Chaque dimanche, Pierre de Vilno reçoit un invité politique dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour à tous, bienvenue au Grand Rendez-vous Europe Insight News, les échos.
00:04Bonjour Sophie Prima.
00:05Bonjour.
00:06Merci d'être avec nous.
00:07Merci de votre invitation.
00:08Vous êtes porte-parole du gouvernement, un gouvernement qui fait aujourd'hui ses 100 jours,
00:12et que vous avez cette semaine qualifié gouvernement d'assemblage,
00:17sémantique, viticole, très parlante au vu des positions très différentes en fonction des ministres qui prennent la parole,
00:24en particulier sur le dossier algérien, mais aussi sur le voile dans le sport, sur les retraites.
00:29Nouvel exemple encore aujourd'hui sur la laïcité avec Madame Borne qui s'explique dans Le Parisien.
00:35Cette polyphénie, comme vous le dites, peut-elle encore tenir ?
00:3865% par exemple des Français pensent qu'on ne parle pas assez fermement à l'Algérie,
00:42et avec le coup du conclave, ne risquez-vous pas une censure surprise venant peut-être de la gauche modérée,
00:50sur laquelle pourtant François Bayrou espérait compter.
00:53Nous évoquerons également le réarmement de l'Europe, et donc la France face aux impérialismes,
00:58dans un contexte encore tendu et incertain dans le conflit entre l'Ukraine et la Russie.
01:02Pour vous interroger ce matin, mes camarades Christophe Jacobizine des Echos, bonjour Christophe,
01:06et Mathieu Bocoté, bonjour Mathieu.
01:08Bonjour.
01:09Commençons par cette marche contre le racisme initiée par LFI hier,
01:14cette marche qui n'a pas été un franc succès.
01:1790 000 personnes à travers la France, 20 000 à Paris,
01:20et l'image peut-être que l'on garde de cette manifestation, à part les interpellations diverses,
01:27ce sont ces drapeaux palestiniens partout.
01:30Comment est-ce que vous interprétez ce message ?
01:32Écoutez, je crois que d'abord organiser une marche contre le racisme, c'est une belle idée.
01:37Or l'idée a été totalement dévoyée par ce que vous indiquez,
01:42c'est-à-dire par une manifestation qui est complètement phagocytée par un parti politique,
01:48qui est à l'origine de la création, avec des personnes qui sont antisémites notoires.
01:55Et donc je ne dis pas que les personnes qui ont défilé sont toutes antisémites,
02:00mais il y a une dissonance en réalité entre l'organisation,
02:04ce qui se montre dans cette organisation, les organisateurs,
02:08et la réalité de la cause, qui je pense n'a pas échappé à l'ensemble des Français.
02:14Et on part d'un appel à cette manifestation qui était elle-même une affiche clairement antisémite.
02:20Et vous avez raison.
02:21Le maire Manuel Bompard à votre place la semaine dernière ici disait que ça a été une erreur.
02:26Ça a été une erreur, mais je n'ai entendu personne s'excuser.
02:31Personne dans la France insoumise ?
02:33Personne dans la France insoumise.
02:35J'ai entendu du monde, dont Manuel Bompard, dire effectivement que c'était une erreur.
02:40En revanche, je n'ai pas entendu d'excuses.
02:42Et il y a une telle dissonance.
02:44Il a dit que c'était une erreur d'avoir utilisé l'intelligence artificielle.
02:47Il n'a pas dit que c'était une erreur d'avoir fait cette affiche.
02:49Donc pas d'excuses.
02:50Donc pas d'excuses.
02:51Et donc cette dissonance, elle apparaît aux yeux des Français.
02:54Et je crois qu'elle est la raison pour laquelle cette manifestation n'a pas recueilli le nombre de Français souhaités.
03:00Quasiment au même moment, hier à Orléans, à 13h30, un rabbin qui sortait de la synagogue s'est fait trapper à la tête et mordre à l'épaule.
03:10Ça va s'ajouter évidemment aux 1500 actes antisémites qui ont été recensés l'an dernier.
03:15Qu'est-ce qu'on fait concrètement ?
03:17Est-ce qu'on s'attaque vraiment à le phénomène ?
03:19Est-ce qu'on sanctionne plus fermement ?
03:20Est-ce qu'on revoit notamment la justice des mineurs ?
03:24Parce qu'en fait, apparemment, l'interpellé suspecté a 16 ans.
03:28Alors d'abord, aujourd'hui, effectivement, l'interpellé suspecté a 16 ans.
03:32Je ne connais pas le fond, bien sûr, puisqu'il vient d'être interpellé et donc l'enquête va commencer.
03:38Je voudrais dire que j'ai une pensée pour le rabbin, évidemment.
03:41Que j'ai une pensée, évidemment, pour tous ceux qui se font agresser.
03:47Il y a une attaque tous les trois jours, antisémites.
03:51Donc c'est insupportable dans notre pays.
03:53Ça nous rappelle des heures vraiment sombres.
03:56Et on ne peut pas laisser continuer à se développer cet antisémisme.
04:00C'est la raison pour laquelle cette manifestation-là était vraiment particulière hier.
04:05Votre question, c'est qu'est-ce qu'on fait sur la délinquance des mineurs ?
04:08Il y a une proposition de loi de Gabrielle Attal, poussée par Gabrielle Attal,
04:12qui a été examinée à l'Assemblée nationale.
04:14Elle arrive cette semaine au Sénat.
04:16Et évidemment, le gouvernement, lui, apporte son soutien.
04:19Il faut effectivement que nous changions la loi sur les mineurs, évidemment.
04:23Mathieu Bocoté.
04:24Mais est-ce qu'il n'y a pas aussi, par ailleurs, vous dites, c'est très bien de faire une marche contre le racisme, évidemment.
04:27Mais est-ce qu'il n'y a pas une forme d'antiracisme asymétrique ?
04:30Parce qu'on fait référence à l'antisémitisme ici.
04:32Mais aussi, cette semaine, on a passé toute la semaine à nous expliquer,
04:35en revenant sur les événements de Crépole, que le racisme anti-blanc était une impossibilité logique,
04:39une impossibilité théorique qui ne pouvait pas exister.
04:41Est-ce que refuser de nommer le racisme anti-blanc dans un événement comme celui-là ou dans d'autres,
04:45ce n'est pas aussi une faillite de l'antiracisme ?
04:47C'est bien sûr une faillite de l'antiracisme.
04:49Moi, j'habite dans un endroit, dans les Yvelines,
04:52qui sont avec beaucoup de populations de toutes les origines, etc.
04:58Et il est arrivé, par exemple, à ma fille, au lycée, de se faire traiter de salle blanche.
05:03Donc ça, c'est du racisme vraiment à l'état pur.
05:07Non, non, non. C'est du racisme anti-blanc, Sophie Primat. Dites-le.
05:11Oui, je veux bien le dire. C'est du racisme anti-blanc.
05:13Vous vous rendez bien compte, et Mathieu a raison d'insister sur ce point,
05:17qu'aujourd'hui, en France, le fait de parler de racisme anti-blanc, c'est un tabou.
05:22En tout cas, ce n'est pas le mien. Le racisme est universel.
05:25Il va vers tous les types de populations, qu'elles soient d'origine étrangère,
05:30qu'elles soient françaises, qu'elles soient blanches, qu'elles soient, je ne sais quelle origine.
05:34Le racisme est le racisme. C'est la haine des autres et la haine de ceux qui sont différents.
05:38Par conséquent, je n'ai pas de pudeur à vous dire ça.
05:41Christophe Jacquemusine.
05:42On va peut-être effectivement poursuivre sur cette semaine compliquée,
05:45comme vous l'avez effectivement expliqué, Pierre,
05:48avec tout ce melting pot d'opinions des membres du gouvernement,
05:52notamment sur le port du voile dans des compétitions sportives.
05:58On sait que la ministre des Sports a dit qu'elle n'y s'y opposait pas,
06:02qu'elle s'est prise une réponse assez ferme de ses collègues,
06:05notamment à l'intérieur et à la justice.
06:08C'est quoi la position du gouvernement sur ce sujet ?
06:11Est-ce qu'il faut interdire le port du voile dans les manifestations sportives ?
06:14On n'a pas très bien compris.
06:15La position du gouvernement est extrêmement claire.
06:18Comme vous l'avez dit, le gouvernement est fait de personnalités différentes,
06:21issues de sensibilités politiques différentes.
06:24C'est l'ADN de ce gouvernement qui répond au manque de majorité totale à l'Assemblée nationale.
06:31Il y a des nuances qui s'expriment entre les différentes personnalités.
06:36Des nuances se sont exprimées au sein du gouvernement.
06:39La position a été tranchée par le Premier ministre.
06:42Nous soutenons le non-port du voile pendant les compétitions
06:47dans les fédérations sportives qui exercent des missions de services publics.
06:53L'affaire est totalement engagée.
06:55Pourquoi est-ce que Mme Borne trouve le moyen, ce matin,
06:59dans le Parisien, dans l'édition du dimanche,
07:01de dire qu'elle n'a aucune leçon à recevoir sur la laïcité
07:04de la part de Gérald Darmanin et Bruno Retailleau ?
07:06C'est une forme de règlement de compte encore ?
07:10Vous n'en avez pas assez de jouer aux pompiers de service,
07:12de toujours essayer de concilier les uns les autres ?
07:14À la fois Gérald Darmanin et à la fois Bruno Retailleau
07:17se sont exprimés en disant qu'ils avaient un désaccord avec Marie Barzac.
07:21Évidemment, puisque nous sommes, encore une fois,
07:23deux sensibilités politiques un peu différentes à l'intérieur du gouvernement.
07:27Le Premier ministre les a réunies.
07:29Il leur a dit qu'on pouvait exprimer des opinions et des sensibilités différentes.
07:33Mais une fois que c'était tranché, chacun se respecte.
07:36C'est le cas.
07:37C'est vrai qu'Elisabeth Borne n'a pas de leçon de laïcité à recevoir de personne.
07:40Elle s'est elle-même engagée, quand elle était Première ministre, sur cette question.
07:44Donc il faut fin de l'histoire, fin de la cour de récréation.
07:48Les dirigeants disent souvent qu'on a besoin de stabilité pour faire avancer le pays.
07:53De la même façon, les Français attendent peut-être du gouvernement un peu de stabilité.
07:57Là, c'est règlement de compte à hoquet corral, toutes les cinq minutes.
08:00Vous savez, on doit tous s'habituer à ce nouveau gouvernement
08:03et à cette nouvelle situation politique.
08:05Il n'y a pas de majorité totale à l'Assemblée nationale.
08:08Et donc, ce qu'a fait le Premier ministre,
08:10c'est d'assembler à la fois des personnes qui ont beaucoup de personnalité...
08:13Le gouvernement d'assemblage.
08:14Vous savez que ça donne une piquette, généralement, à l'Assemblée ?
08:16Pas forcément.
08:18Non, non, pas forcément.
08:20Et on a tous intérêt à ce que ça fonctionne.
08:23Donc le Premier ministre, il a pris des personnalités avec une forte expérience.
08:28On a quand même deux premiers ministres dans ce gouvernement,
08:30anciens premiers ministres dans ce gouvernement.
08:32On a des personnes qui sont extrêmement expertes sur leur mission.
08:36On a des personnes qui ont des personnalités fortes.
08:39Bruno Retaille a une personnalité.
08:40Gérald Darmanin a une personnalité forte.
08:42Et qui s'exprime.
08:43Mais au bout du bout, il y a un Premier ministre qui tranche dans les débats
08:48et qui donne la ligne du gouvernement.
08:50C'est une porte-parole du gouvernement qui éteint le feu.
08:52Eh bien oui, c'est mon rôle d'éteindre le feu et de donner la ligne du gouvernement.
08:55Vous allez devenir un uniforme des marins-pompiers de Marseille ou des sépars-pompiers de Paris ?
08:59Mais bien sûr, mais c'est une difficulté.
09:01Pourquoi ne pas...
09:02Moi, je ne cache pas les difficultés.
09:03Bien sûr que c'est une difficulté.
09:04C'est une difficulté dans la compréhension qu'ont les Français.
09:07Mais tous, on doit s'habituer à cette nouvelle donne
09:10qu'il n'y a pas de majorité totale à l'Assemblée nationale.
09:12Et donc, nous devons faire avec.
09:14Mais au-delà de ces nuances qui se contredisent sans être contradictoires,
09:17vous parlez de la question de la laïcité, mais au-delà même de la laïcité,
09:21est-ce que la vraie question, ce n'est pas l'antrisme islamiste ?
09:23C'est dans la présence du voile dans le sport.
09:25Il y a 30 ans, c'était quelques voiles à l'école.
09:27Maintenant, c'est le voile partout.
09:29Il y a le voile partout dans le sport.
09:30Est-ce que c'est un signe pour vous, selon le changement de population,
09:33d'antrisme islamiste ?
09:34Comment l'expliquez-vous, cette présence partout, cette présence générale ?
09:38L'antrisme islamique est un sujet extrêmement important
09:41qui est combattu par l'ensemble des personnes qui composent ce gouvernement.
09:48C'est un sujet de préoccupation très fort, en particulier dans le sport.
09:52C'est pour ça que cette proposition de loi de Michel Savin,
09:54le sénateur Michel Savin, de l'ISER, est un signal très important.
09:59Nous voulons lutter contre l'antrisme.
10:00Est-ce qu'il sera suffisant ?
10:02Bien sûr que non.
10:03Il va falloir davantage…
10:04Mais est-ce que le voile est un symbole ?
10:06L'expansion du voile, est-ce que c'est un symbole de l'antrisme islamiste ?
10:09Eh bien, ça ne l'était pas tout au début.
10:11Encore une fois, moi, dans ma partie des Yvelines
10:13qui agrège une population d'origine différente,
10:17je vis avec le voile, je vis avec un certain nombre de tenues vestimentaires
10:22issues de la diversité des populations depuis très longtemps.
10:26Donc vous ne diriez pas comme Jordan Bardelak à terme ?
10:28Mais aujourd'hui, c'est vrai que la population française,
10:32la population républicaine qui est attachée aux principes de notre République
10:36s'interroge sur le symbole du voile parce qu'aussi on voit ce qui se passe en Iran,
10:41parce qu'on voit ce qui se passe en Afghanistan
10:43et que là, on est dans un signal de soumission et d'effacement des femmes.
10:48Mais c'est récent pour vous.
10:49Vous disiez que ça n'a pas toujours été comme ça.
10:50C'est plutôt récent.
10:51Non, ça n'a pas été comme ça.
10:52Le voile n'a pas toujours été symbole de soumission en France ?
10:54Moi, j'ai senti véritablement, comme maire, comme élue locale,
10:57comme sénatrice de mon département,
10:59j'ai vu monter cela depuis une dizaine d'années de façon assez importante.
11:03Est-ce que vous diriez comme Jordan Bardelak à terme
11:05qu'il faudrait interdire le voile partout, y compris dans la rue ?
11:07Écoutez, on a des principes dans notre République,
11:10les principes de la laïcité qui étaient chers à Aristide Briand,
11:13qui est la liberté de culte.
11:15Et donc à cette liberté de culte et de pensée et de conscience,
11:18on ne peut pas opposer une police du vêtement.
11:22En revanche, il faut protéger l'espace public,
11:25il faut protéger les lieux où l'on peut agir,
11:29sur des populations notamment qui sont en construction.
11:32Et je pense aux enfants, c'est l'école, c'est probablement effectivement le sport
11:36et notamment là où il y a des missions de services publics.
11:39Sophie Prima, porte-parole du gouvernement,
11:40et l'invité du Grand Rendez-Vous, à tout de suite.
11:45Retour sur le plateau du Grand Rendez-Vous,
11:46Europe 1, CNews, en partenariat avec Les Echos.
11:49Et la porte-parole du gouvernement, Sophie Prima.
11:52Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin,
11:55donne une grande interview au Journal du Dimanche ce matin.
11:58Tout doit être fait pour l'éloignement systématique des prisonniers étrangers,
12:02dit-il.
12:03Ça rentre dans des chiffres du ministère de l'Intérieur
12:08qui, pour la première fois, montrent à quel point les étrangers
12:11sont présents dans la délinquance,
12:13en fonction des différentes catégories justement de délinquance.
12:18Gérald Darmanin, dans une circulaire,
12:19appelle à repérer les détenus étrangers expulsables.
12:23Il serait 19 000.
12:25Je cite le ministre de l'Intérieur.
12:28Le ministre, pardon, j'ai tellement l'habitude qu'il a été ministre de l'Intérieur
12:32qu'il est maintenant ministre de la Justice.
12:3319 000 détenus étrangers, soit 24,5% de la population.
12:373068 ressortissants de l'Union européenne.
12:4016 773 détenus hors Union européenne.
12:45Et tenez-vous bien, 686 détenus dont on ne connaît pas la nationalité.
12:50Et Gérald Darmanin dit qu'en fait, si ces gens étaient détenus dans leur pays,
12:56ça ferait un quart de la population en moins
12:59et donc plus de surpopulation carcérale.
13:01Sophie Primin.
13:02Oui, c'est d'abord la question de la surpopulation carcérale.
13:05Aujourd'hui, à cette question grave de surpopulation,
13:09parce qu'on n'a pas vocation à avoir des prisons qui sont surpeuplées
13:13avec des conditions de détention qui ne sont pas très dignes parfois,
13:16il y a deux options.
13:18Soit on se dit qu'il y a une partie de la population,
13:21et c'est ce que Gérald Darmanin dit ce matin,
13:24qui pourrait retourner à exécuter leurs peines dans leur pays d'origine
13:30ou on construit des prisons.
13:32Donc ce n'est pas exclusif l'un de l'autre.
13:34Mais dans un moment où on s'interroge sur l'utilisation de l'argent public,
13:38sur la disponibilité de l'argent public,
13:41je pense que c'est une piste qu'il faut regarder.
13:43Il n'y a pas d'exclusivité.
13:44Il faudra construire des prisons,
13:45mais aussi il faut regarder comment on peut baisser la pression dans les prisons.
13:49C'est une piste.
13:50On n'enlèvera pas 20 000 prisonniers d'un coup.
13:53Il n'y a pas de baguette magique.
13:54Il va falloir travailler.
13:55Il va falloir simplifier les procédures.
13:57Vous savez qu'à l'intérieur de l'Europe,
13:59il existe déjà la possibilité de renvoyer les prisonniers dans leur pays
14:03si ce sont des pays européens, de l'Union Européenne,
14:06mais les procédures sont décidées.
14:07Vous voulez dire que chez nos voisins européens,
14:09il y a des procès qui sont déjà actés ?
14:11Dans l'Union Européenne, il y a des procès qui sont déjà actés,
14:14qui permettent de renvoyer les prisonniers étrangers en France.
14:18Il faut simplifier.
14:20Il y a une volonté de Gérald Darmanin de simplifier.
14:23Il est allé en Italie pour s'inspirer du procès italien.
14:26Or, en Union Européenne,
14:28on est toujours sur la négociation avec les pays d'origine
14:32pour qu'ils reprennent leurs prisonniers.
14:36Juste avant, on va demander à Arthur de nous remettre l'infographie
14:39avec les différentes catégories de délinquance
14:42parmi les étrangers à l'écran.
14:44Comme ça, je vais pouvoir les commenter également
14:47pour les auditeurs d'Europe 1.
14:50Si ça arrive, ce serait pas mal.
14:52Comme ça, on pourra avoir les étrangers mis en cause
14:54dans les crimes et délits en France.
14:56Ça va arriver dans un instant.
14:57Voilà.
14:58Cambriolage, 38%.
15:00Vol sans violence, 29%.
15:02Vol avec violence, 27%.
15:04Domicile, 20%.
15:06Violence sexuelle, 13%.
15:08C'est le ministère de l'Intérieur qui sort ça.
15:12Est-ce que, vous-même,
15:15même si vous êtes au gouvernement,
15:16est-ce que ça vous étonne, ces chiffres-là ?
15:19Non, ce sont...
15:20J'entendais Georges Fenech sur votre plateau précédemment.
15:22Ce sont des chiffres qu'on connaît depuis assez longtemps, en réalité.
15:27Bon.
15:29Dont acte.
15:30Mais est-ce que ce sont des chiffres qui confirment
15:32le lien souvent contesté entre immigration et délinquance ?
15:35Ça, ça ne veut pas dire que l'ensemble des immigrés en France...
15:37Personne ne dit ça.
15:38Non, mais je le précise quand même.
15:40Mais personne ne le soutient.
15:42Mais une fois qu'on l'a dit,
15:44est-ce que ça confirme qu'il y a un lien entre immigration et délinquance, selon vous ?
15:47Ça confirme le fait que,
15:50dans un certain nombre de grandes villes
15:52où il y a une concentration très importante d'immigration,
15:55il y a une immigration qui tend
15:58à aller vers des actes délictueux comme ceux-là,
16:01aller jusqu'aux violences sexuelles qui sont très importantes.
16:04Donc oui, ça confirme que, parmi les étrangers,
16:07il y a plus de délinquants aujourd'hui
16:09que par ailleurs dans la population résidentielle.
16:14Mais ça ne veut pas dire...
16:16Enfin, moi, je...
16:17Tous les émigrés qui viennent en France ne sont pas des délinquants.
16:20Mais personne ne dit ça.
16:21Vraiment, vraiment.
16:22Je ne sais pas qui vous a dit ça.
16:23Je ne sais pas qui vous répond.
16:24Je le précise.
16:25Prenons les cambriolages.
16:26Je préfère le préciser quand même.
16:27Regardez, 38 %, ça veut dire que...
16:29Eh bien, faites le calcul.
16:30Ça veut dire que 62 %, eh bien, ce sont des non-étrangers.
16:35Donc personne ne dit ça, encore une fois.
16:37Mais...
16:38Ils représentent 8 % de la population, à peu près.
16:40Le chiffre est quand même élevé.
16:42Ce n'est pas étonnant puisqu'en fait,
16:44une partie de l'immigration,
16:45qui est une immigration, j'allais dire, sociale,
16:48de misère, de gens qui viennent.
16:49Et quand ils arrivent en France,
16:51les conditions dans lesquelles ils sont accueillis,
16:53et c'est ce que nous ne cessons de dire,
16:54les conditions dans lesquelles aujourd'hui,
16:56on accueille une partie de l'immigration
16:58qui n'est pas toujours une immigration qu'on a souhaitée.
17:00Elles font en sorte que ces personnes sont mal intégrées.
17:02Et quand elles sont mal intégrées,
17:04elles font l'objet aussi d'un harponnage,
17:09je ne sais pas comment on dit,
17:10d'un hameçonnage, je ne sais pas comment on dit,
17:12mais de tous ces réseaux qui sont des réseaux...
17:15Mais c'est une étrange logique.
17:16Si je comprends bien, globalement,
17:17si la France accueillait mieux ces populations,
17:20ils seraient moins portés vers la délinquance.
17:23Donc à certains regards, c'est un peu la faute de la France
17:25s'il y a cette surreprésentation.
17:26Ce n'est pas ce que je dis.
17:27J'ai dit que ça vient ajouter aux arguments
17:32qu'il faut qu'on maîtrise mieux notre immigration
17:34et qu'on accueille mieux la population qui vient en France.
17:37Les émigrés qui viennent en France pour travailler en France,
17:39pour s'intégrer, pour partager nos valeurs républicaines,
17:42vous ne les retrouverez pas dans ces chiffres-là.
17:45En revanche, toute une partie des émigrés
17:47qui arrivent de façon non irrégulière,
17:49qui n'arrivent pas à s'intégrer,
17:52qui n'arrivent pas à rentrer dans les valeurs républicaines,
17:55probablement que vous allez les retrouver dans ces chiffres-là.
17:58Et donc, ça appuie le fait
18:00qu'il faut qu'on maîtrise notre immigration mieux.
18:02Il y a un sentiment des Français,
18:03c'est qu'on n'applique pas forcément le droit
18:05et qu'on applique des règles
18:07et qu'elles ne sont pas forcément respectées.
18:08Regardez, il y a cette circulaire de Gérald Darmanin
18:10qui a été rendue publique vendredi
18:12qui prévoit que les directeurs des prisons
18:15sont invités à lister les détenus en situation irrégulière
18:20qui pourraient faire l'objet d'arrêtés,
18:22de reconduites à la frontière.
18:23Pourquoi est-ce qu'on s'aperçoit effectivement
18:25que là, pour le coup, on est dans la légalité la plus totale,
18:27c'est notre droit, c'est notre loi ?
18:29Pourquoi ce n'est pas appliqué aujourd'hui ?
18:31C'est un dysfonctionnement
18:33sur lequel Gérald Darmanin met le doigt aujourd'hui
18:36et dont sa volonté de trouver des solutions,
18:39il veut simplifier aujourd'hui,
18:41faire plus de liens entre les administrations.
18:43Vous savez, le travail qui est en train d'être mené
18:46à la demande du Premier ministre
18:48sur la réforme de l'État
18:49où chacun doit se questionner sur les missions de l'État
18:52et chacun doit trouver des façons de mieux exercer
18:54les missions de services publics,
18:56c'est un exemple.
18:57Ce n'est pas normal qu'on n'arrive pas dans les prisons
19:00à savoir la nationalité, le statut des prisonniers.
19:03Il y a des dialogues qui doivent se faire
19:05entre les différents ministères
19:07et on doit pouvoir savoir qui est dans notre prison,
19:10de quelle nationalité ils sont.
19:12On a aujourd'hui, vous l'avez rappelé,
19:14environ 600-700 personnes
19:16dont on ne connaît pas la nationalité.
19:19686 précisément, c'est ce que je dis, Gérald Darmanin.
19:21Voilà, donc il faut améliorer,
19:22donc il faut simplifier,
19:23donc il faut décloisonner aujourd'hui
19:25les services de l'État entre eux
19:27pour être plus efficaces.
19:29Mardi soir, Jean-Noël Barrault a décidé
19:32d'aller rompre le jeûne du ramadan
19:35à la grande mosquée de Paris
19:37alors que Bruno Retailleau avait refusé cette invitation.
19:40Mauvais timing, proximité forte
19:42de la grande mosquée avec le régime algérien.
19:44Sur Europe 1, le soir même,
19:46Aurore Berger découvrait cette présence
19:48du ministre des Affaires étrangères
19:49qui réprouvait sa présence à cette mosquée.
19:51Quelques jours plus tard, sur CNews Europe 1,
19:53l'ancien Premier ministre Édouard Philippe
19:55disait « il est temps que la France
19:57dise à l'Algérie « ça suffit ». »
20:00Et alors qu'on apprenait jeudi
20:02que Boilem Sansal s'était vu requérir
20:0310 ans de prison dans un procès
20:05que son avocat français a qualifié
20:07de procès fantôme,
20:08Emmanuel Macron, ce matin dans le JDD,
20:10dit « je fais confiance au président Tebboune »,
20:13après que le président Tebboune a dit
20:15« moi, je vais régler les problèmes
20:16avec Emmanuel Macron ».
20:18Est-ce que c'est ça le cœur du problème ?
20:20Est-ce que c'est ça le fait que les Français disent
20:23« il faut que la France parle plus fort à l'Algérie » ?
20:27Sondage CSA pour JDD Europe 1 et CNews.
20:30Est-ce que la vraie raison,
20:32c'est qu'il y a le cas Boilem Sansal,
20:35une grâce peut-être éventuelle hypothétique
20:38qui existerait du président Tebboune,
20:40et un dialogue entre deux présidents
20:42et c'est pour cela qu'on marche sur des œufs ?
20:46Écoutez, la première chose que je veux dire là-dessus,
20:49c'est que nous sommes extrêmement déterminés.
20:51Le gouvernement est extrêmement déterminé
20:53et contrairement à ce que j'entends
20:54ou ce que je lis partout,
20:56il n'y a pas d'écart de vue
20:58entre le président de la République,
20:59le Premier ministre,
21:00le ministre de l'Intérieur
21:01et l'ensemble du gouvernement.
21:03Nous sommes déterminés à retrouver avec l'Algérie
21:06des relations qui sont des relations normales,
21:09qui sont dans le droit international
21:11et qui respectent le droit international.
21:13Alors par quoi ça passe ?
21:15Ça passe par évidemment une expression très forte
21:19du ministre de l'Intérieur
21:20qui a deux raisons de s'exprimer.
21:22La première, c'est qu'il souhaite que les OQTF
21:25que l'on présente en fait en Algérie soient repris,
21:28que les personnes qui doivent être reprises
21:30dans le cadre du droit international
21:32par l'Algérie le soient.
21:3460 ont été refusées par le gouvernement algérien.
21:36Voilà, donc c'est un dysfonctionnement
21:37du droit international
21:38et là-dessus le ministre de l'Intérieur
21:39veut évidemment arriver à ses fins.
21:41Et la deuxième chose qui le touche
21:43presque personnellement,
21:44c'est le cas de Boleyn-Sensal
21:46sur lequel évidemment nous sommes extrêmement attentifs.
21:49Jean-Noël Barraud il fait quoi en Allemagne ?
21:50Est-ce qu'il essaie de faire de la diplomatie ?
21:52De l'autre côté, il y a la mission
21:54à la fois du ministre des Affaires étrangères
21:56sous l'autorité du Premier ministre
21:58et du Président de la République
21:59qui est responsable de toute la partie internationale,
22:02de toute la politique internationale
22:03et qui sont des missions
22:05qui sont de garder langue
22:07et d'être à la fois déterminés
22:09mais de garder langue.
22:10Vous ne pouvez pas trouver de solution avec l'Algérie
22:12si vous ne parlez pas à l'Algérie.
22:14Il faut donc sortir de cette affaire
22:16par le dialogue.
22:17Moi j'ai entendu ce matin
22:18que le Président Tebboune
22:19avait fait un petit signe
22:21vis-à-vis d'Emmanuel Macron.
22:23C'est très bien.
22:24Voilà une façon de renouer le dialogue
22:26et d'échanger sur les sujets
22:29qui sont les sujets sensibles
22:30entre les deux présidents.
22:32C'est un bon signal.
22:33Sophie Prima, porte-parole du gouvernement
22:35est l'invité du grand rendez-vous.
22:36On se retrouve dans un instant
22:37sur nos deux antennes.
22:39Retour sur le plateau du grand rendez-vous
22:41Europe 1, CNews, Les Echos.
22:43Avec Sophie Prima,
22:44porte-parole du gouvernement.
22:45On parlait du dossier algérien
22:47avec au centre évidemment
22:48le cas de Boilem Sansal
22:50auquel on pense tous les jours.
22:52Pas seulement ici
22:53mais en particulier ici sur nos antennes
22:55sur Europe 1, sur CNews.
22:56On en parle.
22:57On a cette marche de soutien
22:59par son comité.
23:01Sur Europe 1 ce matin,
23:02Jean-Christophe Ruffin
23:03en parlait encore.
23:05Cette marche de soutien
23:06mardi pour la libération
23:08bien sûr de Boilem Sansal.
23:10Je reviens juste quelques instants
23:12en arrière sur ce qu'on s'est dit
23:14Sophie Prima.
23:15Vous êtes passée très rapidement
23:16en disant
23:17il n'y a qu'une ligne au gouvernement.
23:19On l'entend depuis plusieurs semaines.
23:21En réalité,
23:23Jean-Noël Barraud et Bruno Retailleau
23:25ne seraient-ce que sur le petit épisode
23:27de la Mosquée de Paris
23:29où tous les ministres de l'Intérieur
23:31traditionnellement
23:34ont fait l'IFTA,
23:36ont fait la rupture du jeûne du ramadan.
23:38Le premier qui refuse
23:40parce qu'il y a un mauvais timing avec Alger,
23:42c'est Bruno Retailleau.
23:43Et qui va à sa place, entre guillemets,
23:45c'est Jean-Noël Barraud.
23:46Pour faire quoi ?
23:47Pour faire de la diplomatie ?
23:49Parce qu'il a eu
23:51je ne sais pas,
23:53un coup de fil d'Emmanuel Macron
23:54qui lui a dit
23:55écoute, je suis en train de négocier
23:56avec tes boules
23:57la libération de Boilem Sansal
23:59donc il faudrait bien que tu fasses
24:00un petit peu de politique là-bas.
24:02On ne peut pas ne pas avoir
24:04un membre du gouvernement.
24:06Il y a quand même,
24:08et Mathieu en parlait tout à l'heure,
24:10friction entre les différents
24:12membres du gouvernement sur ce dossier algérien.
24:14Je pense que chacun
24:16est dans son rôle.
24:17Bruno Retailleau a choisi
24:18de ne pas aller à la Grande Mosquée.
24:20Ça vous a surpris ?
24:21C'est sa liberté.
24:22Non, parce que par ailleurs
24:23il a reçu les organisations
24:25musulmanes dans son ministère
24:28et il a un dialogue
24:29qui est un dialogue très apaisé.
24:31Il a organisé l'arrivée des imams
24:33pour le ramadan,
24:34leur départ, etc.
24:36Donc il a des relations assez apaisées
24:38avec les organisations.
24:39Sur ce cas-là,
24:40il n'a pas souhaité
24:42aller effectivement
24:44rompre le jeûne
24:45à la Grande Mosquée de Paris.
24:47C'est son choix.
24:48Et Jean-Noël Barreau,
24:49il est dans son rôle de diplomatie,
24:51il est dans son rôle
24:52de négociation internationale.
24:54C'est son rôle.
24:55Ils ont des rôles totalement différents
24:57qui sont des rôles complémentaires
24:58et on ne peut pas envisager
24:59les relations avec un pays,
25:00que ce soit l'Algérie
25:01ou que ce soit n'importe quel autre pays,
25:04autrement.
25:05Il y a des volontés.
25:07La volonté de Bruno Retailleau,
25:09c'est la sécurité des Français
25:10et donc lui,
25:11il a des impératifs sur le territoire.
25:13Jean-Noël Barreau,
25:14il a une mission de diplomatie,
25:16il l'exerce.
25:17Mais cela dit,
25:18je me trompe peut-être,
25:19mais j'ai l'impression
25:20qu'il y a un contraste
25:21des lectures au gouvernement
25:22par rapport à l'Algérie.
25:23D'un côté, Bruno Retailleau
25:24n'est pas loin de dire
25:25que l'Algérie se comporte
25:26comme un régime hostile
25:27à la France aujourd'hui.
25:28Je ne suis pas certain
25:29que Jean-Noël Barreau
25:30dise la même chose.
25:31Alors, qu'en dites-vous ?
25:32L'Algérie est un régime
25:33hostile à la France aujourd'hui ?
25:34Et M. Bayrou
25:35a repris M. Siotir
25:36en disant qu'on ne pouvait pas
25:37parler d'Etat voyou.
25:38Je laisse le Premier ministre
25:40effectivement
25:41et puis M. Siotir
25:42à ses déclarations.
25:43Mais ce qui est vrai,
25:45c'est que les signaux
25:46que nous envoient l'Algérie
25:47depuis plusieurs mois maintenant
25:49ne sont pas des signaux
25:51de grande amitié.
25:52Vous interrogez
25:53les entreprises françaises
25:54qui sont installées en Algérie,
25:56elles ont beaucoup de difficultés,
25:57y compris dans le financement,
25:58y compris dans leur présence locale.
26:01Quand on remet
26:02un couplet anti-français
26:04dans l'hymne algérien,
26:06en demandant qu'il soit chanté
26:08ou lu à certaines occasions,
26:10ce n'est pas un signal
26:11d'apaisement du côté algérien.
26:13Quand on veut rompre
26:15entre les Sénats algériens et français
26:17les relations avec quelqu'un
26:19d'aussi consensuel et diplomatique
26:21que le président Larcher,
26:22ce ne sont pas des signaux amicaux.
26:25Néanmoins,
26:26Jean-Noël Barreau,
26:27son devoir,
26:28c'est de créer
26:29des conditions d'un dialogue
26:30et d'un retour à la normale
26:32par la diplomatie.
26:33Donc on peut être déterminé,
26:35ferme,
26:36et avoir une diplomatie
26:37qui fonctionne.
26:38Et on peut aimer la musique
26:39concrète au gouvernement,
26:40on aime bien les dissonances,
26:41la musique de Pierre-Henri,
26:42les différentes...
26:44Mais je reviens
26:45à ce que je disais tout à l'heure.
26:46Gouvernement d'assemblage...
26:48Gouvernement d'assemblage...
26:49Les polyphonies...
26:50Mais oui,
26:51mais parce que dans un moment,
26:53dans un moment politique...
26:54Non mais c'est déstabilisant
26:55pour les Français,
26:57Mais ce qui est déstabilisant
26:58pour les Français,
26:59c'est de ne pas avoir de majorité
27:00à l'Assemblée nationale.
27:01Et ça, c'est aux Français.
27:02Et ça, c'est aux Français.
27:03Comment ça, aux Français ?
27:04C'est la volonté.
27:05C'est les Français qui ont fait
27:06la dissolution ?
27:07C'est les Français qui ont fait...
27:08Le président de la République
27:09a fait une dissolution,
27:10mais les Français sont
27:11comptables de leur vote.
27:12Et moi, je respecte leur vote.
27:14Si les Français ont voulu
27:15cette Assemblée nationale...
27:16Et si on avait demandé aux Français
27:17s'ils avaient voulu une dissolution,
27:18ils auraient dit quoi ?
27:19Il faut le respecter.
27:20Il faut le respecter.
27:21Mais ça, c'est la prérogative
27:22du président de la République.
27:23Moi-même, j'ai été surprise.
27:25Moi-même, je ne peux ne pas partager
27:29cette décision, mais ça n'a rien...
27:31C'est clair.
27:32Mais oui, mais c'est clair.
27:33Je n'ai pas compris cette dissolution.
27:34Je pense qu'elle a eu
27:35des effets négatifs.
27:36Et je pense même,
27:37si vous voulez que j'aille au bout
27:38de mon raisonnement,
27:39qu'on ne fait jamais une dissolution
27:40après des résultats
27:41d'élections européennes
27:42qui sont toujours,
27:43pour les Français,
27:44malheureusement,
27:45un défouloir, un mécontentement.
27:46Donc, je pense que cette dissolution
27:49a été une erreur.
27:50Néanmoins, il y a eu des élections.
27:51Il faut respecter
27:52ce que les Français ont voté.
27:53Et ce qu'ils ont voté,
27:54ce n'est pas de majorité
27:55à l'Assemblée nationale.
27:56Christophe Jacuby.
27:57Alors, justement,
27:58magnifique transition.
27:59Merci Pierre,
28:00sur la politique économique
28:01et le social,
28:02puisque vous êtes
28:03un gouvernement 200 jours,
28:04un gouvernement sans majorité,
28:05vous l'avez rappelé
28:06en début d'émission.
28:07Et pour assurer votre longévité,
28:10il y avait une sorte de pacte
28:11de non-agression
28:12avec les socialistes
28:13qui était,
28:14on remet tout sur la table
28:15sur les retraites,
28:16on organise un fameux conclave.
28:18Or, cette semaine,
28:19patatras,
28:20François Bayrou explique
28:21que dans ce conclave,
28:22on ne peut pas parler de tout.
28:23On ne peut surtout pas parler
28:25de la borne des 64 ans,
28:2763 ans, 62 ans.
28:29Est-ce que le contrat
28:31de non-agression,
28:32notamment avec les socialistes,
28:33est rompu ?
28:34Si je peux me permettre,
28:35ce n'est pas tout à fait
28:36ce qu'a dit le Premier ministre.
28:37Le Premier ministre a dit
28:38à la lecture du rapport
28:39de la Cour des comptes,
28:40à la lecture de l'effet budgétaire
28:42que cela aurait
28:43de revenir à 63 ans
28:44ou à 62 ans,
28:45je ne vois pas comment
28:46on peut toucher
28:47l'âge de la retraite.
28:48Voilà ce que dit
28:49le Premier ministre.
28:50Il ne s'y mise pas.
28:51C'est une femme de recevoir.
28:52Il ne s'y mise pas.
28:53C'est de la sémantique.
28:54Non, ce n'est pas
28:55de la sémantique,
28:56parce qu'en réalité,
28:57le contrat n'a jamais changé.
28:58Il a dit aux organisations patronales,
29:01salariales,
29:02il a dit aux partenaires
29:03qu'ils avaient carte blanche,
29:05mais que la seule,
29:06et c'est ça qui est important,
29:08que la seule chose
29:09qu'il demandait
29:10et qu'il exigeait au bout,
29:11c'était la réduction
29:12des déficits.
29:13Une fois qu'il a dit ça,
29:14il a le droit de dire
29:15que lui,
29:16à la lecture des chiffres
29:17qu'il a,
29:18ça lui semble difficile
29:19de revenir.
29:20C'est quand même la fable
29:21du corbeau et le renard.
29:22François Bayrou
29:23est le corbeau,
29:24il lâche le fromage.
29:25Reste à savoir
29:26qui est le renard.
29:27Qu'est-ce qui s'est passé ?
29:28Il y a des câbles
29:29qui nous disent
29:30peut-être que Sophie Binet
29:31lui a dit
29:32qu'elle quitterait
29:33de toute façon le conclave.
29:34Est-ce que c'est une façon
29:35de dire
29:36je lâche le morceau
29:37et je dis,
29:38c'est le cas de le dire,
29:39et je dis que finalement
29:40on ne peut pas revenir
29:41à 62 ans.
29:42Est-ce que c'est la crainte
29:43d'Olivier Faure ?
29:44Il y avait des câbles
29:45aussi sur Olivier Faure,
29:46Christophe également,
29:47je crois.
29:48L'idée c'est que
29:49François Bayrou
29:50ne s'est pas dit
29:51de toute façon
29:52les socialistes
29:53ne bougeront pas
29:54donc je peux leur faire avaler
29:55n'importe quoi,
29:56y compris la non négociation
29:57sur l'âge de départ.
29:58C'est la première fois
29:59qu'on donne aux partenaires sociaux
30:00cette responsabilité.
30:01Ils sont tous partis
30:02à part la CFDT
30:03et le MEDEF.
30:04Et la CPME.
30:05Et la CPME
30:06et d'autres.
30:07Non,
30:08ils sont trois.
30:09Non,
30:10ils sont cinq.
30:11Non,
30:12ils sont cinq.
30:13Il n'y a plus la CGT,
30:14c'est la première fois
30:15qu'on donne cette responsabilité
30:16aux partenaires sociaux.
30:17Alors là aussi,
30:18c'est disruptif,
30:19pardonnez-moi ce terme,
30:20mais on n'a pas l'habitude.
30:22Personne n'a l'habitude de cela.
30:24Et d'ailleurs j'entends
30:25des futurs candidats
30:26aux élections présidentielles
30:27qui indiquent
30:28que même la gestion
30:29des retraites privées
30:31serait donnée
30:32aux partenaires sociaux.
30:33Et bien commençons.
30:34Donc on a donné
30:35des règles du jeu,
30:36le Premier ministre
30:37a envoyé une lettre
30:38qui est toujours d'actualité
30:39qui dit faites ce que vous voulez,
30:40ce que je veux
30:41c'est la réduction
30:42des déficits,
30:43la réduction totale des déficits
30:44parce que ça assure quoi ?
30:45Ce n'est pas pour se faire plaisir,
30:46c'est parce que ça assure
30:47la pérennité
30:48du système de retraite.
30:49Donc le Premier ministre
30:50s'est exprimé à la lecture
30:51de la Cour des comptes
30:52en disant
30:53je ne vois pas comment
30:54on pourrait revenir à 62 ans
30:55mais en réalité
30:56les partenaires sociaux
30:57ont la main.
30:58Et vous croyez
30:59que les socialistes
31:00globalement vont interpréter ça
31:01non pas comme une fin
31:02de non-recevoir
31:03mais comme un dialogue
31:04qui se poursuit ?
31:05Écoutez, les socialistes
31:06non, ce n'est pas
31:07ce qu'ils interprètent.
31:08Ils interprètent ça
31:09comme une fin de non-recevoir.
31:10Je pense qu'ils ont tort
31:11et qu'ils devraient
31:12faire confiance.
31:13Je suis un peu
31:14estomaqué par la position
31:15des socialistes.
31:16Ils devraient être
31:17hyper heureux
31:18qu'on mette les partenaires sociaux
31:19autour de la table.
31:20C'est ce qu'ils ont demandé
31:21pendant des années.
31:22D'ailleurs ce qu'ils n'ont pas fait
31:23eux-mêmes.
31:24Mais ça ne sert à rien
31:25si c'est pour ne pas aboutir
31:26à une retraite
31:27à l'âge de départ de 62 ans.
31:28C'est ce qu'ils veulent
31:29depuis le début.
31:30Mais il y a beaucoup
31:31de modalités à améliorer
31:32dans la réforme des retraites
31:33qui a été votée
31:34sous la responsabilité
31:35d'Elisabeth Borne.
31:37Mais ne l'entendez pas ainsi
31:38Madame Prima.
31:39On est tous d'accord
31:40je pense autour de ce sujet
31:41que de toute façon
31:42revenir à l'âge de départ
31:43de 62 ans
31:44c'est strictement impossible.
31:45Tout le monde le sait.
31:46On a l'impression
31:47d'être dans une sorte
31:48de nuage,
31:49dans une sorte
31:50de mensonge collectif
31:51et on fait croire
31:53que les socialistes
31:54eux-mêmes pourraient croire
31:55qu'on pourrait revenir
31:56à l'âge de 62 ans.
31:57C'est quand même particulier.
31:58Moi j'appelle tout le monde
31:59et j'appelle y compris
32:00les socialistes.
32:01Notamment
32:02Marisol Touraine avait mené
32:03une réforme des retraites
32:04qui menait à l'augmentation
32:05du temps de travail
32:06et de l'âge de la retraite.
32:07J'appelle les socialistes
32:08à la responsabilité
32:09et donc je les appelle
32:10à continuer
32:11avec les organisations salariales
32:12à travailler
32:13sur cette question
32:14des retraites.
32:15C'est trop important.
32:16On joue la pérennité
32:17des retraites.
32:18C'est ça qu'il faut bien comprendre.
32:19On joue cette pérennité
32:20des retraites
32:21pour les générations suivantes.
32:22Donc il faut être sérieux.
32:23Il faut continuer
32:24à négocier
32:25et il faut continuer
32:26à apporter sa pierre.
32:27Christophe Jacobi.
32:28Les nuages s'accumulent
32:29sur l'économie mondiale
32:30avec les mesures douanières
32:32de guerre commerciale
32:33du président américain
32:34qui a répliqué
32:35à la réplique de l'Europe
32:36par des taxes à 200%
32:37sur tous nos viticulteurs.
32:38Pas encore, pas encore.
32:39Qui a menacé de le faire.
32:40Voilà.
32:41200%, ça veut dire
32:42que c'est, je crois,
32:43400 000 emplois,
32:444 milliards d'euros
32:45d'exportation d'Europe
32:46vers les Etats-Unis
32:47qui sont menacés.
32:48Qu'est-ce qu'on fait ?
32:49On franchit
32:50une menace supplémentaire ?
32:51On réenchère aussi ?
32:52Personne n'a intérêt
32:53à cette guerre commerciale.
32:54Vous le savez très bien.
32:55Vous êtes un fin économiste.
32:56Personne n'a intérêt.
32:57D'ailleurs,
32:58les européennes
32:59ont rabaissé
33:00le niveau de croissance
33:01des Etats-Unis
33:02de 0,4 points
33:03tout à fait récemment.
33:04Et les marchés financiers
33:05sont en train de décrocher.
33:06Il y a ce qu'on appelle
33:07la Trumpflation
33:08qui est en train
33:09de se mettre en place,
33:10c'est-à-dire l'inflation
33:11pour les consommateurs
33:12et pour les entreprises aussi,
33:13des problèmes de productivité
33:14qui vont se traduire
33:15par des problèmes d'emplois
33:16aux Etats-Unis.
33:17Personne n'a intérêt
33:18à cette guerre commerciale.
33:19Donc, c'est une guerre
33:20qui est en train
33:21de se mettre en place
33:22et qui est en train
33:23de se mettre en place
33:24et qui est en train
33:25de se mettre en place
33:26et qui est en train
33:28Maintenant, si M. Trump,
33:29le président Trump,
33:30veut nous l'imposer,
33:31nous ne pouvons pas
33:32rester les bras ballants
33:33à nous laisser faire.
33:34Donc, nous avons réactivé
33:35depuis que les taxes douanières
33:36sur l'acier et l'aluminium
33:37sont réactivées,
33:38nous avons,
33:39nous sommes en train
33:40de réactiver
33:41une partie des taxes
33:42qui étaient déjà activées
33:43lorsque Trump,
33:44le président Trump
33:45était à son premier mandat.
33:46Nous sommes en train
33:47de déterminer...
33:48Avec une certaine maladresse
33:49d'avoir mis le bourbon
33:50notamment américain
33:51dans la liste
33:52et donc d'avoir entraîné
33:53la réaction
33:54aux Etats-Unis.
33:55On est en train
33:56d'entraîner la réaction
33:57des Américains
33:58sur les vins spirituels.
33:59Voilà, tout ça n'est pas
34:00encore déterminé.
34:01Vous savez qu'on a repoussé
34:02la consommation de bourbon
34:03en Europe.
34:04On a repoussé
34:05de 15 jours
34:06la détermination
34:07de cette liste
34:08puisqu'elle est en train
34:09d'être négociée
34:10et travaillée au niveau
34:11de l'Union Européenne.
34:12On va la modifier donc.
34:13On a repris 15 jours
34:14donc il y a des choses
34:15qui vont rentrer,
34:16il y a des choses
34:17qui vont sortir probablement
34:18donc on est en phase
34:19de négociation
34:20et puis il y aura
34:21une deuxième salve
34:22si nécessaire.
34:23Donc, nous n'avons pas
34:24réussi dans une phase
34:25de négociation
34:26avec les Etats-Unis
34:27aussi difficile que soient
34:28les négociations
34:29avec les Etats-Unis.
34:30Je voudrais juste dire,
34:31pardonnez-moi,
34:32que lorsque j'étais ministre
34:33du commerce extérieur,
34:34j'ai négocié
34:35et j'ai rencontré
34:36mon homologue américaine
34:37qui était démocrate.
34:38Ce n'était pas une partie
34:39de plaisir déjà.
34:40Oui, ça on a souvent dit
34:41qu'au Trump 1,
34:42ensuite on est passé
34:43à Biden.
34:44Finalement, il n'y a pas
34:45grand-chose qui a changé.
34:46On va continuer
34:47à parler de Donald Trump.
34:48Juste une dernière
34:49petite question
34:50parce que vous n'avez
34:51pas répondu.
34:52Est-ce que vous craignez
34:53une censure du gouvernement
34:54Bayrou ?
34:55On est à l'abri de rien.
34:56On est à l'abri de rien,
34:57y compris initiée
34:58par la gauche modérée
34:59que sont les socialistes
35:00qui pourraient s'allier
35:01ensuite à LFI et ORM.
35:02Vous savez,
35:03moi quand j'ai vu
35:04le Président Hollande
35:05assis dans l'Assemblée nationale
35:06voter la censure
35:07de Michel Barnier,
35:08je me suis dit
35:09mais quel est
35:10ce sens de responsabilité ?
35:11De faire tomber
35:12un gouvernement
35:13au début du mois
35:14de décembre,
35:15enfin au milieu
35:16du mois de décembre
35:17alors qu'on n'a pas
35:18été en mesure
35:19de faire tomber
35:20un gouvernement
35:21au début du mois
35:22de décembre
35:23alors qu'on n'a pas
35:24de budget pour la France,
35:25c'était pour moi
35:26une stupéfaction.
35:27Donc on est à l'abri de rien.
35:28On se retrouve
35:29dans un instant
35:30sur Europe 1
35:31et sur CNews.
35:32A tout de suite.
35:33Dernière partie
35:34du grand rendez-vous
35:35Europe 1 et CNews,
35:36les échos avec
35:37la porte-parole
35:38du gouvernement.
35:39Sophie Primat,
35:40on va parler de Trump,
35:41de la guerre en Ukraine
35:42mais avant une question
35:43de Christophe Jacobizine.
35:44Évidemment,
35:45une question d'économie.
35:46Forcément,
35:47le PDG d'EDF,
35:48Luc Rémond,
35:49a été débarqué
35:50manu militare
35:51sur le président
35:52de la République
35:53vendredi.
35:54Qu'est-ce que vous lui reprochiez
35:55au PDG d'EDF ?
35:56Je sais que les industriels
35:57lui reprochaient
35:58de vendre l'électricité
35:59trop cher.
36:00Certains l'accusaient
36:01de vendre beaucoup
36:05trop cher
36:06l'électricité nucléaire
36:07mais il faut bien
36:08que quelqu'un
36:09paye cette électricité.
36:10Il faut bien que quelqu'un
36:11finance les futurs EPR.
36:12Qui va payer ?
36:13Est-ce que c'est vous,
36:14l'État, le gouvernement ?
36:15Est-ce que c'est les Français
36:16avec leurs impôts ?
36:17Comment vous sortez
36:18de cette équation ?
36:19Alors nous,
36:20nous sommes dans la même poche
36:21si je peux me permettre.
36:22D'abord,
36:23moi je voudrais saluer
36:24le travail qui a été fait
36:25par Luc Rémond.
36:26C'est ce qu'on dit
36:27quand on a viré quelqu'un.
36:28Non, parce que moi
36:29je le connais
36:30à titre personnel.
36:31Elle ne le dit pas non
36:32généralement dans les entreprises
36:33quand on vire quelqu'un
36:34on dit j'ai beaucoup de respect
36:35pour ce qu'on est en train de dire.
36:36J'étais présidente
36:37de la commission
36:38des affaires économiques
36:39lorsqu'il a été proposé
36:40par le président
36:41de la République
36:42à un moment,
36:43je vous le rappelle,
36:44où EDF était en très très
36:45grande difficulté
36:46où on ne délivrait
36:47rien du tout,
36:48on ne délivrait pas
36:49et on n'avait pas de plan
36:50sur les EPR
36:51et pas de plan de redressement
36:52des finances d'EDF.
36:53Donc c'est la raison
36:54pour laquelle je dis
36:55Luc Rémond a travaillé,
36:56il a beaucoup travaillé
36:57dans le redressement d'EDF
36:58dans sa réorganisation
36:59et ça,
37:00ça doit être salué.
37:01Maintenant,
37:02il y a effectivement
37:03une mésentente
37:05on va dire
37:06entre le gouvernement
37:07et la vision
37:08qu'avait Luc Rémond
37:09pour EDF
37:10qui vient effectivement
37:11de la façon
37:12dont on va financer
37:13les investissements
37:14devant lesquels
37:15on dit souvent
37:16un mur d'investissement
37:18parce qu'il y a
37:19effectivement les EPR
37:20et vous savez
37:21que nous devons
37:22construire 6 EPR
37:23ça va être dans
37:24la loi de programmation
37:25de l'énergie
37:26mais nous avons aussi
37:27la question des barrages
37:28sur lesquels
37:29il faut investir
37:30lourdement
37:31donc il y a
37:32des dissonances
37:33il y a
37:34des incompatibilités
37:35il y a aussi
37:36la réaction
37:37très très forte
37:38des industriels
37:39qui ne comprennent pas
37:40effectivement
37:41pourquoi on n'arrive pas
37:42plus vite
37:43à faire des accords
37:44de long terme
37:45avec EDF
37:46parce que là
37:47ce niveau d'électricité
37:48est élevé
37:49maintenant vous avez raison
37:50il faut bien voir
37:51qu'EDF est face
37:52à un mur d'investissement
37:53et qu'il va falloir
37:54payer en fait
37:55cette électricité
37:56ces investissements
37:57et donc c'est
37:58cette équation-là
37:59que le prochain patron
38:00d'EDF va devoir résoudre
38:01Bernard Fontana
38:02voilà
38:03a priori
38:04on ne sait toujours pas
38:05qui va payer
38:06il faut la vie
38:07il faut la vie
38:08on regardera
38:09vous avez fait
38:10une longue phrase
38:11mais en fait
38:12on ne sait toujours pas
38:13qui va payer
38:14non parce que
38:15c'est une stratégie
38:16qui est confirmée
38:17par le Parlement
38:18donc M. Fontana
38:19fait une stratégie
38:20et ensuite
38:21quelqu'un approuve
38:22quand même
38:23je pense qu'il va
38:24la faire avec
38:25le gouvernement
38:26et Marc Ferracci
38:27sera évidemment
38:28de la discussion
38:29on les invitera
38:30à ce moment-là
38:31on va parler de
38:32Donald Trump
38:33et de la guerre
38:34en Ukraine
38:35est-ce que
38:36on a entendu
38:37François Hollande
38:38dire qu'il n'était plus
38:39un allié
38:40mais un partenaire
38:41ça c'est une question
38:42importante vis-à-vis
38:43de l'OTAN aussi
38:44la guerre en Ukraine
38:45même si c'est au prix
38:46d'une normalisation
38:47avec la Russie
38:48et des concessions
38:49de territoires ukrainiens
38:50ou est-ce que
38:51Trump est simplement
38:52un opportuniste
38:53aux yeux du gouvernement français
38:54et veut tout simplement
38:55un retour sur investissement
38:56en bons américains
38:57un peu des deux
38:58probablement
38:59un peu des deux
39:00je pense que
39:01la volonté
39:02qui avait été affirmée
39:03pendant sa campagne
39:04du candidat Trump
39:05puis du président Trump
39:06de mettre fin
39:07à la guerre
39:08en Ukraine
39:09très bien
39:10nous aussi
39:11on veut la paix
39:12entre l'Ukraine
39:13et la Russie
39:14vous saluez son volontarisme ?
39:15pour plusieurs raisons
39:16je salue le fait
39:17qu'il mette la paix
39:18au coeur
39:19de son action
39:20en trois mois
39:21alors que nous
39:22ça fait trois ans
39:23qu'on essaye
39:24écoutez
39:25le président
39:26mais la façon
39:27dont il rentre avec la Russie
39:28et dans les discussions
39:29avec la Russie
39:30et dans les discussions
39:31avec l'Ukraine
39:32est opportuniste
39:33et probablement
39:34transactionnelle
39:35trop audacieuse ?
39:36on y va trop loin
39:37avec Poutine ?
39:38non
39:39alors la question
39:40majeure avec
39:41le président Trump
39:42c'est comment
39:43il associe
39:44l'Ukraine
39:45elle-même
39:46dans les négociations
39:47de paix
39:48et comment il associe
39:49l'Union Européenne
39:50parce que
39:51pour nous
39:52c'est une question
39:53de sécurité
39:54c'est une question
39:55de principe
39:56quant à l'Ukraine
39:57il ne faut pas oublier
39:58que les Russes
39:59sont les agresseurs
40:00que l'Ukraine
40:01est l'agressée
40:02Trump l'oublie ?
40:03probablement
40:04un peu
40:05et donc
40:06la question
40:07de l'intégrité
40:08de son territoire
40:09la question de sa liberté
40:10et la question
40:11de sa sécurité
40:12c'est là
40:13en quoi je dis
40:14que probablement
40:15le président Trump
40:16est opportuniste
40:17et transactionnel
40:18alors la question
40:19de l'Ukraine
40:20en est une
40:21il y a aussi la question
40:22de la prochaine étape
40:23d'ailleurs le gouvernement
40:24plaide pour le réarmement
40:25est-ce que pour vous
40:26la prochaine étape
40:27dans les rapports
40:28avec la Russie
40:29ce sont les pays baltes
40:30tout simplement
40:31c'est-à-dire le test
40:32que pourrait infliger
40:33Poutine à l'OTAN
40:34en disant regardez
40:35je m'en pars
40:36et de toute façon
40:37vous ne les défendrez pas
40:38est-ce que pour vous
40:39il y a un test balte
40:40c'est-à-dire une question
40:41de durabilité de la paix
40:42il faut des conditions
40:43de durabilité
40:44il faut être sûr
40:45qu'on ne refait pas
40:46les accords de Minsk
40:47et donc effectivement
40:48les pays baltes
40:49mais aussi d'autres pays
40:50peuvent être
40:51les prochaines victimes
40:52si on n'assure pas
40:53une paix durable
40:54c'est-à-dire une paix contrôlée
40:55dans laquelle
40:56on est sûr
40:57dans laquelle pardon
40:58on est sûr
40:59qu'effectivement
41:00la Russie
41:01n'aura pas d'autres objectifs
41:02donc nous devons être
41:03ni surenchériste
41:04si je peux dire
41:05ni naïf
41:06par rapport à la Russie
41:07et nous devons être fort
41:08c'est pour ça
41:09vous ne pensez pas
41:10que vous êtes
41:11ni surenchériste
41:12qu'entendez-vous par là
41:13que voudrait dire
41:14la surenchère ?
41:15La surenchère
41:16serait d'être
41:17hyper demandée
41:18il faut demander beaucoup
41:19pour obtenir
41:20le juste
41:21le juste équilibre
41:22dans l'acquisition
41:23de la paix durable
41:24une paix durable
41:25une paix dans laquelle
41:26l'Union européenne
41:27peut avoir
41:28un rôle de garant
41:30de cette paix
41:31et peut prendre
41:32différentes formes
41:33ça ne veut pas dire
41:34avoir des troupes
41:35forcément prêtes à l'action
41:36à la frontière
41:37ça peut être une présence
41:38dans le milieu aérien
41:40ça peut être
41:41une présence permanente
41:42une présence temporaire
41:43une présence...
41:44Tout est ouvert
41:45Voilà, tout est ouvert
41:46Mais quand le président
41:47de la République
41:48disait dans son allocution
41:49il y a peut-être
41:50deux semaines et demie
41:51il disait
41:52la Russie fait un effort
41:53d'armement considérable
41:54on voit les chars russes
41:55se multiplier
41:56C'est vrai
41:57Est-ce que ça
41:58ce n'était pas pour vous
41:59une logique de surenchère ?
42:00Non, c'est la réalité
42:01je pense qu'il n'y a pas
42:02de surenchère
42:03quand on dit
42:04qu'il y a une menace russe
42:05et d'ailleurs
42:06cette menace russe
42:07c'est dans ses relations
42:08aussi avec la Corée du Nord
42:09par exemple
42:10c'est quand même
42:11extrêmement inquiétant
42:12que des combattants
42:13de Corée du Nord
42:14viennent sur le territoire
42:15ukrainien
42:16donc aux portes de l'Europe
42:17combattre
42:18contre l'Ukraine
42:19donc il y a
42:20ces questions-là
42:21il y a les questions
42:22de cyber-sécurité
42:23les conditions de cyber-attaque
42:24il y a les conditions
42:25d'influence
42:26sur l'information
42:27sur les processus
42:28démocratiques
42:29dans les pays européens
42:30donc tout ça
42:31c'est une menace
42:32il faut qu'on ne soit
42:33pas naïfs
42:34Là vous parlez des élections
42:35européennes
42:36il y a des élections
42:37présidentielles en Roumanie
42:38notamment
42:39Par exemple
42:40Monsieur Jacubizine
42:41On sent les Français
42:42très inquiets
42:43légitimement
42:44ou comme peut-être
42:45effectivement le dit Mathieu
42:46excessivement
42:47comment on gère
42:48une opinion publique
42:49face à une menace
42:50réelle
42:51et en même temps
42:52parfois on entend des gens
42:53qui disent
42:54mais c'est exagéré
42:55en fait on nous fait peur
42:56de manière exagérée
42:57et donc une tentation
42:58du pacifisme
42:59et du repli
43:00comment on gère
43:01cette situation
43:02très compliquée ?
43:03C'est difficile parce que
43:04en fait dans l'esprit
43:05la guerre n'est pas
43:06une possibilité
43:07depuis plusieurs générations
43:08Mais elle le devient là
43:09Moi je suis née
43:10en 1962
43:11juste après
43:12les accords d'Evian
43:13et donc en réalité
43:14je n'ai jamais
43:15connu la France
43:16en guerre ouverte
43:17bien sûr il y a eu
43:18d'autres guerres
43:19extérieures
43:20Est-ce que c'est ce qui
43:21conduit Marine Le Pen
43:22à dire que la menace
43:23numéro un
43:24ce n'est pas
43:25la guerre Ukraine-Russie
43:26c'est l'islamisme radical ?
43:27Mais c'est deux menaces
43:28différentes en fait
43:29il ne faut pas
43:30les opposer
43:31en fait il y a l'une
43:32et l'autre
43:33malheureusement d'ailleurs
43:34fermement le fait
43:35d'avoir une Union
43:36européenne forte
43:37une défense forte
43:38et une France forte
43:39ce sont les conditions
43:40d'une paix
43:41de tous les points
43:42Est-ce que vous diriez
43:43que Donald Trump
43:44dans sa façon d'agir
43:45très rapide
43:46le fait d'arriver
43:47à la Maison Blanche
43:48ça a été une sorte
43:49de coup de taser
43:50à l'Europe
43:51et qu'il a fait justement
43:52réarmer
43:53Est-ce que s'il n'était
43:54pas arrivé
43:55avec ses différentes
43:56contradictions
43:57avec ses déclarations
43:58en porte-pièce
43:59y compris sur le Groenland
44:00et sur le canal de Panama
44:01est-ce que les Français
44:02seraient restés comme ça
44:03et puis l'Europe
44:04de la défense
44:05serait encore un dossier
44:06quelque part
44:07sous une pile
44:08d'autres dossiers ?
44:09Alors je ne ferai pas ici
44:10l'apologie du Président Trump
44:11ce sont des méthodes
44:12qui ne sont pas
44:13les méthodes
44:14que moi je préconise
44:15mais en réalité
44:16Il a accéléré
44:17le mouvement
44:18le combat
44:19qui était le combat
44:20de la France
44:21génération après génération
44:22pas que ce gouvernement-là
44:23ou pas que ce Président-là
44:24nous disions
44:25à l'Union européenne
44:26il faut se réarmer
44:27il faut avoir
44:28des capacités
44:29qui soient des capacités
44:30de se défendre
44:31le réarmement
44:32de l'Europe
44:33est important
44:34on ne peut pas
44:35uniquement se reposer
44:36sur la France
44:37ou sur l'Italie
44:38ou sur la Pologne
44:39et il faut persuader
44:40les pays qui étaient
44:41très atlantistes
44:42de construire
44:43cette défense européenne
44:44même si l'OTAN
44:45existe toujours
44:46il n'est plus en mort
44:47cérébrale
44:48comme le disait
44:49Emmanuel Macron
44:50en 2019
44:51mais l'OTAN
44:52existe toujours
44:53mais ce qui est important
44:54aujourd'hui
44:55c'est l'Union européenne
44:56et sa capacité à se défendre
44:57Merci Sophie Prima
44:58très bon dimanche
44:59sur CNews
45:00et sur Europe