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00:00Bonsoir Olivia Morel. Bonsoir. Merci d'être avec nous sur Europe 1. Vous publiez ce livre
00:05« Où es-tu maman ? Le témoignage poignant d'une femme née par GPA ». C'est vrai
00:10que votre témoignage est poignant, vous avez une histoire qui est très particulière,
00:15très atypique et surtout je le dis, quelle que soit la position des uns et des autres
00:19sur la GPA, gestation par autrui, vous avez le courage de témoigner et de raconter votre
00:26histoire, Olivia Morel. Je le dis aux auditeurs d'Europe 1, vous, vous êtes contre à 100%
00:32la GPA mais vous êtes issue de la GPA. Est-ce que vous pouvez nous raconter, Olivia Morel,
00:39je vais raconter aux auditeurs, donc vous avez des parents qui vous ont élevé et qui
00:43ne voulaient pas vous dire comment vous étiez née et vous l'avez appris très tard. Alors
00:49c'est pas, oui, ils ne voulaient pas me le dire parce qu'ils ne savaient pas, moi
00:52je ne les accuse pas, ils ont fait ce qu'ils ont pu, ils ne savaient pas trop comment me
00:58le dire, je pense, à quel moment ça a été difficile pour eux, mais là ce n'est pas
01:02le problème. Mais c'est vrai que je l'ai appris sur le tard, je commence à me questionner
01:07vers mes 6 ans, 7 ans, 8 ans et c'est vrai qu'à 17 ans j'ai commencé à faire des
01:11recherches moi-même et c'est là où je suis tombée sur la GPA. Mais à 6 ans, pourquoi
01:14vous vous posez déjà des questions ? Parce qu'on le sait à l'intérieur de nous-mêmes,
01:17c'est comme les enfants adoptés qui ont cet appel des gènes, vous savez, je ne pourrais
01:21pas vous l'expliquer, c'est un instinct très très fort, on sait qu'on est nés
01:27d'ailleurs, on sait qu'on provient d'une autre culture, la culture française n'était
01:31pas la mienne, d'ailleurs j'avais un journal intime, j'écrivais toujours je ne suis pas
01:35française, je suis américaine, je veux retourner aux Etats-Unis, en anglais évidemment, j'écrivais
01:40en anglais. Et vous ne saviez pas pourquoi à l'époque ? À l'époque je ne savais
01:42pas pourquoi, j'avais cet appel, j'avais besoin de retourner aux Etats-Unis et ça,
01:47ça a commencé très très tôt et c'est exactement comme chez les enfants adoptés
01:50qui ont besoin de revenir à leur source, de revenir à leur culture et c'est ce qui
01:56s'est passé chez moi. Donc ensuite oui, j'ai appris à mes 17 ans, j'ai fait mes
02:00recherches et c'est là où je suis tombée sur la gestation pour autrui, ce que c'était,
02:04puis ensuite ça a été confirmé par test ADN à mes 30 ans.
02:07À 30 ans, vous avez donc la vérité. Évidemment vous posez la question à vos parents, alors
02:11il faut expliquer aussi aux éditeurs pourquoi vos parents passent par la GPA, vous avez
02:15un père qui est suisse, une maman qui est française et ça fait trop âgé pour attendre
02:20un enfant.
02:21C'est un petit peu plus compliqué que ça, c'est vrai que ma mère avait eu des problèmes,
02:25des soucis de santé et oui elle était trop âgée pour avoir un enfant et puis je pense
02:29qu'ils ont attendu un peu trop longtemps pour concevoir un enfant. Il faut aussi dire
02:35que mon père voulait un enfant de ses gènes, il ne voulait pas adopter, c'était sa raison
02:41à lui de recourir à la gestation pour autrui.
02:45Et ils ne vous en parlent jamais, mais quand vous les confrontez à l'âge de 30 ans à
02:49la vérité, que vous disent-ils et comment se passent les révélations ?
02:52Ouf, alors le problème c'est que je ne les ai pas confrontés directement. Il faut savoir
02:56qu'il y a quand même un énorme conflit de loyauté qu'on a envers nos parents, parce
03:00qu'on a été acheté, parce qu'on a été acheté un certain prix, parce qu'on leur
03:03doit la vie.
03:04Excusez-moi, c'est très indécent ce que je vais vous demander, combien ? Est-ce que
03:06vous savez combien vos parents ?
03:07J'en ai aucune idée, je sais exactement combien ils ont investi pour tout ce qu'il
03:10y a autour, c'est-à-dire ils ont dû acheter une maison aux Etats-Unis, ils ont dû faire
03:14les allers-retours, donc j'ai à peu près une idée en tête de combien ils ont investi.
03:17Mais pour la gestation pour autrui, j'en ai aucune idée, je ne veux pas savoir.
03:22De toute façon, ça me ferait plus de mal qu'autre chose.
03:24Donc voilà, ça ne sert à rien.
03:29Mais en quoi ? C'est ça qu'il faut expliquer aux auditeurs.
03:32Après on parlera de la relation que vous avez avec vos parents, puisque vous ne leur
03:35parlez plus aujourd'hui.
03:36Non, non, non, je n'en parle plus, justement.
03:37Mais c'est incroyable ça.
03:38Justement.
03:39Mais pourquoi vous leur en voulez ?
03:40Non, je n'en veux pas, mon Dieu.
03:41Pourquoi ?
03:42Non, je n'en veux pas.
03:43Je n'ai aucune haine envers mes parents.
03:44C'est pas une...
03:45Je n'ai rien contre eux.
03:47C'est ça que j'essaie de dire aujourd'hui.
03:48Aujourd'hui, je ne suis pas là pour lutter contre les parents commanditaires.
03:52Je ne suis pas là pour lutter contre mes propres parents.
03:54Mes parents, je les aime.
03:56Je ne leur en veux pas du tout.
03:58Au contraire, ils ont fait...
04:00Malheureusement, ils voulaient un enfant.
04:02Ils avaient de l'argent.
04:04Ils avaient cette possibilité.
04:05Donc ils ont utilisé cette possibilité-là, qui est la gestation pour autrui.
04:10Et donc, aujourd'hui, moi, je ne lutte pas contre les gens qui ont recours à ça.
04:13Et surtout pas contre les enfants, parce que moi, les enfants, je les aime comme j'aimerais
04:19n'importe quel enfant sur cette terre.
04:20Moi, je lutte contre les gouvernements qui laissent ça passer.
04:23C'est ça.
04:24C'est ça ma vraie lutte aujourd'hui.
04:25Ce n'est pas autorisé en France.
04:26On le rappelle.
04:27Ce n'est pas autorisé en France.
04:28Mais le recours...
04:29On peut aller à l'étranger et revenir avec un enfant.
04:32Et après, on met la France devant la faute incomplie avec l'enfant et on dit écoutez,
04:35on a besoin des papiers.
04:36Donc c'est un petit peu hypocrite quand même.
04:38Moi, je trouve ça hypocrite.
04:40Vos parents, vous ne leur parlez plus aujourd'hui, vous ne leur en voulez pas.
04:43Non, surtout pas.
04:44Vous avez vous-même des enfants.
04:45Et au début, ce n'était pas évident, puisque vous étiez atteinte d'endorhométriose.
04:49Profonde en plus.
04:50Profonde.
04:51Et les médecins vous disaient que vous ne pourriez jamais avoir d'enfants.
04:54Et vous en avez trois.
04:55J'en ai trois.
04:56C'est un peu un petit parcours du combattant.
04:58Enfin, c'est un parcours du combattant.
04:59C'est un miracle, on va dire.
05:00Parce que...
05:01Trois, c'est plus de l'ordre du miracle.
05:03Non, mais à chaque fois que je venais avec le test, j'allais voir mon gynécologue et
05:07je lui disais, écoute, je connais depuis que j'ai 11 ans, je lui dis, écoute, je suis
05:11enceinte, il me regarde, il me fait, encore ? C'est vrai ? Et oui, donc j'ai eu trois
05:15enfants.
05:16Mais c'est vrai qu'au début, on s'est dit avec mon mari, qu'est-ce qu'on va faire ? Qu'est-ce
05:20qu'on fait ? Parce qu'avec mon endorhométriose profonde, au stade avancé qu'elle était,
05:29on ne savait pas.
05:31On ne savait pas.
05:32Qu'est-ce qu'on fait ? Et on s'est dit, bon, soit on adopte, soit on n'a pas d'enfants.
05:37Tout simplement.
05:38Mais il faut avoir le courage, parce qu'Olivia Morel, je pense que vous et moi, nous sommes
05:41des femmes.
05:42Oui.
05:43Nous avons la chance d'avoir des enfants, j'en ai aussi.
05:44On connaît forcément dans notre entourage des femmes ou des hommes qui ont un mal-être
05:49qui dépasse l'entendement quand on ne peut pas avoir d'enfant.
05:52Et à un moment, quand on peut avoir un enfant, et c'est pour ça que moi, je comprends exactement
05:59ce que vous dites, j'écoute aussi les deux parties, je n'ai pas d'avis tranché parce
06:04que j'ai vu autour de moi des gens qui étaient dans un tel mal-être, du manque d'enfants,
06:08que ça les rendait dingues.
06:09Que ça les rendait dingues.
06:11Et c'est compliqué de… Non ? Je vous pose la question peut-être de… pas de jeter
06:18la pierre, mais de les empêcher d'avoir des enfants.
06:20Mais on ne peut pas dire que c'est un droit.
06:22Le droit à l'enfant n'existe pas.
06:24Ça n'existe pas.
06:25Alors je comprends la souffrance de ces personnes.
06:27Parce que c'est dans la chair, comme vous, que vous aviez besoin de retrouver vos origines.
06:30Mais évidemment, on est des animaux.
06:31On a besoin de se reproduire.
06:33Ça fait partie de nous.
06:34Et je le comprends tout à fait.
06:36Le droit à l'enfant, c'est-à-dire avoir un enfant, n'est pas un droit ? C'est ça
06:39la vie morale ?
06:40Non, jamais d'avis.
06:41Le droit, ça n'existe pas.
06:42On n'a pas le droit.
06:43L'enfant n'existe pas.
06:44Par contre, les enfants ont des droits et ça, il faut le respecter.
06:47Les femmes ont des droits aussi et il faut les respecter.
06:50Donc, on ne peut pas, pour le désir de certains, d'avoir un enfant, même si ce désir est
06:56normal et je peux le comprendre et il s'entend et la souffrance, elle est terrible et elle
07:02est atroce.
07:03Et je l'entends totalement, on ne peut pas, pour ce seul désir, trépiner sur le droit
07:07des femmes et des enfants.
07:08C'est impossible.
07:09Et ce n'est pas possible.
07:11Est-ce que vous connaissez votre mère porteuse, celle qui vous a porté ?
07:16Oui.
07:17Vous la connaissez ?
07:18Oui.
07:19Aujourd'hui, je la connais.
07:20J'ai pu faire sa rencontre.
07:21J'ai pu lui parler, justement.
07:22Et c'est une femme, malheureusement, qui est assez instable psychologiquement parlant
07:26et qui est en détresse.
07:29Mais pareil, je ne lui en veux pas.
07:31C'est une proie.
07:32Moi, je dis toujours, il y a un marché de la gestation pour autrui.
07:35Ce marché est énorme.
07:37Il pèse aujourd'hui, en 2022, c'était 14 milliards de dollars.
07:39On l'estime en 2034 à 195 milliards de dollars.
07:45Donc, ce marché, il utilise la détresse des mères porteuses qui ont besoin d'argent
07:51et de couples qui ont envie d'enfants.
07:53Donc, c'est terrible.
07:55C'est des proies.
07:56Tout ça, pour moi, c'est des proies faciles.
07:57Vous pensez qu'elles ne sont pas libres ?
07:58Parce que c'est important.
07:59Nous sommes aujourd'hui le 8 mars, la Journée internationale du droit des femmes.
08:06Vous pensez que même les femmes qui, en toute conscience, parce que certaines ont témoigné
08:11aussi en disant « Eh bien, moi, j'ai l'impression de faire un acte plus que charitable pour
08:16aider un couple à avoir un enfant.
08:20» Est-ce que vous entendez ça ?
08:22Est-ce que ce n'est pas aussi un droit ?
08:23Je pousse un peu le bouchon, Olivier Morel.
08:25Est-ce que ce n'est pas aussi un droit de ces femmes-là de dire « Je suis libre de
08:29mon corps.
08:30Si j'ai envie de prêter mon ventre pour qu'un enfant s'épanouisse et qu'il soit
08:34heureux après une famille. »
08:35Est-ce que ce n'est pas un droit ?
08:36J'ai envie de dire que le consentement de la mère porteuse, on ne peut pas le prendre
08:40en compte dans ce contexte-là parce qu'on ne peut pas consentir par contrat de céder
08:46ses libertés fondamentales de se mouvoir, d'avoir une vie de famille normale, de pouvoir
08:51manger.
08:52On ne peut pas.
08:53Le contrat de la gestation pour autrui limite leurs libertés fondamentales vraiment de
08:58manière drastique et donc leur consentement, j'ai envie de vous dire, on s'en fiche
09:03un petit peu.
09:04Et au nom de la dignité humaine, on ne peut pas les réduire à un rang de choses.
09:09À chaque fois, je donne l'exemple du lancer de nains.
09:13Avant, les nains se faisaient lancer.
09:14On parle de personnes de petite taille maintenant, je m'excuse.
09:17Mais avant, on lançait des nains, ils étaient consentants, ils étaient contents de le faire.
09:21Mais au nom de la dignité humaine, on a dit « Stop ! ».
09:24Ici, c'est pareil.
09:25Les femmes sont peut-être consentantes.
09:26Peut-être.
09:27Mais au nom de la dignité humaine, on ne peut pas les réduire à des choses et donc
09:31on ne peut pas laisser ça passer.
09:32C'est impossible.
09:33Il y a lobby pro-GP1 en France, la question se pose régulièrement.
09:38Vous en avez été victime ? Est-ce que vous avez été approchée ?
09:42J'ai été approchée, j'ai été menacée, menacée de mort.
09:45Menacée de mort par qui ? Est-ce que vous avez identifié ?
09:47Par des commanditaires généralement.
09:49Des commanditaires ?
09:50Oui, des personnes qui ont recours à la gestation pour autrui et qui viennent m'attaquer sur
09:54les réseaux sociaux et qui me menacent de mort, ma famille.
09:57Donc oui, c'est assez violent.
09:59Il y a aussi des associations qui m'ont en ligne de mire et qui essayent de me descendre
10:06de certaines manières diverses et variées.
10:09Mais c'est pas grave.
10:10C'est comme ça, ça fait partie du jeu.
10:12Il faut être fort.
10:13Et moi, ça ne me touche pas vraiment, à vrai dire.
10:16Oui, il faut être sûr de ça.
10:18Non, non, non.
10:19Vous avez les réseaux sociaux, ce n'est que les réseaux sociaux.
10:21Oui, c'est ça.
10:22Aujourd'hui, je reste la porte-parole de la déclaration de Casablanca.
10:25Ce n'est pas qu'en France, on lutte contre la gestation pour autrui en France, mais on
10:30lutte aussi à l'international.
10:31Donc il faut être rôdé pour recevoir toutes ces formes d'insultes et de menaces.
10:38Ça fait partie du jeu, malheureusement.
10:40Quand on lutte contre un marché aussi énorme, il faut savoir qu'on va se faire...
10:45Est-ce que vous ne croyez pas aussi, parce que, pardon, mais parfois, il y a des parents
10:49qui ne veulent pas recourir forcément à la GPA, qui voudraient adopter un enfant.
10:53C'est impossible en France.
10:54Adopter un enfant en adoption plénière...
10:56Ce n'est pas impossible d'adopter en France.
10:58Ce n'est pas impossible d'adopter à l'étranger.
11:00C'est extrêmement compliqué.
11:01C'est très compliqué.
11:02Je ne dis pas que ce n'est pas compliqué.
11:03Je ne le dis pas et je ne dis pas que ce n'est pas compliqué.
11:05Je dis que ce n'est pas impossible.
11:08C'est possible.
11:09Si on a 200 ou 300 000 euros à mettre dans un enfant aux Etats-Unis, on a de l'argent
11:13pour aller adopter un enfant.
11:15Vous avez des chiffres sur la GPA, le marché de la GPA ?
11:18Sur le marché, je vous l'ai donné tout à l'heure, on l'estime à 195 milliards de dollars en 2034.
11:25C'est déjà énorme.
11:26C'est énorme.
11:27C'est un marché de femmes et des enfants.
11:28Quand on parle de marché, on parle donc de marchandise.
11:32Qu'est-ce qu'on vend ? On vend des femmes et des enfants.
11:34Et Olivia Morel, si vos parents vous avaient dit, dès votre naissance, voilà, tu es Olivia,
11:39on te désirait, on ne pouvait pas t'avoir, tu es née de telle ou telle manière.
11:42Est-ce que vous ne pensez pas que vous auriez grandi différemment et que vous auriez moins
11:46eu ce rejet de la GPA ?
11:48Alors pas du tout, absolument pas, parce que je parle à d'autres enfants qui sont nés
11:51par GPA, je le dis très souvent, et elles le savent depuis le début, ça a toujours
11:56été l'histoire de leur vie.
11:57Elles ont même rencontré leur mère porteuse, elles ont parfois grandi avec leur mère porteuse.
12:01J'ai rencontré même, il y a eu un cas qui a fait jurisprudence, Baby M, on l'appelle
12:06aux Etats-Unis.
12:07Je l'ai rencontré.
12:08C'est qui Baby M ?
12:09Alors Baby M, c'est ce qui a fait jurisprudence aux Etats-Unis, c'est le premier cas de gestation
12:13commerciale aux Etats-Unis.
12:15Donc la mère porteuse a porté des enfants, une petite fille, pour un couple, et elle
12:20s'est désistée.
12:21Elle voulait en fait, quand elle a couché, elle voulait le garder, et c'est là où la
12:26cour a jugé que non, elle devait remettre l'enfant aux parents commanditaires, et c'est
12:31là que la gestation commerciale a commencé aux Etats-Unis.
12:34Vous attendez peut-être que la France, aujourd'hui, comme l'Italie, c'est important, qualifie
12:39la GPA de crime universel, c'est ça ce que vous voulez ?
12:42Exactement, avec la déclaration de Casablanca, on travaille justement avec Valérie Boyer
12:46sur une proposition de loi pour criminaliser la gestation pour autrui, pour qu'on empêche
12:51les personnes, les Français, d'aller à l'étranger.
12:53Mais on ne parle pas pour les enfants qui sont nés par GPA ?
12:55Mais on ne parle pas des enfants nés par GPA.
12:56Oui mais sauf que si vous faites passer ça, les enfants par GPA, je ne sais pas combien
12:59ils sont en France.
13:00Déjà, c'est pas rétroactif, on est d'accord, donc ça ne s'applique pas aux enfants qui
13:03sont déjà nés, heureusement, parce que moi je suis là aussi.
13:06Mais oui, non mais c'est ça, c'est ça qui est incroyable, ce qui se dit, je suis né
13:10d'un crime, c'est atroce.
13:11Mais non, non, mais en même temps, c'est un crime d'utiliser une femme pour son corps,
13:15son utérus, d'acheter et de vendre des enfants, je suis navrée.
13:17Mais après, donc oui, moi j'aimerais, c'est ça qu'on essaie de faire avec la déclaration
13:24de Casablanca, on est en train d'essayer avec Valérie Boyer de passer cette proposition
13:27de loi et voilà, de faire comme l'Italie, c'est-à-dire d'empêcher les Français
13:33d'aller à l'étranger et de revenir avec un enfant.
13:36Mais ce n'est pas pour pénaliser les enfants, c'est pour essayer de dissuader les parents
13:40d'aller à l'étranger et de revenir avec un enfant.
13:43Après, si ça se passe, ça va être traité au cas par cas, évidemment, mais on n'est
13:47pas là pour taper sur les enfants, évidemment, un enfant, il n'y a rien de plus beau au
13:52monde.
13:53Ils ne sont pas en danger ces enfants.
13:54Non, ces enfants ne sont pas en danger, on fait tout pour qu'ils ne soient pas en danger
13:56en tout cas.
13:57Et votre combat, vous pensez pouvoir le gagner ?
14:00Oui, si je suis là aujourd'hui, c'est que je pense pouvoir le gagner, oui.
14:03Ça va prendre du temps, ça va être long, ça va être très très long, je fais toujours
14:07le parallèle avec l'esclavagisme aux Etats-Unis, ça a mis 100 ans pour l'abolir.
14:12Je pense que la gestation pour autrui, vu le marché que c'est, qui est comparable au
14:16marché des esclaves dans le temps, ça va prendre du temps.
14:20Et peut-être que je ne serai même pas là pour voir les fruits de notre travail, mais
14:24on est sur une bonne lancée en ce moment, il y a des beaux projets en route.
14:29Vous continuez votre combat, Olivia Morel, quelle que soit la position évidemment sur
14:33la GPA, et on le rappelle, il n'est pas question de jeter l'opprobre sur ces enfants,
14:37ou même ces couples, ce n'est pas la question, et c'est important de le dire, Olivia Morel,
14:42pour ne pas susciter des déferlements de haine, ce n'est pas le message que vous voulez
14:46faire passer, Olivia Morel, vous êtes vous-même de GPA.
14:48Je le redis encore une fois, j'aime ces enfants comme j'aimerais mes propres enfants, je ne
14:54suis pas là pour jeter la pierre sur les parents qui sont des commanditaires, moi je
14:59suis là pour lutter contre des pays qui laissent ça continuer.
15:03C'est tout, point barre.
15:04Merci infiniment Olivia Morel, bravo pour votre courage, vous prenez la parole, vous
15:10parlez même de votre vie sur un sujet qui est dédicat, extrêmement difficile, mais
15:14ça va nous permettre peut-être de réfléchir, merci infiniment.
15:16Merci à vous.

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