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Écoutez "On refait le monde : spécial élections américaines" avec Amy Porter, porte-parole du Parti Démocrate en France, Nicolas Conquer, porte-parole du Parti Républicain américain en France, Nicolas Tenzer, professeur à Sciences Po et président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, et Pierre-Hadrien Bartoli, directeur des études politiques chez Toluna Harris Interactive.
Au programme :
- Le vote Trump : comment l'expliquer ?
- Sondage Toluna-Harris Interactive : que pensent les Français de la victoire de Donald Trump ?
- La France et l'Amérique de Trump
- Ukraine, Proche Orient, Chine : quel avenir pour la planète avec Donald Trump ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 06 novembre 2024.

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Transcription
00:00On refait le monde spécial élections américaines, Yves Calvi sur RTL.
00:06On refait le monde jusqu'à 20h et l'Amérique bien entendu avec à mes côtés Amy Potter
00:11qui est porte-parole des Democrats abroad, le parti démocrate américain à l'étranger,
00:15soyez la bienvenue Amy.
00:16Nicolas Conquer qui est porte-parole du parti républicain américain en France,
00:20soyez vous aussi le bienvenu.
00:21Et Nicolas Tenzer, professeur à Sciences Po, président du centre d'études et de réflexion pour l'action politique.
00:26L'action politique, je rappelle votre dernier livre qui s'intitule
00:28« Notre guerre, le crime et l'oubli pour une pensée stratégique » aux éditions de l'Observatoire.
00:33Et si on écoutait le président Trump ?
00:35C'est une victoire politique du genre que notre pays n'a jamais vue.
00:42Ce sera un nouvel âge doré pour les Etats-Unis.
00:47C'est une victoire magnifique pour le peuple américain
00:53qui va nous permettre de rendre sa grandeur à l'Amérique.
00:59Il est donc le 47ème président des Etats-Unis d'Amérique après avoir été le 45ème.
01:04Est-ce que c'est une surprise Nicolas Tenzer ?
01:06Écoutez, ce n'est pas une totale surprise, tout simplement parce qu'on l'a vu,
01:11Kamala Harris a été candidate depuis assez peu longtemps malheureusement
01:15et que pour bâtir une campagne aux Etats-Unis, pour la monter, il faut que cela s'installe dans la durée.
01:20Elle a été désignée beaucoup trop tardivement puisque Biden a tardé à se retirer.
01:24Donc ça, évidemment, elle partait avec un handicap.
01:27Deuxièmement, elle n'avait pas d'autonomie.
01:30Vous dites que le président Biden est co-auteur de son échec ?
01:34Il est certainement co-auteur. Il est co-auteur pour d'autres raisons aussi.
01:37Mais il est co-auteur aussi pour cette raison-là.
01:39Et puis deuxièmement, Kamala Harris avait aussi beaucoup de mal à conquérir son autonomie
01:43parce qu'elle est vice-présidente en titre.
01:45Donc elle ne pouvait absolument pas innover.
01:48Il fallait y penser avant dans ce cas-là.
01:50Oui, mais c'est ça le vrai problème.
01:52Il y avait des gens depuis plus d'un an qui disaient, parmi mes amis américains démocrates,
01:56qui disaient, il faut absolument, et ils l'ont dit publiquement,
01:59il faut absolument que le président Biden se retire.
02:02Ce n'est pas possible de continuer ainsi.
02:04Il faut trouver quelqu'un.
02:06Et puis évidemment, poussé aussi par son entourage, il ne l'a pas fait.
02:09Il ne l'a pas fait.
02:10Et donc comment est-ce qu'aussi Mme Harris pouvait se distinguer de Trump,
02:13de son bilan aussi bien de politique étrangère, de son bilan éventuellement économique, social,
02:18de présenter un nouveau projet parce qu'elle était liée précisément à ce que Joe Biden avait fait ?
02:24Mais c'est une défaite pour Kamala Harris ou c'est une victoire pour Donald Trump ?
02:29Comment vous percevez les choses, Abby Potter ?
02:31Déjà, je ne suis ni historien ni politologue.
02:35Je suis une simple militante bénévole représentative.
02:39Mais c'est pour ça qu'on vous donne la parole.
02:41Et ma candidate.
02:43Je dirais que là, on n'a pas vraiment beaucoup de recul pour l'instant.
02:47C'est encore bien frais.
02:49J'ai entendu exactement ce discours-là tout à l'heure.
02:52Oui, c'est la faute de Biden.
02:54Il aurait dû se retirer plus tôt.
02:56Elle n'avait pas eu le temps de faire campagne.
02:58Et j'ai entendu exactement le contraire aussi.
03:01Oui, c'est la faute de Biden.
03:03Il n'aurait jamais dû se désister.
03:05C'était lui qui aurait pu le battre.
03:07C'est bien, vous défendez votre candidate, même si elle a perdu.
03:10C'est ce que vous êtes en train de faire.
03:12Moi, je ne jette ni la faute sur la candidate, ni sur sa campagne,
03:16ni sur les gens qui ont voté pour elle ou pas voté pour elle.
03:20Mais on a moins mobilisé des gens.
03:23Il y a moins de votants en 2024 qu'en 2020.
03:26Et c'est pareil pour les républicains.
03:28Trump récolte moins de voix.
03:31Donc pourquoi ces 10 millions ou 15 millions de personnes ne sont pas allées voter ?
03:36Si je vous demande, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné avec Kamala Harris ?
03:39Que me répondez-vous ?
03:41Je dis qu'elle a fait une seule faute, c'est d'être née femme.
03:47Vous vous rendez compte de ce que vous nous dites ?
03:49Complètement, en connaissance de cause.
03:51Ça tombe bien, ça vous permet de réagir.
03:54Ça montre vraiment cette incapacité à se remettre en question.
03:57Ça va au-delà de si vous êtes femme, si vous êtes noire, si vous êtes blanc ou que sais-je.
04:01C'est comment est-ce que vous avez mené campagne ?
04:03Est-ce que vous avez proposé ?
04:05Effectivement, il y a les délais qui étaient assez courts.
04:07Elle avait cette chance et à la fois ce risque de surfer sur une lune de miel médiatique
04:11qui aurait dû la conduire jusqu'à l'élection sans qu'elle soit trop scrutée.
04:16En 70 jours, on peut passer à travers le prisme des fourches codines des journalistes.
04:21De fait, elle a fait peu d'entrevues avec des médias et des conférences de presse
04:25sur lesquelles elle aurait pu être vraiment questionnée.
04:27Et vous nous dites, ne lui cherchez pas d'excuses,
04:29elle est finalement responsable de ce qui s'est passé.
04:32Ça montre véritablement la perversité de cette mentalité,
04:35de cette culture de l'excuse qu'il y a chez les démocrates.
04:37Il faut juste assumer et prendre responsabilité.
04:41Il y a un échec, c'est cuisant.
04:43Je vais parler pour eux, ils vont faire leur examen de conscience
04:46de voir qu'est-ce qui a péché.
04:48Parce que de fait, il y a un gros mouvement majeur
04:52vers le camp républicain et dans l'ensemble des élections.
04:56Vous venez de traiter de perverse mon invité.
04:58C'est ça du tout.
05:01Du coup, il y a une véritable adhésion à la plateforme qu'a proposée Donald Trump,
05:05son programme, pour la simple et bonne raison que les démocrates
05:08et en la personne de Kamala Harris, c'est le système derrière.
05:10Avec moins d'électeurs, vous disiez votre adversaire.
05:12D'accord, mais au final, il y a une victoire retentissante
05:17au niveau du collège électoral, mais également au niveau du vote populaire.
05:20Donc ça aussi, ça va cinq minutes.
05:21Ils étaient là à dire, le système est faussé,
05:23on peut gagner le vote sans avoir le vote populaire.
05:25Là, c'est la démonstration.
05:26On va faire des allers-retours, on a plein de questions
05:28à se poser dans tous les sens.
05:29Mais est-ce qu'elle n'a pas vraiment parlé aux Américains, Nikola Tensor ?
05:33Oui, je pense qu'elle n'a pas parlé aux Américains.
05:36Elle est intelligente, elle a du charme.
05:38C'est un nouveau visage dans la démocratie.
05:40Elle a aussi une certaine force, parce qu'on se rappelle d'elle comme procureure
05:44où elle a quand même à un certain moment montré qu'elle était...
05:47Mais c'est pour ça, je pense qu'avec vraiment plus de temps,
05:51elle aurait pu l'emporter.
05:53Effectivement, comme vice-président, c'était un jeu très compliqué.
05:57Le parti démocrate aussi, ce n'est pas une machine qui fabrique des idées et des programmes.
06:01Trump avait de son côté...
06:02Alors, ça sert à quoi le parti démocrate ?
06:04C'est surtout une machine électorale.
06:05Mais j'allais dire, d'une certaine manière, le parti républicain, d'ailleurs,
06:08n'est pas tellement mieux au point de vue idées.
06:10Mais en revanche, il y avait derrière beaucoup de gens...
06:12Vous vous rendez compte comment vous nous expliquez ?
06:14Pardonnez-moi.
06:15Les deux plus grands partis du plus grand pays démocratique au monde
06:20n'ont pas de parti politique que des idées.
06:22Vous avez des think tanks qui vont d'ailleurs plutôt démocrate ou plutôt républicain.
06:26Vous avez derrière Trump, en revanche, ce que Trump a fait,
06:29c'est qu'il se préparait depuis longtemps.
06:31Et par rapport au candidat de 2016,
06:33il y avait derrière des gens, une équipe, un projet, un programme,
06:38des gens qui lui étaient totalement dévoués, qui ont travaillé,
06:41qui ont essayé de concevoir aussi une idée.
06:44Bon, ce n'est pas la mienne à titre personnel,
06:45mais une certaine idée pour l'Amérique, bien sûr.
06:48Qui ont essayé de formaliser tout cela.
06:50Et puis, évidemment, avec une campagne de communication
06:53qui était préparée très en avance.
06:55Qui poussait éventuellement, d'ailleurs, sur un certain nombre de choses fausses.
06:59Ou d'une manière, effectivement, de désinguer, si je puis dire,
07:02l'adversaire, peut-être un peu brutal à mon gré.
07:05Mais, en tout cas, tout ceci avait été travaillé.
07:08Et du côté démocrate, malheureusement,
07:10vous n'avez pas effectivement ce travail en amont.
07:13Et je pense que pour la prochaine campagne,
07:15c'est ça qui est important.
07:16D'avoir un gros travail à accomplir du côté du parti démocrate.
07:19Voilà, il vient de vous dire, vous n'avez rien foutu.
07:21Oui, oui.
07:22Un peu de bon esprit quand même.
07:24Je suis désolé, c'est à madame Porter.
07:26Évidemment, je ne suis pas du tout d'accord avec tout ça.
07:29On avait une véritable machine de guerre
07:31mise en place à l'époque, en 2008,
07:33par la campagne Obama.
07:35Du vrai travail sur le terrain.
07:37Des milliers, des millions de millions de portes
07:39auxquelles on a frappé.
07:41Non, mais, je veux dire, ça a commencé comme ça.
07:44L'équipe Biden l'a continué.
07:46Et en fait, nous, on a l'impression d'avoir fait une meilleure campagne.
07:50Déjà, on n'avait pas une candidate qui insultait les gens,
07:53ni faisait des gestes vulgaires avec son micro,
07:56lors de ses meetings.
07:58Mais, tout le monde sait qui c'est dans la Trump, maintenant.
08:01Ça fait 8 ans.
08:02Donc, il faut se mettre devant l'évidence
08:04qu'il y a un certain nombre d'Américains
08:06qui ont regardé tout ça, et ils ont dit
08:08ça, j'en veux.
08:10Donc, je ne l'explique pas.
08:11Pour moi, c'est de la dissonance cognitive.
08:13Je ne peux pas comprendre les Latinos
08:15qui votent pour se faire déporter
08:17par millions.
08:19On savait ce que voulait Kamala Harris.
08:22C'est ça la vérité.
08:23Vous devez vous poser ce soir.
08:24Je vous redonne tout de suite.
08:25Je vous dis que je suis la seule femme sur le plateau,
08:28donc je vais jouer la carte misogynie à fond.
08:32Vous avez Harris et Biden avec un programme...
08:35Si vous le dites tout de suite, en effet, ça règle le problème.
08:37Avec un programme quasi similaire.
08:39Lui, c'est un homme blanc, il passe.
08:41Elle, c'est une femme noire, elle ne passe pas.
08:43Donc, je cherche à comprendre.
08:47Mais c'est vrai que ça fait 60 élections
08:50aux Etats-Unis depuis 248 ans.
08:52Si vous prenez une pièce et vous faites pile au face,
08:54vous ne tombez pas 60 fois sur pile
08:56sans qu'il y ait une raison.
08:57Vous voulez réagir ?
08:58Non, effectivement.
08:59Il y a, encore une fois, cette culture de l'excuse
09:01et refuser d'admettre l'évidence
09:03sur laquelle il y avait un manque de préparation
09:05qui sont déconnectés.
09:06Ils ont le sentiment d'avoir fait une bonne campagne.
09:08Mais ils sont très loin des préoccupations des Américains.
09:11Ils ne sont pas allés sur l'économie,
09:13ils ne sont pas allés sur résorber la crise migratoire
09:15et également arriver à se dissocier du bilan de Biden
09:18qui est absolument catastrophique.
09:19Quand on demande à Kamala Harris
09:20« Qu'est-ce que vous auriez fait différent de Joe Biden ? »
09:22Elle répond purement et simplement « Rien ».
09:24Donc, ça pose un peu problème
09:25quand on se présente comme étant
09:27la candidate de l'espoir, du futur,
09:29de vouloir dire qu'on est dans une continuité.
09:31Il y a une espèce, encore une fois, de dichotomie.
09:32Parce qu'elle a, vous nous dites,
09:33qu'elle était piégée à l'avance.
09:34Non, non, non.
09:35De fait, personne d'autre voulait y aller.
09:37C'est pour ça qu'il l'envoyait, elle.
09:38Et de fait, je vous le dis,
09:39il n'y aura pas de Kamala Harris 2028.
09:41Son avenir politique est plus que compromis
09:43si ce n'est enterré en même temps que Biden.
09:45Moi, je ne peux pas accepter de dire
09:46que le bilan de Biden est mauvais.
09:48On a la une de l'économiste il y a 15 jours,
09:52l'économie américaine et l'envie du monde.
09:54On a un chômage au plus bas.
09:56Le taux d'intérêt qui a baissé.
10:04Le taux d'inflation qui est descendu à 2 % et quelques.
10:09On a les indices boursiers au haut historique.
10:12Mais les gens ont une espèce d'amnésie collective.
10:15Il y a 4 ans, les choses étaient moins chères.
10:17Mais oui, on était confinés.
10:19On ne pouvait pas conduire.
10:20Donc l'essence coûtait moins cher.
10:22Je sais que vous contestez cette analyse Nicolas Conquer.
10:24Mais je vous propose d'écouter l'une de nos auditrices.
10:26Elle est franco-américaine.
10:27Elle s'appelle Corinne.
10:28Elle vit en Floride.
10:29Et pour la première fois de sa vie,
10:30elle a voté républicain.
10:31Elle a voté Trump.
10:32J'ai un cœur de démocrate.
10:34Ça fait 17 ans que je suis aux Etats-Unis.
10:37C'est la première fois que vous votez républicain alors ?
10:40Toutes les conversations qu'on avait entre Américains,
10:44c'était vraiment le sujet de l'économie.
10:47L'américain est factuel.
10:48Économiquement, ce n'était plus possible.
10:51J'entendais un auditeur qui disait qu'en Floride,
10:53il y avait 30 % d'inflation sur l'alimentaire.
10:56On est bien au-delà.
10:57Il faut savoir aussi qu'en Floride,
10:58on est un des États où les salaires sont quand même assez bas.
11:01Les gens étaient dans des situations économiques gravissimes.
11:05Pour vous Corinne, c'est l'économie.
11:07C'est l'économie, oui.
11:08C'est l'économie et l'immigration en deuxième place.
11:11Éric Brunet, Céline Landreau.
11:13C'est un extrait de leur émission.
11:15Les auditeurs ont la parole qu'on venait d'entendre.
11:17Amie Potter, cet exemple est frappant.
11:19Il y a des démocrates qui ont préféré voter Donald Trump.
11:21Ça doit vous interpeller quand même.
11:23Je ne sais pas combien il y en a,
11:25mais quand on avait vu tous les républicains
11:27qui s'étaient rassemblés à la coalition de Kamala Harris,
11:32des 44 anciens membres du cabinet de Trump lui-même
11:36qui ont dit « je ne voterai pas pour lui ».
11:38Tous ces militaires, tous ces spécialistes de la sécurité nationale
11:41qui ont dit « cet homme présente un danger pour l'Amérique et le monde ».
11:45Quand vous avez une coalition qui va de l'extrême gauche de Bernie Sanders
11:49à l'extrême droite de Dick Cheney,
11:51franchement, c'est quelque chose qu'on n'avait jamais vu.
11:53Alors pourquoi ça n'a pas suffi ?
11:55Et là, je vous dis, je n'ai pas la réponse.
11:58Mais ça n'a pas suffi parce qu'ils n'ont rien à proposer.
12:01Ils sont contre et donc on assiste à cette espèce de…
12:03comme si on avait un front républicain
12:05qui vient s'opposer à cette menace
12:07et qu'ils auraient été le fascisme ou je ne sais pas quoi
12:11incarné derrière Donald Trump, ce qui est absolument faux.
12:13Et de fait, les gens, on voit que désormais,
12:16les démocrates font alliance avec les néoconservateurs.
12:18Donc il n'y a absolument aucune cohérence,
12:20aucune ligne directrice et ce qui fait que ça ne convainc pas.
12:22Alors pardonnez-moi, 20 secondes à vous donner
12:24et on est ensemble jusqu'à 20 heures, je le rappelle.
12:26Mais finalement, je me disais que le programme,
12:29en fait, c'est Trump en tant que tel.
12:33C'est Trump et pour répondre à tous les arguments,
12:37il y a un diction américain qui dit
12:39« Politics is all about perception ».
12:41C'est-à-dire la politique est une question de perception.
12:43Alors aussi bien sur l'économie,
12:45moi je suis entièrement d'accord avec vous,
12:47le bilan économique est bon,
12:49mais si à partir du moment, les gens ne le perçoivent pas
12:51concrètement dans leur vécu,
12:53parce que vous pouvez avoir une statistique globale
12:55sur l'inflation et puis sur certains produits qu'ils achètent,
12:57évidemment une inflation beaucoup plus hausse
12:59que la moyenne par exemple.
13:00Mais on retrouve ce genre de choses aussi en Europe,
13:02en France, etc.
13:03On refait Le Monde et l'Amérique ce soir,
13:05dans quelques instants, après le rappel des titres de 19h30.
13:08Jusqu'à 20h, Yves Calvi refait l'élection américaine sur RTL.
13:15RTL, s'informer ensemble.
13:19Il est 19h30.
13:21RTL soir, on refait Le Monde.
13:23Avec Yves Calvi.
13:24Le Journal avec Walbin Alban Leprince.
13:26Donald Trump va donc récupérer les clés de la Maison Blanche,
13:29ce sera le 20 janvier prochain.
13:31Le républicain élu aujourd'hui,
13:3347e président des Etats-Unis,
13:35face à Kamala Harris,
13:36qui prendra la parole à 22h heure française,
13:39depuis son QG à l'Université Howard de Washington.
13:42Donald Trump qui s'est entretenu à 18h avec Emmanuel Macron.
13:46Une conversation chaleureuse, selon l'Elysée,
13:49qui précise que le président a rappelé l'importance
13:52pour les Etats-Unis de compter avec l'Europe.
13:54Les Français, eux, sont inquiets,
13:56selon un sondage TOLUNAR et interactif pour RTL.
13:59Seul un Français sur cinq espérait sa victoire.
14:0266% des répondants se disent inquiets,
14:04près d'un sur deux résignés.
14:06Le reste de l'actualité, c'est aussi l'usine Michelin de Cholet,
14:09l'une des deux dont la fermeture a été annoncée hier
14:12par l'équipementier automobile.
14:14Les salariés poursuivent la grève.
14:16Ils annoncent aussi une manifestation vendredi à Cholet.
14:19Plus d'un mois après la mort de Philippine,
14:21étudiante dont le corps a été retrouvé dans le bois de Boulogne,
14:23près de Paris.
14:24Le suspect qui a été jusqu'ici incarcéré en Suisse
14:27a été remis tout à l'heure aux autorités françaises.
14:29Il doit être présenté à un juge d'instruction.
14:32Et puis, il y a du foot ce soir,
14:33la suite de la quatrième journée de Ligue des champions.
14:36Deux clubs français engagés à 21h.
14:38Brest qui se déplace sur la pelouse du Sparta-Prague.
14:41Et le PSG qui reçoit l'Atlético Madrid.
14:43Des rencontres à suivre dans RTL Foot
14:45avec Eric Silvestro à partir de 20h55.
14:47Alban, le prince qu'on retrouve à 20h.
14:50On refait le monde spécial élections américaines.
14:54Yves Calvi sur RTL.
14:55Le monde et l'Amérique jusqu'à 20h.
14:58Avec Amy Potter qui est porte-parole du Parti démocrate à l'étranger,
15:01les Democrats abroad.
15:02Nicolas Conquer, porte-parole du Parti républicain américain en France.
15:05Et Nicolas Tenzer, professeur à Sciences Po
15:07et président du Centre d'études et de réflexion pour l'action politique.
15:10Je rappelle votre livre,
15:11Notre guerre, le crime et l'oubli,
15:13pour une pensée stratégique parue aux éditions de l'Observatoire.
15:17Et nous accueillons maintenant Pierre-Adrien Bartoli,
15:19qui est directeur des études politiques de l'Institut TOLUNA Harris Interactive.
15:22Soyez le bienvenu.
15:23Bonsoir.
15:24Vous nous proposez ce soir les résultats d'une enquête pour RTL.
15:26Les réactions à chaud, en fait,
15:28suite à l'annonce de la réélection de Donald Trump.
15:30Et la première surprise, c'est que les Français
15:32ont massivement suivi cette élection américaine à 80%.
15:35C'est bien ça ?
15:36Oui, c'est ça. 80% nous disent l'avoir suivi.
15:38C'est quand même important.
15:39Ah oui ?
15:40Après, pour être franc, ils l'ont suivi dans les tout derniers jours.
15:42On a en gros 20% des Français
15:44qui nous disent l'avoir suivi depuis plusieurs mois.
15:46C'est vraiment les passionnés de politique qui ont fait ça.
15:49La majorité s'y est mise dans les dernières semaines,
15:51voire dans les derniers jours.
15:52Mais ça fait quand même 4 Français sur 5
15:54qui sont intéressés à cette élection.
15:56Oui, c'est pas rien du tout.
15:57Par ailleurs, leur cœur penchait visiblement pour Kamala Harris.
16:00Une personne sur 5 espérait une victoire de Donald Trump.
16:03Oui, c'est ça.
16:04Quand on demandait aux Français qu'elle était leur favori,
16:06alors 22% ne voulaient pas s'exprimer.
16:08Ce n'était pas leur affaire, évidemment.
16:10Probablement les mêmes, d'ailleurs, qui n'ont pas vraiment suivi la campagne.
16:12Mais pour les autres, 57% ont penché pour Kamala Harris.
16:1521% pour Donald Trump.
16:17Évidemment, une avance très nette pour la candidate démocrate
16:20qui va de pair avec l'image des deux candidats.
16:22Donald Trump, en France, a une très mauvaise image.
16:25Justement, est-ce que les Français étaient de fait inquiets
16:28de cette réélection du président Trump ?
16:30On a testé ce matin, juste après l'annonce des résultats, leurs réactions.
16:34La première information, c'est que les trois réactions principales
16:37sont l'inquiétude, la tristesse et le choc.
16:39Des réactions qui sont assez dures.
16:41En revanche, la surprise, qui avait été la première réaction il y a huit ans,
16:45rappelons-nous, arrive beaucoup plus bas.
16:47Elle arrive en cinquième position.
16:49Divisé par deux, il y a à peu près un tiers des Français
16:51qui étaient surpris par les résultats.
16:53Ce n'est pas nouveau de voir ça.
16:55Ils s'y attendaient, quelque part, de voir cette éventuelle victoire
16:57de Donald Trump et défaite de Kamala Harris.
16:59En revanche, il y a deux items qui progressent.
17:01Et alors là, ils progressent fortement.
17:03La résignation et l'indifférence.
17:06On est face à des Français qui se sont habitués à cette situation,
17:09qui n'ont pas vu ce candidat,
17:11qui ne comprenaient pas de l'autre côté de l'Atlantique,
17:13qu'ils imaginaient comme ne pouvant jamais remporter l'élection.
17:16Au contraire, ils trouvent que c'est quelque chose qui est possible.
17:19Ça rentre dans le champ des possibles, de ce qu'ils peuvent imaginer.
17:22Ils restent inquiets. Ça, ce n'est pas un débat.
17:24Mais en revanche, il y a une forme de résignation.
17:27C'est quelque chose qui est déjà arrivé par le passé
17:29et qui vient à nouveau aujourd'hui.
17:31Ça veut dire que le regard que nous avons sur l'Amérique aujourd'hui est particulier ?
17:35On a toujours une bonne image des États-Unis.
17:37Ça, c'est une bonne chose.
17:39C'est un pays ami et perçu comme tel.
17:41Exactement. On a une bonne image des États-Unis.
17:43En revanche, on se dit que les évolutions démocratiques
17:46qui se passent de l'autre côté de l'Atlantique sont intéressantes à suivre.
17:49Déjà parce qu'en soi, elles disent quelque chose de là où en sont les États-Unis.
17:52Et puis en plus, elles nous parlent de ce que pourrait connaître la France par la suite.
17:56À titre personnel, et ce sera ma dernière question,
17:58qu'est-ce qui vous a le plus frappé dans cette enquête, dans votre enquête ?
18:00C'est ces évolutions dont on vient de parler, qui sont évidemment très fortes.
18:03On se dit qu'en huit ans, on divise par deux des niveaux de réaction à ce type d'événements.
18:08Les Français ne sont plus dans le choc.
18:10Ils ne découvrent plus cet événement comme étant quelque chose d'extraordinaire.
18:12Ça devient presque habituel ou possible dans les démocraties.
18:16On a beaucoup parlé de la fenêtre d'Overton ces derniers mois
18:18et sur les choses qui sont possibles alors qu'elles étaient totalement inimaginables.
18:22Un mania qui, tout d'un coup, rentre en politique, remporte l'élection
18:25et dirige un pays dans un style qui lui est quand même très propre.
18:29Impossible il y a huit ans, classique aujourd'hui.
18:32Qu'est-ce qui vous frappe, Nicolas Tenger, dans cette réaction française à l'élection ?
18:36D'abord, effectivement, ce sentiment de résignation.
18:39Mais je vois la résignation des Français, mais de beaucoup d'Européens aussi,
18:43pas uniquement des Français, devant l'ensemble des événements mondiaux,
18:46que ce soit la guerre russe contre l'Ukraine, que ce soit d'ailleurs le conflit au Moyen-Orient,
18:50que ce soit des grandes catastrophes humanitaires, peut-être même le réchauffement climatique.
18:55Les gens se considèrent, ils disent « ah oui, ce n'est pas normal ».
18:58Oui, mais il n'y a plus de sentiment de sursaut.
19:01Et puis, il y a aussi une forme de scepticisme.
19:04C'est peut-être qu'il y a aussi des problèmes dans le pays.
19:06Un scepticisme aussi par rapport à ce que pourrait être la réaction des Français
19:11et d'ailleurs des Européens devant des phénomènes comme la guerre ou comme l'élection de Trump.
19:16Je ne mets pas les deux exactement sur le même plan.
19:18C'est-à-dire que des phénomènes de ce genre-là, on dit « mais finalement, qu'est-ce qu'on peut faire ? ».
19:24Et d'ailleurs, on le voit, on a vu des réactions du président Macron,
19:27on a vu les réactions du Michel Barnier aujourd'hui dont il faut absolument que les Européens s'unissent, etc.
19:32Mais est-ce que véritablement, d'abord, ils vont le faire ?
19:34Et là, je pense que les Français en doutent, ce serait intéressant d'ailleurs de les interroger là-dessus.
19:38Ils ne savent pas non plus comment est-ce qu'on peut répondre.
19:41Ils se disent « mais finalement, l'Europe est faible ».
19:43C'est aussi peut-être une vision de leur propre décadence qui se trouve jouée,
19:47en quelque sorte, à travers un certain nombre d'éléments que vous indiquez.
19:50On marque une pause et on se retrouve dans un instant.
19:53On refait le monde dans RTL Soir.
19:56Spéciale élection américaine.
19:59Yves Calvi refait l'élection américaine sur RTL.
20:03On refait le monde jusqu'à 20h.
20:05Nous sommes toujours avec Amy Potter, qui est porte-parole du Parti démocrate à l'étranger.
20:09Nicolas Conquer, porte-parole du Parti républicain américain en France.
20:12Et Nicolas Tenzer, professeur à Sciences Po et président du Centre d'études et de réflexion pour l'action politique.
20:17Alors, nous vous le disions, il y a quelques instants, Emmanuel Macron et le président élu des États-Unis, Donald Trump,
20:22ont eu une longue conversation de 25 minutes.
20:24Un très bon échange téléphonique annonce ce soir l'Élysée.
20:28Et les deux dirigeants ont notamment évoqué l'Europe, la guerre en Ukraine et les conflits au Proche-Orient.
20:33Parlons justement des rapports entre la France et l'Amérique de Trump.
20:37Donald Trump a récemment affirmé qu'Emmanuel Macron était un type intelligent
20:40qui vous dépouillerait si vous ne faisiez pas attention.
20:43Qu'est-ce qu'il voulait dire par là, Nicolas Conquer ?
20:45Parce que je ne suis pas tout à fait sûr que ce soit vraiment un hommage qui soit rendu à notre président de la République.
20:49Et je vois que ça vous fait rire.
20:51Oui, voilà, on est dans le style de la rhétorique de Donald Trump.
20:53C'est un compliment déguisé.
20:55Ah, c'est un compliment déguisé ?
20:57Évidemment, ça relève de son talent.
20:59Et d'ailleurs, les contribuables français sans doute s'en rendent bien compte.
21:01Mais qu'accessoirement, il y a cette scène politique dans laquelle il y a un tandem
21:05qui avait plutôt bien commencé d'ailleurs au début du mandat d'Emmanuel Macron
21:09quand ils se sont rencontrés la première fois.
21:11Et voilà, il y a eu des poignées assez viriles.
21:13Mais je pense qu'il y a tout un lieu de rebâtir cette relation, ce couple franco-américain.
21:18On est des alliés historiques, on a tellement à s'apporter.
21:20Et notamment, la France a encore beaucoup à apporter au monde.
21:22Mais pardonnez-moi, c'est que chez moi, leur numéro de poignée de main, c'est un truc de gosse ?
21:27Ou ça a une portée, tout ça, comme vous percevez les choses, Ami Porter ?
21:31Si vous voulez mon avis, ça ressemblait quand même à un truc de gosse.
21:34Si vous m'obligez à parler de Donald Trump, vraiment, je vais avoir passé une soirée encore pire que celle qui est prévue.
21:40C'est-à-dire que pour lui, c'est une forme de contrôle.
21:43Il est connu pour ça depuis des décennies.
21:45Quand il serre la main de quelqu'un, il serre la main et il tire vers lui-même.
21:50Parce que c'est une manière de prendre l'autre personne.
21:53Et à l'époque qu'il est venu en France, j'avais lu qu'Emmanuel Macron le savait.
21:59Et donc, il avait répété.
22:01Et c'est pour ça que ça a duré si longtemps.
22:03C'était une espèce de bataille entre qui allait lâcher le premier.
22:07Mais bon, passons.
22:09Les relations avec la France.
22:13J'ai un certain droit de réserve.
22:15Contrairement à Nicolas, je suis la représentante officielle du Parti Démocrate.
22:19Ce qui n'est pas le cas de la structure du Parti Républicain.
22:23Ce n'est pas la peine de me regarder comme ça.
22:25C'est une vérité.
22:27Je fais partie de la structure du Parti Démocrate.
22:31Nous avons envoyé 21 délégués à la convention.
22:33Donc, j'ai un certain droit de réserve.
22:35Je parle pour le parti et pas pour la candidate.
22:38Je ne me prononcerai pas trop sur les relations franco-américaines ni internationales.
22:42Pour cette raison, je dirai juste que personnellement, en tant que fille de G.I.
22:48qui a débarqué en Normandie en 1944.
22:53Je ne veux pas être chauvin parce que ça fait plus longtemps que j'habite en France que j'habite aux Etats-Unis.
22:58Mais pour moi, l'OTAN sans les Etats-Unis, ça me terrifie en tant qu'européenne.
23:02Est-ce que c'est possible ?
23:04Est-ce qu'on peut imaginer ça ?
23:07Aujourd'hui, il y a une loi qui a été votée qui interdit aux Etats-Unis de se retirer de l'OTAN.
23:14Une loi américaine, bien sûr.
23:16Mais cela dit, une loi peut être défaite.
23:18Deuxièmement, la question n'est pas tellement d'avoir les Etats-Unis en dehors de l'OTAN.
23:22La question c'est, premièrement, quelle va être la contribution budgétaire des Etats-Unis à l'OTAN
23:27qui est de loin le premier contributeur.
23:30Deuxièmement, s'il faut prendre une décision dans le cadre du Conseil de l'Alliance Atlantique,
23:34donc le Conseil de l'OTAN, à l'unanimité où les chefs d'Etat et de gouvernement doivent prendre une décision.
23:39Est-ce que, par exemple, si demain un Etat balte, l'Estonie ou la Finlande, est attaqué par la Russie,
23:46est-ce que les Américains, la question pouvait se poser aussi avec le président Biden, soyons parfaitement clairs,
23:51est-ce que les Américains rêvent et nous donnons notre accord pour activer l'article 5,
23:56donc l'article de garantie de sécurité mutuelle pour défendre les Estoniens ou les Finlandais attaqués ?
24:03Et ça, c'est le vrai sujet.
24:05– Pardonnez-moi, on a une référence, qu'a-t-il fait lorsqu'il était président des Etats-Unis dans ses rapports avec l'OTAN ?
24:10Comment s'est-il comporté ?
24:12– Alors, il s'est comporté, d'abord il a dit qu'elle était obsolète, puis après il a dit…
24:16– Il a donné ses sous !
24:17– Peut-être que nous n'irons pas défendre si un pays s'est…
24:19Il a dit aussi, si un pays est attaqué, peut-être que nous n'irons pas, donc c'est totalement effrayant.
24:24Encore une fois, je pense que Biden lui-même, on le voit avec quand même son aide à mi-chemin,
24:30on ne peut quand même pas l'oublier, à l'Ukraine, a fait baisser déjà d'un seuil la crédibilité de la dissuasion américaine,
24:37aussi vis-à-vis d'ailleurs de nos partenaires asiatiques, avec le Japon, la Corée du Sud.
24:40Mais Trump, à mon sens, c'est potentiellement encore plus grave, encore plus inquiétant.
24:45Mais avec une tendance, malheureusement, et je le dis…
24:48– Vous pensez que les Américains ne peuvent vraiment plus payer ?
24:51– Alors, bien sûr qu'ils peuvent payer !
24:53– Mais d'accord, mais moi je veux dire, en tant qu'Américain, le contribuable,
24:56comment est-ce que vous voulez que l'ouvrier de Pensylvanie se retrouve à financer l'effort de défense des Européens,
25:00qui, eux, ne refusent de respecter les règles du jeu et des engagements ?
25:03Quand vous avez des pays…
25:04– Au nom du traité de l'Atlantique, de l'Atlantique Nord, comme son nom l'indique…
25:08– Mais d'accord, mais par du respect des engagements, vous avez la Pologne et l'Estonie,
25:12qui sont vraiment les létons, ils sont très en avance sur la participation au financement du jeu de l'OTAN.
25:16– La Pologne est à 4% du PIB.
25:17– Mais c'est très bien, parce qu'ils sont en première ligne, la France atteint péniblement les 2%.
25:20Comment est-ce que vous tolérez que l'Espagne se fasse financer son effort de guerre ?
25:23Si on est dans un club, tout le monde doit participer pour faire partie du club.
25:26– Et ça participe du succès de Trump, selon vous ?
25:27– Mais évidemment !
25:28– On va dire au cœur du pays, dans le cœur du pays.
25:30– Comment est-ce que vous rationalisez, auprès de l'électorat américain,
25:32dont Aminé Porto est complètement déconnecté, qu'on apporte 200 milliards d'aides à l'Ukraine,
25:36pour une lutte qui est nécessaire pour sa survie, mais qu'à côté de ça,
25:39lorsqu'il y a un ouragan, un Milton, qui vient frapper les habitants de Georgie et Neuelle-Caroline du Nord,
25:44vous leur investissez uniquement un chèque de 750 dollars,
25:47alors que leur maison vient de se faire balayer par un ouragan ?
25:49Vous voyez, il y a une vraie perspective, concrète, qui vient toucher les gens dans leur chair,
25:53et en plus de ça, comme il n'y avait pas de cap stratégique, présenté par Biden et Harris,
25:57ils ne savaient pas pourquoi ils étaient impliqués.
25:59Surtout qu'on donne à disposition des moyens, mais on ne les laisse pas les utiliser.
26:02Donc ils ont failli, en exposant un peu pourquoi les Américains étaient là,
26:06et à hauteur de 200 milliards de dollars.
26:08– Aminé Porto vous répond.
26:10– Alors, on m'a traité tout à l'heure de pervers, maintenant je suis déconnectée,
26:14donc c'est intéressant de savoir comment je...
26:16– Je suis ravi de vous rencontrer.
26:18– Oui, mais ce n'est pas vous qui me dites ces choses-là.
26:20D'ailleurs, juste un petit... quelque chose d'intéressant,
26:26il y a quatre ans, jour pour jour, je me suis retrouvée face à Nicolas Conquer,
26:30le jour où l'élection a été... au moment même que l'élection a été appelée pour Biden.
26:36Et il a tout de suite dit, je n'accepte pas les résultats de l'élection.
26:39Donc là, je veux juste dire que c'est un miracle, apparemment depuis quatre ans,
26:43les États-Unis ont entièrement changé leur système d'élection,
26:46parce que quand Trump gagne, il n'y a aucun trucage, il n'y a aucun fraude, tout va bien.
26:51Donc, ravi de le savoir.
26:53– On continue de refaire l'Amérique dans un instant.
26:56On refait l'élection américaine sur RTL, avec Yves Calvi.
27:02On refait le monde spécial élection américaine, Yves Calvi sur RTL.
27:07– Et on apprend à l'instant, donc, que Kamala Harris a appelé le président Trump
27:10pour le féliciter de sa victoire.
27:12Elle est bonne, comment dirais-je ? Bonne joueuse ?
27:15– On verra bien, elle va prononcer un petit discours vers 22h, heure de Paris.
27:20Donc j'ai hâte de savoir ce qu'elle va dire et comment elle va le dire.
27:24– Mais ça a été un petit peu long à venir, non ?
27:26Vous pensez qu'elle est choquée, qu'elle ne savait pas quoi nous dire ?
27:29Qu'elle ne s'attendait pas à une Paris défaite ?
27:31– Oui, je pense que comme nous tous, on est ahuri, on ne s'y attendait pas.
27:37Les sondages nous faisaient croire, encore une fois, de façon erronée,
27:41que ça allait être très très très serré, alors que ça ne l'était pas du tout.
27:44– Oui.
27:45– Bon, vous pouvez dire la marge d'erreur de 3 points, peut-être que ça jouait.
27:48Mais bon, si j'étais à sa place, je pense que j'aurais du mal aussi à prendre la parole.
27:52Donc je comprends un peu qu'elle reprenne son souffle avant de se prononcer.
27:56– Pourquoi ces enquêtes d'opinion dans la première démocratie du monde
27:59sont si difficiles à exprimer la réalité de ces élections présidentielles ?
28:06– Mon idée, moi j'avais du mal à croire, peut-être parce que je suis pessimiste de nature,
28:12j'avais du mal à croire les sondages qui donnaient Kamala Harris gagnante, à vrai dire,
28:16parce que ce que je voyais aux Etats-Unis, dans tous mes contacts aux Etats-Unis,
28:20c'était effectivement une dynamique de Trump dans l'ensemble des Etats,
28:24que l'on voyait d'ailleurs pénétrer des catégories nouvelles.
28:27Alors pas seulement, comme on l'a dit, les latinos,
28:29mais aussi une partie de la population d'origine afro-américaine,
28:34mais aussi chez les jeunes, aussi ce qui est quelque chose de nouveau,
28:38et chez des représentants, pourrait-on dire, de la bourgeoisie.
28:42C'est-à-dire que ce ne sont pas uniquement les classes populaires, globalement,
28:45qui ont voté pour Trump, les classes populaires blanches,
28:47on peut dire les mâles blancs, parce qu'il y a une distinction très forte
28:50entre le vote des hommes et le vote des femmes.
28:52Et donc je pense qu'on est devant des phénomènes assez inédits sur le plan électoral,
28:57encore plus aux Etats-Unis, parce que c'est encore gonflé
29:00par des phénomènes de personnalisation, par aussi les réseaux sociaux,
29:05par un certain nombre de médias,
29:07mais je pense que c'est quelque chose qu'on voit aussi globalement en Europe,
29:14dans un certain nombre de pays, où on s'aperçoit que les votes,
29:18d'ailleurs dans tous les sens, qui peuvent être à l'avantage de tel ou tel parti,
29:21mais ne deviennent de moins en moins prévisibles.
29:24Parce que vous avez aussi des gens qui votent vraiment de manière singulière,
29:29qui ne rentrent plus dans les cases traditionnelles aussi des affiliations politiques,
29:32y compris sur l'échelle gauche-droite, qui est très différente aux Etats-Unis
29:36de ce qu'elle est en France, bien sûr, et qui votent autrement.
29:39Alors, je dois quand même vous faire parler de l'actualité internationale là aussi,
29:44en vous rappelant que Kamala Harris s'est fait avec qu'on s'est laissé à des fêtes
29:48auprès de Donald Trump.
29:50La Chine, les rapports de force aujourd'hui,
29:56qui sont aussi d'ordre militaire avec le reste du monde,
29:59est-ce que vous avez compris, Nicolas Tensor,
30:01ce qu'est le propos du nouveau président des Etats-Unis sur toutes ces questions ?
30:07On en fait très souvent un guerrier, mais c'est un peu plus compliqué que ça.
30:11Oui, c'est un peu plus compliqué, parce que même sur la Chine aussi,
30:14si vous vous référez à un certain nombre de déclarations du futur vice-président,
30:17Jimmy Vance en particulier, vous voyez que les choses,
30:20sur la question de la confrontation avec la Chine, la Chine ennemie, etc.,
30:24vous voyez des choses qui sont très différentes,
30:27et en particulier avec une séparation très forte chez Trump ou chez Vance,
30:31et un certain nombre de conseillers des deux,
30:33entre la volée économique de la confrontation économique
30:37et du volet plutôt politique de la Chine
30:40comme facteur de déstabilisation avec la Russie,
30:44avec un certain nombre d'autres pays de l'ordre militaire.
30:46La question par exemple des droits de l'homme, la protection des libertés,
30:49la question de Taïwan, qui est très forte chez les anciens républicains,
30:52Never Trump, c'est-à-dire l'ancienne école de John McCain par exemple,
30:56ou chez un certain nombre de dirigeants démocrates,
30:59apparaît beaucoup moins.
31:01La question aussi des violations de l'accord de rétrocession à Hong Kong,
31:04la question de la protection des Tibétains,
31:06la question des massacres et du génocide contre les Ouïgours,
31:09tout ceci n'apparaît absolument pas chez Trump.
31:11Il est dans une approche essentiellement transactionnelle, économique,
31:14beaucoup moins que sur une approche de sécurité.
31:17Mais vis-à-vis de Poutine, comment vous percevez les choses ?
31:20Alors vis-à-vis de Poutine, je pense qu'il y a deux choses.
31:23Il a quand même annoncé la paix en 24 heures.
31:25Oui, ce qui est totalement invraisemblable.
31:28Et moi, ce que je crains, ce que craignent aussi les Ukrainiens,
31:31même si je vois le président Zelensky réagir très intelligemment
31:34en disant qu'il faut absolument travailler,
31:36c'est effectivement qu'il y ait une sorte d'imposition d'une paix défavorable à l'Ukraine,
31:41qui pousse l'Ukraine, comme on dit en anglais, sous le bus en quelque sorte,
31:45c'est-à-dire sacrifie les territoires, l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
31:49Au profit d'une sorte de paix qui ne serait pas durable.
31:53Parce qu'on sait très bien que si la Russie n'est pas défaite en Ukraine et en Europe,
31:57ce sont les autres pays de l'Union Européenne qui vont être les premiers sur la liste.
32:02Et effectivement, la crainte, on a vu d'ailleurs Gillivance en particulier dans un discours
32:06qui a dit « Moi, de toute manière, l'Ukraine, je n'en ai rien à faire,
32:08ce n'est pas la préoccupation des Américains ».
32:10Alors qu'en termes de sécurité américaine, la question de la défaite de la Russie,
32:14la question effectivement de son alliance d'ailleurs avec la Chine,
32:17avec un certain nombre de régimes aussi que Trump peut condamner,
32:20comme l'Iran, il y a un axe quand même très fort entre l'Iran, la Russie et le Hamas,
32:24ne rentre pas en ligne de compte. Moi, c'est ça qui m'inquiète beaucoup.
32:27Alors là, en tant que porte-parole du Parti Républicain,
32:30ce qui est vraiment fabuleux, c'est que systématiquement, on va vous dire que Donald Trump,
32:33c'est quelqu'un d'instable, quelqu'un qui est imprévisible,
32:35mais que chacun a son idée de comment il va gérer le conflit entre la Russie et l'Ukraine.
32:39C'est-à-dire que systématiquement, vous avez des a priori et des idées préconçues
32:43qui iraient dans le sens de faire des conflits.
32:46Il dit des choses quand même, le futur président des Etats-Unis, est-ce que vous pensez ?
32:50Il dit des choses, mais il a surtout des résultats, et c'est ça.
32:52S'il y a des promesses tenues avec des résultats, il y a un bilan.
32:54Pendant qu'il était à la Maison-Blanche, il n'y a pas eu d'invasion de pays voisins,
32:57il n'y a pas eu de conflits qui ont éclaté, il a éradiqué l'État islamique,
33:01donc il délivre, et c'est quelqu'un qui a vraiment une mauvaise approche.
33:04S'il avait éradiqué l'État islamique, on ne serait pas confronté.
33:06Il est quasiment en état de néant, et d'ailleurs, l'Iran était exsangue,
33:10les satellites et les proxys de l'Iran ne prospéraient pas à Gaza,
33:14n'allaient pas aussi menacer tout le commerce et le transport qu'il y avait en mer.
33:18Donc il va se préoccuper de politique internationale ?
33:20Mais pas dans une logique interventionniste, et dans une logique des démocrates
33:24et des partisans de la guerre à outrance qui veulent déclencher des guerres à tout va.
33:27Il est juste dans une logique isolationniste, de manière à ce que, encore une fois,
33:31on dit que les républicains, de manière systématique,
33:33ils mettent fin aux guerres qui ont été déclenchées par les démocrates.
33:36J'adore cette idée que la guerre en Ukraine, c'est la faute de Biden.
33:39C'est un truc qui... Je suis désolée, mais j'ai un vrai problème avec cette question-là.
33:45Biden n'a pas provoqué la guerre à Gaza, Biden n'a pas provoqué la guerre en Ukraine.
33:49Alors, soyons honnêtes.
33:52Quand il y a un leadership faible, il y a des menaces qui s'élèvent de la part des tyrans.
33:55Comment répondez-vous à cette question ?
33:57Elle est réelle, non, mais voilà.
33:59Mais à la question... À quelle question ?
34:01À la question, c'est si l'Amérique n'a pas envie d'être présente fondamentalement dans ces conflits.
34:07Je pense que vous l'aviez très bien compris, moi.
34:10Non, je vais juste expliquer du point de vue des Américains qui habitent aux États-Unis.
34:13Donc, on a dit leurs préoccupations, l'économie, etc., la santé.
34:18Je veux dire, les affaires étrangères, c'est 35ème sur la liste.
34:22La plupart des Américains s'en fichent éperdument.
34:25Ils ne savent même pas ce qui se passe au sein de leur propre pays.
34:28Vous demandez à l'Américain moyen, il peut vous donner la liste de tous les joueurs de foot de son équipe.
34:32Il ne peut pas vous dire le nom de son représentant au Congrès.
34:35Donc, les Américains ne sont pas vraiment branchés là-dessus et encore moins ce qui se passe à l'étranger.
34:41Ils sont prisonniers de leur géographie, quelque part.
34:43Vous pouvez voyager pendant 5 jours, vous êtes toujours aux États-Unis.
34:46Bon, ça ne nous empêche pas d'aimer l'Amérique.
34:48Cette émission est terminée.
34:50Merci les uns et les autres d'avoir débattu avec autant de conviction dans un instant l'essentiel de l'actualité, puisqu'il sera 20h.
34:56Et Faustine Bollard pour son émission Héros.
34:58Bonsoir Faustine, qui est votre invité ce soir ?
35:00Bonsoir Yves, à la veille de la journée de lutte contre le harcèlement scolaire,
35:04je vous propose d'écouter ce soir le témoignage extrêmement émouvant de deux parents.
35:08Les parents de Charlize qui a choisi de se donner la mort il y a à peine quelques mois.
35:12Un témoignage extrêmement précieux pour une prévention à réaliser ensemble.
35:16A tout de suite.
35:17Et c'est le député François Ruffin, député de la Somme, qui sera demain l'invité d'RTL à 7h40.

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