Dans son édito du 10/03/2025, Paul Sugy, journaliste, revient sur la manifestation pour les droits des femmes et ses débordements à Paris le week-end dernier.
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00:00La manifestation pour les droits des femmes a failli tourner à l'affrontement samedi à Paris.
00:04Il y a même eu des affrontements.
00:05Sur les murs, des inscriptions appelant au meurtre de militantes du collectif Nemesis ont même été retrouvées.
00:12Oui Romain, oubliez la sororité qui est prêchée par les féministes,
00:15comme s'il y avait une espèce d'universalisme dans la condition des femmes
00:19qui faisait que dès lors que deux femmes se retrouvent ensemble,
00:22elles sont nécessairement meilleures copines, surtout si c'est pour manifester pour leurs droits.
00:25Là, avant-hier, il y avait une image qui pouvait résumer l'ambiance
00:29au sein du mouvement féministe.
00:31Ce serait celle de ces cordons de force de l'ordre obligés de s'interposer
00:33entre le gros des manifestantes et le collectif Nemesis,
00:36qui revendique un féminisme identitaire,
00:38ou encore le collectif Nous Vivrons, qui défend les victimes femmes dues à des crimes du Hamas.
00:45Les autres participants de la manifestation ont presque essayé d'en venir aux mains pour les chasser.
00:49Il faut dire qu'ils avaient été encouragés en cela par la députée insoumise Ercilia Soudet,
00:52qui avait appelé sur les réseaux sociaux à sortir ces collectifs de la manifestation.
00:57Enfin, des menaces de mort ont été retrouvées sur les murs autour du cortège,
01:01offrant donc ce paradoxe navrant le jour où les femmes manifestent pour leurs droits,
01:05en marge de ce cortège.
01:07Certains ne sont pas choqués à l'idée d'appeler au meurtre une rafale, je crois,
01:11ou planter même à l'escordier la porte-parole du collectif Nemesis.
01:14Ces tags ont été aussi repartagés par une autre députée insoumise,
01:18cette fois-ci c'était Rima Hassan, l'eurodéputée, qui a partagé ces appels au meurtre.
01:22Puisque l'on parle des femmes israéliennes,
01:24elles n'étaient pas non plus la bienvenue puisque le collectif Nous Vivrons,
01:28qui quand même essaye de dire qu'il faut manifester contre les viols du Hamas,
01:34était lui-même pris pour cible par ces manifestants.
01:37On voit bien donc qu'il y avait au fond deux cortèges
01:40qui ne voulaient pas manifester ensemble, triste image.
01:42On voit bien en effet que le mouvement féministe est très divisé,
01:45c'est ce qu'on a vu ce week-end.
01:46Oui, il est divisé parce qu'il a longtemps été dominé par une idéologie d'extrême gauche
01:49qui ne cherche parfois pas tant à défendre les femmes qu'à s'en prendre aux hommes,
01:52quitte pour cela à être aveugle à certaines formes d'insécurité particulières pour les femmes.
01:56Ce qui faisait qu'un certain nombre d'entre elles ne s'y reconnaissaient pas.
01:58C'est ce que m'expliquait par exemple Sarah Knafo, l'eurodéputée reconquête,
02:01qui a participé avec Nemesis à la manifestation de samedi
02:05et qui expliquait qu'avant Nemesis, le mouvement féministe était selon elle
02:09enlisé dans une idéologie qui ne permet pas à de nombreuses femmes de s'y sentir représentées.
02:13Et de fait, Nemesis défend l'idée que l'immigration hors de contrôle
02:17est une cause en France d'insécurité pour les femmes.
02:20Ça ne veut pas dire qu'il n'y en a pas d'autres.
02:21C'est-à-dire que celle-ci existe aussi.
02:23Il y avait plusieurs victimes qui voulaient témoigner,
02:25notamment une jeune femme britannique qui a été victime des grooming gangs pakistanais au Royaume-Uni.
02:30Et bien donc celle-ci a été encore une fois silenciée, tenue à l'écart du cortège.
02:33Pourquoi est-ce que certains mouvements féministes ne sont pas à l'aise
02:36pour dénoncer les violences contre les femmes si elles sont commises par des immigrés ?
02:40Parce que la défense des minorités et sur l'immigration
02:42passe souvent chez ces mouvements féministes, en réalité avant même la défense des femmes.
02:46Il y a donc les bonnes et les mauvaises victimes.
02:48Vous savez, le mouvement féministe a pour slogan de dire
02:50on vous croit victime, on vous croit.
02:52Mais on vous croit si vous êtes des bonnes victimes.
02:54Il y a malheureusement des bonnes et des mauvaises victimes.
02:56Les mauvaises sont celles qui n'ont pas le droit de témoigner dans les cortèges féministes du 8 mars.