Vendredi 21 février 2025, retrouvez Clémence Tanguy (Responsable éditoriale, Café de la Bourse) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
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00:00Et dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, on va se poser cette question. Faut-il mieux investir sur les actions françaises ou sur les actions
00:15étatsuniennes ? C'est la question qu'on pose à notre experte Clément Stanguy. Bonsoir.
00:20Bonsoir. Vous êtes responsable éditoriale Café de la Bourse ? Tout à fait. Cafédelabourse.com pour ceux qui ne connaissent pas le site.
00:27Exactement. C'est un site, c'est un média en ligne qui vulgarise la finance pour les investisseurs particuliers. Donc on a Café de la Bourse,
00:36plutôt thématique bourse. Et puis il y a des déclinaisons. Café du patrimoine, plutôt thématique immobilier, assurance vie, PER, etc. Et puis le petit
00:45dernier, Café du trading pour les investisseurs un peu plus actifs. Bon allez, on finit la soirée avec vous avec un petit Café de la Bourse pour
00:51s'intéresser. Voilà cette question. C'est vrai qu'en 2024, on a vu que le différentiel de performance était extrêmement important entre le CAC 40 et les
00:59grands indices boursiers US avec cette chevauchée fantastique des 7 magnifiques. Qu'est-ce qu'il faut privilégier en 2025 ? Après, une question importante
01:08Clémence parce qu'on a vu que, on en parlait avec les experts il y a un instant, 12 à 13% de hausse pour le CAC 40. On a vu que l'écart se resserre.
01:14Exactement. Alors on a eu quand même un différentiel de performance sur 2024 qui était d'environ 30% entre le CAC 40 et les principaux indices boursiers
01:23américains. Donc c'est absolument considérable. En 2025, on a un peu la remontada du CAC 40 et des marchés européens. Mais bon, il faut quand même se rappeler
01:32qu'aux États-Unis, on a eu l'élection de Donald Trump qui a absolument galvanisé les marchés. Alors le but de Donald Trump, c'est quand même créer toutes
01:38les conditions possibles pour revivre un nouvel âge d'heure économique américain. Le programme économique, il est très simple. On a trois piliers. C'est la dérégulation
01:46dans tous les secteurs, la baisse d'impôts à la fois pour les ménages et aussi pour les entreprises. Et puis le soutien à des secteurs jugés cruciaux comme
01:56les énergies fossiles, comme l'intelligence artificielle avec le projet Stargate à 500 milliards de dollars. Alors tout ça, ça a porté le marché américain.
02:04Alors sur les six derniers mois, le Nasdaq, il est quand même à plus 16% et le S&P 500 à plus 12%. Ça a aussi porté le Bitcoin parce que finalement, le président
02:12des États-Unis, ses prix d'affection pour les crypto-monnaies est... On a Bitcoin qui est dans un trait d'une range entre 93 000 dollars et 100 000 dollars. Alors est-ce qu'il faut
02:21investir encore pour profiter de ce momentum ? Bah prudence parce qu'il y a quand même plusieurs éléments qu'il faut bien prendre en compte.
02:28Il y a quelques risques quand même dans ce marché américain.
02:30Exactement.
02:31Alors lesquels si on peut les lister ?
02:32Alors le premier, c'est la résurgence de l'inflation. Évidemment, on l'a vu avec le chiffre de janvier, le chiffre de février devrait tomber bientôt. Alors la résurgence
02:39d'inflation est évidemment due aux barrières douanières mises en place par Trump. Alors ça inquiète parce qu'évidemment, ça a créé une pause dans l'assouplissement
02:47monétaire de la FED qui n'est pas très favorable au marché action. Mais si la inflation s'accentue encore, ça pourra peut-être même éventuellement créer à nouveau
02:57une hausse des taux. Et là, ça serait franchement très défavorable au marché action. Donc c'est quand même le premier risque. On a aussi des PER qui sont très élevés.
03:06Alors le PER, c'est le ratio cours sur bénéfice. Ça permet de déterminer si une action se paye très cher en bourse ou pas en fonction de son bénéfice par action.
03:14Et on est sur des sommets aux États-Unis, notamment la TechUS. Alors j'ai regardé Amazon, on est un PER de 36, Apple 37, Nvidia 45. C'est absolument considérable.
03:24Donc il faut quand même savoir que les actions américaines sont extrêmement bien valorisées en ce moment, sûrement trop. Donc c'est le deuxième risque.
03:31Et puis le troisième risque, c'est Trump lui-même. Alors Trump, il multiplie les déclarations fantasques. Ça crée beaucoup d'incertitudes et ça crée beaucoup de volatilité
03:38sur les marchés action. — Oui. Alors dans ce contexte, Clémence, sur quoi on investit si on va du côté des US ?
03:44— Alors sur quoi on investit ? Sur les secteurs qui vont être soutenus par l'administration. Donc ça va plutôt être la défense, la sécurité.
03:53Et puis on va délaisser ceux qui étaient soutenus plutôt par l'ancienne administration, comme la santé, les énergies renouvelables, etc.
04:02Après, ça va être difficile quand même de faire du stockpicking dans un marché pareil, parce que les indices sont à leur sommet. Les PER sont très élevés.
04:12Donc c'est toujours délicat d'entrer sur des plus hauts et de choisir des titres comme ça. — On privilégie la gestion passive, les ETF directement.
04:19— La gestion passive, pour un investisseur de long terme, entrer en DCA en investissant régulièrement sur des ETF, sur les principaux indices
04:26boursiers américains, c'est la solution qui semble quand même la plus sûre. Mais il va quand même falloir regarder attentivement, évidemment,
04:32ce dont on a parlé, l'évolution de l'inflation, l'évolution des barrières douanières qui peuvent créer de nouveau de l'inflation,
04:39et puis l'évolution de la politique de la Fed. — Bien sûr. Et les tweets ou les X de Trump. — Voilà. Exactement.
04:45— Dans ce contexte, est-ce qu'on peut au contraire regarder à nouveau du côté des actions françaises ? — Du côté français. Mais oui, tout à fait.
04:52Alors il faut quand même se rappeler que la France revient de très loin, parce qu'au printemps, on a quand même eu la dissolution.
04:58On a eu une absence, les élections, une absence de majorité, une absence de budget. On a un budget depuis février, là, qui vient d'être adopté.
05:07Mais il comprend quand même de nombreuses mesures qui sont pas particulièrement en faveur de l'investissement dans les actions françaises.
05:12Alors on a la hausse de la taxe sur les transactions financières, la hausse de la taxe sur les rachats d'actions, la hausse d'impôts sur les grandes entreprises.
05:19Alors tout ça, ça plaide pas en faveur de la compétitivité des actions françaises. Et même si on a un budget, on n'a toujours pas de majorité.
05:28C'est sûr que ça va continuer de rester un petit peu un boulet pour la France. Une fois qu'on a dit ça, j'aimerais citer...
05:35J'ai pris la petite note parce que je voulais citer le CEO de BlackRock au dernier forum de Davos, Larry Fink, qui a dit
05:42« Il y a trop de pessimistes autour de l'Europe et il pourrait être temps d'investir à nouveau dans la région ».
05:47Bah oui, et puis les marchés l'ont compris, en fait, puisque depuis le début de l'année, ça va quand même plutôt très bien.
05:52Le CAC 40 renoue avec les 8000 points. Et puis depuis début janvier, on a 12% pour le DAX, 10% pour le CAC, alors qu'on a 4% seulement pour le S&P 500 et plus 3% pour le Nasdaq.
06:04Donc en fait, les indices européens surperforment les indices américains depuis janvier 2025.
06:10— Oui. Est-ce que les actions sont chères en France ? Vous nous parliez tout à l'heure des actions...
06:13— Non, elles ne sont pas chères. C'est là le principal intérêt des actions françaises, c'est qu'elles ne sont pas chères.
06:20Alors on a une décote qui est absolument énorme par rapport au marché US. Elle était quasiment de moins 40% au début de l'année.
06:27Maintenant qu'on a un peu rattrapé le retard, elle est à peu près encore autour de moins 30%. Et on a des PER qui sont ridicules par rapport à ceux des géants de la tech
06:36que je vous ai cités, puisque sur Total Energy, on est à peu près à 7,5%, sur AXA à 10%, sur Sanofi à 12%.
06:41Donc en fait, on a des poids lourds de la cote du CAC 40 qui ont des PER extrêmement raisonnables, mais c'est des valorisations hyper attractives.
06:48— Oui. Donc très faiblement valorisées par rapport à ce que vous disiez tout à l'heure, des 30, 35, 40.
06:52— Exactement, exactement. Et puis il faut aussi se rappeler que, bon, du côté des actions européennes et des actions françaises, on a quand même des valeurs qui,
06:59sur certains secteurs, représentent des options même plus sûres que les actions américaines. On a par exemple Airbus, on a des géants du luxe comme LVMH ou Kering
07:08qui restent des poids lourds qu'il ne faut pas négliger. — C'est dans ces poids lourds qu'on investit aujourd'hui ?
07:12— Oui. C'est dans les poids lourds qu'il faut investir, clairement. C'est sur les blue chips. Il faut aller chercher des entreprises solides qui génèrent des bénéfices
07:19dans la durée, qui ont un business model qui a fait leur preuve. Et puis on a peut-être des sociétés qui sont pas hyper sexy, qui n'ont pas les parcours de bourse de Nvidia.
07:30Mais on a des actions de bon père de famille comme Air Liquide dont le cours double tous les 8 ans. Dassault Systèmes a fait x10 en 15 ans.
07:38On a vraiment des actions françaises qui sont intéressantes à aller regarder, puisque pas très valorisées actuellement. C'est intéressant.
07:46— On regarde pas du côté des petits et moyens de valeur qui sont déprimés. On nous dit toujours « C'est peut-être le rebond, cette année ».
07:50— Mais oui. Mais on nous dit toujours « C'est peut-être le rebond, c'est peut-être le rebond ». Et il vient jamais. Alors il faut être très prudent quand même, parce que...
07:57Je pense qu'il va falloir aussi suivre évidemment encore l'évolution de la baisse des taux. Plus les taux vont baisser, plus effectivement, ça sera favorable à la reprise des plus petites entreprises.
08:11— Ouais. On rappelle pour ceux qui veulent investir – et je pense que vous le rappelez sur le café de la bourse – qu'il y a une enveloppe intéressante.
08:16C'est le PEA, le plan d'épargne en actions. — Exactement. Alors pour investir sur le marché français, effectivement, c'est le PEA qu'il faut privilégier,
08:21puisque au bout de 5 ans de détention du plan, vous ne payez plus d'impôts sur les plus-values et vous payez seulement les 17% de prélèvements sociaux sur vos gains.
08:30Donc effectivement, pour investir sur le marché français, c'est ce qu'il faut privilégier. — Oui. Le mieux, Clémence, du coup, est-ce que c'est pas d'avoir un peu de tout ?
08:38Vous avez parlé d'un ETF peut-être sur les U.S. et puis quelques blue chips, c'est-à-dire des grosses valeurs en France.
08:43— Exactement. Alors oui, il faut quand même bien se rappeler que le mieux pour son portefeuille, c'est la diversification numéraire, sectorielle, géographique.
08:50Donc effectivement, investir des deux côtés de l'Atlantique, c'est une bonne idée. Et puis en privilégiant le PEA, pourquoi pas, effectivement,
08:55en faisant du stop-picking sélectif sur les actions françaises et en investissant en ETF, parce qu'il y a des ETF éligibles au PEA qui répliquent
09:03les grands indices boursiers américains. Donc comme ça, vous pouvez investir, vous positionner sur le marché américain avec toujours cet avantage fiscal du PEA,
09:10qui est très intéressant. — Et voilà. On peut faire autre chose que des actions françaises européennes dans le PEA via effectivement ces ETF.
09:16Merci, Clémence Tanguy. Je rappelle que vous êtes responsable éditoriale pour le cafédelabourse.com. Voilà. On arrive au terme de cette édition de Smart Bourse.
09:25Merci de nous avoir suivis. J'étais ravi d'animer ce Smart Bourse toute cette semaine. Lundi, vous retrouverez bien sûr Grégoire Favé.
09:32Et puis je rappelle que vous êtes de plus en plus nombreux à nous écouter. Et merci en podcast. Si Smart Bourse vous plaît, n'hésitez pas à commenter,
09:40à nous dire ce qu'on pourrait faire de plus, de mieux. Et puis si ça vous plaît, n'hésitez pas également à nous mettre 5 étoiles.
09:46Ça aide effectivement pour faire découvrir le podcast et cette émission. Merci à tous. Très bonne soirée et à très bientôt.
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