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00:00Générique
00:02...
00:12Bonjour à tous. Bienvenue sur le plateau de TV5MONDE.
00:15Face au territoire, ce matin, une heure en direct.
00:18Mon invité, c'est Marisol Touraine.
00:20Merci d'être avec nous.
00:22Vous avez été ministre des Affaires sociales,
00:24de la Santé et du droit des femmes pendant 5 ans.
00:27Vous êtes aujourd'hui la présidente d'UNITED,
00:30une organisation partenaire de l'OMS.
00:32On reviendra sur les sujets d'actualité
00:35avec nos partenaires de la presse quotidienne régionale.
00:38Ministre des Affaires sociales et de la Santé,
00:415 ans, de mai 2012 à mai 2017.
00:435 ans. Aujourd'hui, les ministres durent 3 mois.
00:47Qu'est-ce qui était mieux à votre époque ?
00:51Les repères politiques étaient clairs.
00:53Il y avait une stabilité. Il y avait du conflit aussi.
00:56Il y avait une opposition. Il y avait des discussions sur le fond.
01:00Je crois que la durée, la stabilité,
01:03cela permet l'action.
01:05L'action peut être contestée, les décisions peuvent être discutées,
01:10mais en tout cas, je n'envis pas mes successeurs
01:13qui se succèdent à un rythme effréné au ministère.
01:16Ca n'est bon pour personne.
01:18Quand on fait 5 ans, on ne sort pas lessivé.
01:20On est lessivé, mais c'est pas le sujet.
01:22On est lessivé parce qu'on a tout donné,
01:25on a travaillé, c'est extrêmement exigeant,
01:28c'est extrêmement gratifiant en même temps,
01:30parce qu'on a le sentiment de pouvoir apporter
01:34quelque chose à nos concitoyens.
01:37Mais enfin, c'est la loi du genre, si j'ose dire.
01:40On n'est pas ministre à vie, et c'est tant mieux.
01:43Entre ministre à vie et ministre 3 mois,
01:46il faut trouver le juste équilibre.
01:48Est-ce que vous avez ressenti le fait
01:50que d'être une femme était un avantage
01:53dans cette période-là ou un inconvénient ?
01:56Vous avez été ministre des Affaires sociales
01:59de 2012 à 2017.
02:00Je ne raisonne pas du tout dans ces termes-là.
02:02Je vous pose la question,
02:04car aujourd'hui, ces débats existent.
02:06Oui, mais au fond, la gauche, le Parti socialiste,
02:09la gauche a porté l'idée de la participation des femmes
02:14à la vie politique et à la vie publique.
02:17C'est un gouvernement de gauche qui avait fait voter la parité
02:21et qui a été très discuté à ce moment-là
02:24et qui, aujourd'hui, n'est mis en question
02:26par absolument personne, car on sait que si on ne pousse pas,
02:30si on n'appuie pas,
02:31alors les réflexes multiséculaires l'emportent
02:34et les hommes trouvent toujours le moyen
02:36d'empêcher les femmes d'arriver aux responsabilités.
02:39Je ne crois pas que c'était un avantage ou un inconvénient,
02:42mais j'ai eu la chance de participer
02:44à un gouvernement qui était paritaire,
02:47dans lequel les femmes avaient des postes
02:49tout à fait importants.
02:50Je crois que c'est quelque chose dont la société a besoin.
02:53Vous étiez ministre des Affaires sociales et de la santé
02:57sous le quinquennat de François Hollande.
02:59Marisol Touraine est notre invitée ce matin.
03:02Dans un instant, Patrice Moyon de Ouest-France sur ce plateau.
03:08Bonjour, Patrice Moyon.
03:10Gros sujet, la réforme des retraites.
03:12A son époque, Marisol Touraine a été très impliquée sur ces sujets.
03:16Oui, Marisol Touraine, bonjour.
03:17Vous avez été impliquée en 2013
03:20dans le cadre de la réforme des retraites
03:22et vous avez réussi, au miracle,
03:24à faire passer presque sans difficulté cette réforme.
03:27Comment expliquer l'échec de cette réforme
03:30portée par Emmanuel Macron ?
03:32L'absence de négociation,
03:34l'absence d'écoute, sans doute, des syndicats,
03:37et en particulier des syndicats prêts à s'engager
03:40dans un compromis, parce qu'il y a en France
03:43un rapport à la question des retraites
03:46qui est très particulier,
03:48qu'on ne trouve pas dans d'autres pays européens ou dans le monde.
03:51C'est une donnée. On peut toujours dire,
03:54regardez, en Suède, en Allemagne ou ailleurs,
03:56nous sommes en France avec cette idée
04:00que le système de protection sociale
04:02suppose que chacun contribue,
04:04mais que le jour venu, il peut, à son tour,
04:08compter sur la solidarité nationale.
04:10Et c'est ce fil-là, cet équilibre-là
04:13qui a semblé remis en cause au moment de la réforme.
04:17Et donc, je crois qu'il y a eu...
04:19Je m'étais prononcée personnellement
04:22contre la réforme du gouvernement de Mme Borne,
04:26parce que je la trouvais, cette réforme,
04:29trop brutale, trop violente,
04:32alors que d'autres voies existent.
04:34Trop brutale, dites-vous,
04:36mais on voit que le recul de la démographie
04:38dans un système qui repose sur la répartition
04:42est menacé.
04:44Faut-il, malgré tout, travailler plus longtemps ?
04:46Quelles seraient les pistes
04:48pour réussir une réforme des retraites ?
04:50Vous l'avez dit, j'ai fait voter une réforme des retraites
04:54que je crois équilibrée, qui était juste
04:56et qui, d'ailleurs, est passée de façon consensuelle
05:01au Parti socialiste, qui a été votée par la majorité
05:04et qui n'a pas provoqué de manifestations dans le pays.
05:09Travailler plus longtemps, oui, je le dis.
05:12Il faut travailler plus longtemps.
05:14Faut-il que tout le monde travaille plus longtemps ?
05:16Non. C'est ça, la clé.
05:18Quand on repousse l'âge...
05:20Il y a unanimité de la part des syndicats
05:22pour ne pas franchir la barrière de 62 ans.
05:26Vous leur dites qu'il faut, malgré tout,
05:28se préparer à travailler plus longtemps.
05:30Travailler plus longtemps, ça ne veut pas forcément dire
05:33fixer une barrière d'âge qui est la même pour tout le monde.
05:37C'est ça, le grand problème de la réforme qui a été adoptée,
05:40qui a été votée,
05:42c'est que 64 ans pour tout le monde,
05:46de la même manière, ce n'est pas juste,
05:48car il y a des gens qui travaillent plus jeune,
05:50qui ont des carrières pénibles.
05:52Par ailleurs, le gouvernement a supprimé la référence
05:55aux critères de pénibilité
05:57qui avaient été adoptés précédemment à mon initiative.
06:00Donc, je crois que travailler plus longtemps,
06:02dès lors que les besoins de financement existent,
06:05il ne faut pas le nier.
06:07La façon d'y aboutir,
06:09la façon d'y arriver est quelque chose d'important.
06:12Pour ma part, je me réjouis que des discussions
06:15aient été rouvertes par le gouvernement.
06:17C'est la bonne solution ?
06:19Remettre la balle dans le corps des syndicats ?
06:21C'était peut-être pas la seule solution,
06:24mais c'est une bonne option, je crois,
06:26qui a été acceptée par tout le monde.
06:28C'est une bonne démarche. Il va falloir bouger.
06:30Je souhaite qu'un compromis puisse être trouvé
06:33parce qu'il n'est bon pour personne
06:35qu'il y ait cette conflictualité permanente dans le pays
06:38qui génère non seulement de la défiance,
06:42mais de l'instabilité.
06:44Et pour avancer, il me paraît évident
06:46qu'il va falloir que le gouvernement
06:49accepte de toucher à cette borne d'âge.
06:51Une dose de capitalisation serait la manière
06:54de sauver le système par répartition ?
06:56Je ne suis pas favorable à la capitalisation.
06:58Elle existe déjà pour les fonctionnaires.
07:00Oui, mais elle est très limitée.
07:03La question de la capitalisation, si elle est optionnelle,
07:06s'il s'agit de dire que si vous voulez vous contribuer à un fond,
07:10chacun peut le faire,
07:12mais s'il s'agit de dire que le système en tant que tel
07:15va reposer sur une part de capitalisation,
07:17ce n'est pas notre histoire,
07:19ce n'est pas les choix que nous avons faits historiquement.
07:22Je ne suis pas favorable.
07:24Quand on regarde ce qui s'est passé dans un certain nombre de pays
07:27qui ont fait le choix de la capitalisation,
07:29on s'aperçoit qu'au moment de crise financière,
07:32les retraités n'avaient plus que leurs yeux pour pleurer.
07:35Le système est en déficit aujourd'hui.
07:37Comment résorber ce déficit ?
07:39Avez-vous des pistes à proposer ?
07:41Je crois que l'avis de la Cour des comptes
07:43va évidemment être extrêmement important.
07:46Les négociations vont s'engager, je le disais.
07:49S'il faut travailler plus longtemps,
07:51je suis résolument en faveur de l'allongement
07:54de la durée de cotisation
07:56plutôt qu'en faveur d'un recul de la borne d'âge.
07:59La lune de Ouest-France, Patrice Moyon, aujourd'hui.
08:02Le marché du prêt-à-porter qui retrouve des couleurs.
08:05Voilà. On voit sur vous, d'ailleurs, ce matin.
08:08Merci, Patrice Moyon,
08:09chroniqueur économique et social à Ouest-France,
08:12spécialiste de l'Ukraine.
08:13Combien de fois avez-vous été en Ukraine ?
08:15Deux fois, déjà, depuis le début de l'année.
08:18Voilà. Des sujets dont on abordera en fin d'émission.
08:21C'est Marisol Touraine, notre invitée,
08:23ministre des Affaires sociales et de la Santé,
08:25sous François Hollande, présidente d'United.
08:28On reviendra sur ces questions.
08:30On va partir, si vous le voulez bien,
08:32à Marseille, où Olivier Biscay,
08:33directeur de la rédaction de La Provence,
08:36notre partenaire, a une question à vous poser.
08:38Olivier Biscay.
08:40Marisol Touraine, bonjour.
08:41La ministre Catherine Vautrin a indiqué sa préférence
08:45pour un seul texte de loi concernant la fin de vie,
08:48ce qui permet, selon elle,
08:49de prendre d'un côté les soins palliatifs
08:52et le côté fin de vie.
08:54Elle s'est ainsi démarquée du Premier ministre,
08:56François Bayrou, qui souhaite scinder le texte en deux.
08:59Où vous positionnez-vous de votre côté ?
09:02Je suis résolument en faveur
09:04d'un texte unique, aujourd'hui,
09:07pour plusieurs raisons.
09:09D'abord, parce que je refuse vraiment
09:11d'opposer les soins palliatifs
09:13à l'aide à mourir.
09:15Je crois vraiment
09:18que des personnes malades qui souffrent
09:21doivent évidemment être accompagnées.
09:23La question des soins palliatifs n'est pas en débat.
09:26Personne ne dit qu'il ne faut pas développer
09:29les soins palliatifs.
09:31En revanche, savoir que, si la souffrance est là,
09:34qu'elle soit psychologique ou physique,
09:36on pourra compter sur une aide à mourir,
09:41peut rassurer, peut apaiser
09:43et peut permettre d'affronter les difficultés.
09:47Je souhaite, pour ma part,
09:48qu'une loi qui est attendue par les Français
09:52puisse être votée.
09:54Et pour qu'une telle loi soit votée,
09:56il est sans doute nécessaire de conserver l'architecture
10:00que les parlementaires ont construite,
10:02parce que ce sont les parlementaires
10:04qui se sont engagés.
10:05– Retour à Marseille,
10:06depuis la rédaction de La Provence, Olivier Biscay.
10:09– Les Français plébiscitent l'idée d'un référendum,
10:12notamment sur la fin de vie.
10:14Le chef de l'État doit-il répondre positivement ?
10:17– Ecoutez, s'il y a un sujet
10:19sur lequel un référendum est envisageable,
10:22c'est celui de la fin de vie.
10:24Mais je voudrais vous dire que je suis toujours
10:28un peu réservée sur cette idée de référendum,
10:31parce qu'on a le sentiment que les Français
10:34vont pouvoir choisir dans le détail ce qu'ils voudraient,
10:37alors qu'en réalité, un référendum,
10:40ce n'est pas 15 questions où on répond par oui ou par non.
10:44On propose un projet de loi avec ce qui plaît,
10:48ce qui plaît moins,
10:49et c'est sur un texte global qu'on doit se prononcer.
10:53Ce n'est pas toujours si simple que cela,
10:56c'est la raison pour laquelle souvent,
10:58les référendums reviennent en boomerang
11:00dans la figure de ceux qui les ont proposés.
11:03– Marisol Touraine, on repart pour Marseille, Olivier Biscay.
11:06– À titre personnel, Marisol Touraine,
11:08êtes-vous favorable à l'aide à mourir ?
11:10– Oui, je suis favorable à l'aide à mourir,
11:12je le suis depuis longtemps,
11:15parce que je crois que les Français, aujourd'hui,
11:20souhaitent pouvoir choisir la manière
11:24dont ils vont finir leur vie,
11:26de même qu'ils souhaitent pouvoir choisir le plus possible
11:29la manière dont ils vivent tout au long de leur vie.
11:31La société a évolué, nous sommes dans un moment
11:35où les conceptions personnelles, individuelles,
11:40l'emportent sur des convictions plus collectives,
11:44spirituelles, religieuses,
11:46même si celles-ci sont extraordinairement respectables.
11:49Et donc, moi, je suis favorable à cette évolution
11:53dont je veux dire qu'elle n'enlève rien à personne.
11:57C'est une loi qui ouvre une liberté,
12:00sans en retirer à qui que ce soit.
12:02Il ne s'agit pas d'imposer l'aide à mourir,
12:05mais de la permettre à ceux qui la souhaitent,
12:08même s'ils sont très peu nombreux dans notre pays.
12:10– Et puis la lune de la Provence,
12:11pour conclure cette séquence de notre partenaire dans le sud,
12:15eh bien, c'est Marseille à l'heure indienne,
12:18voilà, avec Emmanuel Macron qui, vous le voyez,
12:20salue dans la cité Fossehenne des, bon, je ne sais pas quoi,
12:25des Marseillais sans doute, voilà.
12:27Merci, on part pour l'île, si vous le voulez bien,
12:29Marisol Touraine, notre invitée ce matin,
12:31d'En face au territoire,
12:32Guillaume Desplancs qui est le rédacteur en chef
12:33à la fois de WEO TV, c'est la chaîne des Hauts-de-France,
12:37et de WEO Picardie, on l'écoute.
12:40– Marisol Touraine, bonjour.
12:42En décembre dernier, vous avez décliné l'offre
12:45d'entrée au gouvernement de François Bayrou.
12:47Le regrettez-vous aujourd'hui ?
12:49– Non, je ne regrette pas, je l'ai dit,
12:51je souhaite que ce gouvernement réussisse, je souhaite que…
12:54– Mais pourquoi avez-vous refusé, c'était une question personnelle aussi ?
12:56– Non, ce n'est pas une question personnelle,
12:58c'est le sentiment que je ne me retrouvais pas
13:01dans le cadre qui était présenté,
13:05mais je souhaite que la stabilité l'emporte,
13:07et que ce gouvernement ait le temps d'agir
13:11et de proposer un certain nombre de réformes et de choses
13:14pour le gouvernement.
13:15– C'est non à jamais où vous pourriez revenir dans un gouvernement.
13:18– Les questions ne se posent pas dans ces termes-là,
13:20en tout cas aujourd'hui, je souhaite vraiment
13:24que le gouvernement puisse avancer,
13:26parce que la dissolution a ouvert une période d'instabilité
13:31dont nous n'avons pas besoin, il est bon qu'il y ait de la durée,
13:35nous en parlions tout à l'heure, pour agir, il faut de la durée,
13:39et il faut de la stabilité pour des raisons financières,
13:43pour aussi rassurer la population française.
13:45Nous sommes dans un monde extraordinairement complexe,
13:49menaçant, en plein bouleversement,
13:52nous ne pouvons pas nous payer le luxe de l'instabilité.
13:55– Et puis la lune de la Voix du Nord et du Courrier Picard,
13:58nos deux partenaires du groupe Rocelle,
14:01qui sont partenaires de face au territoire,
14:03qui veut lutter contre les mariages irréguliers,
14:05évidemment l'une des sociétés c'est le Courrier Picard,
14:07et puis la Voix du Nord, vous l'avez vu il y a un instant.
14:11– Voilà, merci Patrice Moyon, éditorialiste à Ouest de France,
14:16d'avoir été sur ce plateau avec nous.
14:17Dans un instant, Sylvain Courage, du Nouvel Observateur,
14:20je crois qu'on dit l'Obs, ou on dit le Nouvel Obs,
14:23ça a changé, on lui demandera d'ailleurs, sur ce plateau.
14:25Bonjour Sylvain Courage, vous êtes rédacteur en chef du Nouvel Obs alors, c'est ça ?
14:31– Du Nouvel Obs.
14:32– Il n'y a plus Obs tout seul, et plus Nouvel Observatoire.
14:35– On change pour se régénérer, mais on reste fidèle à notre identité.
14:38– Voilà, Marisol Touraine est notre invitée aujourd'hui sur ce plateau.
14:41La gauche aujourd'hui, vous êtes issue de la grande famille socialiste,
14:47comment comprenez-vous le choix de vos anciens camarades
14:51de renoncer à censurer le gouvernement Bayrou ?
14:56– Je pense que c'était une bonne décision.
14:58Franchement, on peut contester, et je le fais,
15:02la politique qui est menée par le gouvernement,
15:04on peut évidemment considérer que si on était au gouvernement
15:08en responsabilité, on ferait autre chose, tout en souhaitant le bien du pays,
15:13et le pays a besoin de stabilité, c'est ce que je disais il y a un instant,
15:16on ne peut pas se payer le luxe dans le contexte international que nous connaissons,
15:20dans la situation du pays qui est traversée de conflits, d'interrogations, de doutes,
15:27on ne peut pas se payer le luxe de changements de gouvernement à répétition,
15:32une fois ça va, deux fois bonjour les dégâts,
15:34comme dirait la publicité ou le slogan,
15:38et donc moi je comprends que le parti socialiste n'ait pas voulu sanctionner,
15:43surtout qu'il a dit clairement qu'il ne légitimait pas la politique suivie,
15:47mais qu'il votait pour la stabilité, pour un budget pour la France.
15:51Je dois dire par ailleurs, que je ne comprends pas non plus,
15:54pourquoi il va y avoir une motion de censure dans quelques jours,
15:59parce que si on veut de la stabilité, on joue le jeu jusqu'au bout,
16:03donc je ne comprends pas très bien.
16:04– C'est un compromis. – C'est un compromis, voilà.
16:06– Vous connaissez la culture de la synthèse des socialistes.
16:09– Oui, oui, et je connais les discussions des bureaux politiques,
16:14mais voilà, il faut espérer que cette motion servira simplement d'avertissement,
16:21et à exprimer un mécontentement, et n'aboutira pas.
16:25– Mais tout de même, ces décisions du parti socialiste déstabilisent l'union de la gauche,
16:30est-ce que politiquement, c'est un bon calcul pour les élections
16:34qui ne manqueront pas d'intervenir ?
16:35– L'union de la gauche, ça n'a jamais voulu dire l'uniformité, l'unicité,
16:40et vous le savez parfaitement, parce que vous observez la gauche
16:44depuis un certain temps à travers l'Obs, la gauche elle est multiple,
16:50il y a au moins deux grandes tendances de gauche historiquement,
16:56qui ont su s'unir, qui ont su s'allier, au moment clé, et c'est de cela qu'il s'agit,
17:02il faut que la gauche ne soit pas faite de composantes irréconciliables,
17:07ça j'en suis absolument convaincue, pour gagner des élections,
17:10on a besoin de passer des pactes électoraux, de conclure des pactes électoraux,
17:14ça ne veut pas dire qu'on pense sur tout la même chose,
17:16qu'on a les mêmes propositions, mais on est capable de faire des compromis,
17:21et lorsque le compromis n'est plus possible, ce que LFI semble indiquer,
17:27alors il faut pouvoir marquer son identité,
17:29moi je suis résolument favorable à ce que la gauche socialiste,
17:34social-démocrate, prête à gouverner, affirme son identité.
17:39– Est-ce que ça doit aller plus loin, on a vu là que Olivier Faure
17:43acceptait de participer au débat sur l'immigration pour défendre les valeurs de la gauche,
17:48tandis que d'autres sensibilités de la gauche sont farouchement hostiles,
17:52même à la tenue d'un tel débat,
17:53est-ce qu'il doit y avoir d'autres moments de discussion
17:56avec ce gouvernement de centre droit ?
17:57– Il doit y avoir autant de discussions que possible,
18:01chaque fois qu'on peut obtenir des avancées,
18:03on doit les obtenir, et regarder la mise en place de la discussion sur les retraites
18:08dont on parlait il y a quelques instants,
18:11elle est aussi le résultat de cette pression,
18:14de cette discussion que je n'ose appeler négociation,
18:17car je ne sais pas si c'était une négociation en bonne et due forme,
18:20mais cette discussion, elle a produit des résultats,
18:23donc ce qui compte c'est que des avancées soient faites sur l'immigration,
18:28moi je comprends très bien la position ou ce qu'a pensé Olivier Faure,
18:32c'est qu'on passe son temps à reprocher à la gauche
18:35de ne pas vouloir regarder les préoccupations des français,
18:38qu'il s'agisse de la sécurité ou qu'il s'agisse de l'immigration pour autant.
18:42– C'est quoi de l'opportunisme politique alors ?
18:44– Non mais c'est une façon de dire, je suis à l'écoute,
18:46j'entends les préoccupations des français,
18:49je ne suis pas insensible à ce que disent et à ce que perçoivent les français
18:55de leur réalité du quotidien, pour autant je n'ai aucun doute…
18:59– Mais là il va y avoir une rupture.
19:01– Non mais je n'ai aucun doute…
19:02– Avec M. Retailleau, la discussion va tourner court.
19:05– Et il faut qu'elle tourne court, je le dis très simplement,
19:08parce que parler de submersion migratoire,
19:11considérer que le droit du sol doit être remis en question,
19:14ça n'est pas possible pour quelqu'un de gauche, du parti socialiste,
19:22comme de n'importe quel parti de gauche,
19:24mais c'est une façon de dire, au fond, c'est quoi pour nous l'attachement
19:32aux valeurs de la République, à l'identité politique de notre pays
19:37qui est multiséculaire, disons-le.
19:39– Vous en parlez éloquement, est-ce que vous envisagez
19:43de vous réinvestir dans les discussions de la gauche,
19:45pour par exemple désigner un candidat unique ou un candidat…
19:49– On verra, on verra, je ne sais pas, moi j'ai pris une certaine distance,
19:53mais je reste très attachée à ma famille politique.
19:56– Toujours en contact avec…
19:57– C'est ma famille politique, c'est mon histoire, c'est mon engagement,
20:03et je crois que cette famille politique peut avoir de nouveau un bel avenir
20:08si, justement, elle reconstruit le socle d'une identité propre.
20:13– 60 ans d'Histoire de France racontée par le Nouvel Obs, signée par vous,
20:18s'il m'encourage, alors il y a quoi dans ce livre, une histoire de France…
20:22– Voilà, c'est…
20:23– Mais à travers le prisme de la gauche ?
20:24– Les bouleversements de la société française,
20:27auxquels notre journal, qui a eu 60 ans en novembre dernier,
20:30a été étroitement associé, et donc en passant en revue les thèmes,
20:35les sujets discutés par le Nouvel Observateur,
20:37on s'aperçoit que la France, elle a changé, elle bouge quand même,
20:40et que donc la ligne progressiste du journal n'est pas morte.
20:44– Avez-vous offert ce livre à Marisol Touraine ?
20:47– Je vais le faire.
20:48– Bon, j'espère bien.
20:49– Et on voit que ça n'était pas forcément mieux avant,
20:52comme certains le disent, trop volontiers.
20:55– Bien sûr, Sylvain Courage, rédacteur en chef du Nouvel Obs,
20:57merci d'être venu sur ce plateau.
20:58Vos rapports avec François Hollande,
20:59vous comprenez qu'il soit redevenu député,
21:02qu'il essaie d'influencer, comme ça, le groupe parlementaire,
21:04qu'il y ait peut-être des ambitions présidentielles à nouveau ?
21:06– Oui, d'abord, c'est son choix, c'est son histoire.
21:10– Vous lui parlez aujourd'hui ?
21:11– Oui, bien sûr, c'est son histoire, c'est son choix, sa volonté,
21:15donc je ne vois pas très bien au nom de quoi on devrait considérer
21:19que parce qu'il a été président de la République…
21:22– C'est une bonne chose qu'il soit éventuellement candidat au présidentiel.
21:25– Il le dira, il le décidera.
21:29– Mais vous, vous en pensez quoi, parce que vous le connaissez personnellement ?
21:31– Valéry Giscard d'Estaing a été président de la République
21:34et est redevenu député, François Hollande, à son tour, fait ce choix,
21:41et je crois savoir que sa parole est écoutée au sein du groupe.
21:45– Merci, Marisol Touraine, on part pour Nice, en duplex et en direct,
21:49avec Denis Carreau qui est directeur des rédactions du groupe Nice Matins,
21:51c'est-à-dire Varmartin, Nice Matins, Monaco Matins,
21:53et qui est depuis sa rédaction de Nice de son superbe studio de télévision.
21:56Denis Carreau.
21:58– Bonjour Marisol Touraine,
22:02dès votre arrivée au ministère de la Santé en 2012,
22:05vous avez lancé un plan ambitieux pour lutter contre les déserts médicaux.
22:1213 ans plus tard, il faut 189 jours pour prendre rendez-vous chez un ophtalmo,
22:18il faut 11 jours pour consulter un généraliste,
22:21et 93 jours pour avoir un rendez-vous chez un gynécologue.
22:25Qu'est-ce qui n'a pas marché ?
22:26Et surtout, qu'est-ce qu'il faudrait mettre en œuvre
22:29pour mettre fin à ces inégalités territoriales ?
22:32– Je ne crois pas que ça n'ait pas marché,
22:34il faut amplifier les efforts qui ont été engagés,
22:38et je pense que les réponses à apporter restent les mêmes.
22:43Les jeunes médecins veulent travailler en groupe dans des maisons de santé,
22:48il faut favoriser le développement de ces structures,
22:53il faut les soutenir au sens où les médecins veulent être médecins
23:00et pas des administratifs,
23:02donc tout ce qui permet de développer les postes d'assistants administratifs
23:07pour soulager la charge administrative des médecins
23:11ou des professionnels paramédicaux, c'est une bonne chose.
23:15– L'argent, globalement, est moins bien utilisé qu'il ne l'était,
23:19puisqu'il y a autant d'argent, sinon plus.
23:22On voit bien chaque année que les budgets des hôpitaux,
23:24par exemple, pour les médecins, ne varient pas.
23:26– Non, je ne crois pas que l'argent soit moins bien utilisé,
23:30d'abord il y a des choses qui coûtent plus cher,
23:32des traitements qui coûtent plus cher,
23:33des machines qui soignent mieux, qui détectent mieux,
23:37qui coûtent plus cher.
23:38– Ils ne partent pas, comme on le dit, souvent que dans l'administratif.
23:40– Non, et ça c'est un…
23:41– C'est ce qu'on entend, vous le savez.
23:42– Oui, oui, j'entends cela et je trouve que c'est très injuste.
23:45D'abord, les chiffres qui circulent sont souvent faux,
23:50on dit, par exemple, j'ai entendu que Nicolas Revelle,
23:54le directeur de la PHP, dire que ça n'était pas 38%
23:59de personnel administratif qu'il y avait dans ces hôpitaux,
24:03mais 6 ou 7% que ce qu'on appelle des administratifs,
24:07c'est des gens qui font des manipulateurs radio,
24:10des gens qui soutiennent les professionnels médicaux,
24:15qui font les analyses de laboratoire, et au contraire,
24:19je crois que les médecins ont besoin d'être déchargés
24:23des tâches administratives, donc on ne peut pas d'un côté dire
24:26les médecins sont écrasés par la paperasse,
24:28et de l'autre considérer qu'il ne faut pas qu'il y ait
24:32autre chose que des médecins dans les hôpitaux.
24:35– La une de Nice matin, Denis Carreau, depuis Nice en direct.
24:40– La une de Nice matin, le début du carnaval de Nice,
24:43consacré cette année à la mer et aux océans,
24:46un carnaval qui fait le plein cette année.
24:49– Vous allez y aller vous-même, Denis Carreau,
24:50vous allez monter sur un char ?
24:55– Alors, je n'ai pas prévu de monter sur un char,
24:57mais il faut voir.
24:58– Pourquoi pas ?
24:59– Merci Denis Carreau, depuis Nice en direct
25:01de votre rédaction du groupe Nice matin.
25:04Voilà, on part pour Fort-de-France, Marisol Touraine,
25:06c'est notre invitée, l'ancienne ministre des Affaires sociales
25:08et de la Santé pendant 5 ans, 5 ans c'est notable
25:11quand les ministères durent aujourd'hui 3 mois, voire 6 mois.
25:15On va rejoindre Cyril Boutier depuis Fort-de-France
25:17qui est le directeur éditorial et des rédactions de France Antille.
25:20Il a une question pour vous.
25:21– Bonjour, Marisol Touraine,
25:23vous connaissez particulièrement bien les questions de santé.
25:25La situation de l'hôpital aux Antilles et en Guyane est compliquée,
25:30avec des urgences surchargées, des manques de lits,
25:33un manque de médecins.
25:35Selon vous, comment et quelles mesures pourraient être apportées ?
25:41– Lorsque j'étais ministre, je suis allée à plusieurs reprises
25:45outre-mer, aux Antilles en particulier, mais pas uniquement.
25:48Et un plan d'investissement très ambitieux avait été mis en place
25:53puisque plus d'un milliard d'euros pour l'investissement
25:58dans les établissements de santé, en particulier les hôpitaux,
26:02avait été réalisé.
26:03Je ne sais pas ce que ces investissements ont donné
26:09une fois que j'ai quitté le ministère.
26:12Mais, et ça me permet de faire le lien avec la question précédente,
26:16je crois beaucoup à l'engagement dans les territoires.
26:21Il y a une politique nationale, évidemment, il n'y a aucune raison
26:27pour qu'on ne permette pas les mêmes mesures, les mêmes avantages,
26:32si j'ose dire, on ne donne pas les mêmes droits aux Antilles,
26:36à Nice ou à Lille.
26:38Mais ensuite, les solutions, elles se construisent localement,
26:42elles se construisent en partenariat
26:45avec les professionnels locaux,
26:47avec les responsables politiques locaux.
26:51Et c'est ce dialogue-là qui doit être construit.
26:54S'il y a des besoins importants aux Antilles,
26:59alors il faut construire les réponses
27:03avec les responsables aux Antilles.
27:04Et puis la Une de France-Antilles, notre partenaire est de France-Guyane.
27:08On y tient, ce sont des unes locales,
27:10avec un accident d'avion à la Dominique, vous le savez.
27:13Et puis la crise économique qui n'épargne pas la Guyane
27:18avec les problèmes dans le BTP.
27:19Merci, Cyril Boutier, depuis Fort-de-France,
27:22directeur éditorial de France-Antilles.
27:24Et puis nous partons rejoindre Frédéric Ayéli,
27:27qui est le rédacteur en chef du Dauphiné Libéré,
27:28qui a une question à vous poser, internationale.
27:31On l'écoute, Frédéric Ayéli.
27:33Bonsoir, Marisol Touraine.
27:34Où est passée l'Europe entre la Chine et les Etats-Unis ?
27:38En tout cas, elle doit revenir.
27:40L'Europe doit s'affirmer.
27:42C'est vrai qu'elle est silencieuse en ce moment,
27:45trop silencieuse, selon moi.
27:48Nous voyons que les Etats-Unis sont engagés
27:51dans une offensive planétaire,
27:53non seulement pour leur intérêt propre,
27:56mais aussi pour des valeurs qui ne sont pas celles que nous défendons.
28:02La Chine est évidemment un partenaire puissant,
28:06même s'il est puissant dans la confrontation,
28:08pour les Etats-Unis.
28:10La Russie va probablement retrouver des couleurs
28:14dans les semaines et les mois qui viennent.
28:17Et donc, il est urgent, important que la France et l'Europe,
28:22qui ont des valeurs propres à défendre,
28:25se fassent davantage entendre.
28:27L'Europe, comme disait, il y a maintenant quelques temps,
28:30Jacques Delors, c'est cette alliance très particulière
28:33entre l'économie de marché, la compétitivité économique,
28:38les droits de l'homme et la protection sociale.
28:40Et c'est ce trépied, ces trois caractéristiques
28:45qui fondent notre histoire et que nous devons défendre
28:49à un moment où des valeurs de démocratie,
28:51de solidarité, d'inclusion
28:54sont menacées par les populismes dans le monde.
28:57On va retrouver Frédéric Cailly,
28:58le rédacteur en chef du Dauphiné Libéré depuis Grenoble.
29:01Qu'a une deuxième question à vous poser, Marisol Touraine ?
29:05On n'a pas entendu beaucoup les femmes et les hommes politiques
29:07pendant le procès des viols de Mazan.
29:09Quel message souhaiteriez-vous adresser à Gisèle Pellicot ?
29:13Celui de la reconnaissance et de la solidarité.
29:20La reconnaissance parce qu'elle a eu un courage incroyable
29:23et que ce courage a probablement permis à des femmes,
29:29des centaines, des milliers peut-être de femmes,
29:31de se sentir moins seules
29:33et d'avoir le courage d'aller porter plainte
29:37ou d'aller témoigner.
29:39Et puis, la solidarité parce que la violence extrême
29:44qu'elle a vécue et qui, évidemment,
29:47ne peut pas être banalisée,
29:48ça n'est pas une violence banale
29:52comme n'importe quelle autre,
29:56justifie que l'on dise que les femmes
29:59ont besoin de soutien entre elles aussi.
30:02Et nous sommes entrées, je crois que depuis quelques années,
30:06la parole des femmes est mieux écoutée, mieux entendue,
30:10la place des femmes est mieux reconnue.
30:14Aujourd'hui, c'est le...
30:17Comment dire ? L'expression d'une tolérance zéro
30:23à l'égard des violences en général,
30:26des violences envers les femmes en particulier,
30:30qui doit être notre message et notre boussole.
30:33Marisol Touraine, ex-ministre des Affaires sociales et de la Santé,
30:37d'En face au territoire, ce matin.
30:39Merci Frédéric Ailly, rédacteur en chef adjoint du Dauphiné Libéré,
30:43un des journaux du groupe ÉBRA.
30:45Les neuf journaux du groupe ÉBRA,
30:47et on regarde d'ailleurs la une du Dauphiné Libéré,
30:50qui est une une locale de notre partenaire,
30:53du groupe ÉBRA, le Dauphiné Libéré.
30:55Dans un instant, Floréal Hernández,
30:57le rédacteur en chef de 20 Minutes,
30:59notre partenaire, est sur ce plateau.
31:04Bonjour, Floréal Hernández.
31:06On part sur des questions de société.
31:08Oui, ce jeudi soir, en voyage spécial,
31:11Élise Lucey fait passer des tests de dépistage
31:14de stupéfiants à des députés.
31:15On sait que c'est Éric Piolle qui l'a énoncé,
31:19notamment pour les députés,
31:21mais lui voudrait aussi les sénateurs et les ministres.
31:22Est-ce que vous, quand vous étiez en poste,
31:25vous auriez accepté ce test de dépistage ?
31:27Oui, j'aurais pu l'accepter sans...
31:30Sans risque, sans crainte ?
31:32Oui, sans crainte et sans risque,
31:35car je pense, par ailleurs,
31:37que ça n'est pas du tout la consommation de drogues,
31:42y compris de cannabis, n'est pas anecdotique,
31:46et il faut être prudent
31:49quand on veut banaliser cette pratique,
31:53même si, aujourd'hui, force est de constater
31:57que nous avons une politique assez répressive
32:00en la matière et que cela n'empêche pas
32:04la consommation d'être la plus importante d'Europe,
32:09si je ne me trompe pas.
32:10Donc, il faudrait peut-être regarder
32:13comment avancer et comment être plus efficace.
32:16Encore une fois, en termes de santé publique,
32:19en termes d'ordre public,
32:23les drogues doivent être combattues.
32:26Avons-nous la bonne législation ?
32:27Je n'en suis pas certaine, aujourd'hui.
32:30Ça n'a rien à voir.
32:31Donald Trump, la semaine passée,
32:33a annoncé la suspension immédiate
32:35de toutes les contributions de USAID,
32:38ce qui fait que, pour au moins 85 jours,
32:41dans 20 minutes, il y avait Michael Newman,
32:44directeur des études chez Médecins sans frontières,
32:46qui disait que des ONG vont crever,
32:48mais surtout, des gens vont mourir,
32:50et massivement, de cette politique.
32:52Est-ce que vous êtes inquiète de cette décision brutale
32:55prise par le président américain ?
32:57Oui, je suis inquiète, je suis préoccupée
33:00pas seulement parce qu'aujourd'hui,
33:03des financements ont été coupés.
33:07On voit bien la méthode de Trump dans tous les domaines.
33:11Il avance comme un bulldozer,
33:13il annonce des décisions massives, brutales,
33:17et puis, quelques temps après,
33:20il revient partiellement en arrière,
33:23mais il en profite pour négocier, discuter,
33:26et donc, il est probable qu'il va dire
33:29aux pays du Sud,
33:32si vous voulez que nous continuions
33:34à apporter des financements aux politiques,
33:37aux programmes de santé dans votre pays,
33:39suivez ce que nous voulons.
33:41Alors, ça va être des avantages commerciaux,
33:43ça va être... Je ne sais pas.
33:45Ca change beaucoup des administrations précédentes ?
33:47Oui, ça change beaucoup de Biden,
33:50mais même d'avant Biden,
33:53et y compris des Républicains auparavant.
33:56Mais avant de regarder cela,
33:58moi, je veux dire que ce qui est en jeu,
34:01c'est des valeurs, ce sont des valeurs.
34:04La solidarité, c'est un engagement politique.
34:08Et la solidarité, ça n'est pas simplement
34:11apporter de l'aide, comme on dit,
34:13à des pays qui en ont besoin
34:15et à des populations qui en ont besoin,
34:17c'est aussi mettre en place un système qui nous protège.
34:20Puisque je suis présidente d'United,
34:23si une organisation comme United existe,
34:26c'est pour dire que nous ne pouvons pas
34:30faciliter la santé ou assurer la santé de tout le monde,
34:35y compris dans nos pays développés,
34:37si nous ne garantissons pas la santé
34:40dans les pays plus défavorisés.
34:42Justement, faut-il s'inquiéter de la reprise
34:45ou du développement d'épidémies ?
34:46En Tanzanie, aujourd'hui,
34:48il y a l'épidémie du virus de Marburg.
34:51C'était un des pays les plus dotés par USAID.
34:54Est-ce qu'il faut se craindre des reprises de ces épidémies ?
34:57Bien sûr, mais le propre des maladies infectieuses,
35:01des maladies transmissibles,
35:02c'est qu'elles ne connaissent pas les frontières.
35:05C'est que lorsqu'un a besoin d'un traitement quotidien,
35:09par exemple, parce qu'il a le VIH ou le sida,
35:15il a besoin d'un traitement quotidien.
35:17S'il n'a plus ce traitement, il va tomber malade,
35:20peut-être mourir,
35:21entre-temps contaminé d'autres personnes.
35:24Et donc, il y a un vrai risque
35:26pour les politiques de santé dans le monde,
35:30plus que pour les politiques,
35:31d'ailleurs, pour la santé des gens.
35:33La recherche aussi,
35:35ce qui fait que le New York Times disait
35:37que 30 de ces cliniques ont été gelées,
35:40notamment un travail sur le VIH.
35:42Donc, il faut s'inquiéter aussi pour le futur.
35:45La recherche est gelée.
35:48Des décisions fondées sur la science
35:52peuvent être remises en question.
35:54La solidarité mondiale,
35:57qui est une valeur cardinale, encore une fois,
36:00qui a été portée par l'ensemble des gouvernements,
36:03quelles que soient leurs couleurs,
36:05au fil des décennies, et en particulier depuis 25 ans,
36:10est aujourd'hui en cause.
36:12Et le message, ce que je voudrais faire comprendre
36:15à nos concitoyens, c'est que,
36:17contrairement à ce que l'on croit parfois,
36:19être solidaire, ce n'est pas simplement,
36:22même si c'est extrêmement important,
36:24se préoccuper de ceux qui sont les plus vulnérables.
36:27C'est absolument fondamental.
36:29Mais c'est aussi garantir
36:31qu'on va pouvoir bloquer des maladies,
36:34arrêter des maladies qui nous concernent aussi.
36:37On ne peut pas être en bonne santé chez nous
36:39s'il y a des maladies dans les pays du Sud.
36:43Vous voyez-vous arriver les nouvelles maladies,
36:45à la tête d'unité ?
36:46Est-ce que vous percevez ces nouveaux virus
36:48qui pourraient arriver, dont on a peur,
36:51régulièrement, qu'on nous parle de ça ?
36:53On a vécu le Covid, il n'y a pas si longtemps.
36:58On voit que se développe, aux Etats-Unis,
37:01la grippe aviaire, sans que l'on puisse encore savoir
37:04jusqu'à quel point elle va se développer
37:08et prendre une dimension plus importante
37:11que simplement nationale.
37:13Il y a, aujourd'hui,
37:15des femmes et des hommes qui peuvent être sauvés.
37:18Et la raison pour laquelle, à United,
37:21nous sommes engagés avec d'autres organisations,
37:24c'est que nous savons que ça marche,
37:27que les programmes que nous mettons en place,
37:30ils fonctionnent, ils guérissent, ils sauvent des vies.
37:33Nous, nous touchons, nous améliorons la vie
37:36de 300 millions de personnes par an
37:39si nous n'avons plus les ressources pour le faire,
37:41ce qui, aujourd'hui, n'est pas en cause,
37:42puisque les Américains ne sont pas nos financeurs.
37:45On voit bien que ce sont 300 millions de personnes
37:48qui pourraient vivre en moins bonne santé.
37:51Merci, Floréa Lernandez, rédacteure en chef de 20 Minutes.
37:54On va partir tout de suite à Aix-en-Provence,
37:58où Tom Benoit a une question à vous poser.
38:00Bonjour, Marisol Touraine.
38:01La recrudescence de cancers en France
38:03chez les jeunes est préoccupante,
38:04plus encore que chez nos voisins européens.
38:06La surexposition aux ondes, l'alimentation,
38:09composée essentiellement de produits transformés
38:11et de calories vides de nutriments,
38:13toutes ces notions ne semblent pas suffisamment prises en considération.
38:17Elles le sont, apparemment, par Robert Kennedy,
38:19le nouveau ministre de la Santé des États-Unis.
38:21Est-ce qu'il se pourrait que les Américains
38:23avancent plus vite que nous à ce niveau-là ?
38:25Au même titre, par exemple,
38:27qu'après avoir été un pays pionnier de la cigarette,
38:29les États-Unis se sont délestés plus rapidement que nous du fléau du tabac,
38:33puisque je rappelle que les Américains fument, aujourd'hui,
38:36en moyenne, trois fois moins que les Français.
38:39Les Américains ont engagé une...
38:41C'est vrai. J'ai vécu aux États-Unis,
38:43le jour où ils ont arrêté de fumer.
38:44Moi aussi.
38:45On ne peut plus fumer sur les plages en Californie.
38:47Mais ça fait des dizaines d'années,
38:48donc c'est un effort de longue durée.
38:51On peut le reconnaître, une prise de conscience
38:53et évidemment une prise d'action immédiate.
38:56Oui, immédiate, je ne sais pas,
38:58mais ça a été fait il y a plusieurs décennies.
39:02J'ai moi-même lancé un plan de réduction du tabagisme.
39:05J'ai été très secouée par certains opposants lorsque je l'ai fait.
39:09J'ai fait voter le paquet neutre,
39:11mis en place toute une législation nouvelle,
39:15des restrictions nouvelles qui ont donné des résultats.
39:17Et même si nous ne sommes pas au niveau des Américains
39:21ou des Anglais, qui sont également très pionniers
39:24en matière de lutte contre le tabac,
39:27il y a moins de fumeurs aujourd'hui en France
39:30qu'il y en avait il y a dix ans.
39:32Ce qui veut dire qu'une action résolue peut donner des résultats.
39:36Et c'est ça qui est encourageant.
39:37C'est que lorsque l'on veut, on peut.
39:40Kennedy n'est pas une référence pour moi.
39:43S'il prend à bras-le-corps la question de l'obésité,
39:47qui est un fléau massif aux Etats-Unis,
39:49beaucoup plus qu'en France, pour le coup,
39:51là, nous sommes en avance,
39:53puisque la France est un des rares pays au monde
39:56où le nombre de diabétiques a reculé depuis quelques années.
40:00Donc s'il prend ce fléau à bras-le-corps, tant mieux.
40:04Mais moi, je suis préoccupée.
40:05Non, je n'ai pas de raison de le rencontrer aujourd'hui,
40:08mais je suis préoccupée par les déclarations
40:11qu'il a pu faire sur la vaccination.
40:13Parce que quand on est un ministre de la Santé,
40:16on défend la vaccination.
40:17La vaccination, elle a sauvé des vies,
40:20elle a éliminé des maladies comme la variole.
40:22On estime, à des dizaines de millions de morts,
40:25éviter la vaccination contre la rougeole.
40:28On a bien vu que l'épidémie de Covid a changé de nature
40:32le jour où le vaccin est arrivé.
40:34Donc, franchement, un ministre de la Santé vaccino-sceptique,
40:39c'est un sujet de préoccupation.
40:41Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé
40:44sous le gouvernement de Manuel Valls,
40:46mais aussi de Bernard Cazeneuve,
40:48qui était notre invité il y a quelques jours ici.
40:51Merci beaucoup, Florelle Hernández,
40:54adaptée en chef de 20 Minutes.
40:55Dans un instant, Démetre Corkmaz de TV5 Monde sur ce plateau.
41:00Générique
41:02Bonjour, Démetre Corkmaz, des questions internationales.
41:05On revient sur United, la présidence de Marisol Touraine.
41:09On parle beaucoup du retrait de Donald Trump de l'OMS.
41:13On parle beaucoup moins de la poussée
41:15des idées populistes ou nationalistes.
41:18Est-ce que vous ressentez ces secousses géopolitiques ?
41:21La santé, c'est aussi politique.
41:23La santé, c'est éminemment politique, vous avez raison.
41:26On l'évoquait il y a un instant.
41:28Le fait que les populistes du monde entier,
41:31qui sont malheureusement de plus en plus nombreux,
41:34se saisissent de certains sujets de santé
41:37comme d'un étendard, la vaccination en particulier,
41:41est préoccupant.
41:42Parce que la remise en cause de la science,
41:46la remise en cause des avancées de la recherche,
41:50c'est une menace directe pour les populations,
41:53pour les populations les plus vulnérables en particulier.
41:56A United, nous travaillons spécifiquement
42:00pour les populations les plus vulnérables,
42:03puisque notre raison d'être,
42:07c'est de permettre à l'innovation qui existe
42:09dans le secteur de la santé d'être mise à disposition
42:13de ceux qui vivent dans les pays les plus défavorisés.
42:16Est-ce qu'il y a de la méfiance dans certains pays ?
42:19Vous agissez par exemple au Mali, au Burkina Faso, au Niger.
42:23Est-ce qu'il y a de la méfiance dans ces pays,
42:25vis-à-vis de ces organisations internationales ?
42:28Il peut y avoir des interrogations, il faut le dire très clairement,
42:32sur le fait que ce sont des organisations
42:34qui sont toutes nées dans les pays du Nord,
42:38même si elles ne sont pas...
42:40La France est à l'origine de la création...
42:42La France a contribué à la naissance d'United,
42:45mais, je veux le dire, avec le Chili et avec le Brésil.
42:48Donc, ça n'était pas une création simplement d'un pays du Nord.
42:53C'était résolument, dès le départ,
42:55la volonté d'avoir une approche mondiale, globale,
42:58en direction des pays du Sud.
43:00Mais je crois qu'il faut, évidemment, aujourd'hui...
43:06avoir une approche qui soit de dialogue
43:09avec les gouvernements des pays dans lesquels nous intervenons
43:13pour pouvoir élaborer ensemble,
43:16avoir une co-construction des politiques que nous proposons.
43:19Le temps où on arrivait de Genève,
43:22puisque ce n'est pas en France que se trouve United,
43:25le temps où on arrivait de Genève, à côté de l'OMS,
43:29au Mali, au Kenya, au Pérou, au Vietnam,
43:33en disant, voilà ce qu'il faut faire,
43:35ce temps-là, il est révolu.
43:36La Chine veut prendre la place des Etats-Unis
43:39au sein de l'OMS.
43:40Est-ce que la Chine serait un partenaire plus fiable ?
43:43Je ne sais pas.
43:44Je ne sais pas.
43:45Disons que l'épisode du Covid a de quoi,
43:49disons, susciter quelques interrogations.
43:52Et quelques perplexités.
43:54Donc je serai, évidemment, prudente.
43:57Moi, je souhaite que l'Europe
44:00prenne toute sa place.
44:03On ne sait pas suffisamment
44:06que plus de la moitié des financements
44:09de l'aide aux pays du Sud provient de l'Europe,
44:13des pays européens et de la Commission.
44:16Et donc, faisons-le savoir,
44:19portons un discours politique
44:22sur la solidarité internationale.
44:24Je crois que l'Europe est bien placée.
44:26Les financements d'United
44:28ne sont pas des financements publics.
44:30Vous l'expliquiez.
44:31United a des financements publics
44:34qui viennent de pays divers,
44:38la France, le Royaume-Uni...
44:40Du privé aussi.
44:41La fondation Gates apporte des financements.
44:45D'autres fondations peuvent contribuer à United.
44:49Mais l'essentiel de nos financements
44:52sont publics.
44:53Mais inconditionnels.
44:57C'est-à-dire que les pays...
44:58Est-ce qu'un contributeur arrive
45:01avec ces conditions, par exemple ?
45:04Par exemple, pour régler telle maladie
45:06ou soigner telle chose ?
45:08Ou éviter d'intervenir dans tel pays ?
45:11Non, ça, clairement non.
45:12Qui s'y opposerait, à ce moment-là ?
45:14Vous et le Conseil d'administration
45:17de l'organisation ?
45:19En revanche, nous pouvons accepter
45:22des financements qui soient fléchés
45:25sur certains programmes.
45:27Par exemple, lorsque la fondation Gates
45:32nous dit qu'elle souhaite
45:34qu'une partie de sa contribution
45:36soit dédiée à la santé des femmes,
45:39nous l'entendons.
45:41Mais c'est cela.
45:42Il n'y a pas de condition de pays,
45:46il n'y a pas de condition
45:47de régions politiques.
45:49Il n'y a pas de pression.
45:50L'un des griefs formulés
45:52par l'administration Trump était de dire
45:54que ces organisations sont trop liées
45:57aux laboratoires pharmaceutiques.
45:59Que répondez-vous ?
46:00Ca n'a absolument aucun sens.
46:02Et que l'administration Trump,
46:04Trump 1, qui a vécu le début du Covid,
46:08a poussé de façon extrêmement forte
46:12la recherche pour les vaccins
46:13et le développement d'un vaccin
46:15que les Etats-Unis voulaient,
46:17avec l'idée que c'était, comme on dit,
46:20du soft power, de l'influence américaine.
46:23Si vous voulez sauver des vies,
46:25il faut qu'il y ait de la recherche,
46:27il faut qu'il y ait du développement,
46:29il faut qu'il y ait des entreprises
46:31et des industries qui permettent
46:33d'aller de l'avant.
46:35En revanche, et c'est ça le rôle
46:37d'United notamment, nous ne pouvons pas
46:39accepter n'importe quel prix
46:41et nous ne pouvons pas accepter
46:43que le développement de nouveaux médicaments
46:47se fasse à un prix qui empêche
46:50les pays du Sud d'y accéder.
46:53C'est la raison pour laquelle
46:54l'une de nos caractéristiques
46:58de nos missions,
47:00c'est de négocier les prix.
47:02Et sur le sida, par exemple,
47:04nous pouvons proposer des traitements
47:08pour 45 dollars alors que ça coûte
47:11des milliers de dollars
47:13dans les pays développés.
47:15Nous réduisons les prix de tous les médicaments.
47:18...de la santé mondiale.
47:19Est-ce qu'on va vers une régionalisation
47:22comme un peu ce que l'on observe
47:24sur la scène géopolitique ?
47:25Je pense qu'il faudra aller
47:27vers davantage de régionalisation
47:29et que les conditions d'intervention
47:31des acteurs de la santé mondiale
47:34sont en plein bouleversement.
47:37Nous devons dialoguer, je le disais,
47:39co-construire avec les pays,
47:41ce qui veut dire aussi favoriser
47:43le développement industriel
47:46dans les pays du Sud
47:48et avoir une approche régionale.
47:50C'est ça, la voie de l'avenir.
47:52Corkmaz, de la rédaction internationale
47:54de TV5Monde.
47:55Marisol Touraine, quelques questions
47:58avant de nous quitter.
47:59Sur celui que vous avez
48:01enfanté, entre guillemets, en politique,
48:04Gabriel Attal, vous êtes considérée
48:06comme sa marraine politique.
48:07Il traverse une mauvaise face,
48:09dans les sondages, dans de mauvais papiers.
48:11Qu'est-ce que vous lui conseillez
48:13à Gabriel Attal, aujourd'hui ?
48:15De dire ce qu'il pense
48:17et d'aller de l'avant
48:19en exprimant ses convictions
48:24et en les exprimant avec force.
48:27Gabriel Attal vient de la gauche,
48:29c'est un jeune homme brillant.
48:31Il a...
48:32Toujours en contact avec lui ?
48:34Oui, je le vois de temps en temps,
48:36mais il est brillant et nous avons
48:38des relations amicales qui n'ont rien
48:40à voir de politique.
48:42Mais il est brillant.
48:46Il doit maintenant exprimer...
48:48Il est trop pressé, selon vous ?
48:50Non, on n'est jamais trop pressés,
48:52mais il faut exprimer ses idées,
48:54ses positions, avec force,
48:57quitte à ce que, parfois,
48:59elles prennent à rebrousse-poil
49:00l'opinion du moment.
49:02Et prennent à rebrousse-poil
49:03le président de la République ?
49:05Ca, c'est leur histoire
49:07et leur relation.
49:09Je ne vais pas m'immiscer
49:11dans ce que je ne connais pas
49:13de leur relation.
49:14Il était en poste dans votre cabinet.
49:17C'est un peu comme ça qu'il est né
49:19en politique.
49:20Et vous lui voyez un avenir
49:23mieux qu'encore que Premier ministre ?
49:25Je lui souhaite, maintenant.
49:27Les avenirs ne se décrètent pas.
49:29Un autre personnage politique
49:32qui est revenu sur la scène,
49:33Emmanuel Valls, ministre d'Etat,
49:35ministre des Territoires d'Outre-mer,
49:38qui a été Premier ministre,
49:39vous avez été sa ministre,
49:41vient de faire adopter à l'unanimité
49:43son projet de loi sur Mayotte.
49:45Vous trouvez ça bien
49:46qu'il soit revenu dans l'actualité,
49:48revenu aux premières loges
49:50du politique sur des sujets de ce type ?
49:53Je n'ai pas de jugement à apporter.
49:56Je ne sais pas au nom de quoi
49:58je dirais que c'est bien ou pas bien.
50:01Vous l'avez très bien connu.
50:02Vous avez été sa ministre.
50:04Je sais qu'il le souhaitait.
50:06Donc, puisqu'il le souhaitait,
50:08puisqu'il voulait pouvoir apporter
50:13son expérience, sa contribution
50:15à un gouvernement,
50:17qu'il ait la possibilité de le faire,
50:19eh bien, tant mieux pour lui.
50:22J'ai été, sur un certain nombre de sujets,
50:24en désaccord.
50:26J'ai exprimé ma distance
50:28par rapport à des positions qu'il a pu adopter.
50:31Mais voilà, c'est la vie politique,
50:35c'est le jeu politique.
50:38Et encore une fois, puisqu'il souhaitait
50:40exercer de nouvelles responsabilités,
50:43c'est une bonne chose pour lui, en tout cas.
50:46Et vous ? On a évoqué un peu les choses.
50:49Vous êtes présidente du Conseil d'administration d'United.
50:52Vous avez passé cinq ans dans un ministère très important,
50:55Affaires sociales et santé.
50:56Est-ce que vous pourriez vous sentir à nouveau utile
50:59dans l'exécutif et sous quelle configuration ?
51:02Avec qui ?
51:03On pourrait. La question est légitime.
51:05Mais comme on l'a dit, je n'ai pas souhaité le faire
51:08il y a quelques semaines.
51:10Je suis pleinement engagée dans l'action pour United
51:13et dans un moment qui est difficile
51:15pour l'action internationale.
51:17Un gouvernement d'une nation n'a pas une forme de...
51:20Il y a des circonstances dans lesquelles ce serait possible.
51:23On verra si ces circonstances se présentent.
51:26Mais je suis heureuse dans les fonctions que j'exerce.
51:29Je me sens utile.
51:31Et, encore une fois,
51:33les défis mondiaux sont gigantesques.
51:35Il faut pouvoir les relever.
51:38On ne peut pas savoir si vous allez faire
51:40la campagne présidentielle d'un tel ou d'un tel
51:42ou accepter de vous discuter de ces sujets ?
51:45Ne tombons pas dans la marmite présidentielle trop tôt.
51:49Je crois que les Français sont un peu lassés de voir
51:53qu'on oublie de s'occuper d'eux
51:55pour pouvoir s'occuper des élections à venir.
51:59En tout cas, je suis pleinement à ma tâche.
52:02Merci, Marisol Touvel, d'avoir passé une bonne heure avec nous.
52:05Vous êtes rare à la télévision.
52:07On vous remercie d'être venu.
52:09La semaine prochaine, c'est Jean-Pierre Raffarin,
52:12Premier ministre, qui sera avec nous.
52:14On parlera des relations commerciales
52:16avec la Chine, les Etats-Unis et la guerre
52:19qui se profile à droite.
52:20Merci à vous.
52:21Les programmes continuent sur TV5 Monde.
52:24Générique
52:26...

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