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00:00François Bayrou était notre invité exceptionnel ce matin, interrogé par Sionel Mabrouk et Laurence Ferrari et il s'est exprimé notamment sur Donald Trump.
00:09Je vous propose de l'écouter.
00:10C'est ce qu'il a dit de plus fort dans l'interview.
00:11Ah, c'est ce qu'il a dit. Il n'a pas été tendre avec Donald Trump. On l'écoute.
00:15Qu'est-ce que fait Donald Trump ? Il fait le renversement des alliances.
00:20Nous avions depuis la guerre et payé au prix du sang. Nous avions payé au prix du sang de nous les Français, des Européens et du sang des Américains qui sont venus nous aider pour sauver ce qui pouvait l'être de la loi internationale.
00:40Nous avons vécu depuis la guerre dans ce climat qui était « nous avons en Europe et dans l'OTAN l'alliance des libertés ».
00:48Et voilà que M. Trump renverse ça et il ne le renverse pas à moitié.
00:53Je rappelle, il est membre du Conseil National des Nations Unies et les Nations Unies sont sur son sol.
00:59Gauthier Heurette.
01:00Oui.
01:01Il était très cache à l'encontre de Donald Trump, le Premier ministre.
01:04Oui, il dit qu'il déstabilise le monde et qu'il crée de l'insécurité à travers le monde.
01:09Alors, le renversement d'alliances, c'est évidemment le rapprochement avec la Russie de Vladimir Poutine.
01:18Donald Trump est animé par une chose, il veut arrêter, on l'a dit déjà avec la guerre en Ukraine,
01:22qu'il n'est plus cela à gérer, qu'il ne déverse plus des milliards d'aides militaires en Ukraine.
01:28Et puis, il veut faire du business.
01:29C'est un businessman, il veut faire du business et il veut faire du business avec la Russie.
01:33Et il voit qu'il y a, parce que les Européens se sont complètement désengagés évidemment de la Russie,
01:38il voit qu'il y a un champ des possibles en Russie et qu'on peut faire du business, voire du très gros business.
01:43Et pas qu'en Russie.
01:44Et pas qu'en Russie, il y a la Chine.
01:47Maintenant, il y a une nouvelle alliance entre la Russie et la Chine.
01:49Il va falloir se lever de bon matin pour les séparer, pour les disloquer.
01:54Et donc, il y a la volonté de Trump de disloquer la Russie et la Chine,
01:58de faire du gros business aujourd'hui en Russie, peut-être demain en Chine,
02:02même si c'est très tendu en ce moment avec le président chinois et les fameuses taxes douanières.
02:07Donc, il est animé par ça.
02:08Et donc, il fait tout pour y arriver.
02:10Et il est président des Etats-Unis, à la tête de la première puissance mondiale.
02:14Quand Donald Trump dit quelque chose, vous voyez ce que fait Volodymyr Zelensky.
02:17Il se fait humilier dans le bureau Oval le vendredi et il cède à Trump le mardi.
02:22Véronique Jacquier.
02:23Oui, on peut reprocher beaucoup de choses à Donald Trump.
02:25Mais pour un homme politique et pour un président des Etats-Unis,
02:29en campagne, quand il était en campagne, il a fait des promesses.
02:33Et on se rend compte qu'il tient ses promesses.
02:35En France, visiblement, on n'a plus l'habitude, en campagne, de dire quelque chose.
02:39Et puis, quand on est au pouvoir, de tout faire pour le faire.
02:42Ça bouscule.
02:43Non, mais il y a un peu d'angélisme de la part de François Bayrou.
02:46On a l'impression qu'il découvre un petit peu la lune avec Donald Trump.
02:50Rappelons qu'il avait dit qu'il voulait la paix.
02:52Il fait tout pour avoir la paix et effectivement faire du business.
02:54Oui, le monde a changé.
02:56Oui, le monde est beaucoup plus brutal.
02:58Oui, on a affaire à des impérialismes.
03:00Oui, quelque part, c'est la fin peut-être du moment de la mondialisation
03:05et qu'on en est à une nouvelle réflexion sur les États-nations.
03:08Donc, on est face à des prédateurs.
03:11Eh bien, il faut faire avec.
03:12Mais il faudrait peut-être que la France songe à se réarmer,
03:16pas simplement, comme le veut Emmanuel Macron,
03:18avec plus d'armes, avec des efforts de guerre, etc.
03:21Parce que ça, c'est un petit peu du cinéma.
03:23Mais déjà, se réarmer mentalement pour aborder ce monde qui vient.
03:27On va en parler dans quelques instants, puisqu'on a interrogé les Français.
03:30Est-ce qu'ils sont prêts à participer à cet effort de guerre ?
03:33Tout d'abord, Nathan Devers.
03:35Oui, je crois quand même que Donald Trump,
03:38en effet, c'est un primat du business sur le politique.
03:40Mais là où il y a une très grande déstabilisation chez lui,
03:44c'est qu'il ne se contente pas de s'inscrire dans une tradition
03:47qui existe dans l'histoire des États-Unis,
03:49même dans son propre parti,
03:51qui est la tradition de l'impérialisme old school, celui de Reagan.
03:55Reagan était un président de l'influence américaine,
03:58de la grandeur américaine.
04:00Trump avait d'ailleurs un peu repris le slogan MAGA, Great Again.
04:03Mais Reagan, la grande différence, c'est que cet impérialisme-là,
04:07il le faisait au nom d'un idéal.
04:10L'idéal des États-Unis, pays des droits, pays de la liberté, etc.
04:14Ce qui fait que si Reagan a été élu président,
04:17c'est essentiellement sur la promesse de dire
04:19nous allons détruire l'URSS à long terme.
04:21Et ce qu'il a réussi à faire, parce que c'est Reagan
04:23qui a réussi à faire tomber l'URSS,
04:25même si ça s'est passé un peu après lui.
04:27Trump, quand on analyse ses prises de parole
04:29depuis son retour à la Maison Blanche,
04:31prenez juste le champ lexical qu'il a pour parler à des autres pays.
04:34Remarquez que toute la violence verbale qu'il utilise,
04:37c'est pour désigner des démocraties libérales,
04:40Canada, France, France G-Devance,
04:44France, Royaume-Uni, etc.
04:47Et des pays qui sont normalement des alliés des États-Unis.
04:50Canada, Danemark, France, Royaume-Uni.
04:52Et que quand il parle de pays qui sont des pays autoritaires,
04:55la Russie par exemple,
04:57là on appelle le président par son prénom
04:59et on ne parle pas de la même manière.
05:01Il appelle Emmanuel Macron aussi par son prénom.
05:03Mais autrement dit,
05:05il ne faut pas en faire une analyse géopolitique.
05:07Il y a sans doute une sorte quand même de mimétisme.
05:10Poutine veut l'Ukraine,
05:12les Chinois veulent Taïwan.
05:14Et bien Trump se dit, moi aussi,
05:16je vais me comporter un peu comme ça,
05:18avec le Groenland, avec le Canada, avec le Mexique.
05:21Et si vous voulez, je crois quand même que là-dessus,
05:23il y a un tournant par rapport à la tradition,
05:25même chez les républicains
05:27et même chez les plus impérialistes des républicains.
05:30Alors on a un général sur ce plateau,
05:32le général Jean-Marc Marie.
05:33On parle beaucoup de l'effort de guerre.
05:35Alors on a interrogé les Français,
05:37un peu pour vous d'ailleurs.
05:38Est-ce que les Français sont prêts à participer
05:40à cet effort de guerre ?
05:41Écoutez leur réponse, mon général,
05:42et je vous interroge. Réaction juste après.
05:45Oui, pourquoi pas.
05:46Je pense que l'époque le nécessite,
05:48un effort de chacun.
05:50Après, effectivement, au niveau industriel,
05:52au niveau du paysage économique,
05:54il faut sûrement faire des efforts.
05:56Si les impôts n'augmentent pas,
05:58pourquoi pas effectivement participer à une épargne
06:01qui contribue à cet effort de guerre.
06:03Vu la conjoncture actuelle, surtout,
06:06les gens, je pense que maintenant,
06:08ils sont plus intéressés par leurs revenus,
06:15ce qu'ils gagnent,
06:17ce qu'ils peuvent dépenser ou pas,
06:19tous les problèmes financiers qu'ils ont déjà.
06:21Je préférerais pouvoir financer
06:24à la hauteur de mes capacités,
06:26contribuer à cette solidarité,
06:29plutôt qu'être taxé,
06:31être imposé de cette manière.
06:35Général Jean-Marc Maril,
06:36vous avez la parole.
06:37Réaction des Français.
06:38Évidemment, ils ont des tas de problèmes,
06:40les Français.
06:41On leur demande des efforts supplémentaires.
06:42Ils ont des tas de problèmes,
06:43mais c'est qu'un aspect des choses.
06:45À Sparte, il n'y avait pas de murailles,
06:46parce que la muraille,
06:47c'était les boucliers des Spartiates.
06:49La première des choses,
06:50c'est la volonté de défendre son pays.
06:52Vous ne pouvez pas songer à faire la guerre
06:54si vous n'avez pas une nation qui aime son pays
06:57et qui soit capable de faire les sacrifices nécessaires.
07:01Or, tout part de l'école,
07:04tout part de la représentation mentale
07:06qu'ont les Français de leur propre pays,
07:08de leur histoire.
07:09Et ça, avec les déconstructions successives
07:12que l'on a connues,
07:14je ne sais pas si beaucoup de Français
07:16sont capables de se dire
07:17la France est belle et je vais mourir pour elle.
07:19Et donc, ça, c'est le premier problème.
07:21Le deuxième problème, c'est la rusticité.
07:23C'est-à-dire que la guerre telle qu'elle se déroule en Ukraine,
07:27c'est une guerre terrible,
07:28une guerre de fantassins,
07:29une guerre d'artillerie,
07:31une guerre de drones,
07:32une guerre extrêmement meurtrière
07:34et qui se vit dans des conditions extrêmement difficiles.
07:37Et quand vous êtes sur le terrain
07:38et que vous n'êtes pas habitués à souffrir,
07:40physiquement, du froid, de la faim,
07:43dominer vos sentiments
07:45et vivre un peu comme un homme préhistorique,
07:48eh bien, l'écart entre nos sociétés
07:52où vous avez des soutiens psychologiques
07:54dès que vous avez un souci,
07:56fait que je pense que la mentalité d'aujourd'hui
07:59est extrêmement loin des réalités
08:01d'une guerre de haute intensité.
08:02Et le problème essentiel, il est là.
08:04Après, les effectifs, l'armement, les budgets,
08:06c'est autre chose.
08:07Je pense que la question
08:08qui va payer l'effort de guerre,
08:10c'était purement financier pour le moment.
08:12Est-ce que les Français sont prêts à mourir pour la France ?
08:15En tout cas, à mon avis,
08:16ils ne sont pas prêts à mourir pour l'Ukraine.
08:18Et comment financer le réarmement ?
08:21Il n'y a pas une piste d'économie
08:23dans ce que nous dit François Bayrou ce matin.
08:25D'ailleurs, on a eu deux budgets,
08:26l'un censuré, l'autre adopté.
08:28Pour augmenter les impôts, il y a du monde.
08:30Pour trouver des mannes d'économie,
08:31il n'y a plus personne.
08:33Pour fermer le robinet ou réorienter les dépenses,
08:36il n'y a plus personne.
08:37Je vois, il y a encore des exemples de dépenses
08:39qui tombent dans la presse absolument dingues,
08:42des tablettes numériques en prison,
08:45plus de 120 millions.
08:46On va changer maintenant tous les panneaux des officines
08:49qui vendent la presse,
08:51le panneau presse financé,
08:53subventionné par le ministère de la Culture.
08:55Donc, le haut commissariat au plan,
08:57on a eu la passation de pouvoir cette semaine
08:58entre François Bayrou et Clément Beaune.
08:59Ça ne sert absolument à rien.
09:01Comme le CESE, le Conseil économique et social.
09:03Il y a des pistes pour faire des économies.
09:05On ne veut pas faire des économies.
09:06Donc, qu'est-ce qui va se passer ?
09:07Soit on va réorienter l'épargne des Français,
09:09soit on va faire ce qu'on sait faire de mieux.
09:11S'il y avait les JO de la dette et du déficit,
09:13la France l'emporterait haut la main.
09:15On va continuer à creuser la dette,
09:17on va continuer à creuser le déficit.
09:18Et on a trouvé une parade géniale.
09:20On ne mettra pas ça pour le réarmement
09:23dans le déficit ramené au PIB.
09:25Voilà.
09:26Véronique Jacquet.
09:27Oui, attention, attention.
09:28Il n'est pas question que d'économie.
09:29Moi, je rejoins ce qu'a dit le Général.
09:31Emmanuel Macron a quand même demandé aux Français
09:33d'être patriotes et d'avoir une force d'âme.
09:36Alors, je ne sais pas effectivement
09:37où il va chercher tout ça.
09:38Dans la bouche d'Emmanuel Macron,
09:39jusqu'à présent, on pensait que le mot patriote,
09:41c'était un gros mot.
09:42Et ça implique à minima, effectivement,
09:44d'aimer sa patrie et d'être capable de mourir pour elle.
09:47Je crois que les Français ne sont absolument pas prêts
09:49à ce genre de sacrifice.
09:51Et on est loin de s'imaginer ce qu'est la réalité
09:53d'une guerre sur le terrain en Ukraine.
09:56On rappelle quand même qu'il y a plus d'un million de morts
09:58des deux côtés, que ce soit les morts ou les blessés.
10:01Ensuite, juste un mot sur la sémantique effort de guerre.
10:04Non, mais sincèrement, pour moi,
10:06c'est une forme de manipulation.
10:08On est en train de demander aux Français
10:10de consentir à un effort financier.
10:13Mais nous ne sommes pas en guerre.
10:15Et j'aimerais qu'Emmanuel Macron
10:16nous parle d'efforts à construire la paix.
10:20Et puis nous, journalistes, nous reprenons ce terme.
10:22Efforts de guerre.
10:23On nous roule dans la farine, on trouve.
10:25Et Patrick-Martin Joné.
10:26Paraphraseur d'un politique célèbre,
10:28pour avoir la paix, il faut préparer la guerre.
10:30Donc je pense qu'il y a effectivement,
10:32vous avez prononcé le mot, le mot de patriote.
10:34Je crois que le patriotisme appartient à tous les Français.
10:37Ce n'est pas un parti politique uniquement.
10:40Et les Françaises et les Français ont réalisé
10:42que nous étions dans une situation éminemment dangereuse.
10:45Et il faut s'y préparer.
10:46Quant à financer, effectivement,
10:48Emmanuel Macron a dit hier, pas d'augmentation d'impôts.
10:51Nous verrons ce qu'il en est.
10:52Certainement qu'il y a des pistes d'économie.
10:54Mais s'agissant de l'épargne,
10:55les Français, vous l'avez vu, sont prêts à faire un effort.
10:57À condition, disait un économiste...
10:59Enfin, pas tous ceux qu'on a entendu.
11:01Pas tous, Patrick-Martin Joné.
11:02Non, pas tous.
11:03Mais à condition que l'épargne puisse rapporter quelque chose.
11:06Donc les Français...
11:08Pour que le placement soit intéressant.
11:09Que le placement soit intéressant.
11:11S'il y avait effectivement un plan d'épargne
11:13fléché pour un effort de guerre.
11:15Et enfin, n'oublions pas non plus
11:18les annonces qui ont été faites hier par le Conseil européen.
11:20Avec cette possibilité d'investir,
11:22notamment dans une coopération industrielle renforcée.
11:25Et ça, ça me paraît tout à fait prometteur.
11:27Oui, nous devons nous renforcer.
11:29Et enfin, un dernier mot...
11:30Pour l'instant, ça n'empêchera pas
11:31les attaques au couteau sur le sol français.
11:33Un dernier mot.
11:34Notre guerre.
11:35Très rapidement.
11:36Il y a un général ici.
11:38Et bon, vous êtes toutes jeunes.
11:39Moi, j'ai fait mon service.
11:41Nathan et moi, si on doit prendre un casque et un fusil,
11:43on y va.
11:45Nathan Devers.
11:47Faites attention.
11:48Tout ce que vous dites est enregistré.
11:50Gauthier Lebret.
11:51J'ai fait mon service militaire.
11:53Et je peux vous assurer que
11:54pour parler d'un réarmement moral,
11:56je serai partisan de la rétablissement
11:57d'une forme de service militaire
11:59pour les hommes comme pour les femmes.
12:00Comme on le voit en Israël.
12:01Comme on le voit aux Pays-Bas, par exemple.
12:03Ou au Danemark.
12:04Vous savez que l'Allemagne et la Belgique
12:06songent à remettre en place le service militaire.
12:08Il y aurait certainement une piste
12:09pour le réarmement moral.
12:10Pour tout simplement qu'un jeune puisse, par exemple,
12:12saluer le drapeau français
12:13et savoir ce que c'est que la défense nationale.

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