• il y a 6 heures
Avec Jérome Bayle, Céline Imart et Bartolomé Lenoir

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##EN_TOUTE_VERITE-2025-02-23##

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News
Transcription
00:00En direct du Salon International de l'Agriculture, depuis le stand de la Coopération Agricole, en toute vérité, 11h30 sur Sud Radio, Alexandre Desvecquiaux.
00:11En toute vérité, chaque dimanche, entre 11h et midi, sur Sud Radio, sécurité, économie numérique, immigration et écologie, pendant une heure chaque semaine,
00:19nous débattons sans tabou des grands enjeux pour la France d'aujourd'hui et de demain. Et cette semaine, en direct du Salon de l'Agriculture,
00:25nous avons le plaisir de recevoir la députée européenne et exploitante céréalière Céline Himard. Nous serons rejoints en cours d'émission par Jérôme Bell,
00:33éleveur et figure de la contestation du monde agricole. Nous serons également rejoints par le député UDR de la Creuse, Bartholomé Lenoir,
00:42un an après la révolte des tracteurs. Où en sommes-nous ? L'Union européenne est-elle responsable du malheur de nos agriculteurs ?
00:49Peut-on réconcilier l'écologie et l'agriculture ? Peut-on être souverain en matière alimentaire ? Comment sauver le monde agricole et rural ?
00:57Tout de suite, les réponses de Céline Himard, en toute vérité.
01:00En toute vérité, sur Sud Radio, Alexandre de Viquiau.
01:05– Céline Himard, bonjour. – Bonjour Alexandre.
01:08– Bonjour, ravi de vous recevoir sur ce stand pour le Salon de l'Agriculture. Pendant une heure, nous allons discuter agriculture,
01:16mais vous êtes aussi une responsable politique, députée européenne, membre DLR. J'ai lu le JDD ce matin, apparemment il y a un confidentiel
01:25qui annonce que vous soutenez Bruno Retailleau. Pourquoi ce soutien ?
01:30– Déjà, je me réjouis que cette élection interne républicaine soit de l'engouement, puisqu'il y a un an, quand je me suis engagée
01:36dans la campagne des européennes, tout le monde se posait la question de savoir si les Républicains allaient passer le cap des 5%,
01:42et on m'a dit, mais tu es folle de t'engager avec ce parti-là. Et aujourd'hui, je vois que la petite musique, en fait, évolue,
01:48et que la droite reprend de la crédibilité auprès des Français. Alors, il y a deux personnalités de grande qualité.
01:54Laurent Wauquiez a fait un très bon travail au niveau du groupe des Républicains à l'Assemblée nationale.
01:59Il est aussi ancré dans sa région. Ça, c'est quelque chose que nous partageons, cet ancrage.
02:04Et puis, Bruno Retailleau a été une révélation, vraiment, des derniers mois, depuis sa prise de fonction à Place Beauvau.
02:09Et je soutiens Bruno Retailleau. Il a su créer ce lien avec les Français. Et il a aujourd'hui un discours et des actes qui sont très fermes,
02:19en fait, sur les sujets que doit porter la droite pour l'intérêt du pays.
02:23— Une autre question d'actualité avant de parler du sujet qui nous concerne ce matin, l'agriculture.
02:30cette nouvelle attaque au couteau à Mulhouse d'une personne apparemment sous au QTF. Jusqu'à quand est-ce que ça va durer ?
02:41Et vous, est-ce qu'en tant que députée européenne, est-ce que l'Europe aussi, avec les cours de justice européennes,
02:47est un obstacle, finalement, pour que nous soyons maîtres de nos frontières ? Est-ce que c'est un problème français,
02:52un problème européen ? Et jusqu'à quand ça va durer ? Parce qu'il y a un sentiment d'impuissance politique qui est terrible.
02:59— Exactement. Et l'impuissance politique, elle est d'autant plus terrible, en fait, que le politique a vraiment donné
03:05sa propre responsabilité à la fois à des juridictions comme la CODH. Et je crois que c'est une thématique fondamentale
03:11de pouvoir sortir de la CODH. C'était déjà dans le programme de François Fillon en 2017, parce qu'on a aujourd'hui
03:17des jurisprudences de la CODH qui empêchent d'avoir cette prise de conscience dans les lois directement en France.
03:25Et puis le travail, il est français et européen. Bruno Retailleau l'a dit hier. Aujourd'hui, il y a eu 10 demandes de retour
03:30de cet OQTF qui a assassiné à Mulhouse, qui a brandi un couteau en disant « Allah akbar ». Et puis l'Algérie n'a pas donné suite.
03:38Donc il faut absolument muscler ce rapport de force. Au niveau européen, c'est là que c'est intéressant. C'est que tout est imbriqué.
03:43La politique nationale, la politique européenne... Au niveau européen, on a ce qu'on appelle la directive retour.
03:48C'est un serpent de mer. Il faut absolument la refonder. On a aujourd'hui... On doit avoir des leviers de pression...
03:54— La directive retour qui fait qu'en fait, être sur le territoire, ce n'est plus un délit, effectivement.
04:01— Exactement. Aujourd'hui, le problème de la directive retour telle qu'elle est écrite à Bruxelles, c'est que c'est une directive non-retour.
04:07Et là, il faut absolument que ça change. Donc notre délégation porte des positions extrêmement fortes à Bruxelles pour pouvoir
04:13maîtriser cette immigration, pour ne pas laisser un délai de grâce volontaire où le migrant qui veut rentrer sur le sol européen
04:19se dit « Est-ce que finalement, je vais vouloir partir ou pas ? ». Il y a vraiment un maillage, en fait, juridique entre l'Europe,
04:26entre les États membres. Et il faut s'attaquer aux racines du problème. En étroite coordination avec Bruno Retailleau,
04:32c'est un travail que je mène, que nous menons avec la délégation Les Républicains au Parlement, parce qu'il faut absolument
04:37que cela cesse. Il y a urgence. Il faut réécrire le droit parce qu'il ne protège plus les Français.
04:42— Merci, Céline Huymas. On clôt ce chapitre et on passe à la question qui nous intéresse ce matin. Puisque je le rappelle,
04:49on est en direct du Salon de l'agriculture. Vous êtes agricultrice et responsable politique. Vous avez deux casquettes.
04:57Il y a un an, tout juste, il y avait cette révolte du monde agricole. On a l'impression que les choses se sont calmées.
05:06Il y a moins de manifestations et de contestations. Mais qu'en est-il en réalité ? Où est-ce qu'on en est un an après ?
05:15— La colère est encore grande, mais elle cède place, je dirais, presque à la résignation. C'est-à-dire que...
05:20— Oui. Est-ce que c'est pas pire d'une certaine manière ? — C'est peut-être pire d'une certaine manière.
05:24Mais là où il faut prendre les avancées positives de cette colère qui s'est exprimée, que nous avons exprimée,
05:29c'est qu'il y a des choses qui bougent. Alors évidemment, on peut dire qu'elles bougent pas assez fort, qu'elles bougent pas assez vite.
05:33Mais au niveau français, vous voyez, il y a eu des choses qui arrivent le temps que ça chemine à l'Assemblée nationale,
05:38au Sénat, dans le parcours chaotique qui a été celui de 2024 entre la dissolution, l'instabilité gouvernementale, etc.
05:46Au niveau européen, il y a des choses qui ont bougé aussi. Il y a des choses qui ont été entendues.
05:49— Alors qu'est-ce que... Restons sur le niveau français. Qu'est-ce qu'il y a eu de concret depuis un an ?
05:55Vous nous avez dit des avancées. Lesquelles concrètement ? — Il y a des avancées qui n'ont pas encore percolé sur le terrain,
06:00parce que déjà, entre la dissolution et la possibilité de former un gouvernement, il a déjà fallu avoir une ministre de l'Agriculture,
06:07en l'occurrence, qui reste en poste plus de 2 mois et qui ait certaines marges de manœuvre.
06:11Il y a eu des choses qu'elle a obtenues sur le plan budgétaire et fiscal. Par exemple l'alignement des retraites
06:16sur les 25 dernières meilleures années pour les retraités agricoles qui s'alignent sur le régime général. Ça, c'était une injustice.
06:22— La moindre des choses. — C'était la moindre des choses pour les retraités agricoles.
06:25Donc ça, ça va remettre un petit peu de baume au cœur au sein de la profession, puis de la monnaie sonante et trébuchante
06:30quand on a différentes mesures fiscales. Il y a aussi la loi dite « entrave », qui a été portée par les sénateurs Laurent Duplan et Menonville.
06:36Et cette loi, elle n'est pas encore arrivée à l'Assemblée, mais elle contient des choses très très très intéressantes
06:41et pour les agriculteurs, et très concrètes. Si cette loi allait voter, ça voudrait dire qu'aujourd'hui, par exemple,
06:46le ministère et le politique reprennent la tutelle sur l'ANSES, qui est cette agence sanitaire française qui s'amuse de manière quasi permanente,
06:54en fait, à surtransposer les interdictions de l'Agence sanitaire européenne, avec toutes les impasses, les problèmes de facteurs de production,
07:02d'accès aux facteurs de production qu'ont aujourd'hui les agriculteurs. Ça, c'est une réponse. Si cette loi est votée, qui peut amener du concret ?
07:08— Parce qu'une de leurs revendications, finalement, c'était l'excès de normes. Ils demandaient même un moratoire sur les normes.
07:16Alors je pense que ça, c'est pas fait. Mais les normes, est-ce que c'est un problème européen, un problème français ?
07:22Vous nous avez dit qu'il y avait une agence qui surtransposait. Donc les deux se cumulent ?
07:26— Les deux, les deux, mon adjudant. Écoutez, au niveau européen, vous avez le cadre de la PAC qui a déjà été assouplie dans ce qu'on appelle les BCAE,
07:33les bonnes conditions agroenvironnementales. Et puis cet assouplissement va certainement être cranté dans les démarrages des négociations de la nouvelle PAC.
07:40Et puis on a, au niveau français, en fait, tout un millefeuille qui se transpose et qui surtranspose. L'exemple des phytosanitaires, l'exemple de l'eau,
07:47l'exemple de la construction d'un bâtiment d'élevage. À chaque fois, vous avez une réglementation. Vous avez des jurisprudences aussi qui peuvent venir,
07:55des tribunaux administratifs divers, des cours administratifs d'appel ou même du Conseil d'État qui surtransposent.
08:00Et vous avez aussi des surtranspositions au niveau régional, au niveau des agences de l'eau, au niveau de tout un tas d'agences et d'administrations
08:07qui, finalement, à chaque échelon, vont en rajouter une couche. Vous avez même des contrôleurs de la PAC, pour ne citer que la PAC.
08:13Quand ils arrivent sur les exploitations, ils se demandent d'eux-mêmes qu'est-ce qu'ils doivent contrôler.
08:17— D'accord. — Et en fait... Non, mais la réglementation est... — Dans un truc kafkaïen, quoi. — Exactement. Et s'attaquer au millefeuille, ça demande aussi peut-être,
08:24marge de manœuvre que n'a pas le gouvernement aujourd'hui ou que n'ont pas les parlementaires aujourd'hui, de s'attaquer aussi à la Constitution.
08:30Et là, je parle très clairement du principe de précaution qui a été interprété par les jurisprudences de manière très extensive et sur lequel il va certainement
08:39falloir revenir dans le cadre d'un projet présidentiel, parce que cette interprétation extensive du principe de précaution nous coupe de tout principe
08:46d'innovation ou de tout principe de responsabilité. Et quand on est agriculteur, on a absolument besoin d'avoir accès à cette innovation pour pouvoir
08:54résoudre les problèmes du produire mieux et du produire plus. — C'est intéressant, parce que ça fait deux questions. On a commencé cette émission
09:01avec une question qui n'avait rien à voir, celle des OQTF. Et vous nous avez dit qu'en réalité, il faut sortir de la CEDH, Cour européenne des droits de l'homme.
09:10Je sais pas si ça peut se faire, là encore, sans référendum, sans toucher à la Constitution. Donc on est sur deux réformes a priori constitutionnelles
09:20extrêmement lourdes. Ça a été un tabou très longtemps, on a l'impression, de toucher à cette Constitution. Et encore aujourd'hui, on nous dit
09:28« Attention, l'état de droit ». — Non mais l'état de droit, il n'est pas du tout remis en cause. Je crois que dans le programme de François Fillon
09:36en 2017, le principe de l'état de droit n'a pas été remis en cause. Simplement, aujourd'hui, on a un effet de cliquet qui fait qu'à travers les textes,
09:45qu'ils soient constitutionnels, qu'ils soient législatifs, qu'ils soient réglementaires, on a derrière en fait un lobbying de certaines associations,
09:53une petite musique qui fait évoluer en fait le débat public et qui se retrouve dans les jurisprudences. C'est ça. Et quand on a ces interprétations
10:03très extensives de certains droits... Vous voyez, sur le plan des OQTF, quand vous avez la CODH qui dit qu'un OQTF a droit au regroupement familial,
10:11c'est-à-dire qu'il n'a pas le droit d'être sur notre territoire, il commet un crime ou un délit, on veut le renvoyer chez lui, et la CODH nous dit non,
10:18il a le droit à une vie familiale normale, donc non seulement vous le gardez chez vous, mais en plus, il a le droit à avoir un regroupement familial.
10:24C'est une atteinte fondamentale à la souveraineté de notre pays. Sur l'agriculture...
10:27— En fait, ce qu'on appelle abusivement l'état de droit, c'est le gouvernement des juges ? Est-ce que vous le diriez comme ça ? Ou de certains juges ?
10:34— Disons qu'aujourd'hui, il faut absolument recadrer les textes pour que ce genre d'interprétation ne soit plus possible. Vous voyez, sur un autre sujet,
10:41c'était pas une volonté d'être polémique, mais sur l'interdiction de C8. Et puis la dissolution des soulèvements de la terre.
10:47Gérald Darmanin a déjà essayé de dissoudre les soulèvements de la terre. Ils sont venus à Sainte-Sauline. Ils ont clairement été du côté des manifestants
10:54qui ont cassé du flic. Ils sont arrivés avec dans les coffres des voitures des machettes, des boules de pétanque. Ils s'en sont pris au bien privé des agriculteurs,
11:01à ces chantiers. Ils s'en sont pris aux forces de l'ordre. Gérald Darmanin demande la dissolution. Le Conseil d'État dit non. C'est disproportionné.
11:09Et on a la même décision avec C8, où Cyril Hanouna se fait épingler par l'ARCOM. Et là, le Conseil d'État juge que parce qu'il s'est fait épingler
11:17plusieurs fois par l'ARCOM, là, il y a proportion et que C8 doit être interdit. La question n'est pas de savoir, parce que ça, c'est une opinion,
11:25s'il y a un gouvernement des juges ou pas. La question est qu'il ne peut pas y avoir de gouvernement des juges. Et il faut que le législateur et que la Constitution
11:33écrivent les choses de manière assez ferme et assez dirigée, entre guillemets, pour qu'il ne puisse pas y avoir de gouvernement des juges.
11:41Ça, c'est la responsabilité du politique. Le politique ne peut plus se cacher derrière les décisions administratives et derrière les décisions juridiques.
11:48Il faut reprendre notre destin en main sur les questions migratoires et sur les questions agricoles.
11:52— Au cœur du débat, et c'était une des réclamations des agriculteurs, c'est la question de la souveraineté de la France. On en parle après une courte pause
12:02sur Sud Radio. En toute vérité, on est en direct du Salon de l'Agriculture avec Céline Limard. On sera sans doute rejoints par Jérôme Bell et par Bartholomew Le Noir.
12:11À tout de suite sur Sud Radio, en direct du Salon de l'Agriculture.
12:15En toute vérité, sur Sud Radio, Alexandre Devecchio. En direct du Salon international de l'Agriculture, depuis le stand de la coopération agricole.
12:25En direct du Salon international de l'Agriculture, depuis le stand de la coopération agricole. En toute vérité, 11h30, sur Sud Radio, Alexandre Devecchio.
12:36Nous sommes de retour, en toute vérité, sur Sud Radio, en direct du Salon de l'Agriculture, avec Céline Limard, députée européenne agricultrice,
12:44et avec Bartholomew Le Noir, député UDR de la Creuse, qui nous a rejoints. Bonjour, Bartholomew. Enchanté d'être avec vous pour discuter agriculture.
12:57— Avant la pause avec Céline Limard, on se demandait où on en était un an après la contestation du monde agricole. Qu'est-ce qui avait changé ?
13:08Céline Limard nous disait qu'il y avait quand même des avancées sur le plan national, notamment. Qu'est-ce que vous en pensez ?
13:14Quels sont les retours des agriculteurs que vous croisez, vous, en tant que député de la Creuse ?
13:18— Effectivement, il y a des avancées. Mais il y a aussi... Notamment, on vient de voter la LOA à l'Assemblée mercredi soir. Donc il y a des avancées dans la loi d'orientation agricole.
13:28— Voilà. — Donc qui contient des avancées. Mais je pense qu'il faut quand même voir que ces avancées sont très fines par rapport à ce que les agriculteurs peuvent attendre.
13:39Ça ne change pas les conditions de concurrence déloyale qui existent aujourd'hui et qui ne permettent pas de sécuriser les revenus des agriculteurs.
13:47Ça ne change pas fondamentalement la paperasse qui fait que leur travail, qui est un travail de terrain, devient un travail de bureau.
13:55Donc si vous voulez, oui, il y a des petites avancées. Mais il faut pas dire « Tout va bien, madame la marquise ».
14:00— On vous rassure, c'est pas ce qu'a dit... — Non, non, mais bien sûr que c'est pas du tout... Non, non, mais ce que je veux dire par là, c'est ça.
14:05C'est que oui, il y a des avancées. Maintenant, elles sont pas structurantes. C'est-à-dire que ces avancées-là ne vont pas permettre aux agriculteurs de vivre de leur travail
14:15et de vivre heureux de leur travail, c'est-à-dire sans paperasse. Donc ça ne suffit pas. Et on a vraiment aussi le mercosur en ligne de mire.
14:24Et là-dessus, on ne sait pas encore, même si tout le monde... Et ça, d'ailleurs, on pourra peut-être en parler. C'est un problème de la politique.
14:29C'est-à-dire que tout le monde est contre le mercosur. Et on a l'impression qu'on va quand même se prendre le bateau dans la tête.
14:34— Alors justement, vous êtes députée européenne, Céline Lima. Ursula von der Leyen qui semble négocier dans le dos de la France.
14:44Comment on en est arrivés là ? Alors on dit certes tout le monde est contre. Mais ça n'a quand même pas toujours été le cas.
14:50Et puis ça fait quand même 25 ans qu'on négocie ce traité. — On en est arrivés là parce qu'en Europe, globalement, il y a une volonté
14:57que cet accord-là se fasse. On est dans un contexte de guerre commerciale avec la Chine qui est très fort. On a des mesures de rétorsion chinoise
15:03par rapport aux taxes sur les batteries électriques qui vont toucher de plein fouet des filières très fragilisées chez nous. Je pense au cognac,
15:09je pense à la viticulture, je pense à pas mal de filières. Et on a d'un côté Trump aussi qui arrive avec cette volonté d'être un petit peu
15:17dans une géopolitique du monopoli avec l'augmentation des droits de douane. Ça va toucher les filières agricoles et pas que.
15:23Donc moi, quand je vais à Bruxelles voir mes homologues chypriotes, suédois, peu importe, allemands, et je leur dis que c'est pas possible,
15:30on peut pas signer ce traité parce qu'on va importer une agriculture qu'on ne peut pas produire chez nous avec des hormones, avec des pesticides.
15:36On parlait de normes tout à l'heure. Les normes, sont-elles les mêmes ?
15:39Absolument. Elles ne sont absolument pas les mêmes, que ce soit au niveau des facteurs de production.
15:44On nous dit toujours les clauses miroirs. Ça fonctionne ou pas ?
15:46Non. Les clauses miroirs, tant qu'il n'y a pas de brigade de contrôle, ce sont des clauses miroirs aux alouettes.
15:51Vous pouvez écrire toutes les clauses miroirs que vous voulez dans les traités. À partir du moment où il n'y a pas de contrôle et à partir du moment
15:57quand un éleveur bovin au Brésil va piquer ses bêtes aux hormones 6 mois avant l'exportation, il n'y a plus rien de détectable dans les contrôles.
16:04Dans les clauses miroirs, on peut toujours les écrire, mais si derrière, on n'a pas les instruments, les corps de contrôle, les clauses de sauvegarde,
16:10l'appui sur le bouton rouge qui est possible, en fait, vous pouvez l'écrire. Mais ça ne sera pas effectif.
16:15Mais la vraie difficulté en Europe, c'est que quand moi, je vois ce député suédois, il me dit, mais moi, chez moi, j'ai l'industrie du bois, j'ai l'industrie du meuble,
16:22j'ai besoin d'avoir ce marché Mercosur.
16:24Faut pouvoir exporter.
16:25Mais bien sûr, un député chypriote, il me dit, mais moi, je dépends que de l'importation. Mon île, Chypre, ne produit pas assez.
16:31Et alors vous, les Français, vous voulez que nous, on retourne devant nos électeurs en ayant voté contre les intérêts de notre propre pays,
16:38alors que vous, en France, vous n'avez cessé de mettre des bâtons dans les roues de votre propre agriculture.
16:43Coup du travail le plus important d'Europe.
16:45Parce que les chypriotes pourraient importer de l'agriculture française si on produisait suffisamment.
16:51C'est quand même fou que...
16:52Mais le vrai problème, c'est la compétitivité.
16:54C'est quand même fou qu'il n'y ait pas une forme de priorité européenne, non ?
16:57Absolument. Mais notre problème à nous, c'est la compétitivité.
17:00C'est-à-dire qu'on n'est pas aujourd'hui assez compétitif, que ce soit sur la production du bois, que ce soit sur la production agricole,
17:05parce qu'on se met, nous, au niveau national, des poulets au pied.
17:08Absolument. Et quand on continue à surtransposer, quand on continue à avoir un coût du travail qui est très élevé, une fiscalité,
17:14un coût aussi de la paperasse, Barthelemy l'évoquait tout à l'heure.
17:18Donc, en fait, on se flingue à notre propre agriculture, qui a ensuite beaucoup de val.
17:22Eh bien, à exister. C'est bien ça, là, que le bas blesse.
17:25On le fait beaucoup. On va en parler au nom de l'écologie, notamment.
17:30Mais pour rester sur le mercosur, c'est vrai qu'au moment où on parle énormément d'écologie,
17:35il y a quand même une aberration à aller chercher des produits.
17:39Alors, je veux bien... On exporte des produits à haute valeur ajoutée.
17:43Nous, notre agriculture, il y a un terroir, il y a une spécificité.
17:45Mais aller chercher des produits au bout du monde, qu'on pourrait produire en Europe,
17:50Barthelemy-le-Noir, ensuite, c'est l'énigma.
17:52Non, mais moi, je trouve que l'histoire du mercosur révèle quand même quelque chose.
17:56C'est l'incapacité, aujourd'hui, de la politique à agir.
17:59Et ça, c'est le grand problème des agriculteurs.
18:01C'est qu'en fait, aujourd'hui, la politique n'est pas capable de dire non au mercosur.
18:05Et donc, il y a une incapacité du gouvernement à s'opposer, même avec l'unanimité des politiques.
18:10Ça, c'est vraiment un point très intéressant.
18:12C'est-à-dire que l'Union européenne ne nous permet plus de décider ce que nous voulons pour nos agriculteurs.
18:17Et donc, ça, c'est un vrai problème.
18:18C'est-à-dire qu'il faut réformer l'Union européenne.
18:20C'est un minimum.
18:22Ensuite, et c'est la deuxième chose, il y a aussi...
18:25Et là, vous parlez d'écologie.
18:27Moi, je me souviens, quand je suis arrivé à l'Assemblée nationale pour l'introduction,
18:30Agnès Pannier-Runacher, qui est ministre aujourd'hui,
18:33a refusé de serrer la main du bas-germain de l'Assemblée nationale,
18:37qui était Rassemblement national.
18:39Et en fait, ça dit aussi quelque chose.
18:41C'est que les politiques ne sont plus connectées, ceux qui gouvernent aujourd'hui,
18:44avec le terrain et les agriculteurs.
18:46Et donc, en fait, on est dans une situation où, d'un côté, on n'entend plus le terrain,
18:49on n'entend plus la force du problème des agriculteurs.
18:52Et de l'autre côté, ils sont incapables d'agir sur l'Union européenne
18:56et de dire que l'Union européenne telle qu'elle est aujourd'hui,
18:58elle se retourne contre elle-même,
19:00puisque les Français ne voient en l'Union européenne
19:02que quelque chose qui ne la sert plus.
19:04Or, il faut inverser ce système pour pouvoir...
19:07Mais en même temps, c'est le minimum.
19:09On vous répondra qu'on exporte aussi des produits.
19:12Alors, est-ce qu'il faut réformer ?
19:14Est-ce qu'il faut arrêter aussi avec ces méga-traités ?
19:16Parce que vous parliez de Trump tout à l'heure.
19:19Il fait des accords bilatéraux.
19:21Pourquoi la France ne ferait pas des accords bilatéraux ?
19:23Mais bien évidemment.
19:25La vraie question, c'est qu'aujourd'hui,
19:27c'est la Commission européenne qui a la compétence exclusive
19:30en matière d'accords commerciaux.
19:32Donc, moi, je pense aussi qu'il y a beaucoup de choses à changer
19:35dans la gouvernance, dans l'Union européenne, dans son fonctionnement.
19:37On va commencer par le fait que les députés européens,
19:39nous n'avons pas la capacité d'initiatives législatives.
19:43On rame derrière, en fait, les textes de la Commission.
19:45Mais pour ça, il faut réouvrir les traités.
19:47Et pour réouvrir les traités, il faut que ça se fasse à l'unanimité.
19:50Et c'est un vrai travail de fond, de lobbying, de persuasion.
19:52En Europe, on a 27 États membres.
19:54Si vous n'êtes pas capables, quand vous êtes au centre du jeu européen,
19:57d'aller convaincre, d'aller tisser des alliances
19:59et d'aller chercher des alliés pour atteindre vos objectifs,
20:02vous ne pesez pas.
20:03Donc, ça, c'est une réalité.
20:04La France a perdu beaucoup d'influence ces dernières années.
20:06Énormément. Énormément d'influence à Bruxelles.
20:08Le fait... Voyez, le Collège des commissaires, les 27 commissaires,
20:11c'est chaque État membre, chaque gouvernement
20:13qui va nommer un commissaire des 27.
20:15Normalement, Von der Leyen n'a pas son mot à dire,
20:17même si en négociation et en coulisses, il y a des discussions.
20:20C'est la première fois, c'est une véritable gifle pour la France,
20:23qu'un président de la Commission européenne renvoie chez lui
20:25un commissaire qui ne lui convient pas.
20:27Le fait qu'elle ait renvoyé Thierry Breton à la France,
20:30parce qu'ils avaient des caractères qui choquaient énormément,
20:32c'est un camouflet pour la France.
20:34Ça se voit aussi dans la présence française dans les cabinets des commissaires.
20:37Ça se voit sur le Mercosur.
20:39Michel Barnier avait entamé un véritable travail de fond.
20:42Le jeudi, juste après la censure,
20:45il devait aller voir Giorgia Meloni en Italie pour la convaincre.
20:48Et avec la voix claire de la France, de la Pologne, plus de l'Italie.
20:52Ursula von der Leyen n'aurait jamais été signée ce traité à Montevideo.
20:55Elle profite de cet affaiblissement de la France
20:57et d'un affaiblissement très fort de la diplomatie française
21:00pour finalement s'engouffrer dans la brèche et pour imposer sa volonté.
21:05Je vois Bartholomew Lenoir qui tourne la tête.
21:09Vous n'êtes pas d'accord là-dessus ?
21:11Là-dessus, on a une grande opposition.
21:13Je pense que la censure n'a en rien joué sur le Mercosur.
21:16C'est un type de détail.
21:18En revanche, sur le fond, on est tout à fait d'accord.
21:22Merci Bartholomew Lenoir, merci Céline Imard.
21:25On est en direct du salon de l'agriculture.
21:29On parle de cette crise du monde rural et agricole français,
21:35du lien qu'il y a entre cette crise et l'Europe.
21:38Également avec l'écologie, une écologie punitive qui entrave nos agriculteurs.
21:44Ce sera notamment la thématique de cette troisième partie d'émission.
21:48C'est après une courte pause sur Sud Radio.
21:51En toute vérité, en direct du salon.
21:53A tout de suite sur Sud Radio.
21:59En direct du salon international de l'agriculture,
22:02depuis le stand de la coopération agricole.
22:05En direct du salon international de l'agriculture,
22:09depuis le stand de la coopération agricole.
22:11En toute vérité, 11h30 sur Sud Radio.
22:14Alexandre Devecchio.
22:16En toute vérité, nous sommes de retour sur Sud Radio,
22:19en direct du salon de l'agriculture,
22:21avec Céline Imard, députée européenne agricultrice,
22:26avec Bartholomé Lenoir, député de la Creuse.
22:31Jérôme Bell nous a rejoint.
22:34Jérôme Bell, figure de la contestation agricole.
22:40Vous êtes éleveur en Haute-Garonne.
22:43Jérôme Bell, ravi de vous avoir sur ce plateau.
22:47On vous avait découvert il y a un an, très en colère.
22:51Est-ce que vous êtes toujours aussi en colère un an après ?
22:54Bonjour, merci de l'invitation.
22:56Déjà, il y a un an, je n'étais pas en colère, j'étais déterminé.
22:59Ce n'est déjà pas pareil.
23:01Je suis toujours déterminé.
23:03La colère, je ne pense pas que ce soit une bonne façon de s'exprimer.
23:07On le voit, parce que dans la colère,
23:09on peut faire des gestes qui sont parfois pas bien placés.
23:12Je préfère rester déterminé.
23:14Et on reste déterminé, bien sûr.
23:16Les choses ont bougé.
23:18C'est la question que j'ai posée à Céline Imard et à Bartholomé Lenoir.
23:22Un an après, est-ce qu'il y a des avancées concrètes ?
23:25Oui, on ne va pas dire le contraire.
23:27Depuis un an, il n'y a plus un média qui ne parle pas d'agriculture tous les jours.
23:31Il n'y a plus un média qui fait de l'agriculture
23:33comme on l'a vécu depuis les 20 dernières années.
23:36Notre plus gros combat est celui-là.
23:39Depuis 20 ou 30 ans,
23:42toutes les lois qui se faisaient dans l'agriculture
23:44allaient contre le monde agricole et contre les agriculteurs.
23:46Depuis un an, on parle de l'agriculture en positif.
23:49Et on remet l'agriculture de centre d'intérêt général
23:52et d'un jeu majeur de la nation.
23:54C'est quand même très important,
23:56puisqu'on l'a vu dans les discours de politique générale.
23:59Et Dieu sait qu'on en a eu ces derniers mois.
24:02L'agriculture était prioritaire.
24:04Alors que dans tous les derniers discours de politique générale,
24:07on n'a jamais parlé d'agriculture.
24:08Donc notre victoire, elle est là.
24:09Maintenant, il y a des avancées.
24:11On ne va pas dire le contraire.
24:12On a eu la suppression de la taxe sur le GNR, le gazole non routier.
24:17On a eu des indemnisations sur la MHE.
24:19On a eu des facilitations,
24:21et on va dire un petit peu des simplifications
24:23sur la création des retenues collinaires.
24:25Mais ce n'est pas un tout.
24:26L'agriculture parle de trop loin.
24:27Je le dis depuis 30 ou 40 ans.
24:29On nous a abandonnés.
24:30On a abandonné le monde agricole et le monde rural.
24:32Parce qu'il faut aller plus loin.
24:33Maintenant, on renouvelle vers l'avant.
24:35Mais il faut continuer.
24:36– Le moral des agriculteurs en Haute-Garonne,
24:38ils sont aussi déterminés que vous ?
24:40Ou il y a une forme de résignation aussi, parfois, qu'on sent ?
24:44– Eh bien, on peut dire qu'ils sont déterminés,
24:47puisqu'ils sont tout le temps solidaires avec nous.
24:49On l'a vu aux dernières élections Chambre d'agriculture,
24:52où une liste indépendante menée par les Ultras de 1964
24:56ont remporté les élections.
24:57Donc c'est qu'ils nous suivent.
24:59Ils ont remporté les élections contre les grands syndicats nationaux.
25:03Donc c'est que les agriculteurs croient en nous.
25:05Ils ont toujours cette détermination, cette envie de faire entendre leur voix.
25:08Et peut-être qu'en janvier dernier,
25:10on leur a permis à ces agriculteurs-là,
25:12qui sont dans les plus faibles revenus agricoles de France depuis très longtemps,
25:15on leur a permis de redonner de l'espoir et de croire en eux.
25:18Et de croire en leur force, puisqu'ils sont toujours présents,
25:21ils nous soutiennent.
25:22Et on l'a vu aux élections.
25:23Et ils continuent à être déterminés.
25:25Et s'il faut se remobiliser, on se remobilisera,
25:27parce qu'on sait bien le faire maintenant.
25:28– Céline Huymard, vous êtes plutôt proche de la FNSEA.
25:31On a vu, justement, au cours de cette année,
25:34la coordination rurale qui est, je crois, passée devant.
25:37On voit des indépendants représenter le monde agricole.
25:43Est-ce qu'il y a un monde agricole ou différents mondes agricoles ?
25:47Et est-ce que la FNSEA, qui était un peu hégémonique jusque-là,
25:51n'a pas oublié aussi une partie du monde agricole et paysan ?
25:55– Moi, je suis ici du syndicalisme.
25:57Après, maintenant, je suis élue et je parle avec tous les syndicats.
26:00Et je tiens bien à ce que ce point soit extrêmement clair.
26:02Tous les syndicats se disent apolitiques.
26:04Et ils parlent avec tous les partis politiques.
26:06Et moi, en tant que femme politique, je parle avec tous les syndicats.
26:09Oui, le monde agricole français est très divisé.
26:12Il est très diversifié.
26:13Et là où on observe aujourd'hui que la coordination rurale,
26:16notamment ou des listes, en tout cas qui sortent,
26:18comme toi tu le dis Jérôme, de l'hégémonie, entre guillemets,
26:21des grands syndicats,
26:22elles se font plus dans le sud de la France ou dans des régions à forte crise.
26:25On a sur la partie Nouvelle-Aquitaine, je parlais tout à l'heure
26:27de ces rétorsions qui mettent à mal des filières ultra-fragiles,
26:30la viticulture, le cognac.
26:31Et là, on voit bien que là où, finalement, les réponses à la crise
26:35ne sont pas arrivées sur le terrain.
26:37Et il y a ce mouvement de contestation et de colère qui dit
26:40qu'on va essayer des solutions qu'on n'a pas encore essayées.
26:44Donc, c'est extrêmement clair.
26:45Oui, le monde agricole, il est très différent.
26:47Mais en France, notre vraie chance,
26:49et ce qui fait le lien entre toutes les agricultures et toutes les productions,
26:53c'est qu'on a un modèle essentiellement familial.
26:55C'est-à-dire qu'on n'est pas sur des fermes comme au Brésil,
26:58en Argentine, en Ukraine,
26:59où on a des exploitations de plus de 100 000 hectares.
27:01Au Brésil, des exploitations qui font la taille de plus d'un département.
27:04Dans le Mato Grosso, en France, on a vraiment une agriculture
27:07où l'essentiel du capital est encore maîtrisé par la partie familiale.
27:11Et cette résilience, ce côté passion dans le métier,
27:15c'est ce qui fait la force de tous les hommes et les femmes
27:18qui sont aujourd'hui, qui produisent en France,
27:21qui croient encore en leur métier.
27:22Et vraiment, dans toute cette diversité,
27:25c'est ça qui fait aujourd'hui le côté unique du modèle agricole français.
27:29Jérôme Bail nous disait, Bartolomé Lenoir,
27:32qu'il y avait un point positif,
27:34c'est qu'on parlait désormais des agriculteurs
27:37et qu'on en parlait de manière positive.
27:40Est-ce que vous, qui êtes député de la Creuse,
27:44une région rurale,
27:46est-ce que vous avez perçu,
27:49notamment de la part des élites politiques, médiatiques, parisiennes,
27:54une forme de mépris ou d'ignorance pour le monde agricole,
27:58mais aussi plus largement pour la ruralité ?
28:00Ce que j'évoquais tout à l'heure, par exemple,
28:02le fait que la ministre Agnès Pannier-Nurunacher
28:05ne serre pas la main à un député RN, Benjamin de l'Assemblée Nationale,
28:09alors même qu'on sait que les agriculteurs votent beaucoup pour le RN,
28:13et d'ailleurs, à mon sens, ils ont bien raison,
28:15montre quelque part qu'il y a une déconnexion qui existe encore.
28:20Il y a une véritable déconnexion.
28:22Les agriculteurs ne comprennent pas ce type de comportement.
28:26Et pareil, il y a le grand débat de l'OFB.
28:29Pour la déconnexion, quand on a débattu à l'Assemblée Nationale de l'OFB...
28:35L'OFB, justement, en parlant de déconnexion, parce que...
28:38Français de la biodiversité, vous avez raison.
28:40Quand on en débattait en hémicycle,
28:43il y avait les socialistes qui disaient qu'il faut féliciter,
28:45qu'il faut soutenir cette police.
28:46C'est formidable qu'ils viennent armer sur les exploitations.
28:50Or, ça, les agriculteurs ne le comprennent pas.
28:53Et évidemment, d'ailleurs, c'est tout à fait normal.
28:56Donc il y a encore une déconnexion entre une certaine politique qui,
29:00et c'est là que c'est très intéressant,
29:02souhaite une politique écolo alors même qu'ils sont élus des villes.
29:06Et ça, c'est très intéressant.
29:07C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la politique que certains essayent d'appliquer sur l'agriculture
29:11est une politique idéologique issue des villes.
29:14Et on ne fait plus...
29:15Et ça, moi, quand j'ai été élu, les agriculteurs m'ont dit
29:18qu'il faut nous écouter d'abord.
29:19Il faut arrêter de dire que vous savez tout, etc.
29:23Et ça, moi, j'ai une idée personnelle.
29:25Je pense que le ministère de l'Agriculture devrait être à la campagne.
29:28Parce qu'il y a un véritable problème de déconnexion qui existe encore.
29:32Et ça, il va falloir le régler.
29:34Il faut que les politiques, c'est ma vision,
29:37soient dans l'écoute tout d'abord et ensuite puissent s'appliquer.
29:41– Jérôme Baël, vous avez croisé le président de la République hier, je crois,
29:45sur le salon de l'agriculture.
29:47Est-ce qu'il vous a écouté ? Est-ce qu'il vous a paru connecté ?
29:50Ou est-ce qu'il vous a expliqué ce que vous deviez faire ?
29:54– Ecoutez, toujours, je ne sais pas, mais moi, je lui ai parlé.
29:57Et il ne m'a rien expliqué du tout, puisque mon métier, il ne le connaît pas.
30:01Et malheureusement, je vois que moi, autour de cette table,
30:04je dois être le seul qui ne fait pas de politique.
30:07Mais ce que je peux dire, c'est que la déconnexion,
30:10quand tu parles de déconnexion, elle est vraiment totale.
30:13Aujourd'hui, le monde rural représente 80% du territoire.
30:18On ne représente que 20% de l'électorat.
30:20Et malheureusement, c'est ces gens dans les villes,
30:23ces 20% des villes qui veulent impliquer et imposer aux 80%
30:28comment on doit vivre.
30:30Mais c'est des gens qui ont juste une idéologie écologiste,
30:32mais qui ne connaissent rien, ils n'ont jamais mis une paire de bottes,
30:34ils n'ont jamais été à la campagne.
30:36Et le plus gros problème des hommes politiques,
30:38ou des gens politiques, on va dire, aujourd'hui dans notre gouvernement,
30:42c'est que 80% de leurs conseillers et des hauts fonctionnaires en France,
30:47sont nés à Paris, ils ont fait Sciences Po,
30:49ils n'ont jamais mis une paire de bottes,
30:51ils n'ont jamais tenu un maillot de fourche,
30:52ils n'ont jamais été à la campagne.
30:54Comment vous voulez que ces gens-là soient audibles et crédibles
30:57auprès des agriculteurs ?
30:59On a une députée européenne qui a fait Sciences Po
31:02et qui est exploitante agricole.
31:06Et qui a déjà mis une paire de bottes.
31:08De nombreuses fois, hier encore.
31:10Je pense qu'il y a un vrai problème dans cette déconnexion dont vous parlez,
31:13c'est que ce discours dominant, aujourd'hui,
31:15c'est aussi par une idéologie dominante.
31:17L'écologie, on n'en a pas encore parlé beaucoup.
31:20Est-ce qu'elle est omniprésente à Bruxelles, par exemple ?
31:23Elle est encore omniprésente à Bruxelles,
31:24parce qu'on a des systèmes d'infiltration.
31:26C'est-à-dire que tout ce discours dominant qu'on a eu sur le dernier mandat
31:29avec la politique Farm to Fork, de la ferme à la fourchette,
31:31où on a imposé une idéologie décroissante,
31:33certes, là, on a un changement de cap avec le nouveau commissaire,
31:36mais c'est encore très ancré dans les administrations.
31:38Et ce discours-là, il vient à la fois des relais médiatiques,
31:41de certaines tribunes d'opinion, et aussi des ONG.
31:44Je suis désolée de le dire, mais on a un relais,
31:47un réseau d'associations, d'ONG,
31:49qui sont très, très, très marqués sur l'écologie,
31:52comme Génération Futur, comme France Nature Environnement,
31:55dont sont issus aussi le bras armé, qui est les soulèvements de la terre.
31:58Et tout ce réseau-là, aussi, existe dans l'administration.
32:02On a un réseau de hauts fonctionnaires et de fonctionnaires en France
32:05qui s'appelle le LIERRE, et qui milite de manière ouverte
32:08pour que les enjeux écologiques, dits écologiques,
32:11soient mieux pris en compte dans les réglementations.
32:14Donc, on a aussi une administration militante,
32:16même si je dois le dire à regret,
32:18et ce discours est relayé aussi par les médias.
32:21Et donc, là où on doit faire face et imposer notre réalité de terrain
32:25pour peser dans la réglementation, c'est face aussi à tout ce réseau-là
32:29qu'on doit agir en France et en Europe.
32:32Jérôme Bail, vous avez dit, il y a cette idéologie écolo,
32:35mais sans doute, l'écologie n'est pas un gros mot.
32:39Il y a sans doute différentes manières de faire de l'écologie.
32:42C'est effectivement une écologie des villes, une écologie un peu hors-sol,
32:45mais est-ce que les agriculteurs ne sont pas les premiers écolos ?
32:48Bien sûr. Moi, tu sais, je n'ai pas eu peur,
32:50je suis un peu reconnu pour m'en faire parler,
32:52je n'ai pas eu peur d'aller au meeting de Marine Le Tendelier à Toulouse.
32:55Et où c'est que je leur ai expliqué que je ne voulais pas parler trop longtemps
32:58parce que la nuit, je voulais aller à la chasse.
33:00Mais la chasse, ça fait partie d'un monde de vie.
33:02Et comment ils ont réagi ? Ils étaient choqués ?
33:05Mais choqués ou pas, c'est comme ça.
33:07Parce que les gens qui, pour beaucoup, veulent m'expliquer à moi l'écologie,
33:11qui suis toute la journée dans ma ferme, qui suis dans mes bois depuis tout petit,
33:15ils n'ont même pas une plante verte dans leur appartement.
33:18Donc c'est ça. Et en fait, ce qu'il faut casser,
33:21et c'est aussi qu'ils ont été très forts, Céline le dit, je la rejoins là-dessus,
33:24c'est que depuis trop longtemps, on a laissé la parole à ces gens-là sur les plateaux télé,
33:29on a laissé la parole à toutes ces associations qui ne connaissent rien de notre vie,
33:34qui ne connaissent rien de nos traditions, qui ne connaissent rien même de l'écologie.
33:40Parce que j'en suis sûr.
33:42Et on a la chance maintenant d'avoir peut-être des agriculteurs médiatisés,
33:45on a peut-être aussi la chance d'avoir des agriculteurs qui ont décidé de se rebeller aussi.
33:50Parce que pendant trop longtemps, on s'est cachés, parce qu'on se sentait forts.
33:54Et eux, ils étaient 10 fois ou 100 fois moins nombreux que nous,
33:57mais ils faisaient 1000 fois plus de bruit.
33:59C'est ça, en fait, l'histoire.
34:00C'est qu'on a formaté les gens en mettant une psychose, en mettant la peur face à l'agriculture.
34:06Maintenant, on s'aperçoit que l'agriculture est quand même importante.
34:09On l'a vu l'an dernier...
34:10– Vous avez vraiment l'impression d'être traité comme des pestiférés,
34:13comme des gens, des pollueurs, de ce regard-là de la société française ?
34:18– Mais n'oubliez, parce qu'on sait que si on prend les sondages,
34:20parce qu'il y a les militants écolos, mais qui ne sont quand même pas majoritaires,
34:23on le voit d'ailleurs aux élections,
34:25les Français aiment leur agriculture et leurs agriculteurs, non ?
34:28– Oui, ils aiment les agriculteurs comme ils aiment les infirmiers,
34:32quand ils en ont besoin.
34:34C'est simplement ça.
34:35On peut parler, pendant la période du Covid,
34:38tout le monde a dit qu'il fallait relancer les circuits courts.
34:40Quand tout le monde n'a plus allé dans les supermarchés...
34:42– Ils se sont retournés.
34:43– Ils se sont tous retournés, c'est ça.
34:45Mais après, ça c'est un formatage qu'il faut refaire.
34:47Et c'est là que les politiques, et quand je discute avec eux,
34:50je l'ai dit hier au Président de la République,
34:52c'est pas nous dans le GDZ qui va solutionner l'avenir de l'agriculture.
34:55Mais par contre, c'est commencer à faire bouffer les gamins
34:57dans les écoles de la nourriture française.
34:59C'est ça.
35:00Et ça, c'est que des volontés politiques.
35:02La malbouffe en France, ça coûte 19 milliards d'euros à l'État,
35:05entre les conséquences sur la santé et l'environnement.
35:08Alors, on pourrait quand même en dévier un petit peu,
35:12tout simplement pour le mettre et anticiper la santé des enfants
35:16et de l'écologie sur les années futures.
35:18– Alors, Bartholomew Lenoir, vous vouliez prendre la parole,
35:20mais comment on conjugue justement le pouvoir d'achat ?
35:22C'est une des thématiques de Marine Le Pen qui est importante.
35:25Et Michel-Édouard Leclerc qui va sur tous les plateaux
35:29en expliquant que les grandes surfaces c'est super
35:32parce qu'ils font baisser les prix.
35:34Comment on conjugue cette problématique-là
35:36avec justement soutenir une production française
35:40qui coûte un peu plus cher ?
35:42– C'est ce que je voulais dire.
35:43Les Français, ils aiment quand même les agriculteurs.
35:45Mais effectivement, une fois qu'ils arrivent au supermarché,
35:47quand on n'a plus d'argent à la fin du mois,
35:49c'est difficile d'acheter de la viande plus chère.
35:51Donc en fait, le choix il est financier
35:53et il n'est pas contre les agriculteurs.
35:55De ce point de vue-là, les Français,
35:57s'ils pouvaient acheter de la viande française,
36:00de la nourriture de qualité française,
36:02ils le feraient si c'était possible financièrement.
36:04– Et pourquoi on ne les aide pas au niveau politique ?
36:06Avec une LTVA sociale ?
36:08Et arrêter de protéger la carte de description ?
36:10– Vous avez tout à fait raison.
36:12Et le point, et du coup global aussi,
36:14c'est de pouvoir redonner du pouvoir d'achat aux Français
36:17par la baisse des charges.
36:18On est dans un système où il faut baisser massivement
36:21les charges sur les salaires,
36:23pour pouvoir redonner du pouvoir d'achat aux Français,
36:25leur permettre, et c'est vertueux,
36:27leur permettre d'acheter de la viande française,
36:29par exemple, sucrezois,
36:31qui permettent d'avoir de meilleurs revenus aux agriculteurs,
36:33eux-mêmes ayant moins de charges,
36:35puissent se dégager des salaires,
36:37et eux-mêmes acheter, par exemple, du mobilier
36:39fabriqué en France, etc.
36:41Donc il y a un véritable problème sur le système de fiscalité,
36:45un système qui ne permet pas aujourd'hui en France
36:48d'acheter français.
36:49Et donc on achète toujours plus chinois,
36:51là on se mord la queue,
36:53et donc il y a un véritable système global
36:55à repenser financièrement pour l'agriculture.
36:58– Je crois que Céline Himard voulait réagir,
37:00mais c'est la dernière pause dans cette émission,
37:03on passera à la dernière partie.
37:05Céline Himard vous répondra,
37:06Bartholomé Lemoyne,
37:07on continue à parler d'agriculture après la pause,
37:11en direct du Salon,
37:12en toute vérité sur Sud Radio.
37:13A tout de suite.
37:15– En toute vérité sur Sud Radio,
37:17Alexandre Devecchio.
37:19En direct du Salon international de l'agriculture,
37:22depuis le stand de la coopération agricole.
37:25En direct du Salon international de l'agriculture,
37:28depuis le stand de la coopération agricole.
37:31En toute vérité 11h30 sur Sud Radio,
37:34Alexandre Devecchio.
37:36– Nous sommes de retour sur Sud Radio,
37:38en direct du Salon de l'agriculture,
37:40en toute vérité avec Jérôme Bail,
37:42éleveur en Haute-Garonne,
37:44avec Céline Himard,
37:45députée européenne et agricultrice,
37:48et avec Bartholomé Lenoir,
37:50député UDR de la Creuse.
37:53Céline Himard,
37:54vous vouliez réagir tout à l'heure,
37:56au propos à la fois de Jérôme Bail et de Bartholomé Lenoir.
38:01Jérôme Bail nous disait par exemple,
38:02pourquoi on ne protégerait pas notre agriculture,
38:06en taxant par exemple les produits importés,
38:10la concurrence déloyale,
38:12est-ce que c'est possible en France ?
38:15– Non d'abord c'est pas possible,
38:16juridiquement c'est impossible,
38:17puisqu'on est dans un marché uni,
38:18donc il faudrait pour cela déroger aux règles de la concurrence.
38:21– On en revient un peu toujours…
38:22– Exactement, on en revient à la pyramide des normes,
38:25et en fait tant que les normes européennes
38:27ne prendront le pas sur les normes françaises,
38:29on ne pourra pas faire ce qu'on veut.
38:30Donc ça c'est quelque chose qui peut être examiné et changé,
38:33mais dans le cadre d'un projet présidentiel,
38:35et dans le cadre d'un changement de constitution.
38:37Et ce n'est valable pour l'agriculture,
38:39pour l'immigration, pour tous les sujets.
38:41– J'ai l'impression qu'au rythme où on va,
38:42il va falloir une 6ème République,
38:43parce que c'est la constitution qu'il va falloir réécrire en entier.
38:47Je suggère l'idée,
38:49ce ne sera pas la 6ème de Mélenchon,
38:51mais je pense qu'une 6ème qui redonne la souveraineté à la France,
38:54ce ne serait pas mal.
38:55– Après il y a quand même des choses qu'on peut faire
38:56sans changer la constitution.
38:57Aujourd'hui je pense qu'on a d'autres priorités
38:59que de délocaliser le ministère de l'agriculture dans la Creuse,
39:02même si c'est une idée qu'on peut examiner.
39:04– Ce sont des symboles importants.
39:05– Ce sont des symboles, mais on a quand même d'autres priorités.
39:07– Ce n'est pas un prédé, ma gouverneure.
39:09– Je pense qu'aujourd'hui on a eu deux problèmes pendant,
39:11notamment le mandat d'Emmanuel Macron,
39:12c'est qu'il a énormément poussé les filières et les agriculteurs
39:14sur une montée en gamme.
39:16Donc il leur a dit montée en gamme, montée en gamme, montée en gamme,
39:18ce qui fait qu'aujourd'hui, nos productions agricoles,
39:20que ce soit en fruits et légumes, en viande, en volaille, en céréales,
39:23on est devenu un petit peu le fauchon de l'agriculture en France.
39:26Et le vrai problème, c'est cette déconnexion
39:28dont on parlait entre le citoyen et le consommateur,
39:31c'est que le citoyen demande cette montée en gamme,
39:33mais en fait quand il arrive à la caisse du supermarché,
39:35il redevient un consommateur.
39:37Et il faut aujourd'hui que l'agriculture et les agriculteurs françaises
39:40puissent se produire sur le cœur de gamme,
39:42sur le cœur de ce qui est consommé,
39:44et qu'il soit accessible à toutes les bourses.
39:46Et la deuxième chose, c'est qu'il faut absolument rééquilibrer
39:48le poids des agriculteurs dans la chaîne de valeur,
39:50notamment face à la grande distribution.
39:52On a eu la loi Egalim 1, Egalim 2, Egalim 3.
39:55– On a l'impression qu'elle n'est jamais appliquée
39:57ou qu'elle est toujours contournée.
39:58– Parce que la grande distribution arrive toujours à la contourner,
40:00notamment en délocalisant les centrales d'achats.
40:03– Absolument, et si on l'a fait au niveau européen,
40:05il y a fort à parier, c'est déjà dans la tête de la grande distribution.
40:07– Qu'ils iront à l'étranger en Europe.
40:09– En Suisse.
40:11En fait, on joue aux gendarmes et aux voleurs,
40:13ou aux chats et à la souris,
40:15et on court derrière une grande distribution qui ne veut pas jouer le jeu,
40:18et puis les gendarmes ont toujours un coup de retard sur les voleurs.
40:20– Mais plus je vous entends, Célinima,
40:22plus j'ai envie de resituer le débat sur un débat plus large.
40:26Ce que vous nous dites, en fait, depuis le début de l'émission,
40:29c'est qu'il faut le retour de la politique en Europe,
40:32avec des politiques qui soient capables de prendre des décisions
40:36et capables de s'extraire aussi d'un cadre juridico-technocratique
40:41qui est devenu complètement fou.
40:43– Absolument, c'est ça aujourd'hui,
40:45c'est que la politique s'est beaucoup trop décessée de son pouvoir
40:47au profit de l'administration et au profit des juridictions.
40:50L'exemple typique, typique, absolument typique,
40:52c'est la loi Pompili en 2018,
40:54c'est-à-dire que jusqu'avant 2018,
40:56quand il y avait une molécule qui était en balance
40:59sur une autorisation de mise en marché en France,
41:01l'ANSES, l'agence sanitaire, rendait un avis.
41:04Cet avis était celui de l'agence sanitaire,
41:06et le ministère, notamment de l'agriculture,
41:09faisait aussi une évaluation des impacts économiques, sociaux,
41:13et pas seulement l'avis de l'agence sanitaire,
41:15et la décision a été prise.
41:162018, loi Pompili, l'ANSES sort de la tutelle du ministère,
41:20et l'ANSES ne fait pas que donner des avis,
41:23elle rend une décision.
41:24Exemple typique sur l'acétamipride,
41:26la fameuse molécule qui est la seule aujourd'hui
41:28à pouvoir lutter contre la punaise diabolique,
41:31par exemple sur les noisetiers,
41:3240% de production perdue l'an dernier,
41:34on est en train de perdre notre production de noisettes françaises,
41:38et d'importer de la noisette turque,
41:40simplement parce que l'ANSES et la loi Pompili
41:43ont décidé en 2018 que l'acétamipride,
41:45qui est autorisée en Italie, en Espagne, en Allemagne, partout,
41:48serait interdite chez nous.
41:50Et ça, c'est typique du renoncement du politique.
41:52Il faut absolument que le politique puisse reprendre une vision,
41:55puisse reprendre la main, puisse décider,
41:57pas seulement en fonction du pouvoir des agences.
42:01Barthelemy Lenoir, c'est un thème qui doit vous parler,
42:04il y a le problème des agences,
42:06qui est franco-français, mais on le voit partout,
42:09on pourrait même la parler tout à l'heure de C8,
42:12l'ARCOM est aussi une autorité indépendante,
42:16il y a le problème de l'Union Européenne quand même,
42:20comment on reprend la main ?
42:22À un moment donné, le Rassemblement National
42:24ou le Front National étaient pour le Frexit,
42:26comment vous faites si vous, vous arrivez aux manettes
42:29pour faire mieux que ce qu'ont fait les LR ou les centristes ?
42:33Déjà, ce qu'il faut voir, c'est se reconnecter,
42:36c'était le ministère de l'Agriculture à la campagne,
42:39c'est un symbole, mais ce que je voulais dire par là,
42:42c'est qu'il faut absolument se reconnecter
42:44et avoir à ses côtés le peuple,
42:46c'est ça que je veux dire, pour aller à l'Union Européenne.
42:49La politique qui est traditionnellement française,
42:53c'est la politique, quand l'Union Européenne
42:55ne nous convient pas, de la chaise vide.
42:57Il faut dire maintenant, si vous continuez
42:59à faire le Mercosur, on arrête.
43:02Il faut dire à l'Union Européenne,
43:05si vous ne respectez pas ce dont la France a besoin,
43:09ce qui fait l'identité de la France,
43:11on arrête, parce que l'Union Européenne,
43:13elle n'est pas là pour nous faire du mal,
43:15elle est là pour nous faire du bien.
43:17Et si on fait ça, les Français verront
43:19d'un très mauvais oeil l'Union Européenne.
43:21Donc il faut avoir l'audace de dire,
43:23maintenant, on fait le bras de fer.
43:25Et je suis persuadé, et je termine,
43:27que là, on remettra l'Union Européenne
43:29sur de bons rails.
43:31Et on pourra l'aimer à nouveau,
43:34mais il faut lui dire, maintenant c'est fini,
43:36il faut oser le bras de fer.
43:38Et on pèse de quoi au niveau politique européen ?
43:40On ne pèse plus rien ?
43:42On est endetté, qu'on ne sait pas comment faire ?
43:44On ne produit plus rien ?
43:46On pèse de quoi ? C'est ça l'idée ?
43:48Non, je pense qu'il ne faut pas...
43:50La France était quand même encore un grand pays.
43:52Oui, mais on est tellement un grand pays
43:54qu'il se signe un traité aujourd'hui de Mercosur.
43:56Mais c'est parce que la France...
43:58Tout à fait, mais c'est parce que la France...
44:00C'est qu'on est plus respecté.
44:02Mais c'est parce que la France s'est prise à accepter
44:04de se prendre des baffes en permanence
44:06qu'aujourd'hui, on a l'impression
44:08qu'on est obligé de se prendre des baffes.
44:10Non, il faut dire, c'est fini les baffes.
44:12Donc évidemment, vous avez raison,
44:14c'est une réalité. Mais en revanche,
44:16réagir comme un grand pays, c'est de dire
44:18qu'on arrête maintenant. Et c'est peut-être comme ça
44:20qu'on retrouvera le sens de la croissance.
44:22Jérôme Bail, Bartholomé Lenoir,
44:24disait qu'il faut amener le peuple
44:26en Europe. Vous êtes prêts à porter
44:28la contestation jusqu'à Bruxelles ?
44:30Je n'ai pas dit ça. Il faut se reconnecter.
44:32Moi, je vais être honnête,
44:34on a bloqué deux fois la frontière des Pyrénées
44:36avec les agriculteurs espagnols.
44:38On ne l'a pas fait pour rien.
44:40Je ne voudrais pas vous donner de mauvaises idées,
44:42je peux le dire avec Céline,
44:44et j'en parle assez souvent.
44:46Moi, je sais que si on veut s'opposer au Mercosur,
44:48et c'est le seul truc qui fera basculer
44:50l'Europe contre le Mercosur,
44:52c'est quand les agriculteurs français
44:54circleront Bruxelles. Et les agriculteurs
44:56européens. Et ça, j'en reste persuadé.
44:58Et je le dis haut et fort. Et peut-être que ça arrivera.
45:00Mais il faut que ça arrive vite. Maintenant,
45:02les élections aux chambres sont passées,
45:04la guerre syndicale va se finir, et tout le monde
45:06peut-être se mettra la main dans la main, et on partira.
45:08Parce que moi, je reste persuadé d'une chose.
45:10Le Mercosur, ça peut être un bon outil.
45:12S'il est bien utilisé.
45:14Le Mercosur d'aujourd'hui, c'est un gros danger.
45:16C'est un gros danger pour toute l'agriculture,
45:18pour l'environnement,
45:20pour tout.
45:22Pour l'écologie. On peut en parler.
45:24Nous, on n'a pas le droit d'arracher un arbre en France,
45:26et on va accepter de la viande et de la céréale
45:28OGM issues de la déforestation.
45:30C'est tout ça le gros problème, en fait.
45:32C'est que nous, on nous impose d'être
45:34plus blanc que blanc, et on autorise les autres
45:36à être plus noir que noir.
45:38Et en plus, on les aide.
45:40C'est ça, le pire.
45:42— Céline Imard, vous allez être encerclée, alors,
45:44à Bruxelles.
45:46Je plaisante, mais c'est...
45:48— Moi, je rigole pas.
45:50— Est-ce qu'il faut mettre vraiment la pression de manière décuplée
45:52sur Bruxelles ? — Oui, il faut mettre la pression sur Bruxelles.
45:54Moi, je vous l'ai dit tout à l'heure, quand je fais ce travail-là
45:56d'aller voir tous les autres députés,
45:58eux me disent que quand même, ils ont des intérêts
46:00par rapport à l'inflation chez eux,
46:02qu'à Chypre, en Suède et en Allemagne.
46:04Ils ont des intérêts à défendre pour leurs électeurs.
46:06Donc ils nous disent que si vous,
46:08vous avez des problèmes avec votre agriculture,
46:10commencez à la rendre compétitive,
46:12qu'on n'est pas crédibles quand on va aller voir.
46:14Comme le disait Jérôme, on est aujourd'hui dans le mur de la dette.
46:16Et en fait, tout le monde sait très bien que si la France
46:18n'a pas été reprise en main par exemple par le FMI,
46:20c'est parce qu'on est dans la zone euro.
46:22Et qu'indirectement, c'est que le fait d'être dans la zone euro
46:24qui nous protège, en fait, d'une sorte de faillite
46:26de notre État un petit peu à l'Argentine
46:28il y a plusieurs années.
46:30Donc on a ce problème de crédibilité.
46:32Et c'est un travail de devoir convaincre et convaincre
46:34qu'on ne peut pas, pour des raisons sanitaires,
46:36des raisons de santé, des raisons de logique,
46:38importer une agriculture qu'on ne peut pas produire chez nous.
46:40Mais ça, c'est un travail de conviction.
46:42Et clairement, mettre la pression à Bruxelles
46:44avec les tracteurs, c'est quelque chose
46:46qui a du poids. Et on l'a vu il y a un an.
46:48Les premières mesures de simplification
46:50qui ont été permises au niveau européen,
46:52c'est là qu'elles ont commencé.
46:54Après, je pense que c'est un travail de conviction
46:56qui doit se faire sur plusieurs étages.
46:58Merci Céline Himard, merci Jérôme Bayle,
47:00merci Bartholomé Lenoir.
47:02C'était un plaisir de vous recevoir en direct
47:04du Salon de l'Agriculture.
47:06Je vous laisse avec les informations.
47:08Je vous dis à la semaine prochaine
47:10pour un nouveau numéro dans Toute Vérité.
47:12A bientôt !

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