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00:00On va commencer par ces personnes qui nous font peur, je trouve, ce discours très vatanguer que l'on entend résonner depuis quelques semaines dans notre pays.
00:09Emmanuel Macron a annoncé ce matin qu'il s'adressera aux Français à 20h.
00:13Mes chers compatriotes, dans ce moment de grande incertitude où le monde est confronté à ses plus grands défis, je m'adresserai à vous ce soir.
00:18Cléli Mathias, bonsoir. Vous êtes devant l'Elysée avec Sacha Robin. À quoi peut-on s'attendre ce soir ?
00:24Alors, pas d'annonce concrète, Laurence, ce soir.
00:28Ce serait plutôt un exercice de pédagogie, c'est-à-dire qu'Emmanuel Macron va chausser ses habits de professeur
00:34pour expliquer déjà ce qui s'est passé ces derniers jours aux Français, donc depuis la scène du Boroval,
00:39et puis pour expliquer ce qui va se passer demain lors de ce sommet européen qui s'avère être crucial.
00:43L'idée est donc de parler de cette défense européenne et de comment on peut y parvenir, quel chemin, quelle stratégie.
00:49Il va qualifier cette menace russe qui, dit-il, se fait de plus en plus nette.
00:54Il va revenir aussi sur cette nouvelle relation avec les États-Unis.
00:58Il va renouveler son soutien aux Ukrainiens et à une paix durable, j'insiste sur le mot durable.
01:04Et puis, bien sûr, Laurence, il devrait aborder la question budgétaire, puisque vous savez que cette hausse des dépenses militaires
01:11va avoir un impact sur le budget de la France et donc sur le budget des Français.
01:16Vous savez qu'on est en plus dans un contexte déficitaire assez dur et donc il va sans doute falloir fournir de nouveaux efforts.
01:25Et ça, le chef de l'État compte préparer les esprits.
01:28Merci beaucoup, ma chère Clélie Mathias avec Sacha Robin.
01:31Mais ça, les Français sont très préparés à payer, payer, payer.
01:34Ça, c'est leur lot quotidien depuis des années.
01:36Gauthier Lebret, moi, ce que je disais dans la première, c'est qu'on fait peur aux Français,
01:39qu'il y a un discours extrêmement matanguère qu'on entend de la part de nos dirigeants
01:44et qu'on a l'impression que ça va crescendo.
01:46Et qu'au final, on est ennemis avec les États-Unis, ennemis avec la Russie,
01:49que tout le monde est contre nous et que nous, on est absolument impuissants.
01:53Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:55Celui qui a fait peut-être peur aux Français récemment, c'est Jean-Noël Barrault, le ministre des Affaires étrangères,
02:00en disant que la ligne de front se rapprochait de plus en plus de nous.
02:04Les Russes n'étant pas à Kiev, il y a peu de chances que dans les deux mois qui viennent,
02:07ils soient à Paris et qu'ils défilent aux Champs-Élysées.
02:11Après, est-ce que le Président va jouer à faire peur aux Français ce soir ?
02:15Je ne suis pas sûr. Je ne suis pas sûr d'ailleurs que cette allocution...
02:18Mais vous avez vu les mots employés quand même,
02:20par mes chers compatriotes, dans ce moment de grande incertitude.
02:23Ça fait peur.
02:24Il y a une incertitude, c'est-à-dire qu'il y a quand même un grand traversement d'alliance du côté des États-Unis,
02:30dont la première préoccupation de Donald Trump, c'est de faire du business avec les Russes
02:35et que ce cessez-le-feu ait lieu pour qu'il n'ait plus à gérer la question ukrainienne,
02:41que l'argent américain ne se déverse plus en Ukraine.
02:45Donc, il y a quand même un renversement d'alliance,
02:47c'est-à-dire qu'un Président comme Donald Trump,
02:50dont la première préoccupation, c'est de faire du business avec les Russes
02:53et qu'il l'assume clairement et qu'il dit que son ennemi n'est pas Vladimir Poutine,
02:58ça n'arrive quand même pas tous les quatre matins.
03:00La scène dans le bureau Oval avec Volodymyr Zelensky...
03:02J'entends, mais moi, je vous parle de la France, de nos dirigeants américains.
03:06Moi, je dis qu'ils nous font peur.
03:08Alors, Jean-Noël Barraud, je vous donne le point,
03:11sur le petit mot d'Emmanuel Macron qui annonce son allocution de ce soir,
03:15je ne tremble pas en l'entendant, et on verra ce qu'il dit ce soir.
03:19Mais il y a surtout un risque que ça soit une allocution...
03:21Vous n'avez pas connu la guerre, c'est pour ça.
03:23Vous avez connu la guerre ?
03:24Non plus.
03:25On a tous connu la guerre de l'armée.
03:28Non, mais c'est vrai que ça fait peur aux Français, Patrick Martin-Jeunier.
03:31Franchement, il y a une inquiétude et on joue sur les beurres.
03:34Je ne sais pas si on joue dessus, mais il y a une réelle inquiétude des Français.
03:38Et quand vous dites qu'effectivement il y a de l'alarmisme, oui,
03:41c'est peut-être un ton alarmiste,
03:43mais je remarquerais que c'est le cas de tous les chefs d'État et de gouvernement aujourd'hui.
03:46On a vu, rappelez-vous, il y a deux ans,
03:48le secrétaire général adjoint de l'OTAN avait dit qu'il fallait prendre des réserves d'eau,
03:52des canettes, des vêtements pour le cas où la guerre arriverait.
03:55Donc, il y avait une sorte d'alerte et on faisait peur, effectivement.
03:59C'est la même chose lorsqu'on envoie le futur chancelier Maersk allemand.
04:03Il dit « coûte que coûte, il va falloir augmenter les dépenses ».
04:05Je crois que là, il y a une volonté de dire « attention, l'augmentation des dépenses
04:09va avoir des conséquences très importantes sur le pouvoir d'achat ».
04:12Parce qu'il y a une loi de programmation militaire qu'il faut faire vivre,
04:15mais on sait aussi que l'augmentation des dépenses militaires de 2,5% à 3%, voire 3,5%,
04:21ça va avoir des conséquences dans un pays qui est endetté.
04:24Qui est sur-endetté, qui est le plus endetté d'Europe.
04:27On va faire des choix stratégiques en matière économique.
04:30Et quant aux déclarations du ministre de l'Économie de nous dire
04:33qu'ils sont incapables de faire des économies budgétaires.
04:36Nous ne sommes pas dans une économie de guerre.
04:38C'est quoi une économie de guerre ? Personne n'a fait la guerre ici.
04:41Ça veut dire quoi ?
04:43Vous avez vu des économies dans le dernier budget ?
04:45Toutes économies, comme l'économie russe, tournent autour de la guerre.
04:48Les chaînes de production continuent à produire jour et nuit pour se défendre.
04:52On n'en est pas encore là.
04:55En écoutant votre édito, j'ai essayé de me mettre dans la tête
04:58de quelqu'un membre d'un parti politique qui a gouverné la France depuis 50 ans.
05:02Si vous vous mettez à leur place, le bilan est relativement désastreux.
05:05Les Français détestent la classe politique,
05:07plus encore que les footballeurs dans les derniers sondages d'opinion.
05:10Normalement, c'était les footballeurs les plus détestés.
05:12Et les journalistes aussi.
05:14Et c'est mérité, d'ailleurs.
05:16Ensuite, vous avez des Français qui votent de moins en moins,
05:20sauf en de rares exceptions, comme en juin et en juillet derniers.
05:23Sinon, les Français ne votent plus.
05:25Vous n'avez plus aucune prise sur le réel.
05:27Vous avez des gilets jaunes qui sortent de nulle part et pas de nulle part.
05:30Vous avez le bilan économique de ces cinq dernières décennies qui est une catastrophe,
05:33le bilan sécuritaire qui est une catastrophe.
05:35Vous n'avez plus de maîtrise sur la souveraineté de votre pays,
05:37sur les décisions, vous n'avez plus la capacité de changer le réel.
05:40Et en fait, on vous donne une occasion, avec la guerre, le Covid, la guerre,
05:43toutes ces choses que vous pouvez appeler guerre,
05:46de vous inviter au 20h de TF1,
05:48de prendre un ton solennel, martial,
05:51Au 20h de CNews aussi.
05:52et de donner le sentiment que vous avez pris sur le réel
05:56et, en effet, de jouer sur la peur pour que les gens continuent à vous écouter.
05:59Mais je les comprends, en fait, de se servir de ça.
06:01Alors, Édouard Tétraud, qu'est-ce que vous en pensez ?
06:03Ne vous inquiétez pas, Alexandre de Bécure a la parole et il l'apprendra longuement.
06:06Je le connais.
06:07Voilà sa parole volontaire, Édouard.
06:08Édouard Tétraud.
06:09Je voulais faire la promotion d'un livre
06:11un peu en forme de recommandation pour le discours du président tout à l'heure
06:16sur le vocabulaire de la guerre
06:18et puis peut-être apporter, je ne sais pas si c'est une dissonance par rapport au plateau,
06:22mais apporter un autre angle à propos de la Russie.
06:26Alors, la promotion du livre, c'est en fait un lieutenant-colonel de la Légion étrangère
06:31qui s'appelle Clément Launay,
06:32qui a écrit un livre remarquable qui s'appelle « En votre nom ».
06:35Il raconte, en fait, il l'a écrit en 2023
06:39et donc c'est après que le président Macron a dit « Nous sommes en guerre, nous sommes en guerre », etc.
06:44Il l'a beaucoup dit.
06:45Il raconte ce que c'est vraiment la guerre, en fait, derrière les mots.
06:48Il raconte sa campagne en Afghanistan.
06:50Il raconte les balles.
06:51Il raconte le sang.
06:52Il raconte le...
06:53Merci d'être un peu prudent parce que ce vocabulaire, en fait,
06:58on ne l'utilise pas comme ça aussi facilement.
07:01Je suis bien d'accord avec vous.
07:02Voilà.
07:03Alors, la petite dissonance au nom de la liberté d'expression.
07:05Mais que nous chérissons.
07:07Nous n'investissons pas assez dans nos armes, dans nos munitions, dans nos armements.
07:12Il y a malheureusement beaucoup trop qui est pris par les retraites, les pensions militaires.
07:17Toutes les prestations sociales.
07:18Nous investissons à peine 50 milliards d'euros dans la défense de notre pays,
07:23incluant la sécurité, incluant la diffusion nucléaire,
07:26alors que nous investissons dix fois plus dans notre vieillesse, notre maladie,
07:30nos petites pilules, nos médicaments que nous n'avons pas à dérembourser.
07:33Je pense que s'il y a un effort à faire, il est dans un sens et pas dans l'autre,
07:37dans monter les investissements en défense.
07:39Zéro dissonance avec ça, je vous le dis.
07:41Les Russes, ce sont quand même leurs voisins qui en parlent le mieux.
07:46J'étais en contact récemment avec des Ukrainiens, des Polonais, des Danois, des Norvégiens, des Finlandais.
07:56Tous se préparent au deuxième acte.
07:58Le deuxième acte arrivera après le cessez-le-feu, d'une façon ou d'une autre.
08:02Il a déjà commencé en guerre hybride avec les sabotages de nos industries.
08:07Vous avez vu ce que les Russes ont préparé,
08:09notamment pour organiser l'explosion de cargos de fret aérien.
08:15Ce n'est pas de la fiction, c'est quelque chose qui arrive.
08:19Et de ce point de vue-là,
08:21moi j'étais un petit peu étonné par les 800 milliards de Madame von der Leyen.
08:25Ça va dans le bon sens.
08:26En fait, l'argent ne va pas suffire.
08:28Il faut lever, partout où c'est possible,
08:31les normes, les spécificités techniques qui nous empêchent de produire à grande vitesse aujourd'hui
08:38les drones, les missiles, et de remonter le nombre d'ogives nucléaires
08:44qui, malheureusement, est un petit peu insuffisant aujourd'hui
08:46par rapport aux 3000 ogives russes qui existent.
08:50Je suis d'accord avec vous, Edward Tetreault,
08:52mais peut-être que les 800 milliards seront intéressants
08:55s'ils servent à un système de préférence communautaire.
08:58Parce que si 800 milliards pour investir dans des armes américaines,
09:01c'est un peu paradoxal.
09:04Ensuite, je suis tout de même d'accord, moi, avec l'idée d'une politique de la peur
09:08face à une classe politique qui est totalement démunie
09:11et qui n'a plus que ça comme argument.
09:12Et le pire, c'est que ça pourrait fonctionner.
09:14Ça a bien fonctionné pendant le Covid,
09:15ça a bien fonctionné pendant la campagne,
09:17la deuxième campagne d'Emmanuel Macron,
09:19où il a refusé de faire campagne.
09:20On le voyait tous les jours au téléphone avec Vladimir Poutine,
09:24sans savoir très bien ce qu'il se disait.
09:25Ça n'a pas eu l'air d'être très efficace.
09:27Ça lui a servi de campagne.
09:29Et pendant ce temps-là, on n'a pas pu parler des vrais sujets.
09:32Hier, il y avait une interview dans Valeurs Actuelles de François Fillot.
09:35Il dit des choses qui ne sont pas totalement fausses.
09:38Quand il dit qu'on fait peur aux gens,
09:40la menace islamiste sur le territoire,
09:43qui est une menace directe,
09:44la menace russe existe, mais c'est une menace indirecte,
09:47elle est infiniment plus présente,
09:48infiniment plus importante.
09:49Et on va voir ce soir un président de la République
09:52qui peut-être va faire peur avec la Russie,
09:54qui va jouer les forts face à la Russie
09:56et qui est à genoux devant l'Algérie.
09:59L'Algérie qui, par ailleurs, fait de l'ingérence,
10:02on l'a vu avec les influenceurs,
10:04mais pas seulement à travers les mosquées en France.
10:08Donc voilà, il faut rappeler aussi aux Français
10:10qu'il y a peut-être de bonnes raisons d'avoir peur,
10:12mais de ne pas se laisser avoir par un discours.
10:16Parce qu'en réalité, là où on a une rhétorique,
10:18un récit qui non seulement est un peu fantasmé,
10:22mais en plus efface tous les autres problèmes
10:24et les bonnes raisons d'avoir peur.
10:26Cotier, allez-y.
10:27Ce qui doit être intéressant ce soir,
10:29c'est de comprendre pour de bon la position des Européens.
10:32Parce que depuis le sommet de Londres,
10:34j'espère que ce n'est pas un discours pour rien.
10:36Plusieurs questions.
10:38Est-ce qu'on envoie des troupes françaises en Ukraine ?
10:41Les Français disent non.
10:4265 % disent non.
10:43Non pas pour aller faire directement la guerre
10:45avec les Russes, Dieu merci,
10:46mais pour que ce soit une condition de sécurité
10:50pour les Ukrainiens s'ils acceptent le cessez-le-feu.
10:53Est-ce que l'Europe est favorable à un cessez-le-feu
10:56et à une paix en Ukraine ?
10:58Même une question aussi basique que cela,
11:00on ne l'a pas très bien décryptée.
11:02Est-ce que les Européens disent
11:04oui, les Russes ont gagné le Donbass et la Crimée
11:07et les Ukrainiens n'arriveront pas à reprendre le Donbass et la Crimée ?
11:10Même chose. Nouvelle inconnue.
11:11Est-ce que ce soir, c'est juste un discours pour faire un exposé,
11:14ce que peut faire n'importe quel journaliste,
11:16ou est-ce que le président de la République va dire
11:19voilà ce qu'on demande,
11:21des conditions de sécurité pour les Ukrainiens
11:24en échange d'un cessez-le-feu ?
11:26En gros, ce que veulent les Européens,
11:29c'est que Donald Trump s'engage à intervenir d'une façon ou d'une autre
11:32si les Russes dépassent la nouvelle frontière.
11:34Petite pause.
11:35On continue ce débat dans un instant avec vous,
11:37sur CNews et sur Europe 1.
11:38On reviendra sur cette opposition des Français.
11:40Je vous le disais, 65% ne veulent pas
11:42qu'on envoie les troupes militaires françaises en Ukraine.
11:44Et puis on apprend aussi que le président Zelensky
11:46participera demain au sommet de l'Union.
11:48Et évidemment, à Bruxelles, à tout de suite.
11:50Punchline sur CNews et Europe 1.
11:5218h-19h, Laurence Ferrari.
12:0118h-19h, de retour dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
12:04On a l'immense plaisir d'accueillir Henri Guaino.
12:06Bonsoir Henri Guaino.
12:07Merci d'être avec nous.
12:08J'évoquais dans mon éditorial le fait que nos dirigeants nous font peur.
12:11Il y a un lexique qui est du registre militaire.
12:15On va juste écouter rapidement un extrait du discours de François Bayrou
12:18et un extrait du discours de Jean-Noël Barraud,
12:20ministre des Affaires étrangères.
12:22Vous allez me dire si vous êtes d'accord ou pas avec ce que je vous dis.
12:25Écoutons-les.
12:26Une situation historique qui est à nos yeux
12:29la plus grave, la plus déstabilisée,
12:33la plus dangereuse de toutes celles
12:36que notre pays et notre continent ont connues
12:39depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
12:42Jamais, sans doute, depuis 1945,
12:44le risque d'une guerre en Europe autour de nous
12:47n'a été aussi élevé qu'aujourd'hui.
12:50Henri Guaino, il cherche à nous faire peur.
12:53Il dramatise, oui, mais c'est depuis le début.
12:56Depuis le début...
12:58Dans quel but ?
13:00On nous menace de voir les chars russes sur les Champs-Elysées.
13:04Voilà, c'est...
13:06Enfin, tout ça est fou,
13:08mais le pire est que nous n'en assumons pas les conséquences
13:11parce que soit c'est vrai,
13:12soit c'est pas vrai.
13:13À ce moment-là, il faut faire la guerre.
13:15Si Poutine, c'est Hitler,
13:17si la menace russe aujourd'hui est de même nature
13:20que l'était la menace allemande en 1939,
13:22il faut faire la guerre.
13:23On ne fait pas la guerre par procuration.
13:25La guerre par procuration, d'abord, c'est ignoble
13:27puisqu'on fait tuer les autres à votre place
13:29et ensuite, ça ne fonctionne pas.
13:31Donc, si vraiment, nous sommes en danger,
13:33directement mis en danger par la Russie,
13:37il faut aller faire la guerre.
13:39Il faut déclarer la guerre à la Russie
13:41et aller faire la guerre.
13:42Alors maintenant, il faut poser la question aux Français,
13:44voulez-vous aller faire la guerre à la Russie ?
13:46Nicolas Sarkozy l'avait posée ainsi,
13:49moi j'en ai souvent parlé aussi,
13:51la question est, voulons-nous faire la guerre à la Russie ?
13:54Si nous ne voulons pas faire la guerre à la Russie,
13:56il faut en tirer les conséquences.
13:58Il faut essayer de trouver le chemin de la paix.
14:01Pendant trois ans, on nous a dit,
14:03mais c'est pas possible,
14:05ça n'est pas possible,
14:06il n'y a pas de voie possible de négociation.
14:08Il y a eu une négociation que les Occidentaux
14:10ont faite avortée au courant de l'année 2022,
14:14mais ce n'est pas possible.
14:16Et quand vous disiez,
14:17si on ne se met pas autour de la table,
14:19on ne peut pas trouver de chemin.
14:21On disait, c'est quoi le plan de paix ?
14:23Mais vous ne savez ce qu'est le plan de paix
14:25qu'une fois que vous avez négocié.
14:28Le fait même de se mettre autour d'une table
14:31et d'accepter de discuter
14:33ne permet pas tout le temps,
14:34mais parfois de trouver un chemin.
14:36Ce chemin, vous le trouvez en négociant,
14:38vous le trouvez en bricolant,
14:40en vous salissant les mains,
14:41c'est-à-dire en discutant avec des gens que vous n'aimez pas,
14:43des gens même que vous trouvez dangereux.
14:45Mais le choix politique,
14:48c'est est-ce que je suis prêt à négocier ou pas ?
14:52Alors, il y a plusieurs acteurs.
14:55Évidemment, il y a les Américains,
14:57il y a les Ukrainiens et les Russes,
15:00puis il y a les Européens.
15:02C'est quand même dans une situation extraordinaire.
15:04Les Européens disent,
15:05nous ne parlerons pas aux Russes,
15:06nous ne parlerons pas à Vladimir Poutine
15:08parce que c'est un criminel, etc.
15:10Tout ça.
15:11Très bien.
15:12Et donc, comment fait-on pour être à la table des négociations
15:15quand on ne peut pas parler
15:16avec ceux avec lesquels on doit négocier la paix ?
15:19C'est hallucinant.
15:21Et donc, que fait-on ?
15:22On essaye de passer par le président des États-Unis
15:25qui, lui, accepte de parler à Vladimir Poutine.
15:29Et puis, quand le président des États-Unis vous dit,
15:32écoutez, moi, je n'ai pas besoin de vous,
15:35je n'ai pas besoin de vous,
15:37dire, ben, c'est scandaleux.
15:39D'ailleurs, on est devenus complètement fous.
15:41Enfin, l'histoire du Ruhr-Oval,
15:43oui, c'est un spectacle lamentable,
15:45mais c'est nouveau.
15:46Entre Zelensky, Trump et Biden.
15:48C'est nouveau que les Américains se comportent comme ça.
15:51Chaque président avec son style.
15:53Oui, c'est nouveau.
15:54Est-ce que vous vous souvenez de la conférence de Casablanca
15:57où Roosevelt, pour la première fois, rencontre De Gaulle
16:00et essaie ensuite de lui imposer Giraud au-dessus de lui,
16:05le général Giraud ?
16:06De Gaulle raconte très bien cette...
16:08Il dit qu'il avait mis des gardes armés de mitraillettes
16:11derrière le rideau,
16:12au cas où je me jetterais sur le président Roosevelt
16:16et qu'il croyait que je ne le voyais pas.
16:18De Gaulle...
16:21Roosevelt le traite avec le plus grand mépris.
16:23Roosevelt l'appelait le dictateur.
16:27Il ne le dit pas publiquement, mais il le dit partout.
16:31De Gaulle reste impavide.
16:34Et à la fin, c'est De Gaulle qui gagne.
16:36Mais Roosevelt est allé jusqu'au bout de sa détestation de De Gaulle.
16:41Et vous aviez là des personnages qui sont sans commune mesure
16:44en nombre d'États, avec ceux qu'on voit aujourd'hui.
16:47C'était une autre façon de se tenir.
16:51C'était notre posture, mais c'était la même chose sur le fond.
16:55Le plus fort, notamment quand il est américain,
16:58qui a tous les moyens,
16:59il écrase le plus faible, ou en tout cas il essaie de l'écraser,
17:02au plus faible d'avoir l'attitude qui convient
17:05quand il est à la merci du plus fort.
17:07Écoutons juste Donald Trump qui s'est exprimé cette nuit
17:09lors de son grand discours.
17:11Écoutez ce qu'il dit, notamment à propos de l'Ukraine.
17:15Il est temps d'arrêter cette folie.
17:17Il est temps d'arrêter les massacres.
17:19Il est temps de mettre fin à cette guerre insensée.
17:21Si vous voulez mettre fin aux guerres,
17:23vous devez parler aux deux camps.
17:27J'ai reçu une lettre importante du président ukrainien Zelensky.
17:30La lettre dit que l'Ukraine est prête à s'asseoir
17:32à la table des négociations dès que possible
17:34pour se rapprocher d'une paix durable.
17:38Personne ne veut la paix plus que les Ukrainiens,
17:40a-t-il déclaré.
17:43Est-ce que vous rangez Rougheno, Donald Trump,
17:45dans ceux qui veulent faire la paix, vraiment,
17:47face à ceux qui sont les votes en guerre ?
17:49Trump, il veut faire la paix.
17:52Quelles que soient ses raisons,
17:58il veut faire du deal.
17:59Ce n'est pas qu'économique.
18:01Il y a bien d'autres enjeux, même pour Trump.
18:03D'abord, il n'aime pas la guerre.
18:05Effectivement, ça nuit aux affaires,
18:07mais pas seulement.
18:08Il y a toujours eu deux partis aux Etats-Unis,
18:10un parti belliciste, parti de la guerre, de la croisade,
18:13et puis le parti des non-bellicistes,
18:15mais qui ne sont pas seulement des gens
18:18qui veulent protéger les affaires.
18:20Il fait partie, il s'appuie en tout cas
18:22sur ce courant profond de l'opinion américaine,
18:24qui aujourd'hui est très large aux Etats-Unis.
18:29Il y a d'autres enjeux.
18:31Il y a un enjeu géopolitique qui dépasse les Européens
18:34et qui est mondial.
18:36Son enjeu géopolitique, c'est de réintroduire la Russie
18:39dans le jeu, pour ne pas rester dans un dialogue
18:42exclusif avec la Chine, soutenu par la Russie,
18:45et tout le sud global.
18:48Il parle aux puissants, aux plus puissants,
18:51et ça, c'est une vision géopolitique
18:53qui n'est pas seulement une vision économique.
18:55Et enfin, il y a autre chose qui travaille
18:57toutes les sociétés occidentales.
18:59C'est que, idéologiquement, pour une partie
19:01de l'idéologie trumpienne et de ce que pensent
19:04ses électeurs et ceux américains,
19:07et une bonne partie des sociétés occidentales,
19:10il y a une proximité idéologique sur la question,
19:13on va appeler ça du wokisme pour faire simple,
19:16c'est que par un, par en deux,
19:19il y a beaucoup de gens qui sont plus proches
19:22de ce que pense Poutine, en tout cas de ce qu'il dit,
19:25que de ce que pensent les gens du cercle de la raison,
19:29de l'inclusivité, etc.
19:31Et donc ça, en tout cas, c'est un courant,
19:34c'est une cassure qui travaille toutes les sociétés
19:36occidentales aussi, et on ne peut pas éliminer ça.
19:39Et enfin, je finis.
19:41Allez-y, Origano.
19:42Le problème qui est posé par l'Ukraine, bien sûr,
19:45par la guerre en Ukraine, bien sûr,
19:47la Russie aujourd'hui nous menace,
19:49parce que nous sommes opposés à la Russie,
19:52il faut que nous assumions les conséquences
19:54de nos actes, et ça va très loin,
19:56parce que nous nous sommes mis face au sud global.
20:00Il faut bien comprendre ça.
20:02Quand on traite du problème algérien,
20:04qu'on se tape sur la poitrine en disant
20:06vous allez voir ce que vous allez voir,
20:08on retrouve cette question,
20:10qui est maître du Sahel aujourd'hui ?
20:12Les Russes.
20:13Qui est le principal allié de l'Algérie ?
20:15La Russie.
20:16Qui fournit tout l'armement algérien ?
20:18La Russie.
20:19Qui fournit beaucoup d'argent et une partie
20:21du pouvoir algérien ?
20:22La Russie.
20:23Derrière, il y a la Chine, et même les Etats-Unis
20:25maintenant se rapprochent de l'Algérie,
20:27et l'Algérie et des Etats-Unis,
20:29d'autant plus facilement, ils ont commencé avant,
20:31mais d'autant plus facilement que les Américains
20:34et les Russes sont en train de se réconcilier,
20:37pas parce qu'ils deviennent amis,
20:39mais simplement parce que leur choix géopolitique
20:43et géostratégique, des Américains,
20:45est de remettre la Russie dans le jeu.
20:47Rapidement, Geoffroy Lejeune et Edouard Têterault.
20:49Rapidement, j'ai une grande compassion pour Henri Guaino
20:51parce que vous avez passé votre vie à crier dans le désert
20:53et à ce qu'on réalise des semaines, des mois,
20:55ou des années plus tard, que vous aviez raison.
20:57Je me souviens, Alexandre doit s'en rappeler aussi,
20:59d'une tribune dans le Figaro, il y a deux ans,
21:01où vous avez parlé, traité nos dirigeants
21:03de funambules qui nous menaient au désastre,
21:05à l'abîme, à la guerre, et j'ai l'impression...
21:07Oui, bien sûr, mais la vérité, c'est qu'aujourd'hui,
21:09vous avez décrit tout à l'heure le rapport de force
21:11avec les Etats-Unis qui veulent la paix,
21:13aujourd'hui, en tout cas, parce que Biden est parti,
21:15les Zelenskys qui, si on en croit Donald Trump,
21:17veulent la paix, et les Européens
21:19qui, en fait, sont les derniers sonnambules,
21:21si je vous écoute bien.
21:22Mais c'est bien ça. Alors d'abord, je nuancerai
21:24sur Biden, comme sur Obama d'ailleurs,
21:26Biden, il a donné au compte-goutte l'aide.
21:28C'est-à-dire qu'il y avait quand même
21:30derrière la réticence des Américains,
21:32même des démocrates,
21:34qui devaient tenir compte aussi de l'opinion,
21:36vous savez, on ne peut pas faire la guerre
21:38si le peuple n'est pas d'accord, s'il n'y a pas
21:40une cohésion nationale forte. Or, aux Etats-Unis,
21:42il n'y a pas une majorité d'Américains
21:44qui ont envie de faire la guerre pour l'Ukraine
21:46ou d'ailleurs nulle part dans le monde.
21:48Et c'est pareil en Europe.
21:50La différence, c'est que Trump,
21:52avec tous ses défauts, moi, je n'ai vraiment aucune admiration
21:54pour la personnalité de Trump, ni pour sa façon
21:56de se comporter, mais
21:58il parle au nom de ses électeurs
22:00et d'une majorité
22:02de l'opinion américaine, sur ce sujet.
22:04Les dirigeants européens
22:06ne parlent, au fond, qu'au nom d'eux-mêmes.
22:08Personne. Il n'y a pas eu d'élections
22:10qui se sont jouées là-dessus.
22:12Il y a une déconnexion en Europe entre
22:14les politiques
22:16et la société,
22:18la population, qui est devenue un
22:20gouffre abyssal. Et donc,
22:22ils parlent pour eux-mêmes, ils parlent
22:24entre eux, c'est la différence. Pourquoi
22:26la voix de Trump est plus forte ? Elle est plus forte
22:28parce que les États-Unis sont plus forts, mais parce qu'en plus,
22:30il exprime quelque chose qui est très profond,
22:32qui est un sentiment profond.
22:34Edouard Tetreault veut vous répondre.
22:36Claude Malluret a eu un très bon mot hier.
22:38Il disait, nous avons notre
22:40adversaire, et ça, depuis
22:42au moins deux siècles, depuis Napoléon,
22:44nous savons que la Russie est adversaire
22:46de nos intérêts, de notre
22:48pays.
22:50Elle l'est, elle l'a été
22:52de façon paroxystique pendant le communisme,
22:54mais elle continue de l'être. Ça, ça n'a pas changé.
22:56Ce qui a changé, en revanche, c'est que
22:58la semaine dernière,
23:00le mot de Claude Malluret, c'est
23:02nous avons un adversaire, et en plus, nous avons un traître.
23:04Le traître sont les États-Unis.
23:06Les États-Unis qui ont voté,
23:08qui se sont alignés derrière
23:10la Russie, la Corée du Nord
23:12et la Biélorussie à l'ONU.
23:14Et ça, c'est quelque chose
23:16qui, effectivement, c'est la première fois
23:18depuis 1945 que
23:20les Russes et les Américains
23:22s'alignent contre les Européens.
23:24Et effectivement, je ne partage pas
23:26le discours Wattenger,
23:28mais c'est tout de même
23:30un signal d'alarme.
23:32On n'a plus beaucoup d'amis
23:34et il va falloir se les créer.
23:36En même temps,
23:38on n'a rien fait pour en avoir.
23:40Moi, je suis en désaccord total avec la déclaration de Claude Malluret.
23:42C'est-à-dire que, non, la Russie
23:44n'est pas notre ennemi permanent.
23:46Un adversaire, oui, une menace, peut-être,
23:48mais je rappelle la première visite du général
23:50de Gaulle à l'étranger en 1944,
23:52c'est pour Staline.
23:54Tout le but de toute la politique française,
23:56la politique gaullienne en tout cas,
23:58et cela au-delà
24:00même des alternances politiques,
24:02a consisté à essayer de trouver un équilibre
24:04dans un monde qui était divisé en deux,
24:06entre les deux camps, tout en ayant
24:08des alliances qu'on respectait.
24:10Vous vous souvenez de la phrase du général de Gaulle
24:12au moment de la crise de Berlin,
24:14recevant l'ambassadeur
24:16du Nord-Soviétique, qui lui dit
24:18« Mon général, vous n'allez pas
24:20prendre le risque de voir Paris rasé,
24:22en prenant position très
24:24fermement pour le
24:26camp occidental. »
24:28Le général lui répond « Dans ce cas, monsieur l'ambassadeur,
24:30nous mourrons ensemble. »
24:32Il était très fidèle aux alliances, mais cette politique
24:34d'équilibre entre la Russie
24:36qui n'est pas notre ennemi depuis
24:38Napoléon,
24:40on trouve plus d'admirateurs de Napoléon en Russie
24:42qu'en France.
24:44Si on raisonne comme ça,
24:46c'est fini. Mais après, il ne faut pas s'étonner
24:48de ce qui va nous arriver dans le reste du monde.
24:50On continue, Stéphane, dans un instant,
24:52le rappel des titres de l'actualité sur CNews
24:54et sur Europe 1, à 18h32,
24:56avec Maureen Vidal. Bonsoir Maureen.
25:00Bonsoir Laurence, bonsoir à tous. À la une de l'actualité,
25:02le procès de l'influenceur algérien
25:04Yma Tintin, renvoyé au 23 mai prochain,
25:06poursuivi pour avoir appelé à commettre
25:08des actes terroristes en France sur les réseaux sociaux.
25:10Il est laissé libre sous contrôle judiciaire
25:12avec pointage une fois par semaine.
25:14Il a également interdiction de quitter le territoire national.
25:16Cette décision du tribunal correctionnel
25:18de Grenoble est due à un besoin
25:20de suppléments d'informations à propos
25:22de la traduction de la vidéo.
25:24Le cyclone Garance qui a frappé l'île de la Réunion
25:26la semaine dernière va coûter
25:28160 à 200 millions d'euros au secteur de l'assurance.
25:30La caisse centrale de réassurance estime
25:32que ce coût couvre environ 16 000 signes
25:34très particuliers et professionnels assurés.
25:36La reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle
25:38devrait aboutir en urgence dès cette semaine,
25:40avait assuré Manuel Valls ce mardi.
25:42Privé de la chaîne C8, Cyril Hanouna continue
25:44son émission phare Touche pas à mon poste
25:46tous les soirs en semaine sur sa web télé.
25:48Vous pouvez donc toujours suivre TPMP
25:50en direct sur les plateformes Dailymotion, Youtube,
25:52Molotov, MyKanal et les bouquets des box Internet.
25:54Merci beaucoup Maureen Vidal.
25:56On va parler dans un instant de la dissuasion nucléaire française.
25:58Faut-il la partager ?
26:00Je sais que ça va vous faire bondir Henri, mais...
26:02Non, non, j'ai juste une phrase à rajouter
26:04sur la précédente.
26:06Si vous prenez l'histoire
26:08en 1945
26:10ou en 1946
26:12ou en 1947
26:14notre ennemi, après avoir été pendant des siècles
26:16l'Angleterre,
26:18c'est l'Allemagne.
26:20Heureusement
26:22que le général de Gaulle
26:24a fini par arriver au pouvoir
26:26et lui-même, lui qui avait été l'âme
26:28de la résistance française contre l'Allemagne
26:30a été l'artisan
26:32de la réconciliation franco-allemande.
26:34Pourquoi ? Parce que nous ne pouvions pas
26:36vivre éternellement.
26:38En guerre avec notre voisin.
26:40Quand il va en Allemagne
26:42en 1960
26:44et qu'il fait son premier discours
26:46à la jeunesse allemande, il leur dit...
26:48Il salue la jeunesse allemande
26:50et il dit, je vous félicite d'être
26:52de jeunes Allemands, les enfants
26:54d'un pays qui a tant donné à l'humanité
26:56et qui a commis aussi de grandes fautes.
26:58Mais...
27:00Quand il accueille
27:02Denauer, il dit
27:04sans rien oublier
27:06du passé, nous avons décidé de regarder
27:08ensemble vers l'avenir. Si personne en Europe
27:10n'est capable de ça, alors oui, nous allons
27:12faire des jours très difficiles, pas seulement
27:14avec la Russie, mais avec tout ce qu'on appelle
27:16le sud global. Le dernier des gaullistes
27:18est sur notre plateau, c'est Henri Guénon. On fait une petite pause
27:20et on parlera dans un instant de ce que vous allez
27:22nous dire sur l'énergie nucléaire française.
27:24C'est évidemment aussi
27:26une des questions clés, parce que si on
27:28veut avoir une économie
27:30et une défense stratégique,
27:32il nous faut de l'énergie pour fournir
27:34tout cela. A tout de suite dans Punchline, CNews et Europe 1.
27:42C'est parti.
27:4418h42, retour dans Punchline
27:46sur CNews et Europe 1.
27:48Édouard Tétrault est avec nous. On a aussi Henri Guénon
27:50qui est en pleine forme, parce que le sujet est évidemment
27:52en bras, c'est passionnant. C'est à l'occasion
27:54du président Macron qu'on va suivre en direct ce soir
27:56sur CNews, à propos de la situation en Ukraine,
27:58la réponse des Européens. Et puis la France,
28:00dans tout ça, notre souveraineté
28:02nationale, elle passe aussi par la souveraineté
28:04énergétique, Édouard Tétrault. Et cette
28:06semaine, dans le JD News, qui est
28:08paru aujourd'hui, vous revenez sur notre
28:10production d'énergie nucléaire
28:12française. Vous dites qu'il faut la doubler
28:14d'ici à 2050. Pourquoi ?
28:16Dans la chronique,
28:18je commence par Orchestral Manœuvre
28:20in the Dark et le tube électricity.
28:22Vous pouvez vous repasser à la maison, c'est très important.
28:24Mais je commence pour
28:26la transition avec notre débat tout à l'heure, avec
28:28une citation de Vladimir Poutine.
28:30Celui qui maîtrisera l'intelligence artificielle
28:32sera le leader du monde.
28:34Et comme vous avez vu, il y a une course
28:36incroyable à
28:38l'IA, l'intelligence artificielle.
28:40Russes, chinois,
28:42américains, surtout chinois-américains
28:44en ce moment, il faut
28:46énormément de données, il faut
28:48surtout énormément d'énergie.
28:50Le sujet,
28:52celui qui va gagner l'IA,
28:54celui qui va construire un pôle
28:56d'intelligence artificielle, enfin le pays,
28:58c'est pas les plus intelligents, c'est
29:00ceux qui vont avoir le plus d'énergie.
29:02Sans abreuver trop de chiffres, vous vous souvenez
29:04peut-être en 2016, un
29:06combat au jeu de Go, entre le champion
29:08du monde de Go, un sud-coréen,
29:10et AlphaGo,
29:12qui était l'intelligence artificielle de Google.
29:14Alors AlphaGo
29:16l'a écrasé 4 à 1, sauf
29:18que l'humain, il avait
29:20besoin de 20 Wh
29:22pour faire fonctionner son cerveau.
29:24Et la machine, 150 000 Wh.
29:26Et en fait,
29:28l'IA, c'est monstrueux.
29:30C'est un monstre énergivore.
29:32C'est un monstre énergivore. Le résultat de
29:34ça, l'IA, plus
29:36toutes nos nouvelles façons
29:38de vivre, les voitures électriques,
29:40les habitats, fait que
29:42dans le monde entier,
29:44la demande d'électricité, il faut l'électricité,
29:46c'est-à-dire des choses très stables, va
29:48quadrupler. Et donc la
29:50contre-proposition numéro 3,
29:52elle vient absolument contre
29:54les quinquennats précédents,
29:56puisque François Hollande a enterré
29:58Fessenheim, Emmanuel Macron
30:00a fait fermer 14
30:02réacteurs nucléaires, dont Fessenheim.
30:04En fait, la proposition,
30:06c'est on va doubler la production
30:08nucléaire française. Et
30:10on va la faire dans un temps raisonnable,
30:12c'est-à-dire une vingtaine d'années, mais on fait
30:14fois deux. Comme on fait fois deux, on va utiliser
30:16trois leviers. D'abord, toutes les entreprises
30:18qui se mettront derrière ça,
30:20zéro impôt sur les sociétés.
30:22Ça forcera à faire des économies ailleurs.
30:24Vous savez, c'est un de mes dada. Deuxième aspect,
30:26tous les ingénieurs aujourd'hui, plutôt que
30:28d'aller travailler dans des entreprises américaines
30:30de Data ou à la City de Londres,
30:32hop, zéro charge sociale.
30:34Résultant, on va pouvoir embaucher et payer cher
30:36des ingénieurs français de talent
30:38qui vont rester ici.
30:40Et le troisième aspect, c'est un de mes combats,
30:42ce sont les normes. En fait, aujourd'hui,
30:44je vais aller très vite,
30:46bien sûr,
30:48il faut une sûreté totale
30:50pour le nucléaire,
30:52mais on a tellement empilé les normes
30:54qu'alors qu'on a besoin
30:56normalement de 5 milliards d'euros
30:58de 5 ans pour faire une grosse centrale
31:001500 MW, là, les normes
31:02font que c'est 10 ans, 10 milliards.
31:04Et résultat, c'est absolument
31:06pas rentable économiquement.
31:08Je vous donne un exemple
31:10que vous bouchez les oreilles,
31:12vous éteignez les postes,
31:14on met des milliers et des milliers de mètres cubes
31:16pour protéger une centrale
31:18qui coûte des milliards, littéralement,
31:20c'est ça qui coûte des milliards, alors qu'une batterie
31:22anti-aérienne
31:24suffirait, notamment sur la menace
31:26d'un avion qui se crache.
31:28Bref, faire x2,
31:30c'est comme ça qu'on va devenir leader mondiaux
31:32de l'intelligence artificielle
31:34et en plus, qu'on pourra exporter et générer
31:36des revenus vers d'autres pays
31:38et qu'on se débarrassera, enfin,
31:40Henri Guaino avait raison, enfin, du gaz américain
31:42et aussi du gaz algérien
31:44et du gaz russe, puisque ces deux pays
31:46sont tout à fait alliés, comme on le sait.
31:48Hélas.
31:50On retrouve chaque semaine dans le JDNews,
31:52avec la liberté d'expression en danger,
31:54comme vous pouvez le voir.
31:56De l'énergie nucléaire
31:58à la souveraineté nationale,
32:00il n'y a qu'un pas,
32:02mon cher Henri Guaino.
32:04Il y a aussi au menu des discussions,
32:06en Europe, en ce moment,
32:08face à cette instabilité géopolitique,
32:10la question de la dissuasion nucléaire.
32:12Alors, on change de registre, là on parlait du nucléaire civil,
32:14là on parle du nucléaire militaire.
32:16Partager la dissuasion nucléaire,
32:18ça, ça va vous faire bondir,
32:20mais est-ce qu'on peut étendre le parapluie ?
32:22Est-ce que le général de Gaulle, en 1962,
32:24n'avait pas dit que ça pouvait quand même aider
32:26les pays voisins de la France ?
32:28On peut partager ?
32:30Le mot « partager » n'a pas été,
32:32dans un sens, prononcé.
32:34Mais il est dans toutes les têtes.
32:36Surtout allemande.
32:38Depuis le général de Gaulle,
32:40il est clair que la dissuasion française,
32:42les intérêts fondamentaux, vitaux,
32:44du pays, qui pourraient justifier
32:46une réponse nucléaire,
32:48ne concernent pas simplement
32:50l'intérieur de nos frontières.
32:52C'est à nous, Français,
32:54donc au président de la République en l'occurrence,
32:56de juger où sont
32:58nos intérêts vitaux.
33:00C'est ce qu'on a appelé l'ambiguïté stratégique,
33:02mais qu'il faut absolument préserver.
33:04Dans le dialogue nucléaire, elle est absolument essentielle.
33:06Ce qui serait terrible,
33:08ce serait de prendre
33:10des engagements automatiques,
33:12ce que même les Américains n'ont pas fait.
33:14Il faut bien comprendre que ce sont les Américains
33:16qui possèdent le bouton,
33:18pas tous les pays qui se sont mis sous leur parapluie,
33:20mais rien n'indique que
33:22les Américains sont prêts
33:24à voir New York, Washington
33:26rasés par une attaque nucléaire
33:28si un des pays
33:30dans lesquels ils ont leurs armements nucléaires
33:32était attaqué.
33:34D'ailleurs, le général, qui avait raison sur presque tout,
33:36hélas, je dis hélas pour les antivolis,
33:38mais pour les antivolis,
33:40pour tous ceux qui m'expliquent qu'on est passés au XXIe siècle,
33:42que ce n'est plus pareil,
33:44il l'avait dit en 1966,
33:46les organes militaires intégrés de l'OTAN,
33:48et maintenant que l'Union soviétique
33:50a aussi
33:52l'arme nucléaire,
33:54nul ne nous garantit que les États-Unis
33:56viendront prendre le risque
33:58pour nous
34:00de répondre de façon nucléaire
34:02à l'Union soviétique.
34:04Personne ne peut faire ça,
34:06et c'est d'ailleurs le drame
34:08de cette façon de réagir de l'Europe.
34:10Que l'Europe
34:12se coalise
34:14pour assurer sa défense.
34:16Une coalition, c'est quelque chose,
34:18c'est à option, c'est-à-dire qu'on peut en sortir.
34:20On va en coalition au Koweït,
34:22mais la France ne va pas
34:24en coalition en Irak, par exemple.
34:26C'est-à-dire qu'on choisit
34:28son destin.
34:30La défense, c'est la volonté de se défendre,
34:32mais c'est une volonté qui n'appartient
34:34qu'à nous, en fonction de notre appréciation
34:36de la situation, des circonstances.
34:38Il est bien entendu que si les charrues
34:40s'étaient rentrées pendant la guerre froide
34:42en Allemagne,
34:44nous nous serions sentis concernés.
34:46Je pense que nos intérêts vitaux
34:48commençaient à être menacés pour n'importe
34:50quel président de la République.
34:52Le drame, aujourd'hui, avec cette réaction
34:54européenne, c'est que
34:56est-ce que c'est une prise de conscience
34:58des Européens, de leur dépendance, de leur faiblesse,
35:00ou est-ce que c'est une fuite
35:02en avant ?
35:04Le risque, c'est que ça devienne une fuite en avant.
35:06C'est-à-dire qu'on refasse le coup
35:08de la Communauté européenne de défense en 1954.
35:10Ce qui l'a fait échouer, il faut se souvenir,
35:12ce n'est pas un nationaliste fou, c'était
35:14Mondeste France.
35:16Est-ce qu'on recommence ? L'armée européenne intégrée,
35:18le marché unique de la défense, etc.
35:20Moyennant quoi, nous allons aller
35:22vers l'Europe de l'impuissance
35:24et la France va abandonner la maîtrise de son destin.
35:26Il ne faut surtout pas prendre cette voie.
35:28Demain, il y a un sommet européen, l'exemple de Vécu.
35:30Le président Zelensky sera présent.
35:32Est-ce qu'il y aura, comme c'est le troisième
35:34sommet de crise, je crois, il y a eu le sommet
35:36Gauthier de Mémoire, Paris, Londres,
35:38et donc Bruxelles demain ?
35:40Je rejoins tout à fait Henri Guaino
35:42l'inquiétude là et
35:44de savoir si on ne va pas brader
35:46notre souveraineté parce que
35:48dans le
35:50lyrisme du moment, il faut faire quelque chose
35:52et qu'on a un grand président européen
35:54qui va être le leader de l'Europe et qui va
35:56nous pondre, pardonnez-moi,
35:58un nouveau machin, une Communauté
36:00européenne de défense
36:02et partager le seul
36:04élément et l'élément le plus stratégique
36:06de notre souveraineté.
36:08J'espère qu'on n'en arrivera
36:10pas là mais on ne sait jamais avec la psychologie
36:12des hommes particulièrement quand ils n'ont plus
36:14vraiment de pouvoir parce qu'on est dans cette situation
36:16là, Emmanuel Macron est très fragilisé
36:18sur le plan intérieur, il essaye
36:20absolument de se reprendre
36:22sur le plan extérieur et il pourrait
36:24faire des annonces. Pour faire des annonces
36:26ce serait terrible de
36:28brader notre souveraineté et ça
36:30affaiblirait toute l'Europe. Par contre, ce que peut faire
36:32l'Europe effectivement, et là je rejoins encore Henri Guaino,
36:34c'est une forme de coalition
36:36où je pense qu'on sera plus puissant avec des
36:38Etats-nations plus puissants les
36:40uns les autres et pourquoi pas aussi une
36:42forme de préférence communautaire
36:44sur l'achat d'armements
36:46ce qui favoriserait la France.
36:48Je ne pense pas qu'il y aura d'annonce majeure demain à Bruxelles
36:50comme il n'y a pas eu d'annonce majeure après Londres ou
36:52après Paris. Emmanuel Macron
36:54même s'il y a une forme d'ambiguïté
36:56dans ses propos ne va pas partager le
36:58bouton nucléaire avec l'Allemagne,
37:00l'Italie ou un autre
37:02voisin européen.
37:04Ce qu'il faudrait que les Européens
37:06finissent par clarifier, c'est leur position.
37:08Encore une fois, je vais me répéter
37:10par rapport à ce que je disais il y a une demi-heure, mais on ne sait pas
37:12s'ils sont d'accord
37:14pour dire le Donbass et la Crimée
37:16ne seront jamais récupérés par
37:18les Ukrainiens. Il faut un cessez-le-feu,
37:20il faut une nouvelle frontière.
37:22Est-ce qu'on envoie des troupes pour stabiliser
37:24cette nouvelle frontière ? Là aussi, grand point
37:26d'interrogation. Vous rappeliez notre
37:28sondage, Laurence, quasiment... 65% des Français
37:30sont pour. Quasiment 7 Français sur 10
37:32opposés à l'envoi... Qui sont les 35%
37:34qui sont pour ? On se demandait tout à l'heure.
37:3635% pour,
37:38je trouve que c'est beaucoup. On voudrait bien savoir
37:40qui sont ces 35%. On leur poserait la question.
37:42La réponse
37:44n'est pas la réponse après
37:46le cessez-le-feu, c'est la réponse avant
37:48le cessez-le-feu. Déjà, après
37:50le cessez-le-feu, c'est dangereux. Il y a quand même un risque.
37:52Il y a quand même un risque. Si les tirs reprennent et que vous êtes
37:54au milieu...
37:56Qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on repose ou pas ?
37:58Avant le cessez-le-feu, c'est un risque
38:00considérable. Quels sont ces
38:0235% de Français
38:04qui sont d'accord ?
38:06Je veux dire, qui sont d'accord en fait.
38:08Même Emmanuel Macron n'est pas dans les 35%.
38:10Parce qu'il a fait l'ambiguïté stratégique, comme vous
38:12le savez, pour sans doute
38:14plus des considérations sur la scène intérieure
38:16que sur la scène extérieure.
38:18Et c'était une simple ambiguïté,
38:20une volonté de dire
38:22ça à ce moment-là. Et donc, je ne suis
38:24pas sûr que le Président de la République n'ait jamais pensé
38:26qu'il fallait envoyer des mecs à Odessa
38:28comme les propos avaient pu être rapportés
38:30dans le monde.
38:32C'était ses mots à lui. Vous ne parlez pas comme ça
38:34aussi mal d'habitude, mon cher Gauthier.
38:36C'est le mot du Président qu'il avait en privé.
38:38Il avait après une
38:40cérémonie de panthéonisation, il avait
38:42confié ça visiblement à des chanteurs
38:44qui ensuite l'ont répété au monde.
38:46Donc je pense qu'Emmanuel Macron n'a même
38:48jamais pensé sérieusement envoyer des troupes
38:50françaises au sol en Ukraine avant
38:52un cessez-le-feu. Après le cessez-le-feu,
38:54ça va être débattu et c'est une option
38:56sur la table. Et là, à priori, M. Zelensky
38:58maintenant a décidé, je crois le jeune,
39:00il est d'accord avec Trump
39:02sur tous les points, sur l'accord sur les minerais,
39:04il veut une paix durable,
39:06le bras de fer a fonctionné. Zelensky a dû
39:08revenir, évidemment, vers Trump.
39:10C'était prévisible,
39:12honnêtement. Le monde
39:14médiatique ne l'a pas beaucoup vu et c'est
39:16beaucoup insurgé. Et d'ailleurs, il faut faire attention à ce que
39:18dit le monde, il y a beaucoup de fake news dans ce qui rapporte
39:20le monde. Mais les médias
39:22et notamment français, européens, etc.
39:24sont tombés sur cette séquence pour expliquer
39:26pour raconter une pièce de théâtre avec un méchant,
39:28un gentil, des choses extrêmement simples, binaires,
39:30de la morale, etc. Ça ne se passe pas comme ça.
39:32Et pour le coup, c'était
39:34un petit carteron de peu de monde qui ont
39:36expliqué que peut-être la clé était là.
39:38Je vais citer, c'est toujours les mêmes,
39:40Pierre Lelouch, Vincent Hervouet, Henri Guaino,
39:42vous n'êtes pas nombreux, mais depuis le début,
39:44vous n'êtes quand même pas beaucoup trompés.
39:46Pour expliquer que ça allait probablement se finir comme ça et ça va
39:48probablement se finir comme ça. Nous, on est en train de sortir de l'histoire
39:50doucement et je pense que c'est en train de se jouer.
39:52Mais sûrement, bien sûr. En tout cas, on n'en est pas
39:54pour l'instant dans les discussions. Ce week-end, Emmanuel Macron
39:56a convoqué la presse dominicale, comme on dit, c'est-à-dire
39:58le Parisien, la Tribune Dimanche, le Journal du Dimanche
40:00et Ouest France, pour expliquer ce qui allait se passer.
40:02Il avouait lui-même dans cet échange téléphonique, moi j'écoutais,
40:04j'étais là, que
40:06probablement le mieux placé aujourd'hui pour négocier avec
40:08Donald Trump et faire revenir l'Europe à la table des négociations,
40:10c'était Keir Starmer, le Britannique.
40:12Parce qu'il y a un lien ancestral, historique
40:14avec les Etats-Unis qu'on comprend bien et c'est intéressant.
40:16C'est celui qui est sorti de l'Europe. Donc, ça vous prouve quand même
40:18à quel point on est largué. Et la dernière chose,
40:20moi je suis d'accord avec Henri et Alexandre, je pense que
40:22d'ailleurs, on parlait tout à l'heure de la comparaison
40:24avec le Covid pour le gouvernement par la peur.
40:26On peut faire la même comparaison avec le Covid
40:28pour la fuite en avant européenne. C'est-à-dire que le Covid
40:30a été aussi l'occasion de lever un grand
40:32emprunt européen avec des financements qui sont très
40:34attribués aux Etats et cette volonté de souveraineté
40:36européenne dont on n'a toujours pas vu la couleur d'ailleurs.
40:38Juste une petite info parce que Geoffroy parlait
40:40très justement de Keir Starmer. Vous avez vu
40:42la porte-parole du gouvernement ce midi,
40:44Sophie Prima, qui a annoncé un nouveau
40:46déplacement à Washington du Premier ministre
40:48anglais d'Emmanuel Macron
40:50avec Volodymyr Zelensky dans les
40:52deux minutes qui ont suivi, démenti de
40:54l'Elysée pour dire qu'on n'a jamais dit ça.
40:56Donc, ça veut dire quoi ça pour vous ?
40:57Ça veut dire cacophonie gouvernementale
40:59et j'ai envie de vous dire cacophonie gouvernementale sur ce dossier
41:01comme sur le dossier algérien
41:03où Bruno Retailleau se fait recadrer
41:05par Emmanuel Macron un jour sur deux.
41:07C'est le problème quand le gouvernement
41:09est quelque part un peu séparé
41:11de l'Elysée avec la nouvelle configuration
41:13qu'on a à l'Assemblée Nationale depuis la dissolution.
41:15En écoutant Geoffroy Lejeune,
41:17je notais un paradoxe qui est quand même
41:19amusant, c'est sur l'Angleterre
41:21dont on nous a expliqué qu'avec le Brexit
41:23elle sortait de l'Europe, sortait de
41:25l'histoire quasiment. On voit bien
41:27qu'on n'a jamais eu d'aussi bonne relation avec l'Angleterre
41:29qu'on compte sur eux que
41:31quand ils ne sont pas dans l'Union Européenne.
41:33Donc, ça prouve encore une fois que
41:35l'Europe des nations, c'est la force.
41:37L'Union Européenne intégrée, malheureusement,
41:39c'est un état de faiblesse.
41:41Je suis pas sûr que sur la question migratoire
41:43tout soit réglé avec les Anglais.
41:45Non, mais en tout cas les Anglais existent
41:47et on peut sur certains points collaborer
41:49avec eux. La question migratoire
41:51n'est pas séparable de la question géopolitique
41:53et stratégique mondiale.
41:55Ce qui nous attend avec l'Afrique
41:57est vraiment
41:59dépendante de tout ça et nos rapports avec l'Algérie
42:01et notre capacité à faire pression,
42:03elle dépend aussi de ça.
42:05C'est un autre débat.
42:09Mais ils sont liés.
42:11Ça m'amène à faire une petite nuance
42:13avec Geoffroy Lejeune quand il dit
42:15nous sortons de l'histoire. Et non, hélas, nous ne sortons pas de l'histoire.
42:17Nous sommes dedans et nous allons subir
42:19toutes les conséquences de nos choix.
42:21Je répète toujours une formule de
42:23Régis Debray dans le petit livre que j'avais consacré à De Gaulle
42:25L'homme détaille celui qui veut les conséquences
42:27de ce qu'il veut. Et là, nous n'avons
42:29jamais voulu les conséquences de ce que nous voulons.
42:31Ça fait des décennies dans tous les domaines.
42:33Et ce désordre
42:35des esprits, ce désordre des politiques,
42:37ce désordre
42:39dans la dimension intellectuelle
42:41et morale de la politique, dans la capacité
42:43à assumer les conséquences de nos choix,
42:45il est aujourd'hui dévastateur.
42:47On en subit
42:49toutes les conséquences.
42:51Sur l'Ukraine, c'est terrible parce qu'on a été,
42:53je le rappelle, on ne va pas refaire
42:55l'histoire, mais à mon avis, présomptueux.
42:57Justement, on est rentrés
42:59en guerre sans jamais
43:01définir de but
43:03de guerre. Et aujourd'hui,
43:05on se rend compte qu'on n'a pas les moyens
43:07en réalité de faire
43:09la guerre, mais il fallait peut-être y penser avant,
43:11penser aux conséquences avant.
43:13Il aurait peut-être été préférable, effectivement,
43:15de négocier un peu plus tôt.
43:17Ça aurait évité beaucoup
43:19de morts et ça nous aurait évité d'être ridicules
43:21à la fin. Bien sûr.
43:23Je souscris,
43:25il y a une grande inconséquence.
43:27Et puis,
43:29cette espèce de théâtre
43:31d'envoyer des troupes en Ukraine,
43:33qu'est-ce que ça veut dire ? Le poitrail
43:35offert à la mitraille ?
43:37Il y a des choses beaucoup plus
43:39sérieuses à faire.
43:41On peut imaginer
43:43les garanties de paix.
43:45Les puissances européennes
43:47fournissent des missiles longue portée
43:49aux Ukrainiens.
43:51Et si jamais les Russes avancent trop,
43:53leur laisse les clés.
43:55Et allez-y.
43:57Aux Russes ? Aux Ukrainiens.
43:59Aux Ukrainiens.
44:01Moi, je me souviens, dès le début,
44:03il y a eu une volonté, justement,
44:05d'aller dans la négociation, et notamment
44:07d'avoir une tasse de force.
44:09Rappelez-vous Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin,
44:11Hubert Vidrine avaient dit
44:13qu'il faut absolument négocier.
44:15Mais tout de suite, ça a été extrêmement
44:17vatanguère, il faut le rappeler.
44:19Et de toute façon, quand vous osiez
44:21dire qu'il faut absolument négocier,
44:23il faut vraiment laisser la place à la paix,
44:25parce que si vous osiez négocier,
44:27vous étiez tout de suite ostracisé.
44:29C'est aussi la réalité, et moi,
44:31ce que je note aussi, c'est qu'aujourd'hui,
44:33l'Europe, elle a été quand même débarquée,
44:35et c'est ça qui fait mal à l'Europe
44:37par rapport à Donald Trump, qui a voulu
44:39justement mettre en avant cette paix.
44:41C'est vraiment l'inconséquence qui est la clé de tout.
44:43Quand Edouard Tetreault parlait du nucléaire,
44:45c'est pareil, c'est l'inconséquence
44:47de notre rapport au nucléaire. Dans tous les domaines,
44:49c'est la clé de nos malheurs.
44:51L'indépendance et la souveraineté.
44:53Un grand débrief, évidemment,
44:55de l'allocution du président de la République.
44:57On aura la primeur de vos commentaires après l'intervention d'Emmanuel Macron.

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