Lors de Face à Bock-Côté le 15/02/2025, le journaliste et historien Guillaume Perrault était invité sur le plateau. Il est revenu sur l’éducation et l’histoire : «L’histoire est de moins en moins bien enseignée à l’école».
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00:00Comment expliquez-vous cette passion française des Français pour l'Histoire ?
00:04D'abord parce qu'elle est de moins en moins bien enseignée à l'école.
00:07Donc il faut bien que le besoin de racine étant toujours permanent,
00:11parce que c'est un besoin humain essentiel,
00:14il faut bien qu'il soit satisfait d'autres manières.
00:16Donc il y a ce que vous évoquez Arthur, ça c'est un premier élément.
00:20Et deuxièmement, c'est qu'il y a un sentiment d'accélération du temps,
00:24d'accélération de l'Histoire.
00:27Ça va très vite, ça va même trop vite.
00:29Chacun le ressent.
00:30Donc les premières journées du patrimoine, c'était en 1981.
00:34C'était à la fin des années Giscard.
00:36C'était le début du sentiment qu'on était en train de se détacher
00:39d'un passé très ancien de nous.
00:41Les grands succès inattendus de livres de Georges Duby
00:47ou de Le Roi Ladurie, Montaïau et Village Occitan,
00:50qui a vraiment été des succès tout à fait inattendus,
00:53même leurs propres auteurs en étaient stupéfaits,
00:56expriment ça, expriment ce besoin de se rattacher à un passé.
01:01Parce que, si vous voulez, jusqu'alors,
01:04chaque génération se sentait le maillon d'une longue chaîne
01:07et se croyait, s'estimait, appelé à écrire un nouveau chapitre
01:11de l'Histoire de France.
01:13J'ai encore grandi enfant un peu dans cet esprit.
01:16On ne faisait pas de grands discours à ce sujet.
01:19On le vivait, c'était naturel, c'était comme ça.
01:22Et puis ça s'est perdu assez vite, en quelques décennies.
01:27Et d'où ce besoin que vous évoquez, Arthur,
01:30de se rattacher, de se retourner vers ce passé
01:33et essayer de comprendre ce qui nous est arrivé.