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Vouloir le bonheur au travail : est-ce bien sérieux ? Je réponds NON ! Désolée pour tous les acteurs du business de la bonheurisation ! Le travail, en tant qu’activité humaine, peut vous apporter beaucoup : de la socialisation, de la compétence, de la reconnaissance, de l’action, de l’argent … mais pas le bonheur. [...]

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00:00« Vouloir le bonheur au travail, est-ce bien sérieux ? Je réponds non. Désolée
00:13pour tous les acteurs du business de la bonhorisation. Le travail en tant qu'activité humaine
00:19peut vous apporter beaucoup, de la socialisation, de la compétence, de la reconnaissance, de
00:24l'action, de l'argent, mais pas le bonheur. Comme l'argent, il y contribue, mais seulement,
00:30ce qui est déjà bien, mais qui est très loin de cette attente du bonheur, du moins
00:35dans sa définition. Le bonheur est un état durable qui dépend de bien autre chose que
00:40du seul travail, attendre un bébé, trouver l'appartement de ses rêves, être amoureux,
00:45rendre heureux, indépendamment de son évolution professionnelle. Le bonheur est un idéal
00:51très personnel. Nous ne sommes pas heureux pour les mêmes raisons. Vouloir mettre en
00:55place de bonnes pratiques de bonhorisation est un non-sens. Enfin, être heureux peut
01:01renvoyer un trait de caractère. Il y a les schtroumpfs contents et les schtroumpfs tristes.
01:06Il est toujours content, il n'est jamais heureux. On mesure la variabilité de la notion
01:11de bonheur, sa variabilité et du coup son incommensurabilité. De plus, le bonheur n'est
01:17pas une vertu, ce qui implique qu'on ne peut pas se former au bonheur comme on peut
01:22le faire au courage ou à la tempérance. Non, je ne t'apprendrai pas à être heureux.
01:28C'est là où la philosophie, et plus particulièrement une relecture du texte de Simone Veil, L'Enracinement,
01:36par le philosophe Yann Hervé-Martin, nous livre quelques clés. Il y a évoqué les
01:42besoins de l'âme. Quels sont-ils ? Le besoin d'ordre, au sens d'éliminer
01:47les injonctions contradictoires. Le besoin de responsabilité, qui renvoie au sentiment
01:53d'utilité. Le besoin d'obéissance, qui traduit le besoin d'obéir à des règles
01:58qu'on reconnaît, aux exigences de sa conscience. Le besoin d'égalité, qui amène à ne
02:04pas confondre la personne avec sa fonction. Le besoin de risque et de sécurité, qui
02:11la part d'action au risque d'échouer. Et dans cette vision, le bonheur ne peut être
02:16que dans l'action. Le bonheur se traduit alors par la satisfaction de ses besoins universels.
02:22Et cette satisfaction, au sens étymologique du mot latin « satis », avoir assez de
02:30chacun de ses besoins, éviterait à tout un chacun d'aller travailler la boule au
02:35ventre, ou mieux, la mordant l'âme. Une réflexion puissante qui pousse à l'action.

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