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00:00On va parler d'un autre film maintenant, avant d'aller voir au cinéma demain l'attachement.
00:04Il y a un film d'un tout autre genre qu'on peut voir dès maintenant, c'est The Brutalist.
00:08Oui, c'est un film qui, je ne sais pas si vous l'avez vu, qui a remporté tout sur son passage.
00:13C'est un film qui a obtenu plus de 100 prix. 100 prix, heureusement.
00:16Pas plus tard que dimanche soir à Londres.
00:17And the BAFTA goes to...
00:19Adrian Brody !
00:20Adrian Brody, couronné du prix des meilleurs acteurs.
00:26Il sera certainement aux Oscars dans quelques jours.
00:29En tout cas, il y a un phénomène autour du film.
00:31The Brutalist, c'est l'histoire du rêve américain,
00:35mais c'était comme s'il était nulle part en Amérique, à l'échelle d'un homme.
00:40Du personnage principal du film qui est un architecte, la Slotote.
00:42Il est juif, il est né en Hongrie, rescapé de l'Holocauste
00:45et qui a survécu aux Etats-Unis, en l'annonce aux Etats-Unis,
00:49en recommençant tout depuis le plus bas de l'échelle sociale.
00:52Pourquoi un architecte étranger, reconnu par ses pairs,
00:55se retrouve-t-il à pelleter du charbon à Philadelphie ?
00:59Malheureusement, ce n'est pas aussi simple.
01:02Voilà, et c'est tellement pas aussi simple qu'il va falloir 3h35 de film
01:05pour expliquer pourquoi The Brutalist...
01:07Il paraît d'ailleurs qu'il y a une entracte.
01:09Exactement. Il y a 15 minutes d'entracte obligatoire.
01:13Il y a un carton, les gens font ce qu'ils veulent.
01:14Le retour de l'entracte, c'est merveilleux.
01:17Alors The Brutalist, le titre renvoie à deux choses.
01:19D'abord, le brutalisme était un mouvement architectural d'après-guerre
01:22où des architectes ont utilisé le béton
01:24pour faire plus que des bâtiments, des œuvres d'art.
01:26Vous connaissez Le Corbusier, vous aimez ou vous n'aimez pas,
01:28peu importe, vous connaissez le siège du Parti Communiste,
01:30du Brésilien, ce sont des architectes brutalistes.
01:34Et puis le brutalisme, le terme n'est peut-être pas le bon,
01:38mais c'est aussi la manière dont on va traiter cet homme en Amérique
01:40en lui expliquant que bien sûr, il a des génies,
01:42mais quand même, son accent est un peu trop fort,
01:45son accent hongrois, que sa femme, rescapée des camps, fauteuil roulant,
01:48c'est un peu trop, ses projets hors normes, ça va bien.
01:50L'Amérique du fric va lui rappeler, de temps en temps,
01:53en façon upercute, qu'il n'est qu'un employé entre les mains
01:55d'un entrepreneur richissime et arrogant,
01:57et surtout que c'est traumatisme de la Shoah
01:59qu'il arrête un peu d'en parler ou qu'il n'en parle pas beaucoup.
02:02On n'est pas les bienvenus ici.
02:03Tu parles de qui alors ?
02:04Des habitants de ce pays, ils ne veulent pas de nous ici.
02:08Quand un chien tombe malade,
02:09il arrive souvent qu'il morde la main qui le nourrit,
02:13jusqu'à ce qu'il soit abattu par une bonne âme qui aura une petite vie.
02:17Il y a du tourment dans ce film, c'est le moins qu'on puisse dire.
02:21Laszlo Toth est un architecte qui a vraiment existé ?
02:24Pas exactement, en revanche, il est inspiré de tous ces hommes
02:27qui sont venus aux Etats-Unis rescaper de l'Holocauste,
02:30rescaper des camps, médecins, scientifiques et architectes
02:32qui sont arrivés en ayant tout perdu,
02:34et à qui l'Amérique a permis de se reconstruire
02:36dans la mesure où il ne racontait rien de ce qui leur était arrivé.
02:39C'est une métaphore de la résilience en réalité, ce personnage.
02:42Le film, je le répète, est exceptionnellement long,
02:44donc vous l'avez dit, trois heures de temps et un entracte,
02:46ou une entraque, c'est tourné en pellicule, 70 mm,
02:50et surtout ça a coûté 10 millions en comparaison,
02:53c'est deux fois le budget d'un petit truc en plus,
02:57c'est trois fois moins que l'amour ouf,
02:58donc on n'est pas du tout dans l'économie habituelle
03:01des budgets des films américains,
03:03et c'est ce que je trouve dingue,
03:04d'ailleurs à l'heure des plateformes, des films US standardisés,
03:06le film américain peut encore surprendre.
03:08Moi, je trouve ce film incroyable,
03:12ça aussi il faut le souligner,
03:14donc rendez-vous pour la suite de la Radia des Prix,
03:15normalement c'est lundi, 3 mars, pour les Oscars !
03:19The Brutalist de Bradley Corbett,
03:22c'est en salle depuis mercredi, merci Olivier Benkemoen.