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00:0013h, 14h, Europe 1 13h. 13h47 sur Europe 1, la suite d'Europe 1 13h avec vous, Céline Giraud et aujourd'hui Olivier d'Artigolle et Jean-Claude Dacier.
00:08Les Dédé, c'est un Dacier d'Artigolle, c'est vous. Ils sont là, ils sont en forme.
00:13On continue à décortiquer, à décrypter cette allocution d'Emmanuel Macron et j'en parlais il y a quelques instants, cette dissuasion nucléaire.
00:21On en entend beaucoup parler ces derniers jours, associer les pays européens au déploiement de l'arme nucléaire.
00:26Emmanuel Macron, c'est son idée, est-ce que c'est possible ?
00:29Alors il faut bien dire d'abord, rappeler l'origine de tout ça, Jean-Claude l'a fait avec la volonté du général de Gaulle.
00:37Et le savoir-faire français des techniciens, des ingénieurs, c'est toute une collectivité humaine.
00:44Une dissuasion nucléaire qui est française de bout en bout pour reprendre l'expression présidentielle, ce qui n'est pas le cas des britanniques
00:52avec une double commande qu'ils partagent avec les Etats-Unis.
00:56Il m'a semblé qu'Emmanuel Macron s'est avancé hier soir sur une idée, permettre de mettre à disposition ce qu'on nomme le parapluie nucléaire
01:09au-delà de ce qu'il couvre aujourd'hui, en faire bénéficier des partenaires européens, mais en maintenant un contrôle unique français.
01:20Mais vous avez entendu d'autres Etats réagir, d'autres pays réagir à cette demande ?
01:25On a entendu Georgia Melloni qui a dit que...
01:27En tout cas, c'est le futur chancelier allemand qui a amorcé le sujet.
01:33Mais il n'y a rien de nouveau, le général de Gaulle le disait déjà.
01:36Les problèmes vitaux de la France peuvent effectivement, on peut facilement l'imaginer, commencer en Allemagne, en Belgique, au Luxembourg ou ailleurs.
01:47Et on peut tout à fait élargir le principe de la dissuasion à certaines zones ou certains pays européens, sans pour autant concéder la décision ultime d'appuyer sur le bouton.
01:59Parce que si vous appuyez... C'est une arme de non-emploi en réalité le nucléaire.
02:03Si vous appuyez sur le bouton du nucléaire, il faut vous attendre à en recevoir autant.
02:07Ça n'a aucun sens.
02:09On a balancé deux bombes sur Nagasaki et autres, on en parle encore.
02:13Aujourd'hui, c'est une arme de non-emploi.
02:15Donc c'est vers l'outil, je dirais, traditionnel et professionnel qu'il faut essayer d'orienter les armées européennes,
02:24qui ne consacre pas assez de moyens, c'est tout à fait clair, au développement de leur armée.
02:30Est-ce qu'elles vont commencer à dire que oui on a fait des erreurs, oui on a mal analysé la situation,
02:36oui maintenant l'Ukraine nous démontre qu'il faut changer, on verra ça tout à l'heure.
02:40On suivra ça évidemment.
02:41J'en doute un peu, parce qu'encore une fois, l'Europe n'existe pas en tant que telle.
02:45C'est une Union européenne qui s'efforce d'exister.
02:50En réalité, quand vous écoutez les responsables, ils parlent d'un ensemble de pays européens.
02:57C'est plus l'Union européenne, c'est plus l'Europe.
02:59L'Angleterre est réintégrée.
03:01Bon, tu as raison, elle est sous une double disposition.
03:05L'Amérique est obligée de dire, oui, d'accord, tirez.
03:07En fait, personne ne tirera le nucléaire.
03:10C'est pour ça que quand Poutine disait, on va voir ce qu'on va voir, ça me faisait sourire.
03:14Parce que ce n'est pas sérieux.
03:15Il sait très bien que s'il tire le nucléaire, il va en recevoir autant.
03:18Et on entre dans un schéma qui n'a pas de sens.
03:21On va voir ce qu'il va se passer aujourd'hui à Bruxelles, évidemment.
03:23C'est important, mais il ne faut pas non plus rêver.
03:26Les 27 pays sont réunis.
03:28C'est compliqué d'arriver à un accord à 27.
03:31Je pense qu'on va s'orienter vers un accord plus restreint de 5, 6 ou 7 pays
03:36qui seront capables, eux, de mettre en face un peu d'argent pour accroître leurs moyens de défense.