Reportage cinéma produit par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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00:00Attention !
00:06Monsieur le ministre !
00:08Est-ce que vous en savez plus sur l'identité des assaillants ?
00:12Alors vous comprendrez que pour le moment la tristesse prédomine.
00:14Et par respect pour la famille de Monsieur Kessel,
00:16je ne ferai aucune déclaration dans l'immédiat.
00:18Avez-vous pris des mesures en urgence pour sécuriser la ville ?
00:22Alors je viens de vous le dire, il y a le temps de l'émotion
00:25et il y aura le temps de l'action.
00:27Ces crimes ne resteront pas impunis, croyez-moi,
00:29et notre réponse sera à la hauteur.
00:31Vous parlez de John Maffram et de Brickwalls ?
00:33Oui, ils ont toujours été de violents opposants au programme Alma
00:36et il semblerait qu'aujourd'hui, ces terroristes aient choisi
00:39de basculer dans l'horreur la plus ignoble.
00:41Maintenant, si vous le voulez, excusez.
00:43Monsieur le ministre !
00:45Monsieur, s'il vous plaît !
00:47C'est coupé !
00:51C'est l'un des films français les plus attendus de l'année,
00:53prévu pour l'automne prochain.
00:55Après les succès de Bac Nord et Novembre,
00:57le réalisateur Cédric Jiménez se frotte cette fois à la pure fiction
01:00en adaptant le livre de Laurent Godet, Chien 51.
01:03Un titre intriguant pour une dystopie qui se passe
01:06dans un Paris futuriste, mais pas trop.
01:08Le film compte au casting Gilles Lelouch, Adèle Exarchopoulos,
01:11Louis Garrel, Artus et Romain Duris,
01:13qui campent un ministre de l'intérieur trouble
01:16dans la scène à laquelle nous avons pu assister
01:18un jour de grand froid dans la cour pavée de la Monnaie de Paris.
01:23Ça me fait des caméras violentes.
01:25Il y en a plus que moi, là.
01:29C'est quoi cette scène que vous êtes en train de tourner ?
01:31C'est le ministre de l'intérieur qui fait une déclaration
01:33suite à un attentat qui a lieu au tout début du film.
01:35Donc c'est vraiment dans les premières minutes du film.
01:38C'est un ministre qui porte un lourd secret
01:41et qui a des idées franchement sécuritaires.
01:47Je ne peux pas tout dévoiler,
01:49mais c'est un personnage qui n'est pas facile à jouer
01:52et qui est très important dans le film.
01:54Je suis très content que ce soit Romain qui l'interprète.
01:56Il est très bon.
01:58C'est son dernier jour.
02:00C'est d'ailleurs le dernier jour de tout le monde.
02:02Peut-être son dernier film ?
02:06C'était plus lourd que Novembre et Bac ?
02:09Oui, plus lourd, plus long et surtout plus compliqué à faire.
02:12Vous avez gardé le côté dystopique ?
02:15Oui, carrément.
02:17On est presque plus sur un présent augmenté
02:19que dans le livre.
02:21On est vraiment dans la pure dystopie.
02:23On est quand même très collés au monde.
02:252045 à peu près, c'est ça ?
02:27Oui, même pas. Je n'aime pas trop le dater.
02:29Je suis presque habitué de te dire que c'est après-demain.
02:32C'est plus après-demain que 2045.
02:34C'est déjà demain.
02:36Par rapport au bouquin, vous avez laissé la Grèce de côté.
02:39On a laissé la Grèce de côté.
02:41Ça se passe à Paris.
02:43Paris étant de trois zones.
02:45La zone 1 qui est vraiment la zone étatique des plus riches.
02:47La zone 2, le Paris intra-muros,
02:49tel qu'il est déjà plus ou moins inaccessible aujourd'hui.
02:52Et la zone 3, le reste,
02:54je le représente, les milieux populaires.
02:57Ils ont été séparés par des checkpoints.
03:00On symbolise vraiment le fait
03:04que plus personne ne puisse se croiser.
03:06C'est déjà un peu le cas aujourd'hui.
03:08Les checkpoints n'existent pas,
03:10mais c'est un peu naturel.
03:12Dans le film, ils sont physiques.
03:14Toi, tu avais envie, après Bac et Novembre,
03:16de faire une trilogie ?
03:18Non, j'avais envie surtout de faire une fiction.
03:21J'ai toujours été,
03:23à part mon premier film,
03:25dans des faits réels.
03:27Là, j'avais envie de m'amuser aussi avec la fiction,
03:29parce que les faits réels, c'est très chouette,
03:31mais c'est encadrant.
03:33La fiction a pour elle de pouvoir
03:35un peu s'amuser avec le personnage,
03:37de le faire vivre un peu comme on a envie,
03:39explorer des choses,
03:41tout en n'ayant pas la nécessité
03:43du respect du fait réel.
03:45Surtout dans Novembre, on n'est pas que dans Bac Nord.
03:48Ah, ça tourne.
03:50C'est parfait.
03:52Monsieur le ministre,
03:54est-ce que vous en savez plus
03:56sur l'identité des assaillants ?
03:58Il y a le temps de l'émotion,
04:00et il y aura le temps de l'action.
04:02Ces crimes ne resteront pas impunis,
04:04croyez-moi, et notre réponse sera à la hauteur.
04:06Vous parlez de John Maffram et de Bray Pauls ?
04:08Ils ont toujours été de violents opposants
04:10au programme Alma, et il semblerait qu'aujourd'hui,
04:12ces terroristes aient basculé
04:14dans l'horreur la plus ignoble.
04:17Maintenant, s'il vous plaît, m'excuser.
04:19Monsieur le ministre.
04:21Laissez passer un ministre.
04:23Monsieur le ministre, s'il vous plaît.
04:25Une dernière, s'il vous plaît.
04:27Une dernière.
04:33C'est une grosse prod, hein ?
04:35C'est plutôt une bonne nouvelle
04:37que le cinéma français mette des billes
04:39dans des sujets qui peuvent être un peu chauds comme ça ?
04:41Ben ouais, en fait,
04:43je pense, parce qu'on considère
04:45tout le temps que gros budget
04:47égale comédie,
04:49ou films populaires,
04:51qui n'est pas un gros mot, d'ailleurs.
04:53Mais oui, bien sûr que c'est une bonne nouvelle.
04:55Montecristo, c'est une super bonne nouvelle.
04:57L'amour ouf, c'est une super bonne nouvelle.
04:59Ce sont des nouvelles formidables pour le cinéma français.
05:01Il y a des films qui t'ont servi un peu de référence
05:03pour la construction visuelle ?
05:05Honnêtement...
05:07Parce que le bouquin, lui, fait penser à Blade Runner.
05:09Oui. Alors Blade Runner, non, justement pas,
05:11parce que Blade Runner, c'est vraiment de la pure science-fiction.
05:13Là où, moi, je voulais être très réaliste,
05:15ce serait plus Les Fils de l'Homme, à la limite.
05:17Moi, je regarde beaucoup de films,
05:19donc tout ça se mélange, en fait.
05:21C'est pas forcément lié au genre du film.
05:23Cinq B sur un, quatrième, caméra A.
05:25Vous en refaites une, là ?
05:27Ouais, une dernière,
05:29parce que c'est son dernier plan.
05:31Presque pour le plaisir, ça.
05:33Qu'est-ce que tu sens, de prise en prise ?
05:35Ouais, c'est des petites choses.
05:37C'était juste d'appuyer moins sur un mot,
05:39mais là, on chute un peu.
05:41C'est son dernier plan.
05:43Pour le plaisir, ça.
05:45Ah, son dernier plan.
05:47Je viens de vous le dire, il y a le temps de l'émotion,
05:49et il y aura le temps de l'action.
05:51Ces crimes ne resteront pas impunis,
05:53croyez-moi, et notre réponse sera à la hauteur.
05:55Si vous voulez bien l'évacuer.
06:03Et...
06:05c'était le dernier plan de monsieur Romain Julis !
06:07Bravo !
06:11Bravo !
06:19Je peux boire deux secondes ?
06:21Qu'est-ce que tu en veux ?
06:23Du champagne.
06:25Ça fait quoi, chaque fois, le dernier plan ?
06:29C'est étrange.
06:31Moi, j'aime bien les fins,
06:33parce que ça me rend pas triste
06:35ni nostalgique.
06:37Je suis content.
06:39Soit ils sont très bien élevés,
06:41soit t'as bien travaillé.
06:43Donc c'est positif.
06:45Et moi, ce qui m'intéressait avec ce milice,
06:47c'est le truc d'une espèce de charisme,
06:49d'autorité naturelle.
06:51Je sais que c'est un travail pour moi,
06:53parce que c'est pas évident.
06:55J'aime bien avoir des petits challenges comme ça.
06:57T'as pas une autorité naturelle ?
06:59Non, j'ai beaucoup de mal.
07:01Avec les enfants, peut-être ?
07:03Ça jaillit, mais c'est jamais trop...
07:05Tu sais, les hommes politiques...
07:07Ah oui, c'est dur.
07:09Je sais pas comment on apprend ça,
07:11mais moi, je l'ai pas appris.
07:13Ce que je voyais dans la petite scène,
07:15ces deux phrases,
07:17qui sont les phrases usuelles du genre
07:19laisser l'émotion,
07:21faut que ça sorte très droit.
07:23Pas appuyé,
07:25mais en même temps, que ça porte.
07:27Que ça ait du poids.
07:29C'est pas comme ça que je parle tous les jours.
07:31C'est pour ça qu'il faut trouver un truc.
07:33J'ai bien aimé travailler ça.
07:35C'est parce que tu portes un damar, peut-être ?
07:37Non, j'ai pas de damar, d'ailleurs.
07:39J'ai envie d'un écharpe,
07:41mais je suis pas si détendu que ça.
07:43En général, quand t'es pas détendu,
07:45t'as l'air d'être le plus...
07:47Ouais, et que tu chopes la crêpe.
07:49Merci.
07:51Avec plaisir.