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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi News, c'est un plaisir de vous accompagner.
00:00:05Voici le programme.
00:00:06Sommes-nous condamnés malheureusement à l'insécurité après l'attentat islamiste
00:00:11de Mulhouse ? Le débat est de nouveau relancé sur la rétention de sûreté des individus
00:00:16très dangereux.
00:00:17Mais au-delà des débats et des déclarations d'intention, la litanie des attaques commises
00:00:22par des individus sous OQTF signe-t-elle notre impuissance ? Et pour combien de temps encore
00:00:27nous allons en parler ?
00:00:29En voyant le sourire narquois de Mohamed Amra lors de son arrestation, on pense bien évidemment
00:00:33d'abord aux familles des deux agents pénitentiaires qui ont perdu la vie lors de l'attaque sanglante
00:00:39du fourgon qui le transportait à Taccony-vous du péage d'un Carville dans l'Heure.
00:00:43Il va désormais être soumis aux autorités françaises, remis dans un délai de 30 jours
00:00:47et le parcours de ce narcotrafiquant qui délasse de 11 ans a été mis en cause une vingtaine
00:00:53de fois pour des fuites de violence et de vol et pour le moins édifiant.
00:00:57Emmanuel Macron à Washington pour tenter de convaincre Donald Trump que l'Europe n'est
00:01:01pas sortie de l'histoire, que l'Europe a encore son mot à dire dans les pourparlers
00:01:05sur l'Ukraine alors que Russie et Etats-Unis ont décidé de s'asseoir seuls à la table
00:01:09des grandes décisions.
00:01:10Et puis enfin le non-renouvellement de la fréquence de la chaîne C8 qui va entraîner
00:01:15de fait sa fermeture, fait réagir des responsables politiques et quelques journalistes, fort
00:01:20heureusement, il y en a encore dont l'éditorialiste France Olivier Gisbert qui a fait état de
00:01:25sa colère et de sa honte, on l'écoutera tout à l'heure, mais d'abord, place au
00:01:30journal, bonjour à vous, chère Somaya, à la midi.
00:01:33Bonjour Sonia, bonjour à tous, à la une de l'actualité, manifestation de plusieurs
00:01:38associations avant l'ouverture du procès de Joël Lescournec, excusé de viol et violence
00:01:44sexuelle aggravée sur 299 patients.
00:01:47Que vous disent les manifestants sur place ? Marie-Victoire Dieudonné.
00:01:50Oui, écoutez, nous avons pu rencontrer la porte-parole d'une de ces associations,
00:01:58elle dénonce des protections, elle assume ce mot et elle dénonce également des défaillances
00:02:04des institutions dans le cadre de cette affaire.
00:02:06Alors ces accusations, elles visent plus particulièrement l'ordre des médecins, vous pouvez voir une
00:02:11banderole, juste ici, médecin, agresseur, violeur, l'ordre des médecins complices.
00:02:17L'enjeu ici, c'est que l'ordre des médecins s'est porté parti civil dans le cadre de
00:02:20cette affaire, alors même que selon ces associations, l'ordre des médecins aurait sa responsabilité
00:02:27engagée, je cite leur communiqué, en 2008, l'ordre des médecins de Charente-Maritié,
00:02:32mis au courant de la condamnation pour pédopornographie de ce chirurgien, amuné à s'occuper d'enfants,
00:02:38n'aurait pas dû lui donner l'autorisation d'exercer sans enquête préalable.
00:02:42C'est pourtant ce qu'il se passe, le chirurgien va même devenir chef de service, les années
00:02:46passent et les victimes, comme vous le savez, sont de plus en plus nombreuses, elles se
00:02:51comptent par centaines, 299, après avoir abusé de sa nièce, il va progressivement s'enfermer
00:02:57dans sa bulle pédophile, retranscrire chacun de ses vices dans ses nombreux carnets dont
00:03:03il sera évidemment question à partir de 13h, en un mot intouchable, le chirurgien va progressivement
00:03:09faire de l'hôpital son terrain de chasse, il sera donc jugé à partir d'aujourd'hui,
00:03:14Merci pour toutes ces précisions Marie-Victoire, merci également à Jean-Michel Decaze qui
00:03:19vous accompagne et Michael Chayon, lui aussi fait face à la justice, l'influenceur algérien
00:03:25doit l'aime devant le tribunal correctionnel de Montpellier pour avoir menacé des manifestants
00:03:30dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, une affaire à rebondissement qui
00:03:34je vous le rappelle a entraîné des tensions diplomatiques entre Paris et Alger.
00:03:40Et puis on termine ce journal avec les toutes dernières nouvelles du pape François, il
00:03:44est toujours dans un état critique et a passé une bonne nuit, c'est ce qu'indique ce matin
00:03:49le Vatican, je vous rappelle que depuis le 14 février dernier, jour de son hospitalisation
00:03:54pour une pneumonie des deux poumons, les regards des fidèles du monde entier sont tournés
00:03:58vers l'hôpital Gemelli de Rome où le Saint-Père a été admis.
00:04:03Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à midi Sonia.
00:04:06Merci chère Somaya, je vous dis à tout à l'heure avec grand plaisir, pour l'heure
00:04:10je présente nos invités, Judith Vintraud nous fait la métier d'être présente, bonjour
00:04:13à vous, merci d'être là, tout comme Régis Le Sommier, bonjour, avec nous Céline Pina,
00:04:20bienvenue à vous, et cette question que je posais en titre, sommes-nous condamnés à
00:04:24l'insécurité ? On va s'arrêter si vous le voulez bien sur le profil de l'assaillant
00:04:28de Mulhouse, désormais bien identifié, un Algérien de 37 ans, fiché comme on dit pour
00:04:33radicalisation, entendait par là islamisme, déjà condamné, refusé dix fois par Alger
00:04:40et sous le coup du NoQTF, que peut d'ailleurs encore dire cette acronyme, obligation de
00:04:44quitter le territoire français, nous sommes arrivés, comme on dit souvent, à la croisée
00:04:47des chemins, car nous vivons, nous subissons les conséquences des politiques menées,
00:04:52mais tout d'abord place à l'effroi malheureusement à Mulhouse avec des habitants sous le choc,
00:04:56et sidérée aussi, vous allez les entendre, par la litanie, des attaques commises par
00:05:01des individus qui n'avaient rien à faire sur le sol français, et rien à faire aussi
00:05:05en liberté, c'est un reportage signé Marine Sabourin et Tancrede Guillotel.
00:05:09Si l'heure est au recueillement, la peur s'est emparée des rues de Mulhouse, après
00:05:17cette attaque sanglante survenue ce samedi, les habitants sont partagés entre stupeur
00:05:22et résignation.
00:05:23Il y a tellement de communautés dans cette ville qu'on devrait bien s'entendre.
00:05:26Je ne comprends pas, parce que Mulhouse est une ville tellement cosmopolite aussi, je
00:05:32ne comprends pas pourquoi.
00:05:33Hier, rares étaient les passants à se rendre sur la place du marché couvert, lieu du drame,
00:05:38les autorités cherchent aujourd'hui à rassurer.
00:05:40Les mesures de sécurité seront renforcées, le préfet nous en a informé, et il n'y a
00:05:46pas de climat particulier qui nécessite que la peur s'installe.
00:05:50Mais pas de quoi apaiser les habitants qui vivent à quelques centaines de mètres plus
00:05:54loin, près de cet immeuble où logeait régulièrement l'assaillant.
00:05:58On n'est pas en sécurité ici, mes voisins à côté ne sont pas en sécurité, ils ont
00:06:02des enfants, ils ne peuvent même pas jouer sur la terrasse tellement ils ont peur, ils
00:06:05sont obligés de sortir avec eux dehors.
00:06:07Un rassemblement est prévu ce soir dans le centre-ville de Mulhouse, afin de laisser
00:06:11les habitants partager ensemble leurs émotions.
00:06:14C'est un bruit de fond qui est insupportable à nos oreilles, je ne veux pas tout rappeler,
00:06:19mais malheureusement, les deux grandes affaires qui restent dans nos mémoires, il y en a
00:06:23beaucoup d'autres.
00:06:24C'est la petite Lola en 2022, c'est Philippine en 2024, c'est Crimatros auquel s'ajoutent
00:06:29aussi les crachats au visage de la France, avec les influenceurs algériens qui vomissent
00:06:34leur haine du pays, un maire, Robert Menard, rappelons-le, jugé pour avoir refusé de
00:06:39marier un individu sous OQTF, que veut encore dire cet acronyme pour vous, Régis Saumier ?
00:06:44En fait, cet acronyme ne veut plus rien dire, le simple fait d'étaler comment la plupart
00:06:50des homicides qui ont eu lieu sur la voie publique récemment montrent que quasiment
00:06:55tous ont un lien avec une personne sous OQTF.
00:06:58Moi, ce que je trouve absolument effrayant dans ce qui s'est passé à Mulhouse, c'est
00:07:03qu'on a l'impression que c'est une sorte de, je dirais, de combinaison de tous les
00:07:09dysfonctionnements de notre société, c'est-à-dire qu'il y a aussi la question des policiers
00:07:14municipaux qui ont leurs armes mais qui n'en font pas usage.
00:07:17Vous avez une personne qui s'interpose et qui, finalement, est tuée, et il faut y penser
00:07:23aussi, et puis vous avez ces dix tentatives de se débarrasser de cet individu et qui
00:07:31nous fait penser que, comme le profil se multiplie, comme ces gens-là, finalement, sont arrêtés,
00:07:37vont être sous les verrous, mais combien encore il y en a-t-il dans notre société
00:07:42en liberté de ce type-là ?
00:07:44On le sait, le fichier FSPRT, on le sait, et au final, pardonnez-moi, c'est quelques
00:07:51centaines, ce n'est pas énorme.
00:07:52Mais ce que vous remarquez, c'est qu'il y en a qui sont fichés effectivement au FSPRT,
00:08:00mais que vous en avez d'autres aussi qui passent à l'acte, qui utilisent des couteaux
00:08:04et qui ne sont pas justement sur ce fichier.
00:08:06En réalité, ce que ça montre, c'est qu'il y a dans la nature, en France, en liberté,
00:08:12des individus qui peuvent frapper aujourd'hui absolument n'importe où, n'importe quand,
00:08:16et donc la vraie question, elle est là, elle demeure pour à la fois les parents, pour
00:08:22n'importe qui, finalement, qu'on peut se retrouver dans un… qu'on peut être tué
00:08:27tout simplement et qu'on est dans un espace où la sécurité des Français n'est pas
00:08:33garantie.
00:08:34Et quand vous avez face à cela, j'ai vraiment envie de vous entendre sur ce sujet.
00:08:37Le ministre de l'Intérieur, et je salue Thomas Bonnet, notre journaliste politique,
00:08:40merci d'être là, Thomas, parce que l'affaire est évidemment politique si ce n'est pas
00:08:44une affaire d'État, avec cette litanie des actes commis par des OQTF.
00:08:48Judith Ventrop, quand le ministre de l'Intérieur prend un témoin, sans doute a-t-il raison
00:08:52de le faire, les Français, en disant « Regardez, je ne peux pas agir », mais à partir de
00:08:57quand cette manière de prendre un témoin en opinion publique devient une déploration
00:09:02qui n'est plus audible par les citoyens ?
00:09:04Elle est d'autant moins audible qu'au sein du même gouvernement.
00:09:08Vous avez l'actuel ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrault, et l'ancien
00:09:15ministre des Affaires étrangères qui ne s'est pas aperçu qu'il n'était plus
00:09:17ministre Dominique de Villepaix, à l'extérieur du gouvernement, dans la classe politique,
00:09:22qui prônent tous les deux et qui défendent tous les deux la stratégie de la carpette
00:09:25vis-à-vis de l'Algérie.
00:09:26Parce que dans l'histoire des OQTF non exécutées vis-à-vis de ressortissants algériens, c'est
00:09:32avant tout l'attitude des autorités algériennes qui pose problème.
00:09:36Or la stratégie de la carpette, contrairement à ce que prétendent Barrault et Villepaix,
00:09:42ça ne fonctionne pas.
00:09:43La stratégie de la carpette, donc tout ça est institutionnalisé, conscient, organisé
00:09:46de votre part ?
00:09:47Bien sûr, c'est revendiqué comme tel.
00:09:48Ça ne fonctionne pas.
00:09:50Au mépris de vie ?
00:09:51Quand Bruno Retailleau dont vous parlez disait qu'il n'y a pas de droit de tirage pour
00:09:56humilier la France, à qui répondait-il ? Au président Théboune.
00:10:01C'était une interview qu'il nous avait donnée à nous en 2022, où il disait « 132
00:10:08ans de colonisation de l'Algérie par la France, on a droit à 132 années de visa
00:10:14français pour l'Algérie ». Il le disait tel quel.
00:10:17On va revenir sur Bruno Retailleau avec vous, Thomas Bonnet, mais expliquez-nous Céline
00:10:21Pinard, comment la sixième ou la septième puissance, je ne sais pas à quel rang nous
00:10:27sommes aujourd'hui, n'arrive pas par rapport à quelques centaines d'individus
00:10:32sur notre sol ?
00:10:33Peut-être déjà, on a un élément de réponse avec le micro-trottoir qu'on a eu et les
00:10:38gens qui disent « je ne comprends pas ». Déjà, la première chose, c'est que nous
00:10:42on les regarde, on se dit « mais qu'est-ce que vous ne comprenez pas ? ». En fait, c'est
00:10:45extrêmement clair.
00:10:46Vous avez sur notre territoire une idéologie qui nous a pris pour cible au nom d'une
00:10:54de la colonisation, qui est extrêmement violente, qui veut détruire ce que nous sommes et les
00:11:01valeurs que nous portons, égalité, liberté, laïcité, etc.
00:11:04Ça fait des années que ça dure, il y a des corps constitués qui organisent tout
00:11:09ça.
00:11:10Pourquoi est-ce que les gens disent « je ne comprends pas », ils ne sont pas stupides
00:11:13?
00:11:14Des corps constitués qui organisent ?
00:11:15Oui, c'est-à-dire que ce sont des…
00:11:16Ils prennent le pouvoir à la place du pouvoir.
00:11:18Non, ils sont organisés, autrement dit, un groupe de frères musulmans sait exactement
00:11:23comment fonctionner, sait exactement comment recruter des adeptes, comment s'insinuer
00:11:28dans les replis de la société française, quels sont les mots à employer pour déclencher
00:11:33des formes de folie chez ceux qui sont susceptibles de passer à l'acte, et ainsi de suite.
00:11:38Sauf que notre classe politique, au lieu de regarder ça en face, de le dire et de dire
00:11:43aux Français « voilà quelle est la menace, voilà comment elles fonctionnent, voilà
00:11:47leur méthode et voilà comment on va les combattre », il y a une forme d'omerta
00:11:52ou d'hypocrisie qui fait que quand on évoque l'islamisme, c'est tout de suite après
00:11:57pour refermer le dossier, on s'est payé de courage, ça autorise trois mois de silence
00:12:01et de l'acheter.
00:12:02Et donc il n'y a aucune ligne, aucune doctrine en France contre ça.
00:12:05Vous êtes en train de dire que rien ne va changer alors ?
00:12:07Non, je dis que ça commence à bouger, c'est-à-dire qu'aujourd'hui par exemple Bruno Retailleau
00:12:12est un des rares hommes politiques qui a été très ferme et très direct sur l'islamisme.
00:12:17Aujourd'hui il n'a pas toutes les manettes en main, mais ce qui est en train de se passer,
00:12:22c'est qui le bloque ? Bruno Retailleau est en train d'écrire sa propre histoire, à force
00:12:27d'être bloqué, il peut tout à fait démissionner en disant « il y a des moyens d'agir mais
00:12:31aujourd'hui ce sont les gens au gouvernement qui m'en empêchent ». Et ça poserait un
00:12:35acte fort.
00:12:36Deuxièmement, sur les OQTF, excusez-moi, depuis le temps qu'on dit qu'on va serrer
00:12:40le kiké à l'Algérie et arrêter de distribuer comme des petits pains des visas, pourquoi
00:12:46ne le fait-on pas ?
00:12:47Expliquez-moi, nous sommes tous d'accord, le ministre de l'Intérieur parle vrai, il
00:12:50dit les choses et il le dit à sa manière, il y a quand même un principe aussi qui est
00:12:55celui de solidarité dans un gouvernement, il y est, d'accord, il y a un moment où
00:13:00on se posera la question peut-être de son départ, mais en quoi ça résout ?
00:13:02Pardonnez-moi, mais là nous avons un bilan qui s'alourdit sur fonds d'indignation, de
00:13:06proclamations, jusqu'à quand ça peut durer ? Est-ce qu'un ministre de l'Intérieur,
00:13:10en disant les choses vraies, peut tenir tant que l'action n'est pas encore…
00:13:14Il ne peut pas agir tant que la situation n'a pas mûri, tant que les gens ne sont
00:13:18pas prêts à agir et parfois il vous faut du temps.
00:13:20Mais les gens, tous les Français sont, enfin une majorité, prêtes.
00:13:22Ils sont hypocrites, c'est-à-dire que quand il y a un passage à l'acte, souvent, à
00:13:27ce moment-là, les gens reculent et là reviennent plus ou moins les accusations, parfois de
00:13:32racisme, parfois… Ils ne sont pas si clairs, c'est pareil que pour la police, ils sont
00:13:36pour la police, mais vous montrez une photo d'intervention un peu musclée et là les
00:13:40gens commencent à dire…
00:13:41Si on fait un sondage sur la rétention de sûreté, Thomas Bonnet sur Bruno Retailleau,
00:13:46puis on élargit le débat.
00:13:47La stratégie de Bruno Retailleau, elle consiste à être ministre lanceur d'alerte en même
00:13:50temps, c'est un peu nouveau, en disant depuis l'intérieur, si je puis dire, c'est le
00:13:54cas de le dire, voilà ce qui se passe et voilà les difficultés auxquelles nous sommes
00:13:57confrontés pour agir.
00:13:58Cette stratégie, elle a porté ses fruits, en tout cas dans l'opinion pour l'instant,
00:14:02mais elle a aussi ses limites, c'est-à-dire qu'au bout d'un certain temps, les Français
00:14:04vont le rendre comptable de cette inaction, de cet immobilisme en disant, malgré toute
00:14:08la bonne volonté du monde, vous n'êtes pas en mesure de faire évoluer les choses
00:14:12et alors pourra arriver une forme de déception qui pourra se traduire pour lui par une perte
00:14:17d'un point de vue politique.
00:14:18À ce moment-là, sans doute, se posera la question de son maintien ou non à l'intérieur
00:14:21du gouvernement.
00:14:22D'où l'intérêt d'avoir le parti, entre autres.
00:14:23D'où l'intérêt d'avoir le parti.
00:14:24Il y a quand même deux arbitrages, si je puis dire, qui vont dépendre du président
00:14:28de la République, à la fois le dossier algérien, c'est au président qui revient, finalement,
00:14:32à qui il revient de décider d'aller sur une position de rapport de force ou pas, et
00:14:35puis il y a aussi la question de l'immigration, on a bien compris qu'on n'aura pas de loi
00:14:39immigration, en revanche, il y a la question du référendum qui est poussée régulièrement
00:14:42par Bruno Retailleau.
00:14:43Là aussi, ça dépend du président de la République, de ses arbitrages, de ses deux
00:14:47décisions éventuelles du président, il pourra en tirer l'élégance.
00:14:49On va venir tout de suite sur l'histoire algérienne, je vais vous faire écouter François-Olivier
00:14:52Gisbert, qui était ce matin notre invité à la grande interview, vous allez réagir.
00:14:56Judith, une question sur l'immigration, parce que tout cela est quand même les conséquences
00:15:01d'une politique d'immigration qui est totalement incontrôlée, il est arrivé en situation
00:15:05irrégulière sur notre sol, il y a un tabou, puisqu'il y a quand même l'arbre qui
00:15:09cache même plus une forêt, c'est qui cache la jungle, c'est l'Europe, ça c'est
00:15:15le non-dit.
00:15:16L'argument de Jean-Noël Barreau hier, disant que si on baisse les visas à l'Algérie
00:15:20ils vont arriver par d'autres pays et parce qu'il y a Schengen ils pourront arriver
00:15:23en France.
00:15:24Et donc ?
00:15:25Et donc on ne fait rien.
00:15:26Mais terrible.
00:15:27Même raisonnable pour l'Europe que pour nous, l'Europe est en train de négocier
00:15:28un accord commercial, un accord douanier extrêmement important pour l'Algérie.
00:15:33Est-ce que vous voyez à un moment des responsables européens ou des acteurs de la négociation
00:15:39de cet accord dire, attention, on en fait un élément dans la discussion, dans leur
00:15:44rapport ?
00:15:45On va aller plus loin.
00:15:46Georgia et Mélanie, c'est très bien entendu, avec l'Algérie, le Maroc et la Tunisie.
00:15:50Absolument.
00:15:51Et d'ailleurs Théboune dans l'interview qu'il a donnée à l'Opinion rend en vale
00:15:55à Georgia et Mélanie.
00:15:57Mais juste, où sont les blocages ?
00:16:01Alors, Thomas a raison, il y a un énorme verrou qui se situe à l'Elysée puisque
00:16:06l'accord franco-algérien 1968 ne peut être dénoncé que si Emmanuel Macron le
00:16:11veut bien.
00:16:12Mais il y a un deuxième verrou plus discret qui lui a été posé sous Nicolas Sarkozy
00:16:16en 2007 entre Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et son homologue algérien
00:16:23et qui fait qu'on a le problème des visas diplomatiques qui est un énorme problème
00:16:29parce qu'en fait ça a été tenté, c'était sous Bornéatal, ça a été tenté de réduire
00:16:35timidement sur quelques personnes.
00:16:37Non, justement, c'était indifférencié.
00:16:40Ah oui, effectivement, non, non, même des étudiants, etc. et de l'autre côté de la
00:16:43Méditerranée, tout le monde se plaignait.
00:16:44Ça n'était pas les bonnes cibles.
00:16:45Évidemment.
00:16:46La momenclature algérienne se fichait perdument de ce que les étudiants algériens auront
00:16:52comme problème pour se passer en France.
00:16:54Je remarque que M.
00:16:55Rotaillot est aussi comptable des gouvernements où il était.
00:16:57Nicolas Sarkozy n'a pas fait le karcher, on a eu Bernard Kouchner.
00:17:02Rotaillot n'a pas été ministre.
00:17:04Je vous fais écouter François-Olivier Gisbert et vous réagissez sur ce qu'il a dit.
00:17:08Il a parlé justement des visades de la nomenclatura et il dénonce l'attitude du régime algérien,
00:17:14mais plus que l'attitude du régime algérien, c'est surtout la faiblesse.
00:17:17C'est le pendant français qui nous interroge.
00:17:19Il faudra qu'Emmanuel Macron, à un moment donné, fasse un examen de conscience et revoie
00:17:26complètement sa politique sur l'Algérie.
00:17:28Il a commencé, puisque maintenant il est allé du côté du Maroc, évidemment, on peut
00:17:32parler avec le Maroc.
00:17:33Mais l'Algérie, d'abord, c'est un beau peuple, un grand peuple, il faut toujours
00:17:37séparer les dirigeants des peuples.
00:17:39Moi, j'aime beaucoup les Algériens, je suis allé souvent aller là-bas et j'ai passé
00:17:43toujours des bons moments avec des gens très intéressants.
00:17:47Mais le vrai sujet, c'est qu'il faut parler en rapport de force.
00:17:52Et là, vous avez raison quand vous dites paillasson, c'est vrai, les Algériens s'essuient
00:17:59les pieds sur le tapis français.
00:18:02Et Bruno Rotailleau, il y a, c'était samedi, écoutons-le, lui, il veut engager un bras
00:18:06de fer, sauf que ce n'est pas lui qui tient le bras, écoutons-le.
00:18:09Je suis partisan, puisque la méthode douce a été utilisée avec l'Algérie, de poser
00:18:19un rapport de force.
00:18:20Le droit international, les relations entre les pays, les nations, mais là, notamment
00:18:26avec le régime algérien, c'est la réciprocité.
00:18:30Il n'applique pas un certain nombre d'accords que nous avons passés avec eux.
00:18:35Pourquoi est-ce que nous, on serait plus royaliste que le roi ?
00:18:39Donc moi, je suis pour ce rapport de force, parce que je vois bien qu'on a des individus
00:18:44dangereux qui devraient être en Algérie et qui sont sur le sol français.
00:18:49Encore une fois, le diagnostic est bon.
00:18:51Ce n'est pas le premier diagnostic excellent que fait Bruno Rotailleau, mais on sent bien
00:18:56que, comme on le disait, il est lanceur d'alerte, il est ministre, il cumule les
00:19:01fonctions.
00:19:02Il est un peu seul.
00:19:03Il me paraît un petit peu isolé et à chaque fois, il constate, il ne peut que constater,
00:19:11mais il manque, comme vous l'expliquiez, pour l'Europe, on a des moyens de pression.
00:19:16Simplement, il faut que quelqu'un les déclenche.
00:19:18Alors, dites vraiment pourquoi on ne les déclenche pas.
00:19:20C'est ça la vraie question.
00:19:21C'est clair.
00:19:22La crainte d'un regain de tension communautaire sur notre sol.
00:19:25C'est la peur.
00:19:26Je pense qu'il n'y a pas de dossier.
00:19:29On achète une paix sociale, on n'a pas par ailleurs, puisqu'on voit que ces personnes
00:19:37sous le QTF continuent à agir et continuent à se multiplier, c'est toutes les semaines,
00:19:42et que cette situation manque finalement.
00:19:45C'est un leadership dont on a besoin.
00:19:47C'est perdant sur tous les plans parce qu'en plus, on a le discours sur la France islamophobe
00:19:54encouragé par la presse algérienne, comme ça l'a été en Turquie, par Erdogan, comme
00:20:00ça le sera ailleurs.
00:20:01Et par le président Tebboune aussi.
00:20:03Et vraiment, ça fait des conséquences dévastatrices dans l'esprit des plus jeunes.
00:20:10Exactement.
00:20:11Ça leur bousille la vie.
00:20:12Oui.
00:20:13On a un problème de classe politique, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, nos technocrates ne savent
00:20:18pas, il n'y a aucun courage quand on est technocrate, il y a de la maîtrise et de
00:20:22la compétence.
00:20:24Le courage, c'est ce qui permet justement de poser un rapport de force et de l'assumer
00:20:29jusqu'au bout.
00:20:30Or, nous, notre personnel politique ne sont pas des…
00:20:32Mais on les a élus !
00:20:33Ce sont des technocrates…
00:20:34Pardonnez-moi, mais ceux qui, moi, se plaignent disent « mais regardez, l'Assemblée nationale,
00:20:37vous l'avez élue ! »
00:20:38Ah mais tout à fait !
00:20:40Quelque part, on est comptable des gens qu'on met en avant, mais je rappelle quand même
00:20:44que nous qui votons, nous ne les sélectionnons pas.
00:20:47Et que nos partis, en donnant, j'allais dire, des gages à une technostructure et pas à
00:20:52de la force politique et à de l'intelligence politique, nous ont mené à cette situation-là.
00:20:58Nous, on a voté pour les gens qu'eux ont sélectionnés.
00:21:01Et leur mode de sélection, il est complètement…
00:21:04J'entends, mais est-ce que vous croyez vraiment, et ce n'est pas une question de complotisme,
00:21:10que le pouvoir politique a encore le pouvoir ? C'est-à-dire le pouvoir administratif,
00:21:14le pouvoir judiciaire, mais ce n'est pas le gouvernement des juges.
00:21:17D'ailleurs, le gouvernement des juges, ça a été institutionnalisé depuis très longtemps.
00:21:19Certains disent que c'est même le socle de la démocratie.
00:21:21Ils ont encore le pouvoir.
00:21:23Le politique peut récupérer le pouvoir à condition de l'exercer.
00:21:28Quand vous n'exercez pas vos prérogatives, quand vous en débarrassez en les collant
00:21:33entre les mains de soi-disant autorités administratives, vous vous dépouillez.
00:21:37Mais là, ce n'est pas la question.
00:21:38Regardez l'accord de 2007 dont je parlais, passé entre Kouchner et son homologue algérien,
00:21:43un accord au niveau ministre des Affaires étrangères qui permet, à la moment en clôtura,
00:21:48de venir avec des visas diplomatiques comme elle veut.
00:21:50Mais celui-là, on peut le rétablir quand on veut.
00:21:51Celui-là, on l'arrête quand on veut.
00:21:52Il n'y a aucun souci.
00:21:53Encore faut-il le vouloir.
00:21:54Mais c'est ça.
00:21:55Mais pourquoi est-ce qu'on ne le veut pas ?
00:21:56Ce n'est pas administratif.
00:21:57Pourquoi est-ce qu'on ne le veut pas ?
00:21:58Parce que notre président est incapable de poser un acte d'autorité autrement que
00:22:02contre son peuple.
00:22:03Ils sont capables de le poser pour d'autres.
00:22:06Aucun problème.
00:22:07Ce n'est pas la peine de remonter au président.
00:22:08Non.
00:22:09Ça n'est pas la peine de remonter au président.
00:22:10Mais c'est lui qui a quand même la...
00:22:11Non, non.
00:22:12Là-dessus, ce n'est pas la peine.
00:22:13Mais non.
00:22:14C'est un accord.
00:22:15On a parlé de l'argument de la réaction possible de la diaspora franco-gayenne.
00:22:22C'est un argument qui me gêne un peu parce que ça veut dire, je pense qu'il est pertinent,
00:22:25mais ça veut dire qu'on admet qu'on a une partie de la population française qui prendrait
00:22:29le parti du régime d'Alger au détriment de la France.
00:22:32C'est la crainte, semble-t-il, du gouvernement.
00:22:34Si on admet ça, ça veut dire que l'aveu est terrible.
00:22:37Et surtout, je ne pense pas que c'est en étant un pays faible qu'on pourra attirer vers nous
00:22:41à nouveau, dans le récit national, ces gens qui visiblement ne...
00:22:44Vous voyez ce que je veux dire ?
00:22:45Je crois qu'en fait, tout ça, c'est quand même une question de leadership à la base
00:22:49et que cette population dont vous parlez n'est pas forcément alignée sur les décisions
00:22:54de M.
00:22:55Théboune ni du FLN en Algérie.
00:22:56Certains sont venus en France d'ailleurs par opposition à ce même FLN.
00:22:59Vous connaissez très bien ces pays.
00:23:01Vous savez que quand, pardonnez-moi, quand on est pris entre deux feux, on voit quand
00:23:08même du côté de son pays, même si on n'aime pas le régime.
00:23:10J'entends beaucoup dire que les Algériens ne soutiennent pas M.
00:23:14Théboune par rapport à la France.
00:23:15Est-ce que vous croyez que les Algériens soutiennent que certains de leurs ressortissants
00:23:20sous OQTF utilisent des couteaux ?
00:23:22Bien sûr que non.
00:23:24Vous croyez qu'ils seraient contents de les récupérer chez eux ?
00:23:28Écoutez, à partir du moment où ils sont de nationalité algérienne...
00:23:31Oui, ça c'est la logique et le bon sens.
00:23:33Mais pardonnez-moi.
00:23:34Là, on est dans une inversion totale.
00:23:35Mais vous, vous êtes à la tête d'un pays qui voit qu'un autre pays est faible et que
00:23:39vous avez les délinquants et les plus dangereux qui ne sont pas chez vous, vous continuez.
00:23:42Mais c'est vrai.
00:23:43C'est pour ça que je dis...
00:23:44Moi, je serai algérienne.
00:23:45Je dis bravo à mon pays qui tient tête.
00:23:48Mais ce que dit Bruno Rotaio, c'est la vraie question.
00:23:51Mais on a quand même l'impression que cette petite musique, on l'a déjà entendue avec
00:23:54Gérald Darmanin à l'époque où il était ministre de l'Intérieur, où il se débattait
00:23:58un peu tout seul.
00:23:59L'orchestre ne change pas.
00:24:00Il disait, oui, dans les prisons, il y a 20% d'étrangers, il faut absolument les expulser.
00:24:06Bon, ça, c'était il y a quelques années quand même, il y a toujours 20% d'étrangers
00:24:10dans les prisons.
00:24:11On va en parler de la prison, justement, et l'une des propositions de Gérald Darmanin
00:24:15de regrouper les plus gros narcotrafiquants, justement, il y en a un qui devrait rejoindre
00:24:20ce système.
00:24:21Mais on va insister aussi sur son attitude, avec une pensée, évidemment, à ces familles
00:24:26d'agents pénitentiaires qui ont perdu les leurs lors de la terrible attaque sanglante
00:24:29du fourgon près d'Uncarville.
00:24:32A tout de suite.
00:24:35Merci d'être avec nous.
00:24:37L'actualité, vous le savez, c'est Mohamed Hamra qui sera remis à la France sous un
00:24:41mois.
00:24:42Et puis, ces nouvelles gardes à vue, près d'une quinzaine, ce qui porterait les gardes
00:24:46à vue à 24 au total.
00:24:47Tout d'abord, le rappel des faits avec vous, Somaya Labidi, on en parle juste après.
00:24:50A la une de l'actualité, Sonia, le conservateur Friedrich Merz reçoit les félicitations d'Emmanuel
00:24:56Macron pour la victoire de son parti aux élections fédérales anticipées en Allemagne hier.
00:25:02« Nous sommes plus que jamais déterminés à faire de grandes choses ensemble », a-t-il
00:25:06écrit sur le réseau social X.
00:25:08Troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine.
00:25:1113 dirigeants se réunissent aujourd'hui à Kiev pour réaffirmer leur soutien au pays
00:25:16et 24 autres y participeront par visioconférence.
00:25:19Quant à Emmanuel Macron, il tentera de peser dans les pourparlers grâce à son entretien
00:25:24prévu aujourd'hui à Washington avec Donald Trump.
00:25:28Et puis, Boalem Sansal a entamé une grève de la faim, information confirmée par son
00:25:32avocat.
00:25:33L'écrivain franco-algérien a décidé de mener cette action pour dénoncer, je cite,
00:25:38« les pressions exercées sur lui et son incarcération arbitraire depuis la mi-novembre ».
00:25:44Merci Somaya.
00:25:45Il devait subir une opération chirurgicale pour changer ses traits et partir en Colombie.
00:25:51Mais rien ne s'est passé comme prévu, fort heureusement.
00:25:54Mais en voyant le sourire narquois de Mohamed Amra lors de son arrestation, on pense bien
00:25:59évidemment aux familles des deux agents pénitentiaires qui ont perdu la vie lors de l'attaque sanglante
00:26:03du fourgon qu'il transportait, attaque au niveau du péage d'un Carville dans l'heure.
00:26:08Il va désormais être remis aux autorités françaises.
00:26:11Dans un délai de 30 jours, il y a plusieurs gardes à vue, une quinzaine.
00:26:15On va revenir sur le parcours de ce narcotrafiquant qui a commencé dès l'âge de 11 ans avec
00:26:21des condamnations, des faits de violences et de vols, mais tout d'abord les suites
00:26:25de l'enquête avec Augustin Donadieu.
00:26:27Sous bonne escorte, l'ancien fugitif le plus recherché de France arrive au tribunal de
00:26:33Bucarest.
00:26:34Sourire provocateur aux lèvres, Mohamed Amra a été présenté au juge roumain en vue
00:26:39de son extradition vers la France qu'il a acceptée, sans pour autant reconnaître les
00:26:43faits selon son avocate.
00:26:45Il ne reconnaît pas les faits commis, mais souhaite respecter la décision des autorités
00:26:48françaises qui veulent le juger.
00:26:50A partir d'aujourd'hui, la France et la Roumanie doivent s'accorder pour garantir un transfert
00:26:54vers l'Hexagone qui soit le plus sécurisé possible, car le détenu multirécidiviste
00:26:59a déjà montré sa dangerosité.
00:27:01En mai 2024, il était parvenu à s'évader lors d'une attaque à la voiture bélier et
00:27:05au fusil d'assaut de son fourgon pénitentiaire.
00:27:08Deux agents avaient trouvé la mort.
00:27:10La Roumanie dispose désormais de 10 jours pour valider ou non sa remise aux autorités
00:27:14françaises.
00:27:15Une extradition qui doit intervenir dans les 30 jours.
00:27:19En parallèle de cela, 10 personnes de son entourage ont été interpellées durant le
00:27:23week-end.
00:27:24Elles sont suspectées d'avoir participé à la préparation, à l'exécution de l'évasion,
00:27:28mais également d'avoir favorisé la dissimulation du fugitif.
00:27:30Les familles des deux agents tués ont réagi par la voix de leurs avocats à l'arrestation
00:27:35de Mohamed Amra, évoquant toutes deux un soulagement.
00:27:38Tout en saluant le travail des forces de l'ordre et des enquêteurs, il y a quand même un scandale.
00:27:45J'espère qu'on apprendra des leçons de ce scandale.
00:27:48Quel est-il ?
00:27:49Le scandale absolu, c'est que Mohamed Amra a été placé sur écoute.
00:27:56Il y a eu un micro dans sa cellule pendant six mois, en 2022.
00:28:02C'est une procédure, je vous la fais courte, ordonnée par le juge d'instruction, qui
00:28:08est assez secrète pour pas qu'il y ait des fuites, pour pas que la personne visée
00:28:11soit avertie par exemple des gardiens avec lesquels il aurait créé des liens.
00:28:18Donc le juge d'instruction rencontre le procureur et c'est le procureur qui décide
00:28:23de transmettre ou non, à l'administration pénitentiaire, les données qui ont été
00:28:29recueillies.
00:28:30Pourquoi est-ce que Mohamed Amra a été considéré comme un détenu ordinaire ?
00:28:35Et là je vous cite des mots du rapport de l'inspection générale de la justice, demandé
00:28:43par Éric Dupond-Moretti, ministre de la justice à l'époque, pour comprendre comment Amra
00:28:50a pu non seulement organiser son évasion, mais commanditer des assassinats et gérer
00:28:57son activité criminelle.
00:28:58La réponse est là, il n'y a pas eu transmission de ces informations.
00:29:03C'est un défaut ?
00:29:04Le rapport de l'IGJ parle d'une part de cloisonnement beaucoup trop grand entre les
00:29:14différents services, mais aussi de défauts d'analyse, c'est-à-dire qu'on a eu les
00:29:18éléments et les personnes.
00:29:19C'est terrible, c'est-à-dire que si véritablement tout cela avait été transmis et correctement
00:29:23analysé, il aurait été transféré sous d'autres conditions ?
00:29:26C'est ce qu'on dit à juste titre, les syndicats de surveillants de prison, c'est
00:29:31quelque part, c'est là qu'est la responsabilité.
00:29:34Il avait continué à gérer son activité criminelle, trafic de stupéfiants, extorsion,
00:29:39enlèvement et séquestration.
00:29:40Ce qui est très intéressant, je vais émettre une note positive sur l'affaire Amra, c'est
00:29:49qu'on sait que Gérald Darmanin, aujourd'hui garde des Sceaux, veut mettre en place une
00:29:54prison dans laquelle les plus gros trafiquants seraient à l'isolement.
00:29:59Pardonnez-moi, mais l'expression « prison étanche », je ne sais pas par où ça vient.
00:30:08Ça fonctionne au Salvador, il y en a quand même quelques centres comme ça, ou les super
00:30:15max aux Etats-Unis, où les individus sont totalement isolés.
00:30:19Donc Gérald Darmanin ambitionne justement de créer une prison de cette sorte.
00:30:24Je pense que l'affaire Amra a été peut-être un révélateur, c'est-à-dire de voir ce
00:30:31que vous venez de décrire, cette personne, ce trafiquant qui gère ses affaires depuis
00:30:36la prison, qui continue le trafic, mais pas simplement en étant vraiment actif, qui organise
00:30:43son évasion, qui fait tout ce qu'il veut et qui visiblement a des complicités un petit
00:30:48peu partout dans le milieu carcéral.
00:30:51Evidemment, je pense que ça a dû conduire à la réflexion de Gérald Darmanin de créer
00:30:56une étanchéité.
00:30:57Pourquoi est-ce qu'on a besoin de ces révélateurs par exemple ?
00:31:01Ce à quoi on assiste depuis deux ans avec l'ADZ de Mafia à Marseille, c'est la cartélisation
00:31:10du trafic de drogue en France.
00:31:12C'est-à-dire qu'on est dans une situation où d'ailleurs Mohamed Amra voulait fuir
00:31:16en Colombie.
00:31:17Ça rappelle quand même des choses.
00:31:19Pour faire face à ça, il faut que ces individus, quand ils sont appréhendés, soient totalement
00:31:26isolés.
00:31:27Ce qui est incroyable, c'est de dire qu'ils ne l'étaient pas.
00:31:29Mais regardez ce profil, pardonnez-moi, avec ce sourire.
00:31:32Je ne veux pas comparer avec Pablo Escobar, je ne veux pas idéaliser.
00:31:36Mais regardez, c'est plus une petite frappe qui a réussi une évasion semblante.
00:31:41Non, là ce qu'il est en train de dire, c'est que vous m'avez sur le dos.
00:31:44C'est-à-dire que je suis là, et en plus j'ai monté dans la hiérarchie.
00:31:48Je suis le visage du trafic de drogue en France.
00:31:50Et en arrivant en prison, je vais être acclamé.
00:31:54Exactement.
00:31:55La question c'est, la criminalité ce n'est pas une affaire de gens extrêmement intelligents
00:32:00ou à très haut niveau.
00:32:01Je ne suis pas sûre qu'à ce niveau-là, on soit sur une bête intellectuelle ou quelqu'un
00:32:06qui a une capacité très forte à organiser un réseau.
00:32:10On est plutôt sur un neuneu, sur quelqu'un qui aime se faire voir.
00:32:15Et donc là, il y a des caméras, il y a des photos.
00:32:17Il a réussi quand même une cavale de plusieurs mois.
00:32:18Oui, mais une cavale dramatique.
00:32:23C'est-à-dire que le type est tellement stupide qu'une belle évasion, elle se passe sans mort.
00:32:29Là, ça a été un carnage.
00:32:31Alors, on n'encourage pas les évasions, mais sans armes et sans violence, on connaissait le...
00:32:36Mais ça a été un carnage, un arrêt d'autoroute, un endroit où tout est filmé, où du coup
00:32:41la justice a tout ce qu'il faut pour l'incriminer.
00:32:43Excusez-moi, ce n'est quand même pas le génie du crime qu'on a en face de nous, c'est plutôt
00:32:48un neuneu de base qui se met en avant et fait le barbeau.
00:32:53On n'en sait absolument rien, c'est l'île.
00:32:56L'attitude est pathétique.
00:32:58Et si les inspecteurs qui ont écrit le rapport de l'inspection générale de la justice ont
00:33:03dit, il est inoffensif parce qu'il n'est pas très intelligent.
00:33:05On peut être à ce genre de choses que ça a conduit.
00:33:08Mais être con, c'est très dangereux, Judith.
00:33:10Les trois quarts des gens sont très fluides.
00:33:13On n'en sait rien, donc ça n'a aucun intérêt.
00:33:14Mais dans l'absolu...
00:33:15La question de l'évaluation de son intelligence.
00:33:16Peut-être.
00:33:17Non, mais je veux dire...
00:33:18Est-ce qu'il est à la tête d'un...
00:33:19La question, c'est...
00:33:20Est-ce que ce sont...
00:33:21J'ai peut-être un peu le droit de m'exprimer, de dire ce que je veux.
00:33:22Vous avez totalement le droit.
00:33:24Et heureusement.
00:33:25Dans ce cadre-là, quand vous voyez la coupe de cheveux, quand vous voyez l'attitude, franchement,
00:33:32c'est pas à mettre à son crédit.
00:33:33C'est pas très intelligent de se comporter comme ça.
00:33:34Non, mais je vais expliquer.
00:33:35Pardonnez-moi.
00:33:36Mais en revanche, le vrai problème, ce que je ne comprends pas juste, c'est comment,
00:33:39dans une prison, on peut avoir un téléphone portable ?
00:33:42C'est qu'il n'en a pas aujourd'hui.
00:33:44Oui, mais il suffit d'installer des brouilleurs.
00:33:46Pourquoi c'est interdit ?
00:33:47J'explique juste pourquoi on est partis sur le QI.
00:33:50La question, c'est que c'est quelqu'un qui, depuis de l'âge de 11 ans, arrive quand même
00:33:55à se faufiler, vous allez me dire, avec parfois les décisions de justice que nous avons,
00:33:59à organiser une cavale.
00:34:02C'est une attaque sanglante d'une rare violence.
00:34:04Et à la fin, c'est vrai que quand on voit ce sourire narquois et cet individu, on se
00:34:08dit, on s'attendait quand même, quand on dit l'un des plus gros narco-trafiquants,
00:34:12c'est pas l'image.
00:34:13C'est quelqu'un qui a l'habitude, qui vit dans une société parallèle, parallèle à la nôtre,
00:34:17depuis sa tendre enfance, comme vous l'avez dit, qui en connaît tous les codes.
00:34:21C'est plus un instinctif qu'un intellectuel.
00:34:24Donc, c'est quelqu'un qui est dans une situation de survie.
00:34:26Il a déjà participé à ce qu'on appelle des opérations barbecue, où on met quelqu'un
00:34:30dans le coffre d'une voiture et on met le feu.
00:34:32C'est lui qui a commandité ça à Marseille.
00:34:34Donc, il s'est élevé dans la hiérarchie.
00:34:37Au départ, c'était un petit chou, sans doute.
00:34:39Il parle d'extrême violence.
00:34:40Voilà.
00:34:41Et donc, ça, il connaît les codes.
00:34:42Il connaît les codes.
00:34:43En réalité, c'est ce que vous êtes en train de dire.
00:34:45Il connaît les codes, mais il n'y a plus de codes d'honneur.
00:34:47Je sais que beaucoup s'offusquent quand je dis ça, mais avant, quand il y avait une
00:34:50criminalité sur laquelle vous avez enquêté, il n'y avait pas de limite, mais il y avait
00:34:55un certain code.
00:34:56Non, mais lui, sa vie, c'est rester en vie depuis le plus longtemps possible.
00:35:00C'est ça, son objectif.
00:35:01Thomas Bonnet.
00:35:02On va juste revenir sur le coup de filet qui a eu lieu, parce que les pays dans lesquels
00:35:05ont eu lieu les interpellations, si je ne me trompe pas, c'est l'Espagne, la France,
00:35:08à plusieurs endroits, et les Pays-Bas.
00:35:09Et en fait, vous avez là un peu, c'est évident de le dire, mais la ligne un peu de remontée
00:35:14des trafics de stupéfiants.
00:35:15Et on voit qu'il avait sans doute beaucoup d'appui, visiblement, dans un certain nombre
00:35:19de localités.
00:35:20Donc, effectivement, peut-être que ses facultés intellectuelles n'étaient pas très développées,
00:35:24mais on voit qu'il pouvait sans doute compter sur beaucoup de soutien.
00:35:26Et ça nous interroge, en fait, sur à quel point cette menace est étendue.
00:35:29On parle beaucoup de la DZ de mafia, parce que c'est le nom qui revient.
00:35:32En réalité, il y a dans énormément de villes, et pas des grandes villes, là où ont eu lieu
00:35:36les perquisitions.
00:35:37On parle de villes moyennes.
00:35:38Et là, il y a visiblement des réseaux de trafiquants qui sont très développés.
00:35:41C'est très juste, parce que neuf mois, c'est très, très long.
00:35:43Mais c'est des logiques de réseaux qui sont dans toute la France.
00:35:46Et en fait, les policiers expliquent qu'aujourd'hui, tout le réseau, par exemple, de livraison
00:35:51de drogue, c'est aussi un réseau de commandes, d'acheminements.
00:35:56Et ça va mettre en jeu énormément de personnes, à tous les stades de l'âge, de la vie, etc.
00:36:04Et ça fait aussi des réseaux criminels tristructures.
00:36:07Et là encore, Bruno Rotailleau, c'est lui, on le cite beaucoup aujourd'hui, qui avait
00:36:10dit « attention, on risque de devenir un narco-État ».
00:36:12Mais la définition d'un narco-État, vous la connaissez ?
00:36:15J'allais dire, elle est simple et terrifiante à la fois.
00:36:18À partir du moment où vous avez la corruption qui peut remonter jusqu'à des fonctionnaires
00:36:22et jusqu'à des personnalités même parfois politiques, ou élus, ou maires, etc.
00:36:27C'est un narco-État.
00:36:28Ce n'est pas la peine d'aller regarder vers la Colombie.
00:36:30Ce n'est pas encore l'État-Uni d'Amérique du Sud, je pense.
00:36:31La corruption a généralisé, on n'en est pas encore là, je crois.
00:36:34On n'est pas encore au stade de la Colombie où un personnage ne peut pas nous laisser
00:36:38se battre, ambitionné de se présenter aux élections présidentielles.
00:36:41De mémoire, c'est le procureur.
00:36:42On n'en est pas là encore.
00:36:43Il y a un procureur qui a quand même été menacé dans notre pays.
00:36:45C'est passé sous les radars.
00:36:46Moi, j'ai toujours été étonnée.
00:36:47Il n'y a pas eu une levée de boucliers, et même des ministres de la justice.
00:36:50Quand même un procureur menacé, et même près de son domicile.
00:36:54La directrice de la prison de Marseille, Desbomètes aussi, a dû être exfiltrée par rapport à ces manifestants.
00:36:59La vérité, c'est qu'en fait, on ne cherche pas la corruption.
00:37:01C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a un certain nombre de structures qui devraient
00:37:06faire du contrôle qui n'en font pas, que ce soit sur le charge de l'argent que font
00:37:10les collectivités, que ce soit sur le charge de l'argent, même Tracfine.
00:37:14Par contre, quand vous allez tirer 500 euros à votre banque, vous avez Tracfine sur le dos
00:37:17comme si vous aviez cambriolé.
00:37:19Tracfine, il va vous enquiquiner parce que vous avez vendu votre voiture.
00:37:23Mais à un certain degré, Tracfine ne fonctionne plus très très bien, malheureusement.
00:37:30Vous allez me dire si cette Maxime va s'appliquer dans les médias.
00:37:35On va libérer aussi Thomas Bonnet pour des raisons professionnelles.
00:37:39On ne va pas tout dire à l'antenne.
00:37:41Gardez un peu de secret.
00:37:44C'est bien le mystère et le secret de ce qui s'est passé pour le non-renouvellement
00:37:50de la fréquence de la chaîne C8 qui va entraîner de fait sa fermeture.
00:37:55Pour François-Olivier Gisbert, il n'y a pas beaucoup de secret.
00:37:58Pour lui qui a quand même l'expérience.
00:38:00C'est évidemment une décision politique.
00:38:02Il a déjà envie de parler.
00:38:05C'était ce matin et selon lui, c'est une décision politique.
00:38:07Écoutons-le.
00:38:09C'est évidemment une décision politique.
00:38:11C'est une honte.
00:38:13L'Arkhomme fait un peu ce que le pouvoir lui dit.
00:38:17D'une manière ou d'une autre.
00:38:19C'est le fauné.
00:38:21Emmanuel Macron est derrière tout ça.
00:38:23Je pense que cette affaire est une honte.
00:38:27Parce que la liberté d'expression dans la presse ne se divise pas.
00:38:33Je fais partie d'une génération qui adore toujours.
00:38:39C'est vrai peut-être de moins en moins.
00:38:41Tout ça au départ, c'était l'idée de supprimer CNews.
00:38:44Parce qu'il ne faut pas se raconter d'histoire.
00:38:46On l'a lu, on l'a vu, on l'a entendu.
00:38:48On a entendu des dirigeants dire qu'il fallait arrêter CNews.
00:38:50C'est intéressant.
00:38:52Cela venait souvent de la gauche.
00:38:54La gauche doit faire attention.
00:38:56Elle a tout jeté par-dessus bord de ses valeurs.
00:38:58L'identité.
00:39:00Le travail qui était célébré par Jean Ress.
00:39:02Maintenant aussi, la liberté.
00:39:04La liberté d'expression.
00:39:06C'est quelque chose de fondamental.
00:39:09Je vais vous laisser réagir.
00:39:11Je voudrais qu'on écoute deux réactions.
00:39:13Jordan Bardella qui s'est exprimé.
00:39:15Et puis revenir sur la réponse du président de la République
00:39:17à une question de notre journaliste Elodie Huchard.
00:39:19Le silence du président de la République
00:39:21dans la fermeture de la première chaîne de la TNT
00:39:25est une faute.
00:39:27C'est une faute politique.
00:39:29La liberté d'expression est en train de reculer.
00:39:31Aujourd'hui en France comme partout en Europe.
00:39:33Et à partir du moment où la moindre chaîne
00:39:35tente une forme de rééquilibrage,
00:39:37elle subit une forme d'ostracisation.
00:39:39Donc la fermeture de C8
00:39:41est évidemment une décision politique
00:39:43qui aura des conséquences
00:39:45non seulement sur le niveau de la liberté d'expression
00:39:47dans notre pays
00:39:49mais également sur l'emploi.
00:39:51Puisqu'il y a derrière plusieurs dizaines de personnes
00:39:53qui sont menacées d'être jetées sur le carreau
00:39:55en raison de cette décision qui est encore une fois
00:39:57une décision politique.
00:39:59Non, ça n'est pas vrai.
00:40:01C'est pas une décision politique du tout.
00:40:03Et d'ailleurs c'est rassurant.
00:40:05C'est pas à l'arbitraire
00:40:07ni d'un ministre ni du président
00:40:09d'ouvrir ou de fermer une chaîne.
00:40:11On oublie de dire que ces chaînes
00:40:13c'est l'occupation du domaine public
00:40:15donc c'est normal qu'il y ait une autorisation.
00:40:17Il y a un cahier des charges
00:40:19et la loi est appliquée par une autorité
00:40:21qui regarde si c'est le cas ou pas.
00:40:23Elle le fait aussi sous le contrôle du juge.
00:40:25Il y a un droit au recours.
00:40:27Il faut que chacun soit dans son rôle
00:40:29et que personne ne déborde.
00:40:31Je vais vous laisser réagir.
00:40:33J'espère qu'après l'entretien
00:40:35qu'il s'est étonné
00:40:37de l'apathie
00:40:39un peu générale
00:40:41mis à part tous ceux
00:40:43qui ont signé la pétition.
00:40:45Un mot bien choisi.
00:40:47C'est vrai,
00:40:49je me dis quand même
00:40:51en France,
00:40:53j'aime ce pays pour des tas de raisons
00:40:55dont la liberté,
00:40:57un pays où on ferme une chaîne de télévision
00:40:59qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas,
00:41:01c'est une école de débat.
00:41:03Surtout si on ne l'aime pas.
00:41:05Surtout.
00:41:07Exactement.
00:41:09Moi dans la vie courante,
00:41:11j'ai des tas de gens qui me disent
00:41:13qu'ils ne comprennent pas
00:41:15pourquoi on a supprimé les télés
00:41:17voire qu'ils ne regardent pas
00:41:19mais qu'ils ne comprennent absolument pas
00:41:21les ressorts de cette décision.
00:41:23Alors quels sont-ils ?
00:41:25Evidemment, François-Louis Gisbert a raison,
00:41:27c'est News qui était visé au premier chef
00:41:29et l'Arkham s'est en quelque sorte
00:41:31rabattu sur C8.
00:41:33La dénégation d'Emmanuel Macron
00:41:35serait plus crédible
00:41:37s'il n'avait pas eu
00:41:39une ministre de la Culture
00:41:41en l'espèce Rivard-Abdoulmalak
00:41:43qui a dit explicitement
00:41:45tout le mal
00:41:47qu'elle pensait de C8
00:41:49et de CNews.
00:41:51Mais quel est le reproche
00:41:53adressé par la Macronie
00:41:55à ces chaînes
00:41:57de montrer
00:41:59la réalité telle qu'elle est
00:42:01et non pas, pour citer Delphine Ernotte
00:42:03présidente du service public
00:42:05de l'audiovisuel, telle qu'on voudrait qu'elle soit.
00:42:07Et ben voilà, ça c'est un crime
00:42:09impardonnable.
00:42:11Pourquoi les censeurs d'aujourd'hui
00:42:13ne se rendent pas compte
00:42:15qu'ils seront les censurés de demain ?
00:42:17C'est l'histoire bégaie ?
00:42:19En fait, il a fallu
00:42:21quand même, quelque part,
00:42:23la semaine dernière, qu'un Américain
00:42:25en l'occurrence le vice-président
00:42:27J.D. Evans, vienne nous rappeler
00:42:29ces principes de la liberté d'expression.
00:42:31Alors, on a dit, mais qu'est-ce qu'il vient dire ?
00:42:33Comment les trois quarts de son discours, ça a été ça ?
00:42:35Alors que les menaces, machin...
00:42:37En fait, en réalité, pour un Américain
00:42:39c'est une hérésie absolue
00:42:41de fermer un média.
00:42:43Et donc, je pense que
00:42:45ces rappels sont intéressants
00:42:47et que ce qui est en train de se passer est particulièrement grave
00:42:49parce que, de mémoire, on ne sait pas
00:42:51supprimer une chaîne.
00:42:53En plus, une chaîne avec
00:42:552 millions de téléspectateurs,
00:42:57des gens qui...
00:42:59Et supprimer tout média,
00:43:01de toute façon, par définition,
00:43:03est une hérésie.
00:43:05Mais saurez que, je vous assure, Mediapart, avec une télévision,
00:43:07je ne sais pas, mais je parle pour vous,
00:43:09moi je dis non, on ne ferme pas.
00:43:11Et surtout parce qu'il y a des différences
00:43:13entre nos...
00:43:15Mais c'est ce qu'on a défendu pour Charlie aussi.
00:43:17C'est-à-dire que contre n'importe quelle menace,
00:43:19on doit, même si ce n'est pas
00:43:21notre tasse de thé, défendre
00:43:23ces gens-là parce que ça fait partie
00:43:25d'un principe sacré
00:43:27qui est la liberté d'expression.
00:43:29Je ne veux pas faire de comparaison qui serait compliquée,
00:43:31mais un professeur dans une classe qui défend la liberté
00:43:33d'expression de Charlie,
00:43:35et si on lui pose la question sur une chaîne de télévision
00:43:37qui ferme, qu'est-ce qu'il dit ?
00:43:39Il pourrait peut-être dire que quand on utilise
00:43:41la censure dans un cadre
00:43:43démocratique, c'est qu'on ne va pas bien,
00:43:45c'est qu'on est un pouvoir faible,
00:43:47c'est qu'en fait c'est un terrible aveu de faiblesse.
00:43:49Et cette censure,
00:43:51qu'est-ce qu'elle nous dit ?
00:43:53Elle nous dit que quelque part,
00:43:55le pouvoir aujourd'hui n'est plus prescripteur,
00:43:57il n'inspire pas confiance,
00:43:59sa parole fait pchit,
00:44:01il ne supporte pas qu'il y ait
00:44:03une parole ou en tout cas
00:44:05un discours qui
00:44:07lui passe par-dessus, lui grimpe
00:44:09au-dessus de ses préconisations
00:44:11et en faisant,
00:44:13en s'attaquant comme ça à une chaîne de télé,
00:44:15il montre juste qu'en fait,
00:44:17il n'arrive pas à
00:44:19recréer le lien avec les Français,
00:44:21qu'il n'arrive pas à nouveau
00:44:23à faire passer finalement ses messages
00:44:25et sa vision du monde. Et donc,
00:44:27incapable de le faire, il crée
00:44:29les yeux de ceux qui auront un autre
00:44:31regard sur le monde.
00:44:33Une bataille de récits, une bataille de résultats,
00:44:35parce qu'il est vrai que
00:44:37sur ces chaînes nous parlons bien
00:44:39davantage que sur d'autres
00:44:41de la montée de la criminalité,
00:44:43du problème des OQTF,
00:44:45des faits qui sont
00:44:47à l'oeuvre en France, malheureusement.
00:44:49C'est exactement ce que disait Céline,
00:44:51c'est la preuve que leurs politiques
00:44:53et leurs promesses ne sont pas suivies
00:44:55des faits. Une pause, restez
00:44:57avec nous, nous serons avec
00:44:59le représentant des commissaires de police
00:45:01parce que le débat qui est en cours
00:45:03après l'attaque à Mulhouse,
00:45:05c'est la rétention de sûreté, c'est-à-dire,
00:45:07une fois sortis de prison, on sait qu'ils sont
00:45:09dangereux, on les retient encore.
00:45:11La question, pour combien de temps ?
00:45:13Nous irons voir ce qui se passe du côté de Washington.
00:45:15Est-ce que vous pensez qu'Emmanuel Macron peut convaincre
00:45:17Donald Trump que l'Europe n'est pas sortie de l'histoire ?
00:45:19Non.
00:45:25Merci d'être avec nous pour la seconde partie de
00:45:27Midi News. Beaucoup de sujets, et après
00:45:29l'attaque islamiste de Mulhouse, le débat
00:45:31relancé sur la rétention de sûreté.
00:45:33Débat relancé en 2015,
00:45:35en 2023 et en 2025.
00:45:37En quoi ce n'est pas un serpent
00:45:39de mer, on va en parler. Je salue
00:45:41l'arrivée sur notre plateau de Frédéric Lose.
00:45:43Merci d'être là. Secrétaire générale
00:45:45des syndicats de commissaires
00:45:47de police. On va en parler avec vous sur ce sujet
00:45:49et d'autres, mais tout d'abord, il est 13h.
00:45:51Place au journal. Rebonjour, cher Somaïa,
00:45:53à la Midi. Bonjour Sonia, bonjour
00:45:55à tous. À la lune de l'actualité, depuis
00:45:5713h, ouverture d'un procès hors normes.
00:45:59L'ancien chirurgien Joël Lesquarnay,
00:46:01qui est jugé pour des viols et violences sexuelles
00:46:03aggravées sur 299
00:46:05patients. Des patients quasiment
00:46:07tous mineurs, au moment des faits.
00:46:09Un procès très attendu par l'association
00:46:11La Voix de l'Enfant, comme l'expliquait à notre micro
00:46:13leur avocat Frédéric Benoit.
00:46:15La Voix de l'Enfant, qui est
00:46:17une association de protection de l'enfance
00:46:19et qui attend de ce procès
00:46:21tout d'abord évidemment la reconnaissance de la
00:46:23culpabilité de monsieur
00:46:25Lesquarnay et du statut
00:46:27de victime de toutes les personnes qui ont
00:46:29été abusées par lui.
00:46:31Enfants, très jeunes enfants
00:46:33parfois et qui aujourd'hui sont devenus
00:46:35adultes et qui ont découvert
00:46:37l'ignominy des actes dont il a été victime.
00:46:39Mais au-delà, La Voix de l'Enfant
00:46:41souhaite aussi que
00:46:43l'Etat assume enfin
00:46:45ses responsabilités, qu'il s'agisse
00:46:47dans ce dossier
00:46:49du fait des défaillances
00:46:51de l'autorité judiciaire,
00:46:53des autorités de santé.
00:46:55Lui est passé aux aveux durant son procès.
00:46:57Pour la première fois depuis son
00:46:59arrestation, Brahim
00:47:01Awissawi a reconnu avoir assassiné
00:47:03trois personnes avec un couteau de cuisine
00:47:05lors de l'attentat de la Basilique de Nice
00:47:07en 2020. Ce Tunisien
00:47:09de 25 ans court la réclusion
00:47:11criminelle à perpétuité.
00:47:13On en vient à présent aux
00:47:15toutes dernières nouvelles du pape François.
00:47:17Il est toujours dans un état critique et
00:47:19a passé une bonne nuit. C'est ce qu'indique
00:47:21ce matin le Vatican. Depuis
00:47:23le 14 février, jour de son hospitalisation,
00:47:25les fidèles sont
00:47:27de plus en plus nombreux devant l'hôpital
00:47:29Gemelli de Rome où le Saint-Père a été admis.
00:47:31Leur réaction au micro de Régine Delfour.
00:47:35J'ai ressenti qu'on est dans des périodes
00:47:37très agitées en ce moment et qu'on a besoin
00:47:39de stabilité et qu'avoir un pape en pleine forme,
00:47:41on l'espère de retour en pleine forme, c'est très important.
00:47:43Beaucoup de peine pour lui
00:47:45parce que j'espère quand même qu'il ne souffrira
00:47:47pas trop, qu'il sera à nouveau
00:47:49en forme et que tout ira bien pour lui.
00:47:51On est très triste parce que quand même
00:47:53le pape c'est une représentation.
00:47:55On est là
00:47:57et on le soutient et on espère
00:47:59qu'il est bien entouré d'une bonne équipe médicale
00:48:01qui va pouvoir le remettre rapidement
00:48:03sur pied.
00:48:05Et puis à la une de l'actualité internationale,
00:48:07c'est une vidéo qui fait froid
00:48:09dans le dos. Le Hamas a publié
00:48:11des images de deux otages israéliens
00:48:13en vie en train de regarder sur un écran
00:48:15la libération des autres
00:48:17captifs. Libérés ce samedi,
00:48:19les précisions de notre envoyé spécial à Tel Aviv,
00:48:21Fabrice Elsner.
00:48:23Oui alors cette vidéo
00:48:25ici, elle choque la population
00:48:27israélienne. Il s'agit de deux
00:48:29otages, Éviatar David et
00:48:31Guy Gilboa, détenus
00:48:33depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza.
00:48:35Ils sont à l'arrière d'un pick-up.
00:48:37Ils ont l'air fatigués, nerveux,
00:48:39désorientés. Ils se demandent où ils sont.
00:48:41En face d'eux se tient un homme
00:48:43cagoulé, armé, qui ouvre
00:48:45la porte du pick-up dans lequel
00:48:47ils sont assis. Et on se rend compte à ce moment-là
00:48:49qu'ils sont juste devant la scène
00:48:51où sont exhibés les otages avant
00:48:53leur libération, à quelques mètres
00:48:55de la Croix-Rouge. À ce moment-là, Guy
00:48:57Gilboa regarde la caméra et s'adresse
00:48:59directement au premier ministre israélien.
00:49:01Il lui dit, Netanyahou,
00:49:03ça suffit, tu nous as achevés.
00:49:05Je veux rentrer chez moi. On se doute
00:49:07que ces propos sont dictés
00:49:09par le Hamas. Alors ici,
00:49:11quand on interroge les gens dans la population,
00:49:13tout le monde parle de cruauté du
00:49:15Hamas et puis
00:49:17de manipulation. On a aussi
00:49:19cet homme qui nous a dit tout à l'heure
00:49:21au moins on sait qu'ils sont vivants.
00:49:23On espère qu'une chose, c'est
00:49:25qu'ils rentrent vite à la maison.
00:49:27Voilà ce qu'il fallait retenir de l'actualité
00:49:29à 13h, Sonia.
00:49:31Merci Somaya. A tout à l'heure, nous sommes
00:49:33avec Judith Vintrobe, avec Régis Le Sommier,
00:49:35avec Céline Pina, avec Frédéric
00:49:37Loos. On a entamé le débat,
00:49:39monsieur Loos, tout à l'heure, à la suite
00:49:41de l'attentat islamiste de
00:49:43Mulhouse, avec ces individus très dangereux,
00:49:45sous-occupés, affichés pour
00:49:47radicalisation, en réalité pour
00:49:49islamisme, c'est le mot, et dont
00:49:51on ne sait pas juger de la très grande
00:49:53dangerosité et dont on se demande ce qu'ils font
00:49:55dehors, placés sous contrôle
00:49:57judiciaire, la belle affaire
00:49:59hélas. Alors ce débat, sur la
00:50:01rétention de sûreté, comment le spécialiste
00:50:03de sécurité l'entend ?
00:50:05Je pense que
00:50:07ça peut être séduisant, mais c'est
00:50:09compliqué. C'est compliqué parce que
00:50:11quelqu'un qui est sous
00:50:13OQTF, s'il a été,
00:50:15c'est le cas condamné pour apologie du
00:50:17terrorisme, mais malgré tout qui est sous OQTF,
00:50:19la finalité est une finalité
00:50:21administrative, c'est régulé, c'est une
00:50:23finalité de contrôle de l'immigration.
00:50:25La rétention de sûreté, c'est une peine, c'est
00:50:27une sanction, ça relève de l'application
00:50:29des peines. Alors on peut monter
00:50:31un dispositif et essayer
00:50:33de faire en sorte qu'il soit constitutionnel
00:50:35et peut-être condamné, parce qu'il va
00:50:37bien falloir prendre une décision, une décision
00:50:39pénale, c'est une décision qui porte
00:50:41atteinte à la liberté
00:50:43des individus, donc ça relève du juge
00:50:45judiciaire, de l'autorité judiciaire,
00:50:47donc ça va être compliqué.
00:50:49Alors, si vous me dites, est-ce qu'il le faut,
00:50:51vu le fiasco, vu ce qui se passe,
00:50:53la réponse, je vous dirais,
00:50:55oui, il faut quelque chose qui ressemble à ça.
00:50:57Est-ce que juridiquement, aujourd'hui,
00:50:59on a le chemin juridique qui nous
00:51:01permet constitutionnellement de le faire ?
00:51:03D'après moi, c'est très
00:51:05compliqué. Par contre, moi, je pense que
00:51:07à partir de ce qui s'est
00:51:09passé à Mulhouse, qui est un
00:51:11cas chimiquement pur
00:51:13de concentration, tous les
00:51:15échecs français en matière d'immigration,
00:51:17il y a des questions à se poser.
00:51:19L'individu est là depuis 2014.
00:51:21Il a déjà été condamné,
00:51:23notamment pour apologie du terrorisme.
00:51:25Que fait-il ?
00:51:27En France,
00:51:29l'Algérie aurait refusé
00:51:31à plusieurs reprises
00:51:33laisser passer consulaire.
00:51:35Toutes ces questions font
00:51:37qu'il va falloir reprendre
00:51:39point par point, parce que
00:51:41tout ce système qui se traduit
00:51:43par une impuissance collective
00:51:45a expulsé les individus. En réalité,
00:51:47il ne vient pas par hasard
00:51:49un jour d'une averse ou d'une pluie.
00:51:51Ça a été méthodiquement
00:51:53mis en place par les législateurs
00:51:55depuis 30 ans. Il faut savoir qui,
00:51:57mais c'est la réalité.
00:51:59C'est très important ce que vous dites.
00:52:01Moi, j'ajoute une autre question.
00:52:03Combien d'individus aujourd'hui dangereux,
00:52:05fichés pour islamisme, sont sortis
00:52:07de prison ces dernières années ?
00:52:09Depuis 2018, 2019 ?
00:52:11Je rappelle qu'on a quand même beaucoup
00:52:13d'individus qui sont revenus du terrain
00:52:15syréo-hyrakiens,
00:52:17hyrako-syriens, et qui,
00:52:19pour certains, ont déjà purgé leur peine.
00:52:21Vous avez toute une partie du personnel
00:52:23politique, et ce que vous dites sur la responsabilité
00:52:25du politique est fondamentale,
00:52:27qui vous expliquent
00:52:29que le problème
00:52:31n'est pas qu'ils commettent leurs actes en France.
00:52:33Ce sont des députés français,
00:52:35des députés européens français,
00:52:37en général de la France insoumise
00:52:39ou écologie. Je me rappelle Sandrine Rousseau
00:52:41disant cela.
00:52:43Quand bien même
00:52:45on l'aurait expulsé,
00:52:47il serait allé commettre un meurtre ailleurs,
00:52:49donc c'est tout aussi grave.
00:52:51Ces gens sont censés,
00:52:53puisqu'étant élus français, que ce soit
00:52:55au Parlement européen ou au Parlement
00:52:57a fortiori français,
00:52:59défendre leur pays, défendre
00:53:01les intérêts du pays.
00:53:03Ils en veulent à la France.
00:53:05Sans doute qu'ils ne peuvent pas avancer.
00:53:07Ils se conçoivent comme députés de l'humanité.
00:53:09Vous savez,
00:53:11on pense au lointain et jamais au voisin.
00:53:13Jamais au citoyen,
00:53:15celui qui nous a élus.
00:53:17Rappelez-vous quand même tous les discours
00:53:19au moment où on a supprimé
00:53:21ce qu'on appelait la double peine.
00:53:23Il n'y a jamais eu de double peine.
00:53:25Il y avait double infraction et double peine.
00:53:27A ce moment-là, on a décidé d'expliquer
00:53:29que le fait de séjourner de façon
00:53:31irrégulière dans un pays
00:53:33n'était plus un délit.
00:53:35On a mis dans la tête des gens
00:53:37le fait que s'indigner de ça
00:53:39était une preuve de racisme.
00:53:41Et ça, on sait très bien
00:53:43qui l'a construit, on sait très bien
00:53:45à quel moment on fait passer cette loi.
00:53:47Et aujourd'hui, une partie de notre
00:53:49personnel politique baigne encore
00:53:51dans ces représentations.
00:53:53Vous allez me dire que je radote,
00:53:55mais je vous assure,
00:53:57on n'a pas idée
00:53:59des conséquences dévastatrices
00:54:01qu'il est arrivé
00:54:03de manière irrégulière sur le sol,
00:54:05tranquille, il a pu faire cela.
00:54:07J'en ai fait l'expérience,
00:54:0910 ans pour la naturalisation,
00:54:11je ne sais pas combien de temps pour avoir des papiers
00:54:13en règle sans avoir...
00:54:15Quand même,
00:54:17pour apologie de terrorisme.
00:54:19Mais là, de la même manière...
00:54:21Comment ils peuvent passer à travers les mailles du filet ?
00:54:23Ce n'est pas un filet, c'est...
00:54:25En fait, on désarme
00:54:27la notion de délit,
00:54:29parce que là,
00:54:31on a arrêté d'incriminer les gens
00:54:33pour séjour irrégulier.
00:54:35L'apologie du terrorisme,
00:54:37quand même, on a des cas aujourd'hui
00:54:39d'une violence extrême au sein
00:54:41de notre monde politique, et notamment chez LFI.
00:54:43Est-ce qu'on peut m'expliquer ?
00:54:45Ces gens-là sont hors du droit,
00:54:47on n'a pas le droit de les sanctionner.
00:54:49Je pense que si quelqu'un du RN
00:54:51avait dit le quart de ce qu'est en train
00:54:53de dire LFI, je pense
00:54:55qu'il aurait été condamné.
00:54:57Peut-on me dire pourquoi ces gens-là,
00:54:59les Mathilde Panot,
00:55:01ne sont jamais condamnés ?
00:55:03Pourquoi Rima Hassan ?
00:55:05Pourquoi on ne crée pas,
00:55:07on n'essaie pas, en tout cas,
00:55:09doter la nationalité française à Rima Hassan,
00:55:11étant donné tout ce qui se passe ?
00:55:13C'est un vrai débat, et vraiment,
00:55:15c'est une interrogation, parce qu'il y a quelques instants,
00:55:17nous avons défendu... Attendez que je finisse
00:55:19mon propos avant de réagir,
00:55:21parce que ça peut prêter à confusion. Nous avons défendu
00:55:23la liberté d'expression.
00:55:25Il y a quelques instants,
00:55:27pour une chaîne. Moi, je trouve que
00:55:29ces parlementaires ont le droit
00:55:31de dire ce qu'ils veulent,
00:55:33à condition qu'en face, il y en ait d'autres,
00:55:35tout aussi courageux, qui leur tiennent tête et qui répondent.
00:55:37Alors, il y a quand même des lois.
00:55:39Et les lois, elles disent que la liberté
00:55:41d'expression n'est jamais absolue.
00:55:43Et que la limite,
00:55:45c'est l'appel à la haine et l'appel au meurtre.
00:55:47Quand vous faites de l'apologie
00:55:49du terrorisme, de fait,
00:55:51c'est un appel à la haine et au meurtre.
00:55:53Mais M. Mélenchon a toujours été sur un chemin de crête,
00:55:55il n'est pas tombé du côté de...
00:55:57Un chemin de crête, à un moment donné,
00:55:59la répétition vaut sillon.
00:56:01Je condamne ça, mais ce n'est pas à nous de le dire,
00:56:03c'est à la justice.
00:56:05Il n'a jamais été condamné.
00:56:07On est les aroseurs arosés de ce qu'on dénonce.
00:56:09Étant un homme extrêmement intelligent,
00:56:11Jean-Luc Mélenchon a toujours su comment aller
00:56:13pousser le curseur très loin,
00:56:15sans tomber dans le caractère idéal.
00:56:17Vous êtes en train de dire qu'on est en train d'armer psychologiquement
00:56:19ceux qui nous visent,
00:56:21et nous ciblent.
00:56:23De façon très claire.
00:56:25Dans ce cas-là, comment on fait par rapport à des bombes humaines ?
00:56:27Certains disent, c'est très simple,
00:56:29extension du délit de séparatisme,
00:56:31expulsion des étrangers radicalisés,
00:56:33fiché S comme si on pouvait le faire,
00:56:35et rétention de sûreté.
00:56:37Rétention de sûreté, vous l'avez très bien dit,
00:56:39l'État de droit,
00:56:41non pas l'État du droit, ne le permet pas aujourd'hui.
00:56:43Préventivement, on ne peut pas détenir quelqu'un
00:56:45plus que la peine de prison pour laquelle il a été condamné.
00:56:47Oui, parce que la rétention de sûreté
00:56:49en matière judiciaire pour les criminels
00:56:51dangereux qui ont fini leur peine
00:56:53nécessite une décision judiciaire
00:56:55qui va se baser sur des expertises
00:56:57psychologiques, psychiatriques, etc.
00:56:59Rappelez-vous le débat quand ça a été
00:57:01mis en place.
00:57:03Là, en matière administrative,
00:57:05dont la finalité de la législation
00:57:07c'est la régulation
00:57:09de l'immigration, donc c'est une finalité
00:57:11administrative, une politique publique
00:57:13complètement différente,
00:57:15ça va être très compliqué à faire.
00:57:17Moi, il y a quelque chose qui m'interpelle.
00:57:19En 2008,
00:57:21Nicolas Sarkozy
00:57:23avait eu la bonne idée
00:57:25de mettre en place un ministère de l'éducation,
00:57:27de l'immigration, pardon.
00:57:29Il y avait eu un débat parce qu'il avait rajouté
00:57:31de l'identité.
00:57:33Tout ça, c'était un peu
00:57:35de l'écume, mais c'était une très bonne idée
00:57:37de concentrer
00:57:39tout ce qui relève des compétences
00:57:41liées à l'immigration,
00:57:43le ministère des Affaires Sociales,
00:57:45le ministère de l'Intérieur, et en même temps,
00:57:47vis-à-vis des pays, de dire
00:57:49que l'obtention des visas va dépendre
00:57:51également des laissés-passer consulaires,
00:57:53c'est-à-dire de la coopération de ces Etats.
00:57:55J'étais moi à l'époque
00:57:57à Matignon
00:57:59comme conseiller, et je me souviens
00:58:01que quand on regardait les télégrammes
00:58:03diplomatiques quand ça a été mis en place,
00:58:05on en a très peu parlé,
00:58:07mais en réalité, nos ambassadeurs
00:58:09qui allaient
00:58:11présenter cette politique
00:58:13aux autorités algériennes,
00:58:15pakistanaises, turcs, albanaises,
00:58:17marocaines, etc.,
00:58:19grosso modo se faisaient envoyer bouler
00:58:21que la France a été victime de pression.
00:58:23Il y avait un bras de fer à assumer,
00:58:25un bras de fer à assumer,
00:58:27on ne l'a pas fait.
00:58:29On a renoncé finalement à ce ministère,
00:58:31on en est au fait qu'aujourd'hui
00:58:33on a 7 à 8%
00:58:35de reconduites à la frontière,
00:58:37ça veut dire qu'on a 92% d'échecs,
00:58:39mais c'est catastrophique.
00:58:41Lorsque le Président a dit 100%,
00:58:43l'objectif de 100% des QTF.
00:58:45Oui, on a,
00:58:47je crois que la moyenne des pays européens
00:58:49c'est 45%.
00:58:51Vous êtes en train de dire que rien n'est étonnant,
00:58:53que c'est le résultat de renoncement.
00:58:55Mais moi j'aurais aimé qu'on fasse un bilan,
00:58:57qu'on tire les enseignements de l'échec
00:58:59de ce ministère de l'immigration
00:59:01et qu'on le dise clairement.
00:59:03On va nous dire, oui mais attendez,
00:59:05on avait des intérêts économiques en jeu,
00:59:07on avait une coopération particulière
00:59:09avec le Maroc ou avec l'Algérie,
00:59:11mais il faut pouvoir le dire.
00:59:13Bilan, coûts, avantages,
00:59:15ça veut dire qu'il y a un rapport de force.
00:59:17Le problème c'est qu'on a l'impression
00:59:19qu'il n'y a pas de rapport de force.
00:59:21Il s'écrase de toute façon.
00:59:23Avoir ce même rapport par rapport
00:59:25à l'Union européenne,
00:59:27c'est incroyable.
00:59:29Vous avez dit un cas chimiquement pur.
00:59:31On ne peut pas reprocher d'avoir tous ces individus
00:59:33irrégulés sur notre sol et en même temps,
00:59:35avoir laissé les portes ouvertes pendant si longtemps.
00:59:37Oui, mais en termes d'évaluation,
00:59:39il y a des éléments qui existent.
00:59:41Il y a un rapport du Sénat
00:59:43sur les limites
00:59:45de nos tentatives
00:59:47de réguler l'immigration.
00:59:49On parle précisément
00:59:51des quelques mois pendant lesquels
00:59:53les autorités françaises ont tenté
00:59:55de restreindre les visas
00:59:57vis-à-vis de l'Algérie
00:59:59pour tenter un bras de fer
01:00:01avec ce pays devant lequel
01:00:03on adopte la stratégie de la carpette.
01:00:05Le rapport dit que pendant cette période-là,
01:00:07ça a été fait indistinctement,
01:00:09ce qui fait que la momanclature
01:00:11qui vient grâce
01:00:13à des passports diplomatiques,
01:00:15s'en fichait éperdument.
01:00:17On n'a pas visé les bonnes personnes,
01:00:19donc ça a été abandonné.
01:00:21Et là, des arguments de Barreau,
01:00:23de Villepin ou des gens qui sont contre
01:00:25l'utilisation de ce moyen de pression,
01:00:27c'est qu'on a besoin
01:00:29du renseignement que nous donne
01:00:31l'Algérie sur le terrorisme.
01:00:33Dans le rapport, vous lisez,
01:00:35noir sur blanc, qu'à aucun moment
01:00:37la qualité des relations
01:00:39sur le renseignement
01:00:41n'a été altérée par le durcissement
01:00:43de la politique des visas.
01:00:45À aucun moment.
01:00:47Ça n'a rien fait.
01:00:49Je ne sais pas si vous pouvez corroborer
01:00:51ce que disent les sénateurs.
01:00:53La qualité de la coopération
01:00:55en matière de renseignement,
01:00:57vous avez parfaitement raison,
01:00:59est indépendante
01:01:01des relations diplomatiques.
01:01:03On peut avoir de mauvaises relations diplomatiques,
01:01:05mais on a gardé de bons
01:01:07canaux de communication opérationnels.
01:01:09Et personne n'a intérêt à ce que
01:01:11cette relation soit altérée,
01:01:13ni pour un pays, ni pour l'autre,
01:01:15compte tenu des chocs que subit aussi.
01:01:17Quand Jean-Noël Barreau, ministre des Affaires étrangères,
01:01:19sort un truc comme ça, c'est un mensonge.
01:01:21Mais c'est pour ça que moi je reviens
01:01:23sur ce ministère de l'immigration
01:01:25qui est intéressant. Ça serait intéressant
01:01:27de décrypter, de voir.
01:01:29D'abord, il faut faire des évaluations.
01:01:31On ne fait pas des types d'impact,
01:01:33on ne fait pas d'évaluation.
01:01:35Pourquoi ça n'a pas marché ?
01:01:37C'est une grave erreur.
01:01:39Vous connaissez un chef d'entreprise
01:01:41qui va démarrer un projet
01:01:43qui ne fait pas une étude d'impact,
01:01:45une étude de marché,
01:01:47qui ne fait pas une évaluation régulière.
01:01:49De toute façon, s'il ne le fait pas,
01:01:51il sera sanctionné par le marché.
01:01:53Mais c'est aussi parce que nos politiques
01:01:55sont très mal éduquées à l'intérieur des partis.
01:01:57Et en fait, on leur fait croire
01:01:59que le pouvoir et la puissance,
01:02:01c'est de ne jamais perdre.
01:02:03Il faut toujours s'afficher comme étant gagnant
01:02:05quand bien même vous êtes assis
01:02:07en haut d'un tas de cadavres.
01:02:09Et aujourd'hui, c'est ce qu'on a.
01:02:11Vos mots sont forts.
01:02:13Assis sur un tas de cadavres ?
01:02:15C'est imagé.
01:02:17Ce que je veux dire,
01:02:19c'est qu'aujourd'hui,
01:02:21si vous arrivez à préserver votre image
01:02:23sans rien faire, c'est bon
01:02:25parce que votre carrière va avancer.
01:02:27Quand ça va tenir ?
01:02:29Je pense que c'est en train de craquer.
01:02:31Et que le problème, c'est que même
01:02:33nos jeunes ministres qui fonctionnent
01:02:35comme des vieux d'avant l'an 2000,
01:02:37aujourd'hui, par exemple, quelqu'un comme
01:02:39Jean-Noël Barraud, il est anachronique.
01:02:41Vous le regardez, il n'incarne...
01:02:43Ne l'attaquez pas, parce que ça ne sert pas à grand-chose
01:02:45de vous dire.
01:02:47Oui, voilà.
01:02:49Ils n'ont pas de poids.
01:02:51Et de fait, ils ne peuvent pas...
01:02:53Par rapport à quoi ?
01:02:55Moi, je vous pose une question, vraiment.
01:02:57On est respectueux
01:02:59de notre état de droit,
01:03:01mais l'état du droit peut évoluer.
01:03:03Est-ce qu'il est en train de jouer contre nous ?
01:03:05Pardonnez-moi, mais on est sortis
01:03:07la semaine dernière en se disant qu'un maire
01:03:09est présenté devant un juge
01:03:11pour ne pas avoir voulu marier
01:03:13un individu sous le QTF
01:03:15en situation irrégulière.
01:03:17Est-ce que notre droit est en train
01:03:19d'institutionnaliser, finalement,
01:03:21le droit d'enfreindre la loi ?
01:03:23En fait, un certain nombre d'absurdités
01:03:25sont en train de rendre notre état de droit
01:03:27un peu crédible, alors que dans l'absolu,
01:03:29c'est un facteur important en démocratie.
01:03:31Donc, l'état du droit est mauvais
01:03:33et aujourd'hui, l'état de droit
01:03:35n'est pas très crédible.
01:03:37Il n'y a pas que l'état du droit,
01:03:39il y a aussi la jurisprudence.
01:03:41Les Algériens détenteurs
01:03:43d'un visa de long séjour,
01:03:45d'une autorisation de séjour
01:03:47de longue durée,
01:03:49vous ne pouvez pas
01:03:51ne pas le renouveler,
01:03:53y compris s'il représente une menace
01:03:55et ce n'est pas inscrit
01:03:57dans notre accord avec l'Algérie,
01:03:59le fameux accord de 1968,
01:04:01c'est une jurisprudence
01:04:03du conseil d'état.
01:04:05Ce n'est pas un élément suffisant
01:04:07pour refuser le renouvellement.
01:04:09Mais l'inverse n'aurait jamais été accepté.
01:04:11Jamais d'avis.
01:04:13Jamais.
01:04:15Il y a 20 consulats algériens
01:04:17en France,
01:04:19il y a 3 consulats français
01:04:21en Algérie,
01:04:23et nos ambassadeurs français
01:04:25en Algérie
01:04:27doivent demander l'autorisation
01:04:29quand ils veulent aller au-delà
01:04:31de la banlieue d'Algérie.
01:04:33Permettez-moi juste de regarder
01:04:35les dernières informations
01:04:37après l'attaque de Mulhouse,
01:04:39puisque c'est plus à la fois sur le profil,
01:04:41sur la préparation,
01:04:43et c'est présenté par
01:04:45Shannon Camara.
01:04:47Un lieu emblématique de la ville,
01:04:49plongé dans l'horreur
01:04:51depuis plus de dizaines de minutes.
01:04:53Dans le centre de Mulhouse,
01:04:55ce samedi après-midi,
01:04:57un assaillant, armé d'un couteau
01:04:59et d'un tournevis, s'est attaqué
01:05:01à des passants. Le bilan est lourd,
01:05:03un homme de 69 ans a perdu la vie,
01:05:05deux agents du stationnement,
01:05:07ainsi que trois policiers municipaux
01:05:09ont été blessés.
01:05:11Le procureur s'est saisi,
01:05:13le PNAT s'est saisi,
01:05:15qualifiant ainsi cet acte
01:05:17d'acte terroriste.
01:05:19Déjà condamné pour
01:05:21apologie du terrorisme,
01:05:23Brahim A, 37 ans,
01:05:25est actuellement en situation irrégulière
01:05:27et placé sous le coup d'une obligation
01:05:29de quitter le territoire.
01:05:31Interpellé peu après l'attaque au couteau,
01:05:33l'assaillant, ainsi que trois autres personnes
01:05:35suspectées d'être impliquées
01:05:37dans cette agression, ont été placés
01:05:39en garde à vue ce dimanche.
01:05:41Un individu qui avait un profil
01:05:43psychologique particulier,
01:05:45puisqu'il avait fait l'objet,
01:05:47dans le cadre de son arrestation,
01:05:49d'une expertise, avec un expert judiciaire
01:05:51qui avait détecté
01:05:53un profil schizophrène.
01:05:55Du côté du gouvernement,
01:05:57un conseil interministériel
01:05:59de contrôle de l'immigration
01:06:01se tiendra ce mercredi.
01:06:03Si la rencontre était prévue
01:06:05avant l'attaque de Mulhouse,
01:06:07le cas de l'assaillant y sera également évoqué.
01:06:09La question est difficile
01:06:11parce qu'il y a un mort
01:06:13et c'est question de savoir
01:06:15si, avec telle ou telle mesure,
01:06:17on aurait pu éviter un tel attentat.
01:06:19Moi, je l'entends. J'ai vu des responsables
01:06:21qui disent que si on avait eu la rétention de sûreté,
01:06:23on aurait pu éviter l'attentat de Mulhouse.
01:06:25Est-ce qu'aujourd'hui, quelqu'un peut le dire ?
01:06:27L'affirmer ?
01:06:29Peut-être.
01:06:31En tout cas, ce qui est certain,
01:06:33c'est qu'il faut se réarmer juridiquement,
01:06:35judiciairement, mettre de côté
01:06:37tous les débats piégeux,
01:06:39politiciens, régressifs et minables
01:06:41qui font que, dès qu'on veut
01:06:43faire bouger les curseurs,
01:06:45on vous met dans une case.
01:06:47Le racisme, le RN, le machin...
01:06:49Il faut arrêter avec tout ça.
01:06:51C'est une catastrophe.
01:06:53La plupart des pays européens autour de nous,
01:06:55y compris, par exemple, en Scandinavie,
01:06:57des pays sociodémocrates
01:06:59comme la Suède, le Danemark,
01:07:01prennent des mesures plus fermes.
01:07:03C'est des mesures de bon sens.
01:07:05Ils ne se positionnent pas par rapport
01:07:07à ce que dit tel leader
01:07:09radical, extrémiste, etc.
01:07:11Concernant l'Algérie,
01:07:13on a eu une coopération
01:07:15du temps où il y a eu
01:07:17le groupe salafiste pour la prédication
01:07:19et le combat, qui est devenu al-Qaïda
01:07:21au Maghreb islamique, suite à la guerre civile
01:07:23algérienne. Effectivement,
01:07:25cette coopération était intense,
01:07:27y compris dans le Sahel.
01:07:29Après, il y a une...
01:07:31Pardonnez-moi, Frédéric Lauzon.
01:07:33En direct, François Bayrou s'exprime sur ce sujet
01:07:35depuis le Salon de l'Agriculture. On l'écoute.
01:07:38On est impuissant
01:07:40si on décide de l'accepter.
01:07:42Et ma position à moi,
01:07:44c'est qu'on ne doit pas l'accepter.
01:07:53François Bayrou,
01:07:55c'est inacceptable, en réalité.
01:07:57On est impuissant si on l'accepte.
01:07:59Moi, je ne l'accepte pas.
01:08:01Monsieur le Premier ministre,
01:08:03quels sont les moyens, les leviers,
01:08:05les manœuvres qui vous permettent de dire
01:08:07que vous ne l'acceptez pas aujourd'hui,
01:08:09alors qu'il était sur notre sol, cet individu ?
01:08:11Il répond de nouveau.
01:08:13Allons-y, on l'écoute.
01:08:15C'était du teasing, là.
01:08:29Vous avez la charge
01:08:31d'enfant,
01:08:33de femme et d'homme innocent.
01:08:35Et donc, ça veut dire
01:08:37qu'on ne peut pas l'accepter.
01:08:39Et ça veut dire qu'il faut donc
01:08:41préparer les décisions,
01:08:43prendre les décisions,
01:08:45que le gouvernement
01:08:47et les pouvoirs publics
01:08:49algériens comprennent
01:08:51quelle est la détermination
01:08:53de la France.
01:08:55C'est purement
01:08:57et simplement une affaire
01:08:59de citoyens
01:09:01et de pères de famille.
01:09:03Ceci est inacceptable
01:09:05et donc, il faut que nous préparions
01:09:07les décisions nécessaires
01:09:09pour que ça ne soit pas accepté.
01:09:17Nous avons une réunion,
01:09:19en effet, le 7 septembre.
01:09:25Vous l'avez écouté,
01:09:27François Bayrou qui répète que c'était inacceptable,
01:09:29mais qui dit qu'en tant que citoyen
01:09:31et père de famille,
01:09:33la politique de la compassion
01:09:35malencontre les résultats.
01:09:37Il a quand même parlé
01:09:39de préparer des décisions.
01:09:41À lesquelles ?
01:09:43Attendons.
01:09:45Si j'arrive à reformuler
01:09:47ce qu'a dit Bruno Rodaillon,
01:09:49déjà, ils seront deux.
01:09:51On progresse.
01:09:53D'étant de nature optimiste,
01:09:55je veux croire que François Bayrou
01:09:57veut que l'Algérie comprenne
01:09:59notre détermination.
01:10:01Je me pose la question,
01:10:03en attendant les décisions,
01:10:05est-ce que vous avez vu
01:10:07une once de détermination ?
01:10:09François Bayrou et détermination,
01:10:11déjà, ça ne va pas très bien ensemble.
01:10:13Je vais continuer à l'être.
01:10:15Le problème, c'est qu'on a une histoire
01:10:17et notre histoire détermine
01:10:19beaucoup de nos positionnements.
01:10:21Si toute votre vie,
01:10:23parce que vous avez refusé de trancher,
01:10:25de prendre des décisions courageuses,
01:10:27y compris dans des moments un peu tendus,
01:10:29si cela vous a réussi,
01:10:31vous continuez à éviter
01:10:33de prendre des décisions courageuses.
01:10:35Or, le parcours politique de M. Bayrou,
01:10:37c'est un parcours dans lequel
01:10:39on réussit en évitant la difficulté.
01:10:41La difficulté,
01:10:43elle est un peu plus difficile à éviter.
01:10:45La question, c'est,
01:10:47il ne se révèle pas énormément
01:10:49pour le moment,
01:10:51et la seule affaire qui est en train
01:10:53c'est l'histoire de Bétharame.
01:10:55Elle n'est pas à sa gloire,
01:10:57y compris parce qu'à un moment donné...
01:10:59Honnêtement,
01:11:01vous connaissez les détails,
01:11:03c'est surtout une affaire qui a été
01:11:05en partie montée par certains.
01:11:07Il a quand même produit un papier
01:11:09qui montre que beaucoup se sont peut-être tués à l'époque.
01:11:11Mais quand votre femme travaille là-bas
01:11:13et que les rumeurs se font insistantes,
01:11:15peut-être faut-il agir.
01:11:17En tout cas, il ne l'a pas fait.
01:11:19Il dit qu'il n'a jamais été au courant.
01:11:21En l'occurrence,
01:11:23ce n'est pas la question.
01:11:25On verra bien.
01:11:27Il a quand même enlevé
01:11:29ses enfants
01:11:31quand ça a commencé à discuter.
01:11:33Mais ça, c'est une affaire annexe.
01:11:35C'est du passé,
01:11:37mais le vrai problème auquel on est...
01:11:39Oui, certes,
01:11:41mais là, on parle des OQTF,
01:11:43on parle de notre rapport à l'Algérie.
01:11:45On sent quand même bien que pour ce gouvernement,
01:11:47la nécessité d'agir,
01:11:49elle est de plus en plus cruciale.
01:11:51C'est-à-dire qu'au fur et à mesure
01:11:53que s'accumule ce type d'affaires
01:11:55et qu'on sent que du côté de l'Algérie,
01:11:57il n'y a rien qui se passe,
01:11:59il n'y a aucune... Tout est fermé.
01:12:01Il va falloir agir.
01:12:03Et là, ce que nous dit, c'est inacceptable.
01:12:05Inacceptable ? Oui, mais quoi ?
01:12:07On l'a dit 15 fois
01:12:09que c'était inacceptable.
01:12:11Comme vous l'avez dit, pas de procès d'intention
01:12:13et on va voir justement quelles décisions...
01:12:15Est-ce que le Premier ministre
01:12:17va suivre le ministre de l'Intérieur ?
01:12:19Et puis, je vous pose une question, et après,
01:12:21est-ce que vous êtes sûr que si des décisions il y a,
01:12:23l'Algérie pliera ?
01:12:25Est-ce que vous partez du principe que...
01:12:27Au moins, le rapport de force sera engagé.
01:12:29On sera contents.
01:12:31Après, il y a quand même des leviers,
01:12:33il y a quand même des moyens de pression.
01:12:35On les cite régulièrement.
01:12:37Est-ce qu'après tant de semaines d'attente,
01:12:39de mois d'attente, est-ce que vous êtes sûr
01:12:41qu'aujourd'hui, les leviers marcheront ?
01:12:43Qui peut être sûr ? Au moins, utilisons-les.
01:12:45J'ai l'intention de les utiliser.
01:12:47Chiche ?
01:12:49En ce moment, je crois qu'il y a la renégociation
01:12:51d'un accord commercial avec l'Algérie.
01:12:53Est-ce que ce sont...
01:12:55Est-ce que ce sont les intérêts globaux européens,
01:12:57qui ne sont pas les mêmes forcément,
01:12:59que l'intérêt français, qui vont prévaloir ?
01:13:01Sachant que l'Algérie, c'est un marché
01:13:03de 40 millions d'habitants,
01:13:05et qu'en plus,
01:13:07lorsqu'il y a eu la guerre en Ukraine,
01:13:09on a eu besoin de se tourner vers l'Algérie
01:13:11parce qu'on avait besoin de gaz
01:13:13et de trouver une source d'approvisionnement.
01:13:15On va marquer la pause, s'il vous plaît.
01:13:17Et peut-être l'Allemagne, maintenant.
01:13:19On va marquer la pause.
01:13:21François Bayreau, qui a également déclaré
01:13:23que la guerre était,
01:13:25comment dire, une menace
01:13:27pour toute l'Europe, désormais.
01:13:29On va en parler, parce que vous savez,
01:13:31aujourd'hui, c'est jour pour jour,
01:13:33trois ans après le déclenchement de la guerre,
01:13:35Emmanuel Macron, qui est à Washington.
01:13:37Je vous avais posé la question, pensez-vous
01:13:39qu'il va pouvoir réussir ou infléchir,
01:13:41disons, la position de Donald Trump ?
01:13:43On avait entendu votre position de concert.
01:13:45On va en parler, notamment avec le général Clermont,
01:13:47qui va nous rejoindre tout de suite.
01:13:51Merci d'être avec nous.
01:13:53Rarement, l'histoire s'est écrite ainsi,
01:13:55sous nos yeux, quasiment, en direct,
01:13:57avec, à la table des négociations,
01:13:59la Russie et les États-Unis,
01:14:01alors que l'Europe n'a même pas de strapentin.
01:14:03En tous les cas, Emmanuel Macron
01:14:05essaye d'avoir un tabouret
01:14:07à la table des grandes décisions.
01:14:09Et je pense que, parfois,
01:14:11on est critique du président,
01:14:13mais quand il essaye, quand même,
01:14:15c'est une initiative qu'il porte aux États-Unis
01:14:17pour ne pas que l'Europe soit effacée.
01:14:19On va en parler avec vous. Merci d'être là,
01:14:21général Clermont. Écoutons tout d'abord
01:14:23la déclaration, à l'instant,
01:14:25du Premier ministre François Bayrou
01:14:27sur le risque d'une guerre étendue et élargie.
01:14:29Aujourd'hui,
01:14:31il ne faut pas se dissimuler.
01:14:33C'est pour ça que le président de la République
01:14:35est à Washington.
01:14:37Il ne faut pas se dissimuler
01:14:39que le risque est immense.
01:14:41Les déclarations qui ont été faites
01:14:43sont des déclarations
01:14:45qui fragilisent,
01:14:47pas seulement qui fragilisent,
01:14:49qui donnent le sentiment
01:14:51qu'on est à un moment de bascule.
01:14:55Et si on ne voit pas
01:14:57ce que ça veut dire
01:14:59pour la paix du monde,
01:15:01y compris,
01:15:03pardonnez-moi de le dire comme ça,
01:15:05pour la paix chez nous,
01:15:07ce risque-là
01:15:09qu'on n'avait jamais rencontré,
01:15:11jamais dans l'histoire,
01:15:13est aujourd'hui présent
01:15:15dans l'esprit de la plupart
01:15:17des puissances européennes.
01:15:19Général Clermont,
01:15:21expliquez-nous le rapport de force
01:15:23et la technonique des plaques géopolitiques.
01:15:25Au moment où les Russes
01:15:27et les Américains
01:15:29vont s'asseoir à la table de négociation
01:15:31pour discuter malgré tout de paix,
01:15:33on voit une capitulation,
01:15:35on nous dit que le risque de guerre
01:15:37n'est jamais aussi important.
01:15:39Le risque de guerre serait la conséquence
01:15:41d'une mauvaise paix.
01:15:43Une paix dans laquelle on aurait donné
01:15:45à Poutine des garanties
01:15:47qui lui permettraient de rester fort
01:15:49et de continuer à avancer
01:15:51s'il l'estimait nécessaire.
01:15:53Il faut bien comprendre qu'en Europe
01:15:55on n'est pas tous à la même vitesse,
01:15:57on n'a pas tous le même regard
01:15:59sur la Russie et sur Poutine.
01:16:01Il y a des pays de l'Espagne
01:16:03qui restent solidaires.
01:16:05Quand je discute beaucoup
01:16:07avec nos amis militaires,
01:16:09il y a une montée en pression
01:16:11d'une agressivité de la Russie
01:16:13qui est inquiétante.
01:16:15Beaucoup va se jouer
01:16:17dans la façon dont cette paix
01:16:19va être négociée.
01:16:21Il y aura une mauvaise paix
01:16:23ou une bonne paix.
01:16:25Malheureusement,
01:16:27les premiers signaux envoyés
01:16:29ne sont pas très bons.
01:16:31Son premier coup de téléphone
01:16:33en a fait un compte-rendu sur X.
01:16:35Ce qui est très inquiétant.
01:16:37Il y a également un autre élément
01:16:39à prendre en compte dans cette discussion
01:16:41qui se met en place.
01:16:43C'est l'intervention du nouveau
01:16:45secrétaire à la Défense,
01:16:47à l'occasion de la première
01:16:49ministérielle à Bruxelles,
01:16:51qui n'a pas donné l'impression
01:16:53de vouloir abandonner l'OTAN
01:16:55et les Européens.
01:16:57Il y a les Américains
01:16:59et les Européens.
01:17:01Les Européens reposent beaucoup trop
01:17:03sur la défense des Etats-Unis.
01:17:05C'est eux aussi à prendre
01:17:07leur défense en main.
01:17:09Les signaux sont un peu contradictoires.
01:17:11L'administration Trump se met en place.
01:17:13Il y a beaucoup de voix différentes,
01:17:15beaucoup de fortes personnalités.
01:17:17Quand le président a pris la parole
01:17:19devant les réseaux sociaux,
01:17:21il a parlé de l'incertitude
01:17:23concernant les positions de Trump.
01:17:25En disant qu'il était positif.
01:17:27Oui, dans un sens qui est favorable
01:17:29à cet accord de paix.
01:17:31Expliquez-nous, je voudrais qu'on écoute
01:17:33le président Zelensky.
01:17:35C'est vrai que les dernières
01:17:37déclarations de Donald Trump ont sidéré
01:17:39pour avoir qualifié
01:17:41de dictateur le président
01:17:43ukrainien. Écoutez
01:17:45sa réponse, justement.
01:17:47Je ne décrirai
01:17:49certainement pas
01:17:51les mots utilisés par Trump
01:17:53comme un compliment.
01:17:55C'est le moins que l'on puisse dire.
01:17:57Pourquoi être offensé ?
01:17:59Quelqu'un serait offensé par le mot
01:18:01dictateur s'il en était un.
01:18:03Quant à moi, je le prends comme
01:18:05nous vivrons d'une manière ou d'une autre
01:18:07avec les Etats-Unis.
01:18:09Nous ne serons certainement pas
01:18:11des dictateurs. C'est tout simplement
01:18:13pas intéressant. Je suis un président
01:18:15légitimement élu. Je ne suis pas
01:18:17rival au pouvoir par la force.
01:18:19J'ai été élu à 73%.
01:18:21C'est la clé.
01:18:23Les Etats-Unis, Régis et le Général.
01:18:25Ce qui est en train de se passer
01:18:27et je pense qu'on n'en mesure pas encore
01:18:29totalement les conséquences. Notre monde
01:18:31est en train d'être complètement bouleversé par cette arrivée
01:18:33de Trump. Mais en réalité,
01:18:35ce que dit Trump et ce qu'il est en train de faire,
01:18:37il l'a dit depuis des mois. Simplement,
01:18:39on n'a pas voulu croire. D'abord, on n'a pas voulu croire
01:18:41qu'il serait élu. Ça, c'est déjà la première erreur.
01:18:43Ensuite, la deuxième erreur, c'est qu'on n'a pas
01:18:45voulu croire qu'il allait appliquer
01:18:47ce qu'il avait dit. Il y a même des choses
01:18:49sur son attitude
01:18:51par rapport à l'OTAN, qu'il avait déjà
01:18:53esquissé lors de son premier mandat.
01:18:55L'histoire du Groenland aussi,
01:18:57l'histoire des terres rares
01:18:59et de ce qu'on appelle la guerre de l'énergie
01:19:01qui est en train de se profiler avec la Chine.
01:19:03C'est ça, en fait.
01:19:05Ce que Trump veut
01:19:07appliquer, c'est qu'il souhaiterait détacher
01:19:09la Russie de son
01:19:11accord avec la Chine. Ce qui a été
01:19:13le cas, ce qui a été
01:19:15opéré avec
01:19:17la guerre en Ukraine. La guerre en Ukraine a poussé
01:19:19la Russie dans les bras de la Chine.
01:19:21Trump n'en veut absolument pas.
01:19:23Il veut se faire ami-ami avec Poutine.
01:19:25Il veut négocier avec Poutine
01:19:27de façon à avoir comme objectif
01:19:29d'instaurer un rapport de force
01:19:31qui, pour lui, compte aujourd'hui
01:19:33qui est avec la Chine.
01:19:35Tout ça a déjà été
01:19:37expliqué par Trump.
01:19:39Pourquoi l'assidération des Européens ?
01:19:41Parce qu'on ne fait que du suivisme
01:19:43depuis longtemps de Washington
01:19:45et à partir du moment où la locomotive n'est plus là,
01:19:47on n'a plus de moteur.
01:19:49D'abord, on n'a pas les moyens
01:19:51de couvrir l'ensemble des besoins
01:19:53militaires dont
01:19:55bénéficiaient les Ukrainiens
01:19:57dans cette guerre. Ça veut dire que
01:19:59même si on met la totalité des armées
01:20:01européennes en disant
01:20:03« on va aider l'Ukraine, on va tous s'y mettre,
01:20:05on va aider l'Ukraine », on ne couvrira pas
01:20:07tous les besoins. Et les Etats-Unis ont
01:20:09vraiment l'intention de se retirer.
01:20:11Le vrai paradoxe,
01:20:13s'il est là, c'est que pendant qu'on a
01:20:15suivi les Etats-Unis, aujourd'hui, ils ne sont plus là.
01:20:17Et à l'instant,
01:20:19il y a quelques instants, l'Union Européenne
01:20:21annonce une nouvelle aide de 3,5 milliards
01:20:23d'euros à Kiev.
01:20:25Général, vous vouliez réagir peut-être ?
01:20:27C'est compliqué pour l'Union Européenne parce que malgré tout,
01:20:29elle a mis beaucoup d'argent
01:20:31de finances pour soutenir l'administration.
01:20:33Elle a quand même livré pas mal.
01:20:35Normalement, elle n'est pas grand-chose. Elle a livré tout ce qu'elle pouvait.
01:20:37Et là, elle se trouve totalement exclue
01:20:39des négociations par un Trump. C'est vrai
01:20:41qu'on avait vu venir.
01:20:43Et là, la grande faiblesse des Européens,
01:20:45ça a été dit par Régis,
01:20:47c'est qu'on a suivi Biden depuis
01:20:49trois ans. Et Biden, il avait une politique
01:20:51extrêmement prudente. Il ne voulait pas
01:20:53vraiment la victoire. Il ne voulait pas la défaite
01:20:55de la Russie. Il laissait le conflit
01:20:57dans un équilibre
01:20:59qui n'était pas défavorable aux Ukrainiens.
01:21:01Et là, c'est vrai que Trump retourne la table.
01:21:03Mais ce n'est pas forcément terminé.
01:21:05J'espère que ce n'est pas forcément terminé.
01:21:07J'espère que la mission du président Macron
01:21:09à Washington permettra
01:21:11d'infléchir cette tendance
01:21:13de Trump. Parce qu'effectivement,
01:21:15si la priorité reste la Chine,
01:21:17ce n'est pas forcément un très bon signal
01:21:19donné à la Chine
01:21:21que de laisser tomber
01:21:23l'Ukraine alors que la question de Taïwan
01:21:25est aussi importante pour les Etats-Unis.
01:21:27C'est très compliqué de lire l'agenda du président Trump.
01:21:29Il y a forcément la ligne
01:21:31la plus dure. Mais je pense que tout n'est pas
01:21:33dit, tout n'est pas réglé. Il y a encore
01:21:35des marges de manœuvre. En tout cas, c'est ce qu'espèrent les Européens.
01:21:37Et Emmanuel Macron qui est en émissaire
01:21:39finalement du vieux continent.
01:21:41Peut-être aussi, parce qu'il faut voir quelques
01:21:43signaux positifs quand même.
01:21:45On ne peut pas se dire qu'on accepte
01:21:47l'effacement de l'Europe, même si
01:21:49c'est une réalité, que ce qui se passe
01:21:51en Allemagne, je ne parle pas de la percée de l'AFD,
01:21:53mais que l'arrivée
01:21:55des conservateurs peut aussi,
01:21:57et d'ailleurs avec une déclaration très importante
01:21:59sur l'indépendance. Et quand l'Allemagne
01:22:01ose le mot indépendance
01:22:03par rapport au parapluie américain,
01:22:05c'est pas rien. Mais l'Allemagne, elle a son économie
01:22:07qui est en jeu. Et l'Allemagne aujourd'hui,
01:22:09elle sait que tout ce qu'elle a perdu avec la guerre
01:22:11en Ukraine, c'est-à-dire le robinet de gaz,
01:22:13a été coupé. La Russie est à terre
01:22:15comme l'avait dit. Et la Russie n'est pas à terre.
01:22:17Mais l'Allemagne par contre, elle donne des signes de faiblesse.
01:22:19C'est global parce que
01:22:21le problème de l'Europe, c'est qu'elle a choisi
01:22:23la jouissance et pas la puissance.
01:22:25Autrement dit, nous on a choisi d'être
01:22:27une société de consommation
01:22:29et pas du tout une société
01:22:31de production de richesses. Et aujourd'hui,
01:22:33on paye le prix de notre jouissance
01:22:35parce qu'on est extrêmement amolis,
01:22:37parce qu'on n'a rien prévu et rien anticipé.
01:22:39Donc on n'a pas d'armée,
01:22:41on n'a pas de munitions,
01:22:43on n'a pas d'armes. Enfin, pas
01:22:45suffisamment pour faire la guerre justement.
01:22:47Et derrière, notre économie
01:22:49est en train de s'effondrer.
01:22:51Donc ça fait beaucoup de facteurs négatifs
01:22:53et quelque part, qu'on soit sortis du jeu
01:22:55à nous de nous battre pour rentrer.
01:22:57Mais oui, mais c'est ça ce qui manque.
01:22:59L'élan de puissance quand même général.
01:23:01Il ne faut pas forcément
01:23:03prendre tout ce que Trump dit au pied de la nettre.
01:23:05Un exemple récent, vous vous souvenez de l'affaire
01:23:07des otages à Gaza ? Il avait dit il y a quelques jours
01:23:09si samedi ils ne sont pas tous libérés,
01:23:11vous allez avoir les feux de l'enfer. Ils ne sont pas
01:23:13libérés, il en reste encore une soixantaine.
01:23:15Les discussions continuent.
01:23:17Là où Trump a quand même un effet
01:23:19assertif, c'est qu'il a
01:23:21forcé, le Hamas a dit
01:23:23on va recommencer les libérations alors qu'il
01:23:25avait dit on interrompt ces libérations.
01:23:27Donc l'effet Trump marche toujours.
01:23:29Des experts, on a quand même l'impression
01:23:31en étant des citoyens qu'il y a une grande table
01:23:33à laquelle les adultes sont assis et que
01:23:35les enfants n'ont pas le droit
01:23:37de citer. Le pire c'était le sommet de Riyad
01:23:39où la diplomatie mondiale,
01:23:41le centre du monde diplomatique
01:23:43se trouve en Arabie Saoudite avec
01:23:45les Etats-Unis d'un côté, les Russes de l'autre,
01:23:47il n'y a même pas les Ukrainiens. Est-ce que vous imaginez ?
01:23:49Tout le reste est exclu. Il peut y avoir
01:23:51une mauvaise paix, c'est déjà une forme de capitulation.
01:23:53J'ai entendu certains parler de Munich.
01:23:55Munich, moi je me demande
01:23:57où sont alors les chamberlains et d'Aladier
01:23:59actuels ?
01:24:01Le terme de capitulation, il prend son sens.
01:24:03Si on va dans le sens des conditions
01:24:05de la négociation telle que Trump essaie de la définir
01:24:07avec les Russes. Mais je pense qu'on n'en est pas là.
01:24:09Il y a un enjeu majeur qui est en train de se discuter.
01:24:11Je pense que ça va être la question des garanties
01:24:13de sécurité. On a compris que l'Ukraine
01:24:15ne va pas récupérer tout son territoire.
01:24:17On a compris que l'UTN ne va pas rentrer dans l'OTAN.
01:24:19Vous dites deux choses fondamentales.
01:24:21Quelles sont les garanties de sécurité ? Comment va-t-on garantir
01:24:23collectivement, européens
01:24:25et américains, que
01:24:27Poutine ne reprendra pas son offensive ?
01:24:29On revient à ce que vous avez dit au départ, c'est le risque
01:24:31que fait peser un mauvais accord
01:24:33sur, non seulement l'Ukraine,
01:24:35mais également les pays qui sont inquiets, les pays proches
01:24:37qui ont une frontière avec la Russie.
01:24:39Merci Général pour votre analyse. Pardonnez-moi, il reste quelques secondes.
01:24:41Je voudrais quand même, puisque Frédéric Lose
01:24:43est avec nous. C'était pour revenir
01:24:45sur l'arrestation de Mohamed Amara.
01:24:47Parce que j'imagine, d'ailleurs pour tous,
01:24:49pour les forces de sécurité, les enquêteurs,
01:24:51les agents pénitentiaires, les policiers, les gendarmes,
01:24:53c'est quand même quelque chose
01:24:55d'important. C'est quelqu'un qui a
01:24:57ôté deux vies à des agents pénitentiaires,
01:24:59qui a toujours ce sourire
01:25:01ironique narquois collé aux lèvres,
01:25:03mais il sera derrière les barreaux.
01:25:05On espère cette fois-ci, pour longtemps
01:25:07et pour de bon. Écoutez, on a parfois
01:25:09des mauvaises nouvelles, mais on a de bonnes nouvelles.
01:25:11On a une police judiciaire qui fonctionne très bien.
01:25:13On l'a vu dans l'affaire Louise,
01:25:15de la pauvre Louise,
01:25:17qui a été tuée et qui a été élucidée
01:25:19en trois jours. Un succès
01:25:21vraiment très
01:25:23important de la police judiciaire. Là, pareil,
01:25:25on a 300 enquêteurs français
01:25:27qui ont
01:25:29réussi à faire un travail
01:25:31extraordinaire avec les Magistrats,
01:25:33grâce à une coopération internationale
01:25:35et européenne, parce qu'il y a quand même des choses
01:25:37qui marchent, exemplaires.
01:25:39Le système d'information Schengen,
01:25:41Europol, Interpol,
01:25:43tout a parfaitement bien fonctionné.
01:25:45Et ça, je voulais
01:25:47le signaler. Après,
01:25:49c'est une affaire à tiroir.
01:25:51Nous sommes d'accord. Mais c'est important,
01:25:53quand on critique, en tout cas, quand on montre
01:25:55ce qui ne va pas, et c'est aussi notre rôle
01:25:57de montrer les ombres et les zones d'ombre,
01:25:59de montrer aussi que quand le travail est fait,
01:26:01il faut le saluer et être en soutien, comme on l'a
01:26:03toujours été avec nos forces de l'ordre.
01:26:05Oui, et puis vous avez raison, d'avoir une pensée pour ces
01:26:07deux agents de l'administration pénitentiaire,
01:26:09comme pour ces
01:26:11policiers municipaux à Mulhouse
01:26:13qui sont intervenus courageusement.
01:26:15Et il y a quand même des choses
01:26:17qui marchent dans notre pays, et il faut le dire.
01:26:19Merci, en tout cas, de l'avoir dit
01:26:21clairement, et vous tous également.
01:26:23Merci Céline Pinard, M. Lose, évidemment,
01:26:25Général Clermont, merci d'être là.
01:26:27Judith Vintreau, B. Régis Le Sommier, on va suivre
01:26:29ce qui va se passer. Ce sera à partir de
01:26:3120h, la conférence
01:26:33de presse Emmanuel Macron
01:26:35et Donald Trump.
01:26:37Donc, important, évidemment, pour,
01:26:39j'allais dire, là, on peut dire pour le monde.
01:26:41C'est évidemment, chaque parole
01:26:43pèse lourd.
01:26:45A demain avec grand plaisir, d'ici là,
01:26:47restez sur nos antennes.