• hier
Richard Ramos, député MoDem du Loiret, était l'invité du "8h30 franceinfo" le 16 mars 2025.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00C'est Bruno Retailleau aussi, le ministre de l'Intérieur, qui menace de quitter le gouvernement
00:03si Paris renonce à un rapport de force avec l'Algérie pour que l'Algérie reprenne ses ressortissants en situation irrégulière en France.
00:10Il dit ça dans une interview au Parisien. Vous êtes d'accord ?
00:13Déjà, le titre est beaucoup plus fort que ce qu'a dit le ministre. Il faut faire très attention.
00:18Moi, je pense qu'il faut être ferme avec l'Algérie, mais il faut à la fois avec les Algériens être ferme.
00:22Les Français ne comprennent pas que quand vous êtes sur le territoire français,
00:26que vous avez créé un délit, on ne puisse pas vous remettre dans votre pays, et notamment avec l'Algérie.
00:30Donc, il faut être plus ferme, oui, mais je ne crois pas que dans les termes exacts du ministre, il ait dit « je vais démissionner ».
00:36La question lui est posée, et effectivement, il dit « je ne l'accepterai pas ». Il a des mots très durs.
00:41L'humiliation, ça suffit. La France est humiliée par l'Algérie, selon vous ?
00:45Oui. L'Algérie, aujourd'hui, il faut être ferme avec l'Algérie. C'est-à-dire que...
00:49La France est humiliée par l'Algérie ?
00:51Non, je ne dirais pas « humiliée » moi. Je n'aurais pas employé le mot « humiliée ».
00:54Je pense qu'il y a un rapport de force, et nous, on n'a pas été suffisamment forts face à l'Algérie.
00:58Je pense qu'il faut être ferme. Et encore une fois...
01:01Vous dites, pardon, il faut être ferme. Qu'est-ce que ça veut dire, très concrètement ?
01:05On ferme des visas. Pardon, on ferme des visas.
01:07Ça a déjà été fait. 2021, ça n'a pas suffi.
01:10Il faut être clair. On a laissé passer quand même des dignitaires qui venaient quand même en 2021, qui sont venus sur le territoire.
01:17Il faut être ferme. C'est-à-dire que là, pour le coup, il faut bloquer les avoirs s'il y a des avoirs.
01:21Il faut être ferme. Mais il faut, en même temps, pardon, en même temps, il faut pouvoir travailler avec l'Algérie.
01:28Et il faut dire surtout aux Algériens qui sont en France, c'est pas contre vous sur lequel on va travailler.
01:34C'est votre gouvernement qui veut toujours vivre de sa rente mémorielle,
01:38et sur lequel, nous, on ne veut plus, aujourd'hui, garder des Algériens qui ont commis des meurtres sur notre territoire,
01:44et l'Algérie qui les refuse.
01:46Pour être très précis, Richard Ramos, vous dites qu'il faut aller sur les visas.
01:49Mais vous parlez de quels visas ? C'est les visas de certains dignitaires qui peuvent se déplacer,
01:53d'ailleurs dont certains n'ont pas vraiment besoin de formalité pour venir ?
01:55C'est les visas de tout le monde, de tous les Algériens ?
01:58On va graduer. À la fin, ça peut être tous les visas.
02:03Il faut faire en sorte que quelqu'un qui vient sur notre territoire, qui commet un délit,
02:08on doit pouvoir le remettre dans son pays, et notamment en Algérie.
02:11Et tous les moyens pour y arriver doivent être mis en place,
02:14notamment les moyens les plus coercitifs,
02:16c'est-à-dire, éventuellement, de bloquer l'ensemble des visas, même les visas touristiques.
02:20Comment jugez-vous l'attitude d'Emmanuel Macron dans ce débat ?
02:24On a l'impression, en tout cas c'est ce qui a pu être écrit,
02:27que le chef de l'État était plutôt très prudent vis-à-vis de l'Algérie.
02:31Il faut être prudent. Je pense qu'il y a deux lignes.
02:33Il y a la ligne de M. Retailleau, et il y a la ligne de Jean-Noël Barraud, ministre des Affaires étrangères.
02:39Je pense qu'à la fois, il faut montrer qu'on est en capacité d'être dur,
02:43et de l'être réellement, et le tout dans le réellement.
02:47Et de l'autre côté, continuer, notamment pour des raisons du renseignement,
02:52et du terrorisme qui pourraient arriver sur notre territoire.
02:55Il ne faut pas couper les liens diplomatiques.
02:56Parce que là, M. Retailleau, je crois que c'est M. de Villepin qui avait dit ça,
03:00il est à la mode en ce moment, M. de Villepin, il avait dit qu'il ne connaît rien, Retailleau.
03:03Et là, il y avait un danger, parce que, attention,
03:06on travaille aussi, les services de renseignement avec l'Algérie,
03:08sur le terrorisme qui pourrait arriver sur le territoire français.

Recommandations