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Lundi 24 février 2025, retrouvez Michaël Israël (Cofondateur, IVO Capital Partners), Frédéric Rozier (Coresponsable de la gestion de portefeuille, Mirabaud), Florent Wabont (Économiste, ECOFI) et Jeanne Asseraf-Bitton (Directeur de la Recherche et Stratégie, BFT-IM) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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Transcription
00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:11à l'écoute des marchés.
00:12Chaque jour du lundi au vendredi, vous nous retrouvez à 20h30 à la télévision si vous
00:16nous suivez via vos box, émission que vous retrouvez également chaque jour en replay
00:20sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24Au sommaire de cette édition ce soir, nous réfléchirons avec nos invités sur les enjeux
00:28de cette équation politique en Allemagne à l'issue des résultats des élections fédérales.
00:35Une coalition bipartite se dessine entre le vainqueur, CDU de CSU, et le SPD qui a considérablement
00:42baissé à l'occasion de ces élections fédérales pour atteindre son plus faible score depuis
00:48la seconde guerre mondiale.
00:49L'autre vainqueur c'est évidemment le parti AFD d'extrême droite et puis on notera également
00:56la capacité de minorité de blocage au Bundestag entre l'AFD et Die Linke qui pourrait compliquer
01:04l'idée d'une réforme de la constitution allemande et du frein à l'endettement en
01:07Allemagne.
01:08Les enjeux de l'élection allemande, nous en parlons bien sûr avec nos invités de
01:11Planète Marché dans un instant au démarrage d'une semaine qui sera marquée par la poursuite
01:15de quelques résultats d'entreprises parmi les plus importants du monde puisque nous
01:19aurons mercredi soir la publication de Nvidia qui sera bien sûr le prochain test pour l'appétit
01:25en matière d'intelligence artificielle alors qu'on a vu quelques valeurs décrochées
01:30vendredi à la faveur de la publication d'une note d'analyse de TD Cohen qui indique notamment
01:36que Microsoft est en train de réajuster peut-être ses capacités avec l'annulation de certains
01:42contrats de leasing pour des capacités d'infrastructures d'IA.
01:45Le titre Microsoft a largement trébuché vendredi, on le retrouve aujourd'hui sur la code française
01:51à travers un titre comme Schneider Electric.
01:53Vous aurez plus de détails dans un instant avec les infos de marché que vous apporte
01:57Lily Zalkin aujourd'hui et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, nous nous focaliserons
02:01sur le segment de marché de la dette émergente, quelle est la valeur recelée à travers ces
02:07marchés de dette d'entreprises émergentes, quels sont les enjeux et les perspectives
02:11pour ce segment de marché, nous en parlerons avec les spécialistes d'Iveo Capital Partners
02:15et vous pourrez voir ou revoir l'interview de Michael Israel, cofondateur d'Iveo Capital
02:20Partners dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir.
02:22Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur
02:36les marchés, c'est Lily Zalkin qui est avec nous ce soir pour vous apporter ces informations.
02:41Bonsoir Lily.
02:42Bonsoir.
02:43A la une évidemment, les résultats des élections fédérales en Allemagne.
02:46Oui et c'est le parti démocrate chrétien CDU-CSU représenté par Friedrich Merz qui
02:50s'est imposé.
02:51Avec presque 29% des voix, il devance ainsi le parti d'extrême droite AFD qui enregistre
02:56tout de même une victoire historique avec plus de 20% des voix.
02:59Pour mettre en place un gouvernement, la CDU doit maintenant s'allier avec d'autres
03:03partis, la coalition la plus naturelle apparaissant avec le SPD d'Olaf Scholz.
03:07Friedrich Merz a promis des discussions rapides avec l'objectif de former un gouvernement
03:13de coalition d'ici la mi-avril aux alentours des vacances de Pâques.
03:18Voilà l'horizon qui a été fixé à ce stade.
03:21Intéressant de suivre dans ce contexte politique en Allemagne, Lily, l'enquête réalisée
03:26auprès des chefs d'entreprise en Allemagne, l'indice IFO pour le mois de février qui
03:30a été publié ce matin.
03:31Oui, l'indice IFO qui mesure le moral des investisseurs allemands s'est dégradé plus
03:35que prévu au mois de février.
03:37Il était attendu en hausse à 85,9 et ressort à 85,2, similaire au mois précédent.
03:43On notera toutefois une amélioration plus marquée que prévue de la composante perspective
03:47chez les chefs d'entreprise allemands.
03:49Quid du marché obligataire aujourd'hui ? Quel est l'état des lieux qu'on peut
03:52dresser sur ces marchés de dettes publiques notamment, Lily ?
03:55En Europe, le rendement de l'obligation allemande à 10 ans tourne autour de 2,50%
04:00aujourd'hui.
04:01Le rendement à 10 ans, lui, tourne autour de 2,1%.
04:03Le rendement de l'obligation française à 10 ans est stable autour de 3,2% et le rendement
04:08américain à 10 ans se stabilise sous 4,5%.
04:11Côté devises, l'euro remonte un peu par rapport au dollar et se traite aujourd'hui
04:15autour de 1,05$.
04:17A noter, l'or a atteint un nouveau plus haut à 2,973$ l'once.
04:21Qu'en est-il des indices actions en ce début de semaine, à commencer par les indices européens ?
04:25Oui, commençons par l'Europe qui est soulagée par la victoire des conservateurs aux élections
04:30législatives allemandes.
04:31Le DAX est en progression d'environ 0,7%, le stock 600 et l'euro stock 50 sont autour
04:37de l'équilibre.
04:38Le CAC 40, lui, est en repli de 0,6%.
04:40Une baisse qui s'est un peu accélérée d'ailleurs pour le CAC en fin de séance, jusqu'à 1%
04:44de repli pour l'indice parisien qui, une fois n'est pas coutume, est pénalisé aujourd'hui
04:48par Schneider Electric, la vedette du marché parisien sur l'année 2024.
04:53Rappelons-le.
04:54Oui, le spécialiste des équipements électriques s'ouvre d'une note de TD Cohen qui signale
04:58l'annulation par Microsoft de contrats de location pour des data centers.
05:02Le titre est lanterne rouge du CAC 40 et cède près de 4%.
05:05Le Grand perd près de 1% au cours de la séance et Siemens Energy, de son côté, perd près
05:09de 3% et figure parmi les plus fortes baisses de l'indice stock 600.
05:13A l'inverse, la star du jour en Europe, sur le marché européen et au sein de l'indice
05:18stock 600, c'est Just Eat Takeaway, coté entre autres à la bourse d'Amsterdam.
05:22Oui, la société d'investissement Prosus annonce le rachat du groupe de livraison
05:26de repas pour un montant de 4,1 milliards d'euros.
05:29L'offre est soutenue par le conseil d'administration de Just Eat dont le titre s'envole de plus de 50%.
05:34Que dire des marchés américains dans ce contexte, Lily ?
05:37Côté américains, Wall Street a fini en forte baisse vendredi et les investisseurs
05:41commencent à s'inquiéter de l'économie du pays et de la gestion du gouvernement Trump.
05:45Le S&P 500 a enregistré sa pire séance de 2025, pour l'instant, en baisse de 1,7%.
05:51A l'ouverture cet après-midi, les indices américains enregistrent une légère progression.
05:55Une progression qui s'est un peu affaiblie depuis puisqu'on est autour de l'équilibre,
05:59voire en légère baisse sur les indices américains.
06:02Côté macro, les investisseurs ont préconisé la deuxième estimation de l'inflation en zone euro.
06:08Oui, pour le mois de janvier, et elle ressort conforme aux attentes à plus de 2,5% sur un an.
06:13L'inflation dans sa version cœur hors alimentation et énergie s'établit en hausse de 2,7% sur un an en janvier comme en décembre.
06:19Quel sera le programme de demain sur les marchés, Lily ?
06:21Demain, les investisseurs prendront connaissance de la confiance des consommateurs du Conference Board de février
06:26et de la deuxième estimation du PIB allemand pour le quatrième trimestre.
06:29Côté résultats, Bureau Veritas est attendu en France et aux Etats-Unis, c'est Homme Dépôt qui publiera ses comptes.
06:35Lily Zalkine, avec nous ce lundi pour vous apporter les infos clés du jour sur les marchés.
06:49Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché
06:53et analyser plus particulièrement encore les résultats des élections fédérales en Allemagne
06:58et les enjeux de ces résultats d'élection sur l'économie et pour les investisseurs.
07:03Jeanne Asraf Bitton est avec nous, directeure de la recherche et de la stratégie de BFTIM.
07:07Bonsoir Jeanne, à vos côtés Florent Vabon, économiste chez Ecofi.
07:11Bonsoir Florent, et Frédéric Rosier qui nous accompagne également, co-responsable de la gestion de portefeuille chez Mirabeau.
07:16Bonsoir Frédéric, merci à vous trois d'être là, ravi de vous retrouver Jeanne.
07:20Vous avez la parole pour quelques commentaires à chaud sur ces résultats d'élection fédérale en Allemagne.
07:26L'idée qui avance est celle d'une coalition bipartite entre les vainqueurs de CDU et de CSU
07:32et un des perdants, à savoir le parti SPD de Laff-Scholz.
07:36Qu'est-ce que ça peut impliquer en matière de réflexion sur la stratégie économique de l'Allemagne
07:42et puis pour les investisseurs globaux et les marchés financiers ?
07:46D'abord, ce qui est intéressant, il me semble, c'est que le résultat est relativement proche de ce que les sondages nous indiquaient.
07:53Donc il n'y a pas de grande surprise.
07:54Bon point pour les sondeurs.
07:57Non mais dans les années qu'on a connues, c'est déjà un point important.
08:00C'est quand même très proche.
08:03Ensuite, ce qui est intéressant, c'est qu'il va y avoir, entre guillemets, s'il semble,
08:10se décider effectivement d'une coalition avec deux grands partis,
08:13ce qui veut dire davantage d'agilité, davantage de prise de décision,
08:18probablement en faveur d'une politique fiscale plus expansionniste.
08:23Ça, c'est vrai.
08:24Mais de l'autre côté, on notera quand même que même s'ils devaient inclure les verts,
08:30ils n'auraient pas la majorité des deux tiers qui est nécessaire pour une réforme constitutionnelle.
08:36Alors, est-ce qu'ils en ont vraiment besoin pour arriver à opter pour une politique plus expansionniste ?
08:43Probablement pas.
08:45Mais enfin, c'est moins favorable, on va dire, que s'ils avaient déjà une majorité.
08:50Ça se joue à Pargonchon en réalité.
08:52Mais ils n'ont pas la majorité des deux tiers.
08:54Et puis, sinon, peut-être quand même, effectivement,
08:59des espèces de scissions importantes avec l'Allemagne de l'Est
09:06où l'AFD est le premier parti, et de loin.
09:09Dans tous les lenders de l'Est, la carte est une fracture limpide.
09:14Oui, c'est assez étonnant.
09:17Une fracture dont j'ai entendu parler récemment, que je n'attendais pas du tout,
09:21et je n'ai aucune explication en l'occurrence,
09:23c'est une fracture dans la population jeune, entre hommes et femmes, surprenante.
09:29Jeunes femmes allemandes votent à gauche, jeunes hommes allemands votent à droite, voire très à droite.
09:34Et très à gauche, en l'occurrence, pour les jeunes femmes.
09:37C'est D. Lincoln, AFD.
09:39Exactement.
09:40Donc, étonnant.
09:41Donc, peut-être des choses...
09:43Donc, c'est le fameux gender gap.
09:44Là, on a l'impression qu'il se passe quelque chose, mais c'est rare.
09:47On ne l'a pas vu dans beaucoup d'endroits, donc il est très prononcé.
09:52Et puis, sinon, on attend clairement une politique...
09:56Alors, je pense que beaucoup de choses vont dépendre de ce que va faire l'Europe
10:01en termes d'augmentation des dépenses militaires.
10:04C'est-à-dire que s'ils font un truc un peu comme pour le Covid, du style,
10:08les dépenses militaires, on ne les compte pas dans les...
10:13Les règles de Maastricht.
10:14Si on les écarte, ben, exactement.
10:17Parce que l'Allemagne a quand même dit qu'elle voulait monter, en gros,
10:19de 2,1 à 3 % du PIB en termes de dépenses militaires.
10:22Donc, voilà.
10:23Sinon, tout est plus compliqué.
10:25Parce que si on doit prendre un point de PIB pour augmenter les dépenses militaires,
10:29il faut faire des arbitrages.
10:31Donc, même s'ils arrivent à remonter le niveau de déficit autorisé, c'est compliqué.
10:36Mais je pense que l'Europe va être contrainte de toute façon de contourner les règles.
10:40Donc, vous dites, quelle que soit la manière, que ce soit sur le plan
10:45ou dans la dimension européenne ou dans la dimension domestique,
10:48l'alliance qui se dessine entre CDU, CSU et SPD
10:52va quand même dans le sens d'une politique budgétaire plus relâchée.
10:57Oui.
10:57Quelle que soit la manière qu'on trouvera.
10:59Oui.
11:00D'accord.
11:00Ce ne sera peut-être pas d'une ampleur très importante
11:03et certainement pas pour cette année.
11:05D'accord.
11:05C'est-à-dire que les impacts sont plutôt...
11:07Budget 2026, hein ?
11:08Oui.
11:08Là, le budget 2025, c'est pour jusqu'en mars, je crois, encore, mais...
11:11Ce sera pour 2026, oui.
11:13Florent, comment vous regardez ?
11:14Alors, l'équation politique allemande, bien sûr,
11:16est derrière le degré d'ouverture budgétaire
11:19qu'on peut attendre du prochain gouvernement allemand.
11:23La manière de faire, les méthodes.
11:25On peut contourner, évidemment, certaines règles.
11:27Il y a beaucoup d'ingénierie fiscale possible de ce point de vue-là.
11:30Quand je regarde la réaction du marché obligataire allemand,
11:33spécifiquement, je n'ai pas l'impression que les investisseurs obligataires
11:35se disent qu'il va y avoir un tombereau de dettes allemandes
11:38qui va être mis sur le marché, là, dès demain, comme ça.
11:41Non, parce que comme ça vient d'être dit,
11:42ça dépend aussi de ce que va faire l'Europe.
11:44Est-ce qu'on a parlé, là, il y a quelques temps,
11:46d'un plan d'émission de dettes communes ?
11:49Alors, ça, forcément, ça fait pression sur les taux,
11:53plutôt à la baisse, en réalité.
11:56On a déjà vu une petite tension sur les taux européens,
11:59enfin, allemands, en l'occurrence, la semaine passée.
12:02Donc, en réalité, c'est le calme plat aujourd'hui,
12:04parce que ça avait déjà été plutôt intégré la fois précédente.
12:07Comme ça vient d'être dit,
12:08il n'y a pas vraiment de véritables surprises.
12:11Je rajouterais néanmoins une toute petite nuance,
12:12c'est qu'il semblerait qu'entre le CDU-CSU et le SPD,
12:16il y ait quand même quelques points de discorde
12:19sur certaines mesures.
12:21Puisque le parti qui est arrivé en tête est plutôt pro-business,
12:26le SPD modère un peu le point là-dessus.
12:29Et puis, pour aller chercher la réforme constitutionnelle,
12:32comme ce qui vient d'être dit,
12:33il va falloir aller chercher surtout à gauche.
12:35L'AFD a dit qu'elle ne voterait pas cette réforme constitutionnelle.
12:37C'est la position de parti, en tout cas, de l'AFD
12:40et de son leader, Alice Weidel.
12:42Donc c'est avec Die Linke qu'il faudrait négocier ce point-là ?
12:46Sur le plan de défense, ça va être moins évident.
12:49Sur des plans de dépense gouvernementales
12:51pour relancer l'activité,
12:53réorienter le modèle économique allemand, pourquoi pas, je pense.
12:57Effectivement, sur la défense, il va y avoir des réticences
12:59et ça va vraiment être important que l'Europe
13:03se montre vraiment très ferme là-dessus sur ce qu'elle va faire.
13:06Et pour conclure, je trouve que ça participe
13:08au fameux narratif qu'on avait évoqué la dernière fois,
13:11lorsque j'étais venu début janvier,
13:13de regain d'autonomie stratégique de l'Europe.
13:15Là, on est en plein dedans.
13:16Et il y a pas mal de plans qui ont été annoncés
13:20et donc on est vraiment là-dedans.
13:21La position de Die Linke, si je résume,
13:23c'est pas d'augmentation du budget de la défense,
13:26mais d'accord pour réformer le frein à l'endettement.
13:29C'est ce qui semble émerger pour l'instant.
13:31Voilà, c'est sur ce genre de point que la négociation
13:33peut se jouer avec la future coalition
13:35et l'un des partis d'extrême gauche.
13:40Frédéric, vos commentaires sur ces résultats.
13:42Et les réactions de marché ?
13:43Je disais, bon, ça bouge peu sur le marché obligataire
13:45qui avait peut-être anticipé effectivement
13:46ce résultat assez conforme au sondage.
13:49Sur le marché action, le DAX est positif,
13:52mais c'est surtout le MDAX,
13:53les valeurs moyennes allemandes,
13:54qui surperforment là aujourd'hui.
13:56C'est normal parce que dans le programme,
13:57il y avait, d'Alcidewou notamment,
13:59il y avait une baisse de l'IS
14:01à 25, de mémoire le taux proposé.
14:05Donc après, il faut le financer.
14:07C'est vrai que les Allemands ont cette particularité
14:09d'avoir mis dans la Constitution,
14:11pour éviter les dérapages,
14:12je crois que c'est l'article 109 de mémoire,
14:14et même d'avoir pensé
14:17qui allait se répartir éventuellement
14:19les sanctions de l'Europe s'il y avait des dérapages
14:22entre les Landes et le gouvernement fédéral.
14:24Donc tout était pensé.
14:25Le plan est bien ficelé.
14:28Alors après, vous savez, c'est comme...
14:30Voilà, c'est le signaux.
14:31Quand vous ficelez, c'est bien un peu dur de déficeler ça.
14:34Donc effectivement, il y a une réaction
14:35qui est très réaction pour le marché.
14:37L'énergie, par exemple,
14:39des choses qui étaient un peu mises sous pression,
14:40notamment avec les gouvernements précédents,
14:42notamment avec l'influence des verts.
14:44Donc on voit des titres comme E.ON rebondir.
14:47Le secteur automobile, par exemple.
14:48Vis-à-vis de l'énergie, les utilities marchent bien aujourd'hui.
14:52Et le real estate, l'immobilier aussi.
14:54Exactement. Là, on avait Vonovia qui rebondissait également
14:56parce qu'on sait qu'il y a un déficit de logement
14:59très important en Allemagne.
15:01Donc on voit que le marché se met dans un mode
15:04qu'on a trouvé finalement
15:05avec la nomination de Bayrou.
15:08Quelque part, c'est un peu la même réaction,
15:10je trouve, sur le marché.
15:12Il n'y a pas une incidence sur les taux
15:13comme on l'a eu en France au moment de la nomination
15:15de M. Bayrou, mais plutôt, effectivement,
15:17une réaction plutôt pro-business qui s'opère,
15:19notamment sur les valeurs industrielles,
15:21l'énergie et effectivement, le real estate.
15:23Donc vraiment, les valeurs sensibles,
15:25notamment à l'investissement et à la baisse de la fiscalité.
15:30Un mouvement qu'on avait eu aux Etats-Unis
15:32aussi avec la nomination de Trump et la baisse de l'IS
15:34qui a été souhaitée par M. Trump.
15:36Et le DAX, là, dans ce contexte, ça reste un indice fort,
15:39un indice leader en Europe ?
15:40Alors, il y a beaucoup de valeurs très en retard.
15:43Encore, au sein de l'indice ?
15:45Oui, donc il reste encore, on parlait de l'immobilier,
15:47l'immobilier a largement sous-performé
15:49également en Allemagne.
15:50Je ne parle même pas d'un Volkswagen
15:52qui était un peu en déprime,
15:53les secteurs automobiles qui sont en déprime.
15:55Donc voilà, il y a un phénomène de rattrapage
15:57tout naturellement qui s'opère sur le marché allemand,
16:01à mon avis, qui est effectivement peut-être
16:03en train de phase de reprise, comme l'a été le marché français
16:05au sein de l'Europe depuis maintenant deux mois.
16:08On est à peu près dans la même phase.
16:10Jeanne, je reste un peu sur l'Allemagne quand même.
16:13La perspective d'une politique budgétaire allemande
16:16un peu plus expansionniste,
16:17toutes proportions gardées,
16:19je crois qu'il faut avoir bien ça en tête.
16:21Qu'est-ce que ça peut impliquer pour la conjoncture européenne ?
16:24Est-ce qu'à horizon 2026,
16:27il y a quelque chose qu'on peut voir
16:28à travers des chiffres économiques en Allemagne ?
16:31Est-ce que c'est le sujet ?
16:32Qu'est-ce que ça peut impliquer pour la Banque centrale européenne également ?
16:35Si on a des changements un peu structurels peut-être
16:39dans la façon de fonctionner en Allemagne ?
16:41Alors je vais commencer par la deuxième question
16:42parce que je trouve qu'elle est très en lien avec ce qu'on vient de dire.
16:45C'est-à-dire, si tant est qu'ils ne font pas des arbitrages budgétaires,
16:49ce qui semble quand même le plus probable,
16:51il va falloir augmenter les émissions de dette.
16:54Quand on fait juste l'exercice d'augmenter les dépenses militaires
16:59de 2,1 à 3 pour l'Allemagne, 2,1 à 3 pour la France
17:03et Italie qui sont à 1,5 et Espagne à 1,3,
17:06pareil, on les remonte à 3.
17:08On s'aperçoit que ça représente quand même
17:13sur les émissions brutes allemandes et espagnoles 15 % de hausse.
17:17De plus ?
17:18Oui.
17:18Supplémentaire.
17:19Oui.
17:19Et pour France-Italie, je donne les chiffres arrondis,
17:23c'est à peu près 8, 9, 10 %.
17:26Et ce qui est intéressant de voir, c'est qu'effectivement,
17:28les marchés obligataires ne bougent pas beaucoup.
17:30Ça sous-tend que probablement la BCE est quand même là,
17:36elle a des outils, elle a évidemment le réinvestissement,
17:40mais elle a aussi le fameux outil antifragmentation
17:43qu'elle peut parfaitement utiliser si jamais besoin.
17:46Donc, c'est-à-dire qu'elle maintient, il y a une espèce de poutre comme ça.
17:50Et je pense que ça joue en partie effectivement l'idée que de toute façon,
17:55la BCE veillera à ce qu'il n'y ait pas d'incident majeur.
17:59Et que l'absorption se fasse correctement.
18:01Et qu'il n'y ait pas de disruption sur les marchés obligataires
18:03si tentés qu'ils doivent se financer par la dette.
18:07Ça, c'était le deuxième volet de la question.
18:12Maintenant, comment est-ce que ça peut jouer pour la macro de la zone ?
18:16Il faut quand même réaliser cette espèce de dispersion inédite
18:20qu'on a depuis un petit moment entre...
18:23Je vais surtout parler de l'Espagne.
18:24Mais entre l'Espagne qui a en gros une croissance plus forte que les Etats-Unis.
18:28Je citerais le Portugal, la Grèce aussi.
18:30Non, mais je sais, parce que c'est le poids lourd.
18:33C'est le poids lourd des périphériques.
18:34Mais n'oublions pas les autres.
18:35Du coup, même le concept de ce qu'on appelait avant sur les taux les périphériques,
18:39ce n'est plus très périphérique.
18:40Et puis de l'autre côté, on a le cœur de l'Europe.
18:43Et quand on regarde les prévisions qu'ont fait à la fois
18:48la Moudneuse Banque et la Banque de France en décembre,
18:52ils donnaient pour cette année 0,2 % de croissance pour l'Allemagne seulement.
18:58Là, le consensus de marché est à 0,3 %.
19:02C'est un petit peu plus ensuite, mais c'est très faible.
19:05Alors que vous avez des croissances très importantes.
19:07Ça fait cinq ans que l'économie allemande stagne.
19:09Oui, et surtout, et c'est vrai aussi,
19:12parce que pour la France, elle ne stagne pas,
19:13mais elle ne stagne pas parce qu'il y a de la dépense publique.
19:16Évidemment, je suis désolée, c'est un peu bon.
19:19En revanche, quand vous regardez la demande intérieure privée, elle stagne.
19:23Et donc, on est sur les deux pays cœur de l'Europe
19:26qui ont été un frein absolument incroyable.
19:29Donc oui, ça serait effectivement un élément majeur
19:33parce qu'on ne voit pas pour l'instant
19:36en quoi la baisse des taux à venir de la BCE, etc.,
19:39pourrait freiner le dynamisme des pays du Sud.
19:43Il n'y a pas de raison.
19:44Et en plus, il faut réaliser qu'une partie du dynamisme des pays du Sud
19:47est liée à ce qu'on appelait le « New Generation EU »,
19:52donc les plans qui ont été attribués
19:55et qui sont quand même sur des montants colossaux.
19:58C'est 10 % du PIB, à peu près, pour l'Espagne, pour l'Italie, etc.
20:02En fait, pour la France et l'Allemagne, c'est presque zéro.
20:05Et donc, leurs effets, c'est 2025 et 2026.
20:10Donc, ça veut dire que le momentum...
20:11Les faits traînent et c'est encore là.
20:13Mais donc, le fait qu'il y ait un peu de reprise,
20:16et ça pourrait aussi dynamiser la France.
20:19Ah oui.
20:19Alors, en attendant la grande révolution fiscale et budgétaire en Allemagne,
20:23enfin, en intégrant cette perspective,
20:25qu'est-ce qu'on peut dire de la situation conjoncturelle ?
20:27C'est vrai qu'on a vu une Christine Lagarde, sur la dernière Réunion,
20:32s'accrocher toujours au récit de la reprise économique en zone euro
20:36pour justifier une approche graduelle, meeting par meeting, etc.
20:41Ce récit, ce narratif de reprise économique en zone euro,
20:45on en a débattu, ne serait-ce qu'avec les chiffres du quatrième trimestre de PIB.
20:48Alors, on aura plus de détails, cette semaine, pays par pays.
20:51Mais c'est vrai qu'il n'y a rien eu de très glorieux pour démarrer 2025,
20:55en tout cas, en effet, d'entraînement.
20:56Non, alors, on part d'assez bas, c'est vrai.
20:59Les surprises ne peuvent que naître positives.
21:02C'est ce qui s'est passé au début d'année.
21:04On a des chiffres qui ont été un peu meilleurs que ce qu'on anticipait.
21:07On s'attend toujours au pire pour l'Europe depuis quelques années.
21:10Et puis donc, en réalité, ce qui se passe aujourd'hui, depuis le début de l'année,
21:14c'est aussi le reflet de ce qui se passe sur les marchés d'action européens,
21:16c'est qu'il y a un peu de mieux.
21:18Il y a un peu de mieux et je rebondis sur ce qui a été dit sur les différences
21:22en termes de croissance au sein de la zone euro.
21:24Ces différences-là, elles s'expliquent surtout par la part du secteur manufacturier dans ces économies.
21:29C'est-à-dire que les économies qui ont été le plus impactées par les hausses de taux,
21:33c'est évidemment l'Allemagne.
21:34Alors, il n'y a pas que le fait des hausses de taux.
21:36Il y a aussi la Chine.
21:36Il y a aussi le modèle qui dépendait des gaz russes, etc.
21:40Mais quand on regarde la part du secteur manufacturier et la sensibilité des économies
21:44aux taux d'intérêt, aux baisses de taux d'intérêt de la BCE,
21:47on voit qu'il y a une forme de corrélation positive.
21:50Ce qui veut dire qu'en réalité, l'économie espagnole est beaucoup plus servicielle
21:54que manufacturière, contrairement à ce qu'on pourrait penser.
21:56Et elle a très, très bien fonctionné l'an dernier.
21:59Et en 2025, si on se dit qu'il reste encore quelques baisses de taux dans les tuyaux,
22:03ça veut dire que ça peut faire des coups de boost pour ces économies-là, notamment l'Allemagne.
22:07L'Allemagne, c'est quand même le premier poids dans l'économie, dans le PIB de la zone euro.
22:11Et donc toute bonne nouvelle qui pourrait venir d'une politique budgétaire plus expansionniste,
22:15de surprises positives à partir de points très, très bas parce qu'on s'attendait au pire,
22:20va faire en sorte que le Consensus révise ses prévisions de croissance à la hausse.
22:25En tout cas, nous, c'est notre scénario.
22:26Puis il y a un autre élément important, mais on y reviendra sans doute,
22:28c'est tout ce qui se passe du côté de la guerre commerciale.
22:30Bien sûr.
22:31Pour le moment, il ne se passe rien.
22:33Pour le moment, il ne se passe rien.
22:36On peut même être étonné qu'il n'a pas forcément beaucoup mentionné l'Europe dans ses discours.
22:41Un petit peu, mais pas autant que pendant la Coupe.
22:44On y viendra, mais gardez la parole parce que dans les sujets européens,
22:48avant de parler de la guerre commerciale de Donald Trump,
22:50il y a la perspective d'un cessez-le-feu entre la Russie et l'Ukraine.
22:54C'est peut-être le dossier prioritaire du moment, d'ailleurs, pour Donald Trump aujourd'hui.
23:00Là aussi, qu'est-ce que ça implique pour l'Europe, pour l'économie européenne,
23:05pour les marchés d'action en Europe ?
23:07C'est difficile de spéculer sur la fin d'une guerre.
23:10Mais en tout cas, sur le cessez-le-feu,
23:11tel que dans les conditions qui ont été évoquées par Donald Trump,
23:15on a du mal à voir quand même l'Europe sortir gagnante de tout ça.
23:19La rhétorique de Donald Trump, c'est quand même durcie, notamment à l'égard de Zelensky.
23:24Mais on a de l'autre côté un ministre ukrainien qui dit que les discussions vont bon train malgré tout.
23:30Ça dépend à quel niveau les discussions se tiennent, j'ai l'impression.
23:33Tous les jours, on a des sons de cloche différents.
23:36Mais si on prend comme hypothèse qu'on a une résolution du conflit,
23:39et que peu importe, les conditions sont importantes,
23:43mais admettons qu'on ait une résolution du conflit,
23:45ça veut potentiellement dire un peu moins d'inflation et un peu plus de croissance.
23:50Et donc ce cocktail-là, finalement, ne change pas véritablement la donne pour la BCE,
23:54pour rebondir sur la question de tout à l'heure,
23:56puisque s'il y a un peu moins d'inflation mais qu'il y a un peu plus de croissance,
23:59au final, dans la balance des risques, ça s'équilibre.
24:03— Mais encore une fois, ça va vraiment dépendre des conditions de ce cessez-le-feu,
24:06et notamment du flux de gaz par la suite.
24:09— Je rappelle, le gaz russe qui n'a jamais été interdit dans les paquets de sanctions,
24:15et même les importations de gaz russe en provenance d'Europe pour des pays comme l'AM,
24:19a augmenté d'une vingtaine de pourcents, je crois, encore l'an dernier.
24:23Frédéric, sur les implications de marché, notamment, de la perspective d'un cessez-le-feu ?
24:28— Alors, on va parler de reconstruction. Je pense que le marché va parler que de ça, d'ailleurs.
24:32Il y a un pays à reconstruire. Il y a des infrastructures à reconstruire.
24:36Il y a toute l'électricité à refaire. Il y a des centrales à bâtir.
24:39On parlait des matières premières avec Trump. Mais il y a le ferroviaire, les routes, les bâtiments.
24:46Donc là, on va en manger. On va manger de la thématique reconstruction.
24:51En plus, c'est des secteurs qui n'ont pas tous forcément performé en bourse.
24:55Donc là, on est tous en train de faire nos calculs, en train de regarder, voilà,
25:00quels sont les acteurs qui seront les mieux placés, donc les cimentiers, les utilities également,
25:06qui vont en profiter, tous les acteurs de l'énergie qui devraient en profiter.
25:10Donc après, il faudra voir aussi l'impact économique, parce que c'est peut-être des points de croissance
25:13à récupérer, effectivement, derrière, si effectivement dans une chose équilibrée,
25:18parce qu'il faudrait pas que non plus que les Américains récupèrent le gâteau.
25:20— Ben c'est ça. Qui va financer la reconstruction ? Quel type de financement est-ce qu'on peut mettre sur la table ?
25:26Et derrière, qui va en profiter, quoi ? — De manière objective, si on analyse l'économie américaine,
25:30ouais, bon... Je vais pas dire, mais... Vous enlevez la tech, aujourd'hui... Non, mais de manière concrète sur les États-Unis.
25:38Aujourd'hui, cherchez les leaders mondiaux aux États-Unis en dehors de la tech.
25:41— Ah ben hors tech, oui. — Hors tech, voilà. Donc l'économie mondiale et les gens qui sont susceptibles
25:47d'intervenir sur cette reconstruction sont plus globaux qu'on pourrait l'imaginer.
25:51Donc là, il y a quelque chose à jouer. Je pense que le marché, c'est pas forcément un facteur de hausse immédiate
25:57ou de fausse hausse, parce qu'on vend... Vous savez, on vend toujours la nouvelle lorsqu'on est en bourse.
26:02Mais je pense que tout de suite, on va avoir une thématique très très forte qui va se distinguer, surtout si on commence à...
26:08— Et qui n'est pas payée encore. Les investisseurs n'ont pas voulu prendre trop d'avance sur cette idée-là, ce thème-là ?
26:14— Non, parce qu'on est focalisés sur des thématiques. C'est dingue à quel point le marché est monomaniaque par moment.
26:21Les Magnificent Seven, on parlera tout à l'heure des valeurs chinoises. Mais il est très concentré, finalement, le marché.
26:27— On va là où on a le plus de certitude, peut-être. — Voilà. Donc on va lui donner un os à ronger pendant quelque temps.
26:32Et l'os à ronger, le prochain os à ronger, ça sera évidemment à la fois la reconstruction et peut-être les matières premières qui suivront dans la foulée.
26:39— Ouais. Jeanne, sur les enjeux autour d'un arrêt du conflit. — Alors je rejoins ce qui a été dit.
26:44Mais j'ai quand même l'impression que la prime de risque qui était attachée à l'Europe avec le risque à la fois politique, géopolitique,
26:54de vulnérabilité énergétique, elle a quand même diminué. Et le fait que les marchés européens aient repris 10% depuis le début de l'année
27:03inclut la probabilité croissante de voir un cessez-le-feu, ce qui quand même diminue la prime de risque de tous les actifs européens.
27:12Moi, c'est un sentiment auquel je crois. Ça s'accompagne de ce qui avait été dit. Je crois, c'est-à-dire qu'il y avait un grand pessimisme sur les entreprises.
27:20Et on a vu une saison des résultats qui n'est pas très bonne sur les profits mais qui est très bonne sur les ventes.
27:26Alors c'est quand même avec un taux de surprise positive pour les entreprises européennes, j'en crois, qui a surpris favorablement.
27:33Donc ça, c'est venu s'ajouter. Et puis le dernier élément qui, à mon avis, est un élément important, c'est que le momentum d'activité,
27:41donc le taux de surprise, autant aux Etats-Unis où les marchés anticipaient que tout était bien dans le meilleur des mondes.
27:50Donc là, les surprises commencent à devenir légèrement négatives. C'est quand même rare.
27:55Ça fait deux ans que ça n'était pas arrivé. La barre était plus haute.
27:58La barre était plus haute. Et en revanche, ça remonte quand même pour l'eurozone. Encore que maintenant, là, depuis un jour, ça retombe un peu.
28:08Mais en tout cas, il y a un momentum qui s'est croisé.
28:10— Il y a une petite reconvergence. Je dis pas qu'on va rattraper le... Non. Mais Chine-Europe, ça va un peu mieux.
28:17— Japon. — Et Japon, pardon, Asie. Alors Japon-Asie et Europe, les surprises économiques sont un peu plus positives.
28:23Elles deviennent négatives aux Etats-Unis. — Oui. Ce qui est normal. C'est-à-dire que les anticipations...
28:28Il y a toujours un excès d'optimisme ou de pessimisme. Et à un moment, il commence à se corriger.
28:33Cette correction, ça a fait que le marché américain fait pas grand-chose depuis le début de l'année, là où les actifs européens font 10 %.
28:39Après, il y a une deuxième phase qui va être effectivement la nature de l'accord et puis ensuite qui va profiter de la reconstruction.
28:48— Et là, on pourra rentrer dans le détail de cette thématique. — Oui. Mais là, pour l'instant, j'ai vraiment l'impression
28:53que ce qui va se jouer, c'est l'accord. Et puis certainement quand même ce qu'on va voir, mais très prochainement,
29:01avant même que se dessine la reconstruction, c'est la capacité de l'Europe à parler d'une voie et à recouvrer
29:08une indépendance stratégique et de défense. — Je crois que c'est la première des priorités érigées par Friedrich Merckx.
29:15C'est l'indépendance en matière de sécurité vis-à-vis des États-Unis, un pays qui, comme il dit-il, ne s'intéresse plus à l'Europe.
29:22— Mais ils ont l'air de le découvrir. Obama l'avait dit en 2014, hein, qu'il s'occuperait dorénavant de l'Asie.
29:27Parce que ça fait 10 ans qu'en Europe, personne n'a voulu l'entendre. Mais bon, à un moment...
29:32— Oui. Il a fallu une dizaine d'années, effectivement, et quelques élections et une guerre pour en prendre conscience.
29:37— Oui. Mais donc je pense que cette phase-là, si elle est réussie, ça permettra encore de diminuer la prime de risque.
29:45— Et si on parle des États-Unis, là, vous avez teasé un petit peu. Il y a une forme d'épuisement conjoncturel, là,
29:50de l'activité américaine, ou c'est plus ambigu que ça ? — Je pense qu'il y a un épuisement de l'optimisme.
29:56— D'accord. — Ça y est. — C'est le moral. OK. — Ah non. Puis bon, à un moment, on anticipe. « Ça va bien. Bah ça va bien. Voilà. »
30:03— T'entends ? — Oui. — Ça peut pas toujours aller mieux. — Bah non. Voilà.
30:08— Florence, sur l'économie américaine, c'est... La lecture est toujours très ambigüe, beaucoup de bruit.
30:12On trouve des bonnes et des mauvaises nouvelles. Mais c'est vrai que là, on a une série, depuis les ventes au détail,
30:16qui montre que l'effet Trump est peut-être déjà un peu passé, quoi. Il a encore 4 ans.
30:23— Tout dépend toujours de ce que l'on regarde, en réalité. C'est-à-dire qu'une statistique vous donne une image très différente des...
30:28Prenons par exemple les PMI, qui ont fait peur au marché vendredi. PMI des services, qui sont donc passés en dessous de 50,
30:34le fameux seuil qui sépare la contraction de l'activité et l'expansion de l'activité. Donc petite crainte que le secteur des services flanche.
30:42Mais il y a d'autres indicateurs qui nous montrent que le secteur des services se porte bien. Les ventes au détail.
30:46Les ventes au détail, c'est intéressant, parce que les ventes au détail, on a tendance à l'oublier.
30:50Les ventes au détail, ça concerne principalement ce qu'on appelle les biens. Alors c'est un peu technique, mais les biens et les biens durables.
30:55Les biens durables, c'est pas le plus gros de la consommation aux États-Unis. Ce sont les services.
30:58— C'est le fun. Ça capte pas le fun, quoi. — Eh oui. Et dans les ventes au détail, on a la capacité de distinguer un petit peu
31:06l'allure des services avec une catégorie en particulier. Et là, ça va plutôt... — Plutôt bien. — Plutôt bien. Et donc de ce point de vue-là,
31:14même il y a... Alors en économie, on a un problème. Enfin quand on est économiste, on a un problème. C'est la fréquence des données.
31:18Donc les ventes au détail, c'est mensuel. Et alors quand on parle de haute fréquence, à la différence des marchés, nous, ça va être de l'hebdomadaire.
31:25— Oui, l'hebdomadaire. — L'hebdomadaire, on est très très content. Il y a quelques séries hebdomadaires privées de ventes au détail
31:31qui nous montrent que finalement, ça se passe encore assez bien. On peut regarder les cartes de crédit, etc. L'économie américaine se porte bien.
31:38Mais comme cela a été dit, c'est une question de sentiments. C'est-à-dire que les marchés se disent... On a écarté totalement le risque de récession,
31:45voire même maintenant le risque de ralentissement économique. On se dit que ça va défier la gravité à l'infini.
31:52Et puis finalement, ce dont on se rend compte, c'est que de temps en temps, il y a des petites surprises. Sur l'emploi, on n'est pas à l'abri non plus
31:56qu'il y a un petit mois où ça flanche un peu. — Et donc il y a des risques de voir le marché faire à nouveau des allers-retours,
32:01notamment sur les anticipations de mouvements de taux de la Réserve fédérale américaine. En 2024, je sais plus par où on est passés,
32:08mais à un moment, on voyait cette baisse de taux, puis zéro. Puis on a commencé à parler de hausse de taux pour revenir finalement
32:13à 100 points de base de baisse de taux, qui était le scénario central de la Fed depuis un bon moment. Est-ce qu'on rejoue à ce jeu-là
32:20aussi aujourd'hui ? Le marché a effacé quand même beaucoup des baisses de taux qu'on prévoyait normalement pour cette année.
32:27— Alors c'est vrai qu'il y a cette idée que la Fed a le luxe de pouvoir baisser les taux tant qu'elle veut et de regarder ce qui se passe, etc.
32:35Mais en réalité, elle fait face à énormément d'incertitudes. C'est-à-dire qu'on en a parlé un petit peu. C'est que les droits de douane...
32:43— Même s'ils sont pas appliqués, ça génère de l'incertitude. Va-t-il y aller ? Qu'est-ce que ça va donner le 1er avril ?
32:49Quand on fait des calculs, on voit que ça baisse de quasiment 3% à 4% le revenu disponible des ménages, et surtout les moins aisés.
32:56Donc ça veut dire moins de croissance et un peu plus d'inflation. Alors la Fed, qu'est-ce qu'elle fait dans ces conditions-là ?
33:03Elle passe au travers de la hausse d'inflation des droits de douane, peut-être, mais elle passe pas au travers d'une dégradation
33:10d'immigration et de la croissance. Donc c'est ça, l'enjeu. — Ça reprend un peu le schéma que la Fed avait eu sur la première guerre commerciale, 2018-2019.
33:20— Oui. Alors à ceci près qu'elle était dans une phase de hausse de taux. — C'est vrai. — Et qu'à un moment donné, effectivement,
33:27Jérôme Powell avait décidé de s'arrêter. On ne saura jamais, même aujourd'hui, si c'était à cause de Donald Trump ou si c'était de son fait, lui.
33:34— Et puis ensuite, effectivement, elle a baissé les taux. Mais c'est parce que l'incertitude et la guerre commerciale avaient généré une baisse de l'activité manufacturière,
33:42une dégradation de l'emploi dans le secteur manufacturier. Et la Fed avait dû agir pour rétablir son...
33:47— Même sans exécution de la menace, la seule menace peut avoir une implication sur la fonction de réaction de la réalité d'arrière-plan.
33:54— Quand on regarde les ménages, quand on leur demande quelle anticipation d'inflation ils ont... — Ah oui. C'est beaucoup remonté.
33:58C'est beaucoup remonté, oui, effectivement, avec toujours autant de disparaîtés entre démocrates et républicains.
34:03— C'est l'incertitude qui s'exprime. — Ouais. Frédéric, sur... Ouais, les États-Unis, la surprise économique négative, et puis les marchés américains,
34:11l'idée que les Trump trades se sont quand même bien épuisés au moment même où l'animal est arrivé à la maison porche, quoi.
34:17— Au moment où il fait ses annonces sur l'IA et on a dit « psych » en même temps, là, c'est la fin. Donc... Non, non. Au-delà de ça, c'est un peu avec les résultats de Walmart
34:27un peu quelque chose à mon avis assez symbolique de la mentalité aussi de consommateurs américains. C'est que les Américains sont toujours dans le ressenti.
34:37Et le ressenti d'un Américain les dernières, c'était un marché qui montait. Il y a eu l'élection de Trump. Il y avait l'épargne qui a disparu.
34:44Il y avait beaucoup de choses favorables, finalement. On est en plein emploi. Et donc on commence à avoir des petits... Ouais, pas des red flags, mais...
34:52— Des petits canaris ? — Des petits trucs qui arrivent comme ça, qui... — Ouais ? Et c'est quoi, les petits canaris, alors ?
34:56— Prenez par exemple... Tout bête. En France, on se sent loin, mais les cryptos, c'est quand même très agité depuis quelque temps, avec des fois des grosses baisses,
35:05ce genre de choses comme ça. L'incertitude, parce que vous connaissez tous des fonctionnaires et vous savez pas combien Dodge va liquider de fonctionnaires.
35:12Donc c'est aussi une incertitude qui arrive. — Ça représente pas énormément, je crois, de la workforce américaine.
35:17— Non, non. C'est juste... C'est dans le ressenti. — Ouais, ouais. C'est le sentiment. Ça participe. J'entends. — Vous allez avoir à la télé des gens sortir, comme à l'époque de Lehman,
35:24avec des cartons. C'est juste un ressenti. C'est-à-dire que quand vous avez priceé peut-être le meilleur, quand vous commencez à avoir des petites choses comme ça
35:32à droite et à gauche, avec une incertitude aussi, peut-être avec l'emploi qui va commencer à stagner, une épeinte qui est plus là, des cartes de crédit,
35:40les taux des cartes de crédit... Je rappelle que les taux des cartes de crédit, c'est à 30%. Alors on en parle, mais attention aux taux de défaut
35:46des cartes de crédit. Et je sais qu'on n'arrête pas d'en parler. Et à chaque fois, c'est de plus en plus haut. Mais ça veut dire qu'on a de la réserve en moins.
35:52Donc c'est vrai qu'on pourrait avoir une phase un peu plus délicate sur la conso américaine. Ça ne m'étonnerait pas. Et dans ce cas-là, le marché...
35:59C'est vraiment comme Walmart. Walmart est vraiment pour moi un révélateur. Ça a été quasiment le meilleur performeur depuis 2 ans sur les marchés américains.
36:08On voit que ça commence à bloquer. Attention quand même. Et pour le coup, en Europe, c'est l'inverse, puisque nous, on était déjà dans cette...
36:15Mais c'est quoi le risque ? Parce que c'est ce qu'on disait en ouverture des missions. Alors que nous, on prend 10% en Europe, et puis que la Chine boursière
36:22se réveille un peu. Les Etats-Unis ne font rien. Ne rien faire, ça ne veut pas dire plonger de 20%, justement. C'est-à-dire qu'on est encore dans un scénario
36:30où les Etats-Unis, les indices actions américains restent haussiers, restent... On a marqué des records encore, je crois, la semaine dernière sur le S&P 500.
36:40Il n'y a rien de catastrophique du point de vue des niveaux de prix d'indices, mais c'est la dynamique.
36:45C'est plus large aussi. Et il y a un mois et demi, les Américains étaient convaincus qu'ils étaient les plus forts et qu'ils avaient la maîtrise de l'intelligence artificielle,
36:51que c'était le roi du monde. Ça a pris quand même un petit coup. Pour le coup, on voit avec beaucoup d'annonces venant des Chinois... Je ne vais pas entrer dans la technicité,
37:01mais c'est vrai que ce leadership qu'on pensait imposer au monde, quelque part, ça met aussi un petit coup sur la croûte.
37:08— Et puis ça ajoute à ça, parce que la question des surcapacités d'infrastructures, on l'a tous en tête depuis un moment. Et puis là, un analyste ou des analystes chez Tim Cohen
37:16nous disent, attention, de source sûre, Microsoft est en train d'abandonner certains contrats de leasing. On ne sait pas ce que ça peut représenter.
37:23C'est peut-être juste des ajustements ou c'est peut-être une vision un peu moins rose, effectivement. — Oui, mais pendant le même temps, vous avez Apple qui...
37:29— Oui, qui dit qu'on va accélérer sur les investissements. Non, non, mais... — Donc là, tous les jours, si on est vraiment hypersensibles ou faire attention à ça,
37:37c'est que tous les jours, on a une information inverse. — Est-ce que... Oui. Ah oui. — Tous les jours. Donc là, c'est... Et là, le secteur de l'énergie,
37:42parce que bien sûr, T.D. Cohen, c'est aussi la demande d'énergie nécessaire là-dessus. — Bien sûr. Parce que Schneider et Siemens, d'ailleurs.
37:48— C'est pour Schneider là-dessus. Tout ce qui... — On voit bien la sensibilité du marché à la moindre micro-nouvelle concernant ses investissements.
37:56— Ça, c'est un point d'alerte quand même sur le marché. Quand vous avez une hypersensibilité comme ça à la micro-nouvelle, c'est un point d'attention qui pourrait
38:04être les prémices d'un mouvement peut-être plus global de contraction. — Et comment ça se traduit dans la gestion d'un portefeuille, d'une allocation ?
38:12Il faut déjà être plus prudent. Il faut déjà... — Comme tout le monde, on a réalloué quand même très fortement sur l'Europe, sur les mid-cap européennes aussi,
38:20comme on avait parlé la dernière fois. L'Asie, évidemment, c'est un endroit où il faut être positionné. Donc... — Bah évidemment, oui. Enfin jusqu'à 2 ou 3 mois,
38:29il n'y avait rien d'évident à dire que j'allais en Asie. Peut-être pas par le Japon. J'en sais rien, mais... — Non, non, mais voilà. Donc c'est de manière plus équilibrée.
38:37Réduire la voilure quand même sur les technos, ça, c'était aussi quelque chose d'assez évident à faire. Et ce qu'on avait parlé la dernière fois,
38:43de l'équipondération, c'est de jouer l'équipondération, de jouer finalement une économie américaine qui se porte bien et qui n'est pas centrée uniquement sur la tech.
38:52Donc il y avait, à mon avis, ça, le mieux à faire pour jouer le début d'année. — Et le marché un peu moins sensible aux variations d'un titre comme NVIDIA,
39:00qui va publier cette semaine ? Et on sait que toujours avec les marchés d'options, ça peut bouger de 10% dans un sens ou dans l'autre. Minimum, hein. J'en sais rien.
39:06— Là, pas le droit à l'erreur. Mais quand je dis pas le droit à l'erreur, c'est... — Mais c'est juste pour NVIDIA ou c'est l'ensemble du marché américain qui est encore concerné ?
39:12— Non. Il y a des effets... Alors sur NVIDIA, il y a des effets report. On s'aperçoit que le fait que NVIDIA bloque a eu un effet un petit peu de...
39:21Ça a répandu un petit peu. On a vu des Intel ressurgir, des IBM ressurgir, des acteurs plus globaux, plus anciens, d'ailleurs, prendre un peu plus d'importance.
39:32Donc on estime, en tout cas le marché estime, que NVIDIA a une bonne partie du gâteau. Mais aujourd'hui, le gâteau est suffisamment important pour que d'autres acteurs
39:40qui ont de la réserve de performance puissent bien performer dans les mois à venir. Et c'est ce qui se passe sur le marché.
39:44— Ouais. Jeanne, forces et faiblesses du marché américain. Qu'est-ce que vous en dites ?
39:48— J'aurais ajouté à ce qui a été dit peut-être deux éléments. Le premier, c'est le dollar. C'est-à-dire que la tenue du dollar permettrait d'absorber
39:58beaucoup de choses en termes de perte de pouvoir d'achat du consommateur américain. Pour l'instant, ce qu'on voit, c'est qu'à chaque fois qu'il y a des menaces tarifaires,
40:06le dollar monte. Donc attention, c'est peut-être pas un effet... Voilà. L'autre élément...
40:14— C'est-à-dire la corrélation pourrait s'inverser ? On pourrait à un moment franchir un point qui...
40:17— Ça peut absorber. C'est-à-dire que si le dollar se rend chérissant, s'il prend 4 % et que de l'autre côté, les augmentations tarifaires font qu'il y a...
40:27— Très clair. Oui, oui. — Ça absorbe. Donc ça, c'est quand même un élément important et qui peut être induit par le fait que s'il y a les relèvements
40:36de tarifs, la fête peut s'arrêter. Alors que la BCEL va au contraire continuer de baisser les taux, si la fête s'arrête ou que le marché se met à anticiper
40:45que la fête est susceptible de remonter les taux, ça jouera sur le dollar. Donc ça vient quand même absorber.
40:51Le deuxième élément, c'est que le marché financier, c'est pas neutre le fait qu'il s'arrête de monter. En fait, quand vous regardez, il y a
41:00un indicateur intéressant de la fête qui est l'indicateur des conditions financières. Et elle exprime les conditions financières en termes de
41:09combien elles vont ajouter ou enlever à la croissance des 12 mois à venir. Et est parue là – hier, vendredi, je ne sais plus – celle de janvier.
41:18C'est très intéressant, parce que les conditions financières sont jugées ou estimées par la fête favorables à la croissance. Pas énormément.
41:27Mais elles sont censées ajouter 0, 2, 0, 3 points, à peu près, uniquement à cause des marchés d'action.
41:33– Le dollar est trop cher. – Les taux, ce qui joue en négatif, c'est les taux de crédit. Quasiment pas les taux de la fête.
41:42Le gros du truc, c'est quand même... Et donc attention, parce que c'est vrai qu'aux États-Unis, la bonne tenue du marché action est importante pour l'activité.
41:53– J'entends. – C'est beaucoup plus important que dans d'autres pays.
41:57– La faveur des conditions financières repose aujourd'hui quasi exclusivement, enfin en grande partie, sur la bonne tenue des indices actions.
42:03– Voilà. Je veux dire aussi que si ça ne tient pas, la fête qui a son double objectif de plein emploi et de trucs,
42:10si elle estime que le plein emploi est menacé, elle pourra reprendre les baisses de taux pour compenser le fait que le marché action ne tienne pas.
42:18– Alors, l'environnement est risconne, là, après tout ce qu'on a dit ? Enfin, je veux dire, voir l'Europe monter,
42:23voir la Chine et la tech chinoise se réveiller avec 10 psyches, ça nous donne l'idée que les investisseurs sont risconnes aujourd'hui ?
42:32Est-ce que je vois des flux encore sur le monétaire ? Je regardais les compilations qui sont faites sur un mois en janvier.
42:38Bon, les flux, ils vont encore beaucoup sur le monétaire. Alors, est-ce que c'est un effet de latence, de décalage,
42:44en attendant de voir des taux franchement plus bas ? Ou est-ce que c'est aussi le signe que tout le monde n'est pas très confortable dans le marché ?
42:50– Tout le monde ne participe pas au marché, effectivement, dans son ensemble. Mais, en fait, c'est ce qui ressort de nos discussions.
42:56C'est-à-dire qu'il y a un sentiment positif sur la zone euro parce qu'on était très pessimiste.
43:01– Parce qu'on est très bas.
43:02– Parce qu'on était très pessimiste. En fait, le cocktail, il est très porteur.
43:05Alors, la question maintenant qu'il faut se poser, je pense, c'est est-ce qu'on est parti trop vite, trop fort ?
43:10Parce qu'on l'a évoqué, on est à 10% de surperformance quasiment.
43:14– C'est le bon moment pour se poser des questions, 10%.
43:17Jeanne dit oui. Je dis c'est le bon moment pour se poser des questions quand on va faire un plus 10 sur l'Europe et Jeanne dit oui.
43:23– Alors après, en réalité, ça rejoint absolument tout ce qu'on s'est dit jusqu'à présent.
43:27C'est-à-dire que si on voit une politique budgétaire expansionniste en Allemagne plus expansionniste,
43:32ça va rajouter effectivement à ce sentiment pour que les actions européennes continuent de performer.
43:37La valorisation. Alors quand on regarde en absolu, on va dire que les actions européennes sont bon marché.
43:43Quand on regarde par rapport aux États-Unis, elles sont franchement décotées.
43:47Franchement décotées. Et ce n'est pas un argument suffisant.
43:50On peut coupler ça avec la Banque centrale européenne.
43:52La Banque centrale européenne, effectivement, on peut avoir des désaccords sur combien de baisses de taux,
43:56mais on peut se dire qu'au moins il y en aura au moins deux sur la réunion de mars et d'avril.
44:01Nous, typiquement, dans notre scénario, on est un peu en décalage parce qu'on ne voit pas au-delà d'avril.
44:06Mais ce n'est pas très grave. Parce qu'en réalité, il y a déjà eu des baisses de taux précédemment.
44:10Il y en aura encore un petit peu. Et donc ça va booster la croissance.
44:14Donc après, si en plus de sous-star, la guerre commerciale se termine bien, on l'espère.
44:20– Oui, les potentiels catalystes sont attendus.
44:25– Mais la question, encore une fois, c'est de savoir si 10% ce n'est déjà pas trop maintenant.
44:29Est-ce qu'on va peut-être avoir une petite respiration, etc.
44:32– Bon, que dit le gérant ? Est-ce que 10% de gains sur l'Europe, est-ce que c'est déjà trop ?
44:36Ou alors, qu'est-ce qui pourrait emmener les actions et les indices d'action en Europe au-delà d'une hausse de 10% ?
44:41– Moi, je vais aller à contre-courant sur le dollar.
44:43Je vais rebondir là-dessus.
44:45Moi, c'est de l'intuition plutôt négative sur le dollar.
44:49– Il y a des arguments pour l'être.
44:52– Alors, je vais vous expliquer.
44:54Si on parle, puisque notre métier c'est de l'anticipation,
44:58aujourd'hui, le marché, il anticipe quoi ?
45:00Un différentiel de taux d'intérêt entre les États-Unis et l'Europe.
45:03C'est déjà intégré.
45:05Il intègre, on parlait de prime de risque sur l'Europe, c'est intégré.
45:09Il intègre la croissance, le différentiel de croissance, c'est intégré.
45:14Et je me dis, si tout ça ne se met pas dans le scénario qui est préécrit sur le marché,
45:20attention quand même, parce que je vois le dollar à 0,4,
45:23on est assez éloigné d'ailleurs de la parité des pouvoirs d'achat.
45:25Je pense qu'il manque encore 6-7% pour revenir.
45:28Donc, j'imagine assez bien le dollar revenir, honnêtement, vers les 1,10-1,12.
45:34– Là, on était en septembre.
45:35– Oui, je pense que c'est un mouvement qui, puisque tout le monde est dans le sens inverse,
45:39on va aller plutôt dans ce sens-là, juste parce qu'il faut être logique.
45:44Si on est dans le scénario pro-européen dans nos investissements,
45:48si on est dans un scénario d'incertitude sur les taux d'intérêt
45:52à la fois aux États-Unis et en Europe,
45:54je pense qu'on pourrait avoir une surprise du côté du dollar.
45:57Donc, attention sur le marché américain par un effet de dépréciation de la monnaie.
46:03Peut-être de manière couverte, mais le carré coûte très cher.
46:06En tout cas, la différence de taux d'intérêt coûte un peu cher.
46:08Donc, pas négatif sur les marchés.
46:10Il pourrait y avoir une phase de consolidation.
46:12Et attention au dollar.
46:13– Mais l'effet de change peut venir peut-être perturber.
46:15– Exactement, attention à ça.
46:17– Bon, on suivra le dollar.
46:19Évidemment, la politique du dollar fort est intacte.
46:22Répétez, il y a encore quelques jours, le secrétaire du Trésor scandinocène…
46:25– Oui, et Trump a chargé dix fois d'alliés.
46:27– Oui, oui, oui.
46:28– Dans la même phrase, quasiment dans la même semaine, à l'époque de Davos…
46:31– La grande spéculation du moment, c'est savoir
46:33est-ce qu'on aura des accords du Mazda 2 ou de Mar-a-Lago ?
46:36On verra.
46:37Peut-être pas encore tout de suite,
46:38mais c'est peut-être un sujet de cette mandature de Trump.
46:41Merci beaucoup à vous trois d'avoir été des invités de Planète Marché.
46:43Jeanne Asraf, Biton, BFTIM, Florent Vabon, Ecofi, Frédéric Rosier, Mirabeau.
46:47Générique
46:57Le dernier quart d'heure de Smart,
46:59bon, chaque fois c'est le quart d'heure thématique.
47:01Le thème ce soir, c'est celui de la dette émergente
47:03et je vous propose ainsi de voir ou revoir l'intervention de Michael Israel,
47:07cofondateur d'Ivo Capital Partners,
47:09qui est venu nous voir il y a quelques jours à peine
47:11pour évoquer les enjeux et les perspectives de ce segment de marché,
47:15celui donc de la dette émergente.
47:17Générique
47:21Quelque chose qui est important dans la gestion obligataire,
47:23c'est votre rendement à l'entrée,
47:25puisque c'est vraiment ce qui va soit vous amener de la bonne performance,
47:29soit même vous protéger si jamais il y avait des vents contraires
47:32sur la période d'investissement.
47:34Donc depuis 2022, une chose est claire,
47:36c'est qu'on repart, on démarre chaque début d'année
47:39et c'est encore le cas d'ailleurs en 2025,
47:42on démarre chaque début d'année avec des niveaux de rendement élevés
47:45grâce à la remontée des taux et à l'écartement des spreads qu'il y a eu.
47:49Donc on a eu les deux moteurs, les deux composantes des rendements,
47:52à la fois les taux et les spreads,
47:54qui ont repricé en 2022
47:56et donc on est parti avec ce qu'on appelle du carry embarqué,
48:00qui était intéressant.
48:02Et bien que nous avons eu une baisse des spreads depuis 2022,
48:07bien étonnamment, on pourrait se dire,
48:09normalement on devrait avoir de moins en moins de rendement
48:12pour démarrer chaque nouvelle année,
48:14puisque si on a fait des si bonnes perfs pendant deux années consécutives,
48:17on est à des perfs quand même double digit
48:19sur beaucoup de classes d'actifs obligataires,
48:21incluant la nôtre,
48:22et bien c'est qu'il a bien dû y avoir un moteur en plus
48:25et comme en plus les gens sont pas mal habitués
48:27à gagner de l'argent par les mouvements de spread
48:30et les mouvements de taux dans l'obligataire,
48:32moins que par le carry,
48:34et bien on pourrait se dire,
48:35on a un niveau de rendement plus faible aujourd'hui
48:37et comme on a eu effectivement une baisse des spreads,
48:40mais on a eu une remontée des taux,
48:42en tout cas pour ce qui nous intéresse à nous,
48:44qui est la courbe américaine,
48:45et bien finalement les choses s'équilibrent,
48:47on repart, par exemple cette année,
48:49on repart avec 9% de rendement sur le portefeuille flagship,
48:52un portefeuille RETWB,
48:54on repart avec du high single digit,
48:57comme on dit en anglais,
48:58pour démarrer l'année en termes de rendement.
49:00Spread donc c'est les écarts de primes de risque,
49:03la prime que je paye pour être créancier d'une entreprise
49:07par rapport au taux sans risque local,
49:09c'est ça,
49:10ou pourtant sans risque américain en l'occurrence,
49:12pour vous,
49:13puisque vous êtes en devise dure,
49:15pardon,
49:16mais c'est intéressant,
49:17cette histoire de spread,
49:19ça ne vous inquiète pas,
49:20le fait que les spreads se soient compressés,
49:23alors tout dépend,
49:24je ne sais pas dans votre univers émergent,
49:25mais sur du spread high yield américain,
49:28on est peut-être au plus bas aujourd'hui,
49:30l'écart de primes de risque pour une entreprise américaine
49:32à haut rendement n'a jamais été aussi faible qu'aujourd'hui,
49:35est-ce que c'est quand même un sujet ou pas ?
49:37Alors,
49:38trois éléments de réponse à cette question,
49:40d'abord,
49:41contrairement au high yield US,
49:42le high yield émergent n'est pas à son plus bas historique,
49:46et c'est le cas sur le high yield US,
49:48c'est vrai,
49:49donc on est encore à,
49:50je crois un peu plus de 100 BP,
49:51si on prend le spread historique,
49:53enfin d'ailleurs,
49:54ça dépend de combien on remonte,
49:55mais on peut même trouver plus que 100 BP,
49:57mais je vais reprendre sur la période plus courte,
49:59c'est-à-dire sur les 10 dernières années,
50:02on a encore une marge d'au moins 100 BP,
50:05si on compare juste en historique,
50:08est-ce qu'on est au plus bas.
50:09Il y a toujours un petit matelas quand même sur les émergents,
50:11de ce point de vue-là.
50:12Exactement, ça c'est clair.
50:13Ensuite, les spreads,
50:14il faut toujours les regarder en plus,
50:15au regard de la qualité de crédit du moment,
50:17parce que bon,
50:18on peut peut-être vous montrer des spreads d'un autre niveau,
50:20à un autre moment,
50:21mais ce n'était pas la même photo,
50:22donc aujourd'hui,
50:23on sait que la qualité de crédit,
50:25elle s'est améliorée sur la période,
50:28si je compare même avec la période
50:29où les spreads étaient très serrés.
50:32Très serrés, très serrés.
50:34Donc on a aujourd'hui,
50:35je ne vais pas vous dire qu'on n'a pas d'inquiétude spread,
50:38peut-être je pourrais vous dire d'où est-ce qu'elle peut venir,
50:41mais on n'a pas,
50:42si on ne faisait pas,
50:43si on ne se préoccupait pas de la volatilité,
50:46si vous me demandez,
50:47est-ce qu'avec des niveaux de taux,
50:48plus les niveaux de spread aujourd'hui,
50:50et ça donne un niveau de rendement
50:51qui est celui que je vous ai donné,
50:53et la qualité de crédit qui est en face,
50:55si on ne se préoccupait pas du reste,
50:57on dort très tranquille.
50:58Oui, oui, j'entends.
50:59Vous avez toujours ce graphique chez IVEO Capital Partners,
51:02mais moi qui m'a frappé,
51:03vous me l'avez montré déjà il y a quelques années,
51:05Michael, mais vous le mettez à jour en permanence.
51:07Pour bien montrer la qualité du gisement
51:10de l'univers high yield émergent
51:12par rapport à l'univers high yield développé,
51:17par exemple,
51:18alors on peut faire l'exercice sur le high yield
51:20ou sur l'investment grade,
51:21mais vous regardez les niveaux de levier.
51:23Oui, tout à fait.
51:24Et rien que là,
51:25ça montre un écart spectaculaire.
51:27Oui, alors c'est intéressant
51:28parce qu'on peut le ramener au spread
51:30comme on peut le ramener aussi au rendement
51:32parce qu'à la fin,
51:33c'est notre métier de nous préoccuper
51:35des niveaux de spread, des niveaux de taux.
51:37Mais à la fin, votre rendement,
51:39vous pouvez le faire,
51:40que vous le fassiez avec du spread ou avec du taux,
51:42on s'en fiche un peu, j'allais dire,
51:43excusez-moi de le dire comme ça.
51:45Et d'ailleurs, il y a des cycles
51:46où on le fait plus par les taux,
51:47d'autres où on le fait plus par les spreads.
51:49Et aujourd'hui, en tout cas,
51:50quand on regarde les spreads
51:51au regard de ces leviers,
51:52donc ça se lit rapidement,
51:54mais si vous prenez la courbe de gauche,
51:56la partie gauche,
51:57on est dans l'investment grade.
51:58On a une courbe d'abord
51:59que vous le voyez quand même plutôt en déclin
52:02et c'est quoi ?
52:03C'est l'endettement des entreprises
52:05sur le ratio net debt rapporté à l'EBITDA.
52:07Et on voit qu'il y a trois fois moins
52:09d'endettements sur les bilans en général
52:11des entreprises émergentes
52:12et dans le high yield qui est à droite,
52:14on tourne autour plutôt
52:15de deux fois moins d'endettements.
52:16Mais ce n'est pas que sur ce critère
52:18qu'on voit la qualité.
52:19Il y a pas mal de choses assez remarquables.
52:21Si on regarde le service de la dette,
52:23c'est-à-dire combien d'années d'EBITDA
52:25on a pour payer les intérêts de la dette,
52:27on est sur des niveaux très élevés,
52:28on est même sur des niveaux supérieurs
52:30après 2022,
52:31alors que le coût de capital est monté entre-temps.
52:33Donc clairement au niveau fondamental,
52:36est-ce qu'on a des inquiétudes ?
52:38Non.
52:39Donc c'est des inquiétudes de vol
52:40qu'on peut avoir éventuellement sur le marché.
52:43Et qui peuvent venir d'où, Michael,
52:44puisque c'est la question
52:45que vous vous posez tous les jours
52:47en tant que gérant obligataire.
52:49Si je suis tranquille sur mes fondamentaux,
52:51qu'est-ce qui peut venir bousculer ces marchés ?
52:54Et les spreads, par exemple ?
52:56Alors bon, justement sur les spreads,
52:58je pense critère numéro 1,
53:00si on devait les lister,
53:02mais celui-là, j'allais dire,
53:03il concerne un peu tout le monde,
53:04c'est pas spécifique à notre classe d'actifs,
53:06mais il y a quand même un très fort consensus
53:07sur l'extension du cycle de croissance américain.
53:10On a l'impression que rien ne peut
53:13faire dérailler ces attentes-là.
53:16Bon, s'il y avait un peu de déception
53:18sur ce plan-là,
53:20sur les spreads,
53:21puisque les spreads reflètent vraiment
53:23des espoirs de croissance économique,
53:25s'il y avait de la déception,
53:27et ça c'est aussi toujours le même binôme,
53:29c'est la déception et des marchés
53:31qui sont bien valorisés,
53:32donc on peut avoir des réactions sur les spreads.
53:34Sur ces niveaux de valeurs aujourd'hui
53:36du high yield américain,
53:37il y aurait forcément une réaction
53:39en cas de déception sur la croissance américaine.
53:41Exactement, c'est ce qu'on pense,
53:42et comme il y a, c'est la réalité,
53:44on est quand même tous un peu corrélés
53:45au high yield US,
53:47donc s'il y avait un mouvement sur le high yield US,
53:49il pourrait y avoir un peu de décalage.
53:51La bonne nouvelle face à ça,
53:53j'en reviens à cette fameuse composition du rendement,
53:55c'est qu'on a aujourd'hui dans notre rendement
53:57pas que du spread, comme par le passé,
53:59et aujourd'hui on a du taux,
54:01à peu près 50% c'est du taux,
54:03et donc si vraiment il y avait un ralentissement,
54:05on pourrait avoir cette fois-ci
54:07la composante taux qui joue en notre faveur,
54:10et qui viendrait rééquilibrer un petit peu
54:12l'éventuel mark to market négatif
54:14qu'on aurait sur les spreads.
54:16Et j'en termine juste un mot là-dessus,
54:18c'est que sur les spreads US,
54:20là où il y a quelque chose qui peut nous aider,
54:22c'est que l'écart actuellement,
54:24l'écart de spread entre les spreads US
54:26et les spreads émergents,
54:27en revanche en historique,
54:29le US AI l'a tellement baissé,
54:31que l'écart de spread il est quand même pas mal,
54:33et quand on regarde juste cet écart en historique,
54:35on a un niveau qui est assez correct au-dessus de la médiane,
54:37donc il y a de la place
54:39pour encaisser un petit peu
54:41de remontées éventuelles,
54:43ou de remontées des spreads US,
54:45ou d'avoir des spreads émergents qui continuent à baisser.
54:47Ça c'est le risque macro,
54:49le risque sur la croissance américaine.
54:51Est-ce qu'il y a d'autres types de risques,
54:53partant notamment de la courbe en dollars,
54:55qui est votre benchmark pour investir
54:57en devises dures dans la dette émergente,
54:59Mickaël ?
55:01Je ne sais pas, on parle des déficits américains,
55:03de la signature, de la prime de terme,
55:05etc. Est-ce que tout ça aussi
55:07peut se refléter,
55:09se traduire en volatilité
55:11pour vos marchés à vous ?
55:13Alors oui. Bon, alors évidemment,
55:15il peut y avoir de la volatilité sur la partie tôt.
55:17Bon, honnêtement, chez IVEO,
55:19on aime bien quand même cette partie tôt,
55:21qui vient déjà de repricer, et qui price une certaine
55:23incertitude Trump sur à peu près tous les sujets.
55:25Ça ne veut pas dire
55:27qu'elle price pleinement, mais on ne peut pas dire
55:29qu'elle ne price rien. Et donc ça, on aime bien
55:31dans les horizons de temps dans lesquels on travaille nous,
55:33les durations qu'on a, qui sont du corporate,
55:35on n'est pas sur des choses très longues,
55:37donc on est quand même à l'aise avec ce point de départ.
55:39Mais attention, ce que vous soulignez
55:41est quand même intéressant sur
55:43ces problématiques de déficit budgétaire,
55:45etc. Ce qu'il faut comprendre, c'est que
55:47ces taux higher for longer,
55:49ce qui est un peu ce qu'on vit, et finalement,
55:51je ne sais pas si vous vous souvenez,
55:53il y a une fois, j'étais passé chez vous, et j'avais dit,
55:55vous savez, pour un gérant, obligataire, mais pourvu que ça dure.
55:57C'est-à-dire, si on peut démarrer
55:59le rendement à neuf,
56:01on va avoir un cycle,
56:03et regardez, depuis deux ans, on fait nos meilleures
56:05performances, et ça continue.
56:07Mais ce système-là de higher
56:09for longer, au surplus,
56:11qui a beaucoup de valeur actuellement
56:13dans la partie US, parce que c'est du
56:15rendement réel.
56:17Comme les taux réels américains sont très positifs,
56:19pas loin de 20%,
56:21nos rendements réels sont extrêmement forts.
56:23Donc, est-ce qu'on aime la situation ?
56:25Oui. Et comme toujours,
56:27higher for longer, c'est bien si vous êtes prêteur,
56:29à condition que ça ne pose pas de problème
56:31chez vos emprunteurs. On a vu que chez nos emprunteurs,
56:33en tout cas les corporate,
56:35ils encaissent,
56:37le higher for longer, ce n'est pas un sujet.
56:39Je trouve que dans les émergents, il y a toujours
56:41ces jeux de contamination entre le souverain
56:43et le corpo, qui sont d'ailleurs
56:45des superbes opportunités d'investissement.
56:47Et pourquoi je parle de ça ? Parce que côté souverain,
56:49en revanche, côté souverain émergent,
56:51on ne peut pas dire non plus que la photo
56:53soit parfaite. Il y a eu quand même
56:55de la détérioration au niveau des endettements aussi,
56:57ce n'est pas qu'une problématique
56:59chez les développés.
57:01Et aussi,
57:03ils sont obligés de garder, contraints,
57:05de garder des taux réels locaux
57:07très élevés pour éviter
57:09la fuite de capitaux à cause de ces taux réels américains
57:11très élevés. Du coup,
57:13ça étouffe un petit peu.
57:15Et puis ça pèse sur le budget, parce que si vous avez des taux
57:17qui montent beaucoup, vous aussi, votre charge
57:19de la dette, même dans votre devise locale,
57:21commence à être importante. Et on a vu déjà
57:23en 2024... Il y a des canaris
57:25qui ont commencé à siffler un peu.
57:27Oui, alors si on prend un pays
57:29comme le Brésil, par exemple, sur lequel
57:31on ne peut pas dire qu'il y a eu un problème
57:33sur la dette externe, c'est-à-dire la dette en dollars.
57:35Et il y a des raisons, d'ailleurs. C'est un pays qui est
57:37très solide sur la dette externe.
57:39Et donc, c'est normal que ça ne se soit pas
57:41produit dès 2024. Mais par contre, si vous regardez
57:43les taux dix ans,
57:45ils se sont volés. Je ne parle pas des taux directeurs.
57:47Je parle des taux dix ans. Le marché
57:49a sanctionné. Et on est monté à 15%
57:51maintenant sur les taux en réel.
57:53Et la devise, dans le même temps,
57:55a en plus plongé
57:57d'une vingtaine de pourcents. Donc il y a déjà
57:59des prémices. Est-ce que ça peut venir
58:01aller jusqu'à la dette
58:03externe ? Ça peut arriver.
58:05Et donc, on est vigilants. Et surtout, on est
58:07positionnés pour pouvoir, si ça arrive,
58:09avoir des munitions et en profiter.

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