• il y a 12 heures
Avec Yohann Barbe, Porte-parole de la FNSEA

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00:00— Le président de la République attendu de pied ferme d'une minute à l'autre dans la plus grande ferme du monde. On en parle avec notre invité Johan Barbe. Bonjour.
00:13— Bonjour. — Bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes le porte-parole, l'un des portes-paroles de la FNSEA, le premier syndicat agricole français.
00:19Vous êtes sur place d'ores et déjà, vous-même ? — Oui, je suis sur place pour accueillir le président, entre autres.
00:24— Qui est censé arriver à quelle heure, à peu près ? — Qui est censé arriver vers 17 heures. Et nous sommes toujours dans l'attente.
00:30— Et vous êtes toujours dans l'attente. Et en plus, sous la pluie, on vous plaint, Johan Barbe. On vous plaint, évidemment, parce que c'est pas forcément agréable.
00:36Alors tout le monde a en mémoire l'accueil réservé au président de la République l'an dernier, accueil particulièrement houleux, y compris d'ailleurs
00:44de certains membres de votre syndicat, pas seulement, mais notamment. Est-ce que la colère n'est toujours pas retombée cette année ?
00:53— Je pense que la colère, elle est encore présente dans les exploitations. Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, on a un mouvement politique qui est trop lent.
01:00Et tous les avancées qui ont été annoncées, notamment en début d'année dernière, ne sont toujours pas concrétisées sur nos exploitations.
01:07C'est pour ça que les éleveurs et les agriculteurs sont plutôt encore très en colère et attendent un président de la République vraiment de pied ferme
01:13pour voir s'il a changé et s'il a envie vraiment de faire des annonces et de soutenir le monde agricole français face au monde européen,
01:20mais surtout face à la mondialisation. On attend vraiment le président sur cette ouverture européenne et mondiale.
01:25— Le soutien face à la mondialisation. Mais est-ce que c'est possible de continuer à avoir une agriculture puissante dans le cadre de la mondialisation, justement ?
01:37— Oui, c'est possible, puisqu'on l'a déjà prouvé. Le monde agricole a toujours su s'adapter. Mais pour ça, il faut un cap politique qui soit clair
01:44pour que nos agriculteurs puissent entreprendre et l'envie d'entreprendre sur nos exploitations. Et ce matin, un petit peu plus tard,
01:51les agriculteurs puissent entreprendre sur ce qui est de l'agriculture et ce qui est de l'agriculture, et ce qui est de l'agriculture est attendu.
01:59Le monde agricole devrait être un peu plus clair. Mais aujourd'hui, c'est l'engagement du président auprès des agriculteurs.
02:07Faire juste la vitrine du salon de l'agriculture, ça ne suffit pas pour être dans le cœur des agriculteurs.
02:12— Alors l'engagement à quoi, précisément ? Parce qu'il a fait quelques promesses importantes, d'ailleurs, aux agriculteurs,
02:18comme par exemple l'opposition de la France à la ratification de l'accord de libre-échange avec les pays du Mercosur en Amérique latine.
02:25Les agriculteurs sont plutôt vent debout contre cet accord. Là, vous avez le soutien ?
02:31— Alors effectivement, on a plutôt un vrai soutien du président sur cet accord Mercosur. Mais ce qu'il faut, c'est qu'aujourd'hui,
02:37il aille chercher d'autres pays européens pour avoir un soutien de l'Europe. Et la France à elle seule ne fera pas barrière.
02:43Il nous faut vraiment un soutien avec plusieurs pays européens pour faire la minorité de blocage au niveau du Parlement européen.
02:49Donc au moment où on se parle, ce qu'on demande à Emmanuel Macron, c'est vraiment d'aller au charbon, si on peut le dire comme ça,
02:56pour que les autres pays européens comprennent que cet accord de libre-échange Mercosur où on échange l'agriculture
03:02contre des moteurs thermiques ne peut pas être ratifié en l'état. Et je rappelle que c'est un accord qui est – entre guillemets – négocié
03:08depuis plus de 30 ans. Donc les choses ont vraiment évolué. Donc il faut reprendre l'accord. On n'est pas contre le libre-échange qu'on veut.
03:14C'est un libre-échange qui soit équitable. — Et effectivement. Alors vous, vous êtes – je le rappelle – le porte-parole de la FNSEA,
03:20qui est peut-être le syndicat agricole le plus puissant d'Europe, en tout cas puisque l'agriculture française est la plus puissante d'Europe.
03:27Que pensent vos collègues en Allemagne, par exemple les agriculteurs allemands ? Que pensent vos collègues en Espagne ?
03:33Est-ce qu'ils sont d'accord avec vous ? — Alors en Espagne, ils sont plutôt pas d'accord avec nous, parce qu'ils ont besoin d'exporter
03:40en dehors de leurs frontières, puisqu'ils ont choisi un modèle, on va dire, de grande production. Les Allemands sont plutôt de notre côté
03:46au niveau de l'agriculture. Par contre, c'est le gouvernement allemand, là, pour le coup. C'est pas avec nous. Donc il y a des élections en Allemagne
03:51ce week-end. On va les suivre avec attention pour voir comment ça peut bouger et comment le coup franco-allemand peut une nouvelle fois peser
03:58au niveau de la Commission européenne sur des sujets de libre-échange, mais pas que. On parle beaucoup de cet accord Mercosur.
04:04Mais nous, on a aussi l'inquiétude avec l'Ukraine ou tout au moins la Russie. Donc derrière, c'est vraiment comment l'Europe va répondre
04:12de manière, on va dire, concertée pour que l'agriculture soit plutôt une puissance européenne et non pas, comme certains le voudraient,
04:20une agriculture qui est en déclin et qui ne se permet plus aujourd'hui d'exporter et d'être une puissance européenne.
04:26— Alors j'ai une autre question qui est très importante, un autre sujet qui est très important. C'est les difficultés de transmission.
04:34Concrètement, les jeunes agriculteurs ont du mal à reprendre des exploitations. Vous avez souvent d'ailleurs... Les agriculteurs ont souvent
04:41du mal à trouver des repreneurs. Et quand on regarde sur Internet, on voit qu'il y a un nombre de vos collègues énormes qui font des cagnottes
04:47qu'on appelle à la solidarité pour qu'on les aide à reprendre des exploitations. Comment on peut faire pour faciliter la transmission ?
04:56— Je pense qu'il faut... Pour faciliter la transmission, c'est vraiment un dossier qui est pour nous très important, puisqu'on a un agriculteur sur deux
05:02qui a plus de 50 ans aujourd'hui. Donc ils vont transmettre leurs exploitations bientôt. Et pour ça, il faut préparer ces agriculteurs
05:09entre guillemets de plus de 50 ans à transmettre vers des jeunes. Et comment on attire des nouveaux talents ? Ça veut dire qu'il faut donner
05:15à ces nouveaux talents l'envie d'entreprendre, l'envie de pouvoir entre guillemets investir et d'être sûr de pouvoir rembourser.
05:22Parce que vous savez, le problème dans une exploitation, c'est pas tellement l'investissement au départ. C'est surtout sur le long terme,
05:28comment je fais pour rembourser. Quand vous vous installez... Aujourd'hui, c'est plus... Mes parents, c'était entre 10 et 15 ans.
05:34Nous, nos jeunes qui vont s'installer, c'est 15 à 20 ans pour pouvoir être entre guillemets propriétaire de son outil de production.
05:41Donc c'est des temps très longs. Et dans le monde qui bouge, dans le changement climatique, tout ça, on a vraiment besoin d'un gouvernement
05:47qui accompagne ces jeunes agriculteurs au moment de l'installation, puisqu'ils sont entre guillemets plus vulnérables aux prix,
05:54aux prix qui sont volatiles. Donc il nous faut des prix rémunérateurs. Le président Macron s'était engagé à l'application des lois égalimes.
06:00Ça doit permettre, ces lois égalimes, de rémunérer correctement les producteurs. Mais trop de filières aujourd'hui n'arrivent pas à mettre
06:06en application ces lois égalimes. Et ça me fait aussi parler de ces négociations commerciales qui sont en cours. À l'heure où le salon ouvre,
06:14il y a trop d'acteurs de la grande distribution qui mettent la pression sur les prix. Alors tout le monde nous dit qu'on ne met pas la pression
06:20sur l'AMPA, la matière première agricole. Mais sachez qu'à chaque fois que la pression, elle est mise dans un box de négo, indirectement,
06:26c'est les producteurs qui en feront les frais. Le gratuit n'existe pas. Et c'est souvent les agriculteurs qui payent le gratuit.
06:31— On est dans une période très importante où les prix des différents produits que vous consommerez, soit agricoles, soit d'origine agricole,
06:38sont négociés en ce moment entre les différentes filières, avec la grande distribution. Et les négociations sont tendues. On en reparlera.
06:45On passera peut-être vous voir d'ailleurs demain, Yohann Barbe. Bon courage à vous. En tout cas, c'est le début d'un marathon pour vous.
06:51Emmanuel Macron, toujours pas là ? Vous le guettez toujours ? — Je me suis éclipsé un petit peu. Donc je sais pas. Mais je pense qu'il est pas arrivé.
06:58Ça fait pas de bruit dans le salon. — Oui, voilà. Exactement. Je pense qu'on va suivre la situation. Merci beaucoup, Yohann Barbe.
07:03On vous retrouve demain en direct sur Sud Radio. Tout le monde agricole, à partir de 8 h 30, depuis le stand de la coopération agricole
07:09Grand Matin Week-end, depuis la porte de Versailles. Également, en toute vérité, d'Alexandre Devecchio de 11 h à midi, 7 h 42 sur Sud Radio.
07:18Tout de suite, on parle de votre santé.

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