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Ce soir, sur Cnews, le rabbin qui a été agressé a raconté comment les choses se sont passées et il explique qu'il ne s'est pas laissé faire car il ne voulait pas que l'on voit un rabbin se faire cracher dessus simplement parce qu'il était juif. II explique qu'il savait qu'une agression pouvait arriver mais il pensait plus à une agression verbale, qu'à une agression physique.

Arié Engelberg indique : "Il a commencé en me demandant si j'étais juif avant de m'insulter et de me dire que "tous les juifs sont des fils de p... " et il me crache dessus.

Il le fait une fois, puis une deuxième fois et je me suis dit que ce n'était pas possible que ça dure car la vidéo allait tourner ensuite partout et on allait ainsi voir un rabbin se faire cracher dessus. J'ai dit à mon fils qui était pas que l'on ne se laissait jamais insulter sans répondre ! "

Et de préciser :

"Je continuerai à marcher avec fierté. À exprimer mon judaïsme avec fierté et à faire en sorte qu'un Juif se sente bien et puisse vivre son judaïsme avec fierté, peu importe où il est"

Arié Engelberg qui précise que plusieurs personnes l'ont aidé, des commerçants, un homme qui promenait son chien, mais aussi une personne de couleur qui lui a amené du réconfort, mais aussi deux personnes musulmanes qui ont vu ce qui s'est passé et qui était sidéré et dépité en disant "ce n'est pas possible qu'un musulman puisse faire ça." Ce sont d'ailleurs ces deux personnes qui ont appelé la police a précisé le rabbin.

Un peu plus tôt un témoin racontait la scène au micro de RTL. "J'ai vu une personne frapper une autre personne. En me rapprochant, j'ai vu le chapeau du rabbin par terre. L'agresseur a mis un coup de pied dedans", raconte ce riverain, sidéré par ce qu'il a vu. Selon lui, l'agresseur a ensuite pris la fuite en voyant plusieurs témoins.

"L'antisémitisme est un poison. Nous ne céderons ni au silence ni à l'inaction", a réagi Emmanuel Macron sur X (ex-Twitter). Dans son message, le président de la République a également rendu hommage à la victime, Arié Engelberg.

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Transcription
00:00Donc, c'était hier, le jour du Shabbat, samedi, on rentrait de la synagogue avec mon fils.
00:05On passe par une rue et il y a un jeune individu qui nous voit arriver au loin.
00:11Il sort son téléphone, je vois qu'il est interpellé par notre présence.
00:17Il se filme en mode selfie, lui et les personnes qui sont derrière, donc nous.
00:24Et il commence à crier en disant « Monsieur, est-ce que vous êtes juif ? »
00:27Je réponds « Oui » et il dit « Tous les juifs sont des fils d'eux ».
00:32Il insulte et il crache, tout en se filmant et en nous filmant à nous.
00:37Puis ensuite, il retourne le téléphone, il s'approche encore de nous.
00:40Et à nouveau, il insulte, il dit « Tous les juifs sont des fils d'eux » et il crache à nouveau.
00:46Et donc, moi, à ce moment-là, je me dis « Si je n'agis pas, cette vidéo va tourner partout.
00:54On va voir un juif, un citoyen français, un rabbin de communauté en train de se faire insulter,
01:00cracher dessus et qu'il trace sa route, pardonnez-moi du terme. »
01:06Je me dis « Ce n'est pas possible ».
01:07Donc, je me suis approché de lui et j'ai touché son téléphone de manière qu'il puisse continuer de filmer.
01:17Puis ensuite, c'est parti dans des coups.
01:21Je me suis protégé, il a donné des coups, il m'a atteint.
01:24Je me suis défendu comme j'ai pu me défendre.
01:29Mais je n'allais pas rester encaissé des coups sans rien faire.
01:33Il y a eu un moment donné où instinctivement, j'ai ramassé mon maquillage qui était tombé par terre avec mon chapeau.
01:38À ce moment-là, il m'a ceinturé par derrière.
01:41Je lui ai bloqué les bras pour pas qu'il puisse m'assainir des coups dans la nuque ou dans le dos.
01:47Tout en s'amenant contre un volet de maison qui était là.
01:52Jusqu'au moment où il ne pouvait plus me détacher de ses mains.
01:57Donc, il m'a mordu fort dans le dos en me faisant cadeau de son ADN pour l'apprentissage scientifique.
02:02Puis ensuite, les bras se sont déliés, lâchés.
02:07C'est à ce moment-là qu'on voit la vidéo.
02:09Il essayait encore de m'apporter deux coups.
02:12À ce moment-là, il y a un commerçant qui est intervenu.
02:15Il s'est reculé. Comme on le voit dans la vidéo, il donne un coup de pied dans mon chapeau qui était là.
02:21Pendant tout le long de l'agression, j'ai surveillé mon fils que je le voyais tétanisé.
02:30Puis ensuite, l'individu est parti.
02:32Tout de suite, il y avait des gens qui étaient dans des voitures qui se sont arrêtés.
02:36Ils m'ont dit qu'on a tout vu.
02:38On m'a pris des vidéos. Ils m'ont dit « Regardez, on va vous laisser notre numéro de téléphone ».
02:46C'était le jour du Shabbat, donc je n'ai pas mon téléphone sur moi,
02:49mais ils m'ont envoyé un message que j'ai pu lire après Shabbat.
02:55Ce que je tiens à préciser, c'est qu'il y a le commerçant qui est intervenu.
03:00Il y a un autre témoin qui était là, qui promenait son chien aussi, qui est intervenu.
03:04Les deux personnes de la première voiture qui sont parties garer leur voiture m'ont accompagné,
03:11me soutenu et m'ont apporté du réconfort.
03:14C'était des personnes de couleur.
03:16La voiture derrière, c'était deux jeunes musulmans.
03:21Quand ils ont vu ça, ils ont dit « Mais ce n'est pas possible, ce n'est pas un musulman qui vous a fait ça ».
03:26Parce que, bien sûr qu'en agression, ils proféraient des insultes en arabe.
03:29Ils m'ont apporté tout leur soutien.
03:31Ils m'ont dit « On est là, ne vous inquiétez pas, on va appeler la police ».
03:34C'est eux-mêmes qui ont appelé la police.
03:35Ils m'ont dit « Vous ne pouvez pas partir comme ça, il faut que la police vienne ».
03:39La police est venue.
03:41Elle s'est tout de suite rendue compte du caractère antisémite.
03:46Ils ont pris l'affaire très au sérieux.
03:49Elle s'est montée vite dans la hiérarchie.
03:52Ils m'ont incité à aller porter plainte rapidement.
03:56J'ai expliqué que c'était le Shabbat et que je ne pouvais pas écrire, ni porter, etc.
04:01Ils ont respecté mes convictions religieuses,
04:04tout en m'accompagnant à suivre une procédure particulière.
04:08Ensuite, je suis rentré chez moi.
04:11Mon fils n'était pas bien.
04:14Juste après l'altercation, je lui ai dit « Écoute, ça va ? ».
04:20Il m'a dit « Oui ».
04:21Je lui ai dit « Regarde, t'as vu, on s'est fait insulter, on s'est fait cracher dessus.
04:26Mais papa ne s'est pas laissé faire parce qu'on ne laisse jamais personne nous insulter.
04:30Ça n'en répond pas. »

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