Chloé Boels, streameuse sur Twitch et fondatrice de l’association Stream’Her, s’est imposée dans un milieu largement dominé par les hommes. A 28 ans, elle diffuse ses sessions de jeu en direct, interagissant avec ses abonnés, tout en mettant en avant des problématiques de diversité et d’inclusivité dans le monde du gaming. Découvrez son portrait, en vidéo.
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00:00Bonjour, je m'appelle Chloé Bouls, j'ai 28 ans et moi je suis streameuse sur Twitch,
00:04donc je diffuse des vidéos en direct avec un chat sur le côté qui défile,
00:07donc je peux interagir avec les gens qui regardent.
00:09Je diffuse du jeu vidéo, donc je fais toute l'actualité,
00:12donc les niveaux de grosses sorties, etc. Je les teste en direct.
00:15J'ai aussi une association qui s'appelle Streamer,
00:17qui met en avant les femmes et la diversité dans ce milieu qui est majoritairement masculin,
00:21et je bosse aussi un petit peu à la télé.
00:23Streamer, c'est un projet, c'est un collectif qui vise à mettre en avant la diversité
00:27et les femmes dans le milieu du streaming,
00:28parce que si on reprend les derniers chiffres partagés par Twitch,
00:31c'est 65% des personnes sur Twitch sont des hommes,
00:34et donc on veut évidemment atteindre plus de diversité et de représentation.
00:37Donc le but, c'est de mettre en avant des profils variés et diversifiés dans le stream.
00:41Des obstacles, il y en a eu, c'est sûr,
00:43à la fois dans mon parcours de streameuse et à la fois dans le parcours de création de l'association.
00:48Comme toutes les streameuses, malheureusement, des remarques,
00:50que ce soit sur le physique, sur mes compétences en jeu.
00:52Je pense qu'un des trucs les plus parlants qui me sont arrivés,
00:55c'est des gens sur un forum qui se réunissaient pour me noter sur 10 physiquement.
00:59Des gens aussi, si jamais j'avais le malheur de dire
01:01« Oui, ce week-end, je vais à Paris voir des potes »,
01:04je recevais des messages en mode « Ah ouais, tu vas à Paris, je suppose que tu prends le bus,
01:08t'arrives à telle gare, t'inquiètes, je t'attends ».
01:09Mais donc ça, c'est plus par rapport à ma chaîne et puis à l'association,
01:14qui, pareil, au début, a quand même vachement dérangé.
01:16Quand je l'ai annoncé, il y a à la fois beaucoup de personnes qui étaient concernées,
01:19qui étaient hyper contentes, parce que c'était quelque chose qu'elles recherchèrent,
01:23un espace de rencontre pour poser ses questions, etc., et commencer à streamer.
01:26Mais il y a aussi beaucoup de personnes, majoritairement des hommes,
01:30qui disaient que « Oui, mais non, c'est de la discrimination positive.
01:33De toute manière, être une femme sur Internet, c'est plus facile,
01:36parce qu'il suffit d'avoir un physique, un beau physique,
01:39et puis, du coup, de fils, on aura du succès »,
01:41ce qui est totalement faux, parce que si on reprend les chiffres de Twitch,
01:44le top 100 des streamers et des streameuses mondiales qui font le plus de vues,
01:47le plus de followers, etc., il y a trois femmes dans ce top 100.
01:50Donc c'est totalement faux de dire que les femmes réussissent plus facilement,
01:53et puis des insultes, etc., par rapport à la création de streamers.
01:57Moi, je le vis plutôt OK, parce que, bon, ça arrive,
02:00mais c'est pas non plus tout le temps, heureusement.
02:02Mais je pense que j'ai aussi beaucoup de recul, parce que, vu que j'ai streamer,
02:05je me dis, en fait, ça me donne encore plus envie d'essayer de trouver des solutions
02:09et de vraiment aller dans le concret, etc.,
02:11donc je dirais que ça nourrit un peu cette volonté de vraiment faire bouger les choses
02:15et de me dire « Mais en fait, ça, c'est pas juste ».
02:17J'ai beaucoup milité sur Internet, évidemment,
02:19via ma chaîne, via mes réseaux sociaux, via l'association,
02:22mais depuis un an, maintenant, je me suis dit « Mais en fait,
02:24il faut aussi que ça bouge de manière hyper concrète ».
02:26C'est pour ça que je me suis dit « Mais en fait, il faut aller voir plus haut,
02:28il faut aller voir un peu tout ce qui est instances politiques ».
02:31Du coup, j'ai rejoint le Conseil consultatif des droits des femmes
02:34en Fédération Unie Bruxelles, et je me suis vachement impliquée dedans,
02:37parce que ça permet justement de faire des propositions de lois
02:39et de textes pour le droit des femmes,
02:41et moi, je m'occupe du cyberharcèlement là-dedans,
02:43justement pour essayer de me dire « OK, je milite sur Internet,
02:46et je vois que parfois, on est aussi face à un mur,
02:49aussi pour tout ce qui est portée plainte pour le cyberharcèlement, etc. ».
02:53Et je me suis dit « Je vais essayer d'aller dans le concret,
02:55de trouver des solutions ».
02:56C'est très important d'avoir le soutien de tout le monde sur la plateforme,
03:00c'est-à-dire aussi des collègues masculins.
03:03On est une personnalité sur Internet,
03:04il y a des milliers de personnes qui nous regardent.
03:06Comment est-ce qu'on peut faire pour réussir à cadrer tout ça
03:11et que ce soit pas la jungle ?
03:12Parce qu'en fait, ne rien dire, c'est aussi accepter,
03:14et ces comportements-là peuvent être réintroduits sur d'autres chaînes,
03:17sur des chaînes de streameuses,
03:18et en fait, ça n'aide pas du tout à la cause.
03:20Si je devais donner un conseil à celles qui aimeraient se lancer,
03:23ce serait vraiment de le faire,
03:24parce qu'il ne faut pas leur donner raison,
03:26et il ne faut pas hésiter de s'entourer.
03:27Donc il ne faut pas hésiter, il y a plein de groupes,
03:29selon vos préférences de contenus ou autres,
03:32il y a vraiment moyen de trouver des chouettes personnes pour vous entourer.