Septième de l'individuel de Pokljuka, Lou Jeanmonnot a perdu de précieux points sur Franziska Preuss dans la course au classement général. La Française, qui remporte malgré tout le petit globe de la spécialité, a reconnu qu'elle ressentait beaucoup de pression face aux enjeux de la fin de saison.
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00:00Sentiment mitigé, Lou ? On imagine, oui, il y aura ce petit globe de l'individuel mais ce qui compte, c'est aussi la course au dos serre jaune et aujourd'hui, vous perdez les points sur Franziska Preuss.
00:09Oui, je suis déçue du résultat mais d'une certaine manière, je crois que je suis assez fière. Je me bats contre moi-même à partir de la dernière période.
00:23C'est pas une simple course de biathlon, c'est un combat de psychologie, c'est quelque chose de nouveau, qui est extrêmement particulier, qui dépasse tout ce qui est palpable par rapport à ce que j'ai pu vivre avant.
00:39Donc oui, je suis déçue par rapport au fait que c'est une simple course de biathlon et je suis capable de faire mieux mais il faut voir comment je me suis battue dans ce dernier tir.
00:51C'était dur, je ne me suis jamais autant accrochée à ma carabine. J'ai des émotions, je suis terrifiée à l'idée d'arriver sur le pas de tir, à l'idée de tout foirer ce que j'ai pu construire pendant tout le début de la saison.
01:06C'est ce combat-là qui est important à mes yeux et d'une certaine manière, dans ce dernier tir, je suis très fière des 4 balles que j'ai mises.
01:17Honnêtement, il faut voir le combat que je me suis mis. Je ne suis pas satisfaite mais il y a des choses qui sont bonnes.
01:25Est-ce que ça se matérialise cette bataille dont vous parlez, cette bataille mentale aussi, par le fait qu'on vous a vu mettre du temps pour lâcher votre première balle quand vous arrivez sur le pas de tir ?
01:33Ça aussi, c'est un combat ?
01:35Oui, c'est vraiment, c'est encore plus sur un individu. Elles tous jouent au pas de tir, on le sait tous. La moindre balle coûte extrêmement cher.
01:43A mes yeux, je préférais, s'il fallait que je tire mes 4 shoots en 2 minutes 30, tant pis. J'étais prête à faire cette concession-là pour faire un très beau shoot.
01:57Ça ne passe pas parce que, malgré tout, ce n'est pas le fait de prendre mon temps qui me permet de tout les mettre. Mais c'est un parti que je prends et je pense qu'aujourd'hui, c'était quand même le bon.
02:09Est-ce que, pour finir, cette course a peut-être fait office d'éponge ? Vous occultez et puis vous allez basculer peut-être plus facilement au niveau des sentiments sur la Mastart ? Est-ce que c'est ce que vous vous dites ?
02:20Oui, pourtant, j'étais plus confiante sur l'individuel parce que j'ai fait des très bons individuels toute la saison et donc j'étais plus confiante aujourd'hui que pour la Mast.
02:30La Mast, c'est pareil, c'est une course stressante de contact et donc la tension est encore plus grande. Après, le fait d'être au contact, peut-être que ça va m'aider à être un peu plus à l'attaque, moins sur les talons.
02:43Ce sera l'objectif, en tout cas mental, que je vais me donner pour samedi et puis il faut absolument que j'arrive à penser à prendre du plaisir, à faire une course de biais de long tel qu'elle est et pas tel que ma tête l'imagine.
02:58C'est cool, c'est du biais de long dans une autre dimension et d'une certaine manière, je l'apprécie.
03:04Mais vous êtes confiante quand même pour la suite ? Il reste encore une belle étape à Oslo ?
03:07Oui, je sais que je peux tout faire. Mon pire ennemi, c'est moi.