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00:0020h13 sur Europe 1, merci d'être avec nous, Laurent Jacobelli, député de Moselle et porte-parole du Rassemblement National est dans ce studio.
00:06Bonsoir Laurent Jacobelli, on a beaucoup de dossiers à aborder avec vous, alors que j'accueille évidemment Gabrielle Cluzel, habituée de cet horaire du dimanche soir,
00:13et Philippe Guibert qui est également là ce soir avec une mine superbe, j'ai noté Philippe Guibert qui a eu la chance de prendre quelques vacances, ça se voit.
00:20C'est l'heure du planteur là, c'est l'heure du planteur là, c'est la consommation avec modération, bien sûr, chers auditeurs d'Europe 1.
00:29Laurent Jacobelli, je voudrais peut-être qu'on parle de la réforme des retraites, est-ce bien nécessaire de remettre le dossier sur le devant de la scène ?
00:34Je vais poser la question, puisque François Bayrou a dit non à l'âge de départ à 62 ans, je vais vous poser la question directement.
00:41Est-ce que votre groupe à l'Assemblée Nationale va donc se mettre avec la gauche pour faire barrage au gouvernement, Laurent Jacobelli ?
00:46En tout cas c'est une éventualité que nous étudierons, parce que le Premier Ministre je crois...
00:50Ah vous allez étudier, non mais c'est incroyable, on va repartir quand même, on va repartir.
00:53Bah écoutez, le Premier Ministre a essayé de blouser tout le monde pour essayer d'avoir un accord avec le Parti Socialiste,
00:58il a créé ce comité pour étudier les retraites, ce conclave comme il l'appelle,
01:04et puis maintenant que le PS lui a donné quittus, qu'il s'est dissocié un peu de la France Insoumise,
01:09et bien le Premier Ministre dit bah finalement on ne va pas en parler du sujet des retraites et ce ne sera pas 62 ans,
01:14se servant d'ailleurs un petit peu de l'univers effrayant et apeurant avec la guerre en Ukraine,
01:19en disant bah voilà, puisqu'il y a la guerre en Ukraine, il va falloir acheter des armes et donc on ne va pas pouvoir faire la retraite à 62 ans,
01:25tout cela n'a aucun sens.
01:27La retraite à 62 ans, vous la demandiez, je sais, mais c'était impossible à mettre en oeuvre en vue de la situation économique de la France.
01:32Alors on continue à la demander, d'abord j'ai une nouvelle pour vous, en 2024, les recettes fiscales par rapport à 2023 ont augmenté de 10 milliards,
01:39c'est-à-dire que chaque année les Français mettent un peu plus à la poche,
01:44et à chaque fois on leur dit bah vous aurez un peu moins de droits, tout ça est quand même un petit peu contradictoire,
01:48et puis moi je vous rappelle que seulement 40%, 39 pour être précis, des plus de 60 ans sont en situation d'emploi.
01:55Ce qui veut dire qu'à chaque fois que vous décalez l'âge de la retraite, vous mettez des gens au chômage 2 ans de plus.
02:01Alors peut-être que vous allez faire une économie dans les caisses de la retraite, mais vous allez plomber les caisses chômage.
02:06En fait c'est idéologique derrière, pour lutter contre les problèmes de financement des retraites,
02:11il faut plus d'emplois, plus de productivité, plus de natalité, ça demande du courage, ça demande des mesures sérieuses.
02:18Et la solution, qui s'agit de la paresse intellectuelle, amène les gouvernements successifs à revenir tous les 3 ans le bec enfariné,
02:28en disant ma pauvre dame il n'y a plus d'emploi, ma pauvre dame il n'y a plus d'enfants, il va falloir travailler encore un peu plus.
02:34C'est évidemment pas la solution, il faut des mesures de fond pour que nos métiers soient plus créateurs de valeur ajoutée,
02:40c'est-à-dire pas d'ubérisation de l'emploi, et pour qu'une vraie politique d'aide à la natalité soit à nouveau mise en place.
02:45Alors je suis obligée de donner la parole à Philippe Guibert qui trépille à côté de vous, Laurent Jacobini, porte-parole du RN.
02:51Qu'est-ce qu'il y a-t-il ?
02:52Est-ce bien un député du RN que nous écoutons, puisque j'ai l'impression d'écouter les forces ouvrières, la CGT,
02:58peut-être un peu Elifi et d'autres à gauche, qui nie toute nécessité de travailler plus longtemps.
03:07Vous êtes toujours sur cette position, mais est-ce que c'est bien raisonnable ?
03:11Parce que vous savez bien que notre régime par répartition, compte tenu de l'évolution de la démographie, il faut bien bouger.
03:17Monsieur Guibert, est-ce que vous avez une baguette magique avec vous ?
03:20Non, j'ai un téléphone, mais je ne sais pas.
03:22Quand on explique que les plus de 60 ans n'ont pas de travail, vous êtes en train de dire qu'au lieu de ne pas avoir de travail pendant 2 ans,
03:30ils devront ne pas avoir de travail pendant 4 ans.
03:32Et bien il va falloir le financer, ça pose un problème.
03:35Donc poser cette question n'est pas quelque chose de sacrilège, bien évidemment, on peut se poser la question,
03:40seulement la réponse ne peut pas être d'allonger la durée de travail et la durée de cotisation,
03:45puisque, je le répète, les conditions du travail aujourd'hui, du marché du travail, n'existent pas.
03:50Tant qu'il y aura 5 millions de chômeurs, tant qu'il y aura 60% des plus de 60 ans qui ne sont pas en situation d'emploi,
03:57vous pourrez dire que la retraite est à 195 ans, ça ne changera malheureusement rien.
04:01Vous savez bien que le taux d'emploi des seniors augmente avec la durée de départ à la retraite.
04:07C'est vrai dans tous les pays, c'est vrai en France aussi.
04:09Il va augmenter ce taux d'emploi aussi.
04:11Gabrielle Cluzel.
04:12Je crois qu'il y a deux aspects, le premier c'est l'aspect purement politique,
04:14c'est-à-dire qu'on a le sentiment que ça te fait un petit peu,
04:17quelle que soit l'avis que l'on puisse porter sur l'âge de départ à la retraite,
04:20ça te fait un peu rouler dans la farine par Monsieur le Premier Ministre,
04:27je ne sais pas qui éclate, mais je sais que le con c'est le français qui a cru à ce qu'on éclate,
04:31parce qu'il était évident que c'était, vous savez comme quand il parle de 6 semaines avec l'Algérie,
04:38c'était une façon de dire, écoutez pendant que vous débattez,
04:40on peut rester sur un malentendu, nul ne sort de l'ambiguïté cassée des pompes,
04:45et ça a permis aux socialistes de voter le budget, nous sommes d'accord.
04:49Donc maintenant il dit, il y a la guerre en Ukraine,
04:52donc ça ne va pas être possible de faire ce qu'on avait dit,
04:57on va rester à 64 ans alors que tout le monde sait très bien que ce n'est pas conjoncturel,
05:01c'est structurel son avis sur le sujet.
05:03Maintenant moi je pense qu'on peut partager plusieurs points de vue possiblement,
05:10c'est-à-dire que c'est un fait que la retraite par répartition,
05:14et personne n'ose le dire sans la natalité, c'est une pyramide de Ponzi, c'est Madoff,
05:20mais inversement moi je crois que les français sont capables d'entendre,
05:24ils sont majeurs, vaccinés, que peut-être qu'il faudra intégrer à un moment
05:28un peu de retraite par capitalisation, le faire progressivement.
05:32Je crois que le vrai sujet c'est que les français se disent,
05:34il y a beaucoup de Gabgi partout, beaucoup,
05:36et pourquoi c'est toujours à nous qu'on demande plus ?
05:39C'est ça la vraie question, d'abord une remarque,
05:42si le taux d'employabilité des jeunes qui commencent à travailler en France assez tard
05:45était le même qu'en Allemagne, aujourd'hui il n'y aurait aucun problème,
05:48pas un centime de monstres créés dans les caisses de retraite.
05:51Donc vous voyez, le problème n'est pas qu'on part trop tôt ou trop tard à la retraite,
05:56le problème est qu'il n'y a pas l'assiette de cotisation n'est pas assez étendue,
06:00il n'y a pas assez de gens qui travaillent pour faire simple.
06:02Donc il faut étudier ce problème, il faut effectivement avoir une politique de la natalité,
06:07et puis chasser la mauvaise dépense.
06:08Vous savez, il y a ce qu'on appelle le minimum vieillesse,
06:12qui est donné aux gens qui n'ont pas une retraite suffisante.
06:16Et bien 40% de ce minimum vieillesse est donné à des étrangers.
06:19Donc vous arrivez en France, vous n'avez pas travaillé en France,
06:22vous n'avez pas cotisé en France, et vous touchez la retraite,
06:261040 euros par mois, ça coûte plus d'un milliard par an,
06:30à peu près autant que l'aide médicale d'État.
06:33Donc vous voyez, avant de dire aux Français, vous allez vous serrer la ceinture,
06:37créons des conditions propices à l'emploi, moins de normes, moins d'impôts,
06:41notamment des impôts de productivité, ça permettrait d'engager,
06:44et créer aussi une espèce de justice,
06:46qui fait que les Français soient les premiers à toucher la retraite.
06:50Juste une remarque, pour arriver aux retraités étrangers en France,
06:53ce n'est pas le cas majoritaire, donc ça représente extrêmement peu de personnes.
06:57Un milliard par an.
06:58Oui, un milliard par an, par rapport aux 30 milliards de déficits qui sont demandés.
07:02Comment faites-vous augmenter le taux d'emploi des jeunes et des seniors ?
07:07Vous disiez, est-ce que j'ai une baguette magique ?
07:10Mais quelle est la vôtre ?
07:12Pour obtenir ce résultat que tous les gouvernements recherchent depuis 30 ans,
07:16et comment vous, miraculeusement, allez-vous y parvenir ?
07:20Et est-ce que vous pouvez accepter l'idée qu'il faut faire un effort sur les retraites ?
07:24Parce que là, vous tenez complètement le discours de la gauche, mais alors à 150%.
07:29Je vais vous dire, si demain la gauche dit que le ciel est bleu,
07:31je ne vous prétendrai pas que le ciel est rouge.
07:33Moi, simplement, aujourd'hui, je vois que l'écart de financement,
07:36selon les années, est entre 0 et 15 milliards,
07:39que ces 0 et 15 milliards, on peut les trouver ailleurs,
07:42et oui, il faut que les jeunes arrivent plus tôt sur le marché de l'emploi.
07:45Aujourd'hui, en France, il y a le culte de l'étude.
07:48Certains font des études universitaires très longtemps, avec très peu d'embauches à la fin,
07:52alors qu'ils pourraient commencer à travailler plus tôt.
07:54C'est pour ça, d'ailleurs, que pour ceux qui commencent à travailler tôt,
07:56avant la majorité, c'est 60 ans, 40 annuités pour nous.
07:59Et puis, ce sont des conditions, notamment sur l'impôt sur le revenu,
08:02pendant les premières années, les jeunes en seront exemptés.
08:06Évidemment, c'est un effort fiscal d'un côté, mais ce sera un gain général de l'autre.
08:11C'est une politique cohérente qu'il faut mener.
08:13Laurent Jacobelli, censure ou pas censure ?
08:15C'est ça qui nous intéresse aussi ce soir.
08:17Écoutez, on se réserve le droit de le faire.
08:20Ce ne sera probablement pas sur un seul sujet,
08:22mais c'est vrai qu'aujourd'hui, le Premier ministre est très loin de la parole donnée.
08:25On vient de le voir sur la question des retraites, puisque le débat est morné.
08:28On le voit dans le bras de fer avec l'Algérie.
08:31On est très inquiets avec les annonces qui peuvent être faites sur la pression
08:35qui va être faite sur l'épargne ou les impôts des Français
08:37pour financer l'effort de défense.
08:39Bref, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de nuages à l'horizon.
08:42Quand même, Bruno Retailleau a mis sa démission dans la balance avec le dossier algérien.
08:46En disant, si on ne me laisse pas travailler,
08:49si on n'applique pas les mesures qui s'imposent aux autorités algériennes,
08:53moi je m'en vais.
08:54Quel réveil !
08:55Parce que M. Bruno Retailleau a cru qu'en étant à la même table de ministre
08:58qu'avec des socialistes, qu'avec des macronistes,
09:00il arriverait à changer les choses.
09:02Mais je rappelle qu'Emmanuel Macron, à chaque coup que l'Algérie crie,
09:05il se met à genoux et il demande pardon.
09:07Mais pourquoi, Laurent Jacobelli ? Qui peut m'expliquer ça ?
09:09Parce que c'est la vieille musique de la repentance.
09:12Non mais ça ne suffit pas.
09:13Ce n'est pas suffisant la vieille musique de la repentance.
09:15C'est autre chose.
09:16Ce n'est pas possible.
09:17On en est encore là.
09:18Il y a autre chose.
09:19Il l'a dit.
09:20Il faut me le dire.
09:21Mais à chaque fois, il a parlé de crime contre l'humanité en Algérie
09:25en qualifiant les Français.
09:26Comment voulez-vous qu'en mettant ces termes-là sur la table,
09:29il puisse gagner un quelconque bras de fer avec l'Algérie ?
09:32Avec nous, je vais vous dire, ça sera très simple.
09:34Si l'Algérie ne reprend pas ses ressortissants,
09:36plus de visas, plus d'aides au développement,
09:38plus de transferts financiers entre la France et l'Algérie.
09:41Et croyez-moi, ça prendra à peu près deux heures
09:43avant que le président algérien prenne son téléphone
09:45et reprenne ceux qui, en France, commettent des crimes et délits venus d'Algérie.
09:50Mais aujourd'hui, on a un président de la République
09:52qui a la politique du paillasson, la politique de l'agravantisme,
09:55sans aucun courage.
09:56Je ne comprends pas.
09:57Moi, ça me dépasse.
09:58Je ne comprends pas.
09:59Je pense que les auditeurs aussi ne comprennent pas.
10:00Vous serez peut-être assez peur.
10:01Je pense qu'il y a des peurs de quoi ?
10:02Parce que dans certaines banlieues, à nouveau, on retrouve les émeutes
10:05parce que le président algérien ne se cache pas
10:08d'attiser un petit peu la haine de la France.
10:11Avec les influenceurs algériens notamment ?
10:12Bien sûr.
10:13Exactement.
10:14C'est une arme dont se sert le président algérien.
10:16Et plutôt, face à cela, que d'user de fermeté,
10:19le président de la République, par quoi redise, cède.
10:23D'accord.
10:24Le directeur de nos services de renseignement
10:27fait souvent le voyage en Algérie
10:29parce qu'il y a de la coopération avec l'Algérie
10:32sur des sujets comme l'immigration subsaharienne,
10:35comme plein d'autres sujets sur le terrorisme.
10:38Et donc, il n'y a pas que l'idéologie de la repentance
10:42qui explique l'attitude de la France,
10:44tout gouvernement confondu d'ailleurs,
10:46pas simplement celui de l'actuel,
10:48et pas seulement ce président de la République.
10:50Il y a des intérêts avec l'Algérie.
10:52On ne peut pas faire comme si l'Algérie était un pays avec le pire gouvernement.
10:56On ne peut pas tout accepter non plus.
10:58Il y a quelque chose d'absurde de dire,
11:00c'est marrant, c'est un discours récurrent,
11:02ce n'est pas personnel, Philippe Guibert,
11:05à dire qu'il faut qu'on soit très laxiste avec ces pays,
11:08parce que sinon, ils ne nous aideront pas en matière de terrorisme.
11:15Sauf que s'ils reprenaient leur ZOKI-TF,
11:17déjà on aurait moins de problèmes avec le terrorisme.
11:19Il y a quelque chose dans ce raisonnement
11:22que je peine à comprendre, ça j'avoue.
11:25Et puis il y a quand même la question qui me frappe,
11:27et ce sera quand même le grand échec de ce gouvernement,
11:29qui restera, moi je vous le dis,
11:31c'est Boilem Sansal.
11:33C'est quand même cristallisé, symbolisé,
11:36incarné par un intellectuel,
11:39c'est le Solzhenitsyn d'Algérie,
11:41que la France est incapable de faire libérer.
11:44Et ça c'est quand même quelque chose de profondément chaud.
11:47Imaginez dans n'importe quel pays,
11:50un citoyen français détenu dans les geôles du pays,
11:53avec pas le droit de recourir à l'avocat qu'il souhaite,
11:56avec des motifs assez flous pour le retenir,
11:58jamais la France ne l'accepterait.
12:00Vous auriez probablement, au journal de 20h du service public,
12:03tous les soirs, le portrait de ce détenu.
12:06Et bien pour Boilem Sansal, dont je le rappelle il est,
12:08il a la double nationalité française et algérienne,
12:11et bien rien ne se passe, en tout cas publiquement.
12:14C'est-à-dire qu'on a aujourd'hui un citoyen français dans les geôles algériennes,
12:17et apparemment ça n'émeut pas grand monde.
12:19C'est une victime collatérale, c'est ça ?
12:21Le gouvernement Emmanuel Macron, pourquoi c'est une victime collatérale ?
12:24Ça montre bien le fait que le gouvernement algérien n'est pas un gouvernement démocratique,
12:27mais que tout simplement quand on ose le critiquer, il vous met en prison.
12:30Ça montre bien son hostilité vis-à-vis de la France,
12:33et ça montre bien la faiblesse, j'allais dire, d'Emmanuel Macron,
12:36qui ne remet pas le sujet sur le tapis.
12:39Je le redis une fois encore, est-ce que vous imagineriez la même situation
12:42avec aucun autre pays au monde ?
12:44Philippe Guibert.
12:45Boilem Sansal est l'otage de la politique française vis-à-vis du Maroc,
12:51où Emmanuel Macron a eu, à mon sens, raison de rétablir des relations
12:55avec le Maroc, notamment sur le Sahara occidental,
12:58et Boilem Sansal est l'otage et la punition,
13:01et c'est lui qui en fait les frais et qui risque sa peau au fin fond des geôles.
13:05Donc je crains que la négociation sur Boilem Sansal soit très complexe,
13:09ce qui ne veut absolument pas dire qu'il faut être laxiste avec le gouvernement algérien,
13:13mais ayons quand même en tête que tout ça est un équilibre complexe
13:17entre le Maroc, l'Algérie et la France,
13:20et que vous y seriez confrontés tout autant si vous étiez au pouvoir.
13:23Mais vous vous rendez compte de ce qu'est devenue la France ?
13:25Aujourd'hui la France tremble quand il s'agit de négocier avec l'Algérie,
13:28la France tremble lorsqu'il s'agit de durcir le ton avec les Comores,
13:33dont on voit bien la politique vis-à-vis de Mayotte,
13:35d'invasion par l'immigration et de conquête par l'immigration.
13:38La France sur la scène internationale au moment où on réfléchit,
13:41enfin, à la paix entre la Russie et l'Ukraine,
13:44est absente des débats au tel point que le président de la République
13:47est obligé de s'agiter pour apparaître sur la photo
13:49alors que personne ne veut qu'il y soit.
13:51Donc c'est quand même terrible,
13:53nous avons été chassés de la politique internationale.
13:55La position de la France aujourd'hui est une position de soumission
13:59par rapport aux plus petits pays.
14:01Donc tout cela est inquiétant,
14:02et malheureusement le président de la République
14:04qui a dissous le corps diplomatique,
14:06a joué un grand rôle dans cet affaiblissement
14:08du rôle de la France à l'international.
14:10On va parler dans un instant des affiches antisémites,
14:12non mais ça c'est très important,
14:13et du pardon pétage de plomb de Jean-Luc Mélenchon.
14:16Pour faire une transition avec l'autre sujet,
14:18moi ce qui me frappe c'est qu'on dit
14:19nous sommes impuissants face à l'Algérie,
14:21mais encore faudrait-il vouloir agir ?
14:23Parce que je rappelle qu'il y a quand même des gens,
14:24des élus français, par exemple des eurodéputés,
14:27Rima Hassan et d'autres,
14:29qui ont refusé de voter la résolution au Parlement européen
14:34demandant la libération de Boulayme Sansel.
14:36C'est vrai, mais qu'ils en aient le droit c'est une chose,
14:40mais c'est quand même profondément scandaleux.
14:43Ce que je veux dire c'est que c'est pas seulement
14:45l'unité nationale et puis une forme d'impuissance face à un pays,
14:48il n'y a pas d'unité nationale, même sur ce sujet.
14:51Et ça c'est quand même profondément choquant
14:54et on voit bien qu'il y a une partie du monde politique
14:57qui soutient finalement l'influence,
15:00qui est une ingérence de l'Algérie dans notre pays.
15:04Et on peut dire pourquoi ?
15:06C'est parce que la France insoumise,
15:08citons la France insoumise,
15:10évidemment est élue dans des zones
15:13où les communautés d'origine étrangère sont nombreuses
15:16et donc ils imaginent qu'en acceptant de ne pas voir
15:21ce que fait l'Algérie, ils conquièrent un électorat.
15:23Je pense qu'il y a cette vision extrêmement utilitariste
15:26et extrêmement cynique du vote de certains électeurs.
15:30Un peu méprisant d'ailleurs,
15:32parce qu'on peut être d'origine étrangère
15:34et avoir la France au cœur et défendre les intérêts de la France,
15:36mais la France insoumise ne fait que très rarement dans le détail.
15:39Ils font plutôt dans le massif, dans le brutal.
15:43Pour Jean-Jacques Obéli, vous avez dû voir ses affiches.
15:45Cette semaine, on n'a parlé que de ça.
15:47Et pour cause, pardon, mais des caricatures.
15:49Comment je vais appeler ça ?
15:50Des espèces de caricatures.
15:51L'intelligence artificielle a permis certaines choses
15:53avec la photo de Cyril Hanouna,
15:55qui a été publiée.
15:57Retirez cette photo
16:01avec des références clairement antisémites
16:04et avec référence à des affiches
16:06qui remontent aux années les plus sombres de notre histoire.
16:09On va en parler dans un petit instant peut-être.
16:12Pardon, je dis oui, je réponds à Esteva avec vous.
16:15Parce que pétage de plomb de Jean-Luc Mélenchon
16:17qui ne reconnaît rien.
16:18On va entendre Jean-Luc Mélenchon.
16:20Les tweets de Manuel Bompard et autres
16:23qui refusent de reconnaître cet antisémitisme
16:26et qui jouent, pardon, mais avec le feu.
16:28J'aimerais bien vous entendre là-dessus.
16:29Il est 20h29 sur Europe 1.
16:30Et cette affiche avec le visage de Cyril Hanouna,
16:34puis Pascal Praud ensuite,
16:36pour essayer de justifier le caractère
16:38soi-disant non antisémite de ces premières affiches.
16:41Évidemment, on a tous été transis.
16:44De voir cette affiche, je vais le redire encore aujourd'hui.
16:47À Cyril Hanouna, on a parlé aussi,
16:49cette comparaison avec, je le dis,
16:51ces heures les plus sombres de notre histoire.
16:53Alors, Laurent Jacobelli,
16:55vous êtes toujours avec nous,
16:56porte-parole du Rassemblement National.
16:58Je voudrais qu'on écoute,
16:59parce qu'évidemment, on interroge la France insoumise.
17:01On lui demande des justifications.
17:03Mais quand même, on se régale quand on les entend.
17:05Moi, je voudrais qu'on écoute Manuel Bompard d'abord
17:07pour commencer, puis on écoutera Jean-Luc Mélenchon.
17:09Alors lui, qui perd carrément ses nerfs.
17:12Je vous dis que cette affiche a été supprimée
17:14à partir du moment où elle commençait à donner lieu à ce parallèle.
17:17Et je peux même vous dire sans aucun problème,
17:19sans aucune difficulté,
17:21que manifestement, puisqu'elle a permis de faire ce parallèle,
17:23cette affiche n'aurait pas dû être publiée.
17:25Je pense qu'à partir du moment où elle peut faire référence
17:27ou donner l'impression d'avoir eu une intention
17:31qui visait une personne en fonction de sa confession religieuse,
17:33il ne fallait pas la publier.
17:34Donc, c'est pour ça qu'elle a été supprimée.
17:36– Et j'ai cette question, de quel droit ?
17:38De quel droit ? Qui vous êtes ?
17:39– Parce que c'est vous.
17:40– Vous m'accusez ? Est-ce que vous m'accusez ?
17:42– Pas du tout.
17:43– Alors, taisez-vous, vous êtes en train de continuer une campagne
17:46qui a démarré à l'extrême droite contre…
17:48– Il ne fallait pas publier ce visuel.
17:49– Alors, attendez.
17:50– Ça, c'est une question…
17:51– Donc maintenant, on demande à l'extrême droite
17:52ce qu'on peut publier ou pas.
17:53Vous pensez que la tête de M. Hanouna, comme la mienne,
17:56ne peut pas être caricaturée ?
17:58Moi, je suis caricaturé continuellement.
17:59Vous voulez que je vous montre les caricatures de Charlie Hebdo ?
18:03Pourquoi je chercherais de l'antisémitisme ?
18:05Ça suffit !
18:06Ça suffit, maintenant !
18:07– Voilà.
18:08Alors, Jean-Luc Mélenchon et, tout à l'heure, Manuel Bompard
18:11qui était aujourd'hui sur Europe 1 et c'est nous au micro de Pierre De Villeneuve.
18:16– C'est terrible.
18:17– Oui, Laurent Jacobelli, par parole du Rassemblement National,
18:21c'est très grave.
18:22Moi, ça me glace le sang.
18:23Pardon, mais le comparatif avec cette image,
18:25et bien sûr, tout le monde l'a vue, de 1940,
18:28et on nie !
18:29– Mais c'est terrible.
18:30– C'est une blague ou quoi ?
18:31– C'est une mauvaise foi, Laurent Jacobelli.
18:32– Bien sûr, mais imaginez ces gens au pouvoir.
18:35Quand j'entends Jean-Luc Mélenchon qui dit aux journalistes
18:37« Taisez-vous, mais de quel droit ? »
18:38– C'est La République, c'est moi.
18:39Vous vous souvenez, c'est un peu ça.
18:40– Oui, le droit du journaliste qui a le droit de poser des questions.
18:42Imaginez ces gens au pouvoir.
18:44Ils mettraient des affiches dans les rues
18:45avec la tête de ceux qu'ils considèrent comme les ennemis
18:47en leur mettant une cible dans le dos,
18:49comme ils l'ont fait pour Cyril Hanouna.
18:51Et je pense que personne qui a eu un cours d'histoire
18:53n'a eu un doute une seconde sur la référence de cette affiche
18:56qui était vraiment l'affiche des expositions à la fin des années 30
19:01sur le « juif » qui avait ces caractères physiques
19:05complètement caricaturaux.
19:07Cette affiche, elle est en noir et blanc.
19:09Elle est clairement antisémite.
19:11Et une fois encore, ça vient de la France insoumise
19:13qui a multiplié les déclarations antisémites.
19:16– Et qui renvoie la balle à Elon Musk.
19:17– Oui, oui, c'est ça.
19:18– C'est tellement simple.
19:19– Ça aussi, c'est quand même un morceau d'anthologie.
19:22Paul Vanier qui a expliqué que ça avait été fait
19:25sur le logiciel d'un intelligence artificielle.
19:27– Emmanuel Bompard aussi ce matin.
19:29– A l'usage d'Elon Musk, donc c'est la faute d'Elon Musk.
19:31– Donc l'extrême droite.
19:32– Oui voilà, l'extrême droite.
19:33Donc en fait, c'est toujours la même rhétorique.
19:35À la fin, c'est la faute de l'extrême droite.
19:37C'est comme si, vous imaginez,
19:39si le terroriste qui a pris une mini-hostine à Munich
19:42pour foncer sur la foule disait
19:43« c'est la faute du constructeur de bagnoles ».
19:45Donc là, c'est la faute d'Elon Musk.
19:46Et là, c'est l'extrême droite qui a fait scandale.
19:48Mais si vous voulez, moi je suis frappée de cette incapacité
19:51à faire un mandoloram.
19:53Jamais, jamais, jamais.
19:55– Laurent Jacobini, quelle est la position
19:57du Rassemblement National sur cette affaire ?
19:59– Nous condamnons totalement.
20:00Et d'ailleurs, moi je tiens à dire à Cyril Hanouna
20:03tout notre soutien.
20:04Parce que ça doit être terrible de se voir affiché comme ça
20:07avec clairement, je le répète, une cible dans le dos.
20:09Puisqu'un esprit un peu dérangé
20:11pourrait en vouloir à Cyril Hanouna
20:14et vouloir se venger.
20:15Mais moi je dis qu'aujourd'hui, il y a évidemment un risque.
20:17Aujourd'hui, il parle beaucoup d'extrême droite.
20:19Mais moi je me souviens d'Adrien Quintenance
20:21quand il n'était pas content du résultat des élections
20:23en disant, il va falloir maintenant marcher sur Matignon.
20:25Comme Mussolini avait appelé à marcher sur Rome.
20:27Aujourd'hui, il y a des affiches antisémites.
20:30Il y a des attaques anonymes sur les opposants
20:33notamment dans les réseaux sociaux.
20:34Ils ont demandé la fermeture d'une chaîne, C8 en l'occurrence
20:38parce qu'ils estimaient qu'elle n'avait pas la bonne ligne éditoriale.
20:42S'il y a aujourd'hui un groupe d'extrême droite,
20:44s'il y a aujourd'hui un danger fasciste en France,
20:46il s'appelle la France insoumise.
20:48Il s'appelle Jean-Luc Mélenchon.
20:50Je me demande si un jour, vous gagnez les élections
20:54et arrivez au pouvoir, il faudra peut-être
20:56que vous fassiez un remerciement à Jean-Luc Mélenchon
20:59qui aura beaucoup contribué à votre dédiabolisation
21:02et à votre banalisation.
21:04Parce que c'est vrai que ce que font les filles...
21:06Dans la RN, il n'y a pas de dérive de ce côté-là.
21:09Non, non, bien sûr.
21:11La RN défend la communauté juive.
21:14C'est un petit changement,
21:16parce que pour ma génération,
21:18celui qui avait des attaques contre les juifs
21:22et contre les journalistes, c'était Jean-Marie Le Pen.
21:24Et donc, je redis ce que j'ai dit,
21:27les filles et Mélenchon ont rendu un grand service
21:31au Rassemblement National.
21:33Mais je remarque que Mélenchon va encore plus loin
21:35dans l'ignominie.
21:37Vous avez entendu sa comparaison avec Charlie Hebdo.
21:39Oui, exactement, vous avez raison Philippe Guibert.
21:41C'est-à-dire qu'il fait une comparaison
21:43entre les caricatures de Charlie Hebdo
21:45qu'on peut parfois ne pas trouver drôles,
21:47qu'on peut trouver très drôles et irrésistibles
21:49dans d'autres cas,
21:51avec des caricatures qui sont dans des codes antisémites.
21:53C'est-à-dire qu'il fait une comparaison
21:55entre ce qu'a publié les filles
21:57et ce que fait Charlie Hebdo.
21:59Et ça, c'est profondément écœurant,
22:01parce qu'il faut se souvenir que Jean-Luc Mélenchon
22:03était un ami personnel de Charb,
22:05le directeur de Charlie Hebdo qui a été assassiné
22:07en janvier 2015, comme ses compagnons.
22:09Et je trouve que là,
22:11le cynisme de Mélenchon
22:13va au-delà
22:15de même de ce que vous appelez,
22:17il y a juste titre,
22:19ses calculs électoralistes tout à l'heure.
22:21C'est quelque chose qui est profondément dégueulasse.
22:23C'est dégueulasse.
22:25Et moi je pense à tous les Français aujourd'hui
22:27de confession juive qui vivent une situation difficile,
22:29beaucoup réfléchissent à aller
22:31en Israël, d'ailleurs l'ALIA,
22:33c'est-à-dire le départ vers Israël,
22:35a augmenté encore cette année,
22:37qui sont inquiétés,
22:39agressés, insultés aujourd'hui,
22:41suite notamment au conflit israélo-palestinien.
22:43Et ils voient face à eux
22:45un parti politique qui a pignon sur rue,
22:47qui a plus de 70 députés,
22:49qui passe son temps à faire des allusions.
22:51Alors c'est rarement frontal,
22:53mais ce sont toujours des allusions qui envoient
22:55des signaux très clairs aux antisémites.
22:57Ils sont borderline en fait, personne n'a jamais été condamné.
22:59Ils nous disent, moi antisémite, j'emmène la ville.
23:01Et donc ils se sentent en danger.
23:03C'est pas un groupuscule
23:05qui fait ça, c'est la France insoumise,
23:07un des principaux partis de France, avec Jean-Luc Mélenchon,
23:09qui a été ministre, sénateur, etc.
23:11Et donc c'est extrêmement inquiétant.
23:13Je pense que tout le monde doit condamner
23:15très fort ces propos,
23:17très fort ces actes, et ne plus avoir aucune tolérance.
23:19Moi je pense à M. Gabriel Attal,
23:21qui entre les deux tours de l'élection législative
23:23a appelé à voter pour la France insoumise,
23:25pour que le Rassemblement national
23:27ne puisse pas avoir la majorité.
23:29Et bien aujourd'hui, je leur dis
23:31à tous ces gens qui ont fait cette erreur,
23:33ne le faites pas deux fois,
23:35parce que vous savez maintenant clairement qui est la France insoumise,
23:37et on ne rigole pas avec l'antisémitisme,
23:39même pour protéger son fauteuil de député.
23:41Merci beaucoup, merci beaucoup.
23:43Je vais vous expliquer pourquoi je coupe Laurent Jacobilli
23:45à 20h38, puisque nous avons des temps de parole
23:47à respecter, des quotas.
23:49C'est pour ça, pour être tout à fait transparent
23:51avec les auditeurs d'Europe 1.
23:53Laurent Jacobilli, merci d'être venu en studio d'Europe 1,
23:55porte-parole du Rassemblement national et député de Moselle.
23:57Il est 20h39.