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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Benjamin Gleize.
00:04Il est 8h13, bonjour Jean-François Killy.
00:07Bonjour Benjamin.
00:08Vous remplacez donc exceptionnellement Guy Carlier ce matin qui va bien qu'on salue et qu'on retrouvera la semaine prochaine.
00:16C'est un honneur, vous lui rendez hommage puisque vous allez nous dire, un peu comme ce qu'il fait d'habitude, ce que vous avez retenu de la semaine.
00:22Et notamment la disparition d'une grande figure de la vie politique, passée au second plan, dans une actualité dominée on le sait par l'Ukraine.
00:29Et puis aussi la démission d'une mère emblématique à un nom des municipales, deux personnalités et une époque révolue Jean-François.
00:36Oui, nostalgie vous disiez. Nous avions prévu de nous revoir en ce début d'année quand la mort de Jean-Louis Debré, parce qu'il est question de lui, a été annoncée mardi matin.
00:45Je vous avoue, comme beaucoup de gens, avoir ressenti une grande tristesse avec sa disparition.
00:52C'est une certaine idée de la France qui s'en est allée, celle que nous aimons évoquer avec cette pointe de nostalgie qui agace beaucoup de monde, il faut le dire à chaque fois.
01:01Mais c'est un peu les 30 glorieuses. Vous savez, c'est l'époque où la France était regardée à l'est.
01:08Il y avait ce rideau de fer, ça a duré des décennies cette histoire. C'est cette époque qui n'est plus là.
01:16Aujourd'hui, nous avons un monde qui chavire sous nos yeux où Trump, Musk, Poutine peuplent jour et nuit nos écrans.
01:23Je l'avais croisé Jean-Louis Debré, lui l'ancien compagnon de route de Jacques Chirac, en septembre dernier, en marge d'une émission télé.
01:29Il m'avait raconté qu'il faisait salle comble dans les petites villes en tournée pour sa pièce de théâtre, ces femmes qui ont réveillé la France.
01:36Alors je lui avais dit, c'est la rançon du succès la salle comble. Pas du tout, m'avait-il rétorqué avec son style plein d'ironie.
01:42En fait, on nous ouvre des salles fermées depuis longtemps et les gens viennent parce qu'il ne se passe plus rien chez eux.
01:49C'était tout lui, humour, mordance, agacité, modestie. Il était le dernier des vrais gaullistes, c'est pas un cliché.
01:56De sa présidence de l'Assemblée nationale, il aura gardé le souvenir de cinq années de bonheur absolu, je le cite, avant de présider, on le sait, le Conseil constitutionnel.
02:04Flanqué de part et d'autre quand il siégeait, c'était assez savoureux des anciens présidents Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac.
02:11— Bon, plusieurs hommages ont été rendus tout de même à Jean-Louis Debré. Celui que vous retenez, c'est celui de François Bayrou au Sénat, mercredi.
02:19— Oui, oui, oui. Par delà l'amour pour la France, la République, les institutions, le Premier ministre s'est souvenu de l'humour de Jean-Louis Debré.
02:25Il en avait à revendre. Il disait qu'il était le frère de la Constitution de la Ve République, puisque Michel Debré en était le père à la fois et de la Constitution et de Jean-Louis Debré,
02:37qui aimait ce pays. Il aimait les gens. Ça se sentait. On se souviendra que le politique devenu écrivain était un homme de fidélité.
02:45Il en parlait régulièrement à celui qui l'aura accompagné jusqu'au bout, à celui qu'il appelait « mon Chirac ».
02:51— Et puis alors il y a celle aussi qui tire sa révérence. Elle l'annonçait hier.
02:55— Oui. Les larmes de Martine Aubry. Arlette Chabot est dans ce studio à nos côtés. C'est assez étonnant, cet instant.
03:04Un an, elle s'en va. Elle annonce un an avant les élections qu'elle quitte la mairie de Lille après l'avoir dirigée – alors je suis allé calculer – pendant 24 ans
03:13et après avoir été la première adjointe de Pierre Moreau auparavant. Donc c'est 30 années de mandat.
03:19C'est la mère socialiste qui décide d'elle-même de passer la main, de faire de la transmission et non d'écraser ou de laminer les nouvelles générations.
03:29Ça se fait tout le temps en politique qui accède au pouvoir. Et ça, cela mérite d'être souligné. Là aussi, ce sont des pages qui se tournent.
03:37Au moment où l'histoire accélère, au moment où ce monde chavire, au moment où chacun retient son souffle,
03:44à l'évocation d'une hypothétique guerre – ça nous effraie tous – qui, désormais, devient de l'ordre de l'imaginable, du possible.
03:52– Merci beaucoup Jean-François Aquilli.
03:54Charline Vanhoenacker.
03:56Arlette Chabot, est-ce que vous êtes nostalgique, vous aussi ?
04:00– Oui, forcément. Jean-Louis Debré, le mot « fidélité » utilisé par Jean-François, c'était la fidélité dans l'amitié et dans la rancune aussi.
04:08La fidélité, c'est Jacques Chirac. Et puis la rancune, c'était Nicolas Sarkozy.
04:12Donc il ne changeait pas une fois qu'il avait adopté un sentiment, une attitude à l'égard de l'un ou de l'autre.
04:18Il ne bougeait pas. Et puis c'est vrai qu'il a eu plusieurs périodes de sa vie.
04:23Il est ministre de l'Intérieur. Il n'avait pas une super bonne image.
04:28Et puis, à l'inverse, on l'a dit beaucoup au président de l'Assemblée, très soucieux des oppositions.
04:34Et puis surtout l'humour. L'humour, il faut effectivement s'y souvenir.
04:39Alors là, il s'était lâché. Il était heureux, semblait heureux.
04:43Et franchement, c'est une personnalité qui est partie.
04:47Et on avait tous, au fond, surtout ces dernières années, de l'affection pour lui.
04:51– C'est le genre de profil qui peut manquer aujourd'hui dans le personnel politique ?
04:55– Alors l'humour, franchement, là, on va vite faire la liste de ceux qui font preuve d'humour.
05:02Un peu d'auto-dérision aussi, ce n'est pas le genre de la nouvelle génération.
05:06Vous voyez ce que je veux dire ? Donc on ne va pas insister lourdement.
05:09– Je ne sais pas si on a une minute pour raconter une anecdote d'humour.
05:13Quand il siégeait avec Chirac et Giscard de part et d'autre,
05:16un jour, puisqu'on en parle beaucoup aujourd'hui, ils évoquaient l'immigration.
05:20Et Valéry Giscard d'Estaing avait dit « à l'époque, j'avais un Premier ministre
05:23qui ne connaissait pas bien ses dossiers ».
05:25Donc il faisait allusion à Chirac.
05:27Et Debré raconte « il était assis à côté de moi, de l'autre côté, il n'a pas bougé.
05:30Donc il n'avait pas entendu. Heureusement, on avait évité le clash. »
05:33Puis quelques bavardages plus tard, Chirac semble ouvrir une paupière et dire
05:37« moi, j'ai été Président de la République, comme l'autre, mais moi, j'ai été réélu ».
05:42C'est incroyable !
05:44– Forcément, c'est des moments qui marquent.
05:47Il y a aussi, vous l'avez dit Jean-François, c'est cette page qui se tourne à Lille,
05:51Martine Aubry qui passe la main.
05:54Ça aussi, c'est vrai que c'est un moment important d'une certaine manière.
05:58– Il y aura tout de même une page qui se tourne, Arlette.
06:00– Oui, il y en aura une un peu plus petite, moins bien écrite,
06:04qui se tournera aussi à Paris, logiquement.
06:07– Elle est encore en poste, Anne Hidalgo.
06:09– On ne va pas être désagréable, on dirait quelques larmes d'Anne Hidalgo.
06:12Peut-être que ça ne serait pas mal, non ?
06:14En tout cas, la succession a l'air beaucoup plus compliquée.
06:17Si j'ai bien compris ce que disaient les journalistes à Paris,
06:20je dis ça avec ironie, Martine Aubry a pleuré deux fois.
06:24C'est quelqu'un d'assez dur, mais elle a pleuré deux fois.
06:27– Elle a battu, une fois, aux législatives, dans mon souvenir,
06:31et puis hier, il y a de l'émotion.
06:33Parfois de la sincérité, encore une fois, et de l'émotion, ça ne peut pas nuire.
06:38– La politique, oui.
06:39– J'aime bien l'idée de la transmission.
06:41Alors, elle prépare le terrain, c'est Arnaud Deslandes,
06:44c'est son premier adjoint, il prépare le terrain un an avant,
06:46elle le met en place pour qu'au moment où il sera candidat pour lui succéder,
06:50les gens diront, finalement, c'est un bon maire ou pas, d'ailleurs on verra bien.
06:53– C'est une idée de transmission.
06:57Je vais sortir un cliché, vous avez le droit de dire que je dis n'importe quoi.
07:01– On en dira après.
07:02– Est-ce que ce n'est pas finalement un réflexe qui est salutaire,
07:05et peut-être que les femmes sont capables de transmission, pas toujours.
07:08– C'est bientôt, c'est 8 mars, c'est demain, non ?
07:10– Oui.
07:11– C'est sympa, merci Jean-François.
07:13– Je ne suis pas sûr que les messieurs soient aussi capables
07:16de lâcher prise sur le pouvoir.
07:18Ça, c'est un débat qu'on pourrait mener, qui pourrait durer des heures entières.
07:22Mais c'est ce qui me plaît dans cette histoire,
07:25c'est le côté un quart de siècle de pouvoir, puis je lâche la main un an avant.
07:29– Et puis il y a les municipales qui arrivent,
07:31c'est la politique politicienne aussi qui reprend ses droits,
07:34qui a toujours été là, Arlette aussi.
07:37– Oui, les municipales c'est quand même toujours un petit peu particulier.
07:40Il y a quelque chose évidemment entre les maires,
07:42surtout ceux qui sont restés aussi longtemps,
07:44avec des difficultés à des moments, des contestations internes,
07:48ce qui est arrivé aussi effectivement à Martine Aubry.
07:51Mais il y a une succession qui se prépare.
07:54Jean-François faisait allusion aux anciens Gaston de Fer, par exemple, à Marseille.
07:58Sa vie était liée à Marseille, et quand il a disparu,
08:01après la suite c'est une bataille épouvantable.
08:04Donc peut-être effectivement que désormais ça se passera un peu mieux.
08:08On verra, on peut espérer.
08:10Allez WB, c'est vide les femmes.
08:12– Arlette Chabot, Jean-François Aquillie, vous restez avec nous.
08:15On poursuit les débats dans un instant avec Clément Barguien
08:19qui va nous rejoindre en en parle.

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