Le ministre de l’Enseignement supérieur a affirmé avoir demandé aux établissements français de la recherche et aux universités de réfléchir à des moyens d’accueillir les scientifiques américains touchés par la politique de réduction des dépenses de Donald Trump.
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00:00La France est-elle prête à accueillir certains des meilleurs cerveaux du monde ?
00:04Alors que les universités américaines voient leur liberté fondre devant les coupes budgétaires et la censure de l'administration américaine,
00:10la France s'est déjà portée volontaire pour recevoir les chercheurs qui craignent que leur travail ne soit empêché.
00:16Le risque pour ces chercheurs c'est finalement que leur projet de recherche ne soit plus financé.
00:19Mais entre budget et moyens techniques, la France peut-elle devenir le nouvel épicentre de la recherche dans le monde ou s'attaque-t-elle à un trop gros poisson ?
00:27Attirer les cerveaux ?
00:31Les Etats-Unis en ont fait une spécialité depuis des décennies.
00:35Gros moyens, les meilleures universités au monde, prestige, une quasi-hégémonie académique,
00:40garantie par une chose qui a disparu en quelques semaines, la liberté académique.
00:44Pages web et données évaporées, destruction d'archives, surveillance et interdiction de mots,
00:49l'administration Trump a mis en place une censure sans précédent qui cible des centaines de recherches universitaires.
00:54Pour continuer de museler toute opposition, l'Etat va même plus loin.
01:01Une mesure qui permet surtout de réprimer les positions pro-palestiniennes.
01:05Le 8 mars, un étudiant palestinien a été arrêté sur le campus de l'Université de Columbia à New York
01:11pour avoir organisé depuis plus d'un an des mobilisations en soutien à la Palestine, désormais habituelle dans cette fac.
01:17Il est donc l'occasion d'envoyer un message de soutien à la Palestine.
01:21Et c'est ce qu'a fait Trump.
01:24Et pour continuer d'empêcher toute forme de progrès dans les universités,
01:27le bureau du DOJ, mené par Elon Musk, a procédé à des coupes drastiques dans les budgets de la recherche.
01:32Le 13 mars, l'université de Columbia a été arrêtée pour des sujets concernant la réconciliation internationale.
01:37C'est un mouvement, un mouvement d'indépendance,
01:40un mouvement qui intervient dans les établissements de solidarité comme le n'est le cas au sein de la République.
01:45Un mouvement qui intervient et qui est très important pour la société.
01:49a procédé à des coupes drastiques dans les budgets de la recherche.
01:52Le 13 mars, l'université John Hopkins,
01:54l'une des plus prestigieuses en matière de recherche médicale,
01:57a annoncé devoir supprimer plus de 2000 postes
01:59après la perte de 800 millions de dollars de subventions fédérales.
02:03Une situation de plus en plus compliquée qui pousse certains chercheurs vers l'Europe,
02:06où les conditions sont plus favorables.
02:09Mais la communauté scientifique est aussi inquiétée en France.
02:12Ces attaques contre la science qui sont portées par Trump,
02:14son administration, Elon Musk,
02:16s'insèrent dans une politique d'extrême-droite un peu plus large.
02:19Ils attaquent beaucoup de formes différentes de contre-pouvoirs
02:21qui portent des discours différents du monde qui veut le voir.
02:42Devant l'inquiétude, c'est la plus grande université de France
02:45qui a été la première à réagir.
02:47On aurait aimé ne pas avoir le faire mais on a souhaité
02:50pouvoir leur offrir un espace ici à Aix-Marseille-Université
02:54où ils pourraient venir continuer leur recherche
02:56en toute liberté, avec des moyens, avec des postes.
03:00Avec ses plus de 70 000 étudiants,
03:02Aix-Marseille-Université a rapidement lancé le programme
03:05Safe Place for Science.
03:06On l'a fait pour des scientifiques en danger dans des pays en guerre
03:10et là on le fait pour ces collègues-là parce qu'en mon avis il y a urgence.
03:13Un programme de trois ans réunissant 15 millions d'euros
03:16qui pourraient bientôt accueillir 15 chercheurs.
03:18On va faire des actions mais on ne va pas pouvoir bien évidemment
03:21récupérer tous ces scientifiques-là.
03:23Mais on espère lancer par cette initiative un programme national
03:28pour aider nos collègues qui font des recherches aux Etats-Unis
03:32et qui sont donc désavoués actuellement.
03:34Un projet pris au sérieux par l'État
03:36qui s'est même rendu sur place le 13 mars.
03:38On est en train de travailler à conforter, compléter le casé-champs,
03:42les dispositifs qui existent pour pouvoir à la fois permettre le retour
03:47d'un certain nombre de scientifiques français et européens
03:50qui ont pu s'installer par le passé aux Etats-Unis qui souhaitent revenir
03:54et puis l'installation de chercheurs américains,
03:58soutenir des laboratoires aussi pour qu'ils puissent trouver en France,
04:02en Europe, une terre propice à la poursuite de cette recherche libre.
04:06Le ministre français, chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche,
04:10a aussi annoncé son intention de favoriser leur accueil
04:13et a appelé toutes les universités françaises à réfléchir à des solutions.
04:16Mais encore faudrait-il avoir les moyens de ses ambitions
04:19avec un financement souvent jugé insuffisant,
04:21très loin de ceux disponibles aux Etats-Unis
04:23et des conditions de travail parfois difficiles.
04:25Depuis quelques années, je vois comment ça se dégrade.
04:27Donc ça veut dire qu'avec les collègues, on peut voir moins d'activité,
04:32on peut voir moins d'avancement de notre métier de métier.
04:36La France fait déjà face, depuis des années,
04:39à une fuite des cerveaux qui partent à l'étranger.
04:41Cette fois, elle s'attaque aux chercheurs jusqu'ici les mieux lotis du monde.
04:45Ex-Marseille Université et les autres instituts
04:47vont devoir rivaliser avec le Royaume-Uni ou l'Allemagne
04:49si elle veut devenir un haut lieu de la recherche universitaire dans le monde.