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Le ministre délégué chargé de l'Industrie était l'invité du "8h30 franceinfo", samedi 25 novembre 2023.

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00:00 - Bonjour Roland Lescure. - Bonjour.
00:01 - 24 otages retenus par le Hamas ont été libérés hier,
00:04 mais pour l'instant aucun otage français.
00:07 Êtes-vous inquiet pour le sort de nos compatriotes
00:09 retenus actuellement dans la boîte de Gaza ?
00:11 - Bon, d'abord, c'est quand même une première éclaircie
00:14 dans un ciel bien sombre.
00:16 Depuis le 7 octobre, on est tous sous le choc,
00:18 tous sous le choc de l'émotion, de l'horreur, de la tristesse.
00:21 On a vécu des semaines horribles avec des centaines
00:24 de victimes israéliennes, des milliers de victimes palestiniennes.
00:28 On est tous sous le choc de l'émotion, mais personne
00:30 ne peut vraiment se mettre à la place des victimes,
00:33 de leur famille, des otages.
00:35 Donc, évidemment, d'avoir 24 otages hier libérés,
00:39 d'avoir une première trêve.
00:40 Les armes ne parlent plus à Gaza.
00:43 C'est une première éclaircie.
00:45 Il faut qu'elle dure.
00:46 Il faut qu'elle dure et notamment, évidemment,
00:48 pour qu'on fasse tout pour libérer aussi les otages français.
00:51 Il faut que tous les otages soient libérés.
00:53 Ça demande beaucoup de travail.
00:54 Aujourd'hui, il y a trois acteurs qui négocient directement.
00:56 Israël, le Hamas avec le Qatar en médiateur,
01:00 mais évidemment la France.
01:01 Mais la France pèse suffisamment de tout son poids.
01:03 On a vu Sébastien Lecornu en tournée.
01:05 Bien sûr, bien sûr.
01:06 Le président Macron au téléphone avec différents acteurs.
01:09 Et le président de la République a rappelé sa détermination.
01:12 Aujourd'hui, du président de la République en passant par les ministres,
01:15 Catherine Colonna, Sébastien Lecornu, nos diplomates sur le terrain,
01:18 les agents du consulat qui sont en contact au quotidien avec les familles.
01:21 Tout le monde, évidemment, fait tous les efforts nécessaires
01:25 pour libérer les étages.
01:26 Et pourtant, vous dites que tout le monde fait les efforts nécessaires.
01:30 Vous parlez d'émotion, mais il y a aussi ce silence autour des otages
01:34 qui interpelle certains acteurs.
01:35 L'animateur Arthur, notamment, a déploré cette semaine l'indifférence
01:40 de la société face au sort des otages français.
01:42 On n'en parle pas.
01:43 On ne les considère pas.
01:44 Pourquoi ? Parce qu'ils sont juifs avant d'être français, s'est-il interrogé.
01:48 Est-ce que vous avez constaté ce manque de mobilisation ?
01:51 Et comment vous l'expliquez ?
01:53 Alors, j'espère que ce n'est pas vrai, ce qu'a dit l'animateur Arthur.
01:56 Mais rien que le fait que quelqu'un comme lui le dise,
01:59 c'est effarant, c'est effrayant.
02:01 Donc, évidemment qu'il faut parler des otages français,
02:05 des otages non français d'ailleurs.
02:06 Il faut qu'ils soient tous libérés.
02:08 On ne doit pas les oublier.
02:10 On doit en parler.
02:11 On le fait ce matin.
02:13 Je le répète, on a une première...
02:14 Il n'y a pas de tabou autour des otages, parce qu'ils ne sont pas juste français.
02:18 En aucun cas, en tout cas, il ne doit y en avoir.
02:22 Il faut parler des otages.
02:23 Il faut surtout agir pour les faire libérer.
02:26 On a une première lueur d'espoir aujourd'hui.
02:29 Il faut évidemment continuer pour que cette lueur d'espoir dure
02:33 et qu'on libère tous les otages, y compris, évidemment,
02:36 et en ce qui nous concerne, j'allais dire, en premier lieu, les otages français.
02:41 Ce qui se passe est horrible.
02:42 On est dans une nuit noire depuis le 7 octobre.
02:45 On a une lueur d'espoir et j'espère, évidemment,
02:48 que cette lueur d'espoir, elle va durer, à la fois pour la libération des otages
02:52 et pour une trêve qui, elle aussi, j'espère, va durer
02:55 et qu'on va, progressivement, ça va prendre du temps,
02:57 mais retrouver le chemin d'une solution politique.
02:59 Mais pour ça, évidemment, il faut que tous les otages soient libérés.
03:02 - Roland Lescure, plus d'un millier de personnes ont assisté aux obsèques.
03:05 Du jeune Thomas, hier, tué lors d'un bal de village le week-end dernier.
03:08 C'est de l'ensauvagement, c'est de la décivilisation.
03:11 C'est quoi pour vous ?
03:13 - En tout cas, c'est un drame absolument horrible.
03:16 Un jeune de 16 ans qui aimait la vie, qui aimait le rugby, qui faisait la fête
03:20 et qui est assassiné dans des conditions horribles par d'autres jeunes.
03:25 C'est horrible. Après, ce genre de drame doit nous rassembler.
03:29 Il ne doit pas, en aucun cas, nous diviser.
03:30 Donc, évidemment, les récupérations politiques, moi, je les rejette,
03:34 mais fortement, aujourd'hui, rassembler...
03:37 - Mais c'est ce sujet-là, les récupérations politiques ?
03:39 - Non, non, exactement. C'est pour ça que...
03:41 - Oui, on a entendu certains ministres qui se concentraient sur la récupération politique,
03:44 alors que d'autres condamnaient, tout simplement, fermement, sans condition.
03:48 C'est quoi votre position, vous ?
03:49 - Mais, évidemment, ce drame est horrible.
03:51 Évidemment, il doit être condamné sans condition.
03:53 Évidemment, la police doit faire son travail. Elle l'a fait.
03:56 La justice doit prendre le relais et,
03:59 sans, évidemment, travailler en aucun cas d'action de la justice,
04:02 être extrêmement sévère pour condamner ceux qui ont commis ce crime.
04:09 Je dis juste que face à un drame de cette...
04:12 de cet honneur, de cette ampleur,
04:15 il faut qu'on se rassemble, surtout dans les premiers jours, dans l'émotion,
04:17 et qu'ensuite, la justice puisse faire son travail.
04:20 Est-ce qu'il y a des conséquences à en tirer ?
04:21 Sans doute. Aujourd'hui, on est dans une société, pardon,
04:24 beaucoup plus violente qu'elle ne l'était.
04:27 Mais il faut qu'on aborde ce sujet, là encore, sans tabou.
04:31 Mais... - Sans peur de jeter de l'huile sur le feu.
04:34 - Mais...
04:35 Je pense que c'est vraiment pas le moment.
04:36 Aujourd'hui, des mauvaises nouvelles, on en a tous les jours.
04:39 Le monde est extrêmement difficile, violent, tendu.
04:43 Je pense que le rôle des responsables politiques,
04:45 c'est plutôt d'essayer d'analyser, d'expliquer,
04:48 de condamner, et aussi de rassembler.
04:51 - Roland Lescoeur, avez-vous besoin de vous réveiller ?
04:53 Faites-vous partie de ces Français à qui Emmanuel Macron dit "réveillez-vous".
04:58 Il a dit ça cette semaine, évidemment, à ceux qui voudraient une pause dans les réformes.
05:01 C'est quoi ? C'est un coup de pression, notamment à certains politiques,
05:05 à certains patrons. Vous estimez que les entreprises ne jouent pas suffisamment le jeu ?
05:09 - Bon, moi, j'ai pas besoin d'être réveillé.
05:11 Je suis à fond sur l'industrie, on y reviendra sans doute.
05:13 Mais moi, je me souviens d'un président de la République qui, il y a 30 ans, avait dit
05:16 "contre le chômage, on a tout essayé".
05:18 Eh bien non, on n'a pas tout essayé.
05:20 Nous, on a fait beaucoup.
05:22 On est sur un taux de chômage qu'on n'avait pas connu depuis des dizaines d'années,
05:25 mais on est encore à plus de 7% de chômage en France.
05:28 Il y a encore des millions de Françaises et de Français qui sont sans emploi.
05:31 Donc évidemment, il faut continuer, il faut accélérer.
05:35 Et si certains sont un peu endormis, il faut qu'ils se réveillent.
05:38 Parce que c'est le combat de toute ma génération.
05:40 Moi, j'ai connu le chômage de masse.
05:41 - Et c'est juste une histoire de volonté, l'histoire du chômage ?
05:43 - Non, ce n'est pas une histoire de volonté seulement, mais c'est aussi une histoire de volonté.
05:47 L'emploi des seniors, l'emploi des jeunes sont les deux mamelles du chômage aujourd'hui.
05:52 On a trop de jeunes qui sont sans emploi.
05:54 Il faut mettre le paquet sur la formation.
05:55 On a commencé à le faire, on a plus d'apprentis que jamais.
05:58 Mais il faut aller plus loin.
05:59 Le lycée professionnel, les écoles de production...
06:01 - Et Bruno Le Maire veut réduire la durée de l'assurance chômage des plus de 55 ans
06:05 pour l'aligner sur les autres personnes.
06:06 Vous êtes d'accord avec cette idée ?
06:07 - Aujourd'hui, le deuxième mâle avec le chômage des jeunes,
06:11 c'est le chômage des seniors.
06:12 On a allongé la durée de travail pour repousser l'âge de la retraite.
06:17 Aujourd'hui, il y a des mesures spécifiques qui concernent les seniors de 53 et de 57 ans
06:22 pour lesquels la durée d'indemnisation est plus longue.
06:25 Le fait qu'on ait décalé l'âge de départ à la retraite
06:28 devrait logiquement décaler l'âge de ces mesures particulières.
06:32 Alors c'est de la responsabilité des partenaires sociaux, ça.
06:35 Donc on attend d'eux qu'ils le fassent.
06:37 Ce n'est pas à l'État, en tout cas dans un premier temps, de le faire.
06:40 Mais aujourd'hui, tout le monde doit effectivement se réveiller,
06:43 les partenaires sociaux, les chefs d'entreprise et les politiques.
06:46 - Mais dans un contexte où il est souvent dit "voilà, vous êtes senior
06:48 et de fait vous avez du mal à trouver un emploi",
06:50 des seniors qui envoient des plus de 50 ans,
06:52 qui parfois envoient des centaines de CV qui n'ont pas vraiment de réponse,
06:55 est-ce que ce n'est pas un peu gonflé de leur dire
06:57 "on va vous réduire la durée d'indemnisation" ?
06:59 - Non mais ça ne suffit pas.
07:00 On a besoin d'un changement d'état d'esprit,
07:02 d'une espèce de révolution culturelle sur l'emploi des seniors.
07:05 Aujourd'hui, on a un taux d'emploi des seniors,
07:09 c'est-à-dire le nombre de seniors qui sont employés,
07:11 de 10 à 20 points inférieurs à ce qu'il y a partout en Europe.
07:15 Il n'y a pas de malédiction.
07:17 Il faut qu'on fasse tout pour le faire.
07:19 Sans doute que les conditions d'indemnisation doivent être revues,
07:22 et là-dessus, je suis d'accord avec Bruno Le Maire,
07:24 suite à la réforme des retraites,
07:26 il faut que les chefs d'entreprise changent d'état d'esprit,
07:28 il faut qu'on arrête de se dire "quand une entreprise a des problèmes,
07:31 la première chose à faire c'est de se débarrasser littéralement des seniors,
07:35 puis pour le reste on verra".
07:36 Il faut au contraire les garder, les former, les requalifier
07:39 et les réorienter peut-être vers d'autres formes d'emploi.
07:42 Roland Lescure, on se retrouve dans un instant,
07:43 juste après le Fil Info de Diane Fershit à 8h40.
07:46 La trêve tient toujours entre le Hamas et Israël.
07:49 Deuxième jour sans combat, 137 camions d'aide humanitaire
07:52 ont pu être déchargés dans la bande de Gaza hier selon l'ONU.
07:56 Une vingtaine de patients en situation critique
07:58 ont également pu être évacués.
08:00 Et après une première libération de 24 otages hier par le Hamas,
08:03 de nouvelles remises en liberté sont attendues aujourd'hui
08:06 on ne connaît pas pour l'instant le nombre de personnes qui seront concernées.
08:09 Un homme de 27 ans tué dans le quartier Piz 20 à Nîmes hier soir,
08:13 tué à l'arme blanche.
08:14 Une femme a été interpellée dans ce quartier
08:16 où une vaste opération de police en lien avec le trafic de drogue
08:19 a conduit à la mise en examen de 15 personnes hier.
08:23 La ville de Dublin sous haute surveillance policière la nuit dernière,
08:26 après de violents heurts imputés à l'extrême droite cet et jeudi,
08:30 des heurts qui ont suivi une attaque au couteau près d'une école.
08:33 Cette attaque a grièvement blessé une institutrice
08:35 ainsi que trois enfants.
08:37 Véritable festival de buts,
08:38 hier soir en ouverture de la 13e journée de Ligue 1 de football,
08:41 le PSG l'a emporté 5 à 2 sur Monaco.
08:43 Paris a désormais 6 points d'avance sur les Monégasques
08:47 mariquées tempête du classement.
08:48 Toujours avec Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie,
08:58 vous étiez avec Emmanuel Macron cette semaine
09:01 quand il a annoncé un investissement de plus de 2 milliards d'euros
09:04 dans la production de médicaments à Chartres.
09:06 C'est une bonne nouvelle pour l'emploi et pour l'accès aux médicaments en France ?
09:10 En tout cas, on a vu tout à l'heure des bonnes nouvelles,
09:12 on n'en a pas beaucoup ces temps-ci.
09:14 Et c'est vrai que l'industrie fait partie des bonnes nouvelles.
09:16 On a un champion danois, c'est la plus grande entreprise européenne.
09:20 Sa capitalisation boursière, c'est plus que le PIB danois.
09:24 Et elle a choisi la France.
09:25 En fait, ça fait 60 ans qu'elle est en France.
09:27 Ils ont déjà 1600 emplois.
09:29 Ils vont investir 2 milliards d'euros.
09:31 Ils vont créer 500 emplois supplémentaires.
09:34 Et en plus, pendant qu'on va construire l'usine, c'est 2000 emplois en plus.
09:37 Donc évidemment que c'est une excellente nouvelle.
09:39 Et les bonnes nouvelles, elles n'arrivent pas par hasard.
09:41 Elles arrivent parce que depuis 6 ans,
09:43 on met en place des politiques que certains nous reprochent,
09:47 qui effectivement visent à développer de l'activité économique en France,
09:51 à faire de la France le pays le plus attractif d'Europe.
09:54 Et ça marche.
09:55 300 usines créées depuis entre 2017 et...
09:58 Depuis 6 ans, on détruisait des dizaines d'usines.
10:01 On a plus 300 usines en France par rapport à ce qu'il y a 6 ans.
10:06 Il y a 100 000 emplois industriels en plus.
10:08 On en avait détruit 2 millions.
10:10 Alors attention, ça ne veut pas dire là aussi qu'il faut se reposer sur ses lauriers.
10:13 Quand on a des bonnes nouvelles, quand on entame un bon virage,
10:16 il faut accélérer pour encore mieux en sortir.
10:18 Donc là, aujourd'hui, on continue, on continue, on continue.
10:21 On continue la baisse des impôts de production.
10:23 On met le paquet sur la formation.
10:25 On simplifie les procédures.
10:26 C'est un projet de loi dit "Industrie verte"
10:28 qui a été voté par le Parlement et promulgué il y a quelques semaines.
10:32 On accélère les procédures.
10:34 On met en place des dispositifs qui vont rendre du foncier disponible
10:39 pour les entreprises qui veulent s'installer,
10:41 parce qu'aujourd'hui, c'est le nerf de la guerre.
10:43 Certes, il faut du financement, il faut des terrains,
10:46 il faut des talents et donc la formation.
10:48 - Il faut aussi recruter parce que... - Exactement.
10:49 - ... c'est le problème de la main d'oeuvre.
10:50 - On va avoir 1,3 million d'emplois à remplir dans l'industrie dans les 10 ans qui viennent.
10:56 Il y a 800 à 900 000 personnes qui vont partir à la retraite.
11:00 Et le reste, évidemment, on va réindustrialiser.
11:02 Donc, il faut former les jeunes.
11:04 Il faut mieux employer les seniors.
11:06 Il va sans doute falloir avoir recours à l'immigration.
11:10 Il faut qu'on fasse feu de tout bois pour que la nation française
11:14 soit à nouveau une nation industrielle, écologique et souveraine.
11:18 Et l'industrie, ça permet de faire ça.
11:19 - Recours à l'immigration, de quelle façon ?
11:21 Il y a une loi qui est actuellement en discussion.
11:23 Est-ce que, typiquement, on parle souvent de la restauration pour les métiers en tension.
11:27 Est-ce qu'il faut que les métiers en tension intègrent aussi,
11:29 évidemment, selon vous, les métiers de l'industrie ?
11:32 Et quel type de métier en particulier ?
11:33 - Alors, aujourd'hui, on a besoin de tout dans l'industrie.
11:35 Des soudeurs, des métalliers, des sous-pousses.
11:37 - Et ça, on ne les a pas en France ?
11:38 - On en a, évidemment.
11:39 Je ne dis pas qu'il va falloir ouvrir grandes les vannes de l'immigration économique.
11:43 Ce n'est pas ce que je dis.
11:43 - C'est combien...
11:44 Alors, juste pour que nos auditeurs se rendent compte et nos téléspectateurs.
11:46 Enfin, c'est combien d'emplois, par exemple,
11:49 qui auraient besoin d'être pourvus avec des travailleurs étrangers ?
11:52 - Dans les 10 ans qui viennent, il y a des talents particuliers qui vont manquer.
11:55 Donc, si on forme...
11:56 On a créé 100 000 emplois depuis 6 ans.
11:58 Si on arrive à former 800, 900 000 jeunes dans les 10 ans qui viennent,
12:04 et moins jeunes, d'ailleurs, vers l'industrie,
12:06 franchement, ce sera exceptionnel.
12:08 Il en manquera encore 100, 200 000, je parle des 10 ans qui viennent,
12:11 qu'il faudra sans doute aller chercher ailleurs,
12:13 ailleurs en Europe, et peut-être aussi ailleurs en Europe.
12:15 Moi, j'essaye de calmer le jeu un peu sur ce débat
12:18 qui est toujours un peu explosif, et d'ajouter des faits.
12:21 Il y a aujourd'hui des dispositifs qui permettent,
12:24 sur des métiers très particuliers, les ingénieurs, les chercheurs,
12:27 le secteur des nouvelles technologies, ça s'appelle le passeport talent,
12:30 d'aller chercher des talents particuliers qu'on n'a pas en France.
12:33 Eh bien, les talents, ce n'est pas seulement les ingénieurs, les docteurs,
12:36 ce sont aussi des soudeurs, des métalliers.
12:39 Et donc, vraiment, là-dessus, j'insiste, faisons feu de tout bois.
12:42 Mettons le paquet sur la formation.
12:44 Allons chercher les jeunes dans les banlieues.
12:46 Le chômage dans les banlieues aujourd'hui, c'est encore 10, 15, 20 %.
12:50 Donc, mettons le paquet là-dessus, mais soyons ouverts,
12:54 et surtout, un peu plus calmes sur ce sujet.
12:56 On a aujourd'hui besoin de talents, essentiellement en provenance de chez nous.
13:00 - Ça veut dire 100 à 200 000 éventuellement étrangers dans les 10 ans à venir.
13:04 On est loin de la submersion dont certains...
13:05 - Eh bien, bien sûr, ce n'est pas le grand remplacement, ce n'est pas le tsunami.
13:10 C'est une vision un peu apaisée de ce sujet,
13:13 face à une bombe démographique, l'Allemagne, le Canada,
13:17 des dizaines d'autres pays s'organisent.
13:19 Et nous, on débat de manière parfois un peu caricaturale.
13:23 Et je ne dis pas que c'est un sujet.
13:24 L'immigration irrégulière est un sujet.
13:27 Il faut qu'on soit plus ferme, il faut qu'on soit plus efficace.
13:30 Mais il y a aussi une autre jambe, si je puis dire, à l'immigration,
13:35 c'est que l'immigration, c'est ce qui a fait aussi la France.
13:38 Ça fait des décennies que la France se construit aussi grâce à l'immigration.
13:43 Le fantasme d'une immigration n'existe pas.
13:45 C'est un espèce de fantasme absolu que certains nous vendent.
13:49 En revanche, une immigration raisonnée, raisonnable, qui nous aide,
13:52 qui est une immigration donnant, donnant, gagnant, gagnante, elle existe.
13:55 - En tout cas, à ce stade, vous n'avez pas la majorité pour faire voter votre loi...
13:59 - Je fais confiance au ministre de l'Intérieur pour porter ce débat au Parlement.
14:04 Je pense qu'on va y arriver.
14:06 - Très bien. On pensait que l'Europe était fondamentale pour vous,
14:10 pour M.Roland Lescure et pour les macronistes, le cœur de tout.
14:13 Et pourtant, vous êtes le dernier parti à ne pas savoir qui sera votre tête de liste
14:17 pour les Européennes. Qu'est-ce que vous attendez ?
14:19 - D'abord, oui, je vous le confirme, l'Europe, c'est fondamental.
14:22 Moi, je me suis engagé en politique parce qu'on avait un candidat à l'époque
14:24 qui mettait des drapeaux européens derrière lui, là où les autres avaient
14:27 l'Europe honteuse ou l'Europe haineuse. Donc oui, l'Europe, on est à fond.
14:31 Et aujourd'hui, on travaille en Europe pour continuer à la faire avancer.
14:34 Au Parlement européen, on vote des lois vertes pour accélérer la transition écologique.
14:39 Les autres ne les votent pas. - Mais la tête de liste, est-ce que ça vous intéresserait ?
14:45 - Moi, je suis extrêmement heureux là où je suis. Je pense qu'il y a des têtes de liste
14:49 potentielles exceptionnelles. - Non, parce que personne ne se bouscule.
14:53 Visiblement, c'est plus confortable d'être ministre que tête de liste.
14:56 - Non, mais ce n'est pas une histoire de confort. Je ne suis pas sûr que je sois
14:58 dans une position confortable, mais peu importe. - Plus stratégique, peut-être ?
15:00 - Non, je pense qu'on a besoin, et d'ailleurs, Stéphane Séjourné fait un travail
15:04 exceptionnel depuis six ans, d'une voix de la France qui porte.
15:08 Aujourd'hui, Stéphane Séjourné, il est président d'une délégation européenne,
15:11 d'un groupe européen qui fait la majorité. - Mais aujourd'hui, Stéphane Séjourné,
15:14 il est très loin dans les sondages par rapport au Rassemblement national
15:17 et à Jordan Bardella, par exemple. L'élection, c'est dans six mois.
15:20 - Exactement, c'est dans six mois. Merci. Et donc, aujourd'hui...
15:23 - Et le RN a dix points d'avance de plus que vous. C'est du jamais vu en octobre 2018.
15:27 - Et moi, je suis convaincu... - Vous étiez au coude à coude avec...
15:30 - Moi, je suis convaincu... Non, mais que les discours populistes anti-européens
15:34 aujourd'hui aient une certaine audience en Europe, je le reconnais bien volontiers.
15:38 Mais je suis convaincu qu'une fois qu'on aura désigné notre tête de liste,
15:41 qu'on mettra en place notre campagne, on fera une... Allez, je vais le dire comme ça,
15:45 une remontada, parce que les gens savent en France que le vrai parti européen,
15:51 c'est le nôtre, que la majorité présidentielle, à la fois, elle a fait beaucoup de choses en Europe.
15:54 - Alors pourquoi ça coince en coulisses ? - Mais ça coince pas, ça coince pas.
15:57 On a notre temps à nous. Vous l'avez dit, c'est dans six mois.
16:01 Aujourd'hui, est-ce que les Françaises et les Français s'intéressent vraiment
16:04 à l'élection européenne ? - Vous pensez qu'on a le temps quand on voit
16:07 ce qui se passe, les législatives aux Pays-Bas cette semaine,
16:10 la victoire du populiste Gerd Wilders ? Le vent du changement est là,
16:14 a applaudi le Premier ministre hongrois. C'est pas ce qui nous guette, ce qui vous guette ?
16:18 - Moi, c'est en tout cas ce qui m'inquiète. Les élections en Argentine,
16:21 on est loin de l'Europe. Les élections aux Pays-Bas.
16:24 On a une vague populiste qui existe aussi en Europe, un peu partout,
16:28 et elle est présente en France, et il faut qu'on se batte contre ça.
16:32 Je pense pas d'avoir telle ou telle tête de liste suffirant.
16:36 Il faut qu'on continue à travailler pour faire avancer l'Europe.
16:39 Il faut qu'on mette en place une liste de qualité, et pas seulement une tête de liste,
16:42 mais toute une liste, et ensuite qu'on fasse une belle campagne.
16:44 Moi, je suis convaincu qu'on va la faire, parce qu'aujourd'hui, sur l'immigration,
16:47 sur l'économie, sur la souveraineté, sur la sécurité et sur l'environnement,
16:51 l'Europe avance, et certains veulent la faire reculer.
16:54 Nous, on va continuer à la faire avancer.
16:56 - Merci beaucoup, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie.
16:58 Merci d'avoir été l'invité à 18h30 France Info.
17:01 Merci, Agathe. On se retrouve demain, Agathe Lambret, pour une nouvelle interview.

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