
09:44 cette taxe européenne sur les riches. Est-ce que ça veut dire
09:47 que pour vous, c'est au niveau européen que ça se joue,
09:49 Martine Pannot, et pas au niveau français ?
09:51 - Alors, c'est aux deux niveaux, mais comme nous sommes d'ailleurs
09:53 les seuls à avoir présenté un programme complet pour les Européennes
09:56 pour l'instant, ce qui est quand même important quand vous concourez
09:58 à une élection. Non, il est tout à fait capable de le faire,
10:01 d'être fait au niveau français, mais évidemment, que ça nous intéresse
10:05 aussi de pousser des réglementations supplémentaires au niveau européen.
10:09 - Parce qu'on le voit bien, cette semaine, là où le débat s'est focalisé
10:12 sur la rémunération de Carlo Stavarez, le patron de Stellantis,
10:16 100 000 euros par jour, ça fait 36,5 millions d'euros pour l'année 2023.
10:21 On a vu votre groupe à l'Assemblée proposer de plafonner les salaires,
10:25 sauf que Stellantis, ils sont aux Pays-Bas. Donc c'est pour ça que je vous pose
10:27 la question, est-ce que vous proposez aux nationales des réglementations,
10:31 des lois, qui en réalité, dépendent de l'échelon européen ?
10:34 - Alors non, parce qu'il y a des possibilités, par exemple,
10:37 alors ils sont aux Pays-Bas, mais pour tout ce qui est en France,
10:40 vous pouvez dire que l'écart de 1 à 20 doit se faire.
10:43 Donc on peut faire des choses au niveau français et on doit pousser
10:45 des choses au niveau européen. Mais il est d'ores et déjà possible
10:48 de le faire. Et je tiens à dire que, par exemple, c'est le Rassemblement
10:51 national et la Macronie qui ont voté ensemble contre l'augmentation
10:54 des salaires, contre l'indexation des salaires sur l'inflation,
10:57 et qui refusent, par exemple, cet encadrement des salaires,
11:01 donc avec un salaire maximum de 1 à 20, d'écart de 1 à 20,
11:04 ce qui est déjà, pour moi, très généreux, et qui refusent même
11:07 d'interdire les licenciements, même lorsqu'une entreprise
11:10 et une multinationale fait des bénéfices. Et je voudrais vous parler
11:13 de Sanofi, qui est un fleuron, vous savez, de l'industrie pharmaceutique,
11:18 qui sera les champions des licenciements. À Sanofi, il se trouve
11:22 qu'il y a déjà 10 000 chercheurs, 10 000 postes, qui ont été supprimés
11:26 depuis 2008. Ils veulent supprimer... - Je décris ce que tu nous entends
11:29 sur RMC, vous venez de brandir un tract Sanofi...
11:33 - C'est M. Oudea, président du conseil d'administration.
11:37 - ...avec la CGT Sanofi en logo. - Alors, 10 000 postes supprimés
11:40 depuis 2008, des centres de recherche qui ont été fermés,
11:43 et là, Sanofi vient d'annoncer qu'ils allaient abandonner la recherche
11:46 sur l'oncologie, c'est-à-dire le traitement des cancers,
11:49 dans un moment où nous en avons impérativement besoin,
11:52 je crois que les gens meurent toujours de cancer, et que donc,
11:55 plus de 300 postes vont être supprimés, notamment à Vitry-sur-Seine,
11:58 mais aussi à Montpellier et à Gentilly. C'est une honte, d'abord,
12:01 pour la souveraineté de la France, en termes de santé,
12:07 mais c'est aussi une honte parce que nous donnons de l'argent public,
12:10 et que nous continuons avec des gens qui ont donné 4 milliards d'euros
12:13 aux actionnaires et qui continuent à licencier.
12:16 Et bien ça, par exemple, ce sont des règles qu'on pourrait se doter
12:19 et dire "on interdit les licenciements dans ce cas-là".
12:22 - Mathilde Padeau, j'aimerais vous entendre sur les mots du patron de Michelin,
12:24 "le SMIC n'est pas un salaire décent", dit le patron de l'entreprise,
12:27 ça a dû vous faire drôle d'entendre un patron parler comme vous.
12:30 - Eh bien oui, d'ailleurs je salue le fait qu'il explique justement
12:33 qu'on ne peut pas vivre dignement du SMIC, ce que nous nous saissons...
12:36 - Mais ça montre que tous les patrons ne sont pas voyous aussi.
12:38 - Ah mais bien sûr, mais nous n'avons jamais dit ça, nous nous demandons des règles,
12:40 nous nous demandons que ça ne dépende pas justement du bon vouloir d'un patron.
12:43 Je salue le fait que le patron de Michelin le fasse,
12:45 qu'il montre que c'est possible d'augmenter, de multiplier par 1,5 voire par 3 le SMIC
12:51 pour pouvoir vivre dignement, mais j'ai surtout vu le bal des hypocrites que c'était
12:57 lorsque Bruno Le Maire a tweeté qu'il saluait la décision du patron de Michelin
13:01 et qu'il a tweeté "la question des salaires est décisive" alors que ce sont les mêmes
13:05 qui, par un simple décret, auraient pu depuis 7 ans augmenter le SMIC.
13:09 - Gabriel Attal hier était l'invité exceptionnel de BFM TV, 100 jours après sa nomination à Matignon.
13:13 Ce qu'il dit c'est "l'essentiel c'est la progression salariale".
13:16 Il n'a pas voulu commenter la phrase "le SMIC n'est pas un salaire décent",
13:20 il dit travailler d'ailleurs sur un système, je cite le Premier ministre,
13:23 qui fasse que ça coûte moins cher aux patrons et aux salariés d'augmenter le salaire,
13:27 surtout quand on est proche du SMIC.
13:30 Pour dé-smicardiser la France, est-ce que vous faites confiance à Gabriel Attal ?
13:34 - Absolument pas. Regardez le chaos dans lequel ils nous ont mis depuis 7 ans.
13:38 Nous sommes la 7ème puissance économique au monde et pourtant nous avons 1 élève sur 5
13:42 qui sont en situation de pauvreté.
13:44 Pourtant nous avons une explosion d'enfants qui sont à la rue.
13:48 - Mais ça ce n'est pas le SMIC, c'est pas le salaire.
13:49 - Oui mais c'est une explosion de la pauvreté généralisée.
13:51 Vous avez un Français sur 3 qui déclare qu'il ne mange pas à sa faim.
13:55 Donc ces gens auraient pu depuis 7 ans faire tout autrement,
13:57 et notamment nous écouter, plutôt que de supplier, de demander aux entreprises,
14:01 et bien ils auraient pu tout simplement augmenter les salaires,
14:04 c'est ce que nous demandons, et faire une conférence sur les salaires pour qu'ensuite ça suive.
14:07 Donc je ne suis pas d'accord avec les petits ajustements,
14:10 au même moment où on nous annonce 56 milliards d'économies en moins de 2 ans,
14:14 et où là encore on veut faire partir des locataires des logements sociaux,
14:19 où on veut s'en prendre aux malades, où on veut s'en prendre aux chômeurs,
14:22 c'est inacceptable et c'est révoltant.
14:24 - Vous évoquez l'école, il y a eu ces mots chocs de Gabriel Attalière,
14:29 sur, dit-il, l'antrisme islamiste à l'école.
14:34 - Vous avez dans beaucoup d'endroits en France,
14:38 des groupes plus ou moins organisés,
14:40 qui cherchent à faire ce qu'on appelle un antrisme islamiste,
14:43 et donc oui les préceptes de la charia, notamment dans nos écoles.
14:46 Vous avez en face de vous le ministre de l'éducation nationale,
14:49 l'ancien ministre de l'éducation nationale,
14:50 qui a pris une décision importante,
14:52 interdire le port de la baïa et du camis dans nos établissements scolaires.
14:56 Sur ce sujet-là, je peux vous dire que ma détermination est absolue.
15:00 - Gabriel Attalière qui évoque des groupes
15:03 qui essayent d'imposer la charia à l'école, dit-il,
15:07 qui prônent les préceptes de la charia, notamment dans les écoles.
15:10 Pour le citer rigoureusement,
15:12 est-ce qu'il parle comme le Rassemblement national, Mathilde Padoue ?
15:15 - En tout cas, il promeut les mêmes solutions politiques
15:17 que le Rassemblement national, que ce soit l'uniforme à l'école,
15:20 que ce soit l'école du tri social, avec le choc des savoirs
15:23 où on va trier les enfants dès 11 ans,
15:26 que ce soit le système de tous sanctions,
15:28 où à la fin, vous vous retrouvez dans un pays
15:30 où le pouvoir a décidé de se protéger des enfants
15:33 plutôt que de protéger les enfants.
15:35 - Mais est-ce qu'il a tort sur le fond d'une espèce d'emprise islamiste
15:39 qui conduit à ce qu'une petite fille samara, 14 ans, soit agressée,
15:42 sa mère évoquant le harcèlement dont elle était victime
15:45 de la part d'adolescentes plus pratiquantes ?
15:47 - Le procureur a dit que ça n'avait rien à voir avec un fait religieux.
15:50 - Une jeune fille de 13 ans prise à partie
15:52 parce qu'elle ne faisait pas le jeune,
15:54 Shem Seddin, avie Richatillon, parce qu'il parlait avec une fille
15:57 et que son entourage a considéré qu'il pouvait là y avoir
16:00 une atteinte à l'honneur de la famille.
16:02 - Plusieurs choses.
16:03 D'abord, ils sont en train de donner une définition
16:06 à la laïcité, à la jeunesse, qui est détestable.
16:08 Quand vous demandez, c'est Jean Bobéro qui dit ça,
16:10 quand vous demandez à la jeunesse quelle est la définition de la laïcité,
16:13 il vous donne une liste d'interdits et pas du tout la question
16:16 de la liberté de conscience et comment est-ce qu'on vit ensemble.
16:19 C'est un problème sur le dévoiement de la laïcité.
16:21 Ça, c'est la première chose.
16:22 La deuxième chose, il aime dire "tu casses, tu répares".
16:25 Eh bien, ils ont tout cassé dans ce pays.
16:27 La protection de l'enfance, pour l'aide sociale à l'enfance.
16:30 40% des jeunes de moins de 25 ans qui sont à la rue
16:33 qui sont des anciens enfants placés.
16:35 Avec seulement 13% des enfants placés qui ont leur brevet des collèges
16:39 alors que c'est 80% en population générale.
16:42 Avec plus de la moitié des mineurs, des jeunes femmes mineures
16:47 qui se prostituent, qui sont à l'aide sociale à l'enfance.
16:49 J'étais dans la Vienne il y a quelques jours
16:51 où des éducateurs spécialisés, vous savez, étaient en train de manifester
16:55 parce qu'on va leur supprimer 5 postes.
16:57 Mais vous ne nous répondez pas sur l'islamisme, merci de ne pas nous...
16:59 Vous ne reprenez pas le terme "antrisme islamiste".
17:01 Non, pas du tout.
17:02 Mais comment est-ce que vous qualifiez cette succession
17:04 de faits, d'incidents dans des collèges, dans des lycées ?
17:08 Eh bien, je vais vous dire, quand une société se déstructure
17:10 alors la société devient beaucoup plus violente.
17:12 Et quelle est la solution ?
17:14 Eh bien, c'est la question de la prévention, de la présence humaine.
17:17 Il faut des psychologues scolaires, des médecins scolaires, des infirmières scolaires.
17:20 C'est ça qui éviterait par exemple qu'une jeune fille soit arrêtée
17:23 parce qu'elle ne fait pas le ramadan ?
17:25 Il faut des AUD alors qu'ils ont supprimé encore 1000 postes.
17:26 Mais arrêtez, ce n'est pas le problème principal de l'école.
17:29 Non mais c'est un problème.
17:30 Est-ce que vous dites...
17:31 Non mais aucune...
17:32 Je comprends que vous disiez "ce n'est pas le problème principal"
17:33 mais c'est un problème ?
17:34 Mais écoutez, si ça arrive, c'est un problème.
17:36 Mais dans ce que vous m'avez cité, notamment Samara,
17:39 sur lequel l'extrême droite s'est jetée,
17:41 et je veux lui apporter tout mon soutien aujourd'hui,
17:43 eh bien ça n'a rien à voir, ça a été dit par le procureur,
17:46 ce n'est pas la France Insoumise qui le dit.
17:47 Ça n'a rien à voir avec des choses religieuses.
17:49 Ce qu'est en train de faire Attal est révoltant.
17:51 Il essaye de soumettre la jeunesse
17:53 en recyclant les pires idées de l'extrême droite.
17:56 Eh bien, je vais vous dire, ils doivent commencer par eux-mêmes
17:58 parce que le premier parent irresponsable, c'est l'État.
18:01 Je vais vous parler de la protection enfance,
18:03 dans la Vienne, dans un seul département,
18:05 c'est 400 jeunes et leurs familles qui ne pourront plus être accompagnés
18:07 parce qu'il n'y a plus d'éducateurs de rue.
18:09 Il n'y a plus aucune présence humaine nulle part.
18:11 Donc on déstructure tout.
18:12 C'est à ça qu'il faut s'attaquer, et notamment en remettant des moyens.
18:15 L'éducation nationale est à l'os.
18:17 Mathilde Pannot, est-ce que ce sont des choses que vous irez dire à Gabriel Attal
18:21 puisqu'il vient d'ouvrir une concertation pour 8 semaines
18:23 sur la question de la violence, l'hyper-violence des mineurs ?
18:27 Est-ce que vous allez participer à sa concertation ?
18:29 Je n'ai aucune idée de comment il va faire cette concertation,
18:31 mais je vais vous dire quelque chose qui me semble important, Mme Latrousse.
18:34 Il se trouve qu'il y a une représentation nationale qui existe,
18:38 avec un Parlement sur lequel nous pouvons voter, parlementer,
18:42 discuter sur les orientations politiques du gouvernement,
18:45 et c'est d'ailleurs le rôle des parlementaires,
18:46 y compris de contrôler l'action du gouvernement.
18:48 Donc maintenant, ça suffit de faire des grands débats par là,
18:51 de faire des grands débats par-ci.
18:52 Nous savons ce qu'il faut faire.
18:54 Vous avez vu le nombre d'agressions qu'il y a
18:56 parce que des gens ont des troubles psychologiques.
18:58 Vous avez vu ce qui se passe sur la souffrance et la santé mentale.
19:01 Donc vous n'êtes pas sûre d'aller à la concertation, de ce que je comprends,
19:03 voire de ce que ça a à nous ?
19:04 Je lui demande de venir à l'Assemblée nationale,
19:05 ce n'est quand même pas extraordinaire dans une démocratie,
19:07 de venir à l'Assemblée nationale et de demander un vote des parlementaires.
19:10 Voilà ce que je lui demande.
19:11 Et je lui demande d'arrêter, aucun pédagogue n'est d'accord
19:14 avec le fait qu'on prône la soumission absolue à toute autorité,
19:18 ou sinon la punition.
19:19 Ça ne marche pas comme ça.
19:21 Il y a une question, c'est pas ça le projet de l'éducation nationale,
19:24 et c'est ce que je dénonce dans les annonces extrêmement violentes
19:28 qui ont été faites par Gabriel Attal.
19:30 Vous avez été entendu Mathilde Panot, plus de moyens pour l'école,
19:33 plus de moyens pour accompagner les familles,
19:35 et pour la protection de l'enfance.
19:38 Merci d'être venue à ce micro ce matin, Mathilde Panot.
19:41 Je rappelle que vous êtes présidente du groupe La France insoumise
19:44 à l'Assemblée nationale, bientôt 8h53 sur RMC et BFM TV.
19:47 Bonne journée à vous, bonne journée à tous.
19:49 Bonne journée à tous.

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