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Avec Yves Puget, directeur de la rédaction du magazine LSA

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Transcription
00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin. — Il est 7h25. Ça nous concerne. Le Salon de l'Agriculture est ouvert.
00:07Vous l'avez remarqué. Les hommes ou femmes politiques se sont déjà précipités. Yves Puget est avec nous.
00:14Yves Puget est directeur de la rédaction du magazine Alessa. Bonjour. — Bonjour.
00:18— Nous allons vous retrouver toute la semaine pour parler agriculture. — Eh oui. Ravi d'être avec vous.
00:21— Et ce matin, nous allons parler des prix payés aux producteurs. C'est important. Emmanuel Macron était au Salon.
00:29Samedi, il a relancé son idée de mettre des prix planchers pour les matières premières agricoles. Ça veut dire quoi ?
00:36C'est quoi, un prix plancher ? — Eh oui, c'est la grande surprise. On pensait cette idée tomber un petit peu aux oubliettes.
00:41Mais un prix plancher, c'est simple à comprendre. C'est un prix minimum, un prix minimum garanti, tout simplement.
00:45— Un prix minimum garanti pour les produits que les cultivateurs... Je ne sais pas, moi. Le producteur de vin, le producteur...
00:56Il a un coût de production. Il faut lui garantir un prix à la production. — Voilà exactement ce qui lui garantit un revenu.
01:03Donc c'est l'objectif. C'est de lui garantir un revenu. Donc ça, on est sur le papier, sur la théorie.
01:08Ça paraît très simple et ça paraît évident. Mais après, il y a la réalité du terrain. D'abord, c'est comment on va calculer ce prix.
01:15Alors c'est compliqué, parce que bien évidemment, si vous prenez par exemple sur les... On parle souvent de 1 000 litres de lait.
01:21Les 1 000 litres, c'est à peu près 500 €. Vous pouvez monter à 550 pour le bio. Mais comment vous allez calculer ce prix ?
01:28C'est beaucoup plus compliqué. Ça va dépendre de la taille bien évidemment de l'exploitation.
01:31Ça va dépendre de la localisation de l'exploitation en Bretagne ou dans les Alpes. C'est pas le même prix.
01:36Et ça va également bien évidemment de savoir si c'est du bio, du lait de montagne ou du lait de plaine.
01:41Et après, il faut intégrer les coûts de production, par exemple, notamment le salaire des exploitants.
01:45Donc c'est compliqué à établir. — Mais alors on part d'un prix plancher qu'on fixe.
01:50Mais ensuite, encore faut-il que tout le monde accepte. Cela dit, si à la production, le prix est imposé, tout le monde devra s'adapter après.
01:59— Oui. Et il y a quand même un risque. Ce n'est pas aussi simple. C'est une arme à double tranchant.
02:04Le premier risque, c'est de pousser des industriels et des distributeurs à dire
02:07« Je suis désolé. Les Français veulent des prix bas. Je vais aller chercher ailleurs, peut-être en Allemagne, peut-être en Pologne, du lait moins cher ».
02:15Donc ça peut favoriser tout simplement les importations. Le deuxième risque, c'est très bien le prix plancher, mais vous risquez d'abaisser tout simplement le plafond.
02:23C'est-à-dire si vous imposez un prix plancher, tout le monde va se dire « C'est à ce prix-là que je vais acheter, et non pas un peu plus cher ».
02:30Donc il y a effectivement un risque. — Il y a un risque. Mais alors que faut-il faire ?
02:34— On est dans un sujet extrêmement complexe. On le voit bien au salon de l'agriculture.
02:37Tout le monde se chamaille. C'est un petit peu le salon des hypocrites de temps en temps.
02:41Ce qu'il faut commencer par faire, c'est de respecter la loi, respecter EGalim, qui a été votée en 2018, renforcée en 2021, puis encore renforcée en 2023.
02:55On est en France. Il nous faut toujours des lois. Il faut respecter EGalim. Il faut respecter EGalim qui dit que le prix des matières premières agricoles,
03:02les fameuses MPA, comme disent les professionnels, sont logiquement non négociables.
03:07Tout commence par là, le respect de la loi. Donc c'est à l'autorité, c'est à Bercy, ce qu'on appelle la DGCCRF, d'aller veiller au respect de la loi.
03:16Et après, je pense que les agriculteurs cessent de le répéter, mais également, j'ai envie de dire tous les entrepreneurs français.
03:22Il faut simplifier, simplifier, simplifier, parce que les agriculteurs, avant de pester contre la grande distribution,
03:29ils croulent tout simplement sous les taxes et sous les normes. Et c'est ça, l'enjeu.
03:34— Bien, ben merci Fugiu. On vous retrouve demain. Demain, qu'est-ce que vous allez nous faire ?
03:37— Je vais vous dire où les Français achètent-ils leurs produits frais, fruits et légumes, viande, poisson.
03:42— Ah ! Ça va être intéressant. Demain, on se retrouve à 7 h 20. Il est 7 h 29. Ça nous concerne tous les matins, le Salon de l'agriculture.
03:49Toute la semaine, nous y serons vendredi avec la ministre de l'Agriculture, Annie Gennevard, qui sera mon invitée de 8 h 30 à 9 h en direct du Salon de l'agriculture.
03:57Il est 7 h 29, le temps, maintenant.

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